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Innocent IV

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Innocent IV
Image illustrative de l’article Innocent IV
Entrevue de Saint Louis et du pape Innocent IV, Grandes Chroniques de France, Paris, XIVe siècle.
Biographie
Nom de naissance Sinibaldo de Fieschi
Naissance vers 1180/1190
Gênes
Père Ugo Fiesco, Count of Lavagna (d)
Décès et
Naples
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Intronisation
Fin du pontificat
Naples
(11 ans, 5 mois et 12 jours)

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Innocent IV, né Sinibaldo de Fieschi (vers 1180/1190 – ), est le 180e pape de l'Église catholique, du à sa mort.

Il appartenait à l'une des principales familles de Gênes. Formé à Parme et Bologne, il passait pour l'un des meilleurs[réf. souhaitée] canonistes de son époque. Son pontificat est notamment marqué par la lutte contre Frédéric II dans le cadre de la longue querelle du sacerdoce et de l'Empire.

Son pontificat

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Après la mort de Célestin IV, dont le règne ne dure que dix-sept jours, de la fin octobre au , l'Église demeure plus d'un an sans souverain pontife. Le nouveau conclave se tient à Anagni et, le , le cardinal Sinibaldo de Fieschi est élu dans la cathédrale Santa Maria d'Anagni[1]. Il prend le nom d'Innocent. Au cours de son pontificat long de onze ans et demi, il crée quinze cardinaux, dont douze au consistoire du . Le pontificat d'Innocent IV fut marqué par un développement sans précédent du népotisme pontifical, c'est-à-dire de l'attribution de fonctions et revenus ecclésiastiques à des parents proches ou éloignés du pape, membres de la famille Fieschi et apparentés[2].

Lutte contre Frédéric II

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L'empereur Frédéric II, avec qui il avait eu de bons rapports, dit à l'occasion de son élection qu'il perdait l'amitié d'un cardinal et gagnait l'inimitié d'un pape. L'empereur commence des négociations pour mettre fin à l'excommunication et au conflit qui durait depuis Grégoire IX. Mais, Innocent IV reprend rapidement la lutte contre l'empereur. Il s'efforce d'empêcher Frédéric II d'aller secourir la Terre sainte qui retombe sous contrôle musulman et tente d'organiser un concile pour le déposer. Enfin, il crée plusieurs antirois en Allemagne, Heinrich Raspe, puis Guillaume de Hollande. Frédéric II, de son côté, condamne la rapacité, le népotisme et la corruption de l'Église.

L'envoi d'ambassades en Orient, auprès des Mongols

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Les Mongols d'Ögödei, le fils de Gengis Khan, s'étaient emparés de Moscou en 1238, puis de Kiev en 1240. Ils envahissent la Pologne et la Hongrie, menacent Vienne, occupent Zagreb.

Afin d'exhorter ceux que l'on appelait à tort les Tartares à renoncer à attaquer la chrétienté et les autres nations, le pape Innocent IV décide en 1245 de prendre contact avec Ögödei, que les Occidentaux appellent alors « grand khan des Tartares », en réalité Khagan (titre d'Empereur chez les Turco-Mongols) de l'Empire mongol.

Dans ce but il rédige deux lettres : les bulles Dei patris inmensa, une exposition de la foi catholique pour le peuple des Tartares datée du , et Cum non solum, un proteste contre les attaques des Mongols contre les chrétiens et une proposition de paix datée du [3].

Innocent IV envoie simultanément plusieurs informateurs-ambassadeurs auprès des pouvoirs mongols[4] : Jean de Plan Carpin, André de Longjumeau, Ascelin de Lombardie et Laurent du Portugal.

Le pape leur confie également la lettre Cum simus super du , dans laquelle il invite à l'union les Églises séparées d'Orient.

Or, le , peu de temps après l'arrivée de Jean de Plan Carpin, Güyük succède à Ögödei. C'est une réponse pleine de quiproquos culturels qu'il confie à Plan Carpin et que ce dernier apporte à Innocent IV.

Le concile de Lyon

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Les différends avec l'empereur Frédéric II ne se réglant pas, Innocent se retire à l'été 1244 dans sa ville de Gênes, puis se réfugie à Lyon. Il tient dans cette ville un concile général au cours duquel il promulgue une sentence solennelle de déposition de l'empereur le [5]. L'agitation provoquée par cette action à travers toute l'Europe ne se termine qu'à la mort du Hohenstaufen en 1250. Le pape peut alors revenir à Rome en 1253.

Relations avec Louis IX

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Bulle d'Innocent IV autorisant les frères mineurs à séjourner et exercer leur ministère sur les terres excommuniées, Archives nationales, AE/II/1637.

Au moment même où Innocent IV convoque le concile de Lyon, Louis IX de France décide d'entreprendre une septième croisade. Le pape l'encourage, mais se désintéresse par la suite du cours des événements. Le roi juge alors Innocent IV en déclarant qu'il n'« avait trouvé chez le pape aucun sentiment véritablement chrétien »[6].

En 1246, il vient en Bourgogne, dans le Nivernais, consacrer l'église de l'abbaye Notre-Dame du Réconfort de Saizy dont la fondatrice est Mathilde de Courtenay, comtesse de Nevers.

« Innocent IV, par ailleurs initiateur d'une véritable politique missionnaire, fut relayé par Louis IX qui avait rencontré à Chypre, à la fin de 1249, des émissaires du khan mongol de Perse ; lesquels lui transmirent des lettres du Grand khan de Karakorum[4]. »

Dans la lettre Impia Judæorum perfidia du , Innocent IV exhorte le roi Louis IX à brûler publiquement le Talmud et d'autres livres juifs dans son royaume.

La fin du pontificat

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En 1252, il fait adopter la bulle Ad extirpanda. Celle-ci établit la norme pour les procédures inquisitoriales. Elle présente, entre autres, la torture comme un moyen d'établir la vérité, une mesure qui n'était pas commune auparavant dans les procès contre les hérétiques mais qui, à partir de cette date, sera considérée comme normale pendant plusieurs siècles. La bulle impose néanmoins des limites à l'utilisation de la torture contre les hérétiques par les autorités civiles et ecclésiastiques, en interdisant le recours à toute torture risquant d'entraîner la mort ou la mutilation de l'accusé[7].

En 1253, il consacre à Assise la basilique Saint-François, complètement édifiée et désormais appelée « Tête et Mère de l'ordre des Frères mineurs ».

La fin de son pontificat est consacrée à la lutte contre Manfred de Hohenstaufen, fils naturel de Frédéric II, qui était soutenu comme successeur légitime du royaume de Sicile par les villes et les nobles. Sur son lit de mort à Naples, le pape entend la nouvelle de la victoire de Manfred à Foggia, et il meurt le . Il est enterré dans la basilique Santa Restituta, puis transféré dans la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Naples où son monument funéraire est érigé en 1318.

Son érudition en droit canonique a laissé un Apparatus in quinque libros decretalium.

(liste non exhaustive)

  • 1245 : plusieurs bulles données à Lyon en janvier, à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, dont deux l'exemptant de payer aucune provision, et une troisième autorisant les moines à hériter, sauf de fiefs[8].
  • 1245 : déclare que les monastères de l'ordre de Cîteaux ne pourront être visités que par des abbés ou des religieux de l'ordre[9]
  •  : Ad extirpanda accorde à l'Inquisition le droit de recourir à la torture si cela est nécessaire[10].
  •  : bulle à Guillaume de Paulin, abbé de l'abbaye Saint-Pons de Thomières dans laquelle il enjoint à l'abbé de l'abbaye Saint-Aignan de Saint-Chinian de rendre obéissance à l'abbé de Saint-Pons[11]

Innocent IV, délivre cinq bulles en faveur de l'abbaye Saint-Félix-de-Montceau:

  • 1247 : des et en cour de Rome, postée à Lyon traite de la réception et ces provisions du monastère[12]
  • 1253 : la plus importante, traite des biens de l'abbaye qu'il énumère et prend celle-ci sous sa protection et celle de ses successeurs[13]
  • 1253 : à Assise dans laquelle il charge l'abbé de Sainte-Marie de Valmagne de procéder par lui-même à la visite et à la correction du monastère[14]
  • 1253 : le , bulle adressée à Othon II, abbé de l'Abbaye Sainte-Marie de Fontfroide, allant contre l'aliénation certains biens consentie en faveur de clercs ou de laïques. Toutes les possessions aliénées antérieurement devant revenir au monastère[15]
  • 1254 : à Guillaume de la Broue, archevêque de Narbonne, qui devra s'opposer de tout son pouvoir à ce que l'on porte préjudice au couvent dans ses biens[15]

Notes et références

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  1. Pascal Montaubin, « Entre gloire curiale et vie commune : le chapitre cathédral d'Anagni au XIIIe siècle », dans Mélanges de l'École française de Rome, no 109-2, 1997, p. 303-442.
  2. (it) Sandro Carocci, Il nepotismo nel medioevo. Papi, cardinali e famiglie nobili, Rome, viella, 1999, p. 118-121 ; Julien Théry, « Non pas « voie de vie », mais « cause de mort par ses enormia ». L’enquête pontificale contre Niccolò Lercari, évêque de Vintimille, et sa déposition (1236-1244) », dans « Honos alit artes ». Studi per il settantesimo compleanno di Mario Ascheri. I. La formazione del diritto comune. Giuristi et diritti in Europa (secoli XII-XVIII), Firenze University Press, 2014, p. 436-437 [lire en ligne].
  3. Corin Braga, Le Paradis interdit au Moyen Âge : la quête manquée de l’Eden oriental, Paris, L’Harmattan.
  4. a et b Alain Demurger, Jacques de Molay - Le crépuscule des templiers, Paris, Payot & Rivages, coll. « Biographie Payot », , 390 p. (ISBN 2-228-89628-4), p. 36.
  5. Texte latin et traduction de la sentence de déposition dans Patrick Gilli et Julien Théry, Le gouvernement pontifical et l'Italie des villes au temps de la théocratie (fin XIIe mi XIVe siècles), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, p. 73-90 [lire en ligne].
  6. Mathieu Paris, MG SS XXVIII.
  7. Texte latin et traduction d'Ad extirpanda dans Patrick Gilli et Julien Théry, Le gouvernement pontifical et l'Italie des villes au temps de la théocratie (fin XIIe -mi- XIVe siècles), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, p. 567-586 [lire en ligne].
  8. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte LIV-LV-LVI. Confirmation et reconnaissance de l'Hôtel-Dieu Notre Dame de Lessines (Belgique) en 1250 (bulle conservée in situ). Texte en ligne.
  9. Berthault, l'Abbaye du Pont-aux-Dames, Paris-Meaux, 1878, p. 111.
  10. Catherine Besson-Lagier, « Évocation du costume dominicain - Première moitié du XIIIe siècle », Moyen Âge, no 131,‎ novembre-décembre 2022, janvier 2023, p. 53 (ISSN 1276-4159).
  11. F. B. T. L. G. Prêtre et chanoine de l'église de Saint-Pons de Thomières, Chronologie des abbez du monastère et des evesques de l'église de S. Pons de Thomières, Béziers, 1703, réédition en 1873, p. 28.
  12. Archives départementales de l'Hérault, liasse 4, cote 2, citée par Émile Hollier, Histoire de l'abbaye de Gigean (Saint-Félix-de-Montceau), Pézénas, , 238 p..
  13. Archives départementales de l'Hérault, liasse 17 cote 1 en très mauvais état, le vidimé est de 1420, liasse 4, cote 1, Hollier 1935.
  14. le 13 des calendes de juillet (), A.D de l'Hérault, liasse 4, cote 2.
  15. a et b A.D. de l'Hérault, liasse 4, cote 2.

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Bibliographie

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  • Élie Berger, Saint Louis et Innocent IV. Essais sur les rapports de la France et du Saint-Siège, Paris, Thorin, 1893, 427 p. ré-impr. Genève, Slatkine, 1974.

Articles connexes

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Liens externes

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