Joseph Paul-Boncour

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Joseph Paul-Boncour
Illustration.
Joseph Paul-Boncour en 1923
Fonctions
95e président du Conseil des ministres français
et Ministre des Affaires étrangères
(107e chef du gouvernement)

(1 mois et 10 jours)
Gouvernement Joseph Paul-Boncour
Législature XVe législature
Prédécesseur Édouard Herriot
Successeur Édouard Daladier
Ministre d'État, Délégué permanent à la S.D.N

(4 mois et 11 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Albert Sarraut (2)
Parlementaire français
Député du Loir-et-Cher (1909-1914)
Député de la Seine (1919-1928)
Député du Tarn (1928-1931)
Sénateur de Loir-et-Cher (1931-1941)
Député de Loir-et-Cher (1944-1945)
Sénateur par cooptation (1946-1948)
Gouvernement Modèle:IIIe république et Modèle:IVe république
Biographie
Nom de naissance Joseph Paul-Boncour
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Aignan, Loir-et-Cher (France)
Date de décès (à 98 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique Parti républicain-socialiste
Profession Avocat
Présidents du Conseil des ministres français

Joseph Paul-Boncour, né le à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) et mort le à Paris, est un avocat et homme politique français.

L'ascension (jusqu'en 1916)

Il fait des études de lettres en Bretagne, puis des études de droit à Paris. D'abord tenté par la Marine, il choisit le métier d'avocat. Attiré par les idées de la Revue socialiste, fondée par Benoît Malon, sans pour autant adhérer à un parti, il choisit, avec quelques amis, de défendre les grévistes.

De 1899 à 1902, il est secrétaire particulier de Waldeck-Rousseau, président du Conseil. En 1904, il est élu conseiller municipal de sa ville natale. Deux ans plus tard, il devient directeur de cabinet de René Viviani, socialiste proche de Jean Jaurès, qui a refusé d'adhérer à la SFIO et devient le premier ministre du Travail français. Il commence sa carrière parlementaire comme député de Loir-et-Cher, élu lors d'une élection partielle en janvier 1909, réélu aux élections générales de 1910 et battu en 1914 par le Dr Legros de 38 voix. Il est ministre du Travail dans le gouvernement Monis, en 1911. Il s'attache principalement à l'élaboration de la loi sur les retraites et, après la chute du gouvernement, consacre toute son activité de parlementaire à cette loi, refusant même un poste de sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts, qui lui est proposé en 1912 et qui lui aurait plu. Toujours hésitant face à la SFIO, il préfère adhérer au Parti républicain-socialiste.

En 1914, il perd son siège de député, puis s'engage dans l'armée française, pendant toute la Première Guerre mondiale.

Une figure indépendante du socialisme français (1916-1948)

Frot, Paul-Boncour et Chéron, en 1933 à la sortie de l'assemblée nationale.

En 1916, il adhère à la SFIO. En mars 1919, il est le principal avocat de la famille Jaurès dans le procès de Raoul Villain. Cette même année, il est élu député du département de la Seine et réélu en 1924. À la Chambre des députés, il est membre de la commission de l'armée et de celle chargée des affaires étrangères. Ce sont désormais les deux questions auxquelles il consacre l'essentiel de son travail. Partisan convaincu d'une politique de paix, il pense pour autant qu'une politique vigilante des armements est nécessaire.

De 1920 à 1923, il dirige l’hebdomadaire Floréal.

En 1924, il quitte le département de la Seine, dont la fédération est la plus à gauche de la SFIO, pour le Tarn. Il est élu député de ce département lors des élections législatives tenues cette année-là, et réélu en 1928. La même année, il devient président de la commission des affaires étrangères. En désaccord avec la SFIO sur la question de la participation au gouvernement et sur le vote des crédits militaires, il quitte ce parti en 1931 et revient au Parti républicain-socialiste, lequel se fond en 1935 dans l'Union socialiste républicaine.

Sénateur de Loir-et-Cher (1931-1940), puis délégué de la France à la SDN et ministre de la Guerre (1932), il est président du Conseil des ministres du au (voir gouvernement Joseph Paul-Boncour), après la chute du gouvernement d'Édouard Herriot. Il fut ensuite ministre des Affaires étrangères jusqu'en février 1934. À ce titre, il participa avec Herriot au rapprochement avec l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie : signature d'un pacte de non-agression en 1932, envoi d'un attaché militaire à Moscou l'année suivante. Il tente aussi de resserrer les liens avec la Yougoslavie et d'apaiser les relations avec l'Italie, pour éviter un isolement de la France.

Paul-Boncour est ensuite ministre d'État délégué à Genève dans le cabinet d'Albert Sarraut (janvier-juin 1936). Il redevient ministre des Affaires étrangères au printemps 1938, mais pour peu de temps, et c'est cette fois en vain qu'il tente d'imposer une politique de fermeté face à Adolf Hitler et de réalisme face à une URSS alliée potentielle, comme la Russie tzariste l'avait été en 1914. L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, partisan de l'apaisement, semble être un de ceux qui ont obtenu son départ.

Aboutissement d'un projet initié en 1927, la loi Paul-Boncour du 11 juillet 1938 « sur l’organisation de la nation pour le temps de guerre » permet pour la première fois une mobilisation légale et officielle des femmes.

Face à l'agitation créée par la débâcle de 1940 et aux propositions de Pierre Laval pour confier au maréchal Pétain les pleins pouvoirs (exécutif, législatif et constituant), il rallie vingt-cinq de ses collègues anciens combattants autour d'un contre-projet confirmant les pleins pouvoirs au Maréchal, sauf le pouvoir constituant. Le 6 juillet 1940, reçu par le Maréchal, il lui déclare : « Nous n'hésiterions pas à suspendre la Constitution pour vous donner à vous, et à vous seul, une dictature comme la loi romaine l'a plusieurs fois établie ». Il vote contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 et devient, par la suite, président de l'association des Quatre-vingt, les parlementaires s'opposant à Pétain et à Pierre Laval. Sa propriété de Loir-et-Cher étant à cheval sur la ligne de démarcation durant la guerre, il aida certains résistants qui souhaitaient passer en zone libre, par exemple Jacques Baumel, dont il connaissait bien le père. Le 6 juin 1944, traqué par la Gestapo, il rejoignit un maquis dans le Lot. En 1949, il est promu dans l'ordre de la Légion d'honneur pour sa participation à la Résistance (il avait déjà été décoré à titre civil en 1907, comme directeur de cabinet de Viviani, et à titre militaire pour son comportement courageux au front, pendant le premier conflit mondial).

Il retourne à la SFIO après la Libération. Membre de l'Assemblée consultative (1944) puis du Conseil de la République (1946-1948), il participe à la conférence de San Francisco où il signe la charte des Nations unies (1946). Puis il se retire de la vie politique.

Décédé à près de 99 ans, il a été le doyen des Présidents du Conseil de la IIIe République.

Carrière ministérielle

Décorations

Ouvrages

  • Les Rapports de l'individu et des groupements professionnels, éd. Alcan, 1900 (sa thèse de doctorat en droit)
  • Le Fédéralisme économique, étude sur les rapports de l'individu et des groupements professionnels, éd. Alcan, 1900, 2e éd., 1901 (préface de Waldeck-Rousseau)
  • Les Syndicats de fonctionnaires, éd. Cornély, 1906 (préface d'Anatole France)
  • Art et démocratie, éd. P. Ollendorff, 1912
  • Les Retraites, la mutualité, la politique sociale, Bordeaux, Librairie de la Mutualité, 1912
  • Lamennais, éd. Alcan, 1928
  • Trois plaidoiries, éd. Attintger, 1934
  • Le Racisme contre la Nation, éd. Le Droit de vivre, 1938
  • Entre-deux-guerres. Souvenirs de la IIIe République, trois vol., éd. Plon, 1945-1946 : tome I, Les luttes républicaines, 1877-1918 ; tome II, Les lendemains de la victoire, 1919-1934 ; tome III, Sur les chemins de la défaite, 1935-1940

Les papiers personnels de Joseph Paul-Boncour sont conservés aux Archives nationales sous la cote 414AP[1]

Bibliographie

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Liens externes

Références