Matthias Fekl

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Matthias Fekl
Illustration.
Matthias Fekl en 2016.
Fonctions
Conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine

(5 ans, 5 mois et 26 jours)
Élection 13 décembre 2015
Circonscription Lot-et-Garonne
Président Alain Rousset
Groupe politique PS et apparentés (président)
Ministre de l'Intérieur

(1 mois et 19 jours)
Président François Hollande
Gouvernement Cazeneuve
Prédécesseur Bruno Le Roux
Successeur Gérard Collomb
Secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger

(2 ans, 6 mois et 17 jours)
Président François Hollande
Gouvernement Valls II
Cazeneuve
Prédécesseur Thomas Thévenoud
Successeur Harlem Désir (Commerce extérieur et Tourisme)
Jean-Marie Le Guen (Français de l'étranger)
Député français

(3 jours)
Circonscription 2e de Lot-et-Garonne
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique SER
Prédécesseur Régine Povéda
Successeur Alexandre Freschi

(2 ans, 3 mois et 14 jours)
Élection
Circonscription 2e de Lot-et-Garonne
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique SRC
Prédécesseur Michel Diefenbacher
Successeur Régine Povéda
Conseiller régional d'Aquitaine

(5 ans, 9 mois et 10 jours)
Élection 21 mars 2010
Circonscription Lot-et-Garonne
Président Alain Rousset
Groupe politique PS
Biographie
Date de naissance (46 ans)
Lieu de naissance Francfort-sur-le-Main (Allemagne)
Nationalité Allemande
Française
Parti politique PS
Diplômé de ENS Lyon
IEP de Paris
ENA
Profession Haut fonctionnaire et enseignant en droit public

Matthias Fekl
Ministres français de l'Intérieur

Matthias Fekl, né le à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), est un haut fonctionnaire et homme politique franco-allemand.

Membre du Parti socialiste, il a été député de la 2e circonscription de Lot-et-Garonne de 2012 à 2017. Il a aussi été secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger de à , puis brièvement ministre de l'Intérieur de mars à après la démission de Bruno Le Roux, au sein des gouvernements Valls et Cazeneuve. Il a par ailleurs été conseiller régional d'Aquitaine puis de Nouvelle-Aquitaine de 2010 à 2021.

Candidat à sa réélection en 2017 dans le Lot-et-Garonne, il échoue à se faire réélire[1], et décide alors de revenir dans la vie civile[2]. En 2019, il est élu président des Brasseurs de France[3], et depuis 2021, il exerce la profession d'avocat au sein du cabinet Audit-Duprey-Fekl qu'il a cofondé[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Matthias Fekl est né en Allemagne d'un père allemand et d'une mère française tous deux enseignants, le premier professeur de français, la seconde, d'allemand. Il possède les deux nationalités française et allemande[5],[6].

Il grandit à Berlin[7] où il étudie au lycée français avant de continuer sa scolarité au lycée Henri-IV, à Paris[8]. Il intègre l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud (section langues vivantes)[9], l'Institut d'études politiques de Paris (2001) puis l'École nationale d'administration[10] (promotion Romain-Gary). Il est également titulaire de maîtrises en allemand et en philosophie[6][réf. à confirmer].

Débuts[modifier | modifier le code]

Il entre au Parti socialiste (PS) en 2001 et est d'abord proche de Bertrand Delanoë[6]. Il s'engage ensuite dans À gauche, en Europe, un club de réflexion social-démocrate au sein duquel il se rapproche de Pierre Moscovici et de Dominique Strauss-Kahn[11].

Entre 2005 et 2010, il est conseiller au tribunal administratif de Paris[11].

Il est élu conseiller municipal de Marmande en 2008 et devient adjoint aux finances du maire Gérard Gouzes. Matthias Fekl est aussi conseiller régional d'Aquitaine et vice-président chargé du développement économique, de l'emploi et des entreprises[12]. Opposé au cumul des mandats, il démissionne en 2012 du conseil municipal de Marmande et renonce à sa vice-présidence du conseil régional d'Aquitaine. Il est réélu simple conseiller régional de la région Nouvelle Aquitaine sans fonctions exécutives en .

Matthias Fekl est conseiller du président du Sénat, Jean-Pierre Bel, de 2011 à 2012[13].

Député de la XIVe législature[modifier | modifier le code]

Lors des élections législatives de 2012, il arrive en tête du premier tour avec 35,09 % des suffrages. Au second tour, il l'emporte avec 53,65 % des voix exprimées face au député sortant Michel Diefenbacher[14], faisant de lui le plus jeune député d'Aquitaine[6]. Sa suppléante est Régine Povéda, maire socialiste de Meilhan-sur-Garonne.

Le , il est nommé à la commission des Lois de l'Assemblée nationale, présidée par Jean-Jacques Urvoas. Il est également membre du groupe d'amitié franco-allemand[11]. Matthias Fekl a aussi été chargé par le premier ministre Jean-Marc Ayrault d'un rapport sur le séjour des étrangers et l'immigration en France[15].

En 2013 il est intégré au programme « Young Leaders » de la French-American Foundation[16] dont il se met en retrait dès sa nomination au gouvernement. Il est également membre de la promotion 2013 du programme « Young Leaders » de la France China Foundation[17].

Membre du gouvernement[modifier | modifier le code]

Le , il est nommé secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger, à la suite de la démission de Thomas Thévenoud[18] et Régine Povéda lui succède à l'Assemblée nationale.

Secrétaire d'État chargé des négociations commerciales, il reproche le manque de transparence[19] et propose l'open data sur tous les documents liés au Traité transatlantique (TTIP), ainsi que l'association des citoyens et des parlementaires aux négociations[20]. Il met en garde les États-Unis sur l'absence de réciprocité, notamment l'accès à leurs marchés publics, aux marchés agricoles et agroalimentaires. Avec le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, il met en avant une « diplomatie des terroirs »[21] et demande la reconnaissance des indications géographiques françaises. Il propose également la création d'une « Cour permanente internationale en matière d'investissement », qui marque une rupture avec le système d'arbitrage privé dans les différends investisseur-État[22], mesure soutenue par la suite par de nombreux dirigeants européens. Après plusieurs mois sans avancées significatives, il annonce le que la France souhaite « l'arrêt pur, simple et définitif » des négociations transatlantiques[23]. Il continue à porter une réforme pour rendre plus démocratique la politique commerciale au niveau européen[24].

Dans le même sens, au niveau national, il présente au président de la République des propositions pour un « big bang institutionnel », afin de « repenser de fond en comble les institutions et les rendre plus démocratiques » aux côtés du secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur, Thierry Mandon[25]. Ils proposent une réduction drastique du nombre de parlementaires avec un renforcement de leurs moyens d'expertise et de contrôle, l'élection de la moitié des députés à la proportionnelle, la création d'un pôle de contrôle et d'évaluation des politiques publiques, le recours plus régulier à la démocratie participative, l'interdiction du cumul des mandats dans le temps, la mise en place d'un statut de l'élu ainsi qu'un spoil system à la française[26] pour reprendre en main le pouvoir politique sur la très haute administration. Plus globalement, face au désarmement des États dans la mondialisation, il défend un retour en force de la puissance publique.

Lors de l'élection régionale de 2015 en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, il figure en première place de la liste socialiste de Lot-et-Garonne[27]. Il est élu conseiller régional.

En , il crée Movida, le « Mouvement pour la vie des idées et des alternatives » aux côtés de deux de ses collègues du gouvernement, Thierry Mandon et Christophe Sirugue. Ce nom fait écho à l’histoire espagnole, marquée par un mouvement culturel très fort post-franquisme. Movida réunit régulièrement des jeunes, des intellectuels, des élus, des sympathisants de gauche, et propose une démarche collective et ouverte afin d’alimenter le débat public et faire émerger des idées nouvelles pour rompre avec le néolibéralisme et refuser le social-libéralisme[28].

Lors des primaires de la gauche, avec une quarantaine de parlementaires, il invite les candidats et militants à « s'engager dans la bataille des idées au lieu de se livrer à des guerres d’ego »[29].

Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire, il est chargé d'une « mission Agenda 2017 » dans le cadre de sa campagne présidentielle[30].

Le , Matthias Fekl accède au poste de ministre de l'Intérieur à la suite de la démission de Bruno Le Roux[31],[32]. Il devient ainsi le plus jeune ministre de l'Intérieur sous la Ve République[33]. Il perd ce titre de plus jeune ministre de l'Intérieur de la Cinquième République avec la nomination de Gérald Darmanin en , âgé à l'époque de 37 ans.

Durant son passage au ministère, il doit principalement gérer le mouvement social de 2017 en Guyane et la sécurité de l'élection présidentielle[réf. souhaitée]. Sous son ministère a lieu l'attentat du 20 avril 2017 sur l'avenue des Champs-Élysées.

Après le gouvernement[modifier | modifier le code]

Candidat à sa réélection lors des élections législatives de 2017, il est battu dès le premier tour[1].

Le , il intègre la direction collégiale du PS[34].

Il rejoint ensuite le cabinet de lobbying Rivington[35],[2].

Début , il prête serment comme avocat, spécialisé dans le commerce extérieur[36]. Il exerce au sein du département droit public du cabinet d'avocats d'affaires KGA[37]. En , il devient associé-fondateur du cabinet Audit-Duprey-Fekl, spécialisé en conseil et en contentieux public et international[4] et participe à la création de l'entreprise Equanim[38], plateforme dédiée à médiation, qui a participé à l'accord relatif au rapprochement entre Veolia et Suez[39].

En 2018, il soutient la candidature d'Olivier Faure pour le congrès d'Aubervilliers du PS[40].

En 2019, il devient président des Brasseurs de France[3].

Par ailleurs, il est l’un des invités réguliers du podcast Le Nouvel Esprit public, que présente Philippe Meyer sur Internet. Il est également chroniqueur au quotidien L'Opinion[41].

En 2023, il publie « Le dernier cortège de Fidel Castro » aux éditions Passés Composés[42], sur lequel il est interviewé par Baptiste Roger-Lacan dans la revue de géopolitique Le Grand Continent[43].

Décoration[modifier | modifier le code]

Le , Matthias Fekl est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur[44].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Ces personnalités balayées dès le premier tour », lefigaro.fr, 11 juin 2017.
  2. a et b « Ces élus PS qui ont rejoint les cabinets de lobbying pour revendre leurs relations et leur influence au secteur privé », sur Atlantico.fr (consulté le )
  3. a et b « L'ex-ministre Matthias Fekl élu président de Brasseurs de France », sur LeParisien (consulté le )
  4. a et b « Création du cabinet Audit Duprey Fekl - LE MONDE DU DROIT : le magazine des professions juridiques », sur www.lemondedudroit.fr (consulté le )
  5. Charlotte Rotman, « Matthias Fekl. Françallemand », Libération, .
  6. a b c et d Christian Seguin, « Le portrait du mois : Matthias Fekl », Sud Ouest, 24 février 2013
  7. Cécile Amar, « Fekl : La preuve que rien n'est jamais écrit », Le Journal du Dimanche, .
  8. Grandes écoles: la fin d'une exception française. Thomas Lebègue, Emmanuelle Walter, Calmann-Lévy, 2008
  9. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000390355
  10. « Matthias Fekl l’énarque rural », Libération, .
  11. a b et c Céline Rouden, « Matthias Fekl, de Francfort à Marmande », La Croix, .
  12. « Qui sommes-nous ? », sur matthiasfekl2012.fr.
  13. AFP, « Libre-échange : Matthias Fekl, l'homme qui veut bousculer les négociations UE-Etats-Unis », LCP, .
  14. « Résultats des élections législatives 2012 : LOT ET GARONNE (47) - 2e circonscription », ministère de l'Intérieur.
  15. Rapport "Sécuriser les parcours des ressortissants étrangers en France" (lire en ligne)
  16. « french-american.org/en/actions… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  17. (en-US) « THE YOUNG LEADERS | France China Foundation », sur francechinafoundation.org (consulté le )
  18. « Tout juste nommé secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Thomas Thévenoud présente sa démission. Il sera remplacé par Matthias Fekl, déclare l'Elysée. », sur France Info (chaîne de télévision) (consulté le ).
  19. Patrick Bèle, « Traité transatlantique : Mathias Fekl met en garde les États-Unis », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  20. « Matthias Fekl : “Le dogme néolibéral ne convainc que dans trois arrondissements de Paris” », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  21. « Viticulture : la diplomatie des terroirs bordelais en action | Matthias Fekl », sur matthias-fekl.fr (consulté le )
  22. « Sud-Ouest. Traité Transatlantique : « La France envisage l'arrêt des négociations » | Matthias Fekl », sur matthias-fekl.fr (consulté le )
  23. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Cédric Pietralunga, « Tafta : la France réclame l'arrêt des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  24. Anne Cheyvialle, « La France veut plus de démocratie dans la politique commerciale européenne », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  25. Corinne Laurent, « Des propositions-chocs pour réformer les institutions », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  26. « Matthias Fekl : “La présidentielle rend fous les hommes politiques” », Libération.fr,‎ (lire en ligne)
  27. Mariana Grépinet, « Régionales - Sept ministres montent au feu », Paris Match, semaine du 22 au 28 octobre 2015, page 41.
  28. « Matthias Fekl : “Les ego, c'est bien; les idées, c'est mieux” », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. « Amis de gauche : parrainons les idées ! », Libération.fr,‎ (lire en ligne)
  30. « Hamon forme une nouvelle « gouvernance » de sa campagne, avec Peillon et Montebourg », lepoint.fr, 26 février 2017.
  31. Bruno Le Roux démissionne à la suite de révélations sur l'emploi de ses filles à l'Assemblée, sur lemonde.fr (consulté le 21 mars 2017).
  32. Décret de nomination, legifrance.fr, consulté le 22 mars 2017.
  33. « Qui est Matthias Fekl, le nouveau ministre de l'intérieur ? », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  34. « Le Parti socialiste a désigné sa direction collégiale provisoire », lemonde.fr, 8 juillet 2017.
  35. « Le bon filon des ex-conseillers PS pour devenir lobbyistes - 28/09/2017 », sur La Lettre A, (consulté le )
  36. « Matthias Fekl porte la robe », Paris Match, semaine du 9 au 15 novembre 2017, page 39.
  37. « Avocats associés », site du cabinet KGA consulté le 1er octobre 2019.
  38. marie pierre grondahl, « Equanim, médiateur à succès », Le Journal du Dimanche,‎ , p. 28
  39. « Comment Veolia et Suez sont parvenus à « l’accord du Bristol » en vue de leur rapprochement », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  40. Agence France-Presse, « Congrès du PS: qui soutient qui? », liberation.fr, (consulté le )
  41. Pierre Rimbert, « Totem teuton », sur Le Monde diplomatique,
  42. a et b « Passés / Composés », sur passes-composes.com (consulté le )
  43. Baptiste Roger-Lacan, « Le dernier cortège de Castro et la fin d’une ère », sur Le Grand Continent, (consulté le )
  44. Décret du 13 juillet 2023 portant nomination.

Liens externes[modifier | modifier le code]