Gouvernement Michel Barnier
Président | Emmanuel Macron |
---|---|
Premier ministre | Michel Barnier |
Législature | XVIIe (Cinquième République) |
Formation | |
Durée | 2 mois et 4 jours |
Coalition | EPR (RE, MoDem, UDI, HOR, PRV) - LR |
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Ministres | 36 (19 ministres et 17 ministres délégués) |
Secrétaires d'État | 5 |
Femmes | 21 (8 ministres et 10 ministres déléguées) |
Hommes | 20 (11 ministres et 7 ministres délégués) |
Moyenne d'âge | 52 ans |
Assemblée nationale |
211 / 577 |
---|
Le gouvernement Michel Barnier est le gouvernement de la République française depuis le . Il s'agit du quarante-cinquième gouvernement de la Ve République. Il fait suite au gouvernement Gabriel Attal, démissionnaire depuis les élections législatives de - .
La composition du gouvernement est annoncée le . La durée entre la nomination du Premier ministre et celle des autres membres du gouvernement (seize jours) est un record dans l'histoire du pays.
Formation
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Après la dissolution de la XVIe législature par Emmanuel Macron le , suite à la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, des élections législatives anticipées se sont déroulées les et . Alors que le Rassemblement national (RN) est dans les premières estimations pressenti pour obtenir une majorité relative, il est placé en troisième position derrière le Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en première position, et Ensemble pour la République, arrivé en deuxième position dans un contexte de Front républicain.
Gabriel Attal présente sa démission à Emmanuel Macron, qui l'accepte le . La veille de l'ouverture des Jeux olympiques, le NFP s'accorde pour proposer au chef de l'État le nom de Lucie Castets pour Matignon. En réaction, arguant que « personne n'a emporté [les élections] », Emmanuel Macron annonce la tenue de consultations en vue de former un gouvernement[1].
Le , à l'issue des Jeux olympiques, Emmanuel Macron convie les chefs de partis et présidents de groupes parlementaires des deux chambres à l'Élysée le pour tenter de trouver une issue à ce blocage de fait[2]. Après que le chef de l'État a reçu les chefs de partis et les présidents de groupes parlementaires, les services de l'Élysée font savoir par communiqué de presse du que Lucie Castets ne serait pas nommée à Matignon[3].
Le , Emmanuel Macron reçoit Bernard Cazeneuve (ex-PS ; Premier ministre sous François Hollande) et Xavier Bertrand (LR ; président de la région Hauts-de-France), alors pressentis pour le poste de Premier ministre[4]. Le nom de Thierry Beaudet est également évoqué le même jour. Face au risque de motion de censure, la candidature de Michel Barnier, déjà évoquée début juillet[5],[6], est de nouveau envisagée le 4 septembre[7]. Le 5 septembre, soit quasiment deux mois jour pour jour après le second tour des élections législatives, Emmanuel Macron nomme celui-ci à la tête du gouvernement[8],[9],[10],[11]. Alors que le NFP a annoncé censurer tout gouvernement qui n'est pas issu de ses rangs, le RN annonce attendre la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement avant de se décider à censurer ou non[12],[13].
Formation du gouvernement
[modifier | modifier le code]Le , Michel Barnier reçoit les chefs de file des Républicains, respectivement Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, ainsi qu'Édouard Philippe, ancien Premier ministre et président d'Horizons[14], Gérard Larcher, président du Sénat[15], ainsi que Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, et ancien Premier ministre, en vue de l'entrée de ces partis au gouvernement[16].
Le 8 septembre, Michel Barnier reçoit Édouard Philippe, président du parti Horizons et ancien Premier ministre, et François Bayrou, président du parti Modem[17].
Le , Michel Barnier reçoit les représentants du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires[18].
La possibilité du maintien de ministres du gouvernement Gabriel Attal est évoquée, notamment dans les cas de Catherine Vautrin, Rachida Dati, Gérald Darmanin et de Sébastien Lecornu, ce dernier serait « assuré de rester »[19]. Bruno Retailleau est aussi envisagé comme ministre régalien[20].
Le , après le rejet d'une première liste de ministres par le président Macron et à la suite d'un accord entre le bloc macroniste et les Républicains, Michel Barnier soumet une liste de trente-huit ministres au président de la République[21]. Le gouvernement est ensuite annoncé le par Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée[22].
Il est considéré, avant même sa formation, comme « le gouvernement le plus à droite de toute l'histoire de la Ve République » par la députée socialiste Céline Hervieu[23]. Après sa formation, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, rejoint son point de vue[24]. D'autres se montrent plus tempérés, à l'instar de l'eurodéputé socialiste Pierre Jouvet et du politologue Alain Duhamel, qui se contentent d'évoquer le « gouvernement le plus à droite depuis François Fillon »[25],[26]. Plusieurs de ses ministres ont milité contre le mariage homosexuel[27] ou étaient opposés à la constitutionnalisation de l'IVG. De plus, il s'agit du premier gouvernement de la cinquième république à recevoir le Rassemblement national pour discuter du budget[28].
Composition initiale
[modifier | modifier le code]Premier ministre
[modifier | modifier le code]- Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique : Michel Barnier[29],[30].
Ministres
[modifier | modifier le code]Ministres délégués
[modifier | modifier le code]Secrétaires d'État
[modifier | modifier le code]Titre | Ministre de tutelle | Titulaire |
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Secrétaire d'État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations | Ministre de l'Intérieur | Othman Nasrou |
Secrétaire d'État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux | Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères | Thani Mohamed Soilihi |
Secrétaire d'État chargée de la Consommation | Ministre de l'Économie, des Finances et de l’Industrie | Laurence Garnier |
Secrétaire d'État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes | Ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes | Salima Saa |
Secrétaire d'État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique | Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche | Clara Chappaz |
Évolution de la composition
[modifier | modifier le code]Ajustement du 27 septembre 2024
[modifier | modifier le code]Après de nombreuses critiques sur la non-présence d'un ministre chargé des personnes handicapées, le portefeuille des Personnes en situation de handicap est attribué à Charlotte Parmentier-Lecocq, jusqu'alors députée du parti Horizons, qui devient ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les Femmes et les Hommes.
En parallèle, Jean-Louis Thiériot, jusqu'alors député des Républicains, est nommé ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens combattants.
Galerie du gouvernement
[modifier | modifier le code]Premier ministre
[modifier | modifier le code]Portrait | Fonction | Nom | Parti | |
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Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique | Michel Barnier | LR |
Ministres
[modifier | modifier le code]Ministres délégués
[modifier | modifier le code]Secrétaires d'État
[modifier | modifier le code]Représentativité
[modifier | modifier le code]Parité
[modifier | modifier le code]Le gouvernement compte vingt femmes et vingt hommes, donc la parité numérique est respectée (en comptant le Premier ministre). Mais les ministères régaliens sont tous occupés par des hommes[31].
Répartition partisane
[modifier | modifier le code]L'équipe gouvernementale réunit une « coalition » formée par l'ancienne majorité présidentielle (Ensemble pour la République) et Les Républicains ainsi que des personnalités non affiliées :
Parti | Premier ministre |
Ministres | Ministres délégués |
Secrétaires d'État |
Total | |
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Répartition le | 1 | 20 | 14 | 5 | 40 | |
Les Républicains | 1 | 6 | 4 | 2 | 13 | |
Renaissance | 8 | 4 | 1 | 13 | ||
Mouvement démocrate | 2 | 1 | 3 | |||
Union des démocrates et indépendants | 1 | 2 | 3 | |||
Divers droite | 1 | 1 | 1 | 3 | ||
Horizons | 1 | 1 | 2 | |||
Divers gauche | 1 | 1 | ||||
Parti radical | 1 | 1 | ||||
Sans étiquette | 1 | 1 | ||||
Répartition actuelle | 1 | 20 | 16 | 5 | 42 | |
Les Républicains | 1 | 6 | 5 | 2 | 14 | |
Renaissance | 8 | 4 | 1 | 13 | ||
Mouvement démocrate | 2 | 1 | 3 | |||
Union des démocrates et indépendants | 1 | 2 | 3 | |||
Divers droite | 1 | 1 | 1 | 3 | ||
Horizons | 1 | 2 | 3 | |||
Divers gauche | 1 | 1 | ||||
Parti radical | 1 | 1 | ||||
Sans étiquette | 1 | 1 |
Âge
[modifier | modifier le code]Lors de sa nomination, Antoine Armand, âgé de 33 ans, est le plus jeune membre du gouvernement, tandis que Michel Barnier, 73 ans, est le doyen du nouveau gouvernement. La moyenne d'âge des membres du gouvernement est de 52 ans au moment de sa nomination.
Relations avec le Parlement
[modifier | modifier le code]Le Premier ministre prononce sa déclaration de politique générale le [32] à 15 h[33]. Le gouvernement ne sollicite la confiance ni de l'Assemblée nationale, ni du Sénat[34]. Les députés de gauche déposent une motion de censure en conséquence, qui n'est pas adoptée.
Motions de censure
[modifier | modifier le code]Date du vote | Outil et contexte | Groupe | NI | Résultat | |||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
GDR | LFI | EcoS | SOC | LIOT | Dem | EPR | HOR | DR | UDR | RN | |||||
article 49 al. 2 | 16 | 72 | 38 | 66 | 4 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 1 | 197 | Rejetée[35] | |
Majorité absolue des membres de l'Assemblée nationale requise (289 voix en faveur). Le ou les groupes signataires de la motion de censure sont identifiés en souligné. |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Sortant du silence, Macron lâche que « personne n’a emporté » les législatives », 20 Minutes, (lire en ligne, consulté le )
- « Emmanuel Macron convie les chefs de partis le 23 août, pas de Premier ministre dans l’immédiat », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le )
- « Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron refuse de nommer Lucie Castets et lance de nouvelles consultations », Les Echos, (lire en ligne, consulté le )
- AFP, « Matignon: Macron "teste" Cazeneuve et Bertrand, la surprise Beaudet émerge », La Croix, (lire en ligne).
- « Les scénarios du 8 juillet/Ce que mijote Emmanuel Macron », La Lettre de l'Expansion, , p. 3
- Corinne Lhaïk, « Législatives : le fantasme d’une grande coalition », L'Opinion, no 2799, , p. 1-2
- « Nouveau Premier ministre: Michel Barnier, nouvelle "piste sérieuse" d'Emmanuel Macron? », BFMTV, (lire en ligne, consulté le ).
- « Gouvernement : Michel Barnier est nommé Premier ministre », France Bleu, (lire en ligne, consulté le )
- « Le Républicain Michel Barnier nommé Premier ministre », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- « Gouvernement: Michel Barnier succède à Gabriel Attal à Matignon », BFMTV, (lire en ligne, consulté le )
- « Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « L'ancien ministre Michel Barnier, figure des Républicains, nommé Premier ministre par Emmanuel Macron », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le ).
- « Michel Barnier nommé Premier ministre : le RN attendra la "déclaration de politique générale" pour se positionner », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le )
- Julie Cloris et Inès Chaïeb, « Nouveau gouvernement : Edouard Philippe et François Bayrou reçus à Matignon, Michel Barnier poursuit les consultations », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
- « Reçue à Matignon, la droite négocie sa participation au gouvernement Barnier », Les Echos, (lire en ligne, consulté le ).
- « Gouvernement Barnier: Gabriel Attal laisse entrevoir une "possible participation" des macronistes », RMC, (lire en ligne, consulté le ).
- Par Julie Cloris et Inès Chaïeb Le 8 septembre 2024 à 07h36 et Modifié Le 8 Septembre 2024 À 19h07, « Nouveau gouvernement : Edouard Philippe et François Bayrou reçus à Matignon, Michel Barnier poursuit les consultations », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Réforme des retraites, santé, pouvoir d'achat... Le groupe Liot fixe ses priorités auprès de Michel Barnier », BFMTV, (lire en ligne, consulté le ).
- « Sébastien Lecornu devrait rester ministre des Armées », l'Opinion, (lire en ligne, consulté le )
- François Vignal, « Quels ministres au gouvernement ? Michel Barnier face au « casse-tête » des nominations », sur Public Sénat, (consulté le )
- « Un nouveau gouvernement devrait être nommé « avant dimanche », annonce Matignon ».
- Fabien Jannic-Cherbonnel, « Composition du nouveau gouvernement : quatre choses à retenir de l'annonce de l'équipe de Michel Barnier », sur FranceInfo, (consulté le ).
- « Céline Hervieu (PS), sur le nouveau gouvernement: "Je suis assez fière qu'il n'y ait aucun membre du NFP qui participe à cette mascarade" », BFM TV, (consulté le )
- « "Dimanche en politique". Avec Bernard Guetta et Olivier Faure », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Flavien Groyer, « Nouveau gouvernement : "Retour du macronisme", "droite dure'", les opposants taclent les ministres de Michel Barnier », France Bleu, (consulté le )
- Éric Berger, « Au gouvernement Barnier, des profils très marqués à droite », La Dépêche du Midi, , p. 3 (lire en ligne)
- Marie Turcan, « La tendance « Manif pour tous » du nouvel exécutif inquiète » , sur Mediapart, (consulté le )
- « Budget : Antoine Armand recadré par Michel Barnier, après avoir été critiqué par Marine Le Pen », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Décret du 5 septembre 2024 portant nomination du Premier ministre.
- Décret du 21 septembre 2024 relatif à la composition du Gouvernement.
- Nicolas Barreiro, « Gouvernement Barnier : l'exécutif respecte-t-il la parité ? », sur RTL, (consulté le ).
- Camille Gasnier, « Discours de politique générale de Michel Barnier : « Il est prévu, le 1er octobre », annonce Patrick Kanner », sur Public Sénat, (consulté le )
- Laura Laplaud, « Qu'est-ce que la déclaration de politique générale que va prononcer Michel Barnier ? », sur Europe 1, (consulté le )
- « Déclaration de politique générale : Michel Barnier ne sollicitera pas de vote de confiance », sur Libération (consulté le )
- Assemblée nationale, « Rejet d'une motion de censure, en application de l'article 49.2 de la Constitution », sur Assemblée nationale (consulté le )