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« Bernard-Henri Lévy » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Lévy|BHL}}
GROS ENCULE DE SA RACE, FILS DE PUTE DE SA REUM LA PUTE. ENCULE DE SA RACE LE BATARD<!--1978--><!--1981--><!--1999--><!--2003--><!--A ajouter au-dessus<ref>[[Serge Halimi]] : [http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2003-12-11-BHL-Romanquete-ou-mauvaise-enquete BHL : Romanquête ou mauvaise enquête ?] - [http://www.monde-diplomatique.fr/2003/12/HALIMI/10870 Cela dure depuis vingt-cinq ans, par Serge Halimi ''(Le Monde diplomatique)'']</ref>.--><!--2003--><!--2006--><!--2007--><!--2008--><!--1985--><!--Ce discours a pourtant obtenu une réaction positive de la part du Président Sud Africain [[Thabo Mbeki]]. Quant à [[Jacques Julliard]], éditorialiste du [[Nouvel Observateur]], il a affirmé : « J'ai lu le discours de Dakar. C'est un discours profondément anticolonialiste. Ce n'est pas un discours raciste. Je dois cet hommage à la vérité. » (''Le Monde'' 23 octobre 2007). Cependant, une lettre ouverte écrite par plusieurs intellectuels africains dénonce l'aspect paternaliste et raciste du discours du président<ref>[http://www.liberation.fr/rebonds/271587.FR.php Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy]</ref>. Les avis sont donc plus que mitigés à propos de ce discours.--><!--:Josyane Savigneau précise encore ceci :
{{Infobox Écrivain
| nom = Bernard-Henri Lévy
| image = Bernard-Henri Lévy-tau-1.jpg
| nom alias =
| activité = [[Écrivain]]
| date de naissance = {{date de naissance|5|11|1948|âge=oui}}
| lieu de naissance = [[Béni Saf]], [[Algérie française]]
| date de décès =
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| langue = français
| mouvement = [[Nouveaux philosophes]]
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| distinctions =
| œuvre = * [[La Barbarie à visage humain]]
* [[Le Testament de Dieu]]
* [[L'Idéologie française]]

| complément =
}}

'''Bernard-Henri Lévy''', souvent surnommé '''BHL''', est un [[écrivain]] [[France|français]] né le {{date de naissance|5|novembre|1948}} à [[Béni Saf]] (alors en [[Algérie française]]). Personnalité médiatique, son rôle en tant que [[philosophe]] est discuté au titre plus général des controverses sur les [[nouveaux philosophes]].

== Biographie ==

=== Jeunesse ===
Bernard-Henri Lévy est né le {{date|5|novembre|1948}} à [[Béni Saf]] (Algérie) dans une famille juive. Il est le fils d'André Lévy et de Dina Siboni. Il a un frère Philippe et une sœur, Véronique, convertie au catholicisme en 2013<ref>Bernard-Henri Lévy fut interrogé à ce sujet sur Europe 1, le 3 juin 2013, par Jean-Pierre Elkabbach : https://www.youtube.com/watch?v=jhur0_qxFJg (à la 4ème minute)</ref>.

Après avoir passé plusieurs années au [[Maroc]], alors sous [[Protectorat français du Maroc|protectorat français]], sa famille s'installe à [[Neuilly-sur-Seine]] en France en [[1954]].
Après des études au [[Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine|lycée Pasteur]] de [[Neuilly-sur-Seine]] puis deux années préparatoires au [[lycée Louis-le-Grand]], il entre en [[1968]] à l’[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]] de la rue d’Ulm où il a comme professeurs [[Jacques Derrida]] et [[Louis Althusser]].
Il publie un premier article dans la revue ''[[Les Temps modernes (revue)|Les Temps modernes]]'' intitulé « Mexique, nationalisation de l'impérialisme » à la suite d'un séjour au [[Mexique]] en [[1969]].

=== Fortune ===
Son père fonde en 1946 au Maroc<ref>«Le nouveau B.A. BA du BHL: Enquête sur le plus grand intellectuel français. » Par Xavier De la Porte et Jade Lindgaard. La Découverte, Paris, 2011.</ref>, la Becob, une société d’importation de bois exotiques africains et de résineux (de Finlande, d'URSS ou de Roumanie)<ref>{{Lien web|titre=Journal de la marine marchande, volume 62|date=1980|page=273|url=http://books.google.fr/books?id=xLAiAQAAMAAJ&q=becob+exotiques&dq=becob+exotiques&hl=fr&sa=X&ei=4ZnyUIOoG7OT0QW3koGAAg&ved=0CDoQ6AEwAg}}</ref>, rachetée par le groupe [[PPR (entreprise)|Pinault-Printemps-Redoute]] en [[1997]]<ref>{{Lien web|url=http://www.dubus.fr/FR000012148-19970902-1-ppr-syntact-communique-detail.html|titre=Le Groupe PINAULT­PRINTEMPS­REDOUTE a signé ce jour un accord avec Madame André LEVY, actionnaire majoritaire du Groupe BECOB, en vue de l'acquisition négoce international (5,5 % du Chiffre d'Affaires) et de fabrication de meubles|site=Dubus SA|date=2 septembre 1997}}</ref>. Après la vente de l'entreprise, Bernard-Henri Lévy est resté actionnaire et administrateur de plusieurs sociétés. Il est à la tête de la société civile immobilière Finatrois. Ancien actionnaire de la société de production de cinéma [[Les films du lendemain]], il a cédé ses parts dans cette société pour un euro symbolique, au début de l'année 2013, à sa présidente, Kristina Larsen<ref>Léna Lutaud, ''Kristina Larsen, Le cinéma à fond'', Le Figaro, 5 avril 2013, www.lefigaro.fr/.../03002-20130405ARTFIG00376-kristina-larsen-le-cine...</ref>.
Il est également au conseil d'administration de la Société d'édition [[Grasset et Fasquelle]]. En 1996, le magazine économique ''[[Challenges]]'' classe la famille Lévy comme 187{{e}} plus grosse fortune française avec 455 millions de francs<ref>Challenges 187, décembre 1996.</ref>.

=== De 1970 à 1976 : débuts ===

Élève de l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure de la rue d’Ulm]], il est reçu ({{8e}}) à l’agrégation de philosophie en [[1971]]<ref>{{ouvrage|prénom1=Rémy| nom1=Rieffel|titre=La Tribu des clercs|sous-titre=Les intellectuels sous la V{{e}} République 1958-1990|éditeur=Calmann-Lévy|date=1993|lieu=Paris}}, lui-même donnant comme source le ''Bulletin officiel de l’éducation nationale''/Mouvement du personnel, pour l’année 1971.</ref>. De cette époque, son condisciple [[Jean-Luc Marion]], aujourd'hui académicien français et professeur à Paris IV-Sorbonne et à l’université de Chicago se souvient : {{citation bloc|Bernard a toujours été BHL. Je l'ai vu vraiment pour la première fois quand il a intégré l'École normale supérieure, un an après moi, en 1968. Évidemment, il travaillait beaucoup, avec beaucoup d'efficacité et de talent. Sinon, comment aurait-il intégré dès son premier essai ? Mais il ne travaillait pas d'abord ni surtout pour accomplir ses devoirs vis-à-vis de l'institution universitaire. Il avait son propre programme, depuis le début : publier, faire savoir des choses tragiques et, à l'occasion, se faire connaître. [...] Bernard avait tout pour devenir un professeur d'université. Il ne lui manquait que l'envie. Mais la sienne le portait vers Camus ou Malraux plutôt que vers Merleau-Ponty ou Husserl<ref>''Le Figaro Magazine'', 13 février 2010</ref>.}} En septembre de la même année, il écrit dans ''[[Combat (journal)|Combat]]'' un long reportage consacré à l'[[Irlande du Nord]] ainsi qu'une série d'articles et d'enquêtes sur le monde paysan français dont la thèse rejoint la problématique [[maoïsme|maoïste]] et montre comment la [[lutte des classes]] s’invite dans les provinces françaises.
Parrainé par [[Charles Bettelheim]], professeur d’économie proche de Louis Althusser, il voyage dans le [[sous-continent indien]], et plus spécialement au [[Bangladesh]] durant la guerre de libération contre le [[Pakistan]]. À son retour, en {{date||mai|1973}}, il consigne les analyses de ce voyage qui sera la source de son premier livre, ''Bangla-Desh, Nationalisme dans la révolution'', paru en [[1973]] dans la collection des Cahiers libres de [[Éditions Maspero|Maspero]] et réédité, en 1985, augmenté d’une préface inédite, au Livre de Poche (collection Biblio-Essais), sous le titre « Les Indes rouges ». Ce premier texte inaugure une série de reportages de guerre qui constituent l'une des caractéristiques de son œuvre.
De retour en France, il est chargé de cours d’[[épistémologie]] à l’[[université de Strasbourg]].

En {{date||octobre|1974}}, il crée la collection « Figures » chez [[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]], inaugurée par [[Jean-Paul Dollé]] et [[Philippe Nemo]].

En {{date||septembre|1974}}, il a une fille de sa première union avec le [[mannequinat|mannequin]] [[Isabelle Doutreluigne]] : [[Justine Lévy]].

En {{date||janvier|1975}}, il lance avec [[Michel Butel]] le quotidien ''[[L'Imprévu]]'' qui ne rencontre pas le succès espéré et cesse sa parution après onze numéros.

Il fait partie jusqu’en [[1976]] des conseillers de [[François Mitterrand]] au sein du « Groupe des Experts » où il siège en compagnie de personnalités politiques comme [[Michel Rocard]], [[Laurent Fabius]] ou [[Édith Cresson]]. [[François Mitterrand]] évoque le jeune Bernard-Henri Lévy en ces termes dans son livre ''[[L'Abeille et l'Architecte]]''<ref>François Mitterrand, ''L’Abeille et l’Architecte'', Flammarion, {{p.|327-330}}.</ref> : {{citation bloc|J’ai connu Bernard-Henri Lévy alors qu’il venait d’entrer à Normale supérieure. Je me flatte d’avoir pressenti en ce jeune homme grave le grand écrivain qu’il sera. Un danger le guette : la mode. Mais la souffrance, amie des forts, le sauvera. Tout l’y prépare. Je ne m’inquiète pas de ce goût de plaire qui l’habite et l’entraîne aujourd’hui hors de son territoire. Quand il s’apercevra qu’il possède en lui-même ce qu’il cherche il reviendra à sa rencontre. Le voudrait-il qu’il n’échapperait pas au feu qui le brûle. Il a déjà dans le regard, ce dandy, de la cendre. Peut-être me trompé-je, peut-être cédera-t-il aux séductions du siècle au-delà du temps qu’il faut leur accorder. J’en serais triste. J’accepte qu’il dépense encore beaucoup d’orgueil avant de l’appeler vanité. J’ai apporté de France avec moi ''La Barbarie à visage humain'' que j’annote pour mes chroniques. C’est, à l’image de son auteur, un livre superbe et naïf. Superbe par le verbe, le rythme intérieur, l’amère certitude qu’il n’est qu’incertitude. Naïf par l’objet de sa quête, qui le fuit dès qu’il en approche. […] Bernard-Henri Lévy, caressé, adulé, propulsé, trituré par les média, adieu sourire de connivence, geste ailé d’une main amie, adieu langage à demi-mot ? Non, au revoir.}}

=== Les nouveaux philosophes ===
{{Article détaillé|Nouveaux philosophes}}

Le 30 juin 1975, dans ''Le Nouvel Observateur'', Bernard-Henri Lévy salue la parution aux [[éditions du Seuil]] de ''La Cuisinière et le mangeur d'hommes'', un ouvrage d'[[André Glucksmann]], où il établit un parallèle entre le [[nazisme]] et le [[stalinisme]], en attribuant à [[Karl Marx|Marx]] la responsabilité du [[goulag]].

Issu de la mouvance [[maoïste]] et rompant avec elle, Glucksmann appelle à entreprendre une critique de fond du [[marxisme]], à partir d’une réflexion sur le [[totalitarisme]], alors qu’[[Alain Badiou]], issu de la même mouvance, postule que remettre en cause les principes du marxisme, c’est « jeter le bébé avec l’eau du bain » et que « la démocratie n’est rien d’autre qu’un outil de propagande du capitalisme. »<ref name="Mao en chaire">Alain Badiou cité par [[Éric Aeschimann]],[http://www.liberation.fr/transversales/grandsangles/227608.FR.php « Mao en chaire »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', mercredi 10 janvier 2007.</ref>

Glucksmann rejoint Lévy chez [[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]], où {{refsou|se forme un courant philosophique représenté par des auteurs très différents les uns des autres – [[Christian Jambet]], [[Guy Lardreau]], [[Maurice Clavel]], etc., – mais qui ne se reconnaissent tous à leur opposition au schéma totalitaire, jusqu’au cœur de la philosophie quand elle prétend détenir le pouvoir de changer radicalement le monde, et à la nécessité d’envisager une nouvelle perspective de la pensée.}}<ref>Sur ce sujet, voir à l'article détaillé ''[[Nouveaux philosophes]]''</ref>
Mais l'émergence du nouveau en philosophie pose nécessairement un problème dont [[Michel Foucault]], alors, définit les enjeux :{{citation bloc|L’épreuve décisive pour les philosophies de l’Antiquité, c’était leur capacité à produire des sages ; au Moyen Âge, à rationaliser le dogme ; à l’âge classique, à fonder la science ; à l’époque moderne, c’est leur aptitude à rendre raison des massacres<ref name="1libertaire.free.fr">Michel Foucault, ''La grande colère des faits'', Le Nouvel Observateur 9 mai 1977 [http://1libertaire.free.fr/MFoucault345.html]</ref>.}}

Au printemps 1976, [[Paul Guilbert]] et [[Jean-Marie Borzeix]], à la direction des ''Nouvelles littéraires, '' demandent à Bernard-Henri Lévy de consacrer un dossier à ce courant de pensée. Paru en juin 1976, il s'ouvre sur une préface de Bernard-Henri Lévy, suivie de quatre entretiens : [[François Châtelet]] avec [[Christian Jambet]] et [[Guy Lardreau]] ; [[Roland Barthes]] avec [[Philippe Roger]] ; [[Claude Lévi-Strauss]] avec [[Jean-Marie Benoist]] ; [[Jean-Toussaint Desanti]] avec [[Jean-Paul Dollé]]. Un texte d’[[Annie Leclerc]] clôt le dossier. La formule « les nouveaux philosophes », choisie par Lévy, apparaît en titre. Désormais ce courant sera connu sous ce terme.

Le 9 mai 1977, dans un article intitulé ''La grande colère des faits'', consacré aux ''Maîtres Penseurs'', l'ouvrage d’[[André Glucksmann]] qui va bientôt paraître, [[Michel Foucault]] constate :{{citation bloc|Le [[goulag]], toute une gauche a voulu l’expliquer, sinon comme les guerres, par la théorie de l'histoire, du moins par l’histoire de la théorie. Massacres, oui, oui ; mais c’était une affreuse erreur. Reprenez donc [[Karl Marx|Marx]] ou [[Lénine]], comparez avec [[Staline]], et vous verrez bien où celui-ci s’est trompé. Tant de morts, c’est évident, ne pouvaient provenir que d’une faute de lecture. On pouvait le prévoir : le stalinisme-erreur a été l'un des principaux agents de ce retour au marxisme-vérité, au marxisme-texte auquel on a assisté pendant les années 1960. Contre Staline, n’écoutez pas les victimes, elles n’auraient que leurs supplices à raconter. Relisez les théoriciens; eux vous diront la vérité du vrai<ref name="1libertaire.free.fr"/>.}}

Un peu auparavant, en mars 1977, [[Michel Foucault]] et Bernard-Henri Lévy ont publié un entretien dans ''Le Nouvel Observateur'', où Foucault affirme :{{citation bloc|Le retour de la révolution, c’est bien là notre problème. Il est certain que, sans lui, la question du stalinisme ne serait qu’une question d’école – simple problème d’organisation des sociétés ou de validité du schéma marxiste. Or c’est de bien autre chose qu’il s’agit, dans le stalinisme. Vous le savez bien : c’est la désirabilité même de la révolution qui fait aujourd’hui problème<ref>Michel Foucault, ''Non au sexe roi'', entretien avec Bernard-Henri Lévy, ''Dits et écrits'' II, 1976-1988, Gallimard, p.266 [http://1libertaire.free.fr/MFoucault225.html]</ref>.}}

C'est à partir de ces bases que se construit la nouvelle philosophie. Au-delà de la remise en cause de la responsabilité des philosophes dans l'histoire, il s'agit de questionner le désir de faire la révolution – non pas ''une'' révolution, mais ''la'' révolution, radicale, finale, totale – pour en étudier les tenants et les aboutissants, jusque dans ses effets les plus concrets<ref>sur ce sujet, voir la critique de Michael Christofferson, ''Quand Foucault appuyait les "nouveaux philosophes"'', Le Monde diplomatique, 2009</ref>.

=== ''La Barbarie à visage humain'' ===
{{Article détaillé|La Barbarie à visage humain}}

En mai 1977, Bernard-Henri Lévy publie ''[[La Barbarie à visage humain]]''. S’il se situe dans le même champ critique de Glucksmann, {{refsou|il l’élargit en remettant en cause les principes de la révolution conçue par ce qu’il appelle « l’idéologie du désir », c’est-à-dire le courant de pensée animé par [[Gilles Deleuze]], [[Félix Guattari]] et [[Jean-François Lyotard]].}}<ref>Bernard-Henri Lévy, ''La Barbarie à visage humain'',Grasset, {{p.|21}} : "Si les hommes sont dominés, disent-ils [c'est-à-dire Deleuze, Guattari et Lyotard], ce n’est pas qu’on les manipule mais qu’ils le souhaitent au contraire, – et au cœur de ce souhait, il y a de la ''jouissance'' et seulement de la jouissance. Cette jouissance n’est pas un mensonge imposé à ses victimes, mais la pure vérité de leurs ''pulsions'' les plus secrètes. […] Et si l’on peut espérer s’en détacher, ce n’est pas à force de vérité, mais de désir toujours, – de désir abstenu, inversé ou parasite. Tout le gauchisme moderne tient à ce schéma. Le schéma même du marxisme, à cette différence près que là où l’un parle de “vérité”, l’autre parle de “libido”." Sur ce sujet, voir à l'article détaillé ''[[La Barbarie à visage humain]]''</ref>

Pour présenter ce livre, BHL critique le [[rationalisme]] : {{citation bloc|Chacun sait aujourd'hui que le rationalisme a été un des moyens, un des trous d'aiguille par quoi s'est faufilée la tentative totalitaire. Le fascisme n'est pas issu de l'obscurantisme, mais de la lumière. Les hommes de l'ombre, ce sont les résistants... C'est la Gestapo qui brandit la torche. La raison, c'est le totalitarisme. Le [[totalitarisme]], lui, s'est toujours drapé des prestiges de la torche du policier. Voilà la « barbarie à visage humain » qui menace le monde aujourd'hui<ref>[http://www.lilianelazar.com/images/la_barbarie_a_visage_humain/lematin77.pdf Entretien avec Bernard-Henri Lévy], ''Le Matin'', 27 mai 1977.</ref>.}}

Bernard-Henri Lévy dénonce la tentation totalitaire liée, selon lui, à ce qu'il appelle « la lumière » ou encore « l'optimisme » inscrit au plus profond de la raison qui fonde historiquement la philosophie et accompagne son développement jusqu'au présent. La révolution culturelle chinoise, jusque dans ses prolongements au Cambodge, sous [[Pol Pot]] alors en 1977, est « le plus moderne repère de l'optimisme », écrit-il<ref>Bernard-Henri Lévy, [[La Barbarie à visage humain]],Grasset, {{p.|52}}</ref>. {{refnec|L'optimisme deleuzien, pour être d'une autre nature, ne lui semble pas moins dangereux, en puissance sinon en acte.}} {{refnec|<ref>Bernard-Henri Lévy, ''La Barbarie à visage humain'',Grasset, pp.138-139 : " Je tiens qu’une pensée se mesure aussi, sinon d’abord, à l’aune la plus vulgaire : celle de ses effets de vérité, c’est-à-dire de ses effets tout court ; qu’il n’y a pas de meilleur critique que le plus immédiat et le plus trivial, le type d’inscription concrète qu’elle provoque dans le réel.[…] De l’idéologie du désir à l’apologie du pourri sur fumier de décadence, de l’“économie libidinale” à l’innocent accueil fait à la violence brute et décodée, de la “schizo-analyse” même à la volonté de mort sur fond de drogues fortes et de plaisirs transversaux, la conséquence n’est pas seulement bonne, elle est surtout nécessaire. Allez voir ''Portier de nuit'', ''Sex-o’clock'', ''Orange mécanique'', ou plus récemment ''l’Ombre des anges''. Écoutez les pauvres épaves qui s’en vont sur les routes s’exténuer en un dernier “shoot”. Lisez le franc racisme qui s’étalait naguère dans les productions du “Cerfi”… Vous saurez à peu près tout des effets et des principes de “l’idéologie du désir”."</ref>. « L'optimisme » dont parle Lévy ne se confond pas avec un trait de caractère. Lévy ne remet pas en cause l'espoir de s'en sortir. Il ne conteste pas l’idée d’une élévation de la conscience humaine ou d’une réparation des injustices. Mais il combat l’idée d’une providence rationnelle, en tout cas immanente, naturelle, qui mènerait nécessairement les hommes vers une « société bonne » méthodiquement « épurée » de ses éléments « corrupteurs ».}}<ref>Sur ce sujet, voir à l'article détaillé ''[[La Barbarie à visage humain]]''</ref>

{{refnec|D’où la nécessité, pour Lévy, de réhabiliter ce qu'il appelle « le pessimisme », c’est-à-dire la vigilance face au désir d’adhérer à une révolution conçue comme purement positive, au moins dans sa finalité, que ce soit en termes théologiques, kantiens, hégéliens, bergsoniens, marxistes ou fascistes.}}<ref>C'est la thèse principale de l'ouvrage, voir à l'article détaillé ''[[La Barbarie à visage humain]]''</ref>

Cet essai déclenche de nombreuses réactions et controverses, notamment de la part de [[Gilles Deleuze]] qui dénie à son auteur le statut de philosophe, pour le ravaler à celui de publicitaire sous le label de BHL.

En revanche, dans un texte publié par ''[[Les Nouvelles littéraires]]'' le 26 mai 1977, [[Roland Barthes]] apporte son soutien à Bernard-Henri Lévy : {{citation bloc|Est-ce qu’il n’y aurait pas une sorte d’accord entre l’idéologie optimiste du « progrès » historique et la conception instrumentaliste du langage ? Et à l’inverse, est-ce qu’il n’y aurait pas le même rapport entre toute mise en distance critique de l’Histoire et la subversion du langage intellectuel par l’écriture ? Après tout, l’''ars scribendi'', succédant à l’art oratoire, a été historiquement lié à un déplacement de la parole politique (de la politique comme pure parole). Votre projet ne fait que relancer ce déplacement, occulté depuis qu’on a cessé d’écrire la politique, c’est-à-dire depuis [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]]<ref>Roland Barthes, Lettre à Bernard-Henri Lévy, Les Nouvelles littéraires, 26 mai 1977, réédité dans Œuvres complètes, Le Seuil, t.V, p.315</ref>.}}

Le 27 mai 1977, [[Bernard Pivot]] convie sur le plateau de l'émission [[Apostrophes]], Bernard-Henri Lévy et [[André Glucksmann]], pour débattre de la question : « Les nouveaux philosophes sont-ils de droite ou de gauche ? » Sont également invités [[Maurice Clavel]], qui soutient leurs thèses, et [[François Aubral]] et [[Xavier Delcourt]], qui s’y opposent.
Le débat fait connaître au grand public les nouveaux philosophes.

=== ''Le Testament de Dieu'' ===
{{Article détaillé|Le Testament de Dieu}}

Son second livre ''[[Le Testament de Dieu]]'', paru en {{date||mai|1979}}, prolonge ''La Barbarie à visage humain''. {{refsou|Lévy y oppose la raison grecque, nécessairement optimiste et tragique, selon lui, et la loi juive, pessimiste, mais qui laisserait entrevoir comme l'envers du tragique :}}<ref>Sur ce sujet, lire la citation qui suit immédiatement ce passage, et voir à l'article détaillé ''[[Le Testament de Dieu]]''</ref>{{citation bloc|Si l’on convient d’appeler « tragique » la conception des choses qui dit la pénible dramaturgie du Mal mué en Bien, et « pessimiste » celle qui conte la simple et brute pénibilité d’être homme, homme voué au Mal, au Mal intotalisable, alors il faut conclure, contre l’air du temps une fois de plus, que le Tragique est l’élément même de l’oppression et le pessimisme, peut-être, le point de vue de l’opprimé<ref>Bernard-Henri Lévy, Le Testament de Dieu, Grasset, pp. 234-235</ref>.}}

[[Philippe Sollers]] note, en rendant compte de l’ouvrage, dans un article paru dans ''Le Nouvel Observateur'' du 30 avril 1979 : {{citation bloc|Quel livre scandaleux qui se permet l’insolence de douter du miracle grec et de parler du génie du christianisme ! Voici la première critique systématique de « l’Antiquité dans les têtes » (autrement dit de tout le savoir universitaire ou peu s’en faut). […] Ce qui se dévoile est ceci, contraire sans aucun doute à toute vision du monde philosophique : il n’y a pas « la Religion » d’un côté et, de l’autre, autre chose qui serait « la Raison » enfin débarrassée de la Religion. Mais plutôt le fait qu’il n’y a de toute façon, quoi qu’on en dise, ''que'' des religions, et que les pires sont celles qui se dénient comme telles, y compris au nom de la science<ref>Philippe Sollers, Le Nouvel Observateur, 30 avril 1979</ref>.}}

L'historien [[Pierre Vidal-Naquet]] relève plusieurs grossières erreurs factuelles dans l'ouvrage ; Bernard-Henri Lévy lui répond dans un texte, publié par ''Le Nouvel Observateur'' du 18 juin 1979, il écrit : « Pierre Vidal-Naquet vient, peut-être, d’inventer un genre inédit dans la République des Lettres : le rapport de police philosophique ». Pierre Vidal-Naquet répond le 25 juin 1979 et il est appuyé dans sa critique par le philosophe [[Cornelius Castoriadis]]<ref>[http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49 La critique du ''Testament de Dieu'' et la réponse de B.-H. Lévy (''Le Nouvel Observateur'', 18 juin 1979), puis la réplique de Vidal-Naquet (''Le Nouvel Observateur'', 25 juin 1979)]</ref>.

=== Controverse autour du statut de philosophe ===

La controverse, ouverte par [[Gilles Deleuze]] lors de la sortie de ''La Barbarie à visage humain'', reprend avec plus d’ampleur avec la sortie du ''Testament de Dieu''.

La critique des erreurs historiques par [[Pierre Vidal-Naquet]] sert à [[Cornelius Castoriadis]] pour relever « l'imposture » philosophique du « nouveau philosophe » proclamé tel par le numéro « historique » des ''Nouvelles littéraires''. Castoriadis dénonce dans ''Le Testament de Dieu'' des objectifs inhérents au souci du profit financier et de l’intérêt personnel :
{{citation bloc|Que l’industrie des médias fasse son profit comme elle peut, c’est, dans le système institué, logique : son affaire, c’est les affaires. Qu’elle trouve des scribes sans scrupule pour jouer ce jeu n’est pas étonnant non plus. Mais tout cela a encore une autre condition de possibilité : l’attitude du public. Les « auteurs » et leurs promoteurs fabriquent et vendent de la camelote. Mais le public l’achète – et n’y voit que de la camelote, des fast-foods. Loin de fournir un motif de consolation, cela traduit une dégradation catastrophique, et qui risque de devenir irréversible, de la relation du public à l’écrit. Plus les gens lisent, moins ils lisent. Ils lisent les livres qu’on leur présente comme « philosophiques » comme ils lisent les romans policiers. En un sens, certes, ils n’ont pas tort. Mais, en un autre sens, ils désapprennent à lire, à réfléchir, à critiquer. Ils se mettent simplement au courant, comme l’écrivait ''L’Obs'' il y a quelques semaines, du « débat le plus chic de la saison »<ref>[http://Cornelius Castoriadis, www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49 commentaires de la critique du ''Testament de Dieu'', 1979]</ref>.}}

L'historien [[Gérard Noiriel]] considère que les « nouveaux philosophes » sont des personnes « possédant les titres requis pour pouvoir être considérés comme des « penseurs » (normaliens et agrégés de philosophie), mais davantage attirés par le journalisme que par la recherche, [qui] se lancent dans la publication d'essais grand public qui rencontrent d'emblée un fort succès dans les médias »<ref>[[Gérard Noiriel]] ''Dire la vérité au pouvoir. Les intellectuels en question'', Agone, coll. « Éléments », 2010, {{p.|116}}.</ref>. Il estime que « ce n'est évidemment pas la profondeur de leur pensée qui explique [leur] succès médiatique [mais le] fait que les thèses [[Anticommunisme|anticommunistes]] qu'ils défendent sont en phase avec les discours dominants.»<ref>[[Gérard Noiriel]] ''op. cit.'', {{p.|165}}</ref>

L'historien [[François Cusset]] observe que « l'opération s'apparente à une mise au pas du champ intellectuel. Car Lévy semble plus hargneux envers l'« idéologie du désir » deleuzo-guattarienne qu'à propos des camps soviétiques.»<ref>François Cusset, French Theory, rééd., {{p.|325}}.</ref>

Le philosophe [[Bruno Jeanmart]] et le journaliste [[Richard Labévière]] ont écrit en 2007 ''Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je''<ref name="letempsdescerises.net">[http://www.letempsdescerises.net/noyau/index.php?menu_id=20&type=livre&idLivre=678]</ref>, un ouvrage destiné à justifier auprès des étudiants, l'absence de Bernard-Henri Lévy dans le programme de l'[[Agrégation de philosophie en France|Agrégation de philosophie]]. À la suite de l'analyse de ses œuvres, ils y dénoncent l'absence de [[concept]]s, outils de base dans la démarche philosophique et affirment qu'il aurait davantage un rôle d'[[essayiste]] que de philosophe et qu'"il n'y a pas de pensée chez ce penseur".

=== Hommage ===
[[Emmanuel Levinas]] rend hommage à Bernard-Henri Lévy et le salue dans un texte paru dans son livre ''Au-delà du verset'' : {{citation bloc|Je rejoins ainsi le livre de Bernard-Henri Lévy, ''[[Le Testament de Dieu]]'', livre sombre comme le premier alinéa de notre texte, livre qui a dit tant de choses remarquables sur la Loi, sur la dure Loi qui ne nous apporte pas d’emblée, comme le promettent certains jeunes hommes trop facilement optimistes, les joies des « aubes naissantes », Loi dure, notre part à nous, peuple de la Loi juste, notre part la meilleure ! Mais je me suis demandé s’il n’était pas trop sévère pour la Grèce, avec laquelle il envisageait, comme une concession, qu’un dialogue soit possible. Je demandais davantage, par respect pour la science et pour Platon. Je pensais que, par-delà le dialogue avec la Grèce, nous était nécessaire son parler déjà dans notre discours intérieur. Tentation de la Grèce encore non surmontée ! Pourtant Bernard-Henri Lévy n’a-t-il pas raison en présence de tous ceux qui cherchent à s’approprier un héritage si brillant et à voir en lui, aussi, une excellence de forces vitales qui seraient capables de délicatesses très grandes sans rien perdre de leur superbe impitoyable<ref>[[Emmanuel Levinas]], ''Au-delà du verset'', Minuit, 1982, p.78</ref> ?}}

=== De 1980 à 1993 ===

En [[1980]], il a participé à la fondation de l’association « [[Action contre la faim|L’Action internationale contre la faim]] »<ref>[http://www.actioncontrelafaim.org/qui-sommes-nous/ Qui sommes-nous ?]</ref> avec [[Marek Halter]], [[Jacques Attali]], [[Françoise Giroud]] et quelques autres, et c’est lui qui rédigera la charte de l’association<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/le-20-avril-1979-1820.html?idfx=RSS_notr BHL est chargé d’en rédiger la charte de la Fondation d’Action Internationale Contre la Faim ]</ref> ; il s’en dissociera six ans plus tard, au moment de l’affaire éthiopienne et du grand débat qui secouera les grandes ONG sur les « effets pervers » de l’aide ; Bernard-Henri Lévy était alors partisan, comme [[Médecins sans frontières]], d’arrêter d’envoyer des aides qui ne faisaient que renforcer et enrichir les bourreaux et il fut, sur ce point, mis en minorité. La même année, BHL et [[Marek Halter]] créent le ''Comité des Droits de l’Homme'' qui milite pour le boycott des [[Jeux olympiques d'été de 1980]], qui ont lieu à [[Moscou]].

Cette même année, il épouse Sylvie Bouscasse, et de leur union naît un fils prénommé Antonin-Balthazar-Solal<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/category/biographie/1980-1984]</ref>.

=== ''L'Idéologie française'' (1981) ===
{{Article détaillé|L'Idéologie française}}

En {{date||janvier|1981}}, paraît chez Grasset ''[[L'Idéologie française]]'', dans lequel Bernard-Henry Lévy fait de la France le laboratoire conceptuel du [[fascisme]] européen. Il y étudie notamment la [[Révolution nationale]] qui, entre 1940 et 1944, impose un [[fascisme en France|Etat fasciste spécifiquement français]], fondé sur le concept moderne de race, la haine de l'abstraction, le dénigrement des débats théoriques, l'horreur des intellectuels, le culte du vitalisme et le mot d'ordre du « retour au concret ». Les fascistes français que {{refnec|l’on}} présente d’habitude comme les prototypes de {{refnec|la contamination nazie en France}} : [[Brasillach]], [[Drieu]], [[Lucien Rebatet|Rebatet]], etc., c'est-à-dire les « collabos », sont méprisés à Vichy. Le fascisme de Vichy a été pensé et mis en place par des hommes profondément germanophobes, « irrigués de culture et d’humanisme classiques, pétris de bienséance et de conformisme patriotes, qui accouchèrent, quatre ans durant, de la version française de l’abjection du siècle », selon Lévy<ref>Bernard-Henri Lévy, ''L’Idéologie française'', Grasset, p. 68</ref> : {{citation bloc|Hegel, gardien de camps ? Nietzsche, père de nos antisémites ? Marx, maître à penser de nos totalitaires ? Encore faudrait-il que Hegel, Nietzsche, Marx il y eût, au paradis des camps, de l’antisémitisme et du totalitarisme français<ref>Bernard-Henri Lévy, ''L'Idéologie française'', Grasset, p. 161</ref>.}}

Lévy tente de réveiller la mémoire et d'en tirer les leçons. S'il opposait frontalement Athènes (la raison universelle) et Jérusalem (l'âme singulière) dans ''[[Le Testament de Dieu]]'', Lévy admet maintenant qu'il y a bien un lieu où la philosophie grecque rejoint la littérature juive : ce lieu, c’est Rome, c’est l’Église romaine, ''urbi et orbi'', où concilier rationalité et singularité dans l’âme judéo-platonicienne. Ce lieu, c'est également l'[[école freudienne de Paris]] ; ce lieu, c'est cosmopolis<ref>Bernard-Henri Lévy, ''L'Idéologie française'', Grasset, pp. 219-220</ref>.

Très controversé, l'ouvrage fut particulièrement critiqué par [[Raymond Aron]] (pour qui « Bernard-Henri Lévy viole toutes les règles de l'interprétation honnête et de la méthode historique »)<ref>Raymond Aron écrit dans ''[[L'Express]]'' du {{date|7|février|1981}} : « Bernard-Henri Lévy viole toutes les règles de l'interprétation honnête et de la méthode historique. […]</ref>, [[Paul Thibaud]], [[Emmanuel Le Roy Ladurie]] ou encore [[Pierre Nora]], mais est salué par l'écrivain [[Philippe Sollers]] comme « un livre-clé qui a fait tomber bien des tabous, et qui reste pleinement d'actualité<ref>[http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=550 Stratégie de Philippe Sollers]</ref> ». Le philosophe [[Jean-Toussaint Desanti]] dans le Matin de Paris<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/wp-content/uploads/1981/01/030_le_matin_15-01-811.pdf Le fond des eaux], par Jean-Toussaint Desanti, le Matin de Paris 15 janvier 1981</ref>, salue un livre "dur à entendre" mais "salutaire" et qui "réveille". Jorge Semprun dans le Point<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/wp-content/uploads/1987/06/030_le_point_26-01-81.pdf Un débat nécessaire] par Jorge Semprun, Le Point du 26 janvier 1981</ref> demande que l'on "prête au travail de Bernard-Henri Lévy une attention qui dépasse les humeurs de la mode et le mode de l'humeur". Quant à Jean-François Revel, il répond à Raymond Aron, dans l'Express<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/wp-content/uploads/1987/06/030_l_express_017-au-13-02-81.pdf L’ambigüité française] par Jean-François Revel, l'Express du 17 février 1981</ref>, que, si la thèse de Lévy peut "déchainer une aussi intolérante véhémence c'est sans doute qu'il y a quelque part un cadavre dans le placard". Quant aux "menues fautes d'inattention" reprochées à l'auteur, le même Jean-François Revel dit en avoir "des armoires entières à la disposition du CNRS et des Hautes Études au cas où, d'aventure, ces deux augustes prytanées souhaiteraient faire leur autocritique". Les analyses de Lévy rejoignent notamment celles de [[Robert Paxton]] et de [[Zeev Sternhell]].

« L'auteur de ''La Barbarie à visage humain'', du ''Testament de Dieu'' et de ''L'Idéologie française'' est-il un historien ou un philosophe ? » se demande [[Bernard Pivot]], en remarquant qu'il ne scandalise pas seulement « par ses plongées dans la sensibilité totalitaire de la France », mais par ce que [[Raymond Aron]] appelle « la boursouflure du style » : {{citation bloc|Ce qui est certain, et qu'on ne saurait lui contester sans mauvaise foi, c'est que Bernard-Henri Lévy est un écrivain. Qui a le goût des mots et de la gourmandise des phrases. Non, il n'y a pas de boursouflures dans son style. Il y a seulement l'agilité, et même l'élasticité, d'une culture qui sait renvoyer autour de quelques idées essentielles, originales et souvent justes, la force d'un tempérament qui sait provoquer<ref>[[Bernard Pivot]], ''La Guêpe BHL'', dans Lire, mars 1981</ref>.}}

=== Du voyage au Pakistan (1981) au conseil de surveillance d'Arte (1993) ===

En septembre 1981, Bernard-Henri Lévy part au [[Pakistan]] avec [[Marek Halter]] et [[Renzo Rossellini (producteur)|Renzo Rossellini]] afin de remettre aux [[Moudjahiddin|résistants afghans]] trois postes émetteurs radio, achetés par le Comité des Droits de l'Homme et utilisés par « Radio Kaboul », qui appelle à la résistance armée contre l'occupation soviétique. Il évoque cette rencontre avec le [[Ahmed Chah Massoud|commandant Massoud]] dans ses ''Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire'' parues en 2002. À cette occasion, le journaliste [[Christophe de Ponfilly]] affirme que Lévy rencontra Massoud en 1998, lors d'un autre voyage en Afghanistan, et non en 1981<ref>Christophe de Ponfilly, cité par Philippe Cohen, BHL, une biographie, Fayard, 2004 [http://www.lexpress.fr/culture/livre/essai/massoud-cet-ami-recent_487406.html Massoud, cet ami récent]</ref>.

En novembre [[1984 en littérature|1984]], Bernard-Henri Lévy publie son premier roman, ''[[Le Diable en tête]]'', paru chez Grasset.

« C’est un roman dans lequel les générations de la guerre et de la tout après-guerre sauront se reconnaître, comme d’autres se reconnurent en leur temps dans le [[Malraux]] de ''[[La Condition humaine]]'', le [[Albert Camus|Camus]] de ''[[La Peste]]'' ou le Sartre des ''[[Les Chemins de la liberté|Chemins de la liberté]]'' », note [[Jacques Henric]]<ref>[[Jacques Henric]], ''Bernard-Henri Lévy romancier'', dans [[Art Press]], septembre 1984</ref>.

À quelques exceptions près, ''Le Diable en tête'' est plutôt bien accueilli par la critique et le public. Il obtient le [[prix Médicis]].

{{Article détaillé|Le Diable en tête}}

En mars [[1987 en littérature|1987]], il publie ''L’Éloge des intellectuels'' (Grasset).

En novembre [[1988 en littérature|1988]], il reçoit le [[prix Interallié]] pour son roman ''[[Les Derniers Jours de Charles Baudelaire]]'' publié chez Grasset.

En {{date||mai|1990}}, il lance et dirige une revue intitulée ''[[La Règle du jeu (revue)|La Règle du jeu]]''.

En 1991, il est nommé pour un an président de la Commission d’[[avance sur recettes]] au cinéma.

En {{date||juin|1992}} (le 23), il suggère<ref>Bernard-Henri Lévy, ''Le Lys et la Cendre'', pages 64 et 70, Grasset, 1996</ref> à [[François Mitterrand]] de soutenir le président de la République de [[Bosnie-Herzégovine]] [[Alija Izetbegović]], isolé dans [[Sarajevo]] assiégé. Le 27, [[Hubert Védrine]] lui apprend que François Mitterrand s'est envolé pour la [[Yougoslavie]]. Interviewé par Bernard-Henri Lévy pour le film ''Bosna !'', François Mitterrand, un an et demi plus tard, le 16 février 1994, lui confie que c’est lui, BHL, qui a été à l’origine de ce voyage. Les mots de François Mitterrand, à l'image<ref>[http://www.youtube.com/watch?v=wSAcSsormd8 Bosna !], François Mitterrand 0:26.06</ref>, sont exactement ceux-ci : « j’y suis allé après que vous m’{{Pas clair|1=ayez|2=Bizarre que Mitterrand utilise le subjonctif au lieu de l'indicatif}}, vous-même, Bernard-Henri Lévy, informé de la situation très dangereuse, presque désespérée, dans laquelle se trouvaient les habitants de Sarajevo »<ref>''Le Lys et la Cendre'', Grasset, p.266</ref>.

En décembre [[1992 à la télévision|1992]], [[France 3]] diffuse ''Un jour dans la mort de Sarajevo'', un documentaire réalisé par Bernard-Henri Lévy et [[Alain Ferrari]]. Lévy souhaite dénoncer le [[martyr]]e de cette ville « [[œcuménique]] » et la souffrance des habitants qui résistent héroïquement à des bombardements incessants. ([[Guerre de Bosnie]])

Le {{date|19|juin|1993}}, il épouse l'actrice [[Arielle Dombasle]] à [[Saint-Paul-de-Vence]].

En {{date||juillet|1993}}, il devient président du conseil de surveillance de la chaîne [[Arte]].

=== De 1994 à 2005 ===

En {{date||mai|1994}}, il présente au festival de Cannes « Bosna ! », le film qu’il a tourné dans [[Sarajevo]] assiégée, dans les tranchées tenues par l’armée bosniaque et dans les combats que celle-ci mène contre les milices serbes. [[Jean Daniel]] consacre au film un éditorial très élogieux sous le titre « Malraux ou rien » dans ''[[le Nouvel Observateur]]'' du 12 mai 1994. « ''Bosna'', le film que Bernard-Henri Lévy présente cette semaine au festival de Cannes, est écrit [[Jean Daniel]] un grand pamphlet politique. C’est une œuvre forte, très forte, efficace, bien conduite, avec un authentique souffle épique. C’est sans doute le réquisitoire le plus implacable contre ce que l’on pourrait appeler la politique de non-intervention européenne dans la tragédie bosniaque. On est constamment saisi au collet, pressé de rejoindre le narrateur, entraîné par sa pugnace ferveur et même son lyrisme débridé »<ref>''Nouvel Observateur'', 12 mai 1994, éditorial de Jean Daniel</ref>.

Puis, dans la foulée du film, à l'occasion des [[Élections européennes de 1994 en France|élections européennes]], il a, depuis le tremplin constitué par l’émission ''[[L’Heure de vérité]]'', animée par François-Henri de Virieu, lancé l’idée de la liste « [[L'Europe commence à Sarajevo]] » pour contraindre les partis politiques à prendre en compte la situation dans les [[Balkans]]. Dirigée par [[Léon Schwartzenberg]], elle comprend, outre Bernard-Henri Lévy, [[Romain Goupil]], [[Pascal Bruckner]], [[André Glucksmann]], [[Michel Polac]], [[Alain Touraine]]<ref>[http://www.humanite.fr/1994-05-28_Articles_-La-liste-Bernard-Henri-Levy-officiellement-deposee-hier « La liste Bernard-Henri Lévy officiellement déposée hier »], ''[[L'Humanité]]'', {{date|28|mai|1994}}</ref>… De nombreuses personnalités soutiendront la liste tels : [[Marek Halter]], [[Susan Sontag]] et [[Paul Auster]], la Sud-Africaine, prix Nobel de littérature, [[Nadine Gordimer]], l’ancien maire de [[Belgrade]] [[Bogdan Bogdanović]]. Cependant, le 30 mai, à quelques jours des élections, Bernard-Henri Lévy annonce le retrait de la liste, déclarant : « L'effet a atteint tous les objectifs possibles, on ne peut pas faire mieux, le but n'a jamais été d'envoyer cinq députés pro-Bosniaques à Strasbourg, mais de faire que chaque député européen ait la Bosnie en tête »<ref>[http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p19940602/articles/a34858-.html ''Liste Sarajevo: histoire d’'une reculade''] [[Nouvel Obs]]</ref>.
Maintenue par [[Léon Schwartzenberg]], cette liste, qui avait été créditée un temps de 12 % d'intentions de vote, obtiendra finalement 1 % des suffrages exprimés<ref>[http://www.humanite.fr/1994-05-27_Articles_-INFO-OU-INTOX-Selon-un-sondage-IPSOS-a-paraitre-demain-dans-le Info ou Intox - Sondage Ipsos] Brève de l'Humanité, 27 mai 1994</ref>.

Contre la [[purification ethnique]] au [[Kosovo]] et, surtout, contre l’islamisme radical, il publie en [[octobre]] [[1994]] ''La Pureté dangereuse'', Grasset. Son combat pour les intellectuels de [[Bosnie-Herzégovine]] se poursuit et débouche sur la publication en [[février]] [[1996]] du livre ''Le Lys et la Cendre, Journal d'un écrivain au temps de la guerre de Bosnie'', Grasset.

En 1995, dans les colonnes du ''[[Le Point|Point]]'', il dénonce l’attribution de la [[Palme d'or]] à Cannes cette année-là à [[Emir Kusturica]] et son film ''[[Underground (film)|Underground]]''. Contrairement à [[Alain Finkielkraut]], il verra, lui, en revanche, le film et rendra hommage au talent du cinéaste comme en témoigne l’entier Bloc-Notes qu’il y consacrera lors de sa sortie en salles<ref>http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2007-01-26/le-bloc-notes-de-bernard-henri-levy/989/0/100550</ref>. « J'avais écrit, ici même, que j'entendais juger sur pièces « Underground » de Kusturica, écrit Bernard-Henri Lévy dans ce Bloc-Notes. Je m'étais interdit — contrairement à d'autres — la tentation d'un « politiquement correct » qui ne trouvait, il faut bien l'admettre, que trop de matière à s'exercer dans les déclarations mêmes du cinéaste. J'attendais, autrement dit, de voir le film et ne voulais le juger qu'à l'aune de ce qu'il exprimait vraiment. Je l'ai vu, aujourd'hui et hier. Je l'ai fait aussi scrupuleusement que possible, en oubliant les choix politiques de l'auteur, son bruyant soutien à Milošević ainsi que les injures dont il ne cesse de m'abreuver. Eh bien, si prévenu que je fusse contre l'infamie du personnage, l'honnêteté m'oblige à dire que j'y ai trouvé un souffle, un rythme, une intelligence des êtres et des situations, une cocasserie, un sens de la farce et du tragique, du carnaval et de la souffrance, un humour désespéré, une force, qui le placent très au-dessus de ce que l'on peut voir, ces temps-ci, sur les écrans. Kusturica est, sûrement, un collaborateur de la Grande Serbie. Mais son film est, peut-être, un chef-d'œuvre ».

En [[1997]], il réalise au [[Mexique]] un film de fiction, ''[[Le Jour et la Nuit]]'', mettant en scène son épouse [[Arielle Dombasle]], mais aussi [[Alain Delon]], [[Lauren Bacall]] et [[Karl Zéro]]. Le scénario fut coécrit par Bernard-Henri Lévy et [[Jean-Paul Enthoven]]. Ce film fut un fiasco retentissant tant critique que public, et demeure à ce jour sa seule tentative de cinéma de fiction. Face à cet échec, BHL regretta en particulier « d'avoir été mégalo » et d'avoir fait « trop grand, trop fort, trop beau, trop tout »<ref>{{référence incomplète|Bouillon de culture|date=6 avril 2010}}</ref>. ''[[Les Cahiers du cinéma]]'' l'ont qualifié de « plus mauvais film français depuis des décennies », et ont regretté que de l'argent du cinéma mexicain soit allé à ce film plutôt qu'à des cinéastes mexicains « qui auraient mieux su l'utiliser. »<ref>''Cahiers du cinéma'' numéro 511, mars 1997, p. 82.</ref>

En [[2000]], il publie ''Le Siècle de [[Sartre]]'' aux éditions Grasset.

Fin 2001, il soutient l'intervention américaine en Afghanistan et proclame en novembre 2001 à propos de cette intervention : « la victoire éclair d’une stratégie que nous n’étions pas bien nombreux à juger d’une habileté, d’une efficacité militaro-politique insoupçonnées. »<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2007-01-20/le-bloc-notes-de-bernard-henri-levy/989/0/58999 Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy], [[Le Point]], 16 novembre 2001</ref>

En {{date||juin|2000}}, il fonde avec Alain Finkielkraut et [[Benny Lévy]], à [[Jérusalem]], l'[[Institut d'études lévinassiennes]], consacré à la pensée et à l'œuvre du philosophe [[Emmanuel Lévinas]].

En {{date||février|2002}}, le président de la République [[Jacques Chirac]] et le premier ministre [[Lionel Jospin]] confient à Bernard-Henri Lévy la mission de reconstruction culturelle d’un Afghanistan libre. À son retour en France au printemps, Lévy présente son Rapport au Président de la République et au Premier Ministre sur la contribution de la France à la reconstruction de l’Afghanistan publié par ''La documentation Française'' et Grasset, qui comporte en seule annexe : un discours de Bernard-Henri<ref>[http://www.911investigations.net/document658.html Rapport de Bernard-Henri Lévy au président de la République et au Premier ministre sur la participation de la France à la reconstruction de l'Afghanistan]</ref>.

En [[2002]] et [[2003]], il ne se positionne pas contre la [[guerre d'Irak|guerre en Irak]]. Dans un article publié en 2002<ref>[http://www.lepoint.fr/content/debats/article?id=47711 Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy], [[Le Point]], 16 août 2002</ref>, il écrit que « [c]e n'est pas ici que l'on défendra ce massacreur de Kurdes et de chiites, ce terroriste, ce mégalomane suicidaire, ce fou, ce Néron actionniste dont, en 1998 déjà, Massoud me confiait qu'il était en possession d'armes chimiques et bactériologiques massives. »). Pour ces raisons, il trouve cette guerre « moralement justifiée », mais aussi « politiquement désastreuse » notamment à cause des conséquences négatives qu'il entrevoit en matière de [[guerre contre le terrorisme|lutte contre le terrorisme]]<ref>« Si je devais résumer le sentiment de malaise que me donne la guerre annoncée en Irak, je dirais : moralement justifiée, politiquement désastreuse. » [http://www.lepoint.fr/content/debats/article?id=53028 Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy], [[Le Point]], 14 février 2003</ref>.

En {{date||mai|2003}}, il publie ''Qui a tué [[Daniel Pearl]] ?'' aux éditions Grasset. En citant les noms de ses informateurs Pakistanais, il expose ceux-ci aux représailles des talibans.

En {{date||juillet|2005}}, il participe au colloque consacré à [[Jean-Paul Sartre]] au centre culturel international de Cerisy.

=== De 2006 à 2007 ===

Début [[2006]], BHL publie aux éditions américaines [[Random House]] son livre sur les [[États-Unis]], ''[[American Vertigo]]'', parution précédée d'une tournée de conférences dans ce pays. En France comme outre-Atlantique, l’ouvrage, à quelques exceptions près, est accueilli par une douche froide et décrit comme une enfilade de clichés<ref>[http://www.critikat.com/American-Vertigo.html] "VERTIGE DU NÉANT: American Vertigo, une prétention documentaire de Michko Netchak", 16 août 2002. Et Garrison Keillor, "On the Road Avec M. Lévy", ''The New York Times'', January 29, 2006, [http://www.nytimes.com/2006/01/29/books/review/29keillor.html]</ref>.

En {{date||novembre|2006}}, il soutient d'abord [[Dominique Strauss-Kahn]] lors de la primaire interne du Parti socialiste qui doit désigner le candidat du parti pour l’élection présidentielle, mais rejoint finalement la candidate choisie par le Parti socialiste [[Ségolène Royal]] dès le mois de janvier [[2007]], la considérant comme « courageuse ». Il annonce son choix publiquement après les propos du candidat de l'UMP [[Nicolas Sarkozy]] sur la pédophilie et le suicide, propos qu'il juge « inacceptables ». Il sera à ses côtés pendant toute la campagne, comme le raconte par le menu le livre d’Ariane Chemin et Raphaele Bacquet, La Femme fatale (Albin Michel).

Le {{date|27|février|2010}}, [[Ségolène Royal]] publiera, en « Une » du journal [[Le Monde]], un article intitulé « ''BHL,[[François Mitterrand]], la meute et moi'' » où elle volera au secours de son ami, victime à ce moment-là d’attaques particulièrement virulentes. « Moi qui connais bien BHL, écrit-elle, j’avoue avoir été toujours entraînée par l’ampleur de son érudition, l’élan de ses curiosités et, à chaque fois, son esprit de nuance. Intellectuel » mondain » ? Ou « médiatique »? Ce n’est pas le Lévy que je connais. Ce n’est pas non plus celui que je retrouve au fil de ma lecture et que je recommande à celles et ceux qui ont envie d’avancer. » ( Le Monde, 27 février 2010)<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/bhl-francois-mitterrand-la-meute-et-moi-par-segolene-royal-le-monde-du-27022010-4392.html] le monde 27 février 2010.</ref>.

En {{date||octobre|2007}}, BHL publie un livre sur le Parti socialiste, ''Ce grand cadavre à la renverse'' ([[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]]). L'auteur commence son ouvrage en indiquant que Nicolas Sarkozy lui a demandé de le soutenir lors de la dernière élection présidentielle. BHL précise qu'il a refusé parce qu'il fait partie de la gauche. Ce qui le conduit à définir la gauche tout en indiquant l'évolution dangereuse qui lui semble être la sienne. La gauche se définit, selon l'auteur, comme le courant politique auquel appartiennent ceux qui sont [[anticolonialisme|anticolonialistes]], portent un jugement positif sur [[Mai 68]], négatif sur [[régime de Vichy|Vichy]] et qui se reconnaissent dans le combat des [[dreyfusard]]s. La gauche connaît une évolution qui la conduit, selon Bernard-Henri Lévy :
# À devenir [[antiaméricanisme|antiaméricaine]] de façon trop systématique.
# À se détourner de l'idée de [[liberté]].
# À devenir complaisante à l'égard d'[[Al-Qaida]] et du [[Hamas]]. Une prise de position de l'ancien président des États-Unis [[Jimmy Carter]] sur un dialogue possible avec le Hamas est citée comme exemple de cette évolution ({{p.}}283 de l'édition livre de poche).
# À cesser d'être [[Universalisme (philosophie)|universaliste]] ou [[Internationalisme|internationaliste]], devenant [[chauvinisme|chauvine]]<ref>Critique du livre dans Le Journal du Dimanche, [http://www.bernard-henri-levy.com/993-993.html reprise sur le site www.bernard-henri-levy.com]</ref>.

Depuis le début de l'année [[2007]], BHL est actionnaire<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/medias/20070104.OBS5464/rousselet_et_bhl_entrentau_capital_de_liberation.html?idfx=RSS_notr Rousselet et BHL entrent au capital de Libération]</ref> et membre du conseil de surveillance<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/medias/presse/20070220.OBS3340/laurent_joffrin_se_felicite.html?idfx=RSS_notr Laurent Joffrin se félicite]</ref> du journal ''[[Libération (journal)|Libération]]''.

=== De 2007 à 2012 ===

Lors de la [[guerre d'Ossétie du Sud de 2008]], BHL s'est rendu en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] en août 2008, publiant le récit de son voyage dans deux pages « Témoignages » du ''[[Le Monde|Monde]]''<ref>[http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/08/19/choses-vues-dans-la-georgie-en-guerre-par-bernard-henri-levy_1085547_3214.html Choses vues dans la Géorgie en guerre, par Bernard-Henri Lévy], ''[[Le Monde]]'', 19 août 2008</ref>.
Un article de [[Rue89]]<ref>[http://www.rue89.com/2008/08/22/bhl-na-pas-vu-toutes-ses-choses-vues-en-georgie ''BHL n'a pas vu toutes ses « choses vues » en Géorgie''], [[Rue89]], 22 août 2008</ref> montre que son témoignage est imprécis, notamment grâce à plusieurs témoignages (dont celui de l'[[eurodéputé]]e [[Marie-Anne Isler-Béguin]]). Son compagnon de voyage, Raphaël Glucksmann, le soutient vigoureusement dans un droit de réponse publié par [[Rue89]]<ref>http://wwww.rue89.com/2008/08/23/droit-de-reponse-de-raphael-glucksmann, [[Rue89]], Droit de réponse de Raphaël Glucksmann, 23 août 2008</ref>, le 23 août 2008. Dans son témoignage, il écrit notamment :"J'ai accompagné votre cible dans la quasi totalité de son périple géorgien et tout ce qu'il a dit avoir vu en ma compagnie est vrai".

En {{date||septembre|2008}}, il publie ''Left in dark times'', version américaine de ''Ce grand cadavre à la renverse'', chez [[Random House]].

Le {{date|8|octobre|2008}}, parution de ''Ennemis publics'' de [[Michel Houellebecq]] et de Bernard-Henri Lévy, coédité par Flammarion et Grasset, qui réunit une correspondance polémique échangée par les auteurs.

En 2008, il prendra parti auprès de [[Claude Askolovitch]] et en opposition à [[Guy Bedos]] dans l'[[affaire Siné]]<ref>[http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2009/01/justice---sin-d.html ''Siné : « provocateur » pour les uns, « antisémite » pour les autres''], par Alice Geraud, ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 28 janvier 2009</ref>.

Lors de la [[guerre de Gaza 2008-2009]], BHL s'est rendu en [[Israël]], publiant le récit de son voyage dans le ''[[Le Journal du dimanche|JDD]]''<ref>[http://www.lejdd.fr/cmc/international/200903/carnets-de-guerre-par-bhl_180302.html Carnet de guerre, par BHL''], [[JDD]], 18 janvier 2009</ref>. Dans cet article il constate que la bande de Gaza, évacuée par Israël en [[2005]] et soumise depuis à un blocus humanitaire, est devenue non l'embryon de l'État palestinien tant espéré, mais {{citation|une base militaire avancée}}. Il accuse la désinformation du {{citation|village médiatique planétaire}} en rappelant l'affaire du {{citation|génocide}} de [[Jénine]] où les 500 victimes palestiniennes annoncées initialement dans la presse seront en définitive chiffrées à 52. Il conteste également la {{citation|rumeur}} du blocus humanitaire (blocus pourtant confirmé par des organismes internationaux). Mais surtout il témoigne du réel désir de paix de responsables israéliens et palestiniens en particulier [[Ehoud Olmert]] et [[Moustafa Barghouti]]. Ce témoignage sera qualifié par [[Acrimed]] de « tract de propagande »<ref>[http://www.acrimed.org/article3062.html ''Gaza – Médias en guerre (4) : « Carnets de guerre », le dernier tract de BHL''], [[Acrimed]], 28 janvier 2009</ref>.

En {{date||janvier|2009}}, il publie dans le journal ''[[Le Point]]'' une note de soutien à Israël justifiant l'opération [[Plomb durci]]<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2009-02-12/le-bloc-notes-de-bernard-henri-levy-liberer-les-palestiniens-du-hamas/989/0/305272]</ref>.

À partir de 2009, il s'engage très activement dans la campagne qui réunit nombre de politiciens et intellectuels de la gauche française protestant contre l'extradition de l'ancien terroriste italien d'[[extrême gauche]] [[Cesare Battisti (1954)|Cesare Battisti]] condamné pour quatre homicides dans la péninsule<ref>[http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/01/15/cesare-battisti-un-coupable_1466061_3232.html Cesare Battisti, un coupable], [[Antonio Tabucchi]], ''Le Monde.fr'', 15 janvier 2011</ref>{{,}}<ref>[http://www.marianne.net/Pourquoi-les-battististes-sont-ils-devenus-muets_a224953.html Pourquoi les battististes sont-ils devenus muets ?], Éric Conan, ''Marianne.net'', 8 décembre 2012</ref>.

En [[2009]], il déclare que le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] {{citation|doit disparaître}} pour {{citation|en finir, le plus vite possible maintenant, avec ce grand corps malade}} depuis le déclin du communisme. Car d'après lui le Parti socialiste n'incarne plus la gauche française ni l'espérance de qui que ce soit. À ses yeux, le Parti socialiste doit renouer avec l'essentiel, l'identité même de la gauche selon lui : l'antifascisme, l'anticolonialisme et l'anti-totalitarisme, et il voit l'égalité comme le point de convergence de ces trois principes. Il exprime l'espoir de reconstruire, sur les ruines du Parti socialiste, la gauche de demain, moderne et réinventée<ref>{{Lien web
| url = http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200929/bhl-le-ps-doit-disparaitre_230926.html
| titre = BHL : « le Parti socialiste doit disparaître »
| auteur = Claude Askolovitch
| année = 2009
| éditeur =
| site = Le Journal du Dimanche
| consulté le = 19 juillet 2009
}}</ref>.

Le {{date|29|septembre|2009}}, Bernard-Henri Lévy apporte son soutien à [[Roman Polanski]], réalisateur arrêté le 26 septembre 2009 à Zurich en Suisse pour une accusation de viol sur mineure. BHL, selon ses propos, considérait que c'était un scandale que d’arrêter un homme plus de trente ans après les faits, que cela n'avait pas de sens. Il fait d'ailleurs signer une pétition sur son site<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/la-petition-de-la-regle-du-jeu-grossit-par-ordre-alphabetique-tous-les-signataires-2423.html]</ref>.

Le {{date|20|janvier|2010}}, dans un article du ''[[Corriere della Sera]]'', il prend la défense des papes [[Benoît XVI]] et [[Pie XII]] qu'il présente tous deux comme des « boucs émissaires » victimes de la « désinformation ». De Pie XII, présenté par lui comme coauteur « d'un des manifestes antinazis les plus fermes et les plus éloquents », il s'étonne qu'on fasse porter sur lui la responsabilité du silence généralisé des dirigeants de l'époque alors que sans armées le pape a pu néanmoins sauver nombre de vies humaines<ref>http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-01-20/polemique-bernard-henri-levy-prend-la-defense-de-benoit-xvi-et-pie-xii/920/0/415475</ref>{{,}}<ref>http://archiviostorico.corriere.it/2010/gennaio/20/anche_Benedetto_XVI_Pio_XII_co_9_100120010.shtml</ref>.

Dans son ouvrage ''De la guerre en philosophie'' paru en février 2010, il cite les réflexions du philosophe [[Jean-Baptiste Botul]], alors que celui-ci est un personnage fictif inventé par le journaliste [[Frédéric Pagès]]<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20100208.OBS6232/bernardhenri_levy_en_flagrant_delire.html Bernard-Henri Lévy en flagrant délire], ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 8 février 2010</ref>. Ce dernier évoque un « grave accident philosophique qui pourrait compromettre la suite de sa carrière » mais constate toutefois que « même pris en flagrant délit de lecture hâtive ou de fiche mal digérée, [BHL] est fêté par les télés, choyé par les radios, encensé par les journaux »<ref>[http://www.lecanardenchaine.fr/une4659.html « BHL victime d'un auto-entartrage »], ''[[Le Canard enchaîné]]'', 10 février 2010, p. 1.</ref>. BHL est toutefois la risée de la presse étrangère. ''[[L'Express]]'' rapporte par ailleurs fin mars 2010 que « Les chiffres des ventes des deux ouvrages de Bernard-Henri Lévy ''De la guerre en philosophie'' et ''Pièces d'identité'' (Grasset), [ont été] vendus respectivement à 5 500 et 3 500 exemplaires en un mois et demi, malgré un lancement médiatique sans précédent »<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/indiscrets/bhl-versus-finkielkraut-et-badiou_857791.html « BHL versus Finkielkraut et Badiou »], ''[[L'Express]]'', 26 mars 2010.</ref>. Dans ''Pièces d'identité'', il combat les souverainetés nationales et incite les politiciens à embrasser la loi du marché et la mondialisation, arguant que « l'anti-américanisme est une métaphore de l'antisémitisme ». Au nom de l'idée du « juif d'affirmation », il incite également les juifs au repli communautaire tout en fustigeant les juifs assimilés<ref>On n'est pas couché 13 février 2010.</ref>.

Le 7 juin 2010, dans un article du journal ''[[Libération (journal)|Libération]]'', il déclare que « ''[[Mein Kampf]]'' est un best-seller en [[Turquie]] » et défend l'[[Abordage de la flottille pour Gaza|attaque israélienne du 31 mai 2010]] contre des navires transportant de l'[[aide humanitaire]] vers [[Gaza]]<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/06/07/alain-finkielkraut-et-bernard-henri-levy-defendent-israel-contre-la-desinformation_1368873_3218.html « Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy défendent Israël contre la « désinformation » »], ''Le Monde.fr'', 7 juin 2010</ref>.

En [[2011]], il crée le [[prix Saint-Germain]].

En février 2011, dans le magazine [[Harper’s Bazaar]], l'artiste [[Daphne Guinness]], riche héritière du fabricant de bière irlandais, révèle une relation de cinq ans avec Bernard-Henri Lévy, après qu'ils ont été surpris à Nice en juin 2010 par des paparazzi<ref>[http://www.parismatch.com/People-Match/Livre/Actu/Daphne-Guinness-declare-son-amour-pour-BHL-252815/ "Daphne Guinness déclare son amour pour BHL"], Lucie Dancoing, ''Paris Match''</ref>.

Le 16 mai 2011, il apporte publiquement son soutien à [[Dominique Strauss-Kahn]], qui venait d'être accusé de viol sur une employée d'hôtel<ref>[http://www.bernard-henri-levy.com/defense-de-dominique-strauss-kahn-18909.html Défense de Dominique Strauss Kahn], ''Le Point'', 17 mai 2011</ref>. Toujours en mai 2011, Bernard-Henri Lévy est accusé avec [[Alexandre Adler]], [[Caroline Fourest]] et quelques autres, d'être un ''intellectuel faussaire'', selon le titre du livre de [[Pascal Boniface]], qui consacre un chapitre à ce qu'il considère être les « multiples mensonges, contre-vérités » de ce dernier<ref>{{Lien web | url = http://pascalbonifaceaffairesstrategiques.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/05/19/les-intellectuels-faussaires.html | titre = Les Intellectuels Faussaires | site = sur le site du ''[[Nouvel Observateur]]'' | consulté le = 2 janvier 2012.}}</ref>.

Le {{date|9|novembre|2011}}, se déroule la parution de son livre ''La Guerre sans l'aimer'' (éditions Grasset), la chronique d'un écrivain et philosophe, devenu activiste et émancipateur d'un peuple, au cœur du « printemps libyen »<ref>[http://www.atlantico.fr/decryptage/bernard-henri-levy-critique-cinq-bonnes-raisons-lire-guerre-sans-aimer-mry-219134.html Cinq bonnes raisons de dévorer le dernier BHL], Atlantico, le 8 novembre 2011, article de MRY</ref>{{,}}<ref>[http://www.rue89.com/2011/11/07/bhl-en-libye-sur-les-traces-de-lawrence-darabie-226276 BHL en Libye, sur les traces de Lawrence d'Arabie], [[Pierre Haski]], ''rue89.com'', 7 novembre 2011</ref>. Il affirme le 11 novembre 2011 s'être engagé en Libye en tant que juif et sioniste: "J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël"<ref>http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/20/97001-20111120FILWWW00182-libye-bhl-s-est-engage-en-tant-que-juif.php</ref>.<br />
En {{date||décembre|2011}}, la revue américaine ''[[Foreign Policy]]'' publie son classement des 100 personnalités les plus influentes au monde et Bernard-Henri Lévy figure, dans ce classement, à la {{22e}} place<ref>[http://www.foreignpolicy.com/articles/2011/11/28/the_fp_top_100_global_thinkers?page=0,21 « L'intellectuel engagé Bernard-Henri Lévy est classé le {{22e}} personnage le plus influent au monde »], foreignpolicy.com, en décembre 2011</ref>.
<br />
Le {{date|25|mai|2012}}, il présente au [[Festival de Cannes]] en sélection officielle, son film documentaire ''[[le Serment de Tobrouk]]'' sur la guerre en [[Libye]] qui mit fin au régime [[Mouammar Kadhafi]], projeté en séance spéciale et qui sera distribué aux [[États-Unis]] par [[Harvey Weinstein]]<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/562416-le-serment-de-tobrouk-de-bhl-une-manipulation-de-l-information.html « Le Serment de Tobrouk »], nouvelobs.com</ref>.

=== 2013 ===
Divisée en sept « séquences faisant référence aux stations de la [[Via Dolorosa]] à, [[Jérusalem]] »<ref>http://www.fondation-maeght.com/index.php/fr/expositions/184-l-les-formes-de-la-pensee-r-peinture-et-philosophie-un-recit-du-29-juin-au-6-octobre-2013</ref> : La Fatalité des ombres, Technique du coup d'état, la Voie Royale, Contre-Être, Tombeau de la philosophie, La revanche de Platon et Plastèmes et philosophèmes, il réunit 126 œuvres dans l'exposition, "Les aventures de la vérité" (en écho aux ''Aventures de la liberté''), autour de la [[philosophie]] avec [[Lucas Cranach l'Ancien]], [[Jeff Koons]], [[Jean-Michel Basquiat]], [[Jackson Pollock]]<ref>[http://www.purepeople.com/article/albert-de-monaco-amateur-prestigieux-d-art-guide-par-bernard-henri-levy_a128232/1 Albert de Monaco: amateur prestigieux d'art guidé par BHL], Purepeople, 17 septembre 2013</ref>, [[Juan Gris]], [[Cathy Cordova]], [[Florence Monnier]], [[Julien Canovas]], [[Guy Debord]], [[Philippe de Champaigne]], [[Elsa von Freytag-Loringhoven]], [[Takashi Murakami]], [[Kehinde Wiley]], [[Paul Chenavard]], [[Joseph Kosuth]], [[Jake et Dinos Chapman]], [[Wangechi Mutu]], [[Pierre et Gilles]], [[Anselm Kiefer]], [[Pierre Soulages]], [[Jacques Martinez]], [[Matthew Day Jackson]], [[Bronzino]], [[Picabia]], [[Jim Dine]], [[Marco del Re]], [[Raymond Lulle]], [[Miquel Barceló]], [[Olafur Eliasson]], [[Alexandre Singh]], [[Huang Yong Ping]], [[Jacques Monory]], [[Gérard Garouste]], [[Kehinde Wiley]], [[Michiel Coxcie]], [[Franz Kline]], [[Maurizio Cattelan]], [[Zeng Fanzhi]] ou [[Enrico Castellani]] et [[Marina Abramovic]] en collaboration avec la [[Fondation Maeght]]<ref>http://www.bernard-henri-levy.com/bernard-henri-levy-reflechit-au-rapport-entre-l’art-et-la-philosophie-38505.html</ref>{{,}}<ref>http://blogs.mediapart.fr/blog/ficanas/100513/en-juin-saint-paul-de-vence-bhl-chez-maeght</ref>{{,}}<ref>http://www.crif.org/fr/alireavoiraecouter/40-ans-après-le-musée-imaginaire-de-malraux-bernard-henri-lévy-à-la-fondation-maeght/37383</ref>

Dans ''[[La Règle du jeu (revue)|La Règle du Jeu]]<ref>http://laregledujeu.org/2013/06/05/13411/l’esthetique-mode-d’emploi/</ref>'', BHL fait l'objet d'une critique élogieuse de Baptiste Rossi : « ...(Lévy) par son tempérament d’[[entomologiste]] philosophique, va commencer par classifier (...) procède par une [[phénoménologie de l'esprit]] artistique, qui, comme il le faut, commence au matin du monde : d’abord, la philosophie condamne la peinture ([[iconoclastie]]). Puis, la peinture ruse, et parvient à exister, notamment dans la tradition chrétienne, en inventant (à malin, malin et demi) comme Lévy nous le rappelle précieusement, une [[sainte Véronique]], qui, chargée de recueillir l’image du [[Jésus-Christ|Christ]] sur un linceul, permet de réhabiliter l’impression, les figures, les visages, et donc, l’art. C’est le deuxième «moment» de cette dialectique sans nécessité. » ; dans ''[[Le Point]]'', [[Nathalie Rheims]] titre : « BHL, le Magnifique », en référence au livre ''[[Gatsby le Magnifique (roman)|Gatsby, le Magnifique]]'' de [[F. Scott Fitzgerald]]<ref>http://www.lepoint.fr/invites-du-point/nathalie-rheims/bernard-henri-levy-le-magnifique-09-06-2013-1678810_1452.php</ref>. Cependant, dans [[Rue89]], Laurent Calixte lui répond ironiquement : « Madame Rheims, vous n’appréciez Bernard Henri Lévy, ce n’est pas une raison pour nous infliger ce pamphlet ironique faussement flatteur et entièrement rédigé au second degré ! Toujours les mêmes moqueries sur sa “chemise blanche ouverte” ; toujours des phrases faussement emphatiques comme “Lui sait jusqu’où les hommes sont allés”, toujours ces compliments qui font penser à ceux qu’on adressait à [[Kim Il Sung]] en Corée du Nord : “Il a cette capacité, cette hauteur de vue et aujourd’hui, peut-être un peu plus, cette sagesse, qui permettent à la pensée de ne pas disparaître complètement dans un monde qui pourrait facilement plonger dans l’obscurité<ref>http://www.rue89.com/2013/06/10/ode-nathalie-rheims-a-bhl-commentaire-persifleur-243143</ref>, alors que ''[[Le Figaro]]'' évoque un « [[Jeff Koons]] de la philosophie » (...), « [[général]] (qui) évoquerait ses prises à l'ennemi » critiquant le « [[Mouton de Panurge|panurgisme]]" dans l'art »<ref>http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2013/05/31/03015-20130531ARTFIG00552-bernard-henri-levy-on-ne-fait-pas-si-facilement-le-deuil-de-la-beaute.php</ref>.

Le {{date|1|août|2013}}, BHL est nommé citoyen d'honneur de [[Sarajevo]] pour ses prises de position pendant la guerre de 1992-1995<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2013/08/01/bernard-henri-levy-nomme-citoyen-honneur-de-sarajevo_n_3690259.html]{Le huffington post}</ref>.

== Engagements internationaux ==
Les guerres et événements tragiques en [[Algérie]], en [[Bosnie-Herzégovine]] et au [[Rwanda]] donnent lieu à un ouvrage « La Pureté dangereuse » où il voit le délire de pureté à l’œuvre dans ces diverses situations. Il établit les caractéristiques de l’[[intégrisme]].

En [[1989]], après la [[fatwa]] contre [[Salman Rushdie]], Bernard-Henri Lévy s’engage dans la défense de l’écrivain, dont il fait un emblème et l'objet d’un de ses combats. En [[1999]], Bernard-Henri Lévy publie avec Salman Rushdie ''Questions de Principe Six''.

En [[2000]], il publie « Le Siècle de [[Jean-Paul Sartre|Sartre]] » dans l’héritage duquel Bernard-Henri Lévy dit s’inscrire.

« Les damnés de la guerre » est un essai à partir de reportages effectués en [[Angola]], au [[Sri Lanka]], au [[Burundi]], en [[Colombie]], au [[Soudan]] et parus en France dans ''[[Le Monde]]'', en [[Italie]] dans le ''[[Corriere della Sera]]'', et dans ''[[El Mundo]]'' en [[Espagne]], qui donnent un livre intitulé ''Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire'', 2001. L'auteur se fait dans cet ouvrage le porte-parole des victimes de guerres oubliées et de leur souffrance.

Le {{date|1|décembre|2009}}, la revue américaine ''[[Foreign Policy]]'' lui attribue la {{31e}} place des personnages les plus influents au monde, notamment devant [[Dominique Strauss-Kahn]] ({{33e}}), [[Esther Duflo]] ({{41e}}) et [[Jacques Attali]] ({{86e}})<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jxePNX0sN7HOlSBuehxzdYaViWpg Bernanke et Obama en tête d'une liste des penseurs influents de 2009]</ref>.

Le {{date|11|mars|2011}}, il s'exprime sur la position française au sujet de la [[Guerre civile libyenne de 2011|révolution libyenne]], et appuie [[Nicolas Sarkozy]] sur la décision d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye<ref>[http://www.lcp.fr/actualites/politique/13222-la-presse-ironise-sur-le-super-rambo-sarkozy-et-son-expert-bhl LCP la-presse-ironise-sur-le-super-rambo-sarkozy-et-son-expert-bhl]</ref>. Il se rend à plusieurs reprises en Libye pour soutenir les rebelles face aux forces de [[Mouammar Kadhafi]]. À la suite de la [[Seconde bataille de Tripoli|prise de Tripoli par les rebelles]], en {{date||août|2011}}, il déclare que « c'est une victoire, car Sarkozy a réalisé en Libye ce que Mitterrand n'avait pas fait en Bosnie »<ref>« La guerre de BHL », ''[[Le Point]]'', 25 août 2011, {{numéro}}2032, {{pp.}}44-45.</ref>. ''[[Le Monde]]'' commenta : « Pour le philosophe, âgé de 63 ans, l'aventure libyenne est l'accomplissement de toute une vie. Il tient enfin le grand roman de la liberté. Après le calvaire de Sarajevo, après l'annulation de la visite de l'Afghan Massoud à Paris, après la non-ingérence armée au Darfour : la Libye, opération réussie ! BHL, en nouveau Byron romantique, s'est vu en émancipateur d'un peuple. En toute sincérité. BHL, porte-étendard libyen »<ref>Le Monde.fr, le 8 novembre 2011, article de Natalie Nougayrède</ref>. Bernard-Henri Lévy a dit, lors de Convention nationale du [[Conseil représentatif des institutions juives de France|CRIF]] de l'hiver précédent, qu'il avait agi dans cette affaire en pensant à l'intérêt de l'État d'[[Israël]]<ref>''[[Le Serment de Tobrouk]]'' de BHL : une manipulation de l'information'', blog du Nouvel Observateur, modifié le 31-05-2012 à 17h59, Pascal Boniface, édité par Hélène Decommer, visité le 3 juin 2012, http://leplus.nouvelobs.com/contribution/562416-le-serment-de-tobrouk-de-bhl-une-manipulation-de-l-information.html</ref>. Des intellectuels comme [[Jean-François Kahn]] condamneront par la suite sévèrement le rôle joué par BHL dans la crise libyenne<ref>[http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/02/19/31002-20140219ARTFIG00315-bhl-appelle-a-quitter-sotchi-jean-francois-kahn-lui-repond.php BHL appelle à boycotter Sotchi : Jean-François Kahn lui répond], entretien, lefigaro.fr, 19 février 2014</ref>.

Le {{date||15|novembre|2011}}, il prend position contre les atrocités du régime [[Bachar el-Assad|Assad]] en Syrie, dans un article publié dans [[le Huffington Post]]<ref>[http://www.huffingtonpost.com/bernardhenri-levy/the-end-of-the-game-in-sy_b_1093785.html]</ref>.

== Écrits ==
Les philosophes qui ont formé sa réflexion sont : [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]], [[Baruch Spinoza|Spinoza]], [[Louis Althusser]] et [[Emmanuel Levinas]]. Il rapporte à propos de Hegel l’« éblouissement »<ref name="récidives">''Récidives'', Éditions Grasset & Fasquelle, Paris, 2004</ref> qu’il a éprouvé en découvrant la langue et la pensée hégéliennes en particulier la vision hégélienne de l'histoire. Son professeur à l’École Normale Supérieure, Althusser, l’a amené à apprécier les subtilités de la métaphysique de Spinoza et les liens étroits reliant le théologique au politique. Depuis ''Le Testament de Dieu'', publié en [[1979]], Bernard-Henri Lévy dit avoir puisé les sources de sa philosophie dans les textes de [[Franz Rosenzweig]] et Levinas. Cependant, selon le philosophe [[Yves Michaud (philosophe)|Yves Michaud]], sa pensée est en fait « tout le contraire de l’ouverture à l’infini et à l’autre de Levinas »<ref>[http://traverses.blogs.liberation.fr/yves_michaud/2010/06/bhl-dhl-bhv.html BHL, DHL, BHV, TGV], 22 juin 2010.</ref>.

Sa pensée met l'accent sur l'existence du Mal et la lutte entre le Bien et le Mal<ref>Selon son biographe non-officiel Philippe Cohen, « ''A Gori, BHL ne s'est pas mis à la vodka'' », sur le site [http://www.marianne2.fr/A-Gori,-BHL-ne-s-est-pas-mis-a-la-vodka_a90430.html marianne2.fr], BHL a une « théorie de la guerre éternelle entre le bien et le mal » ; cette thématique est en effet récurrente dans ses travaux consacrés aux situations de guerre ou de conflit, tels que ''Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l'Histoire'' (2001), ''Bosna !'' (2001), ou encore ''Qui a tué Daniel Pearl ?'' (2003)</ref>, mais aussi, plus pragmatiquement, sur le combat contre le fanatisme et le totalitarisme, qui s'inscrit dans le cadre de la lutte générale contre le Mal.

=== Un regard critique sur la condition des intellectuels ===
Bernard-Henri Lévy s'intéresse au début des [[années 1980]] à la condition des [[intellectuel]]s, en particulier des intellectuels [[France|français]], dans son ouvrage ''Éloge des Intellectuels''. Il constate avec crainte (et un petit peu de [[Nostalgie (sentiment)|nostalgie]]) le risque d'un recul de la [[culture]] intellectuelle de haut niveau, face aux genres mineurs, importants mais d'une importance sociale moins cruciale que les travaux des philosophes. Selon lui, les philosophes sont en partie responsables de ce déclin. Il observe avec inquiétude les progrès des « nouvelles stars » de la musique, du sport, du monde de l'entreprise.

=== Le « monde vrai », terrain d'étude pour la philosophie ===
Pour Bernard-Henri Lévy, la mission du philosophe est d’intervenir dans les débats contemporains. Le modèle dont il se réclame est celui de [[Jean-Paul Sartre|Sartre]] : le philosophe investi dans les événements et les luttes de son temps, pour qui le monde est aussi bien un terrain d'étude que d'intervention pour la philosophie. Il ne pense pas que le rôle de la philosophie soit de donner un sens au monde. Il veut faire de la philosophie « un instrument de la lucidité »<ref name="récidives"/>. Il constate que les questions existentielles, telles la vie, la mort, la souffrance, sont insolubles. Il en résulte selon lui que la fonction de la philosophie est d’explorer et non de résoudre ces grands problèmes humains.

== Critiques ==
{{délister}}
=== Critiques d'ordre général ===
* BHL est présenté par certains journalistes comme un [[imposteur]] [[intellectuel]]<ref>[http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL Le Monde Diplomatique]</ref>. Ses détracteurs estiment que sa réussite ne serait due qu'à un réseau de connaissances bien organisé<ref>[http://lmsi.net/spip.php?article541 LMSI]</ref>.

* [[Pascal Boniface]] est critique vis-à-vis de BHL. Dans un article intitulé « BHL n'est pas seulement ridicule, il est aussi dangereux », il écrit : « Il est de bon ton, dans de nombreux milieux, de se gausser de Bernard-Henri Lévy et d’affecter à son égard, une indifférence ironique. L’[[Jean-Baptiste Botul|affaire Botul]] – dont BHL a le culot de s’estimer victime – n’est ni sa première, ni sa dernière escroquerie intellectuelle. La carrière de BHL est faite d’affabulations et de ratés monumentaux, qu’il veuille créer un journal, faire un film, écrire une pièce de théâtre ou un livre. Il y a un écart grandissant entre l’écho médiatique qui lui est donné et la désaffection du public, qui n’est pas dupe. »<ref>[http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Pascal_Boniface.150410.htm Pascal Boniface, ''BHL n'est pas seulement ridicule, il est aussi dangereux'', 15/04/2009]</ref> Dans l'ouvrage ''Les Intellectuels faussaires'' (éditions JC Gawsewitch, mai 2011) : « En tête de liste, il y a l’influent Bernard-Henri Lévy, alias BHL le « seigneur et maître des faussaires », dont le « moralisme se mue en Maccarthysme », redoutable dans l’art d’exercer le « terrorisme intellectuel », alors même que ses fiascos retentissants disqualifieraient sur-le-champ bien moins omnipotent que lui. »<ref>[http://oumma.com/Les-intellectuels-faussaires-la Oumma.com]</ref>
* Après avoir violemment critiqué la Fédération de Russie et ses dirigeants dans une tribune du Point.fr<ref>[http://www.lepoint.fr/editos-du-point/bernard-henri-levy/que-veut-la-russie-29-08-2013-1718897_69.php Que veut la Russie ?] - Le Point.fr - 29/08/2013</ref>, le site d'information franco-russe, [[ProRussia]] le dépeint comme un'' "vampire des carpettes"'', une' "''imposture mortifère"'' dans un reportage qui revient sur toutes les polémiques qui entoure la vie de BHL<ref>[[BHL : histoire d'un vampire des carpettes qui aimerait bien que le sang coule en Syrie]]. Journal télévisé de ProRussia.tv du 2 septembre 2013.</ref>.

=== Critiques de l'œuvre ===
* À l'occasion de la sortie de la ''Barbarie à visage humain'', le philosophe [[Gilles Deleuze]] portait un jugement négatif sur l'œuvre du jeune écrivain, qui se serait livré à des rapprochements hâtifs, parfois « ignobles »<ref name=Deleuze>[[Gilles Deleuze]], [http://multitudes.samizdat.net/spip.php?article1199 À propos des nouveaux philosophes et d’un problème plus général], publié comme Supplément au {{numéro|24}}, mai 1977, de la revue bimestrielle ''Minuit'', et distribué gratuitement. Mis en ligne en 2004 par ''[[Multitudes]]''.</ref>. Plus généralement, à propos des [[nouvelle philosophie|nouveaux philosophes]], Deleuze écrit : « je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D’abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l’ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d’importance, plus le sujet d’énonciation se donne de l’importance par rapport aux énoncés vides »<ref name=Deleuze/>.

* La prise de liberté avec la vérité et les faits inspire un reproche fait par exemple par l’historien [[Pierre Vidal-Naquet]]<ref>La critique du ''Testament de Dieu'' par Pierre Vidal Naquet http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49</ref> et par le philosophe [[Cornelius Castoriadis]] à propos de son livre ''Le Testament de Dieu'', [[1978]]. Dans un article du ''Nouvel observateur'' daté du 9 juillet 1979, Cornelius Castoriadis admettant sa perplexité devant le « phénomène BHL », écrivait : « Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un « auteur » peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la « critique » le porter aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ? » Castoriadis ajoutait néanmoins : « Que cette camelote doive passer de mode, c’est certain : elle est, comme tous les produits contemporains, à obsolescence incorporée. »<!--1978-->

* Le sociologue et philosophe [[Raymond Aron]] a consacré un article particulièrement critique à ''L'idéologie française'', article dont il fait état dans ses Mémoires (1983). Aron montre que Lévy se livre à une lecture unilatérale de l'histoire de France. Évoquant des questions qui exigent rigueur et subtilité (s'agissant de l'antisémitisme en France), Lévy se livre à des généralisations auxquelles manquent l'équilibre et un sens du jugement politique. <!--1981-->

* Le sinologue [[Simon Leys]] a critiqué l'ouvrage de Bernard-Henri Lévy ''Impressions d'Asie'' en reprochant au texte de n'être qu'un commentaire, constitué de platitudes, des photographies de l'ouvrage, dues à Guy Bouchet, et qui en sont le seul intérêt<ref>Simon Leys, « Une excursion en haute platitude », ''Lire'', {{numéro|125}}, février 1986, repris dans ''[[Essais sur la Chine]]''.</ref>.

* Le philosophe [[Jacques Bouveresse]] critique des approximations d'une certaine « philosophie française », qui reposerait plus sur des rapprochements hasardeux que sur des raisonnements construits<ref>[[Jacques Bouveresse]], ''Prodiges et vertiges de l’analogie'', Raisons d’agir, 1999, p. 31</ref>.<!--1999-->

* Selon les auteurs d'une enquête sur BHL, [[Nicolas Beau]] et [[Olivier Toscer]], l'épouse de [[Daniel Pearl]] reprocherait à BHL à propos de son « romanquête » ''Qui a tué Daniel Pearl ?'' un « viol littéraire »<ref>« Une imposture française », page ?</ref>. {{Mme}} Pearl a déclaré au sujet de Bernard-Henri Lévy qu'il est un homme dont « l'ego détruit l'intelligence »<ref>« Une imposture française », par [[Nicolas Beau]] et Olivier Toscer, éditions des Arènes, 2006. [http://vivelefeu.20minutes-blogs.fr/archive/2007/05/31/bhl-rit-de-se-voir-si-beau-en-ce-miroir.html Relevé par le journaliste Sébastien Fontenelle] ou par le [http://www.lire.fr/critique.asp/idC=49828/idR=213/idG=8 critique de Lire.fr]</ref>.<!--2003-->

* Le spécialiste du [[sous-continent indien]], journaliste au ''[[The Guardian|Guardian]]'' et historien [[William Dalrymple]] a publié dans ''[[New York Review of Books]]'' puis dans ''[[Le Monde diplomatique]]'' une critique sévère du « romanquête » de BHL sur l'assassinat de Daniel Pearl<ref>[http://www.monde-diplomatique.fr/2003/12/DALRYMPLE/10866 La critique de William Dalrymple sur le livre ''Qui a tué Daniel Pearl ?''] dans la ''New York Review of book'', décembre 2003. {{citation|Le principal problème que pose Qui a tué Daniel Pearl ? est l’amateurisme du travail de recherche effectué par son auteur. [...] BHL a visé beaucoup trop haut, eu égard à ses compétences}}</ref>. Il y accuse notamment Bernard-Henri Lévy de confondre certaines villes, ainsi que de donner une image détestable de l'islam. Celui-ci a obtenu un droit de réponse, où il répond aux critiques de son contradicteur<ref>[http://www.monde-diplomatique.fr/2004/02/LEVY/11017 La réponse de Bernard-Henri Lévy à William Dalrymple]</ref> ; il souligne notamment avoir donné un point de vue plutôt élogieux sur l'islam dans le dernier chapitre de son ouvrage. Ce droit de réponse a, à son tour, suscité une réponse de Dalrymple, toujours dans ''Le Monde diplomatique''<ref>[http://www.monde-diplomatique.fr/2004/02/DALRYMPLE/11018 La réponse de William Dalrymple à Bernard-Henri Lévy]</ref>. <!--A ajouter au-dessus<ref>[[Serge Halimi]] : [http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2003-12-11-BHL-Romanquete-ou-mauvaise-enquete BHL : Romanquête ou mauvaise enquête ?] - [http://www.monde-diplomatique.fr/2003/12/HALIMI/10870 Cela dure depuis vingt-cinq ans, par Serge Halimi ''(Le Monde diplomatique)'']</ref>.--><!--2003-->

* Son livre ''American Vertigo'', sous-titré ''Voyage dans les pas de [[Alexis de Tocqueville|Tocqueville]]'', reçut un accueil partagé<ref>Voir à ce sujet l'affirmation de [http://www.critikat.com/American-Vertigo.html critikat] : ''En France comme outre-Atlantique, l’ouvrage, à quelques exceptions près, est accueilli par une douche froide.''</ref> dans les médias français<ref>Lire les [http://www.evene.fr/livres/livre/bernard-henri-levy-american-vertigo-18816.php?critiques critiques] recueillies par [[Evene]]</ref> et fut largement moqué par la presse américaine<ref>[http://bellaciao.org/fr/spip.php?article24014 Revue de presse] traduite : <br />[http://www.nytimes.com/2006/01/29/books/review/29keillor.html NY Times] 29/01/2006, ''« Bernard-Henri Lévy […] rambled around this country […] and now has worked up his notes into a sort of book »'' - <br />New York Times : « Il y a de nombreux moments, voyageant en voiture avec lui, où vous avez envie de lui dire de la fermer cinq minutes et de mieux regarder le paysage. » Cité par [http://www.lelibraire.com/din/tit.php?Id=52575 Le Matricule des Anges Numéro 072] - <br />The Economist : « Monsieur Lévy (…) passe beaucoup trop de temps à nous dire des choses que nous savons déjà. » Cité par [http://www.lelibraire.com/din/tit.php?Id=52575 Le Matricule des Anges Numéro 072] - <br />Los Angeles Times : « Mis à part le fait qu'Alexis de Tocqueville et Bernard-Henri Lévy sont tous les deux français, ils n'ont rien en commun. » Cité par [http://www.lelibraire.com/din/tit.php?Id=52575 Le Matricule des Anges Numéro 072]</ref>, des libraires français<ref>[http://www.lelibraire.com/din/tit.php?Id=52575 Critique du Matricule des Anges Numéro 072] - avril 2006 sur http://LeLibraire.com</ref>, [[Le Monde]]<ref>[[Sylvie Kauffmann]] : ''BHL met le doigt sur de vraies questions, mais passe son chemin avant d'avoir trouvé la réponse.''[http://www.evene.fr/livres/livre/bernard-henri-levy-american-vertigo-18816.php?critiques American Vertigo - Les critiques et avis des lecteurs - Livre - EVENE]</ref> et [[Le Monde diplomatique]]<ref>[http://www.monde-diplomatique.fr/2006/03/MORGAN/13270 ''Le récit touristique d’un voyageur poli''] par Glyn Morgan - avril 2006</ref>. Un éditorialiste de [[The Economist]] parle même « du pire livre jamais écrit sur les États-Unis »<ref>[http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/05/20/affaire-dsk-bernard-henri-levy-defend-sa-classe-sociale_1524692_1522571.html Affaire DSK : Bernard-Henri Lévy étrillé par la presse américaine] sur lemonde.fr du 20 mai 2011.</ref>. À la suite de cet ouvrage un procès fictif lui fut intenté dans un théâtre parisien avec la participation de [[Daniel Mermet]]<ref>[http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=952 procès organisé au théâtre Dejazet] à Paris, diffusé sur France Inter par [[Daniel Mermet]] [http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=953 Suite du procès]</ref>.<!--2006-->

* En {{date||février|2010}}, à la sortie de son ouvrage ''De la guerre en philosophie'', la référence à un philosophe fictif, [[Jean-Baptiste Botul]] (inventé par le journaliste du ''[[Canard enchaîné]]'' [[Frédéric Pagès]]), pour appuyer ses critiques sur [[Emmanuel Kant]] provoque une vague de commentaires consternés et ironiques dans la presse, à la suite d'un article de la journaliste [[Aude Lancelin]] paru sur le site littéraire du ''[[Nouvel Observateur]]''<ref>http://bibliobs.nouvelobs.com/20100208/17560/bhl-en-flagrant-delire-laffaire-botul</ref>. Frédéric Pagès commente : « ''La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant'' raconte l'histoire farfelue d'une communauté d'Allemands de Königsberg (devenu Kaliningrad) ayant fui au Paraguay pour constituer une colonie strictement régie par la philosophie kantienne. Cela aurait dû l'alerter. Cela pose une question sur sa façon de travailler. » Bernard-Henri Levy reconnaît l'erreur et écrit « Chapeau pour ce Kant inventé mais plus vrai que nature et dont le portrait, qu’il soit donc signé Botul, Pagès ou Tartempion, me semble toujours aussi raccord avec mon idée d’un Kant […] tourmenté par des démons moins conceptuels qu'il y paraît. »<ref>http://www.rue89.com/2010/02/08/bhl-piege-les-amis-de-botul-consternes-et-allegres-137436</ref>{{,}}<ref>http://laregledujeu.org/2010/02/08/876/vive-jean-baptiste-botul-bhl/</ref> Cet ouvrage a reçu le 30 juin 2010 le [[Prix Botul]], Bernard-Henri Lévy ayant (bien qu'absent ce jour-là) accepté de faire partie du jury, condition nécessaire pour le recevoir.

=== Critiques de l'engagement politique ===
* En 1977, Lévy déclare à propos d'une éventuelle arrivée des communistes au pouvoir en France : « […] je serais le premier écrivain français, à faire à mon gouvernement cet affront qui n'a jamais été fait depuis qu'il y a de la littérature en France, qui est de changer de nationalité […] »<ref>[http://www.dailymotion.com/user/xaviercyril/video/x9eg4v_bhl-un-homme-engage_webcam BHL, un homme engagé],''Dailymotion'', BHL, un homme engagé.</ref>.

* Il écrit à propos de l'argent : « […] la vertu qu’il a de substituer le commerce à la guerre, la frontière ouverte aux univers fermés ; le temps de la négociation, de la transaction, du compromis, qui succède, grâce à lui, à celui de l’impatience, de la violence, du troc, de la rapine, du tout ou rien, du fanatisme. » Cette phrase peut sembler en contradiction avec celle<ref>[http://miroirs.ironie.org/socialisme/www.psinfo.net/entretiens/mitterrand/epinay.html le discours de François Mitterrand]</ref>, tenue au [[Congrès d'Épinay]] du 13 juin 1971, qui dénonçait : « toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes ».

* En 1985, Bernard-Henri Lévy, Revel et [[André Glucksmann|Glucksmann]] signent une pétition pour encourager Ronald Reagan à continuer à soutenir les [[Contras]] au Nicaragua. Ceux-ci s'illustreront dans des crimes de guerre et ceci débouchera sur un scandale majeur de l'ère Reagan : l'[[affaire Iran-Contra]]<ref>Nicolas Beau, Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{p.}}143.</ref>{{,}}<ref>Kristin Ross, Anne-Laure Vignaux, ''mai 68 et ses vies ultérieures'', 2005, {{p.}}175.</ref>.

* Selon [[Serge Halimi]], BHL représenterait une certaine forme d'oligarchie au sein du Parti socialiste<ref name="monde-diplomatique.fr">[http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/HALIMI/15294 L’oligarchie, le Parti socialiste et Bernard-Henri Lévy], Serge Halimi, ''[[Le Monde diplomatique]]'', novembre 2007</ref>.<!--2007-->

* Appuyé par une citation de [[Manuel Valls]] au sujet d'un ouvrage de Bernard-Henri Lévy censé évoquer la réforme du parti socialiste, le rédacteur en chef du [[Le Monde diplomatique|''Monde diplomatique'']], Serge Halimi, l'accuse également de n'avoir aucun attrait pour l'aspect social du [[socialisme]]<ref name="monde-diplomatique.fr"/>, pourtant corollaire du mouvement, et de préférer [[Mai 68]] au [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Il avoue lui-même que : « Oui, c’est vrai, je me suis plus intéressé à la misère bosniaque qu’à la misère au coin de la rue. Je suis un peu sourd à la question sociale. Que voulez-vous, on écrit avec son intelligence et son inconscient. »<ref>[http://www.liberation.fr/transversales/portraits/283136.FR.php Le roi de l’arène]</ref>

=== Critiques de la relation aux médias ===
* En particulier le sociologue [[Pierre Bourdieu]] lui a reproché de côtoyer [[Jean-Luc Lagardère]], homme influent du monde des médias et de l’industrie de l’armement<ref>Nicolas Beau et Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{pp.}}59, 69.</ref>.
* Dans un article pro-géorgien consacré au [[Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud|Conflit russo-géorgien de 2008]] publié par le ''[[Corriere della Sera]]'', ''[[El Mundo]]'', ''[[l'Expressen]]'', ''[[The Huffington Post]]'' et la ''[[Frankfurter Allgemeine Zeitung]]'', Lévy prétendait notamment qu'il s'était rendu à [[Gori (Géorgie)|Gori]], entre autres allégations démenties par la suite par ''[[Rue89]]''<ref>[http://rue89.com/2008/08/22/bhl-na-pas-vu-toutes-ses-choses-vues-en-georgie BHL n'a pas vu toutes ses « choses vues » en Géorgie], ''[[Rue89]]'', 22 août 2008</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/08/30/gori-brule-t-il-par-veronique-maurus_1089643_0.html Gori brûle-t-il?], réponse du médiateur du ''Monde'' à ''Rue89'', 30 août 2008</ref>.<!--2008-->

* En {{date||décembre|2010}}, Bernard-Henri Lévy écrit dans ''[[Le Point]]'' : {{citation bloc|Il faut le dire et le redire : présenter comme un « arc républicain », ou comme une alliance entre « républicains des deux rives », ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du [[Monde diplo]], [[Bernard Cassen]], est un crachat au visage d'une République qui, à [[Bataille du Monte Cassino|Monte Cassino]], puis dans les combats pour la libération de Marseille, puis dans la [[poche de Colmar]], en Alsace, face à la [[2e division SS Das Reich|division Das Reich]], n'a pas eu de plus vaillants défenseurs que les pères et grands-pères de ces hommes et femmes que l'on voudrait, aujourd'hui, clouer au pilori<ref>{{Lien web|url=http://www.lepoint.fr/editos-du-point/bernard-henri-levy/l-honneur-des-musulmans-23-12-2010-1278475_69.php|titre=L'Honneur des musulmans (version modifiée)|éditeur=Le Point|date=23 décembre 2010|consulté le=29 décembre 2010}}</ref>.}}
Bernard-Henri Lévy ayant en l'occurrence confondu [[Bernard Cassen]] avec [[Pierre Cassen]], l'ancien directeur général du ''Diplo'' dès lors incriminé à tort réplique par une lettre au directeur du [[Le Monde|''Monde'']] : {{citation bloc|On aurait cependant attendu de M. Lévy, qui a très souvent signé dans le quotidien, qu'il respecte les normes minimales de la profession, et tout particulièrement celles inscrites dans la « Charte d'éthique et de déontologie du groupe Le Monde ». Celle-ci stipule notamment que « Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêts »<ref>{{Lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/culture/20101225.OBS5290/bernard-henri-levy-auteur-d-une-nouvelle-boulette.html|titre=Bernard-Henri Lévy, auteur... d'une nouvelle boulette|éditeur=Le Nouvel Observateur|date=25 décembre 2010|consulté le=29 décembre 2010}}</ref>}}
* En juillet 2010, il confond dans un de ses blocs-notes du ''Point'' l'animateur [[Frédéric Taddéi]] et le footballeur [[Rodrigo Taddei]] de l'AS Roma<ref>{{Lien web|url=http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/bhl-attaque-frederic-taddei-et-le-78393|titre=BHL attaque Frédéric Taddeï et le confond avec un joueur de l’AS Roma !|éditeur=AgoraVox|date=13 juillet 2010|consulté le=9 mars 2012}}</ref>.
* Toujours en 2010, il fustige le même [[Frédéric Taddéi]] dans un ''Bloc-Notes'' du ''[[Le Point|Point]]'' pour avoir invité l'humoriste [[Antisionisme|anti-sioniste]] [[Dieudonné]], article auquel Taddéi répliqua dans un droit de réponse<ref name="Taddéi2010">{{article|langue=fr|prénom1=Judith |nom1=Perrignon|titre=Frédéric Taddeï, l'homme sans convictions|périodique=[[Le Monde]]|volume=|numéro=|année=2013|pages=|issn=|url=http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/11/08/frederic-taddei-l-homme-sans-convictions_3509637_3236.html}}</ref>.
* BHL est aussi régulièrement accusé de se mettre personnellement en avant dans ses reportages, ce qui a été particulièrement relevé dans son dernier film ''[[Le Serment de Tobrouk]]''<ref>''On n'est pas couché'', France2, 3 juin 2012, interview de Bernard-Henri Lévy par Laurent Ruquier.</ref>.

=== Critiques du personnage ===
* Bernard-Henri Lévy a été, plus que n'importe quelle autre personnalité publique, victime d'[[entartage]]s en [[Belgique]] et en [[France]] (on compte sept attentats pâtissiers entre 1985 et 2006)<ref>[http://www.gloupgloup.be/gloup.php?page=qui Site officiel de l'Internationale Pâtissière]</ref>. Lors du premier en [[1985]], il renversa son agresseur, [[Noël Godin]], pour lui intimer ensuite alors que celui-ci était maintenu au sol par plusieurs hommes : « ''Lève-toi ! Lève-toi vite, ou je t'écrase la gueule à coups de talon !'' »<ref>[http://www.dailymotion.com/video/x15r6o_bhl-entarte-par-le-gloupier_events Vidéo sur dailymotion]</ref>. Cette réaction, filmée, a été largement diffusée et moquée, notamment par [[Coluche]] et [[Pierre Desproges]], pour qui elle révèle « la vraie nature des cuistres » ; elle lui a également valu une chanson de [[Renaud]], ''[[L'entarté]]''.<!--1985-->

=== Bernard-Henri Lévy et la françafrique ===
{{article détaillé|Françafrique}}
==== Becob ====

De 1995 à 1997, BHL prend les rênes de la Becob, société d'importation de bois précieux africain<ref>Nicolas Beau, Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{p.}}59.</ref>, l’affaire familiale qu’il codirigeait de fait depuis plusieurs années et dont [[Guy Carlier]] était le directeur financier de la fin des années 1970 jusqu'à 1982<ref>Nicolas Beau, Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{p.}}69.</ref>. La Becob opérait en [[Côte d'Ivoire]], au [[Gabon]], au [[Cameroun]]<ref>Nicolas Beau, Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{pp.}}62,66.</ref>. En mars 1998, le magazine ''Entrevue'' décide d’envoyer une équipe enquêter sur la Becob, mais leur reportage ne sera jamais publié, BHL étant intervenu directement auprès d’[[Arnaud Lagardère]], propriétaire du journal, pour faire passer le reportage à la trappe.

Dans un de ses spectacles en 2005, [[Dieudonné]] attaque Bernard-Henri Lévy : « Ses milliards, il les a gagnés dans le commerce du bois précieux africain. Sur place, les gens n'ont plus de bois, ni de milliards. Il leur a tout volé<ref>''Actualité juive'', 10 janvier 2005</ref> ! ». Bernard-Henri Lévy répond en dénonçant l'[[antisémitisme]] de Dieudonné<ref>[http://www.grioo.com/info4002.html Le point du 03/02/05, n°1690 Dieudonné, fils de Le Pen]</ref> et Dieudonné réagit par une nouvelle provocation<ref>[http://www.liberation.fr/societe/0101642209-faut-il-interdire-le-nouveau-spectacle-de-dieudonne « Faut-il interdire le nouveau spectacle de Dieudonné ? »], ''Libération'', 18 juin 2010</ref>.

En 1997, la Becob est vendue au groupe Pinault. Le montant de la transaction n'est pas connu. La Becob était, à l'époque, valorisée 120 millions d'euros.

==== Désinformation en Algérie ====
Pendant l'automne 1997, sous l'impulsion du général [[Liamine Zéroual]], le régime militaire algérien souhaite redorer son image de marque à la suite d'une série de massacres. [[Jack Lang]] et le ministre des affaires étrangères françaises [[Hubert Védrine]] soutiennent alors le régime algérien. Hubert Védrine contacte Bernard-Henri Lévy qu'il connaît bien, et le recommande en Algérie pour en donner une meilleure image<ref>Nicolas Beau et Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{p.}}158.</ref> sous l'égide du journal ''[[Le Monde]]'' dirigé par ses « amis fidèles » [[Jean-Marie Colombani]], qui s'est distingué pour avoir fait publier des articles de désinformation sur le [[génocide au Rwanda]]<ref>Jean-Paul Gouteux, ''Le Monde, un contre-pouvoir ? Désinformation et manipulation sur le génocide rwandais'', L'esprit frappeur, 1999, {{p.}}53.</ref>, et par le directeur de rédaction [[Edwy Plenel]]<ref>Nicolas Beau et Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{p.}}157.</ref>.

En [[1998]], il publie en janvier dans le journal ''Le Monde'' deux témoignages de voyage sur la guerre civile et le terrorisme qui ravagent l'[[Algérie]]<ref>Journal « Le Monde », numéro 16469 paru le 08/01/1998, « Algérie, Bernard-Henri Lévy témoigne » : « Le jasmin et le sang ».</ref>{{,}}<ref>Journal « Le Monde », numéro 16470 paru le 09/01/1998, « Le récit de Bernard-Henri Lévy sur les massacres en Algérie » : « La loi des massacres » « Ils préfèrent passer pour des assassins que pour des incompétents ».</ref>. Ces deux textes dénoncent et accusent l'islamisme radical et ses militants d'être responsables des massacres perpétrés, mais passent complètement sous silence les exactions commises par le régime algérien<ref>Nicolas Beau et Olivier Toscer, ''Une imposture française'', Les Arènes, 2006, {{p.}}159.</ref>. Ils déclenchent de vives polémiques tant en France qu'en Algérie en particulier de la part de [[François Gèze]] et [[Pierre Vidal-Naquet]]<ref>[http://www.algeria-watch.org/farticle/tribune/BHLALG2B.htm Journal ''Le Monde'', paru le 05/03/1998, ''L'Algérie de Bernard-Henri Lévy''].</ref>.

==== Critiques du discours de Nicolas Sarkozy à l'université de Dakar ====
En {{date||octobre|2007}}, à l'occasion de la sortie de son livre sur le Parti socialiste ''Ce grand cadavre à la renverse'', Bernard-Henri Levy a attaqué vivement [[Nicolas Sarkozy]] en fustigeant son « ''Discours de Dakar'' » et son rédacteur, le conseiller du président de la République, [[Henri Guaino]] : « L'homme africain, disait le texte, n'est pas assez entré dans l'Histoire. Jamais il ne s'élance vers l'avenir. Dans cet univers où la nature commande tout, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès. » Il dira : « C'est un discours raciste ». « BHL est un petit con prétentieux », lui répliquera le conseiller<ref>http://www.rue89.com/2007/10/09/pour-guaino-bhl-est-un-petit-con-pretentieux</ref>.<!--Ce discours a pourtant obtenu une réaction positive de la part du Président Sud Africain [[Thabo Mbeki]]. Quant à [[Jacques Julliard]], éditorialiste du [[Nouvel Observateur]], il a affirmé : « J'ai lu le discours de Dakar. C'est un discours profondément anticolonialiste. Ce n'est pas un discours raciste. Je dois cet hommage à la vérité. » (''Le Monde'' 23 octobre 2007). Cependant, une lettre ouverte écrite par plusieurs intellectuels africains dénonce l'aspect paternaliste et raciste du discours du président<ref>[http://www.liberation.fr/rebonds/271587.FR.php Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy]</ref>. Les avis sont donc plus que mitigés à propos de ce discours.-->

=== Ouvrages critiques ===
Quelques ouvrages d'analyse critique sont consacrés entièrement à Bernard-Henri Lévy :

* Le livre ''Le B.A. BA du BHL, Enquête sur le plus grand intellectuel français'', de la journaliste [[Jade Lindgaard]] et du producteur [[Xavier de La Porte]] a soutenu l'idée d'une supposée « mythomanie » de Lévy affirmant que contrairement à ses assertions répétées, il n'avait par exemple fait que croiser le commandant Massoud.
* ''Une imposture française'', ouvrage des journalistes Nicolas Beau et Olivier Toscer consacré à Bernard-Henri Lévy, sorti en librairie le {{date|23|février|2006}}.
* ''Un nouveau théologien'' de Daniel Bensaïd, éditions Ligne, 2008.

==== Interprétation des controverses et des ouvrages critiques ====
Au sujet de ces livres, [[Josyane Savigneau]], dans [[Le Monde#Suppléments et sélections d'articles|Le Monde des livres]] du {{1er}} juillet 2005, journal auquel collabore BHL, signe un article à propos du livre de Philippe Boggio, ''Bernard-Henri Lévy, une vie''<ref name=boggio >[http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-editeurs.php3?id_editeur=167 La Table ronde])</ref>, où elle remarque une « étrange frénésie » qui aurait pris plusieurs journalistes de vouloir s’en prendre à Bernard-Henri Lévy :

{{citation bloc|En 2004, l’édition française a été saisie d’une étrange frénésie à propos de Bernard-Henri Lévy. On annonçait cinq livres sur cet intellectuel « à abattre », comme le titrait un journal}}
<!--:Josyane Savigneau précise encore ceci :
:« Boggio avait d’emblée annoncé son intention de faire « une vraie biographie, à charge et à décharge » et non « un essai approximatif ». Ce n’est guère dans l’air du temps. Aussi son travail, sérieux […], a-t-il moins excité les médias que les deux essais précédents ».
:« Boggio avait d’emblée annoncé son intention de faire « une vraie biographie, à charge et à décharge » et non « un essai approximatif ». Ce n’est guère dans l’air du temps. Aussi son travail, sérieux […], a-t-il moins excité les médias que les deux essais précédents ».


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:« Il [Boggio]rappelle les critiques, les stupides comme les prestigieuses, celles de Deleuze, de Vidal-Naquet et d’autres. Mais aussi les soutiens, dont celui de [[Roland Barthes|Barthes]]. »-->
:« Il [Boggio]rappelle les critiques, les stupides comme les prestigieuses, celles de Deleuze, de Vidal-Naquet et d’autres. Mais aussi les soutiens, dont celui de [[Roland Barthes|Barthes]]. »-->

== Condamnations judiciaires ==
En avril 2013, il est condamné pour avoir diffamé le [[Bloc identitaire]] dans un article paru dans ''[[Le Point]]''. Dans ses propos, il traçait un lien direct entre ce mouvement politique et [[Unité radicale]], groupe dont [[Maxime Brunerie]], condamné à 10 ans de prison pour tentative d'assassinat sur [[Jacques Chirac]] en 2002, était proche. Le tribunal a estimé que ces « raccourcis et amalgames » avaient un « indubitable caractère diffamatoire »<ref>[http://www.jeanmarcmorandini.com/article-303570-justice-bernard-henri-levy-condamne-pour-avoir-diffame-le-bloc-identitaire-dans-un-article-du-point.html Justice: Bernard-Henri Lévy condamné pour avoir diffamé le Bloc identitaire dans un article du Point], ''Jeanmarcmorandini.com'', 24 avril 2013</ref>.

Pour ce même article, la {{17e}} [[Tribunal correctionnel (France)|chambre correctionnelle]] de Paris dans un arrêt du 23 avril 2013, a reconnu Bernard-Henri Lévy « complice du délit de diffamation publique envers un particulier ». Elle a estimé que [[Franz-Olivier Giesbert]], qui avait publié le texte diffamatoire, s’était rendu, en qualité de directeur de la publication, « coupable » du même délit de [[Diffamation en droit français|diffamation publique]]. Les deux prévenus, reconnus « auteur et complice du délit de diffamation publique envers un particulier », sont condamnés chacun à une amende de 1 000 euros « qui, pour Bernard-Henri Lévy — dont le casier judiciaire ne porte trace d’aucune condamnation, à la différence de Franz-Olivier Giesbert — sera assortie du sursis »<ref>[http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-04-26-BHL.html Même la justice française condamne BHL...], 26 avril 2013, "http://www.monde-diplomatique.fr"</ref>.
Dans son « bloc-notes de Bernard Henri-Lévy » publié par ''Le Point'' le 23 décembre 2010, Bernard-Henri Lévy avait écrit : « Viennent de se produire deux événements [...] considérables. [...] Le second fut ces Assises internationales sur l’islamisation de l’Europe organisées, [...], par le groupuscule néonazi qui s’était rendu célèbre, le 14 juillet 2002, en tentant d’assassiner Jacques Chirac et qui s’est allié, pour l’occasion, à un quarteron d’anciens [[trotskiste]]s rassemblés sous la bannière du site Internet [[Riposte laïque]]. Il faut le dire et le redire : [...] présenter comme un “arc républicain”, ou comme une alliance entre “républicains des deux rives”, ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du [[Le Monde diplomatique|Monde diplo]], [[Bernard Cassen]], est un crachat au visage [de la] République. ».
Bernard-Henri Lévy avait en effet confondu Bernard Cassen avec [[Pierre Cassen]], fondateur du site Riposte laïque.
BHL plaidant la présence d’une « [[Coquille (typographie)|coquille]] », le tribunal lui répond en lui reprochant un manque de « sérieux » : « Il convient de considérer que l’évocation de Bernard Cassen, ancien journaliste et directeur général du mensuel ''[[Le Monde diplomatique]]'' [...] au lieu et place de Pierre Cassen relève davantage d’une insuffisance de rigueur et d’une carence de fond, que de la simple “coquille” invoquée en défense. » Et la {{17e}} chambre correctionnelle précise : « Pour l’ensemble de ces motifs, le bénéfice de la [[Bonne foi en droit de la presse français|bonne foi]] ne saurait être accordé [à BHL] et, par voie de conséquence, Franz-Olivier Giesbert ne saurait en bénéficier. »
Comme le note le tribunal : « L’alliance explicitement imputée à Bernard Cassen avec un groupe politique présenté comme véhiculant une idéologie gravement attentatoire aux valeurs républicaines et comme ayant tenté d’assassiner le chef de l’État le jour de la fête nationale de 2002, constitue un fait précis, dont la vérité est susceptible d’être prouvée, et qui porte atteinte à son honneur et à sa considération. »

== Ouvrages ==
* ''Bangla Desh, Nationalisme dans la révolution'', [[1973]] (réédité sous le titre ''Les Indes rouges'' [[1985]])
* ''[[La Barbarie à visage humain]]'', Grasset, [[1977]], {{ISBN|2-246-00498-5}}
* ''[[Le Testament de Dieu]]'', [[1979]]
* ''[[L'Idéologie française]]'', [[1981]]
* ''Questions de principe I'', [[1983]]
* ''[[Le Diable en tête]]'', [[1984 en littérature|1984]]
* ''Impressions d'Asie'', [[1985]]
* ''Questions de principe II'', [[1986]]
* ''Éloge des intellectuels'', [[1988]]
* ''[[Les Derniers Jours de Charles Baudelaire]]'', [[1988 en littérature|1988]]
* ''Questions de principe III, la suite dans les idées'', [[1990]]
* ''Frank Stella, les années 80'', [[1990]]
* ''Les Aventures de la liberté, une histoire subjective des intellectuels'', [[1991]]
* ''César, celui qui était trop gai'', [[1991]]
* ''Le Jugement dernier'', [[1992]]
* ''Questions de principe IV, Idées fixes'', [[1992]]
* ''L'Art de Piero della Francesca et de Mondrian'', [[1992]]
* ''Les Hommes et les Femmes'' (avec Françoise Giroud), [[1993]]
* ''La Pureté dangereuse'', [[1994]]
* ''Questions de principe V, Blocs-notes'', [[1995]]
* ''Le Lys et la Cendre'', [[1996]]
* ''Comédie'', [[1997]]
* ''Questions de principe VI'' avec Salman Rushdie [[1998]]
* ''Questions de principe VII'', Mémoire vive, [[2001]]
* ''Le Siècle de Sartre'', [[2000]]
* ''Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire'', [[2002]]
* ''Rapport au Président de la République et au Premier Ministre sur la participation de la France à la reconstruction de l’Afghanistan'', [[2002]]
* ''Qui a tué Daniel Pearl ?'', [[2003]]- Prix Livres et Droits de l'Homme de la Ville de Nancy 2003<ref>{{Lien web
| url = http://www.prix-litteraires.net/prix/51,prix-livres-et-droits-de-l-homme-de-la-ville-de-nancy.html
| titre = Prix Livres et Droits de l'Homme de la Ville de Nancy
| consulté le = 8/6/2010
}}</ref>
* ''Questions de principe VIII, jours de colère'' [[2004]]
* ''Questions de principe IX Récidives'', [[2004]]
* ''American Vertigo'', [[2006]]
* ''Questions de principe X, Ici et ailleurs'', [[2007]]
* ''Ce grand cadavre à la renverse'', [[2007]]
* ''La Mémoire, l'Oubli, Solitude d'Israël'', [[2007]] (Enregistrement du débat public à Jérusalem, avec Benny Lévy et Alain Finkielkraut, sur CD audio)
* ''[[Ennemis publics (essai)|Ennemis publics]]'', [[2008]]. (Correspondance entre [[Michel Houellebecq]] et BHL)
* ''De la guerre en philosophie'', [[2010]] {{isbn|978-2246767213}} Prix Botul 2010
* ''Autour de Camus'', [[2010]] (Table ronde à l'Auditorium du Monde, avec Jean Daniel et Michel Onfray, sur CD audio)
* ''Pièces d’identité'', [[2010]] {{isbn|978-2-246-76791-6}} - Prix Saint-Simon 2010<ref>{{Lien web
| url = http://www.prix-litteraires.net/prix/427,prix-saint-simon.html
| titre = Prix Saint-Simon
| consulté le = 8/6/2010
}}</ref>
* ''La Guerre sans l'aimer'', [[2011]], Éditions Grasset
* ''Les aventures de la vérité. Peinture et philosophie, un récit'', [[2013]], Éditions Grasset

== Filmographie ==
* ''Aurélien'', de [[Michel Favart]], [[1978]], acteur<ref>[http://www.imdb.com/title/tt0357446/fullcredits#cast ''Aurélien'' sur IMDb]</ref>.
* ''[[Partir, revenir]]'', de [[Claude Lelouch]], [[1985]], acteur.
* ''[[Bosna !]]'', [[1994]], coréalisateur.
* ''[[Le Jour et la Nuit]]'', [[1997]], réalisateur, scénariste et coproducteur.
* ''[[Serbie, année zéro]]'', de [[Goran Markovic]], [[2001]], acteur.
* ''[[Ma mère (film, 2004)|Ma mère]]'', de [[Christophe Honoré]], [[2004]], coproducteur.
* ''[[American Vertigo]]'', de [[Michko Netchak]], [[2007]], d'après son œuvre.
* ''Bernard-Henri Lévy, La Déraison Dans L'Histoire'', de Éric Dahan, [[2008]].
* ''[[Le Serment de Tobrouk]]'', de Bernard-Henri Lévy et [[Marc Roussel]], documentaire, [[2012]]<ref>http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=207243.html</ref>.

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| wiktionary = béachélien
| wiktionary titre = Béachélien
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== Bibliographie ==
{{Autorité | type = personne | VIAF = 109032239 | BNF = 11912838f | SUDOC = 034326316 | WORLDCATID = lccn-n-80-51527}}
* [[François Aubral]] et [[Xavier Delcourt]] : ''[[Contre la nouvelle philosophie]]'', [[Paris]], Gallimard, [[1977]].
* [[Guy Hocquenghem]], ''Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary'', préface de Serge Halimi, éd. Agone, 1986<ref>[http://www.atheles.org/agone/contrefeux/lettreouverteaceuxquisontpassesducolmaoaurotary/ Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary] ; le chapitre sur BHL est [http://www.atheles.org/doc/agone/hocquenghem/beachelle.pdf disponible au téléchargement] (pdf)</ref>.
* [[Dominique Lecourt]], ''Les piètres penseurs'', [[Paris]], Flammarion, [[1999]].
* [[Marc Villemain]] : ''Monsieur Lévy'', Plon, 2003.
* Jade Lindgaard et Xavier de la Porte, ''Le B.A. BA du BHL : Enquête sur le plus grand intellectuel français'', [[Paris]], La Découverte, [[2004]].
* ''BHL, Bérénice et Frédéric B.'', [[Éditions Le Bord de l'eau]], 2004<ref>[http://www.editionsbdl.com/bhl.html Fiche sur le site de l'éditeur].</ref>.
* [[Philippe Cohen]], ''BHL, une biographie'', [[Paris]], Fayard, [[2004]].
* Philippe Boggio, ''Bernard-Henri Lévy : une vie'', [[Paris]], la Table ronde, [[2005]].
* [[Nicolas Beau]] et [[Olivier Toscer]], ''Une imposture française'', [[Paris]], [[Les Arènes]], [[2006]].
* [[Bruno Jeanmart]], [[Richard Labévière]], ''Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je'', Le Merle moqueur, [[Le Temps des cerises (éditions)|Le Temps des Cerises]], 2007<ref name="letempsdescerises.net"/>.
* [[Daniel Bensaïd]], ''Un nouveau théologien : Bernard-Henri Lévy'', Nouvelles Éditions Lignes, 2008.
* [[Mona Chollet]], [[Olivier Cyran]], [[Sébastien Fontenelle]], Mathias Reymond, ''Les Éditocrates, ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n'importe quoi'', La Découverte, 2009.
* [[Daniel Salvatore Schiffer]], ''Critique de la déraison pure - La faillite intellectuelle des « nouveaux philosophes » et de leurs épigones'', Bourin Éditeur, 2010.
* [[Pierre Rimbert (journaliste)|Pierre Rimbert]], ''L’Homme qui ne s’est jamais trompé'', dans ''Le Monde diplomatique'', janvier 2010<ref>http://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/RIMBERT/18750</ref>.

=== Liens externes ===
* [http://www.bernard-henri-levy.com Site officiel de Bernard-Henri Lévy]
* {{Imdb name|id=0529717}}
* [http://www.acrimed.org/spip.php?page=recherche&recherche=BHL Articles] de l'association [[Action critique médias|ACRIMED]] consacrés à Bernard-Henri Lévy
* [http://www.la-bas.org/recherche.php3?recherche=bhl Émissions] ''[[Là-bas si j'y suis]]'' consacrées à Bernard-Henri Lévy
* [http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL Dossier] du ''[[Le Monde diplomatique]]'' consacrés à Bernard-Henri Lévy
* [http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL Dossier évolutif] du Monde Diplomatique sur Bernard-Henry Lévy
* [http://www.youtube.com/watch?v=efXNiFPHkfY Portrait vidéo] de Bernard-Henry Lévy

== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}

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Version du 20 février 2014 à 15:29

Bernard-Henri Lévy
Description de l'image Bernard-Henri Lévy-tau-1.jpg.
Naissance (75 ans)
Béni Saf, Algérie française
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement Nouveaux philosophes

Bernard-Henri Lévy, souvent surnommé BHL, est un écrivain français né le à Béni Saf (alors en Algérie française). Personnalité médiatique, son rôle en tant que philosophe est discuté au titre plus général des controverses sur les nouveaux philosophes.

Biographie

Jeunesse

Bernard-Henri Lévy est né le à Béni Saf (Algérie) dans une famille juive. Il est le fils d'André Lévy et de Dina Siboni. Il a un frère Philippe et une sœur, Véronique, convertie au catholicisme en 2013[1].

Après avoir passé plusieurs années au Maroc, alors sous protectorat français, sa famille s'installe à Neuilly-sur-Seine en France en 1954. Après des études au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine puis deux années préparatoires au lycée Louis-le-Grand, il entre en 1968 à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm où il a comme professeurs Jacques Derrida et Louis Althusser. Il publie un premier article dans la revue Les Temps modernes intitulé « Mexique, nationalisation de l'impérialisme » à la suite d'un séjour au Mexique en 1969.

Fortune

Son père fonde en 1946 au Maroc[2], la Becob, une société d’importation de bois exotiques africains et de résineux (de Finlande, d'URSS ou de Roumanie)[3], rachetée par le groupe Pinault-Printemps-Redoute en 1997[4]. Après la vente de l'entreprise, Bernard-Henri Lévy est resté actionnaire et administrateur de plusieurs sociétés. Il est à la tête de la société civile immobilière Finatrois. Ancien actionnaire de la société de production de cinéma Les films du lendemain, il a cédé ses parts dans cette société pour un euro symbolique, au début de l'année 2013, à sa présidente, Kristina Larsen[5]. Il est également au conseil d'administration de la Société d'édition Grasset et Fasquelle. En 1996, le magazine économique Challenges classe la famille Lévy comme 187e plus grosse fortune française avec 455 millions de francs[6].

De 1970 à 1976 : débuts

Élève de l'École normale supérieure de la rue d’Ulm, il est reçu (8e) à l’agrégation de philosophie en 1971[7]. De cette époque, son condisciple Jean-Luc Marion, aujourd'hui académicien français et professeur à Paris IV-Sorbonne et à l’université de Chicago se souvient :

« Bernard a toujours été BHL. Je l'ai vu vraiment pour la première fois quand il a intégré l'École normale supérieure, un an après moi, en 1968. Évidemment, il travaillait beaucoup, avec beaucoup d'efficacité et de talent. Sinon, comment aurait-il intégré dès son premier essai ? Mais il ne travaillait pas d'abord ni surtout pour accomplir ses devoirs vis-à-vis de l'institution universitaire. Il avait son propre programme, depuis le début : publier, faire savoir des choses tragiques et, à l'occasion, se faire connaître. [...] Bernard avait tout pour devenir un professeur d'université. Il ne lui manquait que l'envie. Mais la sienne le portait vers Camus ou Malraux plutôt que vers Merleau-Ponty ou Husserl[8]. »

En septembre de la même année, il écrit dans Combat un long reportage consacré à l'Irlande du Nord ainsi qu'une série d'articles et d'enquêtes sur le monde paysan français dont la thèse rejoint la problématique maoïste et montre comment la lutte des classes s’invite dans les provinces françaises.

Parrainé par Charles Bettelheim, professeur d’économie proche de Louis Althusser, il voyage dans le sous-continent indien, et plus spécialement au Bangladesh durant la guerre de libération contre le Pakistan. À son retour, en , il consigne les analyses de ce voyage qui sera la source de son premier livre, Bangla-Desh, Nationalisme dans la révolution, paru en 1973 dans la collection des Cahiers libres de Maspero et réédité, en 1985, augmenté d’une préface inédite, au Livre de Poche (collection Biblio-Essais), sous le titre « Les Indes rouges ». Ce premier texte inaugure une série de reportages de guerre qui constituent l'une des caractéristiques de son œuvre. De retour en France, il est chargé de cours d’épistémologie à l’université de Strasbourg.

En , il crée la collection « Figures » chez Grasset, inaugurée par Jean-Paul Dollé et Philippe Nemo.

En , il a une fille de sa première union avec le mannequin Isabelle Doutreluigne : Justine Lévy.

En , il lance avec Michel Butel le quotidien L'Imprévu qui ne rencontre pas le succès espéré et cesse sa parution après onze numéros.

Il fait partie jusqu’en 1976 des conseillers de François Mitterrand au sein du « Groupe des Experts » où il siège en compagnie de personnalités politiques comme Michel Rocard, Laurent Fabius ou Édith Cresson. François Mitterrand évoque le jeune Bernard-Henri Lévy en ces termes dans son livre L'Abeille et l'Architecte[9] :

« J’ai connu Bernard-Henri Lévy alors qu’il venait d’entrer à Normale supérieure. Je me flatte d’avoir pressenti en ce jeune homme grave le grand écrivain qu’il sera. Un danger le guette : la mode. Mais la souffrance, amie des forts, le sauvera. Tout l’y prépare. Je ne m’inquiète pas de ce goût de plaire qui l’habite et l’entraîne aujourd’hui hors de son territoire. Quand il s’apercevra qu’il possède en lui-même ce qu’il cherche il reviendra à sa rencontre. Le voudrait-il qu’il n’échapperait pas au feu qui le brûle. Il a déjà dans le regard, ce dandy, de la cendre. Peut-être me trompé-je, peut-être cédera-t-il aux séductions du siècle au-delà du temps qu’il faut leur accorder. J’en serais triste. J’accepte qu’il dépense encore beaucoup d’orgueil avant de l’appeler vanité. J’ai apporté de France avec moi La Barbarie à visage humain que j’annote pour mes chroniques. C’est, à l’image de son auteur, un livre superbe et naïf. Superbe par le verbe, le rythme intérieur, l’amère certitude qu’il n’est qu’incertitude. Naïf par l’objet de sa quête, qui le fuit dès qu’il en approche. […] Bernard-Henri Lévy, caressé, adulé, propulsé, trituré par les média, adieu sourire de connivence, geste ailé d’une main amie, adieu langage à demi-mot ? Non, au revoir. »

Les nouveaux philosophes

Le 30 juin 1975, dans Le Nouvel Observateur, Bernard-Henri Lévy salue la parution aux éditions du Seuil de La Cuisinière et le mangeur d'hommes, un ouvrage d'André Glucksmann, où il établit un parallèle entre le nazisme et le stalinisme, en attribuant à Marx la responsabilité du goulag.

Issu de la mouvance maoïste et rompant avec elle, Glucksmann appelle à entreprendre une critique de fond du marxisme, à partir d’une réflexion sur le totalitarisme, alors qu’Alain Badiou, issu de la même mouvance, postule que remettre en cause les principes du marxisme, c’est « jeter le bébé avec l’eau du bain » et que « la démocratie n’est rien d’autre qu’un outil de propagande du capitalisme. »[10]

Glucksmann rejoint Lévy chez Grasset, où se forme un courant philosophique représenté par des auteurs très différents les uns des autres – Christian Jambet, Guy Lardreau, Maurice Clavel, etc., – mais qui ne se reconnaissent tous à leur opposition au schéma totalitaire, jusqu’au cœur de la philosophie quand elle prétend détenir le pouvoir de changer radicalement le monde, et à la nécessité d’envisager une nouvelle perspective de la pensée.[réf. souhaitée][11]

Mais l'émergence du nouveau en philosophie pose nécessairement un problème dont Michel Foucault, alors, définit les enjeux :

« L’épreuve décisive pour les philosophies de l’Antiquité, c’était leur capacité à produire des sages ; au Moyen Âge, à rationaliser le dogme ; à l’âge classique, à fonder la science ; à l’époque moderne, c’est leur aptitude à rendre raison des massacres[12]. »

Au printemps 1976, Paul Guilbert et Jean-Marie Borzeix, à la direction des Nouvelles littéraires, demandent à Bernard-Henri Lévy de consacrer un dossier à ce courant de pensée. Paru en juin 1976, il s'ouvre sur une préface de Bernard-Henri Lévy, suivie de quatre entretiens : François Châtelet avec Christian Jambet et Guy Lardreau ; Roland Barthes avec Philippe Roger ; Claude Lévi-Strauss avec Jean-Marie Benoist ; Jean-Toussaint Desanti avec Jean-Paul Dollé. Un texte d’Annie Leclerc clôt le dossier. La formule « les nouveaux philosophes », choisie par Lévy, apparaît en titre. Désormais ce courant sera connu sous ce terme.

Le 9 mai 1977, dans un article intitulé La grande colère des faits, consacré aux Maîtres Penseurs, l'ouvrage d’André Glucksmann qui va bientôt paraître, Michel Foucault constate :

« Le goulag, toute une gauche a voulu l’expliquer, sinon comme les guerres, par la théorie de l'histoire, du moins par l’histoire de la théorie. Massacres, oui, oui ; mais c’était une affreuse erreur. Reprenez donc Marx ou Lénine, comparez avec Staline, et vous verrez bien où celui-ci s’est trompé. Tant de morts, c’est évident, ne pouvaient provenir que d’une faute de lecture. On pouvait le prévoir : le stalinisme-erreur a été l'un des principaux agents de ce retour au marxisme-vérité, au marxisme-texte auquel on a assisté pendant les années 1960. Contre Staline, n’écoutez pas les victimes, elles n’auraient que leurs supplices à raconter. Relisez les théoriciens; eux vous diront la vérité du vrai[12]. »

Un peu auparavant, en mars 1977, Michel Foucault et Bernard-Henri Lévy ont publié un entretien dans Le Nouvel Observateur, où Foucault affirme  :

« Le retour de la révolution, c’est bien là notre problème. Il est certain que, sans lui, la question du stalinisme ne serait qu’une question d’école – simple problème d’organisation des sociétés ou de validité du schéma marxiste. Or c’est de bien autre chose qu’il s’agit, dans le stalinisme. Vous le savez bien : c’est la désirabilité même de la révolution qui fait aujourd’hui problème[13]. »

C'est à partir de ces bases que se construit la nouvelle philosophie. Au-delà de la remise en cause de la responsabilité des philosophes dans l'histoire, il s'agit de questionner le désir de faire la révolution – non pas une révolution, mais la révolution, radicale, finale, totale – pour en étudier les tenants et les aboutissants, jusque dans ses effets les plus concrets[14].

La Barbarie à visage humain

En mai 1977, Bernard-Henri Lévy publie La Barbarie à visage humain. S’il se situe dans le même champ critique de Glucksmann, il l’élargit en remettant en cause les principes de la révolution conçue par ce qu’il appelle « l’idéologie du désir », c’est-à-dire le courant de pensée animé par Gilles Deleuze, Félix Guattari et Jean-François Lyotard.[réf. souhaitée][15]

Pour présenter ce livre, BHL critique le rationalisme :

« Chacun sait aujourd'hui que le rationalisme a été un des moyens, un des trous d'aiguille par quoi s'est faufilée la tentative totalitaire. Le fascisme n'est pas issu de l'obscurantisme, mais de la lumière. Les hommes de l'ombre, ce sont les résistants... C'est la Gestapo qui brandit la torche. La raison, c'est le totalitarisme. Le totalitarisme, lui, s'est toujours drapé des prestiges de la torche du policier. Voilà la « barbarie à visage humain » qui menace le monde aujourd'hui[16]. »

Bernard-Henri Lévy dénonce la tentation totalitaire liée, selon lui, à ce qu'il appelle « la lumière » ou encore « l'optimisme » inscrit au plus profond de la raison qui fonde historiquement la philosophie et accompagne son développement jusqu'au présent. La révolution culturelle chinoise, jusque dans ses prolongements au Cambodge, sous Pol Pot alors en 1977, est « le plus moderne repère de l'optimisme », écrit-il[17]. L'optimisme deleuzien, pour être d'une autre nature, ne lui semble pas moins dangereux, en puissance sinon en acte.[réf. nécessaire] [18]. « L'optimisme » dont parle Lévy ne se confond pas avec un trait de caractère. Lévy ne remet pas en cause l'espoir de s'en sortir. Il ne conteste pas l’idée d’une élévation de la conscience humaine ou d’une réparation des injustices. Mais il combat l’idée d’une providence rationnelle, en tout cas immanente, naturelle, qui mènerait nécessairement les hommes vers une « société bonne » méthodiquement « épurée » de ses éléments « corrupteurs ».[réf. nécessaire][19]

D’où la nécessité, pour Lévy, de réhabiliter ce qu'il appelle « le pessimisme », c’est-à-dire la vigilance face au désir d’adhérer à une révolution conçue comme purement positive, au moins dans sa finalité, que ce soit en termes théologiques, kantiens, hégéliens, bergsoniens, marxistes ou fascistes.[réf. nécessaire][20]

Cet essai déclenche de nombreuses réactions et controverses, notamment de la part de Gilles Deleuze qui dénie à son auteur le statut de philosophe, pour le ravaler à celui de publicitaire sous le label de BHL.

En revanche, dans un texte publié par Les Nouvelles littéraires le 26 mai 1977, Roland Barthes apporte son soutien à Bernard-Henri Lévy  :

« Est-ce qu’il n’y aurait pas une sorte d’accord entre l’idéologie optimiste du « progrès » historique et la conception instrumentaliste du langage ? Et à l’inverse, est-ce qu’il n’y aurait pas le même rapport entre toute mise en distance critique de l’Histoire et la subversion du langage intellectuel par l’écriture ? Après tout, l’ars scribendi, succédant à l’art oratoire, a été historiquement lié à un déplacement de la parole politique (de la politique comme pure parole). Votre projet ne fait que relancer ce déplacement, occulté depuis qu’on a cessé d’écrire la politique, c’est-à-dire depuis Rousseau[21]. »

Le 27 mai 1977, Bernard Pivot convie sur le plateau de l'émission Apostrophes, Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann, pour débattre de la question : « Les nouveaux philosophes sont-ils de droite ou de gauche ? » Sont également invités Maurice Clavel, qui soutient leurs thèses, et François Aubral et Xavier Delcourt, qui s’y opposent. Le débat fait connaître au grand public les nouveaux philosophes.

Le Testament de Dieu

Son second livre Le Testament de Dieu, paru en , prolonge La Barbarie à visage humain. Lévy y oppose la raison grecque, nécessairement optimiste et tragique, selon lui, et la loi juive, pessimiste, mais qui laisserait entrevoir comme l'envers du tragique :[réf. souhaitée][22]

« Si l’on convient d’appeler « tragique » la conception des choses qui dit la pénible dramaturgie du Mal mué en Bien, et « pessimiste » celle qui conte la simple et brute pénibilité d’être homme, homme voué au Mal, au Mal intotalisable, alors il faut conclure, contre l’air du temps une fois de plus, que le Tragique est l’élément même de l’oppression et le pessimisme, peut-être, le point de vue de l’opprimé[23]. »

Philippe Sollers note, en rendant compte de l’ouvrage, dans un article paru dans Le Nouvel Observateur du 30 avril 1979  :

« Quel livre scandaleux qui se permet l’insolence de douter du miracle grec et de parler du génie du christianisme ! Voici la première critique systématique de « l’Antiquité dans les têtes » (autrement dit de tout le savoir universitaire ou peu s’en faut). […] Ce qui se dévoile est ceci, contraire sans aucun doute à toute vision du monde philosophique : il n’y a pas « la Religion » d’un côté et, de l’autre, autre chose qui serait « la Raison » enfin débarrassée de la Religion. Mais plutôt le fait qu’il n’y a de toute façon, quoi qu’on en dise, que des religions, et que les pires sont celles qui se dénient comme telles, y compris au nom de la science[24]. »

L'historien Pierre Vidal-Naquet relève plusieurs grossières erreurs factuelles dans l'ouvrage ; Bernard-Henri Lévy lui répond dans un texte, publié par Le Nouvel Observateur du 18 juin 1979, il écrit : « Pierre Vidal-Naquet vient, peut-être, d’inventer un genre inédit dans la République des Lettres : le rapport de police philosophique ». Pierre Vidal-Naquet répond le 25 juin 1979 et il est appuyé dans sa critique par le philosophe Cornelius Castoriadis[25].

Controverse autour du statut de philosophe

La controverse, ouverte par Gilles Deleuze lors de la sortie de La Barbarie à visage humain, reprend avec plus d’ampleur avec la sortie du Testament de Dieu.

La critique des erreurs historiques par Pierre Vidal-Naquet sert à Cornelius Castoriadis pour relever « l'imposture » philosophique du « nouveau philosophe » proclamé tel par le numéro « historique » des Nouvelles littéraires. Castoriadis dénonce dans Le Testament de Dieu des objectifs inhérents au souci du profit financier et de l’intérêt personnel :

« Que l’industrie des médias fasse son profit comme elle peut, c’est, dans le système institué, logique : son affaire, c’est les affaires. Qu’elle trouve des scribes sans scrupule pour jouer ce jeu n’est pas étonnant non plus. Mais tout cela a encore une autre condition de possibilité : l’attitude du public. Les « auteurs » et leurs promoteurs fabriquent et vendent de la camelote. Mais le public l’achète – et n’y voit que de la camelote, des fast-foods. Loin de fournir un motif de consolation, cela traduit une dégradation catastrophique, et qui risque de devenir irréversible, de la relation du public à l’écrit. Plus les gens lisent, moins ils lisent. Ils lisent les livres qu’on leur présente comme « philosophiques » comme ils lisent les romans policiers. En un sens, certes, ils n’ont pas tort. Mais, en un autre sens, ils désapprennent à lire, à réfléchir, à critiquer. Ils se mettent simplement au courant, comme l’écrivait L’Obs il y a quelques semaines, du « débat le plus chic de la saison »[26]. »

L'historien Gérard Noiriel considère que les « nouveaux philosophes » sont des personnes « possédant les titres requis pour pouvoir être considérés comme des « penseurs » (normaliens et agrégés de philosophie), mais davantage attirés par le journalisme que par la recherche, [qui] se lancent dans la publication d'essais grand public qui rencontrent d'emblée un fort succès dans les médias »[27]. Il estime que « ce n'est évidemment pas la profondeur de leur pensée qui explique [leur] succès médiatique [mais le] fait que les thèses anticommunistes qu'ils défendent sont en phase avec les discours dominants.»[28]

L'historien François Cusset observe que « l'opération s'apparente à une mise au pas du champ intellectuel. Car Lévy semble plus hargneux envers l'« idéologie du désir » deleuzo-guattarienne qu'à propos des camps soviétiques.»[29]

Le philosophe Bruno Jeanmart et le journaliste Richard Labévière ont écrit en 2007 Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je[30], un ouvrage destiné à justifier auprès des étudiants, l'absence de Bernard-Henri Lévy dans le programme de l'Agrégation de philosophie. À la suite de l'analyse de ses œuvres, ils y dénoncent l'absence de concepts, outils de base dans la démarche philosophique et affirment qu'il aurait davantage un rôle d'essayiste que de philosophe et qu'"il n'y a pas de pensée chez ce penseur".

Hommage

Emmanuel Levinas rend hommage à Bernard-Henri Lévy et le salue dans un texte paru dans son livre Au-delà du verset :

« Je rejoins ainsi le livre de Bernard-Henri Lévy, Le Testament de Dieu, livre sombre comme le premier alinéa de notre texte, livre qui a dit tant de choses remarquables sur la Loi, sur la dure Loi qui ne nous apporte pas d’emblée, comme le promettent certains jeunes hommes trop facilement optimistes, les joies des « aubes naissantes », Loi dure, notre part à nous, peuple de la Loi juste, notre part la meilleure ! Mais je me suis demandé s’il n’était pas trop sévère pour la Grèce, avec laquelle il envisageait, comme une concession, qu’un dialogue soit possible. Je demandais davantage, par respect pour la science et pour Platon. Je pensais que, par-delà le dialogue avec la Grèce, nous était nécessaire son parler déjà dans notre discours intérieur. Tentation de la Grèce encore non surmontée ! Pourtant Bernard-Henri Lévy n’a-t-il pas raison en présence de tous ceux qui cherchent à s’approprier un héritage si brillant et à voir en lui, aussi, une excellence de forces vitales qui seraient capables de délicatesses très grandes sans rien perdre de leur superbe impitoyable[31] ? »

De 1980 à 1993

En 1980, il a participé à la fondation de l’association « L’Action internationale contre la faim »[32] avec Marek Halter, Jacques Attali, Françoise Giroud et quelques autres, et c’est lui qui rédigera la charte de l’association[33] ; il s’en dissociera six ans plus tard, au moment de l’affaire éthiopienne et du grand débat qui secouera les grandes ONG sur les « effets pervers » de l’aide ; Bernard-Henri Lévy était alors partisan, comme Médecins sans frontières, d’arrêter d’envoyer des aides qui ne faisaient que renforcer et enrichir les bourreaux et il fut, sur ce point, mis en minorité. La même année, BHL et Marek Halter créent le Comité des Droits de l’Homme qui milite pour le boycott des Jeux olympiques d'été de 1980, qui ont lieu à Moscou.

Cette même année, il épouse Sylvie Bouscasse, et de leur union naît un fils prénommé Antonin-Balthazar-Solal[34].

L'Idéologie française (1981)

En , paraît chez Grasset L'Idéologie française, dans lequel Bernard-Henry Lévy fait de la France le laboratoire conceptuel du fascisme européen. Il y étudie notamment la Révolution nationale qui, entre 1940 et 1944, impose un Etat fasciste spécifiquement français, fondé sur le concept moderne de race, la haine de l'abstraction, le dénigrement des débats théoriques, l'horreur des intellectuels, le culte du vitalisme et le mot d'ordre du « retour au concret ». Les fascistes français que l’on[réf. nécessaire] présente d’habitude comme les prototypes de la contamination nazie en France[réf. nécessaire] : Brasillach, Drieu, Rebatet, etc., c'est-à-dire les « collabos », sont méprisés à Vichy. Le fascisme de Vichy a été pensé et mis en place par des hommes profondément germanophobes, « irrigués de culture et d’humanisme classiques, pétris de bienséance et de conformisme patriotes, qui accouchèrent, quatre ans durant, de la version française de l’abjection du siècle », selon Lévy[35] :

« Hegel, gardien de camps ? Nietzsche, père de nos antisémites ? Marx, maître à penser de nos totalitaires ? Encore faudrait-il que Hegel, Nietzsche, Marx il y eût, au paradis des camps, de l’antisémitisme et du totalitarisme français[36]. »

Lévy tente de réveiller la mémoire et d'en tirer les leçons. S'il opposait frontalement Athènes (la raison universelle) et Jérusalem (l'âme singulière) dans Le Testament de Dieu, Lévy admet maintenant qu'il y a bien un lieu où la philosophie grecque rejoint la littérature juive : ce lieu, c’est Rome, c’est l’Église romaine, urbi et orbi, où concilier rationalité et singularité dans l’âme judéo-platonicienne. Ce lieu, c'est également l'école freudienne de Paris ; ce lieu, c'est cosmopolis[37].

Très controversé, l'ouvrage fut particulièrement critiqué par Raymond Aron (pour qui « Bernard-Henri Lévy viole toutes les règles de l'interprétation honnête et de la méthode historique »)[38], Paul Thibaud, Emmanuel Le Roy Ladurie ou encore Pierre Nora, mais est salué par l'écrivain Philippe Sollers comme « un livre-clé qui a fait tomber bien des tabous, et qui reste pleinement d'actualité[39] ». Le philosophe Jean-Toussaint Desanti dans le Matin de Paris[40], salue un livre "dur à entendre" mais "salutaire" et qui "réveille". Jorge Semprun dans le Point[41] demande que l'on "prête au travail de Bernard-Henri Lévy une attention qui dépasse les humeurs de la mode et le mode de l'humeur". Quant à Jean-François Revel, il répond à Raymond Aron, dans l'Express[42], que, si la thèse de Lévy peut "déchainer une aussi intolérante véhémence c'est sans doute qu'il y a quelque part un cadavre dans le placard". Quant aux "menues fautes d'inattention" reprochées à l'auteur, le même Jean-François Revel dit en avoir "des armoires entières à la disposition du CNRS et des Hautes Études au cas où, d'aventure, ces deux augustes prytanées souhaiteraient faire leur autocritique". Les analyses de Lévy rejoignent notamment celles de Robert Paxton et de Zeev Sternhell.

« L'auteur de La Barbarie à visage humain, du Testament de Dieu et de L'Idéologie française est-il un historien ou un philosophe ? » se demande Bernard Pivot, en remarquant qu'il ne scandalise pas seulement « par ses plongées dans la sensibilité totalitaire de la France », mais par ce que Raymond Aron appelle « la boursouflure du style »  :

« Ce qui est certain, et qu'on ne saurait lui contester sans mauvaise foi, c'est que Bernard-Henri Lévy est un écrivain. Qui a le goût des mots et de la gourmandise des phrases. Non, il n'y a pas de boursouflures dans son style. Il y a seulement l'agilité, et même l'élasticité, d'une culture qui sait renvoyer autour de quelques idées essentielles, originales et souvent justes, la force d'un tempérament qui sait provoquer[43]. »

Du voyage au Pakistan (1981) au conseil de surveillance d'Arte (1993)

En septembre 1981, Bernard-Henri Lévy part au Pakistan avec Marek Halter et Renzo Rossellini afin de remettre aux résistants afghans trois postes émetteurs radio, achetés par le Comité des Droits de l'Homme et utilisés par « Radio Kaboul », qui appelle à la résistance armée contre l'occupation soviétique. Il évoque cette rencontre avec le commandant Massoud dans ses Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire parues en 2002. À cette occasion, le journaliste Christophe de Ponfilly affirme que Lévy rencontra Massoud en 1998, lors d'un autre voyage en Afghanistan, et non en 1981[44].

En novembre 1984, Bernard-Henri Lévy publie son premier roman, Le Diable en tête, paru chez Grasset.

« C’est un roman dans lequel les générations de la guerre et de la tout après-guerre sauront se reconnaître, comme d’autres se reconnurent en leur temps dans le Malraux de La Condition humaine, le Camus de La Peste ou le Sartre des Chemins de la liberté », note Jacques Henric[45].

À quelques exceptions près, Le Diable en tête est plutôt bien accueilli par la critique et le public. Il obtient le prix Médicis.

En mars 1987, il publie L’Éloge des intellectuels (Grasset).

En novembre 1988, il reçoit le prix Interallié pour son roman Les Derniers Jours de Charles Baudelaire publié chez Grasset.

En , il lance et dirige une revue intitulée La Règle du jeu.

En 1991, il est nommé pour un an président de la Commission d’avance sur recettes au cinéma.

En (le 23), il suggère[46] à François Mitterrand de soutenir le président de la République de Bosnie-Herzégovine Alija Izetbegović, isolé dans Sarajevo assiégé. Le 27, Hubert Védrine lui apprend que François Mitterrand s'est envolé pour la Yougoslavie. Interviewé par Bernard-Henri Lévy pour le film Bosna !, François Mitterrand, un an et demi plus tard, le 16 février 1994, lui confie que c’est lui, BHL, qui a été à l’origine de ce voyage. Les mots de François Mitterrand, à l'image[47], sont exactement ceux-ci : « j’y suis allé après que vous m’ayez[pas clair], vous-même, Bernard-Henri Lévy, informé de la situation très dangereuse, presque désespérée, dans laquelle se trouvaient les habitants de Sarajevo »[48].

En décembre 1992, France 3 diffuse Un jour dans la mort de Sarajevo, un documentaire réalisé par Bernard-Henri Lévy et Alain Ferrari. Lévy souhaite dénoncer le martyre de cette ville « œcuménique » et la souffrance des habitants qui résistent héroïquement à des bombardements incessants. (Guerre de Bosnie)

Le , il épouse l'actrice Arielle Dombasle à Saint-Paul-de-Vence.

En , il devient président du conseil de surveillance de la chaîne Arte.

De 1994 à 2005

En , il présente au festival de Cannes « Bosna ! », le film qu’il a tourné dans Sarajevo assiégée, dans les tranchées tenues par l’armée bosniaque et dans les combats que celle-ci mène contre les milices serbes. Jean Daniel consacre au film un éditorial très élogieux sous le titre « Malraux ou rien » dans le Nouvel Observateur du 12 mai 1994. « Bosna, le film que Bernard-Henri Lévy présente cette semaine au festival de Cannes, est écrit Jean Daniel un grand pamphlet politique. C’est une œuvre forte, très forte, efficace, bien conduite, avec un authentique souffle épique. C’est sans doute le réquisitoire le plus implacable contre ce que l’on pourrait appeler la politique de non-intervention européenne dans la tragédie bosniaque. On est constamment saisi au collet, pressé de rejoindre le narrateur, entraîné par sa pugnace ferveur et même son lyrisme débridé »[49].

Puis, dans la foulée du film, à l'occasion des élections européennes, il a, depuis le tremplin constitué par l’émission L’Heure de vérité, animée par François-Henri de Virieu, lancé l’idée de la liste « L'Europe commence à Sarajevo » pour contraindre les partis politiques à prendre en compte la situation dans les Balkans. Dirigée par Léon Schwartzenberg, elle comprend, outre Bernard-Henri Lévy, Romain Goupil, Pascal Bruckner, André Glucksmann, Michel Polac, Alain Touraine[50]… De nombreuses personnalités soutiendront la liste tels : Marek Halter, Susan Sontag et Paul Auster, la Sud-Africaine, prix Nobel de littérature, Nadine Gordimer, l’ancien maire de Belgrade Bogdan Bogdanović. Cependant, le 30 mai, à quelques jours des élections, Bernard-Henri Lévy annonce le retrait de la liste, déclarant : « L'effet a atteint tous les objectifs possibles, on ne peut pas faire mieux, le but n'a jamais été d'envoyer cinq députés pro-Bosniaques à Strasbourg, mais de faire que chaque député européen ait la Bosnie en tête »[51]. Maintenue par Léon Schwartzenberg, cette liste, qui avait été créditée un temps de 12 % d'intentions de vote, obtiendra finalement 1 % des suffrages exprimés[52].

Contre la purification ethnique au Kosovo et, surtout, contre l’islamisme radical, il publie en octobre 1994 La Pureté dangereuse, Grasset. Son combat pour les intellectuels de Bosnie-Herzégovine se poursuit et débouche sur la publication en février 1996 du livre Le Lys et la Cendre, Journal d'un écrivain au temps de la guerre de Bosnie, Grasset.

En 1995, dans les colonnes du Point, il dénonce l’attribution de la Palme d'or à Cannes cette année-là à Emir Kusturica et son film Underground. Contrairement à Alain Finkielkraut, il verra, lui, en revanche, le film et rendra hommage au talent du cinéaste comme en témoigne l’entier Bloc-Notes qu’il y consacrera lors de sa sortie en salles[53]. « J'avais écrit, ici même, que j'entendais juger sur pièces « Underground » de Kusturica, écrit Bernard-Henri Lévy dans ce Bloc-Notes. Je m'étais interdit — contrairement à d'autres — la tentation d'un « politiquement correct » qui ne trouvait, il faut bien l'admettre, que trop de matière à s'exercer dans les déclarations mêmes du cinéaste. J'attendais, autrement dit, de voir le film et ne voulais le juger qu'à l'aune de ce qu'il exprimait vraiment. Je l'ai vu, aujourd'hui et hier. Je l'ai fait aussi scrupuleusement que possible, en oubliant les choix politiques de l'auteur, son bruyant soutien à Milošević ainsi que les injures dont il ne cesse de m'abreuver. Eh bien, si prévenu que je fusse contre l'infamie du personnage, l'honnêteté m'oblige à dire que j'y ai trouvé un souffle, un rythme, une intelligence des êtres et des situations, une cocasserie, un sens de la farce et du tragique, du carnaval et de la souffrance, un humour désespéré, une force, qui le placent très au-dessus de ce que l'on peut voir, ces temps-ci, sur les écrans. Kusturica est, sûrement, un collaborateur de la Grande Serbie. Mais son film est, peut-être, un chef-d'œuvre ».

En 1997, il réalise au Mexique un film de fiction, Le Jour et la Nuit, mettant en scène son épouse Arielle Dombasle, mais aussi Alain Delon, Lauren Bacall et Karl Zéro. Le scénario fut coécrit par Bernard-Henri Lévy et Jean-Paul Enthoven. Ce film fut un fiasco retentissant tant critique que public, et demeure à ce jour sa seule tentative de cinéma de fiction. Face à cet échec, BHL regretta en particulier « d'avoir été mégalo » et d'avoir fait « trop grand, trop fort, trop beau, trop tout »[54]. Les Cahiers du cinéma l'ont qualifié de « plus mauvais film français depuis des décennies », et ont regretté que de l'argent du cinéma mexicain soit allé à ce film plutôt qu'à des cinéastes mexicains « qui auraient mieux su l'utiliser. »[55]

En 2000, il publie Le Siècle de Sartre aux éditions Grasset.

Fin 2001, il soutient l'intervention américaine en Afghanistan et proclame en novembre 2001 à propos de cette intervention : « la victoire éclair d’une stratégie que nous n’étions pas bien nombreux à juger d’une habileté, d’une efficacité militaro-politique insoupçonnées. »[56]

En , il fonde avec Alain Finkielkraut et Benny Lévy, à Jérusalem, l'Institut d'études lévinassiennes, consacré à la pensée et à l'œuvre du philosophe Emmanuel Lévinas.

En , le président de la République Jacques Chirac et le premier ministre Lionel Jospin confient à Bernard-Henri Lévy la mission de reconstruction culturelle d’un Afghanistan libre. À son retour en France au printemps, Lévy présente son Rapport au Président de la République et au Premier Ministre sur la contribution de la France à la reconstruction de l’Afghanistan publié par La documentation Française et Grasset, qui comporte en seule annexe : un discours de Bernard-Henri[57].

En 2002 et 2003, il ne se positionne pas contre la guerre en Irak. Dans un article publié en 2002[58], il écrit que « [c]e n'est pas ici que l'on défendra ce massacreur de Kurdes et de chiites, ce terroriste, ce mégalomane suicidaire, ce fou, ce Néron actionniste dont, en 1998 déjà, Massoud me confiait qu'il était en possession d'armes chimiques et bactériologiques massives. »). Pour ces raisons, il trouve cette guerre « moralement justifiée », mais aussi « politiquement désastreuse » notamment à cause des conséquences négatives qu'il entrevoit en matière de lutte contre le terrorisme[59].

En , il publie Qui a tué Daniel Pearl ? aux éditions Grasset. En citant les noms de ses informateurs Pakistanais, il expose ceux-ci aux représailles des talibans.

En , il participe au colloque consacré à Jean-Paul Sartre au centre culturel international de Cerisy.

De 2006 à 2007

Début 2006, BHL publie aux éditions américaines Random House son livre sur les États-Unis, American Vertigo, parution précédée d'une tournée de conférences dans ce pays. En France comme outre-Atlantique, l’ouvrage, à quelques exceptions près, est accueilli par une douche froide et décrit comme une enfilade de clichés[60].

En , il soutient d'abord Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire interne du Parti socialiste qui doit désigner le candidat du parti pour l’élection présidentielle, mais rejoint finalement la candidate choisie par le Parti socialiste Ségolène Royal dès le mois de janvier 2007, la considérant comme « courageuse ». Il annonce son choix publiquement après les propos du candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy sur la pédophilie et le suicide, propos qu'il juge « inacceptables ». Il sera à ses côtés pendant toute la campagne, comme le raconte par le menu le livre d’Ariane Chemin et Raphaele Bacquet, La Femme fatale (Albin Michel).

Le , Ségolène Royal publiera, en « Une » du journal Le Monde, un article intitulé « BHL,François Mitterrand, la meute et moi » où elle volera au secours de son ami, victime à ce moment-là d’attaques particulièrement virulentes. « Moi qui connais bien BHL, écrit-elle, j’avoue avoir été toujours entraînée par l’ampleur de son érudition, l’élan de ses curiosités et, à chaque fois, son esprit de nuance. Intellectuel » mondain » ? Ou « médiatique »? Ce n’est pas le Lévy que je connais. Ce n’est pas non plus celui que je retrouve au fil de ma lecture et que je recommande à celles et ceux qui ont envie d’avancer. » ( Le Monde, 27 février 2010)[61].

En , BHL publie un livre sur le Parti socialiste, Ce grand cadavre à la renverse (Grasset). L'auteur commence son ouvrage en indiquant que Nicolas Sarkozy lui a demandé de le soutenir lors de la dernière élection présidentielle. BHL précise qu'il a refusé parce qu'il fait partie de la gauche. Ce qui le conduit à définir la gauche tout en indiquant l'évolution dangereuse qui lui semble être la sienne. La gauche se définit, selon l'auteur, comme le courant politique auquel appartiennent ceux qui sont anticolonialistes, portent un jugement positif sur Mai 68, négatif sur Vichy et qui se reconnaissent dans le combat des dreyfusards. La gauche connaît une évolution qui la conduit, selon Bernard-Henri Lévy :

  1. À devenir antiaméricaine de façon trop systématique.
  2. À se détourner de l'idée de liberté.
  3. À devenir complaisante à l'égard d'Al-Qaida et du Hamas. Une prise de position de l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter sur un dialogue possible avec le Hamas est citée comme exemple de cette évolution (p. 283 de l'édition livre de poche).
  4. À cesser d'être universaliste ou internationaliste, devenant chauvine[62].

Depuis le début de l'année 2007, BHL est actionnaire[63] et membre du conseil de surveillance[64] du journal Libération.

De 2007 à 2012

Lors de la guerre d'Ossétie du Sud de 2008, BHL s'est rendu en Géorgie en août 2008, publiant le récit de son voyage dans deux pages « Témoignages » du Monde[65]. Un article de Rue89[66] montre que son témoignage est imprécis, notamment grâce à plusieurs témoignages (dont celui de l'eurodéputée Marie-Anne Isler-Béguin). Son compagnon de voyage, Raphaël Glucksmann, le soutient vigoureusement dans un droit de réponse publié par Rue89[67], le 23 août 2008. Dans son témoignage, il écrit notamment :"J'ai accompagné votre cible dans la quasi totalité de son périple géorgien et tout ce qu'il a dit avoir vu en ma compagnie est vrai".

En , il publie Left in dark times, version américaine de Ce grand cadavre à la renverse, chez Random House.

Le , parution de Ennemis publics de Michel Houellebecq et de Bernard-Henri Lévy, coédité par Flammarion et Grasset, qui réunit une correspondance polémique échangée par les auteurs.

En 2008, il prendra parti auprès de Claude Askolovitch et en opposition à Guy Bedos dans l'affaire Siné[68].

Lors de la guerre de Gaza 2008-2009, BHL s'est rendu en Israël, publiant le récit de son voyage dans le JDD[69]. Dans cet article il constate que la bande de Gaza, évacuée par Israël en 2005 et soumise depuis à un blocus humanitaire, est devenue non l'embryon de l'État palestinien tant espéré, mais « une base militaire avancée ». Il accuse la désinformation du « village médiatique planétaire » en rappelant l'affaire du « génocide » de Jénine où les 500 victimes palestiniennes annoncées initialement dans la presse seront en définitive chiffrées à 52. Il conteste également la « rumeur » du blocus humanitaire (blocus pourtant confirmé par des organismes internationaux). Mais surtout il témoigne du réel désir de paix de responsables israéliens et palestiniens en particulier Ehoud Olmert et Moustafa Barghouti. Ce témoignage sera qualifié par Acrimed de « tract de propagande »[70].

En , il publie dans le journal Le Point une note de soutien à Israël justifiant l'opération Plomb durci[71].

À partir de 2009, il s'engage très activement dans la campagne qui réunit nombre de politiciens et intellectuels de la gauche française protestant contre l'extradition de l'ancien terroriste italien d'extrême gauche Cesare Battisti condamné pour quatre homicides dans la péninsule[72],[73].

En 2009, il déclare que le Parti socialiste « doit disparaître » pour « en finir, le plus vite possible maintenant, avec ce grand corps malade » depuis le déclin du communisme. Car d'après lui le Parti socialiste n'incarne plus la gauche française ni l'espérance de qui que ce soit. À ses yeux, le Parti socialiste doit renouer avec l'essentiel, l'identité même de la gauche selon lui : l'antifascisme, l'anticolonialisme et l'anti-totalitarisme, et il voit l'égalité comme le point de convergence de ces trois principes. Il exprime l'espoir de reconstruire, sur les ruines du Parti socialiste, la gauche de demain, moderne et réinventée[74].

Le , Bernard-Henri Lévy apporte son soutien à Roman Polanski, réalisateur arrêté le 26 septembre 2009 à Zurich en Suisse pour une accusation de viol sur mineure. BHL, selon ses propos, considérait que c'était un scandale que d’arrêter un homme plus de trente ans après les faits, que cela n'avait pas de sens. Il fait d'ailleurs signer une pétition sur son site[75].

Le , dans un article du Corriere della Sera, il prend la défense des papes Benoît XVI et Pie XII qu'il présente tous deux comme des « boucs émissaires » victimes de la « désinformation ». De Pie XII, présenté par lui comme coauteur « d'un des manifestes antinazis les plus fermes et les plus éloquents », il s'étonne qu'on fasse porter sur lui la responsabilité du silence généralisé des dirigeants de l'époque alors que sans armées le pape a pu néanmoins sauver nombre de vies humaines[76],[77].

Dans son ouvrage De la guerre en philosophie paru en février 2010, il cite les réflexions du philosophe Jean-Baptiste Botul, alors que celui-ci est un personnage fictif inventé par le journaliste Frédéric Pagès[78]. Ce dernier évoque un « grave accident philosophique qui pourrait compromettre la suite de sa carrière » mais constate toutefois que « même pris en flagrant délit de lecture hâtive ou de fiche mal digérée, [BHL] est fêté par les télés, choyé par les radios, encensé par les journaux »[79]. BHL est toutefois la risée de la presse étrangère. L'Express rapporte par ailleurs fin mars 2010 que « Les chiffres des ventes des deux ouvrages de Bernard-Henri Lévy De la guerre en philosophie et Pièces d'identité (Grasset), [ont été] vendus respectivement à 5 500 et 3 500 exemplaires en un mois et demi, malgré un lancement médiatique sans précédent »[80]. Dans Pièces d'identité, il combat les souverainetés nationales et incite les politiciens à embrasser la loi du marché et la mondialisation, arguant que « l'anti-américanisme est une métaphore de l'antisémitisme ». Au nom de l'idée du « juif d'affirmation », il incite également les juifs au repli communautaire tout en fustigeant les juifs assimilés[81].

Le 7 juin 2010, dans un article du journal Libération, il déclare que « Mein Kampf est un best-seller en Turquie » et défend l'attaque israélienne du 31 mai 2010 contre des navires transportant de l'aide humanitaire vers Gaza[82].

En 2011, il crée le prix Saint-Germain.

En février 2011, dans le magazine Harper’s Bazaar, l'artiste Daphne Guinness, riche héritière du fabricant de bière irlandais, révèle une relation de cinq ans avec Bernard-Henri Lévy, après qu'ils ont été surpris à Nice en juin 2010 par des paparazzi[83].

Le 16 mai 2011, il apporte publiquement son soutien à Dominique Strauss-Kahn, qui venait d'être accusé de viol sur une employée d'hôtel[84]. Toujours en mai 2011, Bernard-Henri Lévy est accusé avec Alexandre Adler, Caroline Fourest et quelques autres, d'être un intellectuel faussaire, selon le titre du livre de Pascal Boniface, qui consacre un chapitre à ce qu'il considère être les « multiples mensonges, contre-vérités » de ce dernier[85].

Le , se déroule la parution de son livre La Guerre sans l'aimer (éditions Grasset), la chronique d'un écrivain et philosophe, devenu activiste et émancipateur d'un peuple, au cœur du « printemps libyen »[86],[87]. Il affirme le 11 novembre 2011 s'être engagé en Libye en tant que juif et sioniste: "J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël"[88].
En , la revue américaine Foreign Policy publie son classement des 100 personnalités les plus influentes au monde et Bernard-Henri Lévy figure, dans ce classement, à la 22e place[89].
Le , il présente au Festival de Cannes en sélection officielle, son film documentaire le Serment de Tobrouk sur la guerre en Libye qui mit fin au régime Mouammar Kadhafi, projeté en séance spéciale et qui sera distribué aux États-Unis par Harvey Weinstein[90].

2013

Divisée en sept « séquences faisant référence aux stations de la Via Dolorosa à, Jérusalem »[91] : La Fatalité des ombres, Technique du coup d'état, la Voie Royale, Contre-Être, Tombeau de la philosophie, La revanche de Platon et Plastèmes et philosophèmes, il réunit 126 œuvres dans l'exposition, "Les aventures de la vérité" (en écho aux Aventures de la liberté), autour de la philosophie avec Lucas Cranach l'Ancien, Jeff Koons, Jean-Michel Basquiat, Jackson Pollock[92], Juan Gris, Cathy Cordova, Florence Monnier, Julien Canovas, Guy Debord, Philippe de Champaigne, Elsa von Freytag-Loringhoven, Takashi Murakami, Kehinde Wiley, Paul Chenavard, Joseph Kosuth, Jake et Dinos Chapman, Wangechi Mutu, Pierre et Gilles, Anselm Kiefer, Pierre Soulages, Jacques Martinez, Matthew Day Jackson, Bronzino, Picabia, Jim Dine, Marco del Re, Raymond Lulle, Miquel Barceló, Olafur Eliasson, Alexandre Singh, Huang Yong Ping, Jacques Monory, Gérard Garouste, Kehinde Wiley, Michiel Coxcie, Franz Kline, Maurizio Cattelan, Zeng Fanzhi ou Enrico Castellani et Marina Abramovic en collaboration avec la Fondation Maeght[93],[94],[95]

Dans La Règle du Jeu[96], BHL fait l'objet d'une critique élogieuse de Baptiste Rossi : « ...(Lévy) par son tempérament d’entomologiste philosophique, va commencer par classifier (...) procède par une phénoménologie de l'esprit artistique, qui, comme il le faut, commence au matin du monde : d’abord, la philosophie condamne la peinture (iconoclastie). Puis, la peinture ruse, et parvient à exister, notamment dans la tradition chrétienne, en inventant (à malin, malin et demi) comme Lévy nous le rappelle précieusement, une sainte Véronique, qui, chargée de recueillir l’image du Christ sur un linceul, permet de réhabiliter l’impression, les figures, les visages, et donc, l’art. C’est le deuxième «moment» de cette dialectique sans nécessité. » ; dans Le Point, Nathalie Rheims titre : « BHL, le Magnifique », en référence au livre Gatsby, le Magnifique de F. Scott Fitzgerald[97]. Cependant, dans Rue89, Laurent Calixte lui répond ironiquement : « Madame Rheims, vous n’appréciez Bernard Henri Lévy, ce n’est pas une raison pour nous infliger ce pamphlet ironique faussement flatteur et entièrement rédigé au second degré ! Toujours les mêmes moqueries sur sa “chemise blanche ouverte” ; toujours des phrases faussement emphatiques comme “Lui sait jusqu’où les hommes sont allés”, toujours ces compliments qui font penser à ceux qu’on adressait à Kim Il Sung en Corée du Nord : “Il a cette capacité, cette hauteur de vue et aujourd’hui, peut-être un peu plus, cette sagesse, qui permettent à la pensée de ne pas disparaître complètement dans un monde qui pourrait facilement plonger dans l’obscurité[98], alors que Le Figaro évoque un « Jeff Koons de la philosophie » (...), « général (qui) évoquerait ses prises à l'ennemi » critiquant le « panurgisme" dans l'art »[99].

Le , BHL est nommé citoyen d'honneur de Sarajevo pour ses prises de position pendant la guerre de 1992-1995[100].

Engagements internationaux

Les guerres et événements tragiques en Algérie, en Bosnie-Herzégovine et au Rwanda donnent lieu à un ouvrage « La Pureté dangereuse » où il voit le délire de pureté à l’œuvre dans ces diverses situations. Il établit les caractéristiques de l’intégrisme.

En 1989, après la fatwa contre Salman Rushdie, Bernard-Henri Lévy s’engage dans la défense de l’écrivain, dont il fait un emblème et l'objet d’un de ses combats. En 1999, Bernard-Henri Lévy publie avec Salman Rushdie Questions de Principe Six.

En 2000, il publie « Le Siècle de Sartre » dans l’héritage duquel Bernard-Henri Lévy dit s’inscrire.

« Les damnés de la guerre » est un essai à partir de reportages effectués en Angola, au Sri Lanka, au Burundi, en Colombie, au Soudan et parus en France dans Le Monde, en Italie dans le Corriere della Sera, et dans El Mundo en Espagne, qui donnent un livre intitulé Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire, 2001. L'auteur se fait dans cet ouvrage le porte-parole des victimes de guerres oubliées et de leur souffrance.

Le , la revue américaine Foreign Policy lui attribue la 31e place des personnages les plus influents au monde, notamment devant Dominique Strauss-Kahn (33e), Esther Duflo (41e) et Jacques Attali (86e)[101].

Le , il s'exprime sur la position française au sujet de la révolution libyenne, et appuie Nicolas Sarkozy sur la décision d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye[102]. Il se rend à plusieurs reprises en Libye pour soutenir les rebelles face aux forces de Mouammar Kadhafi. À la suite de la prise de Tripoli par les rebelles, en , il déclare que « c'est une victoire, car Sarkozy a réalisé en Libye ce que Mitterrand n'avait pas fait en Bosnie »[103]. Le Monde commenta : « Pour le philosophe, âgé de 63 ans, l'aventure libyenne est l'accomplissement de toute une vie. Il tient enfin le grand roman de la liberté. Après le calvaire de Sarajevo, après l'annulation de la visite de l'Afghan Massoud à Paris, après la non-ingérence armée au Darfour : la Libye, opération réussie ! BHL, en nouveau Byron romantique, s'est vu en émancipateur d'un peuple. En toute sincérité. BHL, porte-étendard libyen »[104]. Bernard-Henri Lévy a dit, lors de Convention nationale du CRIF de l'hiver précédent, qu'il avait agi dans cette affaire en pensant à l'intérêt de l'État d'Israël[105]. Des intellectuels comme Jean-François Kahn condamneront par la suite sévèrement le rôle joué par BHL dans la crise libyenne[106].

Le Année invalide (novembre), il prend position contre les atrocités du régime Assad en Syrie, dans un article publié dans le Huffington Post[107].

Écrits

Les philosophes qui ont formé sa réflexion sont : Hegel, Spinoza, Louis Althusser et Emmanuel Levinas. Il rapporte à propos de Hegel l’« éblouissement »[108] qu’il a éprouvé en découvrant la langue et la pensée hégéliennes en particulier la vision hégélienne de l'histoire. Son professeur à l’École Normale Supérieure, Althusser, l’a amené à apprécier les subtilités de la métaphysique de Spinoza et les liens étroits reliant le théologique au politique. Depuis Le Testament de Dieu, publié en 1979, Bernard-Henri Lévy dit avoir puisé les sources de sa philosophie dans les textes de Franz Rosenzweig et Levinas. Cependant, selon le philosophe Yves Michaud, sa pensée est en fait « tout le contraire de l’ouverture à l’infini et à l’autre de Levinas »[109].

Sa pensée met l'accent sur l'existence du Mal et la lutte entre le Bien et le Mal[110], mais aussi, plus pragmatiquement, sur le combat contre le fanatisme et le totalitarisme, qui s'inscrit dans le cadre de la lutte générale contre le Mal.

Un regard critique sur la condition des intellectuels

Bernard-Henri Lévy s'intéresse au début des années 1980 à la condition des intellectuels, en particulier des intellectuels français, dans son ouvrage Éloge des Intellectuels. Il constate avec crainte (et un petit peu de nostalgie) le risque d'un recul de la culture intellectuelle de haut niveau, face aux genres mineurs, importants mais d'une importance sociale moins cruciale que les travaux des philosophes. Selon lui, les philosophes sont en partie responsables de ce déclin. Il observe avec inquiétude les progrès des « nouvelles stars » de la musique, du sport, du monde de l'entreprise.

Le « monde vrai », terrain d'étude pour la philosophie

Pour Bernard-Henri Lévy, la mission du philosophe est d’intervenir dans les débats contemporains. Le modèle dont il se réclame est celui de Sartre : le philosophe investi dans les événements et les luttes de son temps, pour qui le monde est aussi bien un terrain d'étude que d'intervention pour la philosophie. Il ne pense pas que le rôle de la philosophie soit de donner un sens au monde. Il veut faire de la philosophie « un instrument de la lucidité »[108]. Il constate que les questions existentielles, telles la vie, la mort, la souffrance, sont insolubles. Il en résulte selon lui que la fonction de la philosophie est d’explorer et non de résoudre ces grands problèmes humains.

Critiques

Critiques d'ordre général

  • BHL est présenté par certains journalistes comme un imposteur intellectuel[111]. Ses détracteurs estiment que sa réussite ne serait due qu'à un réseau de connaissances bien organisé[112].
  • Pascal Boniface est critique vis-à-vis de BHL. Dans un article intitulé « BHL n'est pas seulement ridicule, il est aussi dangereux », il écrit : « Il est de bon ton, dans de nombreux milieux, de se gausser de Bernard-Henri Lévy et d’affecter à son égard, une indifférence ironique. L’affaire Botul – dont BHL a le culot de s’estimer victime – n’est ni sa première, ni sa dernière escroquerie intellectuelle. La carrière de BHL est faite d’affabulations et de ratés monumentaux, qu’il veuille créer un journal, faire un film, écrire une pièce de théâtre ou un livre. Il y a un écart grandissant entre l’écho médiatique qui lui est donné et la désaffection du public, qui n’est pas dupe. »[113] Dans l'ouvrage Les Intellectuels faussaires (éditions JC Gawsewitch, mai 2011) : « En tête de liste, il y a l’influent Bernard-Henri Lévy, alias BHL le « seigneur et maître des faussaires », dont le « moralisme se mue en Maccarthysme », redoutable dans l’art d’exercer le « terrorisme intellectuel », alors même que ses fiascos retentissants disqualifieraient sur-le-champ bien moins omnipotent que lui. »[114]
  • Après avoir violemment critiqué la Fédération de Russie et ses dirigeants dans une tribune du Point.fr[115], le site d'information franco-russe, ProRussia le dépeint comme un "vampire des carpettes", une' "imposture mortifère" dans un reportage qui revient sur toutes les polémiques qui entoure la vie de BHL[116].

Critiques de l'œuvre

  • À l'occasion de la sortie de la Barbarie à visage humain, le philosophe Gilles Deleuze portait un jugement négatif sur l'œuvre du jeune écrivain, qui se serait livré à des rapprochements hâtifs, parfois « ignobles »[117]. Plus généralement, à propos des nouveaux philosophes, Deleuze écrit : « je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D’abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l’ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d’importance, plus le sujet d’énonciation se donne de l’importance par rapport aux énoncés vides »[117].
  • La prise de liberté avec la vérité et les faits inspire un reproche fait par exemple par l’historien Pierre Vidal-Naquet[118] et par le philosophe Cornelius Castoriadis à propos de son livre Le Testament de Dieu, 1978. Dans un article du Nouvel observateur daté du 9 juillet 1979, Cornelius Castoriadis admettant sa perplexité devant le « phénomène BHL », écrivait : « Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un « auteur » peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la « critique » le porter aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ? » Castoriadis ajoutait néanmoins : « Que cette camelote doive passer de mode, c’est certain : elle est, comme tous les produits contemporains, à obsolescence incorporée. »
  • Le sociologue et philosophe Raymond Aron a consacré un article particulièrement critique à L'idéologie française, article dont il fait état dans ses Mémoires (1983). Aron montre que Lévy se livre à une lecture unilatérale de l'histoire de France. Évoquant des questions qui exigent rigueur et subtilité (s'agissant de l'antisémitisme en France), Lévy se livre à des généralisations auxquelles manquent l'équilibre et un sens du jugement politique.
  • Le sinologue Simon Leys a critiqué l'ouvrage de Bernard-Henri Lévy Impressions d'Asie en reprochant au texte de n'être qu'un commentaire, constitué de platitudes, des photographies de l'ouvrage, dues à Guy Bouchet, et qui en sont le seul intérêt[119].
  • Le philosophe Jacques Bouveresse critique des approximations d'une certaine « philosophie française », qui reposerait plus sur des rapprochements hasardeux que sur des raisonnements construits[120].
  • Selon les auteurs d'une enquête sur BHL, Nicolas Beau et Olivier Toscer, l'épouse de Daniel Pearl reprocherait à BHL à propos de son « romanquête » Qui a tué Daniel Pearl ? un « viol littéraire »[121]. Mme Pearl a déclaré au sujet de Bernard-Henri Lévy qu'il est un homme dont « l'ego détruit l'intelligence »[122].
  • Le spécialiste du sous-continent indien, journaliste au Guardian et historien William Dalrymple a publié dans New York Review of Books puis dans Le Monde diplomatique une critique sévère du « romanquête » de BHL sur l'assassinat de Daniel Pearl[123]. Il y accuse notamment Bernard-Henri Lévy de confondre certaines villes, ainsi que de donner une image détestable de l'islam. Celui-ci a obtenu un droit de réponse, où il répond aux critiques de son contradicteur[124] ; il souligne notamment avoir donné un point de vue plutôt élogieux sur l'islam dans le dernier chapitre de son ouvrage. Ce droit de réponse a, à son tour, suscité une réponse de Dalrymple, toujours dans Le Monde diplomatique[125].
  • En , à la sortie de son ouvrage De la guerre en philosophie, la référence à un philosophe fictif, Jean-Baptiste Botul (inventé par le journaliste du Canard enchaîné Frédéric Pagès), pour appuyer ses critiques sur Emmanuel Kant provoque une vague de commentaires consternés et ironiques dans la presse, à la suite d'un article de la journaliste Aude Lancelin paru sur le site littéraire du Nouvel Observateur[134]. Frédéric Pagès commente : « La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant raconte l'histoire farfelue d'une communauté d'Allemands de Königsberg (devenu Kaliningrad) ayant fui au Paraguay pour constituer une colonie strictement régie par la philosophie kantienne. Cela aurait dû l'alerter. Cela pose une question sur sa façon de travailler. » Bernard-Henri Levy reconnaît l'erreur et écrit « Chapeau pour ce Kant inventé mais plus vrai que nature et dont le portrait, qu’il soit donc signé Botul, Pagès ou Tartempion, me semble toujours aussi raccord avec mon idée d’un Kant […] tourmenté par des démons moins conceptuels qu'il y paraît. »[135],[136] Cet ouvrage a reçu le 30 juin 2010 le Prix Botul, Bernard-Henri Lévy ayant (bien qu'absent ce jour-là) accepté de faire partie du jury, condition nécessaire pour le recevoir.

Critiques de l'engagement politique

  • En 1977, Lévy déclare à propos d'une éventuelle arrivée des communistes au pouvoir en France : « […] je serais le premier écrivain français, à faire à mon gouvernement cet affront qui n'a jamais été fait depuis qu'il y a de la littérature en France, qui est de changer de nationalité […] »[137].
  • Il écrit à propos de l'argent : « […] la vertu qu’il a de substituer le commerce à la guerre, la frontière ouverte aux univers fermés ; le temps de la négociation, de la transaction, du compromis, qui succède, grâce à lui, à celui de l’impatience, de la violence, du troc, de la rapine, du tout ou rien, du fanatisme. » Cette phrase peut sembler en contradiction avec celle[138], tenue au Congrès d'Épinay du 13 juin 1971, qui dénonçait : « toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes ».
  • En 1985, Bernard-Henri Lévy, Revel et Glucksmann signent une pétition pour encourager Ronald Reagan à continuer à soutenir les Contras au Nicaragua. Ceux-ci s'illustreront dans des crimes de guerre et ceci débouchera sur un scandale majeur de l'ère Reagan : l'affaire Iran-Contra[139],[140].
  • Selon Serge Halimi, BHL représenterait une certaine forme d'oligarchie au sein du Parti socialiste[141].
  • Appuyé par une citation de Manuel Valls au sujet d'un ouvrage de Bernard-Henri Lévy censé évoquer la réforme du parti socialiste, le rédacteur en chef du Monde diplomatique, Serge Halimi, l'accuse également de n'avoir aucun attrait pour l'aspect social du socialisme[141], pourtant corollaire du mouvement, et de préférer Mai 68 au Front populaire. Il avoue lui-même que : « Oui, c’est vrai, je me suis plus intéressé à la misère bosniaque qu’à la misère au coin de la rue. Je suis un peu sourd à la question sociale. Que voulez-vous, on écrit avec son intelligence et son inconscient. »[142]

Critiques de la relation aux médias

  • En , Bernard-Henri Lévy écrit dans Le Point :

« Il faut le dire et le redire : présenter comme un « arc républicain », ou comme une alliance entre « républicains des deux rives », ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un crachat au visage d'une République qui, à Monte Cassino, puis dans les combats pour la libération de Marseille, puis dans la poche de Colmar, en Alsace, face à la division Das Reich, n'a pas eu de plus vaillants défenseurs que les pères et grands-pères de ces hommes et femmes que l'on voudrait, aujourd'hui, clouer au pilori[146]. »

Bernard-Henri Lévy ayant en l'occurrence confondu Bernard Cassen avec Pierre Cassen, l'ancien directeur général du Diplo dès lors incriminé à tort réplique par une lettre au directeur du Monde :

« On aurait cependant attendu de M. Lévy, qui a très souvent signé dans le quotidien, qu'il respecte les normes minimales de la profession, et tout particulièrement celles inscrites dans la « Charte d'éthique et de déontologie du groupe Le Monde ». Celle-ci stipule notamment que « Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêts »[147] »

Critiques du personnage

  • Bernard-Henri Lévy a été, plus que n'importe quelle autre personnalité publique, victime d'entartages en Belgique et en France (on compte sept attentats pâtissiers entre 1985 et 2006)[151]. Lors du premier en 1985, il renversa son agresseur, Noël Godin, pour lui intimer ensuite alors que celui-ci était maintenu au sol par plusieurs hommes : « Lève-toi ! Lève-toi vite, ou je t'écrase la gueule à coups de talon ! »[152]. Cette réaction, filmée, a été largement diffusée et moquée, notamment par Coluche et Pierre Desproges, pour qui elle révèle « la vraie nature des cuistres » ; elle lui a également valu une chanson de Renaud, L'entarté.

Bernard-Henri Lévy et la françafrique

Becob

De 1995 à 1997, BHL prend les rênes de la Becob, société d'importation de bois précieux africain[153], l’affaire familiale qu’il codirigeait de fait depuis plusieurs années et dont Guy Carlier était le directeur financier de la fin des années 1970 jusqu'à 1982[154]. La Becob opérait en Côte d'Ivoire, au Gabon, au Cameroun[155]. En mars 1998, le magazine Entrevue décide d’envoyer une équipe enquêter sur la Becob, mais leur reportage ne sera jamais publié, BHL étant intervenu directement auprès d’Arnaud Lagardère, propriétaire du journal, pour faire passer le reportage à la trappe.

Dans un de ses spectacles en 2005, Dieudonné attaque Bernard-Henri Lévy : « Ses milliards, il les a gagnés dans le commerce du bois précieux africain. Sur place, les gens n'ont plus de bois, ni de milliards. Il leur a tout volé[156] ! ». Bernard-Henri Lévy répond en dénonçant l'antisémitisme de Dieudonné[157] et Dieudonné réagit par une nouvelle provocation[158].

En 1997, la Becob est vendue au groupe Pinault. Le montant de la transaction n'est pas connu. La Becob était, à l'époque, valorisée 120 millions d'euros.

Désinformation en Algérie

Pendant l'automne 1997, sous l'impulsion du général Liamine Zéroual, le régime militaire algérien souhaite redorer son image de marque à la suite d'une série de massacres. Jack Lang et le ministre des affaires étrangères françaises Hubert Védrine soutiennent alors le régime algérien. Hubert Védrine contacte Bernard-Henri Lévy qu'il connaît bien, et le recommande en Algérie pour en donner une meilleure image[159] sous l'égide du journal Le Monde dirigé par ses « amis fidèles » Jean-Marie Colombani, qui s'est distingué pour avoir fait publier des articles de désinformation sur le génocide au Rwanda[160], et par le directeur de rédaction Edwy Plenel[161].

En 1998, il publie en janvier dans le journal Le Monde deux témoignages de voyage sur la guerre civile et le terrorisme qui ravagent l'Algérie[162],[163]. Ces deux textes dénoncent et accusent l'islamisme radical et ses militants d'être responsables des massacres perpétrés, mais passent complètement sous silence les exactions commises par le régime algérien[164]. Ils déclenchent de vives polémiques tant en France qu'en Algérie en particulier de la part de François Gèze et Pierre Vidal-Naquet[165].

Critiques du discours de Nicolas Sarkozy à l'université de Dakar

En , à l'occasion de la sortie de son livre sur le Parti socialiste Ce grand cadavre à la renverse, Bernard-Henri Levy a attaqué vivement Nicolas Sarkozy en fustigeant son « Discours de Dakar » et son rédacteur, le conseiller du président de la République, Henri Guaino : « L'homme africain, disait le texte, n'est pas assez entré dans l'Histoire. Jamais il ne s'élance vers l'avenir. Dans cet univers où la nature commande tout, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès. » Il dira : « C'est un discours raciste ». « BHL est un petit con prétentieux », lui répliquera le conseiller[166].

Ouvrages critiques

Quelques ouvrages d'analyse critique sont consacrés entièrement à Bernard-Henri Lévy :

  • Le livre Le B.A. BA du BHL, Enquête sur le plus grand intellectuel français, de la journaliste Jade Lindgaard et du producteur Xavier de La Porte a soutenu l'idée d'une supposée « mythomanie » de Lévy affirmant que contrairement à ses assertions répétées, il n'avait par exemple fait que croiser le commandant Massoud.
  • Une imposture française, ouvrage des journalistes Nicolas Beau et Olivier Toscer consacré à Bernard-Henri Lévy, sorti en librairie le .
  • Un nouveau théologien de Daniel Bensaïd, éditions Ligne, 2008.

Interprétation des controverses et des ouvrages critiques

Au sujet de ces livres, Josyane Savigneau, dans Le Monde des livres du 1er juillet 2005, journal auquel collabore BHL, signe un article à propos du livre de Philippe Boggio, Bernard-Henri Lévy, une vie[167], où elle remarque une « étrange frénésie » qui aurait pris plusieurs journalistes de vouloir s’en prendre à Bernard-Henri Lévy :

« En 2004, l’édition française a été saisie d’une étrange frénésie à propos de Bernard-Henri Lévy. On annonçait cinq livres sur cet intellectuel « à abattre », comme le titrait un journal »

Condamnations judiciaires

En avril 2013, il est condamné pour avoir diffamé le Bloc identitaire dans un article paru dans Le Point. Dans ses propos, il traçait un lien direct entre ce mouvement politique et Unité radicale, groupe dont Maxime Brunerie, condamné à 10 ans de prison pour tentative d'assassinat sur Jacques Chirac en 2002, était proche. Le tribunal a estimé que ces « raccourcis et amalgames » avaient un « indubitable caractère diffamatoire »[168].

Pour ce même article, la 17e chambre correctionnelle de Paris dans un arrêt du 23 avril 2013, a reconnu Bernard-Henri Lévy « complice du délit de diffamation publique envers un particulier ». Elle a estimé que Franz-Olivier Giesbert, qui avait publié le texte diffamatoire, s’était rendu, en qualité de directeur de la publication, « coupable » du même délit de diffamation publique. Les deux prévenus, reconnus « auteur et complice du délit de diffamation publique envers un particulier », sont condamnés chacun à une amende de 1 000 euros « qui, pour Bernard-Henri Lévy — dont le casier judiciaire ne porte trace d’aucune condamnation, à la différence de Franz-Olivier Giesbert — sera assortie du sursis »[169].

Dans son « bloc-notes de Bernard Henri-Lévy » publié par Le Point le 23 décembre 2010, Bernard-Henri Lévy avait écrit : « Viennent de se produire deux événements [...] considérables. [...] Le second fut ces Assises internationales sur l’islamisation de l’Europe organisées, [...], par le groupuscule néonazi qui s’était rendu célèbre, le 14 juillet 2002, en tentant d’assassiner Jacques Chirac et qui s’est allié, pour l’occasion, à un quarteron d’anciens trotskistes rassemblés sous la bannière du site Internet Riposte laïque. Il faut le dire et le redire : [...] présenter comme un “arc républicain”, ou comme une alliance entre “républicains des deux rives”, ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un crachat au visage [de la] République. ».

Bernard-Henri Lévy avait en effet confondu Bernard Cassen avec Pierre Cassen, fondateur du site Riposte laïque.

BHL plaidant la présence d’une « coquille  », le tribunal lui répond en lui reprochant un manque de « sérieux » : « Il convient de considérer que l’évocation de Bernard Cassen, ancien journaliste et directeur général du mensuel Le Monde diplomatique [...] au lieu et place de Pierre Cassen relève davantage d’une insuffisance de rigueur et d’une carence de fond, que de la simple “coquille” invoquée en défense. » Et la 17e chambre correctionnelle précise : « Pour l’ensemble de ces motifs, le bénéfice de la bonne foi ne saurait être accordé [à BHL] et, par voie de conséquence, Franz-Olivier Giesbert ne saurait en bénéficier. »

Comme le note le tribunal : « L’alliance explicitement imputée à Bernard Cassen avec un groupe politique présenté comme véhiculant une idéologie gravement attentatoire aux valeurs républicaines et comme ayant tenté d’assassiner le chef de l’État le jour de la fête nationale de 2002, constitue un fait précis, dont la vérité est susceptible d’être prouvée, et qui porte atteinte à son honneur et à sa considération. »

Ouvrages

  • Bangla Desh, Nationalisme dans la révolution, 1973 (réédité sous le titre Les Indes rouges 1985)
  • La Barbarie à visage humain, Grasset, 1977, (ISBN 2-246-00498-5)
  • Le Testament de Dieu, 1979
  • L'Idéologie française, 1981
  • Questions de principe I, 1983
  • Le Diable en tête, 1984
  • Impressions d'Asie, 1985
  • Questions de principe II, 1986
  • Éloge des intellectuels, 1988
  • Les Derniers Jours de Charles Baudelaire, 1988
  • Questions de principe III, la suite dans les idées, 1990
  • Frank Stella, les années 80, 1990
  • Les Aventures de la liberté, une histoire subjective des intellectuels, 1991
  • César, celui qui était trop gai, 1991
  • Le Jugement dernier, 1992
  • Questions de principe IV, Idées fixes, 1992
  • L'Art de Piero della Francesca et de Mondrian, 1992
  • Les Hommes et les Femmes (avec Françoise Giroud), 1993
  • La Pureté dangereuse, 1994
  • Questions de principe V, Blocs-notes, 1995
  • Le Lys et la Cendre, 1996
  • Comédie, 1997
  • Questions de principe VI avec Salman Rushdie 1998
  • Questions de principe VII, Mémoire vive, 2001
  • Le Siècle de Sartre, 2000
  • Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l’Histoire, 2002
  • Rapport au Président de la République et au Premier Ministre sur la participation de la France à la reconstruction de l’Afghanistan, 2002
  • Qui a tué Daniel Pearl ?, 2003- Prix Livres et Droits de l'Homme de la Ville de Nancy 2003[170]
  • Questions de principe VIII, jours de colère 2004
  • Questions de principe IX Récidives, 2004
  • American Vertigo, 2006
  • Questions de principe X, Ici et ailleurs, 2007
  • Ce grand cadavre à la renverse, 2007
  • La Mémoire, l'Oubli, Solitude d'Israël, 2007 (Enregistrement du débat public à Jérusalem, avec Benny Lévy et Alain Finkielkraut, sur CD audio)
  • Ennemis publics, 2008. (Correspondance entre Michel Houellebecq et BHL)
  • De la guerre en philosophie, 2010 (ISBN 978-2246767213) Prix Botul 2010
  • Autour de Camus, 2010 (Table ronde à l'Auditorium du Monde, avec Jean Daniel et Michel Onfray, sur CD audio)
  • Pièces d’identité, 2010 (ISBN 978-2-246-76791-6) - Prix Saint-Simon 2010[171]
  • La Guerre sans l'aimer, 2011, Éditions Grasset
  • Les aventures de la vérité. Peinture et philosophie, un récit, 2013, Éditions Grasset

Filmographie

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Bernard-Henri Lévy fut interrogé à ce sujet sur Europe 1, le 3 juin 2013, par Jean-Pierre Elkabbach : https://www.youtube.com/watch?v=jhur0_qxFJg (à la 4ème minute)
  2. «Le nouveau B.A. BA du BHL: Enquête sur le plus grand intellectuel français. » Par Xavier De la Porte et Jade Lindgaard. La Découverte, Paris, 2011.
  3. « Journal de la marine marchande, volume 62 », , p. 273
  4. « Le Groupe PINAULT­PRINTEMPS­REDOUTE a signé ce jour un accord avec Madame André LEVY, actionnaire majoritaire du Groupe BECOB, en vue de l'acquisition négoce international (5,5 % du Chiffre d'Affaires) et de fabrication de meubles », sur Dubus SA,
  5. Léna Lutaud, Kristina Larsen, Le cinéma à fond, Le Figaro, 5 avril 2013, www.lefigaro.fr/.../03002-20130405ARTFIG00376-kristina-larsen-le-cine...
  6. Challenges 187, décembre 1996.
  7. Rémy Rieffel, La Tribu des clercs : Les intellectuels sous la Ve République 1958-1990, Paris, Calmann-Lévy, , lui-même donnant comme source le Bulletin officiel de l’éducation nationale/Mouvement du personnel, pour l’année 1971.
  8. Le Figaro Magazine, 13 février 2010
  9. François Mitterrand, L’Abeille et l’Architecte, Flammarion, p. 327-330.
  10. Alain Badiou cité par Éric Aeschimann,« Mao en chaire », Libération, mercredi 10 janvier 2007.
  11. Sur ce sujet, voir à l'article détaillé Nouveaux philosophes
  12. a et b Michel Foucault, La grande colère des faits, Le Nouvel Observateur 9 mai 1977 [1]
  13. Michel Foucault, Non au sexe roi, entretien avec Bernard-Henri Lévy, Dits et écrits II, 1976-1988, Gallimard, p.266 [2]
  14. sur ce sujet, voir la critique de Michael Christofferson, Quand Foucault appuyait les "nouveaux philosophes", Le Monde diplomatique, 2009
  15. Bernard-Henri Lévy, La Barbarie à visage humain,Grasset, p. 21 : "Si les hommes sont dominés, disent-ils [c'est-à-dire Deleuze, Guattari et Lyotard], ce n’est pas qu’on les manipule mais qu’ils le souhaitent au contraire, – et au cœur de ce souhait, il y a de la jouissance et seulement de la jouissance. Cette jouissance n’est pas un mensonge imposé à ses victimes, mais la pure vérité de leurs pulsions les plus secrètes. […] Et si l’on peut espérer s’en détacher, ce n’est pas à force de vérité, mais de désir toujours, – de désir abstenu, inversé ou parasite. Tout le gauchisme moderne tient à ce schéma. Le schéma même du marxisme, à cette différence près que là où l’un parle de “vérité”, l’autre parle de “libido”." Sur ce sujet, voir à l'article détaillé La Barbarie à visage humain
  16. Entretien avec Bernard-Henri Lévy, Le Matin, 27 mai 1977.
  17. Bernard-Henri Lévy, La Barbarie à visage humain,Grasset, p. 52
  18. Bernard-Henri Lévy, La Barbarie à visage humain,Grasset, pp.138-139 : " Je tiens qu’une pensée se mesure aussi, sinon d’abord, à l’aune la plus vulgaire : celle de ses effets de vérité, c’est-à-dire de ses effets tout court ; qu’il n’y a pas de meilleur critique que le plus immédiat et le plus trivial, le type d’inscription concrète qu’elle provoque dans le réel.[…] De l’idéologie du désir à l’apologie du pourri sur fumier de décadence, de l’“économie libidinale” à l’innocent accueil fait à la violence brute et décodée, de la “schizo-analyse” même à la volonté de mort sur fond de drogues fortes et de plaisirs transversaux, la conséquence n’est pas seulement bonne, elle est surtout nécessaire. Allez voir Portier de nuit, Sex-o’clock, Orange mécanique, ou plus récemment l’Ombre des anges. Écoutez les pauvres épaves qui s’en vont sur les routes s’exténuer en un dernier “shoot”. Lisez le franc racisme qui s’étalait naguère dans les productions du “Cerfi”… Vous saurez à peu près tout des effets et des principes de “l’idéologie du désir”."
  19. Sur ce sujet, voir à l'article détaillé La Barbarie à visage humain
  20. C'est la thèse principale de l'ouvrage, voir à l'article détaillé La Barbarie à visage humain
  21. Roland Barthes, Lettre à Bernard-Henri Lévy, Les Nouvelles littéraires, 26 mai 1977, réédité dans Œuvres complètes, Le Seuil, t.V, p.315
  22. Sur ce sujet, lire la citation qui suit immédiatement ce passage, et voir à l'article détaillé Le Testament de Dieu
  23. Bernard-Henri Lévy, Le Testament de Dieu, Grasset, pp. 234-235
  24. Philippe Sollers, Le Nouvel Observateur, 30 avril 1979
  25. La critique du Testament de Dieu et la réponse de B.-H. Lévy (Le Nouvel Observateur, 18 juin 1979), puis la réplique de Vidal-Naquet (Le Nouvel Observateur, 25 juin 1979)
  26. Castoriadis, www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49 commentaires de la critique du Testament de Dieu, 1979
  27. Gérard Noiriel Dire la vérité au pouvoir. Les intellectuels en question, Agone, coll. « Éléments », 2010, p. 116.
  28. Gérard Noiriel op. cit., p. 165
  29. François Cusset, French Theory, rééd., p. 325.
  30. a et b [3]
  31. Emmanuel Levinas, Au-delà du verset, Minuit, 1982, p.78
  32. Qui sommes-nous ?
  33. BHL est chargé d’en rédiger la charte de la Fondation d’Action Internationale Contre la Faim
  34. [4]
  35. Bernard-Henri Lévy, L’Idéologie française, Grasset, p. 68
  36. Bernard-Henri Lévy, L'Idéologie française, Grasset, p. 161
  37. Bernard-Henri Lévy, L'Idéologie française, Grasset, pp. 219-220
  38. Raymond Aron écrit dans L'Express du  : « Bernard-Henri Lévy viole toutes les règles de l'interprétation honnête et de la méthode historique. […]
  39. Stratégie de Philippe Sollers
  40. Le fond des eaux, par Jean-Toussaint Desanti, le Matin de Paris 15 janvier 1981
  41. Un débat nécessaire par Jorge Semprun, Le Point du 26 janvier 1981
  42. L’ambigüité française par Jean-François Revel, l'Express du 17 février 1981
  43. Bernard Pivot, La Guêpe BHL, dans Lire, mars 1981
  44. Christophe de Ponfilly, cité par Philippe Cohen, BHL, une biographie, Fayard, 2004 Massoud, cet ami récent
  45. Jacques Henric, Bernard-Henri Lévy romancier, dans Art Press, septembre 1984
  46. Bernard-Henri Lévy, Le Lys et la Cendre, pages 64 et 70, Grasset, 1996
  47. Bosna !, François Mitterrand 0:26.06
  48. Le Lys et la Cendre, Grasset, p.266
  49. Nouvel Observateur, 12 mai 1994, éditorial de Jean Daniel
  50. « La liste Bernard-Henri Lévy officiellement déposée hier », L'Humanité,
  51. Liste Sarajevo: histoire d’'une reculade Nouvel Obs
  52. Info ou Intox - Sondage Ipsos Brève de l'Humanité, 27 mai 1994
  53. http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2007-01-26/le-bloc-notes-de-bernard-henri-levy/989/0/100550
  54. Bouillon de culture[réf. incomplète]
  55. Cahiers du cinéma numéro 511, mars 1997, p. 82.
  56. Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy, Le Point, 16 novembre 2001
  57. Rapport de Bernard-Henri Lévy au président de la République et au Premier ministre sur la participation de la France à la reconstruction de l'Afghanistan
  58. Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy, Le Point, 16 août 2002
  59. « Si je devais résumer le sentiment de malaise que me donne la guerre annoncée en Irak, je dirais : moralement justifiée, politiquement désastreuse. » Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy, Le Point, 14 février 2003
  60. [5] "VERTIGE DU NÉANT: American Vertigo, une prétention documentaire de Michko Netchak", 16 août 2002. Et Garrison Keillor, "On the Road Avec M. Lévy", The New York Times, January 29, 2006, [6]
  61. [7] le monde 27 février 2010.
  62. Critique du livre dans Le Journal du Dimanche, reprise sur le site www.bernard-henri-levy.com
  63. Rousselet et BHL entrent au capital de Libération
  64. Laurent Joffrin se félicite
  65. Choses vues dans la Géorgie en guerre, par Bernard-Henri Lévy, Le Monde, 19 août 2008
  66. BHL n'a pas vu toutes ses « choses vues » en Géorgie, Rue89, 22 août 2008
  67. http://wwww.rue89.com/2008/08/23/droit-de-reponse-de-raphael-glucksmann, Rue89, Droit de réponse de Raphaël Glucksmann, 23 août 2008
  68. Siné : « provocateur » pour les uns, « antisémite » pour les autres, par Alice Geraud, Libération, 28 janvier 2009
  69. Carnet de guerre, par BHL, JDD, 18 janvier 2009
  70. Gaza – Médias en guerre (4) : « Carnets de guerre », le dernier tract de BHL, Acrimed, 28 janvier 2009
  71. [8]
  72. Cesare Battisti, un coupable, Antonio Tabucchi, Le Monde.fr, 15 janvier 2011
  73. Pourquoi les battististes sont-ils devenus muets ?, Éric Conan, Marianne.net, 8 décembre 2012
  74. Claude Askolovitch, « BHL : « le Parti socialiste doit disparaître » », sur Le Journal du Dimanche, (consulté le )
  75. [9]
  76. http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-01-20/polemique-bernard-henri-levy-prend-la-defense-de-benoit-xvi-et-pie-xii/920/0/415475
  77. http://archiviostorico.corriere.it/2010/gennaio/20/anche_Benedetto_XVI_Pio_XII_co_9_100120010.shtml
  78. Bernard-Henri Lévy en flagrant délire, Le Nouvel Observateur, 8 février 2010
  79. « BHL victime d'un auto-entartrage », Le Canard enchaîné, 10 février 2010, p. 1.
  80. « BHL versus Finkielkraut et Badiou », L'Express, 26 mars 2010.
  81. On n'est pas couché 13 février 2010.
  82. « Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy défendent Israël contre la « désinformation » », Le Monde.fr, 7 juin 2010
  83. "Daphne Guinness déclare son amour pour BHL", Lucie Dancoing, Paris Match
  84. Défense de Dominique Strauss Kahn, Le Point, 17 mai 2011
  85. « Les Intellectuels Faussaires », sur sur le site du Nouvel Observateur (consulté le )
  86. Cinq bonnes raisons de dévorer le dernier BHL, Atlantico, le 8 novembre 2011, article de MRY
  87. BHL en Libye, sur les traces de Lawrence d'Arabie, Pierre Haski, rue89.com, 7 novembre 2011
  88. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/20/97001-20111120FILWWW00182-libye-bhl-s-est-engage-en-tant-que-juif.php
  89. « L'intellectuel engagé Bernard-Henri Lévy est classé le 22e personnage le plus influent au monde », foreignpolicy.com, en décembre 2011
  90. « Le Serment de Tobrouk », nouvelobs.com
  91. http://www.fondation-maeght.com/index.php/fr/expositions/184-l-les-formes-de-la-pensee-r-peinture-et-philosophie-un-recit-du-29-juin-au-6-octobre-2013
  92. Albert de Monaco: amateur prestigieux d'art guidé par BHL, Purepeople, 17 septembre 2013
  93. http://www.bernard-henri-levy.com/bernard-henri-levy-reflechit-au-rapport-entre-l’art-et-la-philosophie-38505.html
  94. http://blogs.mediapart.fr/blog/ficanas/100513/en-juin-saint-paul-de-vence-bhl-chez-maeght
  95. http://www.crif.org/fr/alireavoiraecouter/40-ans-après-le-musée-imaginaire-de-malraux-bernard-henri-lévy-à-la-fondation-maeght/37383
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  97. http://www.lepoint.fr/invites-du-point/nathalie-rheims/bernard-henri-levy-le-magnifique-09-06-2013-1678810_1452.php
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  99. http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2013/05/31/03015-20130531ARTFIG00552-bernard-henri-levy-on-ne-fait-pas-si-facilement-le-deuil-de-la-beaute.php
  100. [10]{Le huffington post}
  101. Bernanke et Obama en tête d'une liste des penseurs influents de 2009
  102. LCP la-presse-ironise-sur-le-super-rambo-sarkozy-et-son-expert-bhl
  103. « La guerre de BHL », Le Point, 25 août 2011, no 2032, pp. 44-45.
  104. Le Monde.fr, le 8 novembre 2011, article de Natalie Nougayrède
  105. Le Serment de Tobrouk de BHL : une manipulation de l'information, blog du Nouvel Observateur, modifié le 31-05-2012 à 17h59, Pascal Boniface, édité par Hélène Decommer, visité le 3 juin 2012, http://leplus.nouvelobs.com/contribution/562416-le-serment-de-tobrouk-de-bhl-une-manipulation-de-l-information.html
  106. BHL appelle à boycotter Sotchi : Jean-François Kahn lui répond, entretien, lefigaro.fr, 19 février 2014
  107. [11]
  108. a et b Récidives, Éditions Grasset & Fasquelle, Paris, 2004
  109. BHL, DHL, BHV, TGV, 22 juin 2010.
  110. Selon son biographe non-officiel Philippe Cohen, « A Gori, BHL ne s'est pas mis à la vodka », sur le site marianne2.fr, BHL a une « théorie de la guerre éternelle entre le bien et le mal » ; cette thématique est en effet récurrente dans ses travaux consacrés aux situations de guerre ou de conflit, tels que Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l'Histoire (2001), Bosna ! (2001), ou encore Qui a tué Daniel Pearl ? (2003)
  111. Le Monde Diplomatique
  112. LMSI
  113. Pascal Boniface, BHL n'est pas seulement ridicule, il est aussi dangereux, 15/04/2009
  114. Oumma.com
  115. Que veut la Russie ? - Le Point.fr - 29/08/2013
  116. BHL : histoire d'un vampire des carpettes qui aimerait bien que le sang coule en Syrie. Journal télévisé de ProRussia.tv du 2 septembre 2013.
  117. a et b Gilles Deleuze, À propos des nouveaux philosophes et d’un problème plus général, publié comme Supplément au no 24, mai 1977, de la revue bimestrielle Minuit, et distribué gratuitement. Mis en ligne en 2004 par Multitudes.
  118. La critique du Testament de Dieu par Pierre Vidal Naquet http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49
  119. Simon Leys, « Une excursion en haute platitude », Lire, no 125, février 1986, repris dans Essais sur la Chine.
  120. Jacques Bouveresse, Prodiges et vertiges de l’analogie, Raisons d’agir, 1999, p. 31
  121. « Une imposture française », page ?
  122. « Une imposture française », par Nicolas Beau et Olivier Toscer, éditions des Arènes, 2006. Relevé par le journaliste Sébastien Fontenelle ou par le critique de Lire.fr
  123. La critique de William Dalrymple sur le livre Qui a tué Daniel Pearl ? dans la New York Review of book, décembre 2003. « Le principal problème que pose Qui a tué Daniel Pearl ? est l’amateurisme du travail de recherche effectué par son auteur. [...] BHL a visé beaucoup trop haut, eu égard à ses compétences »
  124. La réponse de Bernard-Henri Lévy à William Dalrymple
  125. La réponse de William Dalrymple à Bernard-Henri Lévy
  126. Voir à ce sujet l'affirmation de critikat : En France comme outre-Atlantique, l’ouvrage, à quelques exceptions près, est accueilli par une douche froide.
  127. Lire les critiques recueillies par Evene
  128. Revue de presse traduite :
    NY Times 29/01/2006, « Bernard-Henri Lévy […] rambled around this country […] and now has worked up his notes into a sort of book » -
    New York Times : « Il y a de nombreux moments, voyageant en voiture avec lui, où vous avez envie de lui dire de la fermer cinq minutes et de mieux regarder le paysage. » Cité par Le Matricule des Anges Numéro 072 -
    The Economist : « Monsieur Lévy (…) passe beaucoup trop de temps à nous dire des choses que nous savons déjà. » Cité par Le Matricule des Anges Numéro 072 -
    Los Angeles Times : « Mis à part le fait qu'Alexis de Tocqueville et Bernard-Henri Lévy sont tous les deux français, ils n'ont rien en commun. » Cité par Le Matricule des Anges Numéro 072
  129. Critique du Matricule des Anges Numéro 072 - avril 2006 sur http://LeLibraire.com
  130. Sylvie Kauffmann : BHL met le doigt sur de vraies questions, mais passe son chemin avant d'avoir trouvé la réponse.American Vertigo - Les critiques et avis des lecteurs - Livre - EVENE
  131. Le récit touristique d’un voyageur poli par Glyn Morgan - avril 2006
  132. Affaire DSK : Bernard-Henri Lévy étrillé par la presse américaine sur lemonde.fr du 20 mai 2011.
  133. procès organisé au théâtre Dejazet à Paris, diffusé sur France Inter par Daniel Mermet Suite du procès
  134. http://bibliobs.nouvelobs.com/20100208/17560/bhl-en-flagrant-delire-laffaire-botul
  135. http://www.rue89.com/2010/02/08/bhl-piege-les-amis-de-botul-consternes-et-allegres-137436
  136. http://laregledujeu.org/2010/02/08/876/vive-jean-baptiste-botul-bhl/
  137. BHL, un homme engagé,Dailymotion, BHL, un homme engagé.
  138. le discours de François Mitterrand
  139. Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, p. 143.
  140. Kristin Ross, Anne-Laure Vignaux, mai 68 et ses vies ultérieures, 2005, p. 175.
  141. a et b L’oligarchie, le Parti socialiste et Bernard-Henri Lévy, Serge Halimi, Le Monde diplomatique, novembre 2007
  142. Le roi de l’arène
  143. Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, pp. 59, 69.
  144. BHL n'a pas vu toutes ses « choses vues » en Géorgie, Rue89, 22 août 2008
  145. Gori brûle-t-il?, réponse du médiateur du Monde à Rue89, 30 août 2008
  146. « L'Honneur des musulmans (version modifiée) », Le Point, (consulté le )
  147. « Bernard-Henri Lévy, auteur... d'une nouvelle boulette », Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  148. « BHL attaque Frédéric Taddeï et le confond avec un joueur de l’AS Roma ! », AgoraVox, (consulté le )
  149. Judith Perrignon, « Frédéric Taddeï, l'homme sans convictions », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  150. On n'est pas couché, France2, 3 juin 2012, interview de Bernard-Henri Lévy par Laurent Ruquier.
  151. Site officiel de l'Internationale Pâtissière
  152. Vidéo sur dailymotion
  153. Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, p. 59.
  154. Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, p. 69.
  155. Nicolas Beau, Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, pp. 62,66.
  156. Actualité juive, 10 janvier 2005
  157. Le point du 03/02/05, n°1690 Dieudonné, fils de Le Pen
  158. « Faut-il interdire le nouveau spectacle de Dieudonné ? », Libération, 18 juin 2010
  159. Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, p. 158.
  160. Jean-Paul Gouteux, Le Monde, un contre-pouvoir ? Désinformation et manipulation sur le génocide rwandais, L'esprit frappeur, 1999, p. 53.
  161. Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, p. 157.
  162. Journal « Le Monde », numéro 16469 paru le 08/01/1998, « Algérie, Bernard-Henri Lévy témoigne » : « Le jasmin et le sang ».
  163. Journal « Le Monde », numéro 16470 paru le 09/01/1998, « Le récit de Bernard-Henri Lévy sur les massacres en Algérie » : « La loi des massacres » « Ils préfèrent passer pour des assassins que pour des incompétents ».
  164. Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française, Les Arènes, 2006, p. 159.
  165. Journal Le Monde, paru le 05/03/1998, L'Algérie de Bernard-Henri Lévy.
  166. http://www.rue89.com/2007/10/09/pour-guaino-bhl-est-un-petit-con-pretentieux
  167. La Table ronde)
  168. Justice: Bernard-Henri Lévy condamné pour avoir diffamé le Bloc identitaire dans un article du Point, Jeanmarcmorandini.com, 24 avril 2013
  169. Même la justice française condamne BHL..., 26 avril 2013, "http://www.monde-diplomatique.fr"
  170. « Prix Livres et Droits de l'Homme de la Ville de Nancy » (consulté le )
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  172. Aurélien sur IMDb
  173. http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=207243.html
  174. Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary ; le chapitre sur BHL est disponible au téléchargement (pdf)
  175. Fiche sur le site de l'éditeur.
  176. http://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/RIMBERT/18750