Marina Foïs

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Marina Foïs
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Marina Foïs lors de la 42e cérémonie des César
en 2017.
Nom de naissance Marina Sylvie Foïs
Naissance (54 ans)
Boulogne-Billancourt
Nationalité Française
Italienne
Profession Actrice
Films notables voir filmographie

Marina Foïs est une actrice franco-italienne, née le à Boulogne-Billancourt.

Elle est révélée durant les années 1990 en tant que membre de la troupe Les Robins des Bois, qui se produit sur scène et sur les chaînes Comédie ! et Canal+.

Durant les années 2000, elle perce au cinéma dans un registre comique avec : La Tour Montparnasse infernale (2001), Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002), Bienvenue au gîte (2003), RRRrrrr!!!, Un petit jeu sans conséquence et J'me sens pas belle (2004) (dont elle est la tête d'affiche) et Un ticket pour l'espace (2006). En 2002, elle s'aventure dans un registre dramatique avec Filles perdues, cheveux gras. Sa performance lui vaut une nomination au César du meilleur espoir féminin.

Mais c'est en 2007 qu'elle opère un virage dramatique remarqué avec Darling, de Christine Carrière, dont elle tient le rôle-titre. L'année suivante, elle donne la réplique à Sandrine Bonnaire pour Un cœur simple.

Elle parvient ainsi à s'imposer comme une actrice conséquente : en étant au casting des films choraux Le Bal des actrices, Le code a changé et Les Yeux de sa mère (2009). Puis en enchaînant les seconds rôles dramatiques : Non ma fille tu n'iras pas danser (2009), L'Immortel (2010), L'Homme qui voulait vivre sa vie (2010).

Elle se hisse ensuite dans des premiers rôles : Happy Few (2010), Boule et Bill (2013), Tiens-toi droite (2014), Papa ou Maman (2015) ou encore Orage (2015).

Ses performances dramatiques ont été saluées par quatre nominations au César de la meilleure actrice : pour Darling (2008), Polisse (2011), Irréprochable (2017), et L'Atelier (2018).

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Marina Foïs est née le à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, dans une famille soixante-huitarde d'origines russe, juive-égyptienne, allemande et italienne (sarde). Marina Foïs est la fille d'une psychologue et d'un chercheur en physique nucléaire, installés à Orsay dans l'Essonne[1],[2],[3]. Elle possède la double nationalité française et italienne[3].

Sa fratrie est constituée de quatre enfants ; elle devient l'aînée en 1999, lorsque son frère, Fabio (1967-1999), polytechnicien, meurt dans un accident d'avion alors qu’il se rendait à une manifestation de voltige aérienne à laquelle il devait participer[4] ; elle est également la sœur de Giulia Foïs (née en 1978), journaliste et chroniqueuse, et d’Elena Foïs (née en 1980), médecin hospitalier[5],[6],[7].

Elle suit des cours d'art dramatique dès l'âge de sept ans car elle a décidé d'être actrice, deux ans auparavant[3],[8].

À huit ans, Marina est victime d’abus sexuels de la part d’un de ses baby-sitters et cela perturbera son rapport à la féminité, encore à l'âge adulte[9]. La psychanalyse l'aidera à combattre sa dysmorphophobie l'ayant poussée à suivre de nombreux régimes[8],[5].

Elle suit des cours de théâtre, notamment ceux de Florent[5], et se découvre une passion pour la comédie en 1986, après avoir joué dans la pièce de Molière L’École des femmes, mise en scène par son ancien baby-sitter, Jean-Marc Brisset[10]. Elle prend alors des cours par correspondance et obtient son baccalauréat deux ans plus tard[11].

Les Robins des Bois et Canal + (1996-2001)[modifier | modifier le code]

En 1996, Marina Foïs rejoint la troupe The Royal Imperial Green Rabbit Company, qui devient par la suite les Robins des Bois[5]. Cette troupe est composée d'élèves du Cours Florent de la classe d'Isabelle Nanty, qui joue d'ailleurs avec eux dans la pièce Robin des Bois, d'à peu près Alexandre Dumas.

C'est cette pièce qui fait remarquer la troupe, dont Marina Foïs, par Dominique Farrugia en 1996. La troupe se voit ainsi offrir de jouer quotidiennement en direct sur la chaîne Comédie ! dans La Grosse Émission pendant deux ans. Pendant cette période, Marina Foïs coécrit de nombreux sketchs avec Pierre-François Martin-Laval et campe des personnages divers et variés, allant de Sophie Pétoncule, d'une stupidité confondante, à la metteuse en scène Marie-Mûre, pédante et autoritaire. Ils continuent l'année suivante leurs apparitions sur Canal+.

En , la comédienne se fait connaître au cinéma en tenant le premier rôle féminin du film La Tour Montparnasse infernale, comédie potache portée par deux autres révélations comiques de Canal+, Éric et Ramzy.

À partir de , Marina et la troupe se libèrent de leurs obligations quotidiennes pour se consacrer de plus en plus au cinéma. Parmi eux, elle devient l'une des actrices les plus actives en jouant dans presque trois films par an.

Progression cinématographique dans la comédie (2002-2006)[modifier | modifier le code]

En 2002, Marina Foïs fait partie de la distribution de la comédie Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre réalisée par Alain Chabat. Elle tient aussi d'autres petits rôles dans la comédie d'aventure Le Raid, de Djamel Bensalah, et Jojo la frite, de Nicolas Cuche. Enfin, elle fait partie des trois actrices principales de la comédie dramatique Filles perdues, cheveux gras, de Claude Duty. Elle y donne la réplique à Amira Casar et Olivia Bonamy.

En 2003, elle se contente d'une apparition dans la comédie décalée Mais qui a tué Pamela Rose ?, d'Éric Lartigau mais tient le premier rôle féminin de la comédie Bienvenue au gîte, de Claude Duty.

En 2004, elle retrouve les autres membres de la troupe des Robin des Bois pour leur premier projet cinématographique RRRrrrr!!!, sous la direction d'Alain Chabat. La même année, elle tient le second rôle dans la comédie sportive Casablanca Driver, de Maurice Barthélemy ainsi que le premier rôle de la comédie romantique J'me sens pas belle, de Bernard Jeanjean, face à Julien Boisselier. Elle reste dans le registre de la romance pour Un petit jeu sans conséquence, de Bernard Rapp. Enfin, elle fait partie de la distribution de la comédie décalée À boire, de Marion Vernoux.

En 2006, Marina Foïs est au casting de la nouvelle comédie d'Éric Lartigau, Un ticket pour l'espace et de la comédie romantique Essaye-moi, de son ex-compère Robin des Bois Pierre-François Martin-Laval.

Passage au registre dramatique (2007-2011)[modifier | modifier le code]

En 2007, Marina Foïs tient le rôle-titre du drame Darling, de Christine Carrière. Cette première performance dans un registre dramatique vaut à l'actrice une nomination au César de la meilleure actrice. À côté, la comédie Le Plaisir de chanter, d'Ilan Duran Cohen, passe en revanche inaperçue[réf. nécessaire].

Elle persiste donc dans le drame en donnant la réplique à Sandrine Bonnaire pour Un cœur simple, de Marion Laine en 2008. La même année, elle retrouve Alain Chabat, mais comme acteur, pour une comédie décalée, La Personne aux deux personnes, réalisée par deux anciens collaborateurs de Canal+, Nicolas et Bruno.

En 2009, elle fait partie de la distribution principale des comédies Le Bal des actrices de Maïwenn, et Le code a changé de Danièle Thompson. Elle se voit également confier un rôle dans une réalisation de Christophe Honoré, Non ma fille tu n'iras pas danser.

En 2010, elle joue dans le thriller L'Immortel, de Richard Berry, sur un scénario adapté de Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte. Elle évolue aussi dans la comédie adulte Happy Few d'Antony Cordier et enfin retrouve Éric Lartigau pour le film dramatique L'Homme qui voulait vivre sa vie, face à Romain Duris.

En 2011, elle participe au film choral Les Yeux de sa mère, de Thierry Klifa, ainsi qu'au drame social Polisse, de Maïwenn. Cette dernière interprétation lui vaut une deuxième nomination au César de la meilleure actrice.

Tête d'affiche (depuis 2012)[modifier | modifier le code]

L'actrice au déjeuner des nommés des Césars 2014.

En 2012, Marina Foïs fait face à Mathilde Seigner et Josiane Balasko pour la comédie Maman, réalisée par Alexandra Leclère. Puis en 2013, elle joue le rôle d'une mère idéale pour la comédie familiale Boule et Bill, d'Alexandre Charlot et Franck Magnier. La même année, elle évolue dans la satire 100% cachemire, de Valérie Lemercier.

À la suite des échecs critiques de ces comédies populaires, elle se concentre sur des projets plus confidentiels en 2014 : un second rôle dans la comédie dramatique La Ritournelle, de Marc Fitoussi ; puis des rôles principaux dans le drame sportif Bodybuilder, de Roschdy Zem, et dans la comédie Tiens-toi droite, de Katia Lewkowicz, aux côtés de Noémie Lvovsky et Laura Smet.

En 2015, elle revient vers le grand public avec la comédie Papa ou Maman, de Martin Bourboulon. Sur un scénario d'Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, elle donne la réplique à Laurent Lafitte. La même année, elle partage l'affiche du drame intimiste Orage avec Sami Bouajila.

Début 2016, elle refuse de participer à la suite de Boule & Bill mais revient pour deux autres : en février, elle est à l'affiche de La Tour de contrôle infernale, d'Éric Judor et, en décembre, elle revient dans Papa ou Maman 2, toujours sous la direction de Martin Bourboulon.

Parallèlement, elle joue aussi dans le drame Pericle il Nero, de Stefano Mordini, ainsi que dans un autre film dramatique dans la même veine que Darling, Irréprochable. Sa prestation lui vaut sa troisième nomination au César de la meilleure actrice.

En 2017, elle est la tête d'affiche du drame L'Atelier, de Laurent Cantet, et tourne sous la direction de l'acteur Gilles Lellouche pour son premier film, Le Grand Bain.

Elle est membre du collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité entre les femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel[12],[13].

Elle est choisie pour présenter la 46e cérémonie des César du cinéma en 2021[14]. Avec seulement 1,6 million de téléspectateurs, cette cérémonie réalise l'un des pires scores d'audience depuis la diffusion des César du cinéma[15]. En pleine crise sanitaire du Covid, la prestation de Marina Foïs et le ton de la cérémonie (marquée notamment par l'intervention de Corinne Masiero), acerbe envers les restrictions touchant le monde de la culture, ont été fortement critiqués[16]. En septembre 2021, Laurent Lafitte, co-auteur avec Blanche Gardin et Marina Foïs de la cérémonie, reconnait : « On aurait pu faire une soirée plus consensuelle, plus joyeuse. Et peut-être qu’on s’est trop laissé emporter par l’humeur de l’année qu’on venait de vivre. On aurait dû résister davantage, rester dans le divertissement »[17].

En 2022, elle joue le rôle d'une candidate écoféministe à l’élection présidentielle (Corinne Douanier) dans une série pour Netflix[18].

L'année suivante, elle hérite d'un rôle difficile, le personnage connu du monde des affaires et toujours en activité, Anne Lauvergeon, qui a dirigé de 2001 à 2010 le leader mondial du nucléaire Areva, dans La Syndicaliste, thriller franco-allemand réalisé par Jean-Paul Salomé, qui raconte le viol avec actes de barbarie subi à son domicile d'Auffargis en [19],[20] par Maureen Kearney, cadre et syndicaliste CFDT d'Areva, qui a dénoncé les manœuvres politico-économiques de l'affaire Maureen Kearney.

Vie privée et engagements[modifier | modifier le code]

L'actrice avec son compagnon, le réalisateur Éric Lartigau, aux César 2015.

Après avoir été la compagne pendant neuf ans de Maurice Barthélemy, son compère des Robins des Bois, elle a une relation avec l'acteur Maxime Lefrançois, élu Mister Univers 2010[5].

Elle devient la compagne du réalisateur Éric Lartigau en 1999[21],[22]. Le , elle donne naissance à un garçon, Lazare[23]. Celui-ci apparaît dans le film Prête-moi ta main, dans le rôle de Sandro. Il fait également une apparition dans Les Infidèles. Le couple a un deuxième garçon, Georges, né le . Marina vit avec ses enfants dans un atelier dans le 9e arrondissement de Paris et son compagnon en banlieue[24],[3],[22]. En mars 2021, ils se séparent.

Par ailleurs, Marina Foïs participe à des événements au profit d'œuvres caritatives, parmi lesquelles l'association Agir pour les Enfants du Monde (AEM) qui œuvre pour soutenir les familles et les enfants souffrant de la pauvreté dans le monde. En 2013, elle apparaît dans un spot de l'Agence de la biomédecine pour encourager le don d'organes[5].

En 2022, elle déclare avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, et pour Emmanuel Macron au second[25].

Le , lors d'une interview, elle apporte son soutien à Judith Godrèche, après que celle-ci ait dénoncé les nombreuses agressions sexuelles sévissant dans le milieu du cinéma.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]
Années 2000[modifier | modifier le code]
Années 2010[modifier | modifier le code]
Années 2020[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

Doublage[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Internet[modifier | modifier le code]

Publicités[modifier | modifier le code]

  • Voix pour des publicités françaises de la marque Seat (également à la radio)
  • 2017 : publicité Protégeons les humains, pas les frontières de Matthieu Tribes pour le Collectif pour une Nation Refuge (CNR)[26]

Théâtre[modifier | modifier le code]

L'actrice aux côtés d'Emmanuelle Bercot, également nommée aux Césars 2018.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Zoom sur Marina Foïs », Gala.fr
  2. « Psychologie magazine », novembre 2010
  3. a b c et d Richard Gianorio, « Marina Foïs : "Le cinéma, c’est une addiction" », sur Madame Figaro, (consulté le )
  4. « Marina Foïs à cœur ouvert sur la mort de son frère… », sur purepeople.com (consulté le ).
  5. a b c d e et f « Marina Foïs - Madame Figaro », sur madame.lefigaro.fr (consulté le )
  6. « La Morinade », sur lemouv.com.
  7. « Point G comme Giulia », sur lemouv.fr.
  8. a et b Marie Testa, « Marina Foïs révèle avoir été sexuellement abusée dans son enfance », sur parismatch.com, (consulté le )
  9. Justine Foscari, « "La rage me va mieux que la tristesse" : les confidences à cœur ouvert de Marina Foïs », sur Madame Figaro, (consulté le )
  10. « Comment le baby-sitter de Marina Foïs est devenu son metteur en scène », sur Europe 1 (consulté le )
  11. Macha Séry, « Marina Foïs, sans étiquette », sur lemonde.fr, .
  12. « Femmes dans le cinéma : "La parité n'est pas qu'un problème de nana !" », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  13. « Le collectif 5050 », sur collectif5050.com (consulté le ).
  14. Aux César 2021, Marina Foïs livre un discours d'ouverture décapant, HuffingtonPost, 12 mars 2021
  15. « Les pires audiences des César depuis dix ans, loin derrière « Koh-Lanta » », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le )
  16. « Flop d'audience, torrent de critiques : pourquoi les César 2021 ne passent toujours pas », sur Franceinfo, (consulté le )
  17. « Laurent Lafitte fait son mea culpa sur les César 2021, qu'il a écrit avec Marina Fois », sur Premiere.fr, (consulté le )
  18. Marc Fourny, « Marina Foïs va incarner le double de Sandrine Rousseau sur Netflix », sur Le Point, .
  19. « Jean-Paul Salomé entre en préproduction de "La syndicaliste" (Exclusif) », sur Le Film français, (consulté le ).
  20. « « La Syndicaliste » : Jean-Paul Salomé filme Isabelle Huppert en héroïne opaque », sur LeMonde.fr, (consulté le )
  21. « Marina Foïs et son compagnon Éric Lartigau », sur PurePeople.com (consulté le ).
  22. a et b Modèle:Lien web-.
  23. « Un petit Lazare pour Marina Foïs », sur Telestar.fr.
  24. « Marina Foïs : "J'apprécie mes enfants, mais être mère... Je ne sais pas ce que cela veut dire" », sur PurePeople.com, .
  25. Nathalie Rouiller, « Marina Foïs, percutante », Libération,‎ (lire en ligne Accès payant)
  26. Yves Souben, « Marina Foïs et Mathieu Kassovitz réunis dans un spot poignant pour les migrants », sur huffingtonpost.fr, .

Liens externes[modifier | modifier le code]

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