Aller au contenu

Zeus

Cette page est en semi-protection longue.
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Zeus
Dieu de la religion grecque antique apparaissant dans la mythologie grecque
Le buste de Zeus découvert à Otricoli, en Italie.
Le buste de Zeus découvert à Otricoli, en Italie.
Caractéristiques
Nom grec ancien Ζεύς / Zeús
Fonction principale Roi des dieux
Fonction secondaire Dieu du ciel et de la foudre
Résidence Mont Olympe
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Grèce antique
Groupe divin Divinités olympiennes
Parèdre Héra
Équivalent(s) Jupiter, Tinia
Culte
Région de culte Grèce antique
Temple(s) Temple de Zeus à Olympie
Lieu principal de célébration Jeux olympiques antiques à Olympie
Date de célébration Tous les quatre ans
Famille
Père Cronos
Mère Rhéa
Fratrie
Premier conjoint Métis (femme légitime)
• Enfant(s) Athéna
Deuxième conjoint Thémis (femme légitime)
• Enfant(s)
Troisième conjoint Héra (femme légitime)
• Enfant(s)
Quatrième conjoint Léto (maîtresse)
• Enfant(s)
Cinquième conjoint Maïa (maîtresse)
• Enfant(s) Hermès
Sixième conjoint Alcmène (une maîtresse mortelle)
• Enfant(s) Héraclès
Septième conjoint Sémélé (une maîtresse mortelle)
• Enfant(s) Dionysos
Huitième conjoint Danaé (maîtresse)
• Enfant(s) Persée
Neuvième conjoint Mnémosyne
• Enfant(s) Les neuf muses
Dixième conjoint Déméter (maîtresse)
• Enfant(s) Perséphone
Onzième conjoint Léda (maîtresse)
• Enfant(s)
Douzième conjoint Perséphone (maîtresse)
• Enfant(s) Mélinoé
Treizième conjoint Séléné (maîtresse)
• Enfant(s)
Quatorzième conjoint Callisto (maîtresse)
• Enfant(s) Arcas
Quinzième conjoint Europe (maîtresse)
• Enfant(s)
Seizième conjoint Eurynomé (maîtresse)
• Enfant(s) Charites
Dix-septième conjoint Io (maîtresse)
• Enfant(s) Épaphos
Dix-huitième conjoint Ploutô (maîtresse)
• Enfant(s) Tantale
Dix-neuvième conjoint Électre (maîtresse)
• Enfant(s) Dardanos, Émathion, Iasion, Harmonie
Symboles
Attribut(s) Le foudre, le sceptre en bois de cyprès, l'égide
Animal L'aigle, le taureau
Végétal Le chêne
L'une des premières représentations de Zeus trônant. Coupe laconienne du Peintre de Naucratis (vers ), musée du Louvre.

Zeus (en grec ancien Ζεύς / Zeús) est le dieu suprême dans la religion grecque antique. Cronide, fils du titan Cronos et de la titanide Rhéa, marié à sa sœur Héra[1], il a engendré, avec cette déesse et avec d'autres, plusieurs dieux et déesses, et, avec des mortelles, de nombreux héros, comme le conte la théogonie d'Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.)[2]. La mythologie grecque le met en scène très fréquemment.

Zeus est fréquemment représenté par des artistes grecs dans l'une des deux poses suivantes : debout, s'avançant avec un foudre dans sa main droite levée ou assis en majesté. Les premières traces connues de Zeus sont attestées dans des tablettes mycéniennes du IIe millénaire av. J.-C.[réf. nécessaire]

Nom et épithètes

Étymologie

Tétradrachme royaume Seleucide représentant Zeus.

Le nom Zeus (nominatif : Ζεύς / Zeús ; vocatif : Ζεῦ / Zeû ; accusatif : Δία / Día ; génitif : Διός / Diós ; datif : Διί / Dií) repose sur le thème *dy-ēu-, issu de la racine indo-européenne *dei- qui signifie « briller ». Elle est également à l'origine du sanskrit द्याउः / dyāuḥ, signifiant « ciel lumineux », et du latin diēs, signifiant « jour »[3]. En grec ancien, on la retrouve dans les mots ἔνδιος / éndios et εὐδία / eudía qui désignent respectivement le midi (l'apogée de la journée) et le beau temps. Ce nom entre dans la composition de nombreux mots : le nom des Dioscures (Διόσκουροι / Dióskouroi, les « jeunes de Zeus »), la cité de Dioscourias, Dioscoreetc. Les Grecs juraient souvent par le nom de Zeus, via les expressions Μὰ τὸν Δία / Mà tòn Día et Nὴ τὸν Δία / Nề tòn Día.

Épithètes, épiclèses

Zeus possède plusieurs épithètes en tant que dieu céleste tonnant :

  • νεφεληγερέτα / nephelêgeréta, « assembleur de nuées »,
  • κελαινεφής / kelainephếs, « à la nuée noire »,
  • κεραυνός / keraunos, « foudre » et adj.[C'est-à-dire ?] Κεραύνιος / keraunios, « de l'éclair »[4].

Ses attributs sont le foudre[a], faisceau de dards de feu en zigzags terminés par une flèche et l'égide.

Fonctions

Zeus, en reléguant les Titans dans les bas-fonds du Panthéon, des créatures frustes et malfaisantes, débute la grande mythologie olympienne et préfigure la maturité de la culture grecque, car Zeus et ses congénères vont vivre désormais intensément à travers des récits imaginatifs, une littérature de haute volée et un goût artistique prodigieux. Les Titans vaincus tomberont dans l’oubli et resteront à jamais sans culte pour les honorer. Il n’est guère de contrées préhelléniques qui ne fassent référence de près ou de loin à un maître-dieu, d’une stature similaire à celle de Zeus.

Dieu du Ciel

Zeus tenant le foudre et un oiseau, amphore du Peintre de Berlin, -480/-470, musée du Louvre.

Originellement, dieu du Ciel diurne, sa mort a été envisagée dans le cadre du cycle cosmique. Ainsi, les Crétois montraient le tombeau de Zeus au mont Gioúchtas et contaient sa mort au grand scandale des autres Grecs[5]. Par sa nature cyclique, le Zeus originel tendait nécessairement à devenir un dieu déchu et menacé. À partir du moment où il est devenu le dieu suprême, cet aspect a été occulté et les Grecs ont rejeté l'idée d'une « mort » ou d'un renversement de Zeus. Néanmoins, il reste de nombreuses traces de cet état ancien tels le complot contre Zeus mentionné dans l'Iliade, ou le mythe de Prométhée[6].

Zeus Upatos, Upsistos « très-haut, suprême » a reçu, au cours du partage du monde, la sphère céleste, la partie la plus considérable, la plus imposante et la plus mystérieuse aux yeux du genre humain. Le Ciel est un poste privilégié : Zeus observe les actions des hommes, peut intervenir et les corriger. Hésiode écrivait : « L’œil de Zeus voit tout, connaît tout »[7].

Les montagnes dont le sommet tutoie les nuages et les éclairs vont être le truchement sacré et privilégié entre Zeus et les hommes : l’Olympe principalement (la plus haute : environ 2 900 m), mais aussi le Parnès (en Attique, Zeus Ombrios, le dieu des pluies) ; le Pélion (en Thessalie, Zeus Akraïos, le dieu du sommet) ; le Lykaion (en Arcadie l'actuelle Diaphorti : Zeus Lykaïos), etc. C’est de ces hauteurs terrestres qu’il descend parfois vers les Hommes et c’est tout naturellement qu’Iris dont l’arc coloré joignait la terre aux cieux fut sa messagère. La vallée de Tempée, creusée par les eaux du Pénée entre l’Olympe et l’Ossa[b],[8] est attribuée au bras puissant de Zeus qui sépara la montagne.

Un dieu justicier et protecteur

Sous le nom de Zeus Pátêr (πατήρ άνδρῶν τε θεῶν τε[c] / patếr ándrỗn te theỗn te), il est un dieu justicier et protecteur.

Dans Les Travaux et les Jours, Hésiode s’adresse à Zeus afin qu’il replace les lois dans l’équité. Le premier acte du dieu est de neutraliser ses encombrants ancêtres pré-olympiens, de libérer les innocents suppliciés et de rétablir sa fratrie légitime. Sûr de sa force et de son bon droit, il sera désormais « le père des dieux et des hommes ». Homère avait, à juste titre, fait de Zeus, dans l’Iliade, l’aîné de la famille. Car c’est bien en véritable grand frère qu’il va exercer son autorité. Plus tard, sa nombreuse progéniture, divine ou mortelle, renforcera ce caractère de patriarche de la famille. De par son aspect de dieu-père d’inspiration indo-européenne mais immergé dans une société méditerranéenne où prédominent les déesses-mères[réf. nécessaire], Zeus est, selon Louis Séchan, « pour l’essentiel, la grande divinité des immigrants hellènes ». Homère, en mêlant les dieux aux affaires des hommes, va contribuer puissamment à « humaniser » les divinités et ainsi renforcer les liens entre eux. Hérodote faisait déjà la différence entre la divinité « à forme humaine » des Asiatiques (ανθρωποειδείς / anthrôpoeideís) et la divinité « à nature humaine » des Grecs (ανθρωπουφυείς / anthrôpouphueís)[9][source insuffisante].

Un dieu bienfaiteur et sauveur

Zeus est un dieu qui délivre des présages et il se montre attentif aux suppliques (Zeus Hikésios, « dieu des suppliants »)[d]. Zeus communique ses intentions par des moyens variés : ornithomancie (vol des oiseaux), oniromancie, bruits (les klèdonès), extase, tirage au sort (les Klèroï ; latin : sortes), et nombre de manifestations atmosphériques. Trois principaux sanctuaires lui furent consacrés pour entendre ses oracles.

Dieux similaires

Les dieux Indra chez les hindous, Jupiter dans la mythologie romaine, Odin et Thor chez les Scandinaves, Teutatès chez les Gaulois occupent une place similaire. Ils ont également des traits communs ; notamment, ils portent le foudre, faisceau de dards de feu en zigzags terminés par une flèche.[réf. nécessaire]

Zeus présente aussi de fortes similitudes avec les dieux de l'Orage de l'Anatolie et du Levant (Hadad, Baal, Teshub) qui ont probablement influencé certains de ses aspects, notamment celui de souverain. Il est identifié à ces divinités (par exemple à Baalshamin) aux époques récentes de l'Antiquité[10].

Mythologie

Enfance

Rhéa, Amalthée allaitant et la danse des Curètes (dessin d'un bas-relief d'autel romain).
Rhéa présentant une pierre emmaillotée à Cronos (dessin du bas-relief d'un autel romain).

Zeus est, selon Hésiode, le dernier-né des Cronides, les six enfants du Titan Cronos et de sa sœur Rhéa[11]. Cette descendance est considérée comme la branche olympienne par opposition à celle des Titans. Cronos, craignant la prédiction de ses parents, Ouranos et Gaïa, qu’il engendrerait un rival qui régnerait à sa place, a avalé ses cinq premiers enfants dès leur naissance. Pour qu'un de ses fils échappe à ce sort, Rhéa, sur le conseil de Gaïa, substitue au dernier-né une pierre emmaillotée[12]. Rhéa part en Crète pour lui donner naissance[13] sur le mont Dicté. C'est plus précisément dans une grotte située sur ce mont (grotte de Psychro), non loin de l'ancienne ville de Lyctos que Zeus nait[14] Il est élevé par les nymphes (Hagno, Neda, Anthracia, Anchirhoe et Myrtoessa) du mont Ida[e], allaité grâce à la chèvre Amalthée dans une grotte secrète de Lyctos. Ses cris qui pourraient trahir sa présence sont couverts par le fracas des armes que les Curètes entrechoquent dans leurs danses guerrières.

Le culte d'un Zeus Krêtagénês, « Né en Crète », est attesté sur l'île : issu d'une divinité d'origine pré-hellénique (minoenne), il a la particularité de mourir et renaître annuellement[15].

Avènement

Zeus recevant l'hommage des dieux de l'Olympe (dessin d'un bas-relief).

Ses premiers gestes d’adulte sont d’évincer le titan cruel qui l’a engendré : Cronos, géant monstrueux et primitif comme Ouranos, avide de pouvoir sans partage, engloutissant à son repas ses nouveau-nés. Si Ouranos fut neutralisé par son propre fils qui l’émascula au moment d’une étreinte avec Gaïa, Zeus entrepris à son tour d’abattre la puissance de son père, Cronos. Courtisant la Titanide Métis, qui devait devenir sa première épouse, il la persuade de faire absorber à son père une boisson émétique. Cronos régurgite ainsi tous les enfants engloutis[12],[f]. Zeus retrouve ses sœurs : Hestia, leur aînée, qui resta vierge, Déméter et Héra, qui seront ses épouses successives. Héra restera sa dernière épouse, bien que maintes fois bafouée ; ils s'aimèrent pour la première fois « à l'insu de leurs parents »[16].

La Titanomachie

Avec l’aide de ses frères et de divinités ralliées à sa cause, Zeus entreprend de renverser les Titans. Des enfants de la déesse Styx, son alliée des Enfers, le rejoignent, ainsi que certains fils de Gaïa délivrés pour l’occasion du Tartare : les trois Géants Cyclopes Argès, l'éclair, Brontès, le tonnerre, et Stéropès, la foudre, tous trois forgerons des armes de Zeus, et trois autres Géants, nés du « sang » de l’émasculation de leur père Ouranos : Briarée et ses deux frères Cottos et Gyès. Ces derniers, appelés les Hécatonchires, « géants aux-cent-bras »[g],[12], retiennent les Titans éternellement derrière des portes de bronze dans les ténèbres insondables au-dessous de l’Hadès après la victoire de Zeus[h]. Toutes les Titanides et certains Titans, dont Japet et Océan, qui sera le géniteur de tous les dieux et déesses aquatiques, restent en retrait de cette guerre qui dure « dix grandes années divines ».

Une fois la guerre contre les Titans terminée, Zeus et ses deux frères aînés Poséidon et Hadès se partagent l'univers, le premier s'appropriant le Ciel, le second, la Mer, le troisième, le monde souterrain.

Luttes et combats

La Gigantomachie

Gaïa, après avoir ruminé sa haine, avait incité à la guerre ses enfants, les Géants (Gigantès ou Gegeneïs, nés de la Terre) pour détrôner Zeus et délivrer les Titans du Tartare. Ces monstres étaient à la fois immunisés contre les coups des divinités et immortels sur leur terre natale[i]. Zeus dut engendrer avec Alcmène, sa dernière maîtresse mortelle connue, un héros à la force sans égale : Héraclès dont les flèches, empoisonnées au sang funeste de l’Hydre de Lerne, firent merveille.

Les frères Otos et Éphialtès, Géants facétieux, entreprirent d’atteindre le ciel et d’y menacer les dieux. Ils empilèrent sur l’Olympe les montagnes Pélion et Ossa mais sont détournés de leur objectif par leur père Poséidon avant que ne les frappe la foudre de Zeus. Dans une autre version, ils sont rapidement vaincus et enfermés dans le Tartare par Apollon, sa sœur Artémis et leur père Zeus.

Le complot d'Héra

Aidée de Poséidon et d'Athéna, elle réussit à enchaîner Zeus, mais Briarée alerté par Thétis vient délivrer le dieu. Cet épisode est raconté par Homère dans l’Iliade[17], mais il rend compte d'un événement isolé et difficile à situer dans l’ensemble. Pourtant, il commence à éclairer la situation paradoxale d’un Zeus maître de l'harmonie du monde, mais aussi, en vertu des lois qu'il se doit d'imposer, d'un tyran implacable[18].

Le châtiment de Prométhée

Prométhée est originellement un « transmetteur du feu »[19], qui peut l'avoir volé. Son mythe reflète la notion universelle de l'ambiguïté du feu « dangereux ami », centrale chez Prométhée à la fois prévoyant et imprudent, utile et dangereux, ambigu et paradoxal, comme le dieu nordique Loki[20]. Sa figure véhicule les notions de feu civilisateur et de feu du culte[21], qui se retrouvent dans l'idée que Prométhée est à l'origine de tous les arts et de toutes les techniques. Par ailleurs, le feu divin est « ami des hommes » dont il peut se rapprocher en se détournant des dieux, car il est par nature transfuge[20]. Cette figure a été probablement influencée par un demi-dieu caucasien à une époque où les Grecs étaient en contacts étroits avec certaines populations caucasiennes. Ces contacts auraient abouti notamment à la légende grecque du châtiment de Prométhée[22], châtiment peu compréhensible pour un feu divin civilisateur, mais beaucoup plus pour un voleur de feu qui défie le dieu suprême[20].

Épiméthée, frère de Prométhée, accepte la belle Pandore que lui offre Hermès au nom de Zeus, qui l'a créée, et l'épouse. Pandore, dont le nom signifie ironiquement « tous les dons » (alors qu’elle va transmettre à sa race tous les maux) est d’abord[23] une créature vengeresse de Zeus, mécontent et réticent depuis le début vis-à-vis de l'aide apportée par Prométhée aux humains. La privation préalable de la « nourriture facile » et la confiscation du feu précieux, obligent les hommes à travailler plus durement.

Le combat contre Typhon

Zeus combattant Typhon, hydrie chalcidienne à figures noires, v. 550 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen.

Ce fut le plus terrible combat que Zeus eut à engager. Ce monstre immortel aux cent têtes de dragon, menaça l'Olympe avant que les traits de foudre de Zeus ne le fissent reculer et rejoindre les Titans dans les profondeurs du Tartare, d’où il souffle, depuis, sa rage en ouragans dévastateurs. Cette version simple par Hésiode est, du point de vue de la continuité du récit, la plus satisfaisante.

Pourtant, la naissance de ce monstre a été l’occasion de faire de Zeus, dans un curieux épisode mouvementé et décrit avec des variantes selon les auteurs[24], un personnage faible et même désemparé, mettant en péril, par son état d’impuissance — laissé à terre, pantin désarticulé, sans les tendons de ses quatre membres, qu'il devait finalement recouvrer — la cohésion même de l'univers. C’est un exemple où chez les Grecs la théogonie rejoint précisément la cosmogonie.

Amours

Les trois filles et les trois fils de Cronos (Déméter, Hestia, Héra, Zeus, Poséidon et Hadès) forment la lignée directe des « grands Olympiens ». En seconde génération, seuls quatre enfants « légitimes » de Zeus sont majoritairement admis : les fils d'Héra, Héphaïstos et Arès, et les jumeaux de Léto : Apollon et Artémis. Les trois derniers, Aphrodite, Dionysos et Athéna, ont en commun des naissances difficiles à établir, étant donné les divergences chez les auteurs.

Héra

Zeus et Héra. 450 avant J.C. Provenant du temple E de Sélinonte: la sculpture, qui était à l'origine polychrome, est en calcaire, à l'exception des membres de la déesse, qui sont en marbre blanc. Musée archéologique régional de Palerme.

Héra est la personnification féminine de la belle saison. Ce n'est que par la suite que son union avec Zeus est interprétée comme le prototype de l'union légitime. Son union avec Zeus Ciel-diurne symbolise le retour de la partie claire de l'année. Ainsi, l'Héra porteuse de vie d'Empédocle est « celle qui apporte une récolte abondante ».

Sœur de Zeus, elle est donnée comme l’épouse définitive et « officielle » du dieu. Mais il apparaît souvent au détour des récits que les deux époux se fréquentaient de longue date. Ils eurent Arès, Hébé et Ilithye ainsi qu'Ényo, Éleutheria et Angélos et la tradition n’oublie pas leur fils Héphaïstos qu’Hésiode veut faire naître d'Héra sans principe mâle.

Héra, intransigeante sur les liens du mariage, est le modèle de l'épouse fidèle et la protectrice des femmes. Son irascibilité, sa jalousie et sa rancune sont des sujets perpétuels d'ennuis pour le maître des dieux qui s'enflamme à la vue de toute nymphe quelque peu désirable ou de toute autre belle créature, céleste ou terrestre, dont la déesse devient invariablement la persécutrice. Les deux sommités olympiennes forment l'image du couple exemplaire sinon dans la fidélité, du moins dans la stabilité. Leur liaison amoureuse est largement exaltée par les auteurs grecs depuis leurs fiançailles jusqu'à leur lune de miel.

Héra qui a un culte distinct de celui de Zeus est montrée dans la mythologie comme étant d’un caractère très contrasté. Tantôt victime de la colère vengeresse de son époux (Zeus la pend aux nues par les pieds avec une enclume attachée à chaque poignet pour la châtier de ses vexations à l'égard de son fils Héraclès), elle peut aussi lui opposer une forte résistance et jusqu'à la traîtrise, puisqu'elle, avec l'aide de Poséidon et Athéna, tente (selon le chant I de l'Iliade) de l'enchaîner, mais Thétis appelle Briarée qui vient au secours de Zeus. Dans le chant XIV de l'Iliade, elle le séduit (notamment avec un ruban donné par Aphrodite[25]) pour faire l'amour avec lui et l'endormir avec l'aide d'Hypnos, pour qu'il ne puisse plus pendant ce temps favoriser les Troyens. L'Iliade lui a aussi attribué l'enfantement de Typhon, considéré généralement comme une créature du Tartare.

Autres amantes et épouses

Les épouses antérieures à Héra se rangent en deux catégories : les Entités représentant différentes « puissances » de Zeus devenu dieu souverain ; les Terres épouses de dieu Ciel. Seule Léto demeure en dehors de cette classification[26].

  • Léto : d’après Hésiode, elle est la fille du Titan Céos et de sa sœur Phébé. Selon les premiers mythographes, elle est l'épouse de Zeus avant que celui-ci n'épouse Héra. Selon d'autres mythes, elle est l'une des nombreuses maîtresses de Zeus, encourant pour cela la colère d'Héra : cette dernière interdit à la terre d'accueillir la parturiente et décrète que ses enfants ne devraient pas naître dans un lieu où brille le soleil. Elle fait poursuivre Léto par le serpent Python. Léto erre jusqu'à trouver l'île d'Ortygie (ou Astérie, ainsi nommée d'après sa sœur Astéria), qui, flottant entre la terre et la mer, n'encourt pas la malédiction d'Héra. Zeus accroche l'île au fond de la mer, et l'île prend le nom de Délos (en grec Δῆλος / Dễlos, « visible, manifeste »).
Les Entités
Naissance d'Athéna (Métis est figurée allégoriquement sous le siège de Zeus), tripode à figures noires, v. 570-560 av. J.-C., musée du Louvre.
  • Métis (littéralement « le conseil, la ruse »), une Océanide : première épouse de Zeus, sa maternité fut assombrie par la prédiction de Gaïa qui avertit Zeus qu’une fille qui naîtrait aurait autant de sagesse que son père et qu’un fils qui la suivrait le détrônerait. Zeus avala son épouse enceinte, mais, selon une version plausible, sous la forme d’une mouche sous laquelle se cachait Métis, prompte au déguisement. Sa fille Athéna, une fois formée dans son ventre, ressortit adulte et toute armée de sa tête, ouverte par la hache d’Héphaïstos. Pour Jean Haudry, le fait que de Métis devait naître un fils qui devait supplanter Zeus, comme lui-même avait précédemment supplanté Cronos, est un vestige d'une ancienne doctrine des âges du monde qui a disparu à l'époque classique[27]. La trilogie d'Eschyle qui débute avec Prométhée enchaîné est ainsi construite sur le danger qui menace la souveraineté du maître des dieux. Elle met en scène non pas la stabilité et la permanence, mais un état de crise que Zeus ne pourra surmonter que par « une transformation du pouvoir royal dans le sens de la justice et la réflexion. »[12]. En avalant Métis, Zeus échappe au danger, mais encore il s'incorpore la puissance que représente la déesse. Zeus « se fait lui-même tout entier savoir et intelligence rusés ». Métis assure ainsi à Zeus la conquête du pouvoir royal, son exercice et son maintien définitif[12].

Les autres Entités sont des puissances rassurantes d’ordre et de stabilité[28]:

  • Thémis, la « loi divine », « Institution », une Titanide : par son union avec Thémis, Zeus peut parfaire sa légitimation, en plaçant son royaume sous le signe de la « norme »[29]. Elle enfante de Zeus les trois Heures et les Moires. La naissance des Heures Hôrai et les théonymes que ces déesses se voient attribuer, Dikè, Eunomia, Eiréné, montrent que la justice, la bonne organisation et la paix trouvent leur racine dans la relation privilégiée que le roi des dieux entretient avec Thémis. « Ces puissances divines qui président au bon fonctionnement de la communauté sont également associées, dans la pensée religieuse des Grecs, aux conjonctures favorables à l’épanouissement de toute chose, au rythme des saisons, à la floraison et à la prospérité de la vie végétale et animale »[29]. Les trois Moires, (Clôtho qui dévide le fil de la vie, Lachésis qui le mesure et Atropos qui le coupe) sont présentées avec deux ascendances contradictoires dans deux passages de la Théogonie d'Hésiode : tantôt comme les filles de Zeus et de Thémis[30], tantôt comme les filles de la seule Nyx, créature divine née du Chaos[31]. Puissances de distribution, de rétribution et de régulation, les Moires sont solidaires de l’équilibre garanti par l’autorité souveraine de Zeus[29]. Selon une autre version, Thémis ne serait pas l'épouse de Zeus, mais l’épouse régulière du Titan Japet avec qui elle aurait eu Prométhée. Thémis avait un don de voyance qui servit plus tard à Zeus à éviter d’engendrer le fils qui l’aurait supplanté. Elle présida un temps l’Oracle de Delphes. Pour Henri Jeanmaire, la signification de l’union de Zeus avec Métis puis avec Thémis reflète les deux aspects de la souveraineté, celle du « magicien créateur » et celle du « juriste organisateur »[32].
  • Eurynomé, une Océanide : dans le récit théogonique d'Hésiode, largement repris par les mythographes postérieurs (notamment Apollodore et Hygin), elle est, après Métis et Thémis, la troisième déesse aimée de Zeus, avec qui elle engendre les Charites (Aglaé, Euphrosyne et Thalie). Le pseudo-Apollodore (III, 12, 6) rajoute parmi les enfants issus de cette union le dieu fleuve Asopos.
  • Thétis, une Néréide, sœur d’Eurynomé : la tentation tourna court puisque Zeus tomba sous le coup d’une des prédictions de Gaïa, qui restera une véritable malédiction familiale : le fils qui naîtrait de cette liaison supplanterait son père[12]. Elle fut mariée par précaution au mortel Pélée.
  • Maïa, une Pléiade : elle est mentionnée puisque d’essence divine mais elle aurait été plutôt un amour passager de Zeus déjà marié à Héra. Cette dernière, toujours prompte à sanctionner durement les incartades de son époux, n’en eut cependant aucun ombrage et fut même bienveillante à son égard. De l’union naquit Hermès.
  • Mnémosyne, une Titanide : elle engendra les neuf Muses.
  • Dioné : selon plusieurs auteurs académiques, la première épouse de Zeus se serait nommée *diwyā. Ce nom, qui est la version féminine de « Zeus » en grec, est attesté dans les textes mycéniens sous la forme Δῖα[33]. Son caractère marginal fait que sa nature se réduit à sa fonction d'épouse. Dioné ne représente probablement que la « puissance » du dieu de manière comparable à plusieurs couples dans le panthéon indo-européen dont l'épouse divine ne possède aucune individualité[34]. Amante de Zeus, son rôle semble lié aux oracles[réf. nécessaire]. Homère en fait une Océanide, mère d’Amphitrite et d’Aphrodite. La paternité de Zeus concernant Aphrodite est reconnue par l’aède mais déniée par Hésiode qui la fait naître de la semence d’Ouranos répandue sur la mer.
Les Terres
  • Déméter, la « Terre Mère »[35] une Olympienne, sœur de Zeus : déesse d’une grande importance mais dont les relations avec cet époux épisodique sont limitées. On la connaît surtout par ses démêlés pour secourir leur fille Perséphone, victime de toutes sortes d’aventures fâcheuses, fille qu’on fait naître par ailleurs de Styx, une déesse infernale. Déméter, divinité de la « terre fertile », trouva facilement son équivalent dans les traditions étrangères : Cérès chez les Romains et Cybèle chez les Phrygiens, pour les plus connues.
Mais plus sûrement, le nom de Dioné étant une forme féminine de Zeus, quelques auteurs penchent pour une « déesse–mère » de tradition évidemment méditerranéenne, un pendant du dieu patriarcal ; ou alors pour un avatar de la femme de Zeus, à laquelle Héra aurait été peu à peu assimilée[réf. nécessaire].
  • Sémélé, dont le nom est également celui de la Terre en phrygien[36], est la fille d'Harmonie, la fille d'Arès et d'Aphrodite, et de Cadmos, roi-fondateur légendaire de la cité de Thèbes. Héra, jalouse, emprunta les traits de sa nourrice Béroé, et conseilla à sa rivale de demander à Zeus de lui montrer son vrai visage. Épouvanté, mais n'osant refuser car il lui avait promis de lui accorder tout ce qu'elle désirerait, Zeus se présenta donc devant elle avec son foudre et ses éclairs : celle-ci, ne supportant pas la vue des éclairs, brûla. Le dieu eut cependant le temps de retirer, du ventre de Sémélé, Dionysos, le fils qu'elle avait conçu. Zeus l'aurait ensuite gardé dans sa cuisse jusqu'à ce qu'il grandisse.

Autres relations

Zeus est célèbre pour ses innombrables aventures avec des mortel(le)s, des déesses et des nymphes : Danaé, Alcmène, Sémélé, Léto, Europe, Ganymède, Euphorionetc. Il est le père de nombreux dieux : Arès, Athéna, Dionysos, Hermès, Apollon, Aphrodite et Artémis ; de nombreux héros : Héraclès, Persée, Castor et Pollux, entre autres.

Zeus enlevant Ganymède (480-470 av. J.-C.)

Ces nombreuses infidélités de Zeus à sa troisième femme, Héra — après Métis et Thémis —, sont la cause de fréquentes disputes entre les divins époux. De plus, la déesse se montrant d'un caractère très vindicatif, elle poursuivait souvent de sa vengeance les maîtresses (Io, Létoetc.) ou même les enfants (Héraclès) de son mari.

Io et Zeus, par Le Corrège.
Avatar Femme/Maîtresse
Amant
Enfants(s)
Apparence d'Amphitryon Alcmène Héraclès
Ananké Les Moires
Satyre Antiope Amphion, Zéthos
Astéria
Calliope Les Corybantes
Apparence d'Artémis Callisto Arcas
Calycé Éthlios, Endymion
Carmé Britomartis
Pluie d'or Danaé Persée
Déméter Coré, aussi appelée Perséphone
Cheval Dia Pirithoos
Dino Orséis, Cyllène (?), les naïades (?), Scamandre (?)
Dioné ou Thalassa (?) Aphrodite
Dorippé ou Pyrrha Hellen
Aigle Égine Éaque
Élara Tityos
Électre Dardanos, Émathion, Iasion, Harmonie
Thyia Magnès[37]
Éos Hersé
Éris (?) Até, Tyché et les Lites
Eunomie, Héra, Aphrodite ou Eurynomé Hégémone
Taureau blanc Europe Minos, Rhadamanthe, Sarpédon
Fourmi[38] Euryméduse Myrmidon
Eurynomé Les Charites
Gaïa Tityos, Manès
Aigle Ganymède
Héra Ilithyie, Hébé, Héphaistos, Arès, Ényo et Éris
Himalia Cronios, Spartaios, Cytos
Hybris, Thymbris ou Callisto Pan
Nuage Io Épaphos
Iodamé Thébé
Lamia
Laodamie Sarpédon
Cygne Léda ou Némésis Castor et Pollux, Clytemnestre (?), Hélène
Léto Apollon, Artémis
Maïa Hermès
Méra Locros
Métis Athéna
Mnémosyne Les Muses : Calliope, Clio, Erato, Euterpe, Melpomène, Polymnie, Terpsichore, Thalie, Uranie
Niobé Argos, Pélasgos
Olympias Alexandre le Grand
Pandore Latinus
Hadès Perséphone Zagrée
Ploutô Tantale
Podarge Xanthe et Balios
Protogénie Éthlios, Étolos
Séléné Hersé, Pandia, le lion de Némée (?)
Sémélé Dionysos
Taygète Lacédémon
Thalie ou Arémosyne (?) Les jumeaux Paliques
Thémis Les Heures, les Moires, Astrée, Némésis
Thémisto Ister

Sanctuaires et cultes

Ruines du temple de Zeus Dodonaios à Dodone.
Jupiter-dodonéen.
  • Le site de Dodone : en Thesprôtie[j], au pied du mont Taumaros, le plus ancien puisqu’il remonterait aux Pélasges[39], et le plus mythique car il est mentionné par Sophocle et consulté chez Homère dans ses deux récits. Des prêtresses rendaient des oracles par dendromancie (écoute des rumeurs du feuillage d’un chêne sacré ou de plusieurs, amplifiées parfois par des chaudrons d’airain résonnants). Il est probable qu’il y eut plusieurs modes divinatoires comme l’extase ou le vol de colombes sacrées, et que d’autres bruits furent consultés. À la même époque ou sans doute plus ancienne, il y eut une sorte de prophètes, les Selles[k], qui vivaient à même le sol comme des mendiants. On a voulu y voir l’origine tellurique de la mantique dodonéenne. Le sanctuaire était primitivement consacré à Dioné, déesse rattachée à Naïos, avatar certain de Zeus. Des fêtes, appelées Naïa, composées de concours gymniques et artistiques (musique et théâtre), étaient données dans la vallée.
  • Le site de Delphes, où officie « l’Apollon de Delphes », prophète de son père Zeus. Site sauvage de Phocide, au fond d’une gorge entre le mont Cirphis et le Parnasse d’où sourdent les eaux de la Fontaine de Castalie, et éclairé par les Phaedriades, roches claires qui reflètent le soleil. Les oracles étaient rendus au tout début du printemps par une prêtresse inspirée au cours de transes, la Pythie, qui se prononçait hissée sur un trépied. Il est toujours demeuré le plus prestigieux sanctuaire grec et l’amphictyonie rassemblait dans la meilleure entente Doriens, Ioniens, Athéniens, Spartiates, Corinthiens et Thébains.
  • Le site d’Olympie : les oracles émanaient à une époque de l’examen de la flamme qui brûlait « éternellement » sur l’autel consacré au dieu. Ils étaient rendus par une longue lignée de prophètes, les Iamides, issue d’Iamos, fils d’Apollon et d’une mortelle. Des Jeux y étaient organisés, lesquels devinrent, selon Hippias, des Jeux « pentétériques » (qui reviennent tous les quatre ans), les Jeux olympiques, dont il date la refondation en 776 av. J.-C. Le site abritera également le temple de la fameuse statue colossale chryséléphantine représentant Zeus en majesté, sculptée par Phidias.
Jupiter-Ammon, aux cornes de bélier.
Jupiter foudroyant.

L’Oracle de Libye

Hérodote a décrit le lieu où s’élevait un sanctuaire dédié au dieu Amon (pour les Égyptiens) ou Zeus Ammon (pour les Grecs) et coulaient des sources dont la Fontaine du Soleil qui servait aux lustrations. On y entretenait grâce à la fraîcheur des lieux « un printemps perpétuel ». Les oracles y étaient rendus par des prêtres qui devaient interpréter les signes envoyés par le dieu.

Pindare, le plus grand poète lyrique grec qui a beaucoup célébré Apollon, a toujours placé Zeus au-dessus de tous les autres. Le poète mystique thébain écartait tous les récits qui ne donnaient pas une idée assez digne de la puissance divine, et ses conceptions religieuses d’une haute valeur morale ont été bien plus élevées que celles d’Homère. Sa vénération pour le maître des dieux était si grande que son dieu tout-puissant semble « se rapprocher du dieu suprême d'une religion monothéiste »[40].

Les auteurs anciens (Plutarque, Diodore de Sicile, Strabon, Macrobeetc.) se rejoignent sur le culte de Jupiter entretenu à Thèbes (dite aussi Diospolis-Magna) et coïncidant avec celui d’Amon qui est à l’origine le dieu roi en Égypte. Ce Jupiter (Zeus Kératophoros) est représenté avec le front armé des cornes d’un bélier (rarement avec la tête entière), autre animal mythique égyptien qui représente la force génératrice de la Nature. Le bélier était le premier des douze signes célestes, système où Jupiter représentait pour l’Oracle de Claros, le Soleil du printemps.

La réputation de l’Oracle de Libye s’étendit bien au-delà de la région. Il avait eu la faveur des Lacédémoniens qui lui avaient fait élever un temple « dans les sables » de Libye, aujourd’hui l’oasis de Siwa, à quelque 250 km de la côte libyenne qui fait face à la Crète. Le culte de Jupiter-Ammon, que les Éléens honoraient déjà dans la plus haute Antiquité, selon Pausanias (livre sur la Laconie), se rencontrait également en Éthiopie et s’était, à partir de là, établi jusqu’en Crète qui fut la terre d’introduction en Grèce de ce dieu libyen qui y renaîtra en un Jupiter foudroyant. Son culte gagnera la Laconie, l’Arcadie et l’Élide. Le culte de Jupiter-Ammon a ainsi été commun aux trois pays du nord-est africain. Selon Diodore de Sicile et Eusthate, une procession avec la statue d’Ammon enchâssée à la tête d’un cortège des images des autres dieux, partait chaque année de Diospolis, en Haute-Égypte, pénétrait en Éthiopie, puis en Libye, et revenait après un périple de douze jours[41]. L’Ammon crétois et le Zeus grec furent peu à peu confondus en une même déité.

Notes et références

Notes

  1. L'usage veut que l'attribut de Zeus soit du genre grammatical masculin, comme dans la langue poétique ou vieillie, cf. Informations lexicographiques et étymologiques de « foudre » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. En Thessalie ; appelée « la vallée délicieuse » par la douceur et la fraîcheur de son climat.
  3. C'est-à-dire « père des dieux et des hommes ».
  4. Voir ainsi sa pitié envers Ixion, Apollon, Prométhée, Sarpédon, Hermès, Ariane, etc.
  5. Aujourd'hui le mont Psiloriti, en Crète ; selon une autre version, le mont Dikté, aujourd’hui Lasthi.
  6. Et même la fameuse pierre qui sauva Zeus, et qui est placée en souvenir au sanctuaire de Delphes. Parfois assimilée à l’« omphalos », une pierre sacrée qui marque en cet endroit le centre de la Terre.
  7. Du grec : hékaton- kheïres (mot à mot : « aux cent mains »). Ils auraient aussi cinquante têtes.
  8. Toute cette parenté de monstres est parfois nommée les Ouranides.
  9. identifiée à la région de Palléné, en Thrace.
  10. Région sud-ouest de l’Épire (aujourd’hui vallée proche de Ioannina).
  11. « Σελλοί » ou « Έλλοί ». Georg Friedrich Creuzer (Religions de l'Antiquité…, 1835) écrit que ce nom de « Helles » « selon toute apparence est la tige primitive des “Hellènes” ».

Références

  1. Bonnafé 1993, p. 87.
  2. Bonnafé 1993, p. 85.
  3. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour), 1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0) à l'article Ζεύς.
  4. (en) José Marcos Macedo, Zeus as (rider of)Thunderbolt: a brief remark on some of his epithets, Harvard Studies in Classical Philology, 2017.
  5. (en) N. Postlethwaite, « The Death of Zeus Kretagenes », Kernos, 12, 1999, DOI:10.4000/kernos.711.
  6. Jean Haudry, La Religion cosmique des Indo-européens, Milan et Paris, Archè / Les Belles lettres, « Études indo-européennes », 1987, p. 34-35.
  7. Hésiode, Les Travaux et les Jours (lire en ligne).
  8. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (Livre VII 7 (173).
  9. Cité dans la Revue des deux mondes de 1898, p. 60.
  10. Graf 2012, p. 1589.
  11. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 468.
  12. a b c d e et f Jean-Pierre Vernant, Mètis et les mythes de souveraineté, Revue de l'histoire des religions, Année 1971, 180-1, pp. 29-76.
  13. Bonnafé 1993, p. 101.
  14. Jacques Annequin et Evelyne Geny, Dialogues d'histoire ancienne, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 508 p. (ISBN 978-2-84867-092-8, lire en ligne), p. 27.
  15. (en) Norman Postlethwaite, « The Death of Zeus Kretagenes », Kernos, no 12,‎ , p. 85-98 (lire en ligne, consulté le ).
  16. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], XIV, 294.
  17. Chant I (396).
  18. Revue de l'Instruction Publique en Belgique, (lire en ligne).
  19. (en) Felice Vinci et Arduino Maiuri, A Proposal upon the Figure of Hermes as an Ancient God of Fire (According to the Homeric Hymn to Hermes), Athens Journal of Mediterranean Studies, Volume 8, Numéro 2, avril 2022, p. 107-116.
  20. a b et c Haudry 2016, p. 343-346.
  21. Louis Roussel, Le folklore dans « Prométhée », Revue des Études Anciennes, année 1934, volume 36, numéro 2, p.  229-232.
  22. Georges Charachidzé, Prométhée ou le Caucase. Essai de mythologie contrastive, Paris, Flammarion, 1986.
  23. Paul Girard, « Le Mythe De Pandore Dans La Poésie Hésiodique », Revue des Études Grecques, vol. 22, nos 98/99,‎ , p. 217-230 (ISSN 0035-2039, lire en ligne, consulté le ).
  24. Hérodote (III, 5) ; Pseudo-Apollodore (I, 6, 3) ; Nonnos de Panopolis (poète des Dionysiaques), etc.
  25. Aphrodite n'est pas complice: Héra lui ment, en disant qu'elle a besoin d'aide pour que Océan et Thétys se réconcilient et fassent à nouveau l'amour.
  26. Jean Haudry, La Religion cosmique des Indo-européens, Milan et Paris, Archè / Les Belles lettres, « Études indo-européennes », 1987, p. 107 et suiv.
  27. Jean Haudry, ibid., 1987, p. 107-108.
  28. Jean Haudry, ibid., 1987, p.108 et suiv.
  29. a b et c Gabriella Pironti, Dans l’entourage de Thémis : les Moires et les « normes » panthéoniques, Pierre Brulé (Éd.), La norme en matière religieuse en Grèce ancienne. Actes du XIe colloque du CIERGA (Rennes, septembre 2007). Liège, CIERGA, 2009, p. 13-27.
  30. Théogonie, vers 904.
  31. Théogonie, vers 217.
  32. Henri Jeanmaire, « La naissance d'Athéna et la royauté magique de Zeus », Revue archéologique, XLVIII, 1956, p. 12-39.
  33. José L. García Ramón, « Hera and Hero: Reconstructing Lexicon and God-names », in David M. Goldstein, Stephanie W Jamison, Brent Vine (Hg.), Proceedings of the 27th Annual UCLA Indo-European Conference, UCLA Proceedings 27, 2017. 272 pages.
  34. Jean Haudry, ibid., 1987, p.106-107.
  35. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, vol., Paris, Klincksieck, 1968-1980, s.v. Δημήτηρ ; Robert S. P. Beekes et Lucien van Beek, Etymological Dictionary of Greek, Leiden, 2010, s.v. Δημήτηρ [lire en ligne].
  36. Henri Jeanmaire, Dionysos, histoire du culte de Bacchus, Paris, Payot, 1991, p.336-337.
  37. Catalogue des femmes [détail des éditions], fr. 7 MW.
  38. Clément d'Alexandrie, Exhortation aux Grecs : Protreptique (lire en ligne), 39.
  39. Hérodote, II, 50.
  40. Jacqueline Duchemin, université Paris-X, in EU 2008.
  41. Dupuis, Les origines de tous les cultes, 1835.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources antiques

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

Religion et mythologie

  • Jean-Pierre Vernant, « La société des dieux », dans Mythe et société en Grèce ancienne, Paris, F. Maspéro, , p. 103-120.
  • Pierre Lévêque et Louis Séchan, Les grandes divinités de la Grèce, Paris, Armand Collin, (1re éd. 1966).
  • (en) Fritz Graf (trad. Thomas Marier), Greek Mythology : An Introduction, Baltimore, Johns Hopkins University Press, (1re éd. 1987)
  • Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, , 15e éd. (1re éd. 1951)
  • Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, [détail de l’édition].
  • (en) Robin Hard, The Routledge Handbook of Greek Mythology : Based on H.J. Rose's "Handbook of Greek Mythology", Psychology Press (en),
  • Pierre Sineux, Qu'est-ce qu'un dieu grec ?, Paris, Klincksieck, .
  • (en) Jennifer Larson, Ancient Greek Cults : A Guide, New York, Routledge, .
  • Walter Burkert (trad. Pierre Bonnechere), La Religion grecque à l'époque archaïque et classique, Paris, Picard, (1re éd. 1977).

Zeus : articles synthétiques

  • (en) Albert Henrichs et Balbina Bäbler, « Zeus », dans Hubert Cancik et Helmuth Schneider (dir.), Brill’s New Pauly, Antiquity volumes, Classical Tradition volumes, Leyde, Brill, (1re éd. 2002).
  • (en) Fritz Graf, « Zeus », dans Karel van der Toorn, Bob Becking et Pieter W. van der Horst (dir.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Leyde, Boston et Cologne, Brill, , p. 934-940
  • (en) Fritz Graf, « Zeus », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 1589-1591.
  • (de) Christiane Krause, « Zeus », dans Maria Moog-Grünewald (dir.), Mythenrezeption: Die antike Mythologie in Literatur, Musik und Kunst von den Anfängen bis zur Gegenwart, Stuttgart, J. B. Metzler, coll. « Der Neue Pauly. Supplemente » (no 5), , p. 674-678

Zeus : études spécialisées

  • (en) Karim W. Arafat, Classical Zeus : A study in Art and Literature, Oxford, Clarendon Press,
  • (en) Arthur Bernard Cook, Zeus : A Study in Ancient Religion, Cambridge, Cambridge University Press, 1914, 1926, 1940
  • (en) Ken Dowden, Zeus, Londres et New York, Routledge, (ISBN 978-0-415-30503-7).
  • (en) Karl Kerényi, Zeus and Hera: Archetypal Image of Father, Husband and Wife, Princeton University Press, Princeton et Londres, 1975.
  • (en) Hugh Lloyd-Jones, The Justice of Zeus, University of California Press, Sather Classical Lectures vol. 41, Berkeley (Californie), Los Angeles et Londres, 1971.
  • (en) Olga A. Zolotnikova, Zeus in Early Greek Mythology and Religion : From prehistoric times to the Early Archaic period, Oxford, Archaeopress, coll. « British Archaeological Reports International Series » (no 2492), , 218 p. (ISBN 978-1-4073-1106-7, présentation en ligne).
  • Sylvain Lebreton, Surnommer Zeus : contribution à l'étude des structures et des dynamiques du polythéisme attique à travers ses épiclèses, de l'époque archaïque au Haut-Empire (Thèse de doctorat en Histoire), Paris, Université Rennes 2, (lire en ligne)

Articles connexes

Banques de données