Wikipédia:Sélection/Années 1820

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bataille de Navarin

La bataille de Navarin peinte par Ambroise Louis Garneray.
La bataille de Navarin peinte par Ambroise Louis Garneray.

La bataille de Navarin est une bataille navale qui s’est déroulée le , dans la baie de Navarin (ouest du Péloponnèse) entre la flotte ottomane et une flotte franco-russo-britannique dans le cadre de l’intervention de ces trois puissances lors de la guerre d’indépendance grecque. À l’issue des combats, la défaite ottomane est totale.

La bataille de Navarin est considérée comme la dernière grande bataille navale de la marine à voile, avant l’avènement des navires à vapeur, des cuirassés et des obus, mais aussi comme une étape décisive vers l’indépendance de la Grèce et comme l’une des premières « interventions humanitaires » de l’histoire.

Par le traité de Londres du , la France, le Royaume-Uni et la Russie étaient convenus d’intervenir entre les belligérants de la guerre d’indépendance grecque pour faire cesser les « effusions de sang ». Une flotte tripartite, commandée par Edward Codrington, Henri de Rigny et Login Van Geiden fut envoyée dans ce but. Après avoir réussi à empêcher divers affrontements, les amiraux décidèrent de faire une démonstration de force dans la baie de Navarin où se trouvait la flotte ottomane, composée de navires égyptiens, turcs et tunisiens. Celle-ci était ancrée dans une disposition destinée à impressionner la flotte des puissances qu’elle attendait. Des coups de feu tirés d’un navire ottoman, avant que tout ordre ait été donné en ce sens, entraînèrent une bataille qui n’était prévue par aucun des deux adversaires.

Malgré leur infériorité numérique, les navires des puissances étaient largement supérieurs à leurs adversaires. Dans un combat qui se déroula pratiquement à l’ancre et à bout portant, leurs artilleurs firent des ravages dans la flotte ottomane. Les plus petits navires de la flotte des puissances, qui ne s’ancrèrent pas, remplirent avec succès leur mission de neutraliser les brûlots, l’arme ottomane la plus redoutable, ce qui aida à la victoire finale.

Sans perdre un seul navire, mais après avoir subi d’importants dégâts, la flotte franco-russo-britannique détruisit une soixantaine de navires ottomano-égyptiens, provoquant un véritable carnage.

Bataille de Péta

La bataille de Péta. Panagiotis Zografos pour Yánnis Makriyánnis.
La bataille de Péta. Panagiotis Zografos pour Yánnis Makriyánnis.

La bataille de Péta est une bataille de la guerre d'indépendance grecque qui se déroula le 16 juillet 1822 (4 juillet du calendrier julien) en Épire, à quelques kilomètres à l'est d'Arta, avec une première rencontre le 22 juin (10 juin julien). Elle opposa les troupes grecques et un bataillon de philhellènes commandés par Aléxandros Mavrokordátos, Markos Botzaris et Karl von Normann-Ehrenfels aux troupes ottomanes commandées par Omer Vryonis et Kioutachis.

Les troupes grecques étaient constituées de pallikares (combattants irréguliers) mais aussi d'une première tentative d'armée organisée et d'un bataillon d'une centaine de philhellènes qui encadraient aussi les troupes grecques (régulières et irrégulières). L'idée était, après la défaite d'Ali Pacha de Janina face aux troupes ottomanes, d'aller porter secours aux Souliotes contre lesquels elles s'étaient tournées et ainsi de les maintenir le plus longtemps possible loin du Péloponnèse. Cependant, Mavrokordátos ne disposa pas d'autant de troupes qu'il l'aurait souhaité. De plus, ses alliés sur place n'étaient pas sûrs.

En raison de l'infériorité numérique grecque, une tactique défensive fut décidée. Les troupes furent disposées sur des hauteurs entourant le village de Péta qui dominait la plaine à l'est d'Arta. Les philhellènes, les plus expérimentés, furent placés dans la position la plus exposée. L'utilisation de la tactique militaire ordonnée occidentale donna de bons résultats dans les deux premières heures du combat face aux charges désordonnées, et suicidaires, ottomanes. La position fut finalement tournée par l'arrière, donnant lieu à une controverse ensuite. Le bataillon philhellène céda le dernier. La défaite grecque fut totale, le bataillon philhellène et le régiment régulier grec furent décimés. Ce type de bataille rangée fut déconsidéré face au klephtopolémos, le combat de type guérilla pratiqué par les irréguliers grecs.

Bataille de Phalère

Débarquement aux Trois Tours.
Débarquement aux Trois Tours.

La bataille de Phalère (parfois bataille d'Analatos) est une bataille de la guerre d'indépendance grecque qui se déroula le ( julien) à Phalère dans le cadre des combats pour Athènes. L'initiative du combat revint aux forces grecques commandées par les philhellènes engagés par l'État grec, Richard Church et Thomas Cochrane, dans le but de contraindre les troupes ottomanes de Mehmet Rechid Pacha à lever le siège qu'elles imposaient aux troupes grecques réfugiées dans l'Acropole d'Athènes. En effet, si la ville en tant que telle n'avait aucune importance politique, sa forteresse, l'Acropole, était en revanche un enjeu stratégique. Cependant, Thomas Cochrane et Yeóryios Karaïskákis s'opposèrent, jusqu'à la mort de ce dernier, quant à la tactique à adopter.

Les Grecs, qui avaient installé une tête de pont au Pirée, divisèrent leurs troupes en deux colonnes, l'une attaquant depuis le Pirée et l'autre depuis Phalère où elle fut transportée par les navires de Cochrane dans la nuit du 5 au 6 mai. L'opération de débarquement se fit dans le désordre. Le manque de coordination rendit les troupes vulnérables au matin du 6 mai : l'avant-garde atteignit Athènes alors que le débarquement n'était pas fini. Les Grecs furent repoussés par la cavalerie ottomane et subirent de lourdes pertes, principalement quand ils tentèrent, sous le feu ottoman, de fuir par la mer.

Siège de Missolonghi

La Sortie de Missolonghi, par Theodoros P. Vryzakis

Le siège de Missolonghi est un épisode clé de la guerre d'indépendance grecque dans les années 1820, plus par son importance politique que militaire car il contribua largement à faire basculer l’opinion européenne en faveur de l’Indépendance grecque.

Missolonghi (Μεσολόγγι en grec), par sa situation sur la rive nord du golfe de Patras, occupe une position stratégique qui en fait la porte du Golfe de Corinthe, mais aussi commande le Péloponnèse et la Grèce du nord. Elle avait prouvé cette importance lors de la bataille de Lépante, au XVIe siècle.

Missolonghi fut régulièrement assiégée par les Ottomans pendant la guerre d’indépendance grecque : sans succès en 1822, puis en 1823, enfin en 1825-1826 où la ville fut prise. Cette défaite grecque joua un rôle déterminant dans la victoire finale de la guerre d’indépendance. Les défenseurs de la ville avaient en effet été rejoints, financés et entrainés par Lord Byron en 1824. Son décès marqua les philhellènes (libéraux occidentaux sensibles à la cause des Grecs) et l’Europe en général. La défense héroïque et le sacrifice de la population de la ville lors du dernier siège poussa l’Occident à une intervention.

Siège de Tripolizza

Le siège de Tripolizza entre mai et octobre 1821 fut un épisode clé de la guerre d'indépendance grecque. La prise de Tripolizza, capitale ottomane du Péloponnèse, fut la première grande victoire des Grecs insurgés sous le commandement de Theódoros Kolokotrónis. Les combats se résumèrent longtemps à des escarmouches. Les quelques tentatives de sortie se soldèrent par des échecs. Une reddition était en négociations à l'automne quand des Grecs pénétrèrent par surprise dans la ville le 5 octobre. La quasi-totalité de la population turque fut alors massacrée. On estime qu'un peu plus de 30 000 personnes, hommes, femmes et enfants, devaient s'y trouver au début du siège. En octobre, la population était tombée à 15 000, suite aux nombreux décès à cause des combats, de la famine ou des épidémies, mais grâce aussi à quelques évacuations. Après la reddition de la ville, les troupes grecques exterminèrent près de 8 000 personnes et pillèrent la cité .