Crillon-le-Brave
Crillon-le-Brave | |
le village autour de l'église | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Vaucluse |
Arrondissement | Carpentras |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Ventoux-Comtat Venaissin |
Maire Mandat |
Guy Girard 2014-2020 |
Code postal | 84410 |
Code commune | 84041 |
Démographie | |
Gentilé | Crillonnais, Crillonnaises |
Population municipale |
473 hab. (2014) |
Densité | 62 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 07′ 08″ nord, 5° 08′ 39″ est |
Altitude | 395 m Min. 208 m Max. 443 m |
Superficie | 7,63 km2 |
Élections | |
Départementales | Mormoiron |
Localisation | |
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Crillon-le-Brave est une commune française, située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Les habitants sont appelés les Crillionais[1].
Géographie
Commune située à 12 km de Carpentras et à 35 km d'Avignon, proche du Mont Ventoux, flanc sud.
Accès
Le village est situé au nord-ouest de Mormoiron, son chef-lieu de canton[2].
Relief
Dominant la vallée de la Méde, Crillon est un village perché sur un des contreforts ouest du massif du Mont Ventoux.
Géologie
Le terroir de la commune est en grande partie sur le piémont du Ventoux. C'est une zone calcaire détritique formée par l'érosion sur la partie médiane de la commune et par gélifraction sur sa partie haute. La partie basse est occupée par des alluvions quaternaires (limons argileux et galets roulés) déposées par la Mède.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[3].
Hydrographie
La commune est arrosée par la Mède qui reçoit sur son territoire le Merdayé[1].
Climat
La commune, située dans la zone d’influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[4].
Janv | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Année | |
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Températures maximales moyennes (°C) | 10 | 12 | 16 | 18 | 23 | 27 | 30 | 30 | 25 | 20 | 13 | 10 | 19,75 |
Températures minimales moyennes (°C) | 2 | 3 | 6 | 8 | 12 | 15 | 18 | 18 | 14 | 11 | 6 | 3 | 9,6 |
Températures moyennes (°C) | 6 | 7,5 | 11 | 13 | 17,5 | 21 | 24 | 24 | 19,5 | 15,5 | 8,5 | 7,5 | 14,7 |
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) | 36,5 | 23,3 | 24,9 | 47,5 | 45,6 | 25,4 | 20,9 | 29,1 | 65,8 | 59,6 | 52,8 | 34,0 | 465,4 |
Source : Données climatologiques de Mazan 2000-2007 |
Le mistral
Dans cette commune qui produit des Ventoux (AOC) aucun vigneron ne se plaint du mistral - même violent, car celui-ci a des avantages bénéfiques pour le vignoble. Appelé le « mango-fango », le mangeur de boue, il élimine toute humidité superflue après les orages, dégage le ciel et lui donne sa luminosité, préserve les vignes de nombre de maladies cryptogamiques et les débarrasse d'insectes parasites[5].
Toponymie
Sa mention la plus ancienne remonte, avec R. de Crillone à 1157. Sont attestés ensuite C. de Crillone (1317) puis Credullio (1319)[1].
Comme souvent en Provence, il s'agit d'un nom d'origine gallo-romaine, sans doute dérivé de celui d'un colon romain à qui appartenait ce domaine. Le nom latin de Crillon-le-Brave est Credullio ou Crillonium.
Histoire
Préhistoire et antiquité
Des fouilles ont montré que l'emplacement du village était occupé dès le néolithique. Elles ont permis de recueillir des grattoirs et des perçoirs au quartier des Espelettes, et de l'outillage lithiques sur les sites de Camas et de Sous-les-Roques. Il est également attesté que l'endroit fut habité à l'époque romaine. Aux Carrières des amphores, des poteries et des dolia ont été exhumés ainsi qu'un autel à Jupiter et un cippe. Sur le site de l'Auberte, ce sont les restes d'un four de potier qui ont été mis au jour et il a été daté du IIIe siècle[1].
Moyen Âge
La plus ancienne mention du nom du village remonte au XIIe siècle, époque à laquelle ce fief fut placé sous la suzeraineté des Comtes de Toulouse. Le premier seigneur connu qui rendit hommage fut Guillaume de Raymond. Sa descendante, Alasacie, en se mariant à un Astouaud, au XIIIe siècle, fit passer ce fief dans cette famille[1]. L'église, placée sous le vocable de Saint-Romain, était alors unie à celle de Saint-Jean-de-Vassols, tènement appartenant aux moines de l'abbaye de Montmajour qui avait édifié là un monastère[6]. Les ruines de celui-ci autour duquel ont été retrouvés des vestiges d'habitations seraient la preuve de l'implantation primitive d'une première agglomération qui fut ensuite supplantée par Crillon[7].
Lors de la papauté d'Avignon, ce fief appartint à la Révérende Chambre Apostolique - le ministère des finances des papes - puisque Jean de Crillon lui en rendit hommage[1]. Au début XVe siècle, en 1408, au cours des guerres consécutives au grand schisme d'Occident, le Capitaine Tailulo s'empara de Crillon tenu par les troupes pontificales de Benoît XIII[7].
Renaissance
Durant les guerres de religion, en 1563, le village fut pris par les calvinistes[7]. Le fief de Crillon, qui appartenait aux Astouaud, seigneurs de Mazan, fut vendu par François à son beau-frère, Gilles des Balbes de Berton, le . Son fils Louis, chevalier surnommé le Brave Crillon, fut à l'origine du qualificatif actuel de la commune.
Période moderne
Au début du XVIIIe siècle, en (1722), la peste décima une grande partie de la population[1].
Le 12 août 1793 fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
En 1794, le village fut rebaptisé Roc Libre en raison de sa situation géographique (perché sur un rocher)[6].
Période contemporaine
La commune a subi un important exode rural dans la première moitié du XXe siècle. Comptant 642 habitants en 1880, elle était largement passée sous la centaine d'habitants dans les années 1950[2]. Sa population remonte aujourd'hui grâce au tourisme.
En 1900, pour la première fois apparait l’appellation côtes-du-ventoux. Ce baptême a lieu pour un repas de noce. Sur le menu est calligraphié vins des Côtes du Ventoux et des Crans. Ces vins sont tous millésimés et datés de 1870, 1890 et 1895, soit des vins vieux de 5 à 30 ans. C'est à partir de 1939, que les vignerons du secteur constituent un syndicat des vins du Ventoux. Grâce à leur action, leurs vins sont classés en Vin Délimité de Qualité Supérieure (VDQS) dès 1953[8] puis accèdent enfin à l’AOC le .
Lieux et monuments
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Chemin de l'Église
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Porte dans les remparts du XVIe siècle[2]
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Statue du Brave Crillon sur la place de la mairie
- La chapelle Saint-Michel, datée du XIe siècle, possède encore des vestiges de fresques datables entre le XIIe siècle et le XIVe siècle. Malheureusement très dégradées, elles laissent entrevoir un Christ, des anges, un bœuf, un lion, la Cène et saint Michel[6].
- Le château : on en sait peu de choses. Ses deux tours datent probablement du XVe siècle. Le corps de bâtiment semble avoir été reconstruit au XIXe siècle. Phénomène rare, il n'entoure pas le village, mais se trouve en contrebas de celui-ci. Il a été racheté dans les années 1990, restauré et transformé en hôtel[2].
- L'église paroissiale Saint-Romain : son architecture est de style roman. Elle comporte notamment une nef de quatre travées. À l'intérieur se trouve un retable en bois du Bernus ainsi que l'épitaphe au Brave Crillon : « Henri IV l'aima, les pauvres le pleurèrent »[2].
- La chapelle Notre-Dame des Accès : elle fut élevée en 1721 en l'honneur de Saint Roch. Son faîte soutient un clocher-arcade à croix (symbole) de fer forgé.
- La statue du Brave Crillon : sculptée par Louis Veray, elle fut d'abord placée sur la Place de l'Horloge à Avignon, puis devant le Palais des Papes (1891). Confisquée par les troupes allemandes en 1942, elle fut retrouvée par miracle au lendemain de la guerre et replacée au même endroit. À nouveau démontée pour cause de travaux, elle achève ses aventures sur la place principale de Crillon, où elle semble cette fois devoir rester.
La chapelle Notre-Dame des Accès
Histoire
La chapelle du village est élevée à partir de 1721 sur un terrain donné par l'un des habitants, Antoine Gigoy. Elle est alors dédiée à Saint Roch, invoqué traditionnellement contre la peste. En effet, en 1720, la peste sévit à Marseille et se répand irrémédiablement à travers toute la Provence. Dès le 6 août 1721, les vice-légats gouvernant le Comtat Venaissin prennent des mesures de prévention. Les habitants du Comtat doivent monter la garde et élever un mur entre la Durance et le Ventoux pour barrer la route à l'épidémie. Malgré tout, elle gagne rapidement du terrain et à la fin de l'été 1722, le village de Crillon est touché à son tour.
Le vœu de 1818
En 1818, une épidémie de fièvre maligne fait des ravages dans le village. Pour en être délivrés, les habitants font le vœu de fêter solennellement la Vierge chaque 8 septembre et réciter durant cette période une neuvaine de prière. En 1846 survient de nouveau une maladie épidémique. Le village renouvelle son vœu et la dédicace de la chapelle se transforme en celle de Notre-Dame des Abcès, le mot « Abcès » s'étant lui-même par la suite transformé en « Accès ». Aujourd'hui encore, cette tradition se maintient chaque 8 septembre.
Architecture et intérieur
L'édifice, très simple, se compose d'une nef. La porte, au-dessus de laquelle est placée une statue de la Vierge, est encadrée par deux fenêtres. Le faîte est surmonté d'un clocher-arcade. Restaurée en 1818, la chapelle est complétée d'un auvent en 1846. À l'intérieur sont exposés de nombreux ex-voto, dont un tableau rappelant l'épidémie de 1818: la partie ouest du village y est représentée avec la chapelle et la porte Gérin. À l'est de Notre-Dame des Accès se trouvait le cimetière qui, vers la fin du XVIIIe siècle, remplaça celui qui entourait l'église paroissiale. Il est désaffecté en 1870 lorsqu'est ouvert le cimetière actuel.
Héraldique
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[11],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 473 habitants, en augmentation de 4,65 % par rapport à 2009 (Vaucluse : 2,58 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Économie
Industrie
Depuis le Moyen Âge, les carrières de Crillon sont réputées pour la blancheur de leurs pierres au grain très fin. Comme elles sont résistantes au feu, leur exploitation a repris pour fournir les résidences secondaires[6].
Agriculture
La commune est productrice de céréales et de raisins de table dans la plaine de la Mède. Sur les coteaux, le vignoble produit des vins AOC Ventoux et dans les garrigues des truffes.
Tourisme
La commune permet de faire des randonnées pédestres et en VTT. Un hôtel de luxe est installé dans l'ancien château de la famille des Balbes de Berton[14].
Équipements ou Services
Transports urbains
Le service des cars est assuré par la COVE avec passage matin et soir.
Enseignement
La commune possède une école maternelle et primaire[14]. Les collèges, lycées (classique ou d'enseignement professionnel) se trouvent sur Bédoin, Mazan et Carpentras.
Sports
Les associations sportives qui existe sur le village sont: une association de tennis affiliée à la FFT qui a pour nom l'Association du Tennis A Crillon (A.T.A.C) et l'association des chevaux du Ventoux affilièe a la Fédération Française d'Equitation proposant des cours, stages d'équitation, pensions, et balades.
Vie locale
Culture
Deux associations très actives agissent sur la commune : Le comité des fêtes pour la musique et les fêtes traditionnelles (le premier dimanche d'août), Association Art et Culture' qui organise chaque année un Salon du Livre[14].
Santé
Les spécialistes, hôpitaux et cliniques se trouvent sur Vaison-la-Romaine et Carpentras.Les medecins généralistes se trouvent à Bedoin ou à Caromb
Écologie et recyclage
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la Communauté d'agglomération Ventoux-Comtat Venaissin.
Personnalités liées à la commune
Louis de Balbes de Berton dit le « Brave Crillon » (Murs [Vaucluse] 1541 - Avignon 1615), seigneur du lieu et homme de guerre français, que Henri IV appela le meilleur Capitaine du monde.
Bibliographie
- Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, A. Barthélemy, Avignon, (ISBN 2903044279)
- Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Christian Lacour, Nîmes (réed.), (ISBN 284406051X)
- Jean-Pierre Saltarelli, Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, A. Barthélemy, Avignon, (ISBN 2879230411)
- Jacques Marseille (sous la direction de), Dictionnaire de la Provence et de la Côte d'Azur, Larousse, Paris, 2002, (ISBN 2035751055)
- Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale, Alpes de Lumières, (ISBN 978-2-906162-92-1)
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Robert Bailly, op. cit., p. 163.
- Dictionnaire de la Provence, op. cit., p. 247.
- Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
- La climatologie du Vaucluse
- Jean-Pierre Saltarelli, op. cit., p. 14.
- Jean-Pierre Saltarelli, op. cit., p. 119.
- Jules Courtet, op. cit., p. 153.
- L'arrêté du définit les conditions de production du V.D.Q.S. côtes-du-ventoux.
- Armorial des communes du Vaucluse
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- Les services à Crillon-le-Brave.