Claude Monet

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Claude Monet
Claude Monet par Nadar en 1899
Naissance
Décès
(à 86 ans)
Giverny
Sépulture
Cimetière de Giverny (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Oscar-Claude Monet
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Lieux de travail
Mouvement
Influencé par
Fratrie
Conjoints
Camille Doncieux (de à )
Alice Hoschedé (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 13247-13248, 2 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Claude Monet
Signature
Vue de la sépulture.

Claude Monet, né le à Paris et mort le (à 86 ans) à Giverny), est un peintre français, l’un des fondateurs de l'impressionnisme, peintre de paysages et de portraits.

Né Oscar-Claude Monet, au 45 rue Laffitte à Paris, il grandit au Havre et est particulièrement assidu au dessin. Il commence sa carrière d'artiste en réalisant des portraits à charge des notables de la ville. En 1859, il part à Paris tenter sa chance sur conseil d'Eugène Boudin et grâce à l'aide de sa tante. Après des cours à l'académie Suisse puis chez Charles Gleyre et la rencontre de Johan Barthold Jongkind, le tout entrecoupé par le service militaire en Algérie, Monet se fait remarquer pour ses peintures de la baie d'Honfleur. En 1866, il connait le succès au Salon de la peinture grâce à La Femme en robe verte représentant Camille Doncieux qu'il épouse en 1870. Toute cette période est cependant marquée par une grande précarité. Il fuit ensuite la guerre de 1870 à Londres puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui sera sa principale source de revenu pendant le reste de sa carrière. Revenu en France, la première exposition des futurs impressionnistes a lieu en 1874.

En 1876, il rencontre Ernest Hoschedé, un mécène qui va rapidement faire faillite. En 1878, ce dernier, sa famille et celle de Monet emménagent dans une maison commune à Vétheuil. La mort de Camille en 1879 et les nombreuses absences d'Ernest, conduisent au rapprochement de Monet avec Alice Hoschedé. En plus de peindre intensivement la Seine, Claude se rend régulièrement sur la côte Normande pour peindre. En 1883, lui et la famille Hoschedé déménagent définitivement à Giverny. Ce déménagement correspond environ à la fin des ennuis financiers, Monet devenant même fortuné à la fin de son existence. Monet ne se montre cependant pas particulièrement généreux avant ses toutes dernières années. Après l'emménagement, il effectue un séjour à Bordighera, sur la côte d'azur puis à Belle-Île-en-Mer.

À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. Il commence par les Meules, puis réalise Les Peupliers, la Série des Cathédrales de Rouen, celle des Parlements de Londres et Les Nymphéas de son jardin, qu'il décline en grande format pour peindre les grandes décorations. En effet, depuis 1903, Monet s'adonne intensivement au jardinage. En 1908, il peint également à Venise mais sans faire de série.

La fin de sa vie est marquée par le décès d'Alice et d'une cataracte qui affecte son travail. Il s'éteint à 86 ans d'une infection pulmonaire.

Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres.

D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet est un grand travailleur qui n'hésite pas à défier la météo pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y-a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ».

Autoportrait, 1917

Biographie

Enfance et adolescence

Caricature de Léon Manchon réalisée en 1858

Claude Monet est né à Paris le au 45, rue Laffitte dans le IXe arrondissement. Il est le second fils d’Adolphe et Louise-Justine Monet, née Aubrée, après Léon Pascal, dit Léon (1836–1917). Baptisé sous le nom d’Oscar-Claude à Notre-Dame de Lorette début 1841, il est appelé Oscar par ses parents[2]. Il aime à dire plus tard qu’il est un vrai Parisien. Ses parents sont tous deux nés à Paris, tandis que ses grands-parents y étaient déjà installés aux environs de 1800. La famille, grands-parents paternels compris, s’installe au Havre en Normandie vers 1845, l'année de ses cinq ans. C'est probablement un déménagement décidé sous l’influence de sa tante Marie-Jeanne Lecadre, épouse d'un commerçant havrais qui accueille son beau-frère dans sa maison. Son père y tenait un commerce d'articles coloniaux[3].

Le jeune Oscar n’est pas un élève très appliqué selon ses propres dires, mais il apparaît dans les annales du collège havrais rue de la Mailleraye, qu’il fréquente à partir du comme « une excellente nature très sympathique à ses condisciples ». De manière précoce, il développe un goût pour le dessin et il suit avec intérêt le cours d’Ochard, un ancien élève de David. Ses premiers dessins sont des caricatures (appelées « portraits-charges ») de personnages (professeurs, hommes politiques) dont Monet « enguirlande la marge de ses livres... en déformant le plus possible la face ou le profil de ses maîtres » selon ses propres termes. Il fait déjà des croquis de bateau et des paysages en « plein air » sur le motif[4].

Le , sa mère décède et il abandonne ses études. Sa tante Lecadre, qui elle-même peint à ses heures perdues, l’accueille et l’encourage à continuer le dessin. Il vend ses caricatures signées « O. Monet » chez un commerçant spécialisé dans le matériel pour peintres, Gravier papetier, où expose également Eugène Boudin, ancien associé du propriétaire. C’est là qu’il va faire sa connaissance, vraisemblablement début 1858, déterminante pour sa carrière artistique : « Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois ». Monet commence à peindre ses premières toiles de paysages en été 1858. Boudin conseille alors à son jeune comparse à quitter Le Havre pour Paris dans le but d'y prendre des cours et d'y rencontrer d'autres artistes[5].

Premier séjour à Paris

Claude Monet arrive à Paris en avril 1859, il visite immédiatement le salon qui vient d'ouvrir. Ensuite il est accueilli par Amand Gautier, un ami de la tante Lecadre. Celle-ci lui verse une pension régulière et gère ses économies d'environ 2 000 francs accumulés grâce à la vente de dessin à charge. Son père a demandé une bourse à la ville du Havre le , mais celle-ci essuie un refus. Il rend également visite à Charles Lhullier, Constant Troyon et Charles Monginot. Ces deux derniers lui conseille d'entrer dans l'atelier de Thomas Couture qui prépare à l'École des beaux-arts toutefois il semble que celui-ci ait refusé le jeune Monet. Début 1860, probablement en février, il entre à l'Académie Suisse dirigé par le peintre éponyme. Il y rencontre notamment Camille Pissarro. Lors du salon de cette année, il admire tout particulièrement les œuvres d'Eugène Delacroix, l'année précédente c'était Daubigny qui attirait son attention. Ce premier séjour n'est cependant pas consacré qu'au travail et Claude passe une part non négligeable de son temps dans la Brasserie des Martyrs, lieu où se rencontrent à l'époque de nombreux auteurs et artistes[6].

Algérie et retour en Normandie

Le déjeuner sur l'herbe (partie droite, 1865-1866)

Le , Monet est tiré au sort au Havre pour être conscrit. Certes sa famille aurait pu payer l'exonération de 2 500 francs, mais celle-ci est liée à son renoncement à la carrière d'artiste pour reprendre les affaires familiales. Monet s'y refuse et intègre le 1er régiment de chasseurs d'Afrique le et va stationner à Mustapha en Algérie. Début 1862, il attrape une fièvre typhoïde et est autorisé à rentrer au Havre durant l'été. Sa tante havraise, Mme Lecadre, accepte de le faire sortir de l'armée et de payer les quelques 3 000 francs que coûtent l'exonération, à condition qu'il prenne des cours d’art à l’académie. Il quitte donc l’armée, mais n’aime pas les styles traditionnels de peinture enseignés à l’académie. Par contre, malgré les expériences pouvant paraître déplaisantes qu'a vécues Monet en Algérie, il en retient un bon souvenir en général. Il dit en effet à Gustave Geffroy: «Cela m'a fait le plus grand bien sous tous les rapports et m'a mis du plomb dans la tête. Je ne pensais plus qu'à peindre, grisé que j'étais par cet admirable pays, et j'eus désormais tout l'assentiment de ma famille qui me voyait si plein d'ardeur[7].» En 1862, il se lie d’amitié avec Johan Barthold Jongkind et retrouve Eugène Boudin, lors de son séjour à Sainte-Adresse[8].

Vers la maturité

La même année en 1862, il commence à étudier l’art dans l’atelier de l’École impériale des beaux-arts de Paris dirigé par Charles Gleyre à Paris, grâce aux recommandations de son cousin par alliance Auguste Toulmouche. Il y rencontre Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille avec qui il entretient une importante correspondance. Au printemps 1863, ce dernier et Monet vont peindre devant nature à Chailly-en-Bière près de Barbizon. En juillet 1864, le maître malade doit fermer son atelier, Monet l'a déjà quitté depuis quelque temps en désaccord sur la manière de présenter la nature avec son maître. Celui-ci privilégiant une idéalisation des formes, tandis que Monet la reproduit telle qu'elle est[9].

Terrasse à Sainte-Adresse, 1867

Mi-mai 1864, Monet retourne sur la côte normande et en particuliers à Honfleur en compagnie de Bazille. Il réside un temps à la ferme Saint-Siméon. Frédéric rentre sur Paris, tandis que Claude continue à peindre en Normandie. Fin août, il retrouve Jongkind et Boudin. De sa période honfleuraise en compagnie de ces deux peintres, Monet conservera un attachement et ils auront une influence essentielle dans la genèse de son art. C'est aussi à cette période qu'éclate une brouille avec sa famille qui le menace de lui couper les vivres. Il appelle alors pour la première fois à l'aide Bazille[10].

Fin 1864, Claude s'installe avec Frédéric dans un atelier à Paris. Il présente avec succès deux vues de l'estuaire de la Seine prise à Honfleur et à Sainte-Adresse au jury du salon de 1865, elles y sont donc exposées et y rencontre un accueil positif. Par la suite, il peint au pavé de Chailly son Déjeuner sur l'herbe (de), une toile de grande taille (4,65 * 6 m) qui, donnée par l'artiste en désespoir de cause en 1865 et rachetée par celui-ci en 1920, restera inachevée[11].

Camille

En 1866, il rencontre Camille Doncieux qui devient un de ses modèles. Elle est peinte dans La Femme en robe verte qui obtient un grand succès au salon de la même année. Il a également envoyé au salon un Pavé de Chailly. Il peint ensuite Femmes au jardin peint initialement dans le jardin de Monet et acheté 2 500 francs par Frédéric Bazille, toile montrant pour la première fois la lumière naturelle et changeante. Cette toile, ainsi que Le Port de Honfleur sont refusées par le jury du salon, dans lequel Gleyre n'est plus membre. Alors que Claude est plus que jamais dans la misère, Camille devient enceinte. La famille de Claude condamne alors pour sa conduite contraire à la morale, il passe cependant l'été chez son père à peindre. Camille donne naissance à Jean Monet le 8 août 1867 au domicile de ses parents[12].

En 1868, une de ses deux toiles présentées est acceptée au salon. Il se fait souvent prêter de l’argent par ses amis, au premier rang desquels Bazille, mais ses tableaux sont souvent saisis au point qu’il fait une tentative de suicide au printemps 1868[13]. Cette même année, M. Gaudibert, un armateur du Havre, lui commande le portrait de sa femme. La famille de Monet refusant d'héberger Camille, celle-ci doit rester avec son fils à Fécamp. En 1869, il va à Bougival et peint sur l'île de Croissy le Bain à la Grenouillère au côté de Renoir qui peint La Grenouillère, inventant alors la technique de peinture impressionniste[14]. Cette année-là et la suivante, toutes ses toiles sont refusées par le salon sous l'impulsion de Gérôme[15]. En dépit de sa pauvreté persistante, le 28 juin 1870 il épouse Camille [16].

Londres et les Pays-Bas

Fichier:Claude Monet 054.jpg
Tulipes des Pays-Bas, 1872

L'entrée en guerre de la France en juillet 1870 ne soulève aucun sentiment nationaliste chez Monet, pas plus que l'établissement du gouvernement de Défense national. Frédéric Bazille qui a souvent aidé Monet, trouve la mort sur le champ de bataille le . À la fin de l'année, Claude ne voulant pas servir militairement décide de partir Angleterre à Londres. Il y fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel qui sera déterminant pour sa carrière. Il admire les œuvres des peintres britanniques Turner et John Constable et est impressionné par la manière du premier de traiter la lumière, notamment dans les œuvres présentant le brouillard de la Tamise. Il rencontre à cette occasion le peintre américain James Abbott McNeill Whistler, également influencé par Turner, avec lequel il se lie d’amitié. Son père décède le . Fin mai 1871, il décide de se rendre aux Pays-Bas, à Zaandam, avant de retourner à Paris[17].

Argenteuil

Impression soleil levant (1872).

En décembre 1871, Monet et sa famille emménagent dans une maison avec jardin à Argenteuil, près de la Seine[18]. L'héritage de son père et la dot de sa femme permettent d'améliorer les conditions matérielles. Il enregistre également des achats importants de Durand-Ruel. C'est également à cette époque-là qu'il fait l'acquisition de son bateau-atelier qui lui permet d'accéder à de nouveaux points de vue. En décembre 1873, Durand-Ruel victime d'ennuis financiers doit réduire puis suspendre ses achats[19].

Le , l'exposition de la société anonyme coopératives d'artiste ouvre ses portes en réaction au salon dans les ateliers de Nadar. Elle présente les œuvres des différents artistes qui se qualifieront plus tard d'impressionnistes. Y est notamment présenté un paysage du port du Havre : Impression soleil levant. La manifestation n’avait pas eu le grand succès attendu par les peintres et un grand nombre de comptes-rendus avaient été assez hostiles. Le terme d'impressionniste est utilisé pour la première fois dans une critique de Louis Leroy du Charivari du 10 mai sur l'exposition[20].

En 1874, Édouard Manet vient peindre avec Monet à Argenteuil. En avril 1876, a lieu la deuxième exposition de la société anonyme coopérative dans les locaux de Durand-Ruel. À la fin de l'été de la même année, il commence à travailler au château de Rottembourg de Montgeron à des toiles de grands formats pour le décorer (il y peint notamment Les Dindons). La demeure appartient à Ernest Hoschedé et à sa femme Alice, née Raingo, une riche famille aux origines belges, qui y vivent avec leurs cinq enfants. En 1877, il peint une série de peintures à la gare Saint-Lazarre. Lors de leur troisième exposition en 1877, les peintres impressionnistes reprirent à leur compte le terme d’impressionnisme jugé approprié pour identifier leur style[21].

Retour à Paris puis Vétheuil

Gare Saint-Lazarre, 1877

Début 1878, Monet devant réduire son train de vie, il quitte Argenteuil pour s'installer provisoirement à Paris. Il réussit à payer in-extremis ses créanciers afin de ne pas avoir ses toiles saisies. Là, en mars 1878, Camille met au monde un second fils : Michel. Il y peint l'île de la Grande-Jatte ainsi que La Rue Montorgueil[22].

En août 1878, lui, sa famille et celle Hoschedé, emménage dans une petite maison à Vétheuil. L'ancien mécène a fait faillite du fait de ses spéculations sur les œuvres d'arts. Camille tombée malade au milieu de l'année 1877, ne parvient pas à se rétablir dans ces conditions proches de l'insalubrité. En octobre 1878, il déménage dans le village vers une maison plus confortable. C'est une période difficile pour Monet. Camille décède le après de longues souffrances ; il la peint sur son lit de mort[23].

Début 1880, Monet peint les Débâcles et les Glaçons. Ernest Hoschédé étant souvent parti, Claude vit seul avec Alice et ses enfants. Ce mode de vie est montré du doigt par la société de l'époque. Cette même année, il retourne au Salon, où une des deux toiles présentées est acceptée : il s'agit d'un Lavacourt. Elle y est exposée à 6 m du sol. Georges Charpentier lui permet cependant d'exposer 18 de ses tableaux[24].

Soleil d'hive à Lavacourt, 1879-1880, musée d’art moderne André-Malraux

Durand-Ruel peut de nouveau acheter des tableaux à Monet début 1881. Ce dernier entreprend des voyages répétés sur la côte normande afin de travailler. En octobre 1881, il déménage avec sa famille et celle Hoschédé de Vétheuil à Poissy, n'ayant pas été capable de s'acquitter de son loyer. En le suivant, Alice rend publique la situation irrégulière qui est la leur, situation scandaleuse à l'époque. Le , la 7e exposition des artistes indépendants ouvre ses portes, c'est la dernière exposition des impressionnistes à laquelle participe Monet[25]. Il retourne ensuite sur la côte normande durant l'été puis durant l'hiver. Le , l'exposition sur ses œuvres qu'a organisée Durand-Ruel ouvre ses portes. Elle reste peu fréquentée et les ventes sont décevantes, mais les critiques dans la presse sont majoritairement positives[26].

Début à Giverny

Le , Monet loue le pressoir et son clos normand à Giverny près de Vernon et s’y installe alors définitivement avec Alice et leurs enfants. Il aménage la grande maison pour pouvoir y vivre avec sa nombreuse famille qui comprend ses propres fils Jean et Michel, Alice sa seconde femme et ses six enfants. Au début, il n'est que locataire, mais il pourra acheter la maison et le jardin attenant en 1890 quand sa situation financière se sera améliorée. Fin 1883, il se rend d'abord avec Renoir, puis seul, à Bordighera, sur la côte d'azur[27].

En novembre 1884, commence sa longue amitié avec l’écrivain Octave Mirbeau, qui est désormais son chantre attitré et contribue à sa reconnaissance. À partir de 1885, il expose chez Georges Petit. À la fin de l'année, il annonce à Durand-Ruel son souhait de ne traiter qu'avec petit. Pourtant, en 1886, Paul Durand-Ruel lui ouvre les portes du marché américain en nouant des liens avec l'American Art Association : la reconnaissance officielle qu’il obtient outre-Atlantique a pour contrecoup de développer le marché de l’art impressionniste en France dans les années 1890. Toujours la même année, Monet, habitué de la Manche, décide d'aller peindre à Belle-Île-en-Mer. Il y est interviewé par Gustave Geffroy, critique pour la Justice, qui devient un des plus fervents admirateurs du peintre. Début 1888, il retourne sur la côte d'azur du côté d'Antibes. Début 1889, il se rend dans la Creuse chez Maurice Rollinat par l'intermédiaire de Geffroy. En juin 1889, Auguste Rodin et Claude Monet exposent conjointement « Rien que vous et moi » dans la galerie parisienne de Georges Petit. Si le maître de Giverny reste contesté, l'exposition préfigure les succès qui suivent[28].

En 1889, Monet s'implique totalement pour le don de l'Olympia de Manet au Louvre. La très importante correspondance qu'il doit entretenir l'oblige à rester à Giverny[29].

Le temps des séries

Les Meules

L'année 1890 est une année charnière dans la vie de Monet. Les voyages de travail deviennent alors beaucoup plus rares. Il vient le temps des séries, genre pictural connu de son ami Boudin, et dont l’idée s'était imposée peu à peu avec les gares Saint-Lazare, puis par exemple en 1886 avec les deux Essais de figure en plein-air (la Femme à l’ombrelle tournée vers la droite et la Femme à l’ombrelle tournée vers la gauche), les Rochers de Belle-Île la même année et surtout La Petite Creuse en 1889, lors de son séjour à Fresselines. Cette période commence à proprement parler fin 1890 avec Les Meules. Ces imposants gerbiers de blé se trouvent proche de son domicile. Il a commencé à en peindre en 1888, mais l'année 1890 marque véritablement le début de la répétition inlassable du même motif à la recherche d'effets différents. Cet enracinement est confirmé par l'achat du clos de Giverny en automne 1890 pour 22 000 francs[30].

Fin 1890, Ernest Hoschedé est alité, Alice, surement prise de remords, vient à son chevet. Il décède le [30].

Les Peupliers

En 1891, Monet peint la série Les Peupliers. Il paie le marchand de bois afin de retarder l'abattage de ces arbres qui se trouvaient à Limetz[31].

Les Cathédrales de Rouen

En 1892, Monet se rend à Rouen et commence à peindre sa Série des Cathédrales de Rouen. Il peint depuis trois emplacements distincts en face de l’édifice et à différentes heures du jour. La même année, Suzanne Hoschédé rencontre Theodore Butler. Après un temps d'hésitation les noces sont décidées. Monet utilise l'occasion pour épouser Alice le 16 juillet, Suzanne et Théodore se mariant le 20[32].

Le , à Giverny, il achète un terrain partiellement marécageux et traversé par un bras de rivière avec trois tableaux. Il est situé idéalement en face de la maison en contrebas du Chemin du Roy où passe une voie de chemin de fer, ce qui fera dire à Georges Clemenceau « et en plus, il a le train chez lui ! »[réf. souhaitée]. Il procède à de nombreux aménagements et crée le jardin d’eau avec son étang aux nymphéas. Il s'intéresse aussi de plus en plus au jardinage comme en témoigne sa visite au directeur du jardin des plantes de Rouen[33].

Il achève les cathédrales en atelier en 1894. Début 1895, il rend visite à Jacques Hoschédé à Christiana, l'actuel Oslo. Après son retour, l’exposition à la galerie Durand-Ruel ouvre ses portes le 10 mai. Si les avis sont partagés, Georges Clemenceau titre son article sur cinq colonnes Révolution des Cathédrales[34].

Début des nymphéas

En 1897, il débute les peintures de son jardin qu'il continuera jusqu'à la fin de sa vie. Dans l'affaire Dreyfus, Monet se range résolument du côté de Zola dès 1897, il signe notamment la pétition dite « manifeste des intellectuels » qui paraît dans le journal l'Aurore. Le début de l'année 1899 est marqué par le décès de Suzanne à trente-et-un ans, cette disparition affecte à la fois le peintre et sa femme, qui ne s'en remet jamais complètement[35].

En 1899, il commence à peindre son pont japonais sur le bassin, prélude aux nymphéas. C'est également à cette période qu'il érige un second atelier à côté de sa demeure[36].

Voyages à Londres

À l'automne de 1899, il effectue le premier d'une série de trois voyages à Londres afin de rendre visite à son fils Michel qui y vit depuis le printemps. Lors de séjours de 1899 à 1901, prolongés par son travail en atelier jusqu’en 1904, il peint une série de tableaux, sur le thème du brouillard de Londres sur la Tamise. La série Vues de la Tamise à Londres- 1900 à 1904 est exposée en mai et juin 1904 et est le plus grand triomphe de la carrière du peintre jusqu'alors[37].

En 1900, les impressionnistes sont exposés à l'exposition universelle de Paris, signe de reconnaissance officielle. Leurs toiles, dont deux de Monet, sont placées dans le Grand Palais dans le cadre de l'exposition Centennale[38].

Les Nymphéas

Après Londres, Monet peint surtout la nature contrôlée : son propre jardin, ses nymphéas, son étang et son pont. Il a d'ailleurs fait agrandir l'étang en 1901 en rachetant une prairie située de l'autre côté de la Ru, le cours d'eau local. Il partage alors son temps entre travail sur nature et travail dans son atelier[39][40].

Venise

Claude Monet fait l'acquisition en décembre 1900 d'une automobile, surement une Panhard-Levassor. Il s'en sert pour se rendre en 1904 à Madrid pour un court séjour où il admire les œuvres de Velasquez ou du Greco. À l'automne 1908, il voyage à Venise où il réalise de nombreux tableaux qui ne seront livrés qu'en 1912 et exposée chez les frères Bernheim-Jeune[41].

En revenant de son voyage, Monet se décide, après plusieurs reports depuis 1906, à exposer ses nymphéas chez Durand-Ruel. L'exposition nommée Les Nymphéas, séries de paysages d'eau ouvre le et est de nouveau un succès. Toutefois, ce début d'année n'est pas qu'heureuse, en effet Alice est tombée malade en rentrant de Venise. Affaiblie par la mort de Suzanne, elle finit par décéder le . Entretemps l'année 1910 avait été marquée par les inondations et la destruction partielle du jardin de Giverny[42].

Cataracte et Grandes décorations

Monet traverse alors un moment difficile où il se contente de terminer ses peintures entamées. En 1912, une double cataracte est diagnostiquée chez le peintre. En 1914, il a la douleur de perdre son fils Jean[43].

L'idée de présenter les nymphéas dans une salle circulaire sous forme de décoration date au moins de mai 1909[44]. Elle se concrétise en 1914, Monet, encouragé par Clemenceau, retrouve l'envie de travailler en pleine Guerre mondiale. Afin de parvenir à ses fins, il fait construire pendant l'été 1915 un vaste atelier conçu spécialement pour accueillir ces grandes toiles. Ce projet l'occupe jusqu'à la fin de sa vie. En novembre 1919, Clemenceau lui conseille de se faire opérer les yeux. En 1920, le projet de faire donation des grandes peintures à l'État prend forme. Monet est entre temps une personnalité respectée de tous. Son 80e anniversaire prend ainsi une allure d'événement national que le Président du Conseil des ministres Georges Leygues se propose d'honorer de sa présence, en vain[45].

Pour l'installation des grandes décorations plusieurs possibilités sont étudiées. On pense d'abord les mettre à l'hôtel Biron, où l'architecte Paul Léon doit réaliser une nouvelle construction spéciale dans les jardins, mais finalement la décision est prise en mars 1921 de les exposer à l'Orangerie. L'architecture revient alors à Camille Lefèvre[46].

Après de longues tergiversations, Monet finit par accepter avec réticence l'opération de l'œil droit réalisée par le docteur Charles Coutela le . Après deux autres opérations réussies, Monet voit certes mieux mais jauni. En plus du port de lunette, l'opération de l'œil gauche est préconisée, mais Monet la refuse catégoriquement. C'est à cette période qu'il peint certains de ses Le Pont japonais, qui choque le goût de l'époque. Il retouche également sans aucun répit les grandes décorations. Il pense d'ailleurs à plusieurs reprises revenir sur sa parole de donation, mais Clemenceau veille, n'hésitant pas à se quereller avec son ami[47].

Le pont japonais entre 1920 et 1922

Affaibli par le travail incessant, Monet finit par contracter une infection pulmonaire qui le cloue au lit en 1926. Son agonie prend fin le 5 décembre vers une heure de l'après-midi[48].

Décès

Lors de l'enterrement, Clemenceau aurait insisté pour qu’on ne recouvrit pas le corps d’un linceul noir, en expliquant que cela n'était pas convenable : « Non! Pas de noir pour Monet ! Le noir n’est pas une couleur ! »[49]. Il aurait alors arraché les rideaux aux motifs colorés de la fenêtre pour en recouvrir la dépouille du peintre[notes 1]. Il est enterré dans le cimetière de l’église Sainte-Radegonde de Giverny.

Les grandes décorations sont installées à l'Orangerie au cours des premiers mois de 1927. Son fils Michel hérite de l'intégralité des propriétés de Claude. En 1966, quand le premier se tue dans un accident de voiture, ses toiles reviennent à son légataire universel : le musée Marmottan[50].

Famille

  • Claude Monet épouse en 1870 en premières noces, Camille Doncieux (1847–1879), avec qui il a deux enfants :

Monet n’a donc eu aucune postérité directe.

  • Il épouse le 16 juillet 1892 en secondes noces Alice Hoschedé (1844–1911), qui a déjà six enfants de son premier mariage avec Ernest Hoschedé ; ces six enfants ne sont pas de Claude Monet (sauf peut-être le dernier, Jean-Pierre), mais celui-ci les élève :
    • Marthe Hoschedé (1864–1925), épouse en 1900 Theodore Earl Butler (1861–1936), sans postérité ;
    • Blanche Hoschedé (1865–1947), épouse en 1897 Jean Monet (1867–1914), sans postérité ;
    • Suzanne Hoschedé (1868–1899), épouse en 1892 Theodore Earl Butler (1861–1936), deux enfants ;
    • Jacques Hoschedé (1869–1941), épouse en 1896 une Norvégienne ;
    • Germaine Hoschedé (1873–1968), épouse en 1902 Albert Salerou, et postérité ;
    • Jean-Pierre Hoschedé (1877–1960), parfois dit fils naturel de Claude Monet, épouse en 1903 Geneviève Costaddau ; il a un fils, Maurice (1919–1977), et descendance, notamment l’animatrice de télévision Dorothée (1953).

Résidences de Monet

Lieux où Claude Monet a vécu et peint (manque l'Algérie, Oslo et Venise)

Claude Monet a déménagé à de nombreuses reprises avant de s'installer définitivement à Giverny. La carte ci-contre présente les principaux lieux :

  1. Paris : 1840 - 1845, 1859 - avril 1861, automne 1862 - mai 1867, automne 1871 - mai 1874, début 1878.
  2. Le Havre : 1845 - 1859, puis nombreux séjours dans les environs par exemple en 1867, 1868, 1874, 1881-1886, 1896
  3. Algérie, Mustapha : avril 1861 - été 1862.
  4. Londres : automne 1870 - mai 1871, puis trois séjours prolongés entre 1899 et 1901.
  5. Zaadam : juin 1871 - automne 1871, puis un séjour en hiver 1874, puis séjour à la Haye en 1886.
  6. Argenteuil : (voir 1) décembre 1871 - janvier 1878.
  7. Vétheuil : août 1878 - novembre 1881.
  8. Giverny : (voir 7) avril 1883 - sa mort.

Par ailleurs, Monet a beaucoup voyagé pour peindre. Outre les séjours dans sa famille au Havre et dans ses environs, il a peint à :

  • I. Rouen, 1871, 1880, 1892 et 1893.
  • II. Bordighera, début 1884, puis Antibes en 1888.
  • III. Belle-Île-en-Mer, 1886.
  • IV. La Creuse, 1889.
  • V. Oslo, 1895.
  • VI. Venise, 1908.

Monet se rend également à Madrid en 1904 mais n'y peint pas[51].

Méthodes de travail

Travailler sur nature

Claude Monet devant Les Nymphéas, dans son jardin à Giverny.

Monet laisse se répandre l'idée qu'il ne peint que sur nature. Ainsi en avril 1880 devant un journaliste lui demande à voir son atelier il s'exclame : « Mon atelier ! Mais je n'ai jamais eu d'atelier, moi, je ne comprends pas qu'on s'enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui : pour peindre, non ». Il désigne ensuite la Seine, les collines et Vétheuil et dit : « Voilà mon atelier à moi[24] ! »

Daniel Wildenstein tient à rétablir la vérité : Monet a bel est bien terminé de nombreuses de ses toiles en atelier. Du Déjeuner sur l'herbe[11] en passant par Les Glaçons[24], puis toutes les Cathédrales[34], les vues de Londres, de Venise et les Nymphéas. La construction d'ateliers en 1899[36] et 1915, attestée par des photographies et les permis de construire, ne viennent que confirmer l'évidence[45].

Certes Monet ne travaille pas de mémoire, il utilise en fait les autres toiles d'une série pour se remémorer le motif en atelier. Il semble qu'il utilise aussi parfois des photographies, comme pour finir les toiles de Londres[41].

Un travailleur courageux et exigeant

Monet est très travailleur, il travaille souvent « comme un forcené », ou avec une « ardeur décuplée »[26] et en plein air par tous les temps, étonnant par son endurance[68]. À Étretat, il n'hésite pas à s'aventurer avec tout son matériel dans le sentier de la valleuse de Jambourg qui descend du sommet des falaises à leurs pieds pour peindre sous un meilleur angle et à Belle-Île, il fait fi de la tempête pour aller travailler[28].

Souvent ce mode de travail l'exténue, et Monet connait des alternances de périodes très assidues avec des périodes de démoralisation où il pense « tout planter là »[25],[28],[26]. Il profite en général de la période hivernale pour se reposer[45].

Monet est en outre un éternel insatisfait. À propos des Meules il déclare : « Plus je vais, plus je vois qu'il faut beaucoup travailler pour rendre ce que je cherche »[30]. Monet gratte ou détruit parfois ses toiles. Ainsi en revenant dans le pays de Caux après un séjour à Paris début 1882, il gratte deux toiles[26]. Particulièrement à la fin de sa carrière, il détruit de nombreuses toiles : trente en 1907. Il explique : « Je dois veiller à ma réputation d'artiste pendant que je le puis. Lorsque je serai mort, personne ne détruira un seul de mes tableaux, quelque mauvais soit-il »[41]. Dans cette logique, peu avant sa mort, il fait détruire par sa belle-fille Blanche de nombreux tableaux[48].

Vers la fin de sa vie son emploi du temps devient très réglé, comme à Londres[69]. En 1908, la journée estivale est divisée comme suit : la matinée et début de l'après-midi séparés par le déjeuner sont occupés par le travail, ainsi que la fin de journée. De trois à cinq voire six heures, Monet effectue une pause où il reçoit ses invités. La fermeture des nénuphars est la cause de cette interruption. Le travail au soir permet de capter des effets de fin de jour[41].

Jardinier

Début 1893, la construction du bassin aux nymphéas correspond à un accroissement de l'intérêt de Monet pour le jardinage. Ainsi, il rend visite à M. Varenne, directeur du Jardin des plantes de Rouen. Il achète également de nombreuses plantes aux jardiniers de Rouen[34]. Monet est assurément plus homme des champs qu'intellectuel[70]. À propos du jardinage, Monet déclare : « Qu'y-a-t-il à dire de moi? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs[71] ».

Méthodes de peinture

Monet n'aurait, d'après ses admirateurs, pas eu recours aux croquis ni aux aquarelles. Pour le peintre, le premier contact avec le motif revêt une importance primordiale. Il prend le pinceau en main. « Il commence brusquement à couvrir [une toile blanche] de plaques de couleurs qui correspondent aux tâches colorés que lui donne la scène naturelle entrevue ». Dès la première séance, la toile doit être couverte autant que possible sur son étendue. Sur une toile ébauchée, Monet peint à « pleine pâte, sans mélange, avec quatre ou cinq couleurs franches, en juxtaposant ou superposant les tons crus »[28]. Monet renonce d'ailleurs aux bases sombres dès 1865[12]. Ainsi, une étude à laquelle Monet a travaillé une fois est revêtue de traits épais d'environ un demi centimètre et distants l'un de l'autre de deux centimètres, lesquels sont destinés à fixer l'aspect de l'ensemble. Le lendemain, revenu sur les lieux, il ajoute à la première esquisse et les détails s'accentuent, les contours se précisent. Ainsi, sur une toile qui a bénéficié de deux séances, les traits sont nettement plus rapprochés et le sujet commence à prendre forme. Un tableau doit être poussé aussi loin que l'artiste le juge nécessaire, lui seul pouvant déterminer le moment à partir duquel il est impossible d'aller plus loin. Il accorde aussi beaucoup d'importance aux détails[29],[24].

La recherche des effets

À partir du temps de séries, Monet recherche les effets dans ses toiles. Il travaille sur plusieurs toiles en parallèle. Déjà en 1885, Maupassant note que « il allait, suivi d'enfants qui portaient ses toiles, cinq ou six toiles représentant le même sujet à des heures diverses et avec des effets différents. Il les prenait et les quittait tour à tour, suivant les changements du ciel. »[28]. Il ne travaille que quand il a son effet[30]. Cette méthode se développe avec le temps, pour les vues de Londres il peint sur plus de quinze toiles en parallèle, les vingt-deux toiles des Grandes décorations sont peintes aussi en même temps[72].

Style

Influences

Des autres peintres

Boudin est la première influence de Monet en l'initiant aux paysages[5]. Son ami Johan Barthold Jongkind a certainement également influencé ses premières années[8]. Charles Gleyre lui enseigne par la suite la peinture de manière structurée[9]. Le groupe des impressionnistes constitué de Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Camille Pissarro s'influencent sans aucun doute mutuellement, comme son camarade Frédéric Bazille auparavant[73]. On sait également, que Claude Monet appréciait le travail d'Eugène Delacroix[10]. Lors de son voyage à Londres, il va voir les œuvres de Turner et John Constable qui l'ont certainement marquées[55]. Édouard Manet échange aussi avec Monet lors de son séjour à Argenteuil[29].

Japonaises

La Japonaise, 1875

La peinture de Monet est influencée par l'art japonais. Il porte ainsi un intérêt particulier aux estampes peintes par Hiroshige et Hokusai[19]. Il réalise d'ailleurs la Japonaise en 1875, un tableau dont la facture tranche diamétralement avec ses autres œuvres[21]. Le , Monet se rend à une exposition organisée par Durand-Ruel : elle est consacrée aux estampes d'Outamaro et de Hiroshige. Ce rendez-vous revêt pour lui une grande importance car il s'accorde parfaitement avec son cheminement artistique à la même époque[33]. Sa salle à manger de Giverny est par ailleurs décorée avec des estampes japonaise[34]. Enfin, une autre série de peintures qui dénote l'influence du Japon sur son art est paradoxalement celle ayant pour sujet des paysages Norvégiens, notamment avec des vues du pont de Løkke, puisque ce coin de Sandviken lui faisait penser à « un village japonais ». Le mont Kolsås lui faisait en fait « songer au Fujiyama »[34].

Synthèse de son style

Monet désirait saisir le réel dans « la mobilité de ses lumières changeantes ». Son intérêt se porte sur les effets de lumière qui changent suivant les heures et les saisons. L’évolution de l’industrie donnera à Monet un nouvel essor pour ses paysages, c’est à travers l’urbanisation que le genre se renouvellera. Par exemple, il peint en 1877 La Gare Saint-Lazare. À cette époque, ces lieux étaient considérés comme utile et sans valeur esthétique. Monet s’exerce à représenter aussi bien des paysages que des portraits. Toutefois il reste dans l’optique de montrer la lumière et de restituer les sensations premières. Pour ce faire, il réfléchit à la mise en scène qui pourrait représenter au mieux la mouvance de la lumière. La répétition du motif n’est qu’un prétexte pour le peintre, l’objet représenté importe bien moins que l’évolution du sujet au cours des heures

Monet et l'argent

Claude Monet a eu un début de carrière difficile sur le plan financier. Si les premières années sa Tante Lecadre lui vient en aide. Dès 1864, il doit demander de l'aide à Bazille. Monet commence alors à accumuler les dettes, ne serait-ce que pour acheter son matériel de peinture[10]. Monsieur Gaudibert par ses commandes lui vient en aide notamment en 1868[15]. L'arrivée à Argenteuil fin 1871, marque le début d'une situation financière meilleure, causée par l'héritage de son père et la dot de sa femme[19]. Toutefois l'arrêt des achats de Durand-Ruel en 1874 correspond à un retour des soucis d'ordre pécuniaire. Rapidement le loyer devient un problème, les dettes s'accumulent[59]. Il doit sa survie à l'aide de Manet[59], du docteur Bellio, de Gustave Caillebotte et d'Ernest Hoschedé[74].

Malgré ses difficultés financière, Monet est assez dispendieux. À Argenteuil, il dispose ainsi de 2 domestiques auxquels s'ajoute un jardinier. Il consomme également abondamment de vin. Enfin, la famille acquiert un instrument de musique, sûrement un piano [réf. souhaitée]. En arrivant à Vétheuil, les Hoschédés gardent leurs domestiques malgré leur faillite[23].

Monet à l'habitude de faire patienter ses créanciers. Par conséquent, des huissiers viennent souvent lui rendre visite, il a contracté des dettes datant de plus de 10 ans[75]. Ainsi en 1885, encore il est menacé par une saisie pour une affaire jugée en 1875[28].

Signes de cette mauvaise gestion, en 1881, malgré la progression de ses revenus, Monet ne peut s'acquitter de son loyer et cumule en décembre 2 962 francs de dettes[25]. Cependant, après 1885 il n'a plus de soucis d'argent[28]. Ses revenus deviennent importants et il peut acheter la maison de Giverny en 1890, puis prêter de l'argent à Pisarro l'année suivante, les dures années sont derrières lui[30].

Paul Durand-Ruel par Renoir

En 1879, il dépend quasiment intégralement des aides Caillebotte pour sa survie. Pourtant, les Hoschédés continuent à avoir des domestiques[23]. À Vétheuil également les créanciers défilent[24]. En 1881, malgré la progression des revenus, Monet ne peut s'acquitter de son loyer et cumule en décembre 2 962 francs[25]. Il a l'habitude de payer tardivement ses créanciers[26]. En 1885 encore il est menacé par une saisie pour une affaire jugée en 1875[28]. En 1887, il possède des actions, ce qui indique qu'il épargne[28]. En 1890, il achète la maison de Giverny et l'année suivante il prête de l'argent à Pisarro, les dures années sont derrières lui[30].

Par la suite, il connaît un certain embourgeoisement avec notamment l'achat d'une voiture[41]. Durand-Ruel résume en déclarant que « Monet fut toujours un jouisseur »[45].

Monet n'est pas toujours très généreux. Ainsi à Bordighera, alors que son hôte M. Moreno l'invite dans son jardin, assume les frais de chemin de fer et paie le restaurant, Monet lui offre en échange... une pomme[27]. Il ne se montre pas plus généreux envers Rollinat ou E. Mauquit qui l'accueillent respectivement dans la Creuse et à Rouen[76]. Ses amis Boudin ou Pissaro n'étant pas mieux lotis[77].

Ce n'est qu'à partir 1910, qu'il semble détendre les cordons de sa bourse. Cette année-là non seulement il offre une Tamise à Charing Cross pour les sinistrés de l'inondation, mais en plus il vend à la ville du Havre trois tableaux pour 3 000 francs [42]. La donation de grandes décorations à l'État confirme ce changement de mentalité chez le peintre[45].

Caractère

Le caractère de Monet n'est pas toujours facile. Il a ainsi une certaine réputation de sauvagerie[51], Clemenceau le nomme son « vieux hérisson sinistre »[85]. Mais Claude Monet est certes capable d'élans généreux comme de colères brutales, mais il préfère aux positions extrêmes la solution de compromis et d'équilibre, c'est en somme un conciliateur, un modéré qui laisse de propos délibéré les attitudes héroïques à d'autres[86].

Il est un peu ingrat, ainsi lors de ses premières participations au salon en 1865 et 1866, Monet ne déclare pas Gleyre comme étant son maître alors que cela est recommandé. Pourtant le vieil homme, membre du jury en 1866, n'a pas la dent dure et défend le premier[11]. Mais la principale victime de ce trait de caractère est sans conteste Durand-Ruel, qui alors qu'il l'a fait vivre pendant de nombreuses années se voit souvent concurrencer par d'autres marchands d'art comme Georges Petit fin 1885 ou en 1888. Durand-Ruel a beau n'être nullement rancunier et faire mille preuves de dévouement[28],[69], cela ne l'empêche pas de recevoir un mandat de 75 francs en 1897[87].

Liste de ses principaux tableaux

Pruniers en fleur (1879).
Trois bateaux de pêche (1886).
Nature morte aux œufs (1907).

Musées

Musée Marmottan Monet

Claude Monet est exposé dans les plus grands musées du monde : au MoMA[89], à la National Gallery of Art[90], à la National Gallery[91], au Musée Thyssen-Bornemisza[92], au Rijksmuseum[93] et à la Neue Pinakothek[94].

En France, le musée Marmottan-Monet possède la plus importante collection publique d'œuvres de Claude Monet. Le Musée de l'Orangerie expose les grandes décorations conformément à la volonté de l'artiste. Le Musée d'Orsay possède également une importante collection de ses tableaux.

En province, le musée d’art moderne André-Malraux au Havre expose notamment les œuvres Soleil d'hiver à Lavacourt, Le Parlement de Londres ou encore une oeuvre de la série des Nymphéas[95].

Par ailleurs, la maison du peintre à Giverny et son jardin sont préservés et ouverts au public par la Fondation Claude Monet[96].

Postérité

Marché de l'art

Champ de coquelicot près de Vétheuil (1879-1880)

Les tableaux de Claude Monet sont très disputés aux enchères. Relativement peu sont en vente : en 2004 il y a eu 26 ventes, 22 en 2005 et 28 en 2006. Parmi les ventes connues, on dénombre :

  • En 1989, un des nymphéas est vendu pour 10,5 millions de dollars, puis revendu en novembre 2005 pour deux millions de plus.
  • En 1998, un autre nymphéas, de 1900, est vendu 19,8 millions de Livres chez Sotheby’s[97].
  • Un des tableaux de la série de la Tamise a été vendu frais compris pour presque 18 millions de Livres en 2007 chez Christie's à Londres[98].
  • En juin 2007, un autres nymphéas, de 1904, est acheté 18,5 millions de Livres par un collection asiatique chez Sotheby’s[97].
  • Dans la prairie, vendu le 4 février 2009 chez Christie's, Londres pour 11,2 millions £ (12,4 millions €) avec les frais[99].
  • En 2012, un Nymphéas de 1905 a été vendu plus de 43 millions de dollars chez Christie's[100].
  • Un autre Nymphéas, peint en 1907, a été vendu le 5 mai 2014 chez Christie's à New-York, pour 27,045 millions de dollars soit 19,413 millions d'euros[101].

En 2008, ses peintures ont établi deux records :

  • Le Pont du chemin de fer à Argenteuil, vendu le 6 mai 2008 chez Christie's, New York pour 41 481 000 $US soit 26 834 058 euros avec les frais[102].
  • Le bassin aux nymphéas, vendu le 24 juin 2008 chez Christie's, Londres pour 40 921 250 £ soit 51 757 197 euros avec les frais[103].

Littérature

Claude semble avoir partiellement inspiré le roman de Zola L'Œuvre de 1886[28]. Marcel Proust est également inspiré par le travail de Monet et admire fortement les impressionnistes. Dans le roman Jean Santeuil, Claude Monet est plusieurs fois évoqué, un collectionneur de Rouen achetant ses toiles, tout comme dans Sodom et Gomorrhe[104].

Peinture

Claude Monet est représenté par plusieurs de ses amis du groupes impressionniste. Ainsi Renoir, le peint trois fois, Manet une fois, Sargent une fois.

Cinéma

Pont sur la Seine à Argenteuil de 1874

En 1915, Sacha Guitry le présente parmi d'autres dans le film Ceux de chez nous[45].

Le Monet de la peinture Pont sur la Seine à Argenteuil de 1874 inspire le titre du film Vanilla Sky de 2001.

Fleur

Une rose panachée de rose et de jaune a été baptisée de son nom par la maison Delbard en 1992, la rose Claude Monet.

Annexes

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Bibliographie

  • (en) Collectif, Monet et l’abstraction, Vanves, France, Éditions Hazan, , 176 p., poche (ISBN 978-2-7541-0479-1).
  • Michel de Decker, Claude Monet, Pygmalion,
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 9, éditions Gründ, , 13 440 (ISBN 978-2-7000-3019-8 et 2-7000-3019-2), p. 748–752.
  • Jill Berk Jiminez et Joanna Banham, Dictionary of artists’ models, Taylor & Francis, (lire en ligne), « Camille Doncieux »
  • Alexandre Duval-Stalla, Claude Monet - Georges Clemenceau : une histoire, deux caractères, Gallimard,
  • Gustave Geffroy, Claude Monet, sa vie, son oeuvre, Paris, Macula, (ISBN 2-86589-018-X), édition présentée et annotée par C. Judrin.
  • Jacques-Sylvain Klein, Lumières normandes, les hauts-lieux de l'impressionnisme, Point de vues,
  • Jacques-Sylvain Klein, La Normandie, berceau de l'impressionnisme, Ouest-France,
  • Stéphane Lambert, L'Adieu au paysage : les Nymphéas de Claude Monet, La Différence, 2008.
  • Terry W. Strieter, Nineteenth-century European art: a topical dictionary, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), « Hoschedé, Mme. Alice », p. 103-104
  • Daniel Wildenstein, Monet ou le Triomphe de l'Impressionnisme, Cologne, Taschen, (ISBN 978-3-8365-2322-6)

Lien externe

Notes et références

Notes

  1. Raconté par Sacha Guitry dans Ceux de chez nous.

Références

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom MONET Claude (consulté le )
  2. Sylvie Patin, Monet "Un œil... mais bon Dieu, quel œil!", Découvertes Gallimard,
  3. a b et c Wildenstein 1996, p. 9-10
  4. Wildenstein 1996, p. 11-15
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  7. Geffroy 1994, p. 32
  8. a b et c Wildenstein 1996, p. 36-42
  9. a et b Wildenstein 1996, p. 43-52
  10. a b c d e et f Wildenstein 1996, p. 52-56
  11. a b c d e et f Wildenstein 1996, p. 58-60
  12. a b c d et e Wildenstein 1996, p. 60-68
  13. a et b Wildenstein 1996, p. 70
  14. Anthony Lacoudre, Ici est né l'impressionnisme : guide de randonnées en Yvelines, préface Claude Bonin-Pissarro, Éd. du Valhermeil, 2003, (ISBN 2913328415 et 9782913328419), p. 35
  15. a b c d e et f Wildenstein 1996, p. 72-78
  16. Bruno Leprohon, L'univers des peintres, 1830-1930, A.G.A., , p. 129
  17. Wildenstein 1996, p. 84-90 et 234
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  22. a et b Wildenstein 1996, p. 130-134
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  25. a b c d e f g h i j k l et m Wildenstein 1996, p. 164-176
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  29. a b et c Wildenstein 1996, p. 253-268
  30. a b c d e et f Wildenstein 1996, p. 268-270 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « wi268 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  31. Wildenstein 1996, p. 278
  32. a et b Wildenstein 1996, p. 284
  33. a b et c Wildenstein 1996, p. 288-290
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  39. a et b Wildenstein 1996, p. 352
  40. « Les Nymphéas, Claude Monet »
  41. a b c d e f et g Wildenstein 1996, p. 362-382
  42. a et b Wildenstein 1996, p. 387-395
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  46. Wildenstein 1996, p. 416-422
  47. Wildenstein 1996, p. 424-442
  48. a et b Wildenstein 1996, p. 444-456
  49. Wildenstein 1996, p. 456-458
  50. Wildenstein 1996, p. 458-462
  51. a et b Wildenstein 1996, p. 367
  52. Il a logé à l'hôtel Nouveau-Monde, place du Havre, entre les deux dates, cf Wildenstein 1996, p. 22
  53. À son retour d'Algérie Monet retourne dans sa famille au Havre, cf. Wildenstein 1996, p. 40
  54. Wildenstein 1996, p. 82
  55. a b et c Wildenstein 1996, p. 86
  56. Wildenstein 1996, p. 88
  57. a et b Wildenstein 1996, p. 90
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  73. Wildenstein 1996, p. 46 et 106
  74. Wildenstein 1996, p. 120
  75. Wildenstein 1996, p. 130, 152 et 182
  76. Wildenstein 1996, p. 252 et 293
  77. Wildenstein 1996, p. 280-284
  78. Wildenstein 1996, p. 98
  79. Wildenstein 1996, p. 117
  80. Wildenstein 1996, p. 118
  81. Wildenstein 1996, p. 128
  82. a et b Wildenstein 1996, p. 338
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  85. Wildenstein 1996, p. 436
  86. Wildenstein 1996, p. 322
  87. Wildenstein 1996, p. 320
  88. Catalogue de l'exposition Paul Durand-Ruel, musée du Luxembourg 2014-2015, Beaux-Arts éditions n°hors-série, p.30/58
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