Édouard Corniglion-Molinier

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Édouard Corniglion-Molinier
Fonctions
Parlementaire français
Sénateur 1948-1951
Député 1951-1958
puis 1962-1963
Gouvernement Quatrième République-Cinquième République
Groupe politique RPF (1948-1956)
RS (1956-1958)
UNR-UDT (1962-1963)
Ministre d'État

(11 mois et 15 jours)
Gouvernement Laniel (1 et 2)

(15 jours)
Gouvernement Pflimlin
Biographie
Date de naissance
Date de décès (à 65 ans)
Résidence Seine
puis Alpes-Maritimes

Édouard Corniglion-Molinier[1] est un homme politique (sénateur, député et ministre) et général de brigade aérienne français, né le à Nice et mort le à Paris. Il fut aussi producteur de films et président de sociétés de presse.

Édouard Corniglion-Molinier est compagnon de la Libération.

Biographie

Études, engagement militaire et activité cinématographique

Édouard Corniglion-Molinier découvre les joies de l'aviation à l'âge de douze ans lors d'un baptême de l'air qui s'achève dans le lit du Var[2]. Après des études qui le conduisent à la licence ès lettres puis à un doctorat en droit, il prend part à la Première Guerre mondiale après avoir maquillé son état civil. Il parvient à rejoindre la chasse aérienne après être passé dans les chasseurs alpins[2].

Il devient ensuite journaliste à Paris-Soir mais sans abandonner l'aviation pour autant. Ainsi, il participe, en compagnie de l'aviateur anglais Jim Mollison, à un raid de cinq jours entre le 29 novembre et le 3 décembre 1936 entre Londres et Le Cap à bord du Bellanca baptisé Flash Miss Dorothy[3].

Lors de la guerre d'Espagne, il est volontaire pour servir aux côtés des rangs républicains avec André Malraux. Fin pilote comme le démontrent également ses activités de pilote d'essai, il devient également producteur de cinéma avec les films Courrier sud, réalisé par Pierre Billon en 1936 d'après l'œuvre de Saint-Exupéry, Drôle de drame de Marcel Carné sorti en 1937, et Espoir réalisé par André Malraux en 1945[2].

En 1940, il rejoint de nouveau la chasse après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il sera d'ailleurs le seul pilote titulaire de victoire aérienne au cours des deux conflits mondiaux[2]. Après la défaite française de 1940, il est le premier à rejoindre, en tant que commandant d'aviation, Emmanuel d'Astier de La Vigerie qui vient de fonder à Cannes le mouvement La Dernière Colonne. En décembre 1940, Édouard Corniglion-Molinier est arrêté. En 1941, il parvient à s'évader du fort Saint-Nicolas à Marseille. Il rejoint les Forces aériennes françaises libres qu'il conduit au combat au Moyen-Orient et en Grande-Bretagne. Il est promu général de brigade aérienne en décembre 1944[2].

Parcours politique

Sénateur RPF de la Seine de 1948 à 1951, il devient député RPF-URAS des Alpes-Maritimes en 1951, puis RGR à partir de 1956. Il vote en faveur de l'investiture de Pierre Mendès France, et combat la CED. Ses interventions à l'Assemblée nationale portent sur le cinéma et sur l'aéronautique.

Fait unique dans les annales, c'est en tant que ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme en exercice que le général Édouard Corniglion-Molinier, faisant office de navigateur à bord d'un Dassault Mystère IVN piloté par G. Muselli, établit un record de vitesse sur le trajet Paris-Nice en 41 minutes, 55 secondes et 8/10 à la vitesse de 982,433 km/h le 18 juin 1955[4].

Lorsqu'il est ministre de la Justice en 1957, il permet d'arrêter les poursuites engagées contre Dominique Aury au sujet du roman Histoire d'O[5].

Il vote en faveur du retour du général de Gaulle au pouvoir. Lors élections législatives de 1962, il est élu député dans la troisième circonscription des Alpes-Maritimes sous l'étiquette divers droite[6]. Il siégera dans le groupe UNR-UDT.

Pris d'un malaise dans une Caravelle qui le ramène de Nice à Paris, il meurt chez lui le jeudi 9 mai 1963. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Louis des Invalides le 13 mai[2]. Il repose au cimetière du château à Nice, allée du brûloir.

Hommages publics

Il est compagnon de la Libération et titulaire de nombreuses décorations.

À Nice, le prolongement de la promenade des Anglais en direction de l'ouest, vers Saint-Laurent-du-Var, porte le nom de « promenade Corniglion-Molinier ».

Synthèse des mandats et fonctions

Fonctions gouvernementales

Mandats parlementaires

Il fut également membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et de l'Assemblée des communautés européennes (aujourd'hui Parlement européen).

Mandats locaux

De 1949 à 1963, il fut conseiller général des Alpes-Maritimes, élu dans le canton de Roquebillière.

Producteur de cinéma

Notes et références

  1. on trouve aussi Edward
  2. a b c d e et f J.-M. R., « Le général Édouard Corniglion-Molinier », Air & Cosmos, no 9,‎ , p. 33
  3. A. Van Hoorebeeck, La conquête de l'air : Chronologie de l'aérostation, de l'aviation et de l'astronautique, t. 1, Verviers, Marabout Université,
  4. A. Van Hoorebeeck, La conquête de l'air : Chronologie de l'aérostation, de l'aviation et de l'astronautique, t. 2, Verviers, Marabout Université,
  5. Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, no 1970, jeudi 8 août 2002 : « Alors que la Brigade mondaine s’apprête à interdire Histoire d’O, la vie mondaine, elle, fait un miracle. Le médecin de Dominique Aury s’appelle Odette Poulain. Et Odette Poulain est la bonne amie d'Édouard Corniglion-Molinier, général d’aviation, compagnon de Malraux et surtout garde des Sceaux. Mise dans la confidence, Odette Poulain organise à Croissy un déjeuner entre Dominique Aury et le ministre. Au menu, poulet, courgettes et conversation sur l'air du temps. D'O, il n’est point question. À la fin du repas, Corniglion-Molinier, très galant, reconduit son invitée à la porte et se tourne vers Odette Poulain : « Je voulais voir quelle tête a la petite bonne femme qui a écrit un livre pareil ». Grâce à son intervention, la procédure est déclarée nulle. O vient d'échapper, sur un lit de courgettes, à la censure. »
  6. Députés des Alpes-Maritimes en 1962, sur politiquemania.com. Consulté le 25 mai 2012.

Liens externes