Renault Clio V6

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Renault Clio V6
Image illustrative de l’article Renault Clio V6
Une Renault Clio V6, phase 2.

Marque Renault
Années de production 2000 - 2005
Phase 1 : 2000 - 2003
Phase 2 : 2003 - 2005
Production 2 822 exemplaire(s)
Classe Voiture de sport
Usine(s) d’assemblage Drapeau de la Suède Uddevalla
Drapeau de la France Dieppe
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) Moteur V6 ESL
Position du moteur Centrale arrière
Cylindrée 2 946 cm3
Puissance maximale 230 et 255 ch DIN (169 et 188 kW)
Couple maximal 306 et 300 N m
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses Manuelle à 6 rapports
Masse et performances
Masse à vide 1 335 et 1 400 kg
Vitesse maximale 235 et 250 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 6,4 et 5,8 s
Autonomie 603 km
Consommation mixte 10,1 L/100 km
Émission de CO2 285 g/km
Châssis - Carrosserie
Plate-forme Renault Clio II
Coefficient de traînée 0,37
Suspensions MacPherson
Freins à disques
Dimensions
Longueur 3 840 mm
Largeur 1 830 mm
Hauteur 1 360 mm
Empattement 2 532 mm
Voies AV/AR 1 518 mm  / 1 476 mm
Volume du coffre 65 dm3
Chronologie des modèles

La Renault Clio V6 est une voiture de sport produite par le constructeur automobile français Renault de novembre 2000 à juillet 2005. Basée sur la Clio II, elle est destinée à célébrer l'engagement de Renault en compétition, comme la Renault 5 Turbo sortie 20 ans plus tôt.

Elle est équipée du moteur V6 ESL de 3,0 L en position centrale arrière, et dispose d'une carrosserie en composite large et démonstrative. Jugée décevante de par son intérieur moins soigné que chez ses concurrentes, doublé d'un comportement routier critiqué, la Clio V6 fait face à un échec commercial à sa sortie. Elle connait alors en 2003 un restylage, parallèlement à la Clio II standard, en plus de nombreuses améliorations techniques apportées au moteur. Sur ses 5 années de carrière, la Clio V6 s'écoule à moins de 3 000 exemplaires.

Historique[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Axel Breun, designer automobile, rejoint la marque Renault en 1988, durant le développement de la Twingo I. Il est immédiatement conquis par sa carrosserie monocorps, mais trouve qu'un tel projet mériterai un moteur sportif. Il a alors l’idée de placer le trois-cylindres turbo de 101 ch de la Daihatsu Charade III GTti, l’une des voitures utilisés comme référence pour concevoir la Twingo I. Le projet n'est cependant pas concrétisé, en raison de difficultés liées à l’adaptation électronique.

En parallèle, Axel Breun cherche une voiture de sport dont le châssis pourrait accueillir la carrosserie de la Twingo I. La Ferrari 308, dont l'empattement est quasiment le même que celui de la Twingo, est retenue. De plus, les voies avant et arrière correspondent, la Twingo I étant assez large pour une citadine, et la Ferrari assez étroite pour une sportive. Le projet n'abouti pas une fois de plus, faute de budget pour acquérir une Ferrari 308 accidentée.

Le directeur du design de Renault, Patrick Le Quément, est intéressé par les différents croquis de Breun, et le milieu des années 1990 voit le constructeur français miser sur une stratégie d'image sportive pour promouvoir la deuxième génération de Clio. À cette époque, Renault jouit d'une identité sportive en raison de ses résultats en Formule 1 avec Williams, et commercialise déjà la Renault Spider depuis 1995[1].

Développement et conception[modifier | modifier le code]

Ainsi, pour la présentation de la Renault Clio II en 1998, la branche Renault Sport prépare le programme sportif pour accompagner le lancement de la nouvelle citadine. En décembre 1997, le projet « Clio II Maxi » est lancé et propose un design radical dessiné par Breun et inspiré de ses concepts sur la Twingo I, avec une caisse en composite reposant sur le châssis de la Spider, et disposant de portes à ouverture en élytre. Le projet est une nouvelle fois abandonné, après la production d'une maquette à l'échelle 1/1 par le studio D3[2].

Images externes
La Clio V6 Trophy.
Le concept-car Clio Renault Sport V6 24V.

En 1998, la deuxième génération de Clio est lancée et donc déclinée en une version RS, commercialisée à partir de janvier 2000, ainsi qu'en une version de compétition basée sur le projet de la « Clio II Maxi », la Clio V6 Trophy. Pour lancer cette version en compétition, Renault doit alors développer une version homologuée de série[3].

Renault Sport réalise un concept-car basé sur la V6 Trophy, la « Clio Renault Sport V6 24V », présentée au Mondial de l'Automobile de Paris d'octobre 1998 pour le centenaire de la marque[4]. L'engouement suscité par ce concept incite Renault à collaborer avec l'écurie automobile britannique Tow Walkinshaw Racing (TWR) pour réaliser une étude de faisabilité en vue d'un éventuel projet de production. Pour gagner en rapidité, Renault choisi de lancer le développement du modèle en juillet 1999 et de le confier à TWR, renommé pour son implication dans la mise au point de la Jaguar XJ220 et l'Aston Martin DB7, ainsi que dans l'optimisation des monoplaces de Formule 1 pour l'équipe Arrows. La conception du modèle dure dix-huit mois et est assuré à Kidlington, dans l'Oxfordshire, au Royaume-Uni, et se termine courant 2000[5],[6].

Présentation, lancement et améliorations[modifier | modifier le code]

Phase 1, de novembre 2000 à juin 2003[modifier | modifier le code]

Une Clio V6 phase 1.

La commercialisation de la Clio V6 débute en novembre 2000. Les châssis des Clio II fabriqués dans l'usine de Flins et les moteurs construits dans le Nord sont alors envoyés en Suède, dans l'usine TWR de Uddevalla, qui assure l'assemblage[7].

La Clio V6 déçoit cependant rapidement le public et la presse, avec un intérieur moins soigné que chez ses concurrentes, un moteur peu convaincant, et un comportement routier parfois qualifié de « dangereux »[8]. En 2003, 1 309 exemplaires de la Clio V6 sont vendus.

Phase 2, de juin 2003 à juillet 2005[modifier | modifier le code]

Une Clio V6 phase 2.

Ainsi, en juin 2003, la Clio V6 subit de nombreuses évolution techniques, en plus d'une refonte esthétique, parallèlement au restylage de la Clio II intervenu en juin 2001. À l'extérieur, les modifications les plus notables se concentrent visuellement sur la face avant, la Clio troque ses phares arrondis pour des plus triangulaires, et hérite d'une calandre à deux grilles qui englobe de part et d'autre le losange du logo de Renault. Les deux ouvertures oblongues du bas de la calendre sont supprimés au profit d'une plus large entrée d'air. À l'arrière, les feux sont également remaniés, avec un cerclage blanc pour les feux de reculs[9]. Mécaniquement, le moteur de la phase 2 est grandement retravaillé par le département technologies de la filiale Renault Sport. Le filtre à air double de taille, l'arbre à cames et l'admission sont modifiés, la rampe d'alimentation est dédoublée, et un nouveau calculateur développé par les ingénieurs de Porsche est équipé. Le train arrière est lui aussi retravaillé[10]. La production est désormais assurée dans l'usine Renault Alpine de Dieppe.

Arrêt et succession[modifier | modifier le code]

La production de la Clio V6 est officiellement arrêtée en juillet 2005, après 2 822 exemplaires produits.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Dimensions[modifier | modifier le code]

Renault Clio II V6
(Phase 1)
Renault Clio II V6
(Phase 2)
Longueur 3 841 mm
Largeur 1 830 mm
Hauteur 1 358 mm
Empattement 2 532 mm
Voies avant / arrière 1 518 / 1 476 mm
Garde au sol(à vide / en charge) 10 mm
Rayon de braquage 13 m 11,3 m
Masse à vide (PV)
(selon moteurs et équipements)
1 335 kg 1 405 kg
Charge utile
(selon moteurs et équipements)
210 kg
Poids total autorisé en charge (PTAC)
(selon moteurs et équipements)
1 545 kg
Coffre 65 L
Capacité du réservoir 61 L

Chaîne cinématique[modifier | modifier le code]

Le moteur V6 ESL sur une Clio V6.

Motorisations[modifier | modifier le code]

La Clio V6 est propulsée par le moteur V6 ESL, dont toute la partie haute est retravaillée exclusivement pour le modèle. L'arbre à cames, les soupapes et l'injection, sont également modifiés, en plus d'une reprogrammation du moteur[11]. Au lancement de la phase 2, le moteur est grandement retravaillé par le département technologies de la filiale Renault Sport. Le filtre à air double de taille, l'arbre à cames et l'admission sont modifiés, la rampe d'alimentation est dédoublée, et un nouveau calculateur développé par les ingénieurs de Porsche est équipé.

Essence
Modèle et boîte Construction Moteur Cylindrée Performance Couple 0 à 100 km/h Vitesse maximale Consommation et émissions de CO2
Renault Clio V6 230
(boîte méca. 6)
11/2000 - 06/2003 6 cylindres en V
L7X-760
2 946 cm3
(3,0 L)
169 kW (230 ch) à 6 000 tr/min 306 N m à 3 750 tr/min 6,4 s 235 km/h 10,1 L/100 km
267 g/km
Renault Clio V6 255
(boîte méca. 6)
06/2003 - 07/2005 6 cylindres en V
L7X-762
2 946 cm3
(3,0 L)
188 kW (255 ch) à 7 150 tr/min 300 N m à 4 650 tr/min 5,8 s 245 km/h -
285 g/km

Boîte de vitesses[modifier | modifier le code]

La Clio V6 est équipée de la boîte de vitesses à 6 rapports PK6, conçue pour la Renault Avantime. N'ayant pas reçue de grandes modifications et n'ayant pas été prévue pour équiper un véhicule très sportif, la boîte est jugée imprécise, et disposant d'un mauvais étagement. Avec le lancement de la phase 2, la transmission reçoit un pont plus court, permettant de réduire les rapports de démultiplication avec un meilleur étagement des rapports. Ces corrections offrent alors de meilleures reprises et accélérations à la voiture, en plus d'un maniement plus précis[12].

Mécanique[modifier | modifier le code]

Vue des freins à disques à l'avant.

En termes de freinage, la Clio V6 est pourvue de quatre freins à disques ventilés, dont le diamètre atteint 330 mm pour les disques avant (4 pistons) et 300 mm pour ceux situés à l'arrière (1 piston). Le train avant dispose d'une suspension de type MacPherson avec des triangles inférieurs et des ressorts hélicoïdaux, tandis qu'à l'arrière sont équipés des MacPherson avec essieu multibras et ressorts hélicoïdaux. Les pneumatiques d'origine constructeur sont des Michelin Pilot Sport 2 (205/40 ZR18 à l'avant et 245/40 ZR18 à l'arrière). La Clio V6 est équipée de jantes de 17 pouces fabriquées par OZ Racing, les « OZ Superturismo 17 ».

Châssis et carrosserie[modifier | modifier le code]

Une Clio V6 phase 2 en coloris Noir Doré (TE268).

Les pièces de carrosseries sont pour la plupart réalisées en composite, en petite série, et assemblées presque de manière artisanale. Ces méthodes de fabrication sont en partie responsable du prix de vente du modèle[13].

Teintes de carrosserie[modifier | modifier le code]

Comme pour les autres Renault de l'époque, le coloris du véhicule est défini par un code. Ce code est composé généralement de quatre à cinq caractères, le premier groupe d'une ou deux lettres indique la finition de la peinture : « O » pour opaque, « OV » pour opaque vernie, « NV » pour nacrée vernie, « M » pour métallisée non vernie, « MV » pour métallisée vernie, et « TE » pour teinte à effet. Dans la majeure partie des cas, le premier symbole de la suite de trois caractère permet de définir la famille de couleur.

Une Clio V6 phase 2 en couleur Jaune Sirius (TEJ37).

À sa sortie en 2000, la Clio n'est disponible qu'en trois coloris (Rouge de Mars, Bleu Illiade, et Gris Iceberg), auquel viennent s'ajouter une grande palette de couleurs avec la phase 2. Le Gris Iceberg est cependant retiré du catalogue lors du restylage. Au total, 14 couleurs sont proposées sur la Clio V6[14].

  • Bleu Profond (TE149)
  • Noir Doré (TE267)
  • Noir Nocturne (TE268)
  • Rouge de Mars (TE274)
  • Bleu Illiade (TE549)
  • Gris Iceberg (MV640)
  • Gris Titane (MV647)
  • Marron Callisto (TEB14)
  • Orange Sanguine (TED38)
  • Gris Lune (TED60)
  • Gris Technique (TED61)
  • Vert Orion (TEF94)
  • Jaune Saturne (TEJ36)
  • Jaune Sirius (TEJ37)

Intérieur, options et accessoires[modifier | modifier le code]

Intérieur de la Clio V6 phase 2.

La V6 reprend la planche de bord de la Renault Clio II RS, avec en plus une sellerie en cuir et alcantara, et quelques éléments en aluminium comme le pédalier et le pommeau de vitesses. Elle est également équipée de la climatisation, de vitres électriques, de la fermeture centralisée, et d'un chargeur 6 CD[15].

Production[modifier | modifier le code]

La Renault Clio V6 est produite au total à 2 822 exemplaires sur 5 ans de carrière. Les 1 513 exemplaires de phase 1 sont produits dans l'usine TRV de Uddevalla, en Suède. Les 1 309 exemplaires de phase 2 sont quant à eux fabriqués dans l'usine Renault Alpine de Dieppe, en France.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Une Clio V6 phase 2 apparait dans l'épisode 26 de la série argentine Sos mi vida, diffusé en 2006[16].

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

La Clio V6 est jouable dans un très grand nombre de jeux vidéo du début des années 2000, comme Sega GT (2000), Metropolis Street Racer (2000), Sega GT 2002 (2002), Downtown Run (2003), Project Gotham Racing 2 (2003), The Getaway: Black Monday (2004) TOCA Race Driver 3 (2006), Race Driver: Create and Race (2007). En plus de ces titres, la V6 apparaît également dans plusieurs opus de la saga Gran Turismo, tel que Gran Turismo 2 (2000), Gran Turismo 3: A-Spec (2001), Gran Turismo 4 (2004), Gran Turismo 5 (2010), Gran Turismo 5 Prologue (2007), Gran Turismo PSP (2009), Gran Turismo 6 (2013), Gran Turismo Sport (2017), et Gran Turismo 7 (2022). Mais également dans Forza Motorsport (2005), Forza Motorsport 2 (2007), Forza Motorsport 3 (2009), Forza Motorsport 4 (2011), Forza Horizon 2 (2014) Forza Motorsport 6 (2015), Forza Motorsport 7 (2017) et Forza Horizon 4 (2018) de la saga Forza. La Clio V6 est aussi utilisable dans divers jeux de la série Need for Speed, avec Need for Speed: Carbon (2006), Need for Speed: Most Wanted (2005), Need for Speed: Undercover (2008), et enfin Need for Speed: World (2010)[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Max, « Renault Clio V6. Connaissez-vous l'amusante histoire de ses origines ? », sur L'argus, (consulté le )
  2. (en-US) Christophe Bonnaud, « Le projet fou d’Axel Breun, designer Renault : la Twingo Ferrari ! », sur Lignes Auto, (consulté le )
  3. Alex Renault, « Renault Clio V6 Trophy (1999-2001) », sur L'Automobile Ancienne, (consulté le )
  4. François M., « Saga Renault Sport : les Clio RS et V6 sur le circuit d'Abbeville », sur Blog Automobile, (consulté le )
  5. Didier Ric, « Renault Clio V6. La citadine à moteur V6 de 230 ch fête ses 20 ans ! », sur L'Argus, (consulté le )
  6. Niels de Geyer, « 9 choses à savoir sur la Renault Clio V6 », sur Top Gear Magazine, (consulté le )
  7. Nicolas Laperruque, « La V6, quand Renault a voulu créer une Clio survitaminée », sur Vosges Matin, (consulté le )
  8. Cédric Pinatel, « Faut-il craquer pour la terrible Renault Clio V6 ? », sur Turbo, (consulté le )
  9. Manuel Cailliot, « Avant/après : tout savoir sur les nombreux restylages de la Renault Clio 2 », sur Caradisiac, (consulté le )
  10. Paul Niocel, « Renault Clio V6 phase 2 : une surpuissante citadine pour le prix d’une berline premium », sur Autonews, (consulté le )
  11. Jean-François Destin, « Essai Renault Clio V6 Phase 2 », sur Motorlegend, (consulté le )
  12. Jack Stou, « Renault Clio V6 - La dernière vraie citadine de compétition du losange. », sur Retro Passion Automobiles, (consulté le )
  13. Nicolas Fourny, « Renault Clio V6 : heurs et malheurs d'une réincarnation », sur CarJager, (consulté le )
  14. « Renault Clio V6 », sur The Originals Museum (consulté le )
  15. Alex Renault, « Renault Clio V6 phase 1 (2000-2002) », sur L'Automobile Ancienne, (consulté le )
  16. « Renault Clio V6 in « Sos mi vida » », sur Internet Movie Cars Database (consulté le )
  17. « Renault Clio V6 », sur Internet Game Cars Database (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]