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Guerre israélo-arabe de 1948-1949

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Guerre israélo-arabe de 1948-1949
Description de cette image, également commentée ci-après
Levée du Drapeau à l'encre par le capitaine Avraham Adan à Umm Rashrash (Eilat aujourd'hui), signalant la fin de la guerre.
Informations générales
Date
(9 mois et 23 jours)
Dernier accord d'armistice signé le
Lieu Ancienne Palestine mandataire, Péninsule du Sinaï, Liban du Sud
Issue

Victoire israélienne

  • Victoire marginale transjordanienne
  • Défaite arabe palestinienne
  • Défaite égyptienne
  • Échec stratégique de la Ligue arabe
  • Accords d'armistice de 1949
Belligérants
Drapeau d’Israël Israël

Avant le 16 mai 1948

Après le 16 mai 1948
Armée de défense d'Israël


Volontaires étrangers
Mahal
Drapeau de la Ligue arabe Ligue arabe
Forces armées irrégulières
Volontaires étrangers
Commandants
Forces en présence
Drapeau d’Israël 29 677–115 000
  • Drapeau de l'Égypte 10 000–20 000
  • Drapeau de l'Irak 5 000–18 000
  • Drapeau de la Jordanie 6 000–12 000
  • Drapeau de la Syrie 2 500–5 000
  • Drapeau du Liban1 000–2 000
  • Drapeau de l'Arabie saoudite 800–1 200
  • Drapeau du Royaume du Hedjaz 10 000–12 000
  • Drapeau du Yémen 500–1 000
Pertes
4 000 soldats tués
2 400 civils tués
entre 12 000 et 20 000 Arabes tués (civils et militaires)[1]
Quelques milliers de soldats arabes[2]

Conflit israélo-arabe

Batailles

La guerre israélo-arabe de 1948-1949 est un conflit militaire qui débute le , au terme du mandat britannique sur la Palestine. Après six mois de guerre civile intense entre populations juive et arabe, elle constitue une escalade géopolitique de grande ampleur et oppose Israël, qui vient de proclamer son indépendance la veille, à une coalition arabe de plusieurs pays de la région. Elle se termine avec les différents cessez-le-feu israélo-arabes, conclus entre février et .

Le et le vote du plan de partage de la Palestine, les forces paramilitaires juives affrontent les irréguliers arabes palestiniens et les volontaires de l'Armée de libération arabe, tandis que les Britanniques, qui sont responsables de l'administration du pays, l'évacuent. Les forces palestiniennes sont défaites, plusieurs villes mixtes, à l'exception notable de Jérusalem, sont sous le contrôle des forces juives et 350 000 à 400 000 Palestiniens ont déjà pris les routes de l'exode, fuyant les combats ou expulsés de leurs villages par les forces juives[3], notamment à partir de la mise en œuvre du plan Daleth fin [4].

Le à minuit, le mandat britannique sur la Palestine s'achève officiellement. L'État d'Israël est proclamé dans la journée sur une partie du territoire. Au vu de la situation catastrophique des forces arabes, les États arabes voisins, qui contestent la création d'Israël, décident d'intervenir et plusieurs armées arabes envahissent l'ancienne Palestine mandataire. Les forces arabes palestiniennes sont dissoutes ou intégrées dans les armées arabes. La « première guerre israélo-arabe » débute. Du 15 mai au 11 juin, les forces arabes sont à l'offensive, mais n'obtiennent pas de succès décisif sur les défenses israéliennes. Les deux camps subissent de lourdes pertes, en particulier autour de Jérusalem, et à bout de force, acceptent la trêve d'un mois demandée par le médiateur de l'ONU. Les forces arabes sont alors positionnées autour des zones contrôlées par les Israéliens mais ne réussissent pas à y pénétrer ni à réaliser le blocus de Jérusalem.

La trêve est mise à profit par les deux camps pour renforcer leur dispositif. Les Israéliens, qui six mois plus tôt ne disposaient que d'une force sous-équipée de 5 000 hommes, y parviennent avec plus d'efficacité, mobilisant largement la population civile, et faisant entrer des armes en grand nombre dans le pays. À l'issue de la trêve, le , ils se trouvent supérieurs à la fois en nombre de combattants et en matériel, pour affronter des adversaires politiquement et géographiquement divisés, et dont la préparation militaire s'avère insuffisante.

Tandis que l'ONU propose d'autres plans de partage, les Israéliens lancent de à une série d'opérations militaires entrecoupées de cessez-le-feu, prenant le contrôle de toute la Galilée, du sud-ouest de la Samarie[5], de la majeure partie de la zone côtière, de l'ouest de la Judée jusqu'au secteur de Jérusalem, et enfin du Néguev. Durant la période du à la mi-, plus de 350 000 Palestiniens (sur les 720 000 de l'ensemble de l'exode palestinien) prennent la route de l'exode, fuyant les combats ou expulsés des zones contrôlées ou conquises par Israël[6]. Simultanément, la situation des Juifs dans plusieurs pays arabes s'aggrave à la suite d'émeutes ou de politique ouvertement antisémites comme en Irak et l'émigration des Juifs hors des pays arabes s'amorce[7].

Contexte

Nationalismes arabe et sioniste en Palestine mandataire

Manifestation anti-sioniste à la porte de Damas (Jérusalem), le 8 mars 1920.
Le plan de partage de la Palestine de 1947 scinde la Palestine en 7 zones. 3 sont attribuées au Yishuv ; 3 aux Arabes palestiniens et Jérusalem et ses environs sont placés sous administration internationale.
Arabes attaquant le centre commercial de Mamilla, Jérusalem, 2 décembre 1947

La région est historiquement le territoire dominée par l'Empire Ottoman. Elle abrite certains des lieux les plus saints du judaïsme, du christianisme et de l'islam. Depuis la seconde partie du XIXe siècle, un nombre croissant de Juifs sionistes s'installent dans la région.

La ville juive de Rishon LeZion est fondée en 1882 grâce au financement du baron Edmond de Rothschild puis à partir de 1901, des terres agricoles et fermes sont achetées via le Fond National Juif pour permettre d'évacuer les Juifs d'Europe de l'Est, régulièrement victimes de pogroms.

En 1908, sont lancés les travaux pour ouvrir le Technion, première université juive. Le mouvement sioniste envisage alors de négocier directement avec l'Empire Ottoman, la création d'une zone politiquement auto-gérée.

Allié avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, l'Empire Ottoman connait une lourde défaite militaire face aux Allemands et aux Français lors de la Première Guerre mondiale.

Depuis 1920, la Palestine est sous contrôle et administration britanniques. Ceux-ci font des promesses aux Juifs et aux Arabes. La région va faire l'objet d'un combat entre les nationalismes juif sioniste et arabe palestinien qui s'opposent l'un à l'autre ainsi qu'à l'« occupant » britannique[8].

La lutte palestinienne culmine avec la Grande révolte de 1936-1939, finalement écrasée par les Britanniques aidés par la Haganah, l'organisation paramilitaire juive.

À l'issue de la révolte, les Britanniques publient un Livre blanc favorable aux revendications arabes. Il décrète la fin officielle de la création d'un État juif en Palestine et bloque l'immigration juive. C'est au tour des Juifs de lancer l'insurrection mais celle-ci s'interrompt avec la Seconde Guerre mondiale. À compter de février 1944, les groupes armés sionistes (Irgoun et Lehi, rejoints en par la Haganah) déclenchent une vague de violence antibritannique, qui amènent ceux-ci à renoncer le à leur mandat sur la Palestine[9].

Défilé de joie après l'acceptation du Plan de partage, Jérusalem, novembre 1947

En 1947, l'ONU, nouvelle crée, se prononce en faveur d'un plan de partage de la Palestine entre deux Etats, un juif et un arabe. Les grandes puissances soutiennent le projet, mais sans les Britanniques, qui s'abstiennent, et contre l'ensemble du monde arabe[10].

Particularités transjordaniennes

Officiellement, la Ligue arabe soutient l'idée d'un État arabe palestinien sur toute la Palestine. La Transjordanie, qui avait l'armée arabe la plus puissante de la région (la Légion arabe), aurait eu cependant un projet différent : annexer la plus grande partie possible de la Palestine, en empêchant la création d'un État arabe palestinien[11].

En , lors d'une rencontre à Londres (où il est représenté par son premier ministre), le roi de Transjordanie Abdallah Ier obtient le soutien des Britanniques pour son plan d'annexion de la partie arabe de la Palestine. « Les Anglais […] en firent la pierre angulaire de leur propre politique en Palestine[12] ». Les officiers britanniques qui commandent la Légion resteront à son service à condition qu'il n'attaque pas l'État juif. Londres ne veut ni d'une invasion des zones juives, ni de la création d’un État palestinien dirigé par le Grand mufti Al-Husseini[13].

Le , le roi Abdallah Ier déclare : « Tous nos efforts pour trouver une solution pacifique au problème palestinien ont échoué. L'unique voie qu'il nous reste est la guerre. J'aurai le plaisir et l'honneur de sauver la Palestine »[14].

La position de la Transjordanie, face à une forte pression populaire contre la création d'Israël, est d'ailleurs difficile, et reste à ce titre secrète, Abdallah Ier rejetant officiellement la création d'un État juif[15]. En secret, il conclut un accord partiel avec l'Agence juive. Golda Meyerson qui rencontre le roi le , à la suite de l'attaque du kibboutz Kfar Etzion, rapporte à Ben Gourion: « notre entrevue fut amicale. Il paraissait soucieux et son visage était bouleversé. Il n'a pas nié nos rencontres et nos accords précédents, qu'il prendrait le contrôle de la partie arabe ; mais aujourd'hui il est un parmi cinq[16] [pays arabes]». Le roi propose par la suite à l'Agence juive un nouvel accord, en cohérence avec ses déclarations publiques, qui aurait impliqué « un pays uni avec une autonomie pour les Juifs[16] ».

Dans The road to Jerusalem de Benny Morris, « à aucun moment les forces jordaniennes n'attaque[ront] ou n'occupe[ront] une zone de l'État juif (...) et si Israël et la Jordanie entrèrent dans la guerre de 1948 avec une compréhension tacite[17], non-écrite [et] secrète, de non-agression mutuelle, c'est d'abord Israël qui le viole[ra] en mai, en juin et à nouveau en juillet et en , pas la Jordanie[18]. ».

Londres fait la demande à Abdallah de ne pas entrer dans la zone internationale de Jérusalem et de ne pas combattre les forces juives. Mais la pression des Arabes palestiniens de Jérusalem qui demande de l'aide, la crainte de voir Jérusalem et ses lieux saints tomber, et l'importance politique et stratégique de la Ville sainte pousseront Abdallah à faire intervenir la Légion[19].

Au niveau militaire, la particularité de la Transjordanie est qu'elle dispose d'une des meilleures armées au moment des hostilités, bien que de taille modérée. Au moment de la campagne, elle compte entre 8 000[20] et 10 000[21] hommes. Elle est équipée, entraînée et encadrée par 37 à 75 officiers britanniques, avec à leur tête le célèbre Glubb Pacha[22]. Des éléments de la Légion arabe ont servi en Palestine mandataire en tant que force de police auxiliaire pour les Britanniques. Ces derniers auraient toutefois promis à l'Agence juive et à l'ONU que tous les légionnaires se seraient retirés en Transjordanie pour la fin avril. Toutefois, ils reconnaissent que « pour des raisons techniques », le , plusieurs compagnies sont toujours présentes dans plusieurs villes de Cisjordanie ainsi qu'à Latroun. Cette présence va faciliter l'entrée « en douceur » des forces jordaniennes en Palestine[23]. Dès le , avant même le début officiel du conflit, la Légion arabe avec des irréguliers palestiniens attaquent les villages de Kfar Etzion, au sud de Jérusalem, lesquels sont conquis puis détruits.

Malgré ses positions ambiguës, dont se méfient d'autres États arabes, en particulier l'Égypte, le roi participe à toutes les réunions de la Ligue arabe, et malgré la méfiance que ses ambitions suscitent, il est nommé commandant en chef des forces arabes[24].

Fin du mandat britannique et la défaite palestinienne

En bleu foncé : zones d'implantation juive le 1er décembre 1947. En bleu clair : conquêtes des milices sionistes pendant la guerre civile.

Dès le lendemain du vote du Plan de partage fin , la guerre civile éclate en Palestine entre nationalistes juifs et palestiniens. Les forces britanniques, qui doivent rester dans le pays jusqu'à l'indépendance des deux États créés par l'ONU, soit le , restent globalement passives. Jusqu'à fin , les opérations semblent tourner à l'avantage des Palestiniens et des volontaires arabes qui combattent en Palestine. La circulation entre les différentes zones juives est de plus en plus difficile et celles-ci sont isolées les unes des autres. En particulier, les 100 000 Juifs de Jérusalem sont assiégés[25].

Toutefois, cette situation n'est pas révélatrice de la réalité du rapport de force qui semble être assez favorable aux forces juives, mieux organisées[26]. Au début avril, la Haganah, poussée par la nécessité de reprendre l'avantage avant l'entrée en guerre de plus en plus probable des États arabes, passe à l'offensive. Entre le début avril et la mi-, les milices palestiniennes et les volontaires arabes sont écrasés. Durant les six dernières semaines du mandat britannique, les milices sionistes[27] prennent le contrôle de toutes les localités mixtes, à l'exception de Jérusalem qu'ils réussissent toutefois à ravitailler, rétablissent la communication entre les zones juives et assurent la continuité du territoire sous leur contrôle[28].

Entre 250 000 et 300 000 Arabes palestiniens, fuyant devant l'approche des combats, chassés par ceux-ci, parfois expulsés par les troupes juives, s'engagent sur les routes de l'exode pour se réfugier en Galilée, en Samarie ou dans les pays voisins.

Intervention des armées arabes (15 mai 1948 - 11 juin 1948)

Un Hotchkiss H-39 fourni par la France aux Israéliens en (malgré l'embargo décrété par l'ONU), sur une décision du [29].
Véhicule blindé de Fawzi al-Qawuqji, commandant de l'Armée de libération arabe redéployée en Galilée en mai 1948.

La possibilité d'intervenir en Palestine a été discutée aux sommets de la Ligue Arabe depuis 1946. Cependant, à l'exception de la Transjordanie, ceux-ci ne souhaitent pas y envoyer des troupes. Les États arabes y sont entraînés malgré eux et leurs intentions sont d'empêcher la Haganah de conquérir toute la Palestine, de sauver les Palestiniens d'une « ruine totale » et d'éviter l'afflux d'encore plus de réfugiés dans leur propre pays[30].

Bien que les forces totales des armées arabes soient nominalement très importantes[31], les forces qui pénètrent effectivement en Palestine à compter du sont sensiblement au niveau des forces juives, tout en étant handicapées par un commandement très divisé et de longues lignes de ravitaillement.

Les tout premiers jours de la guerre sont marqués par le bombardement par des avions égyptiens de Tel-Aviv où plusieurs dizaines de personnes sont tuées, le , à la gare centrale de bus[32].

Forces en présence

Le 1948, jour officiel de fin du mandat britannique, et dans les jours qui suivent, les armées arabes entrent en Palestine.

Suivant les sources, elles comptent de 5 500 à 10 000 Égyptiens, entre 4 500 et 9 000 légionnaires transjordaniens, entre 6 000 et 7 000 Syriens, entre 4 500 et 8 000 Irakiens et entre « une poignée » et 3 000 Libanais[33],[34]. Ils se joignent aux 12 000 irréguliers arabes palestiniens[35] et aux 5 à 6 000 hommes[36],[37] de l'Armée de libération arabe[36].

Ils font face à la Haganah et ses 30 000[34] à 35 000[38],[39] hommes, répartis pour moitié en une force fixe et pour moitié en une force mobile[40], auxquels il faut rajouter les 3 000 hommes de l'Irgoun et du Lehi[41].

Même si les historiens divergent quant à la composition exacte des forces, ils considèrent généralement que les forces en présence sont numériquement équivalentes en soulignant toutefois que les Israéliens ne disposent pas d'armement lourd ni d'aviation[42]. Quelques avions ont bien été achetés en Europe, mais ne sont encore que faiblement parvenus aux forces israéliennes. L'aviation dispose au plus d'une trentaine d'avions au début de la guerre, et de 900 hommes, dont 50 navigants et 350 mécaniciens[43],[44]. Toutefois, « à partir du , [...] un matériel plus important se déverse : des premiers canons de campagne le , d'autres canons et des mortiers de 120 mm une semaine plus tard, des canons de 75 mm et des mitrailleuses de tous calibres le , et peu après les fameux Messerschmitt vendus par Prague[45] ». En 1948-1949, l'État d'Israël achète 251 avions de tous types, dont 233 atteignent Israël[46],[47]. Ces armes ont été achetées antérieurement, et pour certaines se trouvent déjà en mer au moment de la création de l'État. Jon et David Kimché[48] donnent le tableau suivant des forces en présence au et qui illustre le rapport des forces en présence :

Fronts Israéliens Arabes
Sud 5 000 5 000 Égyptiens
Sud profond et Hébron 1 500 4 000 Égyptiens
Jérusalem et corridor 4 500 4 000 Légion arabe transjordanienne et 1 000 Égyptiens
Front central, Tel-Aviv, Natanaya 3 000 3 000 Irakiens
Nord 5 000 3 000 Syriens, 1 000 Libanais et 2 000 Armée de libération arabe[49]
TOTAL 19 000 23 000

Participation libanaise à la guerre

L'historiographie traditionnelle prend en compte les 3 000 hommes des forces libanaises dans les armées arabes. L'historien Benny Morris parle quant à lui d'une « poignée » d'hommes réellement engagés.

Dans les faits, quelques jours avant l'entrée des forces arabes en Palestine, les Libanais annoncent qu'ils ne participeront pas aux opérations, ce qui oblige les Syriens et les Irakiens à revoir leurs plans[50]. En , David Ben Gourion aurait obtenu du gouvernement maronite libanais de ne pas intervenir dans les combats pour quelques milliers de livres[51] et certains chiites libanais auraient émis des réserves quant à une intervention[50]. L'armée libanaise se déploie le long de la route côtière, côté libanais, et les commandants chrétiens autorisent 300 volontaires à rejoindre l'Armée de libération arabe ou les Syriens[50].

Le rapport de force

La conscience populaire israélienne s'est bâtie autour de l'idée d'« un petit David juif confrontant un Goliath arabe géant »[52]. On retrouve cette vision dans l'ouvrage de Lapierre et Collins, Ô Jérusalem, où les auteurs soulignent que le monde arabe est une entité 30 fois plus peuplée et 200 fois plus étendue que la Palestine[53]. En 1977, un diplomate israélien écrit : « Cinq armées arabes et des contingents de deux autres armées arabes, équipées de tanks, d'artillerie et d'avions de combat modernes (...) ont envahi Israël par le nord, l'est et le sud. Une guerre totale a été imposée au Yishouv dans les conditions les plus difficiles »[54] et on rencontre fréquemment l'expression consacrée selon laquelle « sept armées arabes envahirent l'État juif nouvellement créé[55]. »

Dans son livre Analyse d'un miracle, Arthur Koestler rapporte « qu'interrogé par la Commission d'enquête anglo-américaine en , le Commandant en chef des forces britanniques de Palestine, le général John D'Arcy, déclarait que si les troupes anglaises se retiraient de Palestine, la Haganah s'en emparerait le lendemain. (...) Et serait capable de tenir la Palestine contre le monde arabe tout entier. Le général Sir Alan Cunningham, dernier Haut Commissaire de Palestine exprima une opinion similaire. Et pour Richard Crossmann de la Commission, citant un expert arabe du Caire, la Haganah était la plus puissante force militaire du Moyen-Orient, à part l'armée anglaise »[56].

De son côté, l'historiographie israélienne traditionnelle a toujours été plus prudente, présentant plutôt un rapport de force égal le , comme l'indique le tableau de Jon et David Kimché, daté de 1960[48].

En dehors du nombre des armées arabes, se pose la question de leur organisation. Pour certains analystes, même en 1967, les armées ennemies d'Israël étaient incapables de se coordonner entre elles, et donc Israël pouvait les affronter successivement, non réunies[57].

Depuis la fin des années 1980, les « nouveaux historiens » israéliens, et en particulier Ilan Pappé[58] et Avi Shlaïm[59], soulignent qu'il s'agit là d'un des mythes fondateurs d'Israël et que le Yichouv n'a jamais été confronté au vu de sa supériorité militaire à un véritable risque d'extermination, sauf pendant les premières semaines suivant le , où selon Avi Shlaïm « la communauté juive dut se battre pour sa survie »[52]. Benny Morris[60] et Yoav Gelber[61] insistent quant à eux sur le fait que les Juifs de Palestine étaient « sincèrement » persuadés qu'ils encouraient ce risque. Il n'y a d'ailleurs pas de véritables polémiques entre eux sur les faits : les premiers s'opposent plutôt à l'argumentation qui veut que cette victoire ait été un « miracle » ; les seconds soulignent l'état d'esprit avec lequel les Juifs ont abordé la guerre.

Plans d’invasion

Opérations militaires du 15 mai au 10 juin 1948 (symboles de l'OTAN, APP-6A)

Le plan d'invasion n'est discuté qu'entre les 11 et 1948. Les Syriens défendent l'idée d'une attaque conjointe des troupes libanaises et syriennes le long de la côte vers Acre suivi d'un mouvement vers Afoula où ils seraient rejoints par la Légion arabe et le contingent irakien. Ce faisant, ils encercleraient la Galilée. Ensuite, ils feraient ensemble mouvement vers Nazareth puis convergeraient dans l'autre direction vers Netanya, au cœur de la plaine côtière, coupant ainsi l'État juif en deux. Simultanément, les forces égyptiennes feraient mouvement le long de la côte, via Gaza puis Ashdod[62].

Le roi Abdallah s'oppose néanmoins à ce plan qui ne satisfait pas ses propres aspirations à contrôler seul l'est de l'ancienne Palestine mandataire. Il impose sa position qui consiste en une attaque suivant cinq axes de pénétrations : les Libanais le long de la côte vers Acre, les Syriens secondés par un contingent de la Légion depuis les hauteurs du Golan vers Safed, les Irakiens vers Afoula à partir du Sud, la Légion vers Ramallah et les Égyptiens le long de la côte sud vers Ashdod. Les forces libanaises, syriennes et irakiennes feraient alors jonction au sud de la Galilée tandis que la Légion ferait mouvement vers Ashdod et Hébron où elle serait rejointe par les forces égyptiennes[62].

Situation des forces en présence au 1er juin 1948

De leur côté, les Juifs anticipent deux plans possibles pour l'invasion. Suivant le premier, une force commune rassemblant Libanais, Syriens et une partie de la Légion arabe pénétrerait en Galilée suivant trois axes parallèles et ferait mouvement vers Acre, Safed et Nazareth puis obliquerait à l'ouest pour assiéger Haïfa et pénétrer dans la plaine côtière tandis que la Légion et les Égyptiens envahiraient la Judée et le Nord du Néguev. Suivant le second plan, émanant du SHAY et qui s'attache surtout aux forces irakiennes et transjordaniennes, il faut s'attendre à deux axes de pénétration où la Légion ferait mouvement vers Ramallah, Lydda, Ramleh pour ensuite se diriger vers Tel-Aviv tandis que les Irakiens se dirigeraient vers Jénine, Tulkarem pour ensuite entrer dans la plaine côtière et se diriger vers Haïfa par le sud[62].

Ces visions contrastées indiquent les dissensions arabes et les incertitudes juives quant aux réelles intentions d'Abdallah. Tous prévoient néanmoins une attaque du futur État juif.

Opérations militaires

Front central (Jérusalem)

Entrée de forces arabes en Palestine

Dès l'entrée des armées arabes, le front de Jérusalem, où Israéliens et Transjordaniens s'opposent, devient le front le plus actif. Le 15 mai 1948, la Légion arabe, dont l'encadrement est assez largement constitué d'officiers britanniques[63], entre en Palestine. Ce corps expéditionnaire se compose de[64] :

  • la 1re brigade[65] sous les ordres du colonel Goldie Gardner qui comprend le 1er régiment sous les ordres du lieutenant-colonel Blackden et le 3e régiment sous les ordres du lieutenant-colonel Newman ;
  • la 3e brigade sous les ordres du colonel Ashton qui comprend le 2e régiment sous les ordres du major Slade et le 4e régiment sous les ordres du lieutenant colonel Habes Majelli ;
  • les 5e et 6e régiments qui agissent de manière indépendante.

La 1re brigade se dirige vers Naplouse tandis que la 3e brigade prend position à Ramallah. John Bagot Glubb, l'officier britannique qui commande la Légion envoie ensuite le 4e régiment prendre position à Latroun, Lydda et Ramle qu'il atteint le 17 mai, tandis qu'une compagnie d'infanterie du 2e régiment est envoyée vers Jérusalem[66].

Il faut plusieurs jours à l'état-major israélien pour se rendre compte du déploiement exact des forces jordaniennes autour de Latroun et Jérusalem car celles-ci, particulièrement redoutées, ont été annoncées présentes à plusieurs endroits du pays[67].

Bataille de Jérusalem
Peloton de la Légion arabe sur les remparts de la vieille ville de Jérusalem, 1948.

Entre le 19 mai et le 28 mai 1948, la Légion arabe mène des opérations à Jérusalem. Le 19, le quartier juif de la vieille ville est encerclé. Le 28, il tombe. Plus de 600 civils juifs sont tués[68] et les 1 700 Juifs restants sont expulsés.

Réfugiés juifs évacuant la vielle ville par la porte de Sion, mai 1948

La perte de la vieille ville est marquante, car c'est la perte du principal centre du judaïsme, de ses lieux saints et de ses synagogues (dont la Hourba fondée au XIIIe siècle et détruite en mai 1948), de son ancienne communauté et du Mur des Lamentations. Les quartiers juifs à l'ouest de la vielle ville continuent de résister. Les groupes armés de l’Irgoun et du Lehi y combattent de façon autonome mais coordonnée au côté de la Haganah et ne seront intégrés que plus tard à l'armée israélienne.

Bataille de Latroun
Route de Birmanie sous la garde de la 7e brigade.

Le , la Légion arabe prend le contrôle de la position de Latroun, située en territoire arabe. Ce faisant, elle contrôle la seule voie d'accès entre la plaine côtière et Jérusalem et assure ainsi le siège de la ville tout en protégeant l'accès vers Ramallah[67]. Entre le et le , les Israéliens tentent à trois reprises et au prix de lourdes pertes de conquérir la zone mais sans succès[67]. Latroun ne tombera d'ailleurs pas de toute la guerre.

Les Israéliens trouvent une solution dans la construction à travers les collines d'une route contournant Latroun qui est dénommée « route de Birmanie ». Il est essentiel pour les Israéliens de rétablir une voie de communication pour ravitailler Jérusalem-ouest en troupes, en matériel et en nourriture, faute de quoi la ville deviendra une enclave juive assiégée en zone arabe[67].

Bataille de Ramat Rachel
Impacts de mitraille sur un bâtiment de Ramat Rachel.

À compter du , une colonne égyptienne atteint Bethléem après avoir traversé le Néguev et être passée par Beersheba. Le , elle mitraille les faubourgs sud de Jérusalem[45]. « Des combats sanglants se déroulent (...) au sud, contre les forces combinés de la Légion »[69] et de la 4e brigade égyptienne, pour le contrôle du kibboutz Ramat-Rachel qui commande l'accès de la nouvelle ville[70]. « Cinq fois pris et repris, le kibboutz finira par rester aux mains des hommes de l'Irgoun »[71]. Malgré cette présence, les Égyptiens jouent un rôle bien moins actif que les Transjordaniens dans la bataille de Jérusalem.

Front du nord-est (lac de Tibériade)

Forces arabes déployées sur le front du lac de Tibériade. Fin mai début juin 1948.

Le front du nord-est s'étend autour du lac de Tibériade, autant sur le versant syrien de la frontière que dans l'extrême Nord de la Transjordanie.

Du côté arabe, les troupes engagées n'impliquent pas les Transjordaniens, concentrés plus au sud, entre Tulkarem et Jérusalem. Ce sont les troupes syriennes qui se battent à partir du Golan syrien, tandis que du côté transjordanien, ce sont les volontaires de l'Armée de libération arabe et les troupes irakiennes qui tiennent le front au sud du lac de Tibériade. L'importance des troupes irakiennes en Transjordanie s'explique par le fait que l'Irak est alors dirigé par le roi Fayçal II d'Irak (sous la régence de Abdul Illah), un membre de la famille hachémite, comme le roi de Transjordanie, et par le fait que les Irakiens soutiennent les ambitions du roi Abdallah en Palestine[11].

Les troupes syriennes attaquent dès le . « Autour du lac de Tibériade, l’armée juive l’a (...) échappé belle. Trois jours après leur irruption, les Syriens enlèvent Samakh et trois colonies juives sont évacuées. Mais leur chance tourne, le , devant le premier des kibboutzim, Degania, dont ils forcent l’entrée mais sans le réduire. (...) Repliées de leur côté du Jourdain, les troupes de Damas le retraversent pour écraser, le , la colonie de Mishmar Hayarden : une tête de pont durable en territoire israélien. Plus au sud, les Irakiens, moins fortunés, essuient un échec devant le kibboutz Gesher, avant de partir, les uns pour le front de Jérusalem, d’autres, le , pour le triangle [Jénine - Naplouse - Tulkarem] »[45].

À partir de la fin mai, le front syrien, tenu par les Syriens eux-mêmes et les renforts de l'Armée de libération arabe, sera relativement peu actif. Le reste du front du lac de Tibériade, côté transjordanien, est également plus calme dès la fin mai, à la suite du redéploiement des forces irakiennes vers le sud.

Front nord (Galilée)

Le conflit a lieu en fait sur deux fronts : le « Doigt de Galilée » (extrême Nord-Est de la Palestine mandataire), et la Galilée elle-même.

Forces déployées en Galilée. Fin mai-début juin 1948.

En Galilée même, les forces libanaises se montrent plus passives. Elles ne pénétreront que d'une centaine de mètres en territoire palestinien. La Galilée est surtout tenue par des éléments de l’Armée de libération arabe. Les Israéliens ont donc un certain avantage dans cette zone, eu égard à la faiblesse des forces qu'ils rencontrent. La ville d'Acre (Nord de la bande côtière) a ainsi été prise par la brigade Carmeli le , ainsi que d'autres villages le long de la côte : al-Zib, Samaria et Zaba[72]. Mais les besoins de troupes sur d'autres fronts (en particulier Jérusalem) les empêchent d'exploiter pleinement la faiblesse de leurs opposants, et leur progression reste limitée.

Consciente de cette faiblesse, et parallèlement à son déploiement au sud du lac de Tibériade, l'Armée de libération arabe s'est réorganisée en vue de renforcer le front de la Galilée via le Liban, en rejoignant ce qui reste de ses forces en Galilée. Elle pénètre assez facilement en Galilée à la suite du déplacement de la brigade Yiftah vers le front central[73]. Ce sont ces troupes que les Israéliens affronteront lors de l'opération Hiram du 29 au .

Le départ de la brigade Yiftah pour le front central crée dans le dispositif israélien des vides dont l'Armée de libération arabe (ALA) tire profit pour renforcer son enclave en Galilée centrale et se déployer jusqu'à Nazareth tout en restant en contact avec le Liban[73].

Bataille de Malkiya

Le village de Malkiya est tenu par un contingent de soldats israéliens de la brigade Oded, nouvellement constituée, qui relève la brigade Yiftah. Le , il est attaqué par plusieurs centaines de volontaires issus de l'armée libanaise. Ils agissent de leur propre chef mais avec l'assentiment de leurs supérieurs et prennent le village après une dizaine d'heures de combats. Cette bataille constitue la seule intervention militaire libanaise au cours de la guerre.

Front central (Samarie)

Les troupes transjordaniennes se sont surtout concentrées autour de Jérusalem, où ont lieu de durs combats, et en Samarie centrale (à l’écart de la ligne de front), pour prendre le contrôle politique de la zone, en prélude à son annexion. En parallèle à ce déploiement, l'ALA, dont les Transjordaniens se méfient, quitte la Palestine sur ordre de la Ligue arabe pour se réorganiser puis être transféré en Galilée[73].

Devant la situation à Jérusalem, les troupes irakiennes relèvent la Légion arabe dans les villes arabes de Jénine, Naplouse et Tulkarem ; ce qui permet à Glubb Pacha de concentrer toutes ses forces à Latroun et Jérusalem-Est. Les Irakiens sont eux-mêmes remplacés devant Gesher par un contingent de l'ALA[73].

Les Irakiens vont rester globalement sur la défensive. Par exception, ils lancent le un assaut sur Geulim, près de Netanya, à la demande de Glubb Pacha. Il s'agit de faire pression sur les Israéliens qui lancent à ce moment leur attaque sur Latroun. L'assaut irakien est repoussé par les hommes de la brigade Alexandroni, et les Israéliens perçoivent cette attaque comme une tentative de couper leur territoire en deux[74].

Le , les Irakiens repoussent à leur tour une attaque israélienne d'envergure lancée sur Jénine par les brigades Carmeli et Golani, à l'issue de laquelle 34 Israéliens sont tués et une centaine blessés, tandis qu'on décompte près de 200 morts chez les Irakiens et les irréguliers qui combattent à leur côté[75].

Après cette date, et jusqu’au , les forces en présence de part et d'autre resteront en position défensive.

Front sud (Néguev)

Axes de progression égyptiens fin mai - début juin 1948.

Au Sud, l'armée égyptienne rencontre une faible opposition. Elle se déploie dans trois directions.

Israël est très menacée par l'attaque menée par la deuxième brigade du général Muhammad Naguib sur la bande côtière, le principal centre de peuplement juif. Les troupes égyptiennes remontent facilement le long de la côte à travers l’actuelle bande de Gaza, jusqu’au-dessus d’Ashdod, avant d’être arrêtées fin mai par le barrage commun de la brigade Guivati, de la brigade HaNeguev (ou Néguev) et de l’aviation. Les Égyptiens sont stoppés et ne parviendront plus à reprendre l'offensive[76].

Le second axe d'attaque des Égyptiens porte sur le Nord-Néguev, où se trouvent un certain nombre de colonies juives. Malgré les attaques, celles-ci résistent. Les Égyptiens se déplacent entre elles, les isolent partiellement, mais ne les submergent pas. Le Nord-Néguev est égyptien, mais de façon partielle, avec des poches israéliennes notables[76].

Légionnaires arabes jordaniens avec des personnalités palestiniennes (dont le Grand mufti de Jérusalem) 1947

Le troisième axe d'attaque des Égyptiens porte sur la Judée, où les forces égyptiennes prennent position entre Beersheba et le sud de Jérusalem, en particulier à Hébron. L’absence de communautés juives dans cette zone rend le déploiement aisé. Les Égyptiens atteignent Jérusalem en venant d'Hébron, et le attaquent Ramat Rachel avec des irréguliers arabes palestiniens et des Frères musulmans[76],[71]. La zone est cependant dominée par les Transjordaniens qui y ont leur propre projet politique d'annexion (auxquels s'opposent les Égyptiens) et une certaine tension existe entre les deux alliés[76].

Le kibboutz de Nitzanim, situé à mi-chemin entre Ashdod et Ashkelon dans le territoire attribué à l'État arabe par le Plan de partage, ne se trouve pas sur la route des forces égyptiennes. Le , celles-ci l'attaquent néanmoins en force. Les combats se soldent par la prise du kibboutz. C'est la première victoire égyptienne de la guerre et un des rares cas de reddition de soldats israéliens.

Plaine côtière

Après avoir mis la communauté juive de Palestine sur la défensive entre le début et la fin , les irréguliers palestiniens ont été vaincus par la contre-offensive que la Haganah a lancée le 1er avril, et ils ne jouent plus de rôle militaire notable à compter du courant du mois de mai.

Deux affrontements d'importance contre ceux-ci et leurs alliés de l'ALA vont cependant encore avoir lieu après le . Tous deux sont des offensives de la Haganah pour le contrôle de la bande côtière : l'opération Ben-'Ami, et l'opération Namal.

Opération Ben-'Ami
Théâtre des opérations

Dans le cadre du Plan Daleth, Yigal Yadin a prévu de réaliser une percée dans l'ouest de la Galilée où se trouvent plusieurs implantations juives isolées. Au-delà d'Acre et jusqu'à la frontière libanaise, cette zone se situe toutefois dans la partie attribuée aux Arabes par le Plan de partition et sur la route prévue pour l'entrée des forces libanaises en Palestine[77]. Les Libanais n'entrant finalement pas en Palestine, ils ne participeront en fait pas aux combats.

Ravitaillement en vol de Yehiam, janvier 1948
Ravitaillement en vol de Yehiam, janvier 1948

Le commandement est confié à Moshe Carmel à la tête de la brigade Carmeli. Il divise l'opération en deux phases. La première phase débute le 13 mai au soir avec l'avancée de long de la côte d'une colonne de véhicules blindés et de camions de la Haganah qui ne rencontre aucune résistance. Les forces de l'Armée de libération arabe présentes dans la zone se replient sans combattre et l'opération se termine par la prise d'Acre le 18 mai. Dans une seconde phase, du 19 au 22 mai, les forces du 21e bataillon effectuent une percée jusqu'au kibboutz Yehi'am. Plusieurs villages arabes sont conquis et détruits dans la foulée[78].

Opération Namal
Position de Al-Tantoura, principale localité de la dernière poche de résistance palestinienne de la bande côtière, sur la route Tel-Aviv - Haïfa.

L'enjeu de l'offensive est la zone de Tantoura (aujourd'hui Hof-Dor, en Israël), située sur le bord de mer, près de Césarée, au sud de Haïfa.

Avec la prise de Haïfa par Israël et le départ des Arabes de Césarée, Tantoura devient l'unique point de retrait des Arabes fuyant par la route venant de Zihron Yaakov (dans l'intérieur des terres). À ce titre, Tantoura sert de port d'embarquement aux réfugiés palestiniens fuyant vers le Liban. En tant que zone côtière, Tantoura est aussi la place forte d'approvisionnement en armes des villages de la région. Elle est donc le pivot de la dernière zone encore tenue par les Palestiniens sur la route reliant Tel-Aviv à Haïfa.

Les Israéliens évaluent le camp adverse à 300 combattants munis de 100 fusils, de quelques dizaines de pistolets et d'un canon de 40 mm avec quelques obus.

L'attaque débute à minuit le . Les affrontements font 70 victimes chez les Arabes, et 14 chez les Israéliens, dont un soldat de la marine. La population civile s'enfuit, les civils restant sur place étant expulsés vers la Cisjordanie[79]. Un massacre aurait également eu lieu. Cette thèse a suscité un vif débat entre historiens israéliens[80].

La création de Tsahal

Le , David Ben Gourion publie sa Quatrième Ordonnance qui officialise la création de Tsahal, l'armée d'Israël, laquelle absorbe immédiatement la Haganah[81].

Respectant un accord signé le 9 avril entre l'Irgoun et l’Agence juive, Menahem Begin s'engage « le à mettre ses hommes et ses équipements à la disposition de l'armée israélienne au sein de laquelle les membres de l'IZL (Irgoun) vont constituer leurs propres bataillons[82] ». Le Lehi rejoint Tsahal dès le .

L'Irgoun et le Lehi n’alignent respectivement que 4 000 et 1 000 combattants[83], qui plus est tenus en suspicion par le nouveau gouvernement de David Ben Gourion pour leurs activités « terroristes » passées et leurs sympathies politiques.

Malgré ces intégrations, l’Irgoun et le Lehi continuent à exister jusqu’en septembre à Jérusalem, que l’ONU prévoit de transformer en « zone internationale » mais où s’affrontent la Légion arabe et les forces juives. Les accords nationaux d’intégration de ces organisations à Tsahal ne s’y appliquent donc pas, puisque Israël ne décidera d'annexer formellement la zone que plus tard. Sur le terrain, les groupes de combat de l’Irgoun et du Lehi se coordonnent avec l’armée.

Bilan

« 3 juin 1948 : évolution des combats. » [vidéo], sur ina.fr, Les Actualités françaises

Durant ce premier mois de combat, 1 600 Israéliens ont été tués parmi lesquels 1 200 soldats. Un tiers des soldats l'a été dans des affrontements contre la Légion arabe. À Jérusalem, les Israéliens déplorent 383 morts et 1 433 blessés. Du côté arabe, entre 250 et 300 légionnaires ont été tués et entre 500 et 600 blessés. Les Syriens déplorent 315 morts et entre 400 et 500 blessés ; les Irakiens 200 tués et 500 blessés ; les Égyptiens 600 morts et 1 400 blessés ; des Libanais un seul mort. Les pertes de l'ALA sont estimées à une centaine d'hommes. Les pertes palestiniennes ne sont pas connues. Les Arabes ont également fait 800 Israéliens prisonniers tandis que les Israéliens en ont fait 1 300, principalement des Palestiniens[84].

Les Israéliens ont pris plusieurs villes (Tibériade, Safed, Haïfa, Beit Shean, Jaffa, Acre) ainsi que 50 villages situés au-delà des lignes du Plan de partage. Les armées arabes occupent 14 implantations juives, dont une seule située sur le territoire prévu par l'ONU pour appartenir à l'Etat juif. Le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem est tombé. Il ne reste que 12 villages arabes situés sur le territoire israélien du Plan de partage, qui échappent à l'autorité de l'État juif. Dans les frontières du plan de partage, les Arabes ont capturé 350 km2 de territoire israélien et les Israéliens 700 km2 de territoire arabe (le désert du Néguev n'étant pas repris dans ce décompte)[84].

Combats de nuit à Jérusalem pendant la guerre israélo-arabe de 1948.

Entre le et le , les troupes israéliennes ont réussi à maintenir le contrôle sur les territoires entre leurs mains avant le , mais pas vraiment à les étendre. La liaison entre la bande côtière israélienne et la Jérusalem juive est maintenue au prix de dures batailles. De leur côté, les forces arabes ont essentiellement occupé les secteurs à peuplement arabe de l'ancienne Palestine mandataire, sans parvenir à les étendre. La Légion arabe, considérée comme la force arabe la plus aguerrie, s'est déployée sur la rive ouest du Jourdain, dont elle entend annexer les secteurs arabes. Conformément aux « accords tacites » passés avant guerre entre le roi jordanien Abdallah et les dirigeants sionistes, elle n'a pas attaqué directement les forces israéliennes. Cette attitude générale n'a cependant pas empêché de durs combats dans la zone de Jérusalem-Latroun, que les deux parties convoitent.

Les Israéliens ont maintenant une véritable armée et l'armement lourd arrive désormais en masse. Contrairement aux forces arabes, ils ont un commandement centralisé et peuvent faire passer des troupes d’un bout du front à l’autre. Au , lors du cessez-le-feu, les armées arabes et israélienne sont épuisées mais apparaissent en situation d'équilibre, sans qu'aucun des protagonistes ne l'emporte de façon claire.

Première trêve (11 juin 1948 - 8 juillet 1948)

Le 22 mai, le Conseil de sécurité des Nations unies propose une trêve aux belligérants[85].

Celle-ci est acceptée par les Israéliens le  : ils ont besoin de temps pour faire entrer dans le pays l'armement lourd acheté en Europe. Les Transjordaniens, qui ont atteint l'essentiel de leurs objectifs (occupation de la Palestine arabe) acceptent rapidement le principe[86]. Les autres États arabes refusent dans un premier temps, espérant prendre l'avantage sur le terrain. Cependant, leur avancée étant bloquée, ils acceptent la trêve le 8 juin et la trêve est finalement proclamée le 11 juin.

La trêve durera 28 jours. Le cessez-le-feu est supervisé par le médiateur de l'ONU Folke Bernadotte, nommé le . Un embargo sur l'armement est décidé par l'ONU afin qu'aucune des parties ne profite de la trêve. Le roi de Transjordanie visite la partie de Jérusalem contrôlée par ses troupes.

Embargo

Les Israéliens arrivent à contourner l'embargo : ils ont des sources d'approvisionnement clandestines depuis 1947 auprès de pays communistes, et vont grâce à elles pouvoir se procurer illégalement (du point de vue de l'ONU) des armes auprès de la Tchécoslovaquie[87]. Parmi elles, des armes lourdes : « des avions, des pièces d'artillerie et des véhicules blindés. La mobilisation intensive porte les effectifs de l'armée à 60 000 hommes »[71].

Les forces arabes, elles, sont dépendantes de leurs fournisseurs officiels (britanniques, surtout) et ne peuvent donc contourner l'embargo[88]. Celui-ci se révèle donc essentiellement favorable aux Israéliens, qui renforcent leur potentiel militaire, tandis que celui des armées arabes stagne.

Si la trêve permet à Tsahal de s'armer, elle permet aussi à Ben Gourion de la réorganiser.

L'Altalena incendié par Tsahal, le 22 juin 1948.

Entre le et le , le Premier ministre décide de dissoudre les trois brigades du Palmah (forces d'élite de la Haganah), qu'il considère être trop à gauche et proches du Mapam. De son côté, l'Irgoun a précédemment obtenu après le 1er juin[89] de conserver des unités spécifiques au sein de l'armée israélienne. Mais le gouvernement, et surtout David Ben Gourion, ne souhaitent pas plus permettre à des unités « de droite » ou « de gauche » de continuer à exister au sein de l'armée. Ces unités sont également dissoutes pendant la trêve, après l'incident de l'Altalena[90], les 21 et , où l'Irgoun a tenté de se procurer des armes de façon autonome, sans en référer à la direction de Tsahal. « Au lendemain du , l'Irgoun a virtuellement cessé d'exister comme force militaire autonome sauf à Jérusalem. Ses bataillons ont été dissous dans l'armée et des mandats d'arrêts ont été lancés contre plusieurs de ses chefs[91] ». Les membres des unités dissoutes sont répartis dans les autres unités de Tsahal.

Avec la dissolution des unités proches de l'extrême gauche et de celles favorables à la droite, Ben Gourion assure la pleine autorité du gouvernement civil sur la nouvelle armée. « Unifié, discipliné, convenablement armé et entraîné, Tsahal devient une force de frappe redoutable »[71] de 60 000 combattants.

Progression numérique des Forces israéliennes


(Source: Ahron Bregman (2002), p. 24, citant le journal de David Ben Gourion
Tableau importé de Wikipedia anglophone)

4 juin 40 825
17 juillet 63 586
7 octobre 88 033
28 octobre 92 275
2 décembre 106 900
23 décembre 107 652
30 décembre 108 300

Reprise des hostilités

À la fin de la trêve, Folke Bernadotte présente un nouveau plan de partage accordant la Galilée aux juifs et le Néguev aux Arabes. Le plan est rejeté par les deux parties. Le 8 juillet, les forces égyptiennes reprennent le combat dans le Sud et relancent la guerre.

Campagne des 10 jours (8 juillet 1948 - 18 juillet 1948)

Après les premières attaques égyptiennes, les dix jours entre les deux trêves sont dominés par une vague d'attaques des Israéliens et une attitude défensive des Arabes. Les trois offensives israéliennes qui ont lieu ont été préparées durant la première trêve. L'opération Dani, la plus importante, vise à sécuriser et élargir le couloir israélien entre Jérusalem et Tel-Aviv en capturant les villes étapes Ramle et Lydda (renommée plus tard Lod).

La seconde offensive, l'opération Dekel, a pour objectif la capture de la Galilée, incluant la ville arabe de Nazareth.

Enfin l'opération Kedem, qui se voit attribuer le moins de ressources, vise à sécuriser les vieux quartiers de Jérusalem[92].

Opération Dani

Un tank Cromwell au Yad la-Shiryon Museum, Israël.

Dans le but de désenclaver Jérusalem, l'État-major lance l'opération Larlar visant à pénétrer dans le secteur transjordanien suivant l'axe : Lydda - Ramle - Latroun - Ramallah. Seule la première phase, l'opération Dani, réussit, avec la conquête de Lydda et Ramle. Latroun et Ramallah ne tombent pas.

Lydda est protégée principalement par l'armée transjordanienne secondée par des milices palestiniennes. La ville est attaquée simultanément par le nord et par l'est. Pour la première fois dans le conflit, des bombardiers israéliens sont utilisés dans l'attaque de la ville.

Le , la ville tombe aux mains des Israéliens et Ramle est capturée le jour suivant.

Les 15 et 16 juillet, une première attaque contre Latroun échoue. Le 18 juillet, la brigade Yiftach mène une seconde attaque avec des véhicules armés (dont deux chars Cromwell) mais l'offensive débouche à nouveau sur un échec israélien[93].

La prise de Lydda et Ramle s'accompagne de l'un des plus grands massacres de la guerre. Plus de 250 habitants y sont exécutés après les combats[94]. De plus, à partir du 14 juillet, les forces armées israéliennes expulsent de nombreux habitants de Lydda (Lod), Ramle et des zones avoisinantes, et les poussent sur la route de Ramallah. Ces expulsions concernent près de 50 000 à 60 000 habitants sur les 80 000 de la zone[95]. Ces événements ne sont pas reconnus aujourd'hui officiellement par Israël. En 2000, The conquest of Lydda, july 1948[96], publié par le ministère de la Défense, n'admet qu'une « expulsion partielle », et conteste tout massacre[97].

Opération Dekel

Soldats de la brigade Golani avec des habitants arabes de Galilée, durant l'opération Dekel, juillet 1948

Pendant que l'opération Dani prend place dans le centre du pays, l'opération Dekel est menée au nord. L'opération est dirigée par Haïm Laskov qui dispose de la 7e brigade Sheva, sous les ordres du volontaire juif canadien Ben Dunkelman, du 21e bataillon de la brigade Carmeli et du 13e bataillon de la brigade Golani[98].

L'opération se déroule en deux phases. Dans un premier temps, à partir du , les troupes israéliennes font mouvement vers l'est depuis Acre vers Nazareth qui est capturée le . Dans une seconde étape, du 15 au , elles s'emparent d'une vingtaine de villages entourant Nazareth[98].

Le à 19 h, alors que la seconde trêve est déclarée, Israël occupe le sud de la Galilée, de la baie d'Haïfa au lac de Galilée.

Il existe une polémique autour de la conquête de Nazareth. Ben Dunkelman, nommé entretemps gouverneur militaire de la ville, affirme avoir reçu de Haïm Laskov l'ordre de procéder à l'expulsion des habitants de la ville. « Choqué et horrifié », il refuse et exige des ordres venant d'instances supérieures. L'incident remonte jusqu'à Ben Gourion qui interdit l'expulsion, faisant porter la responsabilité initiale de l'ordre à Moshe Carmel, commandant en chef du front nord. Les habitants de Nazareth ne sont pas expulsés mais Haïm Laskov nomme un autre officier gouverneur pour Nazareth[98].

Opération Kedem

L'opération Kedem vise à prendre toute la ville de Jérusalem, et surtout la vieille ville, tombée aux mains des Transjordaniens qui en ont expulsé la population juive.

Prévue dans un premier temps pour être menée par l'Irgoun et le Lehi le , juste après la première trêve, l'opération Kedem est reportée par David Shaltiel. En effet celui-ci met en doute leurs chances de succès à la suite de l'échec de la capture de Deir Yassin sans l'aide de la Haganah.

Le plan d'attaque prévoit que les forces de l'Irgoun, commandée par Yehouda Lapidot (Nimrod), doivent entrer par la porte Bab al Jedid, le Lehi passant par le mur partant de Bab al Jedid et par la porte de Jaffa, enfin le bataillon Beit Hiron passant par le mont Sion[99].

La bataille est prévue pour débuter avec le Chabbat, le vendredi à 20 h, un jour avant le second cessez-le-feu. Cependant l'organisation tourne mal et l'opération est reportée à 23 h puis à minuit, pour en fin de compte commencer à h 30 du matin. L'Irgoun réussit à se frayer un chemin par la porte Bab al-Jedid mais les autres escouades échouent dans leurs objectifs. À 5 h 45, David Shaltiel est contraint d'ordonner la cessation des hostilités et de replier ses troupes[99]. La vieille ville restera aux mains des Transjordaniens puis des Jordaniens jusqu'en 1967.

Seconde trêve (18 juillet 1948 - 15 octobre 1948)

Le « , le Conseil de Sécurité condamne en des termes d'une grande sévérité l'agression arabe, ordonne un cessez-le-feu immédiat et menace d'appliquer à la partie récalcitrante les sanctions prévues par l'article VII de la charte des Nations unies[71] ». Sur le terrain, les défaites militaires s'accumulent pour la partie arabe : « Cette fois, les Arabes prennent l'exacte mesure de leur échec, de même que les Britanniques qui, affolés, pressent à la trêve. Effectif le à Jérusalem, le cessez-le-feu est étendu dès le lendemain à l'ensemble du pays. Vu du côté juif de la barricade, la « guerre des Dix Jours », comme on a appelé la campagne de juillet, est un franc succès »[71].

Folke Bernadotte, émissaire des Nations unies

Pendant la nouvelle trêve, les diplomates tentent de trouver une issue au conflit. Le 16 septembre, Folke Bernadotte propose un nouveau plan de partage de la Palestine, dans lequel la Transjordanie annexerait les zones arabes comprenant le Néguev, Ramle et Lydda. C'est la fin de l'hypothèse d'un État palestinien. Ce plan prévoit également un État juif occupant l'entière Galilée, le passage entre la bande côtière et Jérusalem sous contrôle international et le rapatriement (ou dédommagement) des réfugiés. À nouveau, le plan est refusé par toutes les parties.

Les États arabes refusent toujours l'existence d'Israël, mais également l'annexion par la Transjordanie des parties arabes de la Palestine.

Du côté israélien, le plan est considéré comme trop défavorable territorialement à Israël dont les armées semblent en position de l'emporter. La droite sioniste, en particulier, multiplie les menaces contre Bernadotte, et ce depuis son premier plan du , qui ne laissait que 20 % du territoire palestinien à Israël. Le 1er août, Israël Eldad, un des trois dirigeants du Lehi avait déjà déclaré, lors d’une assemblée publique à Jérusalem : « Les combattants pour la liberté d’Israël adressent une mise en garde aux observateurs de Nations Unies [et] aux généraux de Bernadotte […]. Nous emploierons contre les représentants d’un pouvoir étranger les mêmes méthodes que nous avons employées contre les Britanniques[100] ». D’après Israël Eldad, la décision de tuer Bernadotte est prise en août par les trois dirigeants du « centre » (la direction du Lehi)[101].

Le nouveau plan de Bernadotte entraîne le passage à l'acte, dès le lendemain de son annonce. Le 17 septembre, Bernadotte est assassiné par le Lehi. On sait aujourd'hui que « le meurtre a été planifié par Zettler, le commandant de la section de Jérusalem (la dernière en activité et la plus dure), qu'il a été décidé au plus haut niveau par les trois responsables du centre »[102], Nathan Yalin Mor, Yitzhak Shamir et Israël Eldad, et que l'exécution en a été confiée à un vétéran du Lehi, Yéhochua Cohen. En 24 heures, plus de 250 membres du Lehi sont interpellés dans tout le pays. Le gouvernement en profite pour dissoudre les unités de l'Irgoun à Jérusalem, bien qu'il sache qu'elles n'ont pas été mêlées au crime. Le surlendemain, « le Lehi est officiellement dissout au titre d'une loi "pour la prévention du terrorisme"[103] ». L'entreprise d'intégration du Lehi et de l'Irgoun à Tsahal, largement entamée pendant la première trêve, est donc achevée avec la seconde. « Zettler affirmera avoir reçu une promesse explicite du ministre de l'intérieur Yitzhak Günbaum : "Vous serez condamnés pour satisfaire l'opinion mondiale. Après quoi vous serez amnistiés." » De fait, Yalin Mor et son adjoint, condamnés le à plusieurs années de prison, non pour meurtre mais pour appartenance à une organisation terroriste, seront relâchés deux semaines après ; tous les autres détenus du Lehi bénéficieront d'une amnistie générale[103].

Bernadotte est rapidement remplacé par l'Américain Ralph Bunche. Celui-ci ne proposera plus de plan général de paix, se contentant de favoriser des accords de cessez-le-feu.

Durant cette seconde trêve ( - ), l'armée israélienne a continué à se renforcer. Elle passe de 63 586 combattants au à 88 033, le [104]. Pendant ces trois mois de trêve, les Israéliens « nettoient » les villages pris encore peuplés et de nombreuses habitations sont dynamitées pour raisons militaires. Ils mettent également en place les préparatifs de l'opération Avak.

Pendant la seconde trêve, à l'inverse, les pays arabes n'ont pas su résoudre leurs faiblesses initiales : manque de commandement commun, manque de combattants, lesquels sont désormais moins nombreux que les combattants israéliens.

Faits accomplis (15 octobre 1948 - juin 1949)

Carte des positions militaires au début octobre 1948

Cette période voit se clore le conflit, et se consolider l'emprise territoriale d'Israël et de la Transjordanie.

L’opération Yoav sur le Nord Néguev (15-22 octobre 1948)

La situation dans le Nord Néguev est considérée comme insatisfaisante par la direction israélienne. En effet, les implantations juives qui s’y trouvent sont encerclées par les forces égyptiennes, empêchant l’inclusion de la région dans le nouvel État, et créant une situation militaire toujours très tendue du fait de l’enchevêtrement des positions. Les Israéliens estimant avoir les moyens militaires de prendre l’avantage dans la zone vont donc y lancer une opération.

Selon les journalistes Alain Gresh et Dominique Vidal, le prétexte en est trouvé par une rupture égyptienne du cessez-le-feu, elle-même provoquée par l’envoi d’un convoi de ravitaillement israélien vers les colonies encerclées du Nord Néguev[105]. « L’état-major [israélien, qui a] mandé la caravane pour qu’elle serve de cible[105] », est bien préparé. Dès la constatation officielle de la rupture de la trêve par les observateurs de l’ONU[105], il lance une offensive contre les Égyptiens.

Ygal Allon commande l’opération, originellement appelée « Dix plaies » puis rebaptisée Yoav, qui se déroule du 15 au dans le Néguev. Il dispose initialement des trois brigades d’infanterie HaNeguev, Yiftach et Givati et de la 8e brigade blindée ainsi que d’un soutien conséquent d’artillerie, de la totalité de la petite marine israélienne et d’une solide couverture aérienne offerte par la totalité de la nouvelle armée de l’air. Les brigades Harel et Oded renforceront de plus le front en cours d’opération[106],[107].

L’aviation israélienne commence par « endommage[r] gravement les appareils égyptiens posés sur l’aérodrome d’El Arish »[108]. L'opposition des forces arabes, environ 11 000 hommes[109] est vigoureuse, et plusieurs compagnies de Tsahal sont même « étrillées »[108] mais une partie du Nord Néguev tombe quand même entre les mains de Tsahal, et sa capitale Beersheba elle-même est capturée dans une opération surprise le [108]. « Le vaisseau amiral de la flotte égyptienne, l’Emir Farouk, est coulé avec 700 hommes, et la 4e brigade du général Taha Bey – 3 000 combattants d’élite – est encerclée dans la poche de Falouja[110]. La réaction des alliés de l’Égypte est caractéristique : au lieu d’ouvrir un second front, la Légion arabe du roi Abdallah fait mouvement vers Bethléem et Hébron pour combler le vide laissé par les Égyptiens »[111]. Si Israël élargit son territoire, la Transjordanie en fait autant. Jusqu’alors, elle tenait la Samarie (Nord de la Cisjordanie). Grâce à l’offensive israélienne, elle tient maintenant aussi la Judée (Sud de la Cisjordanie), où elle remplace les Égyptiens qui se replient vers le sud pour éviter d’être coupés de leur territoire par l’attaque israélienne.

Le , un nouveau cessez-le-feu est imposé aux belligérants, et surtout aux Israéliens, qui souhaitent pousser leur avantage. Yitzhak Rabin écrira : « Nous menions de front la lutte contre les Égyptiens et une course contre la montre face à une trêve proposée par les Nations unies »[112]. Cette réticence à stopper une offensive victorieuse explique « pendant la trêve, les attaques successives des soldats hébreux, qui refoulent progressivement les Égyptiens. À la mi-novembre, seuls s’obstinent encore, prisonniers dans la nasse de Falouja, 2 000 à 3 000 officiers et soldats du Caire[113] ».

L’opération Hiram en Galilée (28-31 octobre 1948)

Carte de l’opération Hiram.
Moshe Carmel, responsable de l’opération Hiram.

Profitant du cessez-le feu qui est maintenu avec les Transjordaniens sur le front central, et du cessez-le-feu qui vient d’être rétabli le avec les Égyptiens, les Israéliens s’emploient maintenant à concentrer leurs forces dans le Nord, contre la poche arabe de la Galilée qui continue à leur échapper. Cette poche est relativement vulnérable, dans la mesure où elle n’est défendue que par les volontaires de l’Armée de libération arabe, mais qu’aucune armée d’un État n’y est déployée.

L’opération Hiram débute le . Elle est précédée de nombreux bombardements avant l’entrée en action de quatre brigades israéliennes : Golani, Carmeli, Sheva et Oded sous les ordres de Moshe Carmel[114]. En 60 heures, elles chassent les 1 500 à 3 000 hommes[115] de l’Armée de libération arabe vers le Liban, et achèvent ainsi la conquête de tout le Nord de l’ancienne Palestine mandataire. L’armée israélienne passe également de l’autre côté de la frontière avec le Liban, pour poursuivre les fuyards, et progresse ainsi jusqu’au fleuve Litani[116].

Les pertes militaires arabes sont élevées, avec 400 morts et presque autant de prisonniers[117].

Durant et après l’opération, plusieurs massacres (la moitié du total de ceux commis durant la guerre d’après Benny Morris) vont se produire et les habitants de nombreux villages palestiniens vont être expulsés[118],[119],[120],[121].

L’opération Horev et la conquête du Nord Néguev (22 décembre - 7 janvier 1949)

L’opération Horev

« Dans le Néguev, l’opération Horev se déclenche le , à la suite de diverses violations égyptiennes du cessez-le-feu. (…) L’aviation se donne pleinement, effectuant 243 sorties et répandant 226 tonnes de bombes. Non seulement les soldats juifs assomment les ultimes défenses égyptiennes et réduisent la poche de Falouja, mais ils pénètrent également dans l’actuelle bande de Gaza. Diversion, dans le but de cacher, plus au Sud, l’entrée des troupes israéliennes dans le Sinaï égyptien à travers Al Auja, tombé le 27. Violant la frontière, elles fouleront les pistes de l’aéroport d’El Arish, quand les pressions diplomatiques, incessantes depuis le début de la manœuvre, se feront insoutenables »[113].

Londres menace en particulier d’intervenir militairement, au titre de son traité de défense avec l’Égypte. L’armée israélienne évacue le Sinaï. Au cours de l’opération, les forces aériennes israéliennes abattent cinq avions de reconnaissance britanniques[122].

Tout le nord du Néguev est maintenant israélien, sauf la poche égyptienne de Falouja, qui a résisté vigoureusement, infligeant des pertes sévères à Tsahal. Les Égyptiens l’évacueront le , après l’armistice israélo-égyptien.

Sur l’ensemble de l’opération Horev, les forces terrestres égyptiennes ont perdu 170 officiers et 3 800 hommes (dont 18 aviateurs et 58 marins) qui ont été tués, blessés ou capturés. Une brigade est encerclée dans la poche de Falouja. Dans ces conditions, l’Égypte ne peut poursuivre les combats et est contrainte d’accepter un accord politique[122].

L’opération Ouvda et la prise du Néguev central et méridional (mars 1949)

Carte de l’opération Ouvda.

Le Nord Néguev occidental est passé sous contrôle israélien complet en . Le désert lui-même (Nord-Ouest, Centre et Sud du Néguev), quasiment sans population, est resté un no man’s land, malgré quelques rares patrouilles transjordaniennes.

La zone est majoritairement attribuée à Israël par le plan de partage de 1947. Mais pendant plusieurs mois, Israël s’est abstenu d’y pénétrer, même après la victoire sur les Égyptiens au début de . La zone n’est pas prioritaire, et l’engagement de Tsahal dans une région toute en longueur, coincée entre les armées égyptienne et transjordanienne, n’est pas sans risque.

Le , Israël signe un cessez-le-feu avec l’Égypte qui neutralise l’armée égyptienne.

Après avoir tenté d’obtenir sans succès des Transjordaniens qu’ils se retirent d’eux-mêmes, Israël décide d’occuper la zone, et lance le l’opération Ouvda, ou Uvda (« travail accompli »), avec les brigades Golani et HaNeguev.

Les deux points culminants de Ouvda sont la prise d’Ein Gedi, sur les rives ouest de la Mer Morte, le , en face de la Transjordanie (Nord-Ouest du Néguev), et la prise du petit village de pêcheurs arabes[123] Um Rashrash le , sur la mer Rouge, où, à partir de 1950, sera construit le port d’Eilat à l’extrême-Sud du Néguev.

Du 5 au , Tsahal se déploie dans tout le Néguev. L’objectif des Transjordaniens est à l’époque de confirmer leur conquête de la Cisjordanie, pas de relancer la guerre contre les Israéliens, lesquels menacent par ailleurs de conquérir toute la Samarie. La Transjordanie préfère donc continuer ses négociations de cessez-le-feu avec Israël commencées en janvier[124] et se retire du Néguev sans combattre. Les unités des brigades HaNeguev et Golani entrent en concurrence pour déterminer qui atteindra la mer Rouge en premier. Ce sera le à 15 h pour la brigade HaNeguev et deux heures plus tard pour la Golani.

Parce que l’opération Ouvda fut la dernière opération militaire de la guerre, la levée du drapeau israélien sur la station de police de Umm Rashrash le à 16 h est souvent considérée comme marquant symboliquement la fin de la guerre. Les frontières d’Israël ne deviennent cependant définitives que le , après l’abandon par la Transjordanie de la région dite du « Triangle ».

L’annexion du Triangle (juin 1949)

Destructions aux alentours de Jaffa, 2 décembre 1948

Dans le Nord-Ouest de la Samarie, le front israélo-arabe est tenu par les troupes des Hachémites d’Irak, alliés des Hachémites de Transjordanie. Depuis la seconde trêve du , les affrontements ont cessé entre Israéliens, Transjordaniens et Irakiens. Plusieurs raisons expliquent cela : les Israéliens ont donné priorité à la conquête du Nord-Néguev et de la Galilée ; les Transjordaniens et Israéliens respectent leur accord partiel de partage territorial datant de la fin 1947 ; les Transjordaniens ont un accord de défense avec Londres qui inquiète les Israéliens (on sait aujourd’hui que les Britanniques n’entendaient pas intervenir, sauf en cas d'invasion de la Transjordanie proprement dite, mais cette information était ignorée des Israéliens[125]) ; les armées transjordanienne et israélienne sont les plus fortes du conflit, et un affrontement serait donc potentiellement très coûteux, comme l’ont montré les affrontements autour de Jérusalem de mai, juin et .

À compter de , des négociations politiques officieuses s’engagent entre Transjordaniens et Israéliens[126]. Elles se transforment en négociations officielles à Rhodes à partir de la fin . Les Irakiens ayant refusé de participer aux négociations de cessez-le-feu, Abdallah Ier de Transjordanie négocie donc pour l’ensemble de la zone. De fait « le roi, qui se méfi[e] encore [...] des intentions israéliennes en Cisjordanie, n’a pas rapatrié les troupes irakiennes de Samarie. [...] En , [...] les Israéliens déclarent [...] qu’ils ne se contenteront pas du retrait des Irakiens de Samarie, mais qu’ils veulent reconsidérer l’avenir de cette région[126] ». Les Israéliens souhaitent échanger de petites zones situées dans la vallée de Beït Shéan et près d’Hébron contre deux larges zones (plus tard dénommées « Triangle ») afin de diminuer la vulnérabilité de la plaine côtière. Ils menacent les transjordaniens de reprendre les hostilités si ceux-ci n’obtempèrent pas[127]. « [La zone] comprend Wadi ar'ara (Ara aujourd’hui), ses environs immédiats, et la route qui les traverse et relie les deux villes [déjà] israéliennes d’Afoula dans la vallée [de Jezréel] et de Hadera sur la côte. Sur ce trajet se trouvent quinze villages arabes [...] de 12 000 habitants[126] ». Transjordaniens, Britanniques et Américains craignent que les habitants ne soient chassés par les Israéliens mais ces derniers leur garantissent qu’ils ne procéderont à aucune expulsion[127]. Fin mars, le roi cède à la pression israélienne[128], « sans doute parce que le gouvernement irakien a [...] alors retiré son contingent de Palestine, laissant le roi seul face aux Israéliens[126] » et le , un armistice est signé[126].

Les troupes israéliennes prennent petit à petit le contrôle de la zone à partir du et sont généralement bien accueillies par la population. Les hommes ont reçu des ordres stricts de ne pas s’en prendre à elle. Le transfert d’autorité se déroule calmement, presque sans expulsion, transfert ou pression sur les habitants[127]. Les Israéliens expulsent néanmoins les réfugiés présents dans le Triangle, arguant que les accords d’armistice ne protègent que les habitants locaux et que les réfugiés causent des problèmes à ceux-ci[127]. Le 1er juin, les Israéliens achèvent la prise de contrôle effective de la zone.

Avec cette dernière opération, Israël finit de tracer les frontières qui seront les siennes jusqu’en 1967.

Conséquences

Le Syrien Husni al-Zaim, auteur du premier coup d’État militaire de l’après-guerre dans un pays arabe.
Carte des évolutions territoriales entre 1947 et 1949 : l’État palestinien prévu par le plan de partage de 1947 n’est pas créé. Israël, l’Égypte et la Transjordanie se partagent son territoire

En 1949, Israël signe des accords de cessez-le-feu avec l’Égypte (le 24 février), le Liban (le 23 mars), la Transjordanie (le 3 avril) et la Syrie (le 20 juillet). L’Irak refuse par contre d’entrer dans des négociations d’armistice[129].

Les conséquences de la victoire israélienne sont multiples, tout à la fois politiques, militaires, territoriales et démographiques.

Conséquences politiques

Sur le plan politique, les États arabes ont été ébranlés par la défaite – Al Naqba, la catastrophe. La plupart des responsables politiques de la période seront assassinés ou renversés dans les années qui suivront, sur fond de poussée du nationalisme arabe : assassinat du Premier ministre égyptien Nokrachy Pacha fin par un Frère musulman ; renversement en du président syrien Shukri al-Kuwatli par le coup d’État militaire de Husni al-Zaim ; assassinat d’Abdallah Ier de Jordanie par un Palestinien le  ; coup d’État en Égypte le 23 juillet 1952[130].

En Israël, le Mapaï (parti travailliste) était déjà le parti dominant au sein du Yichouv depuis 1931. La victoire militaire conforte encore son prestige. Il restera au pouvoir pendant encore presque 30 ans, jusqu’à la victoire électorale du Likoud en 1977.

Conséquences militaires

Sur le plan militaire, la Grande-Bretagne quitte la Palestine. Sa présence était une des raisons du soutien soviétique à Israël.

Mise en cause pour son soutien jugé insuffisant aux armées arabes, la Grande-Bretagne devra dans les années suivantes quitter les pays de la région où elle avait encore une présence militaire : Égypte, Irak et Jordanie. C’est ce qui déclenchera notamment la crise de Suez[131].

L’armée israélienne s’affirme de son côté comme une puissance militaire majeure de la région.

Conséquences territoriales

Civils palestiniens et militaires israéliens, après l’entrée de ces derniers dans Falouja, à la suite de l’accord d’armistice israélo-égyptien de février 1949, accord ayant entraîné l’évacuation des forces égyptiennes de la zone.

Sur le plan territorial, le projet d’un État palestinien est abandonné. La bande de Gaza est administrée par l’Égypte. Israël annexe Jérusalem-ouest (en ) et 77 % de l’ancienne Palestine mandataire, soit 50 % de plus que ce qui était prévu par le plan de partage de l’ONU. La Transjordanie annexe quant à elle en 1950 Jérusalem-est et la Cisjordanie, et se rebaptise dans la foulée « Jordanie ».

Les frontières issues des accords de cessez-le-feu seront par la suite connues sous le nom de « Ligne verte ».

Tant la partie arabe que la partie israélienne ont refusé de considérer les frontières issues du cessez-le-feu comme étant des frontières définitives : « Aucune disposition du présent accord ne préjugera en aucune manière des droits, revendications et positions des parties quant aux règlements territoriaux ultérieurs, du tracé des frontières ou des revendications de chacune des parties à ce sujet »[132].

Certains membres du gouvernement israélien proposeront de déclarer unilatéralement que les frontières de 1949 étaient les frontières définitives d’Israël, mais d’autres, dont David Ben Gourion, s’y opposeront.

Les termes de l’accord de cessez-le-feu avec la Transjordanie sont une des bases sur lesquelles Israël fondera ses revendications territoriales sur la Cisjordanie après la guerre des Six Jours de 1967.

L’ONU de son côté validera implicitement les nouvelles frontières, cessant toute référence à son plan de partage de 1947.

Conséquences démographiques

Si on y ajoute la période de guerre civile qui a précédé, la première guerre israélo-arabe a causé environ 5 800 morts côté israélien dont un quart de civils et 500 femmes, ce qui représente 1 % de sa population. La guerre a également provoqué 12 000 blessés graves. Il s’agit de la guerre la plus sanglante du conflit israélo-arabe pour les Israéliens[2]. Du côté palestinien, le nombre de victimes n’a jamais été décompté avec précision. En 1950, Amin al-Husseini le chiffre à 12 000 morts[2]. Benny Morris l’estime entre « légèrement et nettement » supérieur à celui des pertes israéliennes[2]. Rosemarie Esber l'évalue à 20 000[1]. En ce qui concerne les armées arabes, l’Égypte annonça en 1950 les chiffres de 1 400 morts et 3 700 invalides. Les Jordaniens, les Irakiens et les Syriens subirent plusieurs centaines de morts et les Libanais quelques douzaines[2].

Réfugiés palestiniens en 1948, à la fin du mandat britannique

Sur le plan démographique, le peuplement de la région est modifié en profondeur.

Le conflit a provoqué l’exode d'environ 720 000 arabes palestiniens sur les 900 000 qui vivaient dans ce qui est devenu Israël[133] ainsi que celui de l'ensemble des 10 000 Juifs établis hors de ces frontières. La guerre et la fondation d'Israël déclenchent également l'exode massif des Juifs des pays arabes. En 1970, près de 600 000 d'entre eux auront émigré vers Israël pour y former la communauté sépharade d'Israël[134]. Quelque 150 000 Palestiniens restent en Israël, et reçoivent la nationalité israélienne bien qu'avec des droits différenciés, sauf pour les Druzes qui furent alliés des Israéliens et qui ont des droits identiques [135]. Entre 30 000 et 40 000 parmi ceux vivant le long des frontières sont toutefois déplacés ailleurs en Israël ou expulsés[136]. Les réfugiés, quant à eux, s’établissent surtout dans l'actuelle Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie. À la suite de l’annexion de la Cisjordanie, les réfugiés palestiniens acquièrent la nationalité jordanienne tandis que dans les autres pays les autres réfugiés forment ce qui devient la diaspora palestinienne[137].

La proportion entre les Palestiniens ayant fui ou ayant été chassés, les causes et les responsabilités de l'exode, son caractère accidentel ou intentionnel, ainsi que la question de leur droit au retour après les combats sont des sujets hautement débattus tant entre les commentateurs du conflit israélo-palestinien qu'entre les historiens spécialistes des événements de cette époque.

Annexes

Documentation

Ouvrages traitant de la guerre de 1948 :

Articles :

Ouvrages généraux sur le conflit israélo-arabe :

Témoignages :

Articles connexes

Notes et références

  1. a et b Rosemarie Esber, Under the Cover of War, Arabicus Books & Medica, 2009, p.28.
  2. a b c d et e Benny Morris, 1948, 2008, p. 392-420.
  3. Benny Morris, The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited, 2003 ; Yoav Gelber, (en) « Why Did The Palestinians Run Away in 1948 ? », article publié le 17 juin 2002 dans History News Network ; Henry Laurens, Paix et guerre au Moyen-Orient, 2005, p. 85-86 ; Dominique Vidal et Sébastien Boussois, Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949), 2007 ; Ilan Pappé, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, 2008 ; Voir l'article exode palestinien.
  4. Le plan Daleth est un plan opérationnel de la Haganah prévoyant la destruction des villages ennemis, et indiquant qu'« en cas de résistance, les forces armées doivent être détruites et la population expulsée en dehors des frontières de l'État hébreu ». Son interprétation est sujette à discussion : certains des nouveaux historiens israéliens tels que Ilan Pappé, ou les historiens palestiniens comme Walid Khalidi le voient comme un programme généralisé d'expulsion des arabes palestiniens, tandis que d'autres historiens israéliens, comme Benny Morris ou Yoav Gelber n'y voient qu'un plan d'opérations militaires restreint à un contexte militaire particulier. Voir l'article Plan Daleth.
  5. Partie de la Cisjordanie actuelle au nord de Jérusalem.
  6. La tendance aux expulsions augmente au fur et à mesure de l'avancement de la période.
    Voir Benny Morris, The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited, 2003, pages 233-240, 248-252, 423-438, 492, 538 ; Yoav Gelber, (en) « Why Did The Palestinians Run Away in 1948 ? », article publié le 17 juin 2002 dans History News Network ; Voir l'article exode palestinien.
  7. Frédéric Abécassis et Jean-François Faü, Le monde musulman : effacement des communautés juives et nouvelles diasporas depuis 1945, p. 819
  8. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, Chapitre 2 et 3, p. 51-138.
  9. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, Chapitre 5, p. 181-205.
  10. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, chapitre 5, p. 205-211.
  11. a et b Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 151.
  12. Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 167.
  13. Henry Laurens, Paix et Guerre au Moyen-Orient, 2005, p. 83.
  14. Howard Sachar, A History of Israel, (NY: Alfred A. Knopf, 1979), p. 322
  15. Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 163.
  16. a et b Yoav Gelber, « The negociations between the Jewish Agency and Transjordan 1946-1948 », Studies Zionism, volume 6, no 1, 1985, repris par Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 163.
  17. Benny Morris écrit : understanding, traduit ici par compréhension tacite
  18. Benny Morris, The road to Jerusalem, 2002, p. 241.
  19. Benny Morris, 1948, 2008, p. 212.
  20. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 247.
  21. Efraïm Karsh, The Palestine War 1948, 2002, p. 27
  22. (en) Site force9.net citant James Lunz, The Arab Legion 1922-1957 cite le chiffre de 37 ; Benny Morris, Victimes, 2003, p. 247 annonce un chiffre compris entre 50 et 75.
  23. Benny Morris, 1948, 2008, p. 208.
  24. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 127
  25. Voir l'article sur la guerre des routes.
  26. Voir les articles sur le problème du matériel et sur la réorganisation de la Haganah instiguée par David Ben Gourion. Voir aussi Problématique du matériel lors de la guerre de Palestine de 1948.
  27. La Haganah, ses troupes d'élite du Palmach, l'Irgoun et le Lehi combattent de concert sur tous les fronts.
  28. Voir l'article sur l'offensive des forces juives à partir d'avril 1948.
  29. Pierre Razoux, Tsahal, nouvelle histoire de l'armée israélienne, 2006., p. 79 et p. 523
  30. Yoav Gelber, The Israeli-Arab War of 1948, Site de la Jewish Virtual Library, 2009 (consulté le 27 août 2016).
  31. Selon les services de renseignements juifs de l’époque, la totalité des forces militaires des membres de la Ligue arabe se monte à 165 000 soldats avec un budget militaire de 28 000 000 de livres sterling. Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 153.
  32. (en) Benny Morris, « 1948, a History of the first Arab-Israeli War », Yale University Press, p. 261
  33. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 239.
  34. a et b Howard Sachar, A History of Israel. From the Rise of Zionism to our Time, 2007, p. 317.
  35. Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 145.
  36. a et b Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 216
  37. Yoav Gelber, La guerre de 1948 en Palestine, 2006, p. 51, se basant sur un rapport du Haut Commissaire britannique indique le nombre de 10 000 hommes ; Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 145, le fixe à 3 800 hommes ; Ilan Pappé (2007), p. 44 à 3 000.
  38. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 215 ; p. 238
  39. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 73.
  40. Yoav Gelber, La Guerre de 1948 en Palestine, 2006, p. 73.
  41. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 215 et p. 238.
  42. name = "sachar137">Howard Sachar, A History of Israel. From the Rise of Zionism to our Time, 2007, p. 137
  43. Connaisance de l'Histoire, Hachette, no 12, avril 1979, p. 7 (11 auster, 1 nordwyn Norseman, 1 De Haviland 89 A, 2 RWD 13, 2 Beechcraft b. 35, 1 Fairchild F-24 R, 2 Taylorcraft-D.
  44. Ciel de Guerre, no 17, 1er trimestre 2009, p. 30.
  45. a b et c Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 177.
  46. </Connaissance de l'Histoire, Hachette, no 12, avril 1979
  47. Ciel de guerre, no 17, 1er trimestre 2009
  48. a et b Jon et David Kimché, A clash of destinies, The Arab-Jewish War and the founding of the state of Israel, 1960.
  49. Les effectifs de l'Armée de libération arabe (ou encore Armée du salut arabe) sont en revanche estimés à près du double (3 800 hommes dont 1 500 Palestiniens) au 15 mai 1948 par Gresh et Vidal dans Palestine 47, un partage avorté, p. 145. Quel que soit leur nombre réel, ils sont au 15 mai un peu présents en Galilée, mais sont surtout concentrés en Samarie (Nord de la Cisjordanie). Ils se retirent de Samarie dès l'arrivée des troupes irakiennes et transjordaniennes, après le 15 mai 1948. Ils se redéploient vers Gesher (sud du lac de Tibériade. Après la première trêve (11 juin-8 juillet), ils seront surtout présents en Galilée.
  50. a b et c Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 132 ; p. 139-140.
  51. Yoav Gelber, (en) Sharon's inheritance, présentation à la ISA Annual Conference Banff, mai 2006.
  52. a et b Avi Shlaïm, « The Debate about 1948 », International Journal of Middle East Studies, vol. 27, No.3, 1995, pages 294-295.
  53. Dominique Lapierre et Larry Collins, O Jérusalem, 1971, p. 131
  54. Rogan, Eugène et Avi Shlaim, 1948 : la guerre de Palestine. Derrière le mythe..., 2002, p. 69.
  55. Voir par exemple cette recherche sur google
  56. Analyse d'un miracle naissance d'Israël, Arthur Koestler, Calmann-Lévy, 1949, p. 145-146
  57. The myth of Israeli strategic genius
  58. Voir par exemple sa présentation des forces en présence et des perceptions de celles-ci par les politiciens des deux camps, dans Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 156-157.
  59. Rogan, Eugène et Avi Shlaim, 1948 : la guerre de Palestine. Derrière le mythe..., 2002, p. 68-71.
  60. Benny Morris, The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited, 2003, p. 7 ; p. 589.
  61. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 137.
  62. a b et c Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 131 ; carte p. 134 et p. 135
  63. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 247.
  64. (en) Steven Thomas, « Arab Order of Battle in the 1948 Arab-Israeli War », Steven's Balagan Spanish and Portuguese Military History, Wargaming, and other stuff, sur Balagan.info, (consulté le )
  65. Dans le corps expéditionnaire jordanien, chaque brigade est composée de 2 régiments, vraisemblablement eux-mêmes composés de 3 ou 4 compagnies. Cette information est néanmoins sujette à caution. Les sources sont contradictoires à ce niveau. Les divergences sont probablement dues au fait que le bataillon, qui est généralement l'unité qui subdivise la brigade, porte le nom de régiment dans la Légion arabe.
  66. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, carte p. 241 et p. 247-255.
  67. a b c et d Yoav Gelber, La Guerre de 1948 en Palestine, 2006, pages 138-145
  68. Emmanuel Sivan (1993). "To Remember Is to Forget: Israel's 1948 War". Journal of Contemporary History. 28 (2): 341–359.
  69. La Légion Arabe de Transjordanie.
  70. On appelle « nouvelle ville » les quartiers juifs de l'ouest de Jérusalem développés à partir de la fin du XIXe siècle.
  71. a b c d e et f Élie Barnavi, Une histoire moderne d’Israël, 1988, p. 197.
  72. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 152.
  73. a b c et d Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 140-145
  74. Benny Morris, 1948, 2008, p. 224-225; p. 248.
  75. Benny Morris, 1948, 2008, p. 248-251.
  76. a b c et d Benny Morris, 1948, 2008, p. 232-244.
  77. Yoav Gelber, La Guerre de 1948 en Palestine, 2006, p. 134-135.
  78. Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited, 2003, p. 252-254.
  79. Benny Morris, (en) The Tantura "Massacre" », publié le 9 février 2004 dans The Jerusalem Report, consultable sur le répertoire de l'université de Beer-Sheva
    • Le point de vue de l'historien Yoav Gelber : (en) « Folklore versus History: The Tantura Blood Libel », 2 décembre 2005, publié sur le répertoire de l'université de Beer-Sheva consacré à l'affaire. Gelber y critique vigoureusement la thèse de Katz, parlant de « conjectures, mensonges et désinformation pure et simple ».
    • Le point de vue de l'historien Benny Morris : (en) « The Tantura "Massacre" », publié le 9 février 2004 dans The Jerusalem Report, consultable sur le répertoire de l'université de Beer-Sheva consacré à l'affaire. Morris analyse l'ensemble des documents, et en conclut qu'aucune preuve formelle d'un massacre n'existe. Il cite cependant divers documents laissant entendre que des actes de violences ont eu lieu, quoique sans les définir. Morris critique le caractère tranché des affirmations de Katz sur le massacre, mais considère qu'on ne peut cependant écarter l'hypothèse.
    • Le point de vue de l'historien Ilan Pappé, (fr) « Une dissidence israélienne », interview de Ilan Pappé du mardi 7 janvier 2003, par Radio Orient. Pappé soutien totalement la thèse de Katz sur le massacre, et indique que « les soldats se sont retrouvés avec tous ces Palestiniens à leur merci. C’est alors qu’ils ont décidé de les massacrer pour s’en débarrasser. Ils ne voulaient pas se retrouver avec des prisonniers de guerre ».
  80. Pierre Razoux, Tsahal, nouvelle histoire de l'armée israélienne, 2006, p. 76.
  81. Marius Schattner, Histoire de la droite israéliennes, 1991, p. 246.
  82. Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 146 (d’autres auteurs, comme Karsh, donnent pour l’Irgoun des chiffres inférieurs, entre 2 000 et 4 000.)
  83. a et b Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 148-149.
  84. Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 191.
  85. Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, pages 191-192.
  86. Elie Barnavi, Une histoire moderne d’Israël, 1988, p. 197-198.
  87. Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 195.
  88. Date de l'accord de Menahem Begin sur l'intégration de l'Irgoun à Tsahal.
  89. Marius Schattner, Histoire de la droite israélienne, 1991, p. 248.
  90. Marius Schattner, Histoire de la droite israélienne, 1991, p. 249.
  91. Principales zones d'attaques israéliennes.
  92. Benny Morris, 1948, 2008, p. 193.
  93. Yoav Gelber, Palestine 1948, p. 318
  94. Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem revisited, 2003, pages 423-438.
  95. The conquest of Lydda, july 1948, 2000, par Avraham Sela, Arnon Golan et Alon Kadish, Israel Defense Ministry Press.
  96. Le livre est qualifié d'« apologétique » par Morris dans (en) The Tantura "Massacre" », publié le 9 février 2004 dans The Jerusalem Report, consultable sur le répertoire de l'université de Beer-Sheva. L'admission d'expulsions par des historiens soutenus par l'administration militaire est cependant assez rare pour être soulignée.
  97. a b et c Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited, 2003, p. 416-423.
  98. a et b D'après les (en) mémoires de Yehouda Lapidot sur l'opération Kedem, sur son site internet consacré à l'Irgoun. Consulté le 13 mai 2008. Également rapporté par (en) Terror Out of Zion: The Fight for Israeli Independence, de J. Bowyer Bell, 1996, transaction Publishers, pages 332-334, (ISBN 1560008709). Nécessite un compte google books.
  99. Susan O'Person, Mediation & assasinations : count Bernadotte's Mission to Palestine, 1948, Londres, Ithaca Press, 1979.
  100. Interview de Eldad à la radio israélienne le 9 septembre 1988, rapportée par Yediot Aharonot du 11 septembre 1988.
  101. Le « Centre » est le nom donné à la direction du Lehi
  102. a et b Marius Schattner, Histoire de la droite israélienne, 1991, p. 253-254.
  103. Ahron Bregman, Israel's Wars: A History Since 1947, 2002, page 24, citant le journal de David Ben Gourion.
  104. a b et c Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, Pages 190-191.
  105. Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 191
  106. Yoav Gelber, La Guerre de 1948 en Palestine, 2006, p. 203
  107. a b et c Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 191.
  108. D’après le « Department of History at the United States Military Academy »
  109. Dont un jeune commandant de 30 ans, Gamal Abdel Nasser, futur chef de l’État.
  110. Élie Barnavi, Une histoire moderne d’Israël, 1988, p. 199.
  111. Yitzhak Rabin, Mémoires, 1980, p. 36.
  112. a et b Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 192.
  113. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 220.
  114. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 270, cite le chiffre de 3 000 hommes ; Palestine 1948, 2006, p. 220, parle de 1 500 à 2 000 hommes. Peut-être Morris englobe-t-il les forces de l’Armée de libération arabe présentes au Liban ?
  115. Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p. 270.
  116. Efraim Karsh, The Arab-Israeli Conflit - The Palestine War 1948, 2002, p. 68.
  117. Interview de Benny Morris, (en) « Survival of the fittest », Ha'aretz, 2003.
  118. Yoav Gelber écrit en 2002 « ces réfugiés [d’après le 15 mai 1948] ont parfois été littéralement déportés au-delà des frontières. Dans certains cas, les unités de l’armée les ont terrorisés pour hâter leur fuite, et des massacres isolés - particulièrement durant la libération de la Galilée et du Neguev en octobre 1948 - ont achevé celle-ci » - Yoav Gelber, (en) « Why Did The Palestinians Run Away in 1948 ? », article publié le 17 juin 2002 dans History News Network.
  119. Yoav Gelber, Palestine 1948, 2000, pages 220-236.
  120. Voir aussi sur la question les articles sur l’opération Hiram et l’Exode palestinien de 1948.
  121. a et b Yoav Gelber, Palestine 1948, 2006, p. 216-217.
  122. Ilan Pappé, La guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 252.
  123. Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 251.
  124. Ilan Pappé, La guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 249
  125. a b c d et e Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, 2000, p. 252-256.
  126. a b c et d Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited, 2003, p. 530-532.
  127. Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, 1994, p. 196-197.
  128. Benny Morris, 1948, 2008, p. 375.
  129. Benny Morris, 1948, 2008, p. 418-419.
  130. Henry Laurens, Paix et Guerre au Moyen-Orient, 2005, p. 171-172
  131. Article II de l’accord d’armistice signé par Israël et la Transjordanie le .
  132. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe, 2003, p. 277.
  133. (en)http://www.adi-schwartz.com/israeli-arab-conflict/all-i-wanted-was-justice/
  134. Les Arabes israéliens n'ont pas obligation de service militaire obligatoire à faire, ce qui cependant leur interdit l'accès à la fonction publique israélienne ou à des prêts bancaires par certains établissements ; ils sont soumis à des lois et des règlements ne permettant pas leur établissement libre partout...
  135. Benny Morris, The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited, 2003, p. 505 ; p. 536.
  136. Benny Morris, 1948, 2008, p. 407-415.