Cleveland

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Cleveland
Drapeau de Cleveland
Cleveland
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau de l'Ohio Ohio
Comté Cuyahoga
Type de localité City
Maire Frank G. Jackson (D)
Code FIPS 39-16000
GNIS 1066654
Indicatif(s) téléphonique(s) local (locaux) 216
Démographie
Population 396 815 hab. (2010)
Densité 1 859 hab./km2
Population aire urbaine 2 068 283 hab. (2010)
Géographie
Coordonnées 41° 28′ 56″ nord, 81° 40′ 11″ ouest
Altitude 199 m
Superficie 21 340 ha = 213,4 km2
· dont terre 200,9 km2 (94,14 %)
· dont eau 12,5 km2 (5,86 %)
Fuseau horaire EST (UTC-5)
Divers
Fondation 1796
Devise « Progress and Prosperity »
« Le progrès et la prospérité »
Surnom « The Forest City »
« La ville-forêt »
Localisation
Localisation de Cleveland
Carte du comté de Cuyahoga.
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Cleveland
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Cleveland
Liens
Site web http://www.city.cleveland.oh.us/

Cleveland est une ville du Midwest des États-Unis située sur la rive sud du lac Érié, dans l'État de l'Ohio.

Surnommée « la ville-forêt » (The Forest City), la côte nord américaine (America's North Coast), C-Town ou The Cleve, la ville est fondée en 1796 et devient rapidement un centre industriel grâce à sa position stratégique au carrefour des Grands Lacs et d'un canal important menant au fleuve Mississippi. Son économie est ensuite touchée par la désindustrialisation durant la seconde moitié du XXe siècle avant que la ville n'essaie de se reconvertir dans les services financiers et d'assurance.

Selon le recensement de 2010, la ville compte 396 815 habitants. Elle se trouve au cœur du Grand Cleveland (Greater Cleveland en anglais) qui constitue la deuxième plus grande agglomération de l'État de l'Ohio (après celle de Cincinnati). L'agglomération Cleveland-Elyria-Mentor regroupait 2 077 240 personnes en 2010. La commune de Cleveland n'est classée que deuxième de l'État en termes de population, après Columbus, la capitale. Grâce au mécénat des riches citoyens de la ville, l'offre culturelle est importante, notamment dans la bibliothèque de Cleveland. Des investissements récents ont permis de développer des pôles touristiques en centre-ville comme le Cleveland Metroparks Zoo, le Progressive Field, le Cleveland Museum of Art, le Rock and Roll Hall of Fame et le Playhouse Square Center.

Histoire

En mai 1796, le général Moses Cleaveland (1754-1806), ancien protagoniste de la guerre d'Indépendance, est approché par les administrateurs de la société Connecticut Land Company, dont il est actionnaire. Il est alors chargé de diriger l'enquête sur les voies et la localisation de leurs futurs achats de terres. Il doit également mener des négociations avec les Amérindiens vivant sur place. Son expédition quitte Schenectady dans l'État de New York en juin 1796, composée d'une cinquantaine de personnes, dont six topographes, un médecin, un aumônier, un batelier, trente-sept employés, un petit nombre d'émigrés et deux femmes accompagnant leurs maris.

À Buffalo, une délégation de la nation Mohawk et de la tribu des Amérindiens Seneca s'oppose à leur entrée dans la Western Reserve, arguant qu'il s'agit de leur territoire. Ils renoncent finalement à leurs droits après avoir reçu des marchandises d'une valeur de 1 200 dollars. Le général Cleaveland accoste à l'embouchure de la rivière Cuyahoga le . Une fois monté sur les berges, il se trouve face à une plaine recouverte d'une forêt luxuriante, qui le convainc qu'il s'agit d'un site idéal pour l'établissement d'une ville. Celle-ci est donc fondée le et les employés nomment l'endroit Cleaveland, en l'honneur de leur chef. L'orthographe du nom de la ville prit sa forme définitive en 1831 : le premier « a » fut supprimé car le nom « Cleaveland » était trop long et n'entrait pas dans la une du journal local, le Cleveland Advertiser[1].

Cleaveland supervisa les plans du centre-ville moderne, organisé autour de Public Square, avant de retourner chez lui définitivement. Il ne se rendit plus jamais en Ohio. Le premier colon de Cleaveland se nommait Lorenzo Carter et construisit une cabane sur les rives de la rivière Cuyahoga. La première année, Cleaveland ne comptait que quatre colons, probablement à cause de l'insalubrité de la zone. Le hameau fut constitué en village (incorporation), le . La croissance de la population fut très lente, celle-ci n'atteignant les 150 habitants qu'en 1820.

Bien que située dans une région marécageuse aux hivers rudes, la localisation de la cité en bordure de lac fut un avantage certain dans son développement. Elle grandit rapidement après la construction du canal Ohio-Érié en 1832, faisant de la ville un point de passage obligé entre la rivière Ohio et les Grands Lacs (notamment pour le transport du minerai de fer depuis le Minnesota). L'apparition du chemin de fer permit d'accroître encore ce développement[2]. La croissance urbaine aidant, Cleveland fut incorporée en tant que ville en 1836[1].

Plan de Cleveland, en 1904.

À l'époque, l'agglomération s'étendait sur la rive orientale de la Cuyahoga et finit par entrer en conflit ouvert avec la ville voisine d'Ohio City, de l'autre côté de la rivière[3]. Ohio City conserva son indépendance jusqu'à ce qu'elle soit annexée par Cleveland, en 1854[1]. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Cleveland est devenu un centre industriel majeur des États-Unis, siège de nombreuses aciéries. En 1920, la fortune du fondateur de la Standard Oil, John Davison Rockefeller, était faite et Cleveland était la cinquième ville la plus peuplée du pays[1]. Sous l'égide du maire démocrate Tom Loftin Johnson (1854 – 1911), elle fut un foyer actif du mouvement progressiste à la fin du XIXe et au début au début du XXe siècle.

Pour célébrer le centenaire de l'incorporation de la ville de Cleveland, une exposition fut organisée à partir de juin 1936, sous le nom d'Exposition des Grands Lacs (Great Lakes Exposition, en anglais), sur la rive du lac Érié au nord du centre-ville. Conçue comme un moyen pour dynamiser une ville frappée de plein fouet par la Grande Dépression, elle a attiré quatre millions de visiteurs pour sa première saison, et quelque 7 millions pour la seconde (et dernière) édition, en septembre 1937[4]. L'exposition se déroulait sur le terrain qui accueille désormais le Great Lakes Science Center (littéralement le centre scientifique des Grands Lacs), le Rock and Roll Hall of Fame et l'aéroport de Cleveland Burke Lakefront[5].

Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, la ville a connu une courte période d'essor. Proclamée « meilleure ville du pays » par les entreprises[6], Cleveland a vu sa population atteindre son apogée en 1949 avec 914 808 habitants. Cependant, dans les années 1960, suite au déclin des industries lourdes et aux migrations des habitants vers les nouvelles banlieues, la ville a peu à peu dépéri. À l'instar d'autres grandes villes américaines, Cleveland fut également le siège d'émeutes raciales à partir de 1966 (avec notamment les émeutes de Hough en juillet 1966 et aux règlements de compte de Glenville en juillet 1968). Dès lors, la situation financière de la ville se dégrada de manière brutale et, sous le mandat du maire Dennis Kucinich, en décembre 1978, Cleveland devient la première grande ville américaine à avoir des défauts de paiement, depuis la Grande Dépression[1]. Les médias nationaux ont alors commencé à parler de Cleveland comme de « l'erreur sur le lac » en référence à ses difficultés financières, au fameux incendie de la Cuyahoga en 1969 (la rivière était tellement polluée par des déchets industriels que les immondices prirent feu et ravagèrent un pont) et aux difficultés que rencontraient ses équipes sportives professionnelles[7].

Depuis, la ville a beaucoup œuvré pour se défaire de ce surnom. Au cours des vingt dernières années, la ville a connu un renouveau relatif (le Jacobs Field et le Rock and Roll Hall of Fame attirent de nombreux visiteurs), allant même jusqu'à être citée en exemple par les médias américains dans le domaine des partenariats public-privé, de la revitalisation du centre-ville et de la rénovation urbaine[8].

La région métropolitaine poursuit son redressement sous les mandats de George Voinovich et Michael R. White, avec le réaménagement des zones du complexe Gateway (avec le Jacobs Field et le Quicken Loans Arena) dans le centre-ville et le long des côtes (avec le Rock and Roll Hall of Fame, le stade Cleveland Browns et le Great Lakes Science Center). Bien que Cleveland ait été saluée par les médias comme une « Come Back City »[9],[10], un grand nombre de quartiers défavorisés connaissent des difficultés en matière de sécurité et le système scolaire public souffre de graves problèmes. Le développement économique, la rétention des jeunes travailleurs qualifiés et la capitalisation du front de mer figurent parmi les priorités municipales actuelles[11].

La crise des subprimes touche durement Cleveland en 2007 avec 7 000 logements saisis par les banques et autres organismes prêteurs pour défaut de remboursement des emprunts. Constatant les ravages occasionnés par cette crise, avec l'explosion de la criminalité et l'abandon de certains quartiers, la ville de Cleveland intente en janvier 2008 un procès à 21 banques et organismes de crédit[12].

Géographie

Topographie

Vue panoramique de Public Square en 1912.

Selon le Bureau du recensement des États-Unis[13], la ville s'étend sur 213,5 km2 constitué par 201 km2 de terrain et 12,5 km2 de plan d'eau (soit 5,87 % du total).

La rive du lac Érié est située à une altitude de 173 mètres. Cependant, la ville s’étend sur une série de promontoires à peu près parallèles au lac. À Cleveland, ces promontoires sont principalement séparés par la rivière Cuyahoga ainsi que deux petits cours d’eau, Big Creek et Euclid Creek. Les altitudes s’élèvent rapidement à partir des bords du lac. Public Square, situé à moins de deux kilomètres de ces dernières, se trouve à une altitude de 198 mètres et l’aéroport Hopkins, situé à seulement 8 km du lac, est à une altitude de 241 m[14].

Climat

Cleveland après la tempête de 1913 sur les Grands Lacs.

Cleveland possède un climat continental humide (Dfa, suivant la Classification de Köppen), caractéristique d'une bonne partie du centre des États-Unis, avec des étés très chauds et humides et des hivers froids et neigeux. La rive du lac Érié est quasiment orientée sur un axe est-ouest de l'embouchure de la Cuyahoga jusqu'à Sandusky, mais à partir de l'embouchure le rivage s'oriente brusquement au nord-est. Cette particularité est la principale cause de l'effet de neige lacustre, caractéristique des intempéries que connaît Cleveland de la mi-novembre jusqu'au début du mois de février (période durant laquelle le lac Érié gèle habituellement). L'effet du lac cause une importante variation des chutes de neige à travers la ville : alors que les cumuls de neige relevés à l'aéroport d'Hopkins n'ont atteint qu'à trois reprises 254 cm de neige en une saison depuis 1968[15], une hauteur totale approchant ou dépassant les 250 cm n'est pas rare dans la région connue sous le nom de « ceinture de neige » (Snow belt). Cette ceinture s'étend de la banlieue est de Cleveland jusqu'à Buffalo, sur la rive orientale du lac Érié. Malgré sa réputation de ville froide et enneigée en hiver, un radoucissement des températures brise souvent l'emprise de l'hiver avec des températures pouvant atteindre 21 °C.

La plus haute température jamais atteinte à Cleveland est de 40 °C, établie le 25 juin 1988, et la plus basse et de −29 °C, le 19 janvier 1994[16]. En général, juillet est le mois le plus chaud avec une température moyenne de 22,2 °C, et janvier est le plus froid avec une température moyenne de −3,5 °C. À partir des données collectées depuis les 30 dernières années, entre 1971 et 2000, les précipitations annuelles moyennes s'établissent à 983 mm[17].

Relevés météorologiques de Cleveland
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Record des températures maximales (°C) 22,8 23,3 28,3 31,1 33,3 40,0 39,4 38,9 38,3 32,2 27,8 25,0
Températures moyennes (°C) -3,3 -1,7 3,3 8,9 15,0 20,0 22,2 21,1 17,2 11,1 5,6 -0,6
Record de température minimale (°C) -28,9 -26,7 -20,6 -12,2 -3,9 -0,6 5,0 3,3 0,0 -7,2 -16,1 -26,1
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 63,0 58,0 75,0 86,0 89,0 99,0 89,0 94,0 96,0 69,0 86,0 80,0
Source : Relevés 1971-2000

Démographie

Évolution de la population[18]
Année Population
1820 606
1830 1 075
1840 6 071
1850 17 034
1860 43 417
1870 92 829
1880 160 146
1890 261 353
1900 381 768
1910 560 663
Année Population
1920 796 841
1930 900 429
1940 878 336
1950 914 808
1960 876 050
1970 750 903
1980 573 822
1990 505 616
2000 478 403
2010 396 815

Lors du recensement de 2000, la ville de Cleveland comptait près de 478 403 habitants, répartis dans 190 638 ménages et dans 111 904 familles. La densité de la population était donc de 2 380,9 habitants par km². Il y avait 215 856 unités locatives avec une densité moyenne de 1 074,3 par km². Concernant la composition ethnique de la ville, elle est majoritairement habitée par une communauté afro-américaine ou noire à 50,99 %, blanche à 41,49 %, asiatique à 1,35 %, amérindienne à 0,30 %, océanienne à 0,04 %, et le reste (soit 5,83 %) par d'autres ethnies ou mélange d'ethnies. Par ailleurs, 7,26 % de la population se déclarent hispaniques[19],[13]. Si l'on s'intéresse aux communautés nationales présentes sur le territoire urbain, on trouve : des Allemands (9,2 %), des Irlandais (8,2 %), des Polonais (4,8 %), des Italiens (4,6 %) et des Anglais (2,8 %). Il y a aussi d'importantes communautés de Hongrois, d'Arabes (essentiellement des chrétiens maronites et des musulmans sunnites), des Juifs, des Roumains, des Tchèques, des Slovaques, des Grecs, des Ukrainiens, des Albanais, des Macédoniens, des Croates, des Serbes, des Lituaniens, des Slovènes, des Coréens et des Chinois. La proportion de Hongrois présents à Cleveland était tellement importante que la ville s'est une fois vantée de posséder la plus forte concentration de Hongrois au monde après Budapest.

Sur les 190 638 ménages de la ville, 29,9 % ont des enfants de moins de 18 ans vivant avec eux, 28,5 % étaient des couples mariés vivant ensemble, 24,8 % avaient une femme comme chef de famille (sans mari présent) et 41,3 % n'étaient pas des familles. Près de 35,2 % de tous les ménages n'étaient composés que d'individus (seul ou en colocation) et 11,1 % étaient composés d'une personne âgée de 65 et plus, vivant seule. La taille moyenne des ménages était de 2,44 personnes et celle des familles était de 3,19 personnes. Concernant la répartition de la population urbaine par classe d'âge : 28,5 % avait moins de 18 ans, 9,5 % avaient de 18 à 24 ans, 30,4 % avaient de 25 à 44 ans, 19,0 % avaient de 45 à 64 ans et 12,5 % avaient 65 ans ou plus. L'âge médian était de 33 ans. Quant à la répartition homme/femme, il y avait 9 hommes pour 10 femmes. Toutefois, cette proportion chute à 8,52 hommes pour 10 femmes dans la classe d'âge des 18 ans et plus[13].

Vue sur le centre-ville de Cleveland (Key Tower, BP Tower, Terminal Tower et le pont Detroit-Superior).

À Cleveland, le revenu médian pour un ménage était de 25 928 dollars américains, alors que celui d'une famille était de 30 286 dollars. Comme dans la plupart des pays occidentaux, il existe des inégalités salariales entre hommes et femmes. Ainsi, le salaire médian des hommes était de 30 610 dollars, et celui des femmes de 24 214 dollars. Le revenu par habitant s'élevait donc à 14 291 dollars. La pauvreté règne dans une part importante de la population ; en effet, près de 26,3 % de la population et 22,9 % des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les jeunes sont les plus durement touchés par la pauvreté avec 37,6 % des personnes de moins de 18 ans. Enfin, 16,8 % des personnes âgées de 65 ans et plus vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2000[13].

La ville de Cleveland a été durement touchée au cours des années 1960 et au début des années 1970 par le phénomène de white flight, caractérisé par une fuite des classes moyennes qui quittent les centres-villes pauvres vers les banlieues, et la rurbanisation, encore plus exacerbée par les mesures de déségrégation des transports scolaires requises par la Cour suprême des États-Unis. Bien que ces mesures aient été abrogées dans les années 1990, Cleveland s'enfonça toujours plus dans la pauvreté, pour atteindre un paroxysme en 2004, quand elle a été nommée la plus pauvre des grandes villes américaines[20]. Cleveland a de nouveau été évaluée comme la plus pauvre des grandes villes américaines en 2006, avec un taux de pauvreté s'élevant à 32,4 %[21].

Économie

La presse à forger de 50 000 tonnes construite dans le cadre du Heavy Press Program et exploitée depuis 1955 par Alcoa dans son usine de Cleveland. Elle est la plus grande des États-Unis.

L'emplacement de Cleveland à l'embouchure de la rivière Cuyahoga sur le lac Érié a été la clé de sa croissance. Le canal Ohio-Érié ainsi que le chemin de fer ont également contribué à faire de Cleveland un centre industriel majeur des États-Unis. Parmi les industries fleurissantes de Cleveland, on a notamment pu trouver des acieries, des industries automobiles et des fabriques de vêtements[22]. La vaste zone qui comprend les villes de Pittsburgh, Cleveland, Détroit et Chicago est parfois surnommée Ruhr de l'Amérique[23].

La ville a cherché à diversifier son économie pour devenir moins dépendante du secteur manufacturier. Cleveland abrite ainsi le siège social de nombreuses grandes entreprises telles que la National City Corporation, American Greetings, Eaton Corporation, Forest City Enterprises, Sherwin-Williams, KeyCorp et des assurances automobiles Progressive. La NASA y a également maintenu l'une de ses installations, le Glenn Research Center, spécialisé dans l'aéronautique et l'aérospatiale. Jones Day, l'un des plus importants cabinets d'avocats dans le monde, tire ses origines à Cleveland, où se trouve encore le bureau le plus important de la firme[24].

Commerces sur la 9e West dans le district de Warehouse.

Toutefois, au cours des dernières années, la région de Cleveland a perdu près d'une douzaine de sièges de sociétés, telles que TRW, Office Max, BP et Oglebay Norton, causé pour la plupart par des acquisitions et des fusions[25]. En 2006, Duke Reality Corp, l'un des plus gros propriétaires fonciers de la région, a annoncé qu'elle avait vendu la totalité de ses biens dans la région de Cleveland en raison de la stagnation du marché[26]. De juillet à septembre 2007, il y avait près d'une saisie d'hypothèque pour cinquante-sept foyers dans la zone métropolitaine[27] et 10 % des logements sont désormais vacants à cause notamment de l'augmentation du nombre de demandes de saisie[28].

Le plus gros employeur de Cleveland, la célèbre Cleveland Clinic[29] se classe parmi les meilleurs hôpitaux des États-Unis selon U.S. News & World Report[30]. Les secteurs des soins hospitaliers comprend également l'hôpital universitaire de Cleveland, un concurrent classé vingt-cinquième pour le traitement du cancer[31] et le centre médical MetroHealth.

La recherche sur les biotechnologies et sur les piles à combustible se développe également grâce à des institutions comme l'Université Case Western Reserve, la Cleveland Clinic et les hôpitaux universitaires de Cleveland. La ville est parmi les premiers bénéficiaires des investissements pour les startups de biotechnologie et de la recherche[32]. Case Western Reserve, la clinique et les hôpitaux universitaires ont récemment annoncé leur plan de construire un grand centre de recherche en biotechnologie et une pépinière d'entreprises sur le site de l'ancien centre médical du Mont Sinai, créant ainsi un campus de recherche pour stimuler l'émergence de spin-off en biotechnologie[33].

Les dirigeants de la ville ont redoublé d'efforts pour favoriser le secteur de la technologie dans son économie, depuis l'an 2000. L'ancien maire de Cleveland, Jane L. Campbell, avait notamment nommé un « tsar tech » dont le travail consistait à attirer les entreprises de pointe dans les bureaux situés en centre-ville, sur Euclid Avenue, en offrant des connexions haut-débit par fibres optiques. L'université d'État de Cleveland a embauché un agent qualifié en transfert de technologie pour travailler à plein temps sur la culture du transfert de technologie entre la recherche universitaire et les entreprises locales. Elle a également nommé un vice-président chargé du développement économique pour tirer profit des actifs de l'université en faveur du développement économique de la ville. L'université Case Western Reserve participe à des initiatives technologiques telles que le projet OneCommunity[34], un réseau haut-débit à fibres optiques reliant les grands centres de recherche de la région afin de stimuler la croissance. Les actions de OneCommunity ont attiré l'attention d'Intel et, depuis 2005, Cleveland fait partie de la communauté numérique mondiale d'Intel au même titre que Corpus Christi, Philadelphie et Taipei. Cette distinction va injecter environ 12 millions de dollars dans le marketing pour développer des partenariats technologiques régionaux, pour créer un réseau Wi-Fi à l'échelle de la ville et pour développer une économie orientée vers les technologies. En plus de cette initiative d'Intel, en janvier 2006, un groupe de réflexion basé à New York, le Intelligent Community Forum, a sélectionné Cleveland parmi sept finalistes comme la « communauté intelligente de l'année ». Le groupe a annoncé qu'il avait désigné la ville pour son réseau OneCleveland qui possède d'éventuelles applications à large bande[35]. Le Réseau OneCommunity collabore avec Cisco Systems pour déployer un réseau sans fil d'avant-garde pour permettre un large accès à toute la région. Cisco Systems teste de nouvelles technologies sans fil dans le maillage des réseaux. OneCommunity et Cisco ont officiellement lancé la première phase en septembre 2006, avec la couverture de plusieurs kilomètres carrés de l'université Circle avec des connexions sans fil. De plus, Cisco Systems a acquis l'ancienne entreprise Aironet Wireless Networks, qui était basée dans la métropole, en vue de créer une gamme de produits pour son réseau sans fil et pour maintenir une installation dans la région[36].

Administration et politique

L'hôtel de ville de Cleveland.

Vue sa position centrale dans le secteur industriel, Cleveland est devenue au fil du temps un foyer du syndicalisme. Ceci a conduit à un progressisme politique qui a influencé la politique de Cleveland jusqu'à nos jours. Alors que l'Ohio est traditionnellement pro-républicain, à l'image de Cincinnati et du sud de l'État, Cleveland est le plus important bastion démocrate de l'État[37]. Les deux députés de Cleveland à la Chambre des représentants, Dennis Kucinich et Stephanie Tubbs Jones, sont démocrates. Au cours de l'élection présidentielle de 2004, malgré le soutien de la majorité des habitants de l'Ohio à la candidature de George W. Bush (par 50,81 %), le candidat démocrate, John Kerry, a trouvé son plus grand soutien au niveau du comté de Cuyahoga (avec 66,57 % des suffrages)[38].

La ville de Cleveland est gérée par un conseil municipal dont le maire est le chef de l'exécutif[39]. Depuis 2006, le poste de maire est occupé par Frank G. Jackson. Parmi les précédents maires de Cleveland, on compte le démocrate progressiste Tom L. Johnson, le juge de la Cour suprême des États-Unis Harold Hitz Burton, le sénateur républicain George Voinovich, le gouverneur et sénateur démocrate de l'Ohio Frank J. Lausche, et Carl B. Stokes, le premier maire Afro-Américain d'une grande ville américaine[40].

Urbanisme

Vue panoramique de la ville de Cleveland depuis le lac Érié.

Architecture

Le complexe de la Terminal Tower, avec le quartier des entrepôts et le lac Érié en arrière-plan.

L’architecture du centre-ville de Cleveland est variée. De nombreux bâtiments gouvernementaux et municipaux, y compris l’Hôtel de ville, le Palais de justice du comté du Cuyahoga, la bibliothèque municipale et l’auditorium sont regroupés autour d’un centre commercial ouvert et partagent une architecture néoclassique. Construit aux débuts du XXe siècle, ils résultent tous du projet d'urbanisation de 1903 et constituent l'un des exemples les plus aboutis du mouvement « City Beautiful » aux États-Unis[41]. Fin 2013 Cleveland comptait 14 gratte-ciel d'au moins 100 mètres de hauteur, parmi lesquels la Terminal Tower, plus haut bâtiment de la ville pendant 65 ans et plus haut du pays (hors New York) jusqu’en 1967, achevée en 1927 en tant que gratte-ciel prototype de l’architecture des Beaux-Arts[42]. Les deux derniers gratte-ciels sur Public Square, Key Tower (actuellement le plus haut bâtiment de la ville) et le 200 Public Square (Tour BP), combinent des éléments de l’architecture Art déco avec des styles post-modernes.

Un des trésors architecturaux de Cleveland est The Arcade (parfois appelé the Old Arcade), une arcade de cinq étages construite en 1890[43].

En allant vers l’est, de Public Square à University Circle, c’est Euclid Avenue, qui un temps rivalisait avec la Cinquième avenue de New York pour ce qui est du prestige et de l’élégance[44]. Connue sous le nom de « rangée des millionnaires », Euclid Avenue était mondialement renommée comme étant le foyer de noms internationalement connus tels que Rockfeller, Hanna et Hay[45].

Le monument Light Friendship memorial rappelle que la ville fut en 1879 la première du monde à disposer d'un éclairage public fonctionnant à l'électricité[46].

La zone urbaine de Cleveland Metroparks, souvent comparée à un « Collier d'émeraude », est riche de trois parcs. Dans la Big Creek valley se tient le Cleveland Metroparks Zoo, qui possède la plus large collection de primates de tous les zoos des États-Unis. Les deux autres parcs sont le Brookside Park et une partie de la Rocky River Reservation. En dehors de Cleveland Metroparks se trouve le Cleveland Lakefront State Park, qui permet des accès publics au lac Érié. On trouve également le parc Edgewater, situé entre la promenade du Mémorial de Cleveland et le lac, à l'ouest du centre-ville, et les parcs d'Euclid Beach et de Gordon à l'est. Le parc municipal de Rockefeller suit le ruisseau Brook, avec plusieurs jardins culturels célébrant les différents groupes ethniques de la ville[47].

Quartiers

Image satellitaire de Cleveland et de sa banlieue.

Le centre-ville de Cleveland comprend plusieurs quartiers, tels que the Flats et the Warehouse, qui sont majoritairement occupés par des immeubles industriels et de bureaux, ainsi que par des restaurants et des bars. Les opportunités résidentielles dans des copropriétés, lofts et appartements ont aussi augmenté au centre-ville durant la fin des années 1990 et la première moitié de la décennie suivante. Cette tendance semble se conforter avec le renouveau que connaît actuellement the Flats. Le projet d'appartements et de copropriétés, qui a vu le jour sur la rive ouest, a eu beaucoup de succès alors qu'un projet similaire est à l'étude pour la rive est.

Les habitants de Cleveland se définissent souvent comme vivant sur la rive ouest ou est de la rivière Cuyahoga[48]. La rive ouest comprend les quartiers Brooklyn Center, Clark-Fulton, Cudell, Detroit Shoreway, Edgewater, Kamm's Corners, Jefferson, Ohio City, Old Brooklyn, Puritas-Longmead, Riverside, Stockyards, West Boulevard, et West Park. Trois quartiers se situent sur la rive ouest de la rivière mais on s’y réfère parfois comme de la partie sud de la ville : Industrial Valley, Slavic Village (North and South Broadway) et Tremont. La rive orientale comprend les quartiers suivants Buckeye-Shaker Square, Central, Collinwood, Corlett, Euclid-Green, Fairfax, Forest Hills, Glenville, Goodrich-Kirtland, Hough, Kinsman, Lee-Miles, Mount Pleasant, Nottingham, St. Clair-Superior, Union-Miles Park, University Circle, Little Italy et Woodland Hills.

Plusieurs quartiers du centre-ville ont commencé à s'embourgeoiser au cours des dernières années. Des zones situées aussi bien à l'ouest qu'à l'est ont réussi à attirer un nombre croissant d'artistes, qui stimulent à leur tour de nouveaux développements résidentiels[49]. En outre, un zonage de la ville, qui permet une superposition des lieux de vie et de travail, près du côté oriental, a facilité la transformation des anciens bâtiments industriels en loft pour les artistes[50].

Transports

Vue aérienne du port de Cleveland, à l'embouchure de la Cuyahoga.

Cleveland possède deux aéroports (code AITA : CLE). L'aéroport international de Cleveland-Hopkins est le principal aéroport de la ville qui est l'une des trois principales plateformes de la Continental Airlines. En 1968, l'aéroport a reçu une distinction pour le premier système de transport en commun rapide entre l'aéroport et le centre-ville. En 1930, l'aéroport était le premier site à installer un système d'éclairage d'aérodrome et également le premier à construire une tour de contrôle. En plus d'Hopkins, Cleveland est desservie par l'aéroport de Burke Lakefront (code AITA : BKL), sur la rive nord du centre-ville, entre le lac Érié et le Shoreway. Burke est avant tout un aéroport régional qui sert de navette journalière et pour le transport d'affaire[51].

Le réseau ferroviaire national, Amtrak, dessert la ville de Cleveland par le biais des lignes Capitol et Lake Shore qui s'arrêtent à la gare de Cleveland Lakefront. La ville est également identifiée comme une plaque tournante pour le projet de ligne à grande vitesse, « Ohio Hub », qui désenclaverait ainsi le nord-est de l'Ohio[52]. Le réseau de transport ferroviaire et de transport en commun est actuellement exploité par la « Greater Cleveland Regional Transit Authority », plus connue sous l'abréviation RTA. La portion ferroviaire, le RTA Rapid Transit, couramment appelée « The Rapid » par les populations locales, se compose de deux lignes de tramway (la "Green Line" et la "Blue Line") et d'une ligne de métro (la "Red Line"). La RTA est actuellement en train de déployer une ligne de bus express (la "Silver Line") qui s'étendra le long d'Euclid Avenue, depuis le centre-ville jusqu'à University Circle[53]. Un service de cars nationaux est également assuré à partir de la gare de Greyhound.

La ville de Cleveland est directement desservie par trois Interstate primaires (autoroutes inter-États à 2 chiffres)  : I-71, I-77 et I-90. L'Interstate 71 commence juste au sud-ouest du centre-ville, traverse la banlieue pour finalement rejoindre Columbus. Il s'agit également de la principale route reliant le centre-ville à l'aéroport. L'Interstate 77 commence dans le centre-ville de Cleveland et est orientée plein sud. Parmi les trois Interstates de Cleveland, l'I-77 est celle qui voit le moins de trafic, bien qu'elle relie Cleveland à Akron. L'Interstate 90 relie les deux rives de Cleveland et sert de terminus septentrional pour les interstates I-71 et I-77. Elle traverse la banlieue ouest selon un axe est-ouest, avant de tourner au nord-est à la jonction entre l'I-71 et l'I-490. Cette Interstate est connue sous le nom d'Innerbelt car elle traverse le centre-ville. À la jonction avec le Shoreway, l'Interstate 90 fait un virage à 90 degrés, connue dans la région comme le Dead Man's Curve (littéralement, le « virage de l'homme mort »), puis continue au nord-est dans le comté de Lake. La ville de Cleveland est également desservie par deux Interstates secondaires (autoroute à 3 chiffres)  : l'Interstate 480 qui entre brièvement dans Cleveland à plusieurs endroits et l'Interstate 490 qui relie l'autoroute I-77 à la jonction de l'I-90 avec l'I-71, au sud du centre-ville[54]. L'Interstate 271 traverse la banlieue est et l'Interstate 80 (l'Ohio Turnpike) traverse la banlieue sud mais ces autoroutes n'entrent pas dans la ville de Cleveland.

Deux autres autoroutes à accès limité desservent Cleveland. Le Memorial Shoreway accueille l'autoroute d'État n°2 (State route 2), ainsi que des portions des autoroutes nationales (U.S. Route) 6 et 20, et de l'Interstate 90. L'autoroute Jennings (autoroute d'État n°176) relie l'I-71, juste au sud de l'I-90, à l'I-480, près de la banlieue de Parma et de Brooklyn Heights. L'autoroute Berea (autoroute d'État n°237, en partie) connecte l'I-71 à l'aéroport et matérialise la frontière entre les villes de Cleveland et de Brook Park[55].

Enseignement supérieur

Le campus de l'université Case Western Reserve.

Cleveland abrite un certain nombre de collèges et d'universités. Le plus important d'entre eux est l'université Case Western Reserve, un établissement de recherche et d'enseignement de renommée mondiale situé dans University Circle. Université privée avec plusieurs programmes d'études supérieures, Case a été classée 38e université du pays en 2007 par le U.S. News & World Report[56]. Le bâtiment Peter B. Lewis Building qui abrite la Weatherhead School of Management est une œuvre d'art conçu par l'architecte Frank Gehry. Le toit métallique ainsi que la technologie très avancée utilisée dans le bâtiment en fait une attraction touristique. University Circle abrite également le Cleveland Institute of Art, le Cleveland Institute of Music et l'Ohio College of Podiatric Medicine. L'université d'État de Cleveland (CSU), basée en plein centre-ville, est l'université publique de la ville. Outre CSU, le centre-ville accueille également le campus du Cuyahoga Community College, un établissement d'enseignement supérieur en deux ans géré par le comté, ainsi que l'université Myers, un établissement privé en quatre ans qui se concentre sur l'enseignement commercial[57].

Le district scolaire de la métropole de Cleveland est le plus grand district d'enseignement primaire et secondaire (K-12) de l'État, avec 127 écoles et 55 567 élèves inscrits au cours de l'année 2006–2007[58]. C'est le seul district de l'Ohio qui soit sous le contrôle direct du maire, qui nomme le conseil d'administration de l'école[59].

Culture et loisirs

Arts de la scène

Hall du State Theater, composante du Playhouse Square Center.

Cleveland abrite le Playhouse Square Center, le deuxième plus grand centre des arts de la scène aux États-Unis, derrière le Lincoln Center de New York[60]. Playhouse Square est composé des théâtres State, Palace, Allen, Hanna et Ohio dans ce qui est connu comme le quartier des théâtres au cœur du centre-ville[61]. Parmi les compagnies résidant au Playhouse Square, on compte l'opéra de Cleveland, le ballet de l'Ohio et le théâtre du Festival des Grands Lacs[62]. Le centre accueille aussi diverses comédies musicales de Broadway, des concerts, des conférences et d'autres événements tout au long de l'année. Au numéro 1 de Playhouse Square, on trouve aujourd'hui le siège de radiodiffuseurs publics Cleveland, locaux qui étaient utilisés à l'origine comme studios de la radio WJW où le disc jockey Alan Freed a le premier popularisé le terme «rock and roll»[63]. Le Cleveland Play House and Karamu House est un centre renommé d'arts de la scène et de spectacles africains, situé entre Playhouse Square et University Circle, fondé dans les années 1920[64].

Cleveland est également le berceau de l'Orchestre de Cleveland, largement considéré comme l'un des meilleurs orchestres du monde et souvent considéré comme le plus talentueux des États-Unis[65]. Il fait d'ailleurs partie des « Big Five », les cinq plus importants orchestres aux États-Unis. L'orchestre joue dans le Severance Hall au cours de l'hiver et au Blossom Music Center pendant l'été[66].

Festivals et manifestations

Cleveland abrite de nombreux festivals tout au long de l'année. Les festivals culturels comme la fête annuelle de l'Assomption dans le quartier de Little Italy, le festival grec orthodoxe dans le quartier de Tremont et le festival des récoltes dans le quartier du village slave sont des événements populaires. Le jour de la Saint-Patrick, Cleveland organise chaque année un défilé qui attire des centaines de milliers de personnes dans les rues du centre-ville[67].

La « semaine de la mode » de Cleveland, qui se déroule tous les ans, est l'un des rares événements de l'industrie américaine de la mode à être reconnu à l'échelle internationale[68]. Le spectacle est considéré par beaucoup comme le meilleur du Midwest et le deuxième après les semaines de la mode, à New York.

En plus des festivals culturels, Cleveland a accueilli jusqu'en 2007 le CMJ Rock Hall Music Fest où l'on pouvait assister à des performances d'artistes établis ou prometteurs, de la scène nationale ou locale[69]. La ville a récemment donné vie à un festival annuel consacré à l'art et à la technologie. Nommé Ingenuity, ce festival se caractérise par une combinaison d'art et de technologies dans plusieurs installations et de spectacles tout le long de l'avenue Euclid. Le festival Notacon, qui avait le même objectif de combiner art et technologie, a précédé Ingenuity de plus d'une année. Le festival international du film de Cleveland se déroule chaque année depuis 1977, sur onze jours, et a attiré près de 52 753 personnes en 2007[70]. Cleveland accueille également une manifestation annuelle faite d'illuminations urbaines et de fêtes, baptisée Winterfest, qui se tient dans le centre-ville historique de la ville, sur Public Square[71].

Musées

Le Rock and Roll Hall of Fame sur les rives du lac Érié.

Il existe deux grands musées d'art à Cleveland. Le Cleveland Museum of Art est l'un des principaux musées d'art américains[72], et sa collection comprend plus de 40 000 œuvres d'art s'étalant sur plus de 6 000 ans, des chefs-d'œuvre de l'Antiquité aux œuvres contemporaines. Le Museum of Contemporary Art de Cleveland expose des artistes établis et émergents, en particulier originaires de la région de Cleveland, et accueille des expositions temporaires[73].

À 8 kilomètres à l'est du centre-ville, University Circle constitue un complexe de 2,2 km² qui regroupe une forte concentration d'activités culturelles, éducatives et d'institutions médicales. Outre l'Université Case Western Reserve, on peut ainsi trouver le Jardin botanique de Cleveland, l'hôpital universitaire, Severance Hall, le Cleveland Museum of Art, le Cleveland Museum of Natural History et la Western Reserve Historical Society. Cleveland abrite également l'œuvre d'I.M. Pei, le Rock and Roll Hall of Fame, situé sur la rive du lac Érié, à North Coast Harbor. Il s'agit d'un musée qui conserve les moments les plus significatifs des plus grands artistes de Rock 'n' roll, qu'ils soient chanteur, musicien ou producteur. On y trouve notamment Chuck Berry, James Brown, Ray Charles ou encore Little Richard et Elvis Presley. Le Great Lakes Science Center, le Musée Steamship Mather (musée maritime) et l'USS Cod, un sous-marin de la seconde Guerre mondiale, sont également installés sur ce site[74].

Sports

La salle du Quicken Loans Arena qui héberge les Cavaliers, les Gladiators et les Monsters.

Le sport à Cleveland est actuellement dominé par trois grandes franchises professionnelles : les Indians de Cleveland qui évoluent en Ligue majeure de baseball depuis 1901, les Browns de Cleveland de la National Football League depuis 1950 et les Cavaliers de Cleveland, sociétaires de la NBA depuis 1970. Cleveland hébergea également une franchise de la Ligue nationale de hockey de 1976 à 1978 : les Barons de Cleveland. Mais la ville héberge également les Cleveland City Stars qui évoluent en seconde division de la United Soccer Leagues, les Monsters du lac Érié de la ligue américaine de hockey et les Gladiators de Cleveland de l'Arena Football League. L'histoire sportive de la ville fut marquée par la conquête de quelques titres majeurs en football américain (1950, 1954, 1955, 1964) avec les Browns et deux victoires en Séries mondiales de baseball avec les Indians de Cleveland en 1920 et 1948.

Parmi les événements sportifs annuels, on trouve le Grand Prix automobile de Cleveland comptant pour le championnat de Champ Car, le marathon de Cleveland, le tournoi de basket universitaire de la Mid-American Conference et celui de football américain universitaire de la Ohio Classic[75]. De 2002 à 2004, la ville a également hébergé les Gravity Games, une compétition de sport extrême.

La franchise des Browns est l'une des plus anciennes franchises du football américain, même si elle n'a plus gagné de championnat depuis 1964 et si elle n'a jamais participé à un Super Bowl. Le Progressive Field détient le record du plus grand nombre de matchs consécutifs joués à guichets fermés, entre 1995 et 2001, en Ligue Majeure de Baseball[76]. Les Cavaliers de Cleveland connaissent une renaissance en raison de LeBron James, natif de la région d'Akron, qui est arrivé premier lors de la draft de la NBA 2003. Les Cavaliers ont remporté l'Association de l'Est en 2007, mais ont été battus en finale de la NBA par les Spurs de San Antonio. Les déconvenues récentes dans le domaine sportif ont valu à Cleveland la réputation d'être une ville maudite, ce que la chaîne ESPN a entériné en proclamant Cleveland comme la « ville sportive la plus torturée » en 2004[77].

Lors du Match des étoiles de la Major League Soccer à Columbus, le commissaire de la MLS, Don Garber, a annoncé que Cleveland était l'une des villes en lice les mieux placées pour accueillir une équipe en 2007[78]. Cependant des retards dans la livraison d'un stade consacré au football ont repoussé cette éventualité à la saison 2009. Entre 1976 et 1978, Cleveland avait une équipe de hockey engagée en NHL, les Barons de Cleveland, qui a ensuite été englobée par les North Stars du Minnesota. Toutefois, depuis 2007, Cleveland possède à nouveau une équipe de hockey qui évolue en ligue mineure, les Monsters du lac Érié[79]. Par le passé, la ville a accueilli d'autres grandes équipes de la ligue de hockey et la tradition de hockey professionnel à Cleveland a commencé à l'origine avec les Barons en 1937[80]. Cleveland fut également le berceau des Rockers de Cleveland, l'une des huit équipes d'origine de la WNBA en 1997[81]. Cependant, l'équipe a été dissoute en 2003 en l'absence de repreneur.

Cleveland a également hébergé deux équipes de football en salle, le Force de Cleveland de la Major Indoor Soccer League (de 1979 à 1988) et le Crunch de Cleveland de la NPSL (de 1989 à 2005). La ville va peut-être avoir une franchise de soccer qui sera introduit dans la Major League Soccer (MLS) en 2012.

En 2013, Cleveland accueillera les National Senior Games, et en 2014, les 9es Gay Games.

Médias

À l'instar d'autres grandes villes américaines, la ville de Cleveland possède sa propre presse écrite, The Plain Dealer, qui est le seul quotidien encore existant. Ses concurrents, le Cleveland News et le Cleveland Press, ont cessé de paraître respectivement en 1960 et en juin 1982. La ville accueille néanmoins plusieurs autres publications hebdomadaires, dont le Free Times et le Cleveland Scene.

Alors que Cleveland est classée comme la 33e ville la plus importante en termes de population, le nombre important de chaines télévisées confère à la ville un classement à la 17e place des villes possédant l'offre télévisuelle la plus développée aux États-Unis, par le cabinet Nielsen Media Research pour la saison 2006-2007[82]. Parmi les chaînes présentes, plusieurs sont affiliées aux grandes chaînes américaines, comme WKYC-TV (NBC), WEWS (ABC), WJW (Fox), WOIO (CBS), WUAB (MNTV), WBNX (CW), WVPX (ION), WVIZ et OAEO (PBS) et la chaîne hispanophone WQHS-TV (Univision). On peut noter que le programme matinal à succès The Morning Exchange, sur WEWS, a servi d'inspiration pour le programme Good Morning America[83]. Toutes les chaînes de Cleveland diffusent en haute définition. C'est ainsi que, le 22 octobre 2007, Cleveland est devenue la première ville américaine à diffuser tous ses bulletins d'informations en TVHD.

Cleveland offre également un choix de plus de 43 stations radio en AM ou FM, et reçoit les ondes de plusieurs douzaines d'autres stations issues du nord-est de l'Ohio[84]. En 2007, WTAM est la station radio la plus écoutée à Cleveland[85].

Jumelages

La ville de Cleveland est jumelée avec [86]:

Religion

Évêché catholique

Personnalités liées à la ville

Monde des arts et de la musique

Autres personnalités

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

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