Attaquant (football)

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L'attaquant, en rouge, est en position de marquer un but.

L'attaquant (ou avant) est un joueur de football dont la tâche principale est de concrétiser le jeu offensif de son équipe. Ce rôle décisif en fait l'un des postes les plus médiatisés dans ce sport.

L'attaquant est placé à proximité des buts adverses et a de fait plus de possibilités pour marquer des buts que ses coéquipiers plus défensifs. Pour autant le rôle des attaquants peut varier en fonction de leurs caractéristiques, de l'organisation tactique et du jeu de leur équipe. Il s'agit en effet d'une catégorie qui regroupe plusieurs postes et, en second lieu, plusieurs profils.

Postes d'attaquant

Avant-centre

L'attaquant de pointe, ou avant-centre (parfois appelé attaquant central), se positionne plutôt dans l'axe et a pour objectif premier de marquer des buts. Pour cette raison, l'avant-centre est parfois appelé « buteur » par abus de langage, alors que tous les joueurs y compris le gardien sont susceptibles de marquer. Cette fonction est historiquement représentée par les joueurs arborant le numéro 9. Depuis les années 2000, l'avant-centre remplaçant en club, préfère parfois porter le numéro 18, car la somme de 1 et 8 fait 9, plutôt qu'un numéro de remplaçant entre 12 et 15.

Il existe plusieurs profils d'avant-centres, souvent en relation avec leur physique, leurs capacités techniques et leur style de jeu.

Dribbleur

Certains sont des joueurs qui partent de loin, qui misent sur leur vitesse et leur conduite de balle pour transpercer la défense et inscrire un but. Ce profil de joueur profite souvent des balles qui lui sont données en profondeur et se révèle particulièrement redoutable face aux défenses placées très haut sur le terrain. En général, ils ont plus de difficultés à s'exprimer face aux défenses basses et regroupées. Les joueurs brésiliens Pelé et Ronaldo ont notamment évolué à ce poste, tout comme l'international espagnol Fernando Torres.

Renard des surfaces

D'autres avant-centres passent la majorité de leur temps à rôder dans la surface de réparation, pour offrir des solutions à leurs milieux ou récupérer les ballons qui traînent. Filippo Inzaghi, Andreï Shevchenko, Mario Gómez, Miroslav Klose ou Ruud van Nistelrooy font partie de cette catégorie d'attaquants nommés « renards des surfaces ». Ce type de joueur participe peu au jeu collectif de l'équipe et ne touche en général que très peu de ballons, se contentant surtout de son rôle de finisseur. Pour cela, il doit faire preuve d'un grand opportunisme et d'une grande efficacité devant les buts, les occasions étant rares. Les « renards des surfaces » misent surtout sur leur vivacité, leur rapidité gestuelle et leur capacité à se débarrasser du marquage adverse. Ce sont souvent des joueurs costauds capables de rivaliser physiquement avec les défenseurs, aussi bien sur les balles hautes que sur les balles au sol. Très dangereux dans les petits espaces et les défenses basses, ils ont plus de difficultés dans les défenses hautes car ce ne sont pas toujours des joueurs rapides ou ayant une bonne conduite de balle.

Pivot

Il existe un autre type d’attaquant de pointe : le « pivot ». Ce rôle est souvent dévolu aux joueurs particulièrement physiques, ne bénéficiant pas d'atouts techniques importants, et de préférence de grande taille. Ils ont pour fonction de servir de point d'appui en attaque pour les milieux, soit grâce à leur jeu de tête, soit par leur capacité à garder le ballon entre les pieds. À la réception des centres et des passes, ils servent à écarter les ballons vers des joueurs mieux placés qu'eux et donc plus susceptibles de marquer. Jouant dos au but, ils ont souvent moins d'opportunités pour marquer, mais doivent faire preuve de certaines qualités physiques et techniques pour contrôler les ballons et servir leurs coéquipiers. Ils sont souvent très surveillés par les défenseurs notamment à cause de leur jeu de tête, et permettent ainsi d'offrir des espaces à leurs coéquipiers. Peter Crouch, Jan Koller, Emile Heskey, Olivier Giroud et Andy Carroll font partie de cette catégorie.


Idéalement, l'avant-centre est vif, opportuniste et bon en un-contre-un. S'il parvient à être altruiste quand c'est nécessaire, il s'agit d'un joueur très complet, pouvant devenir une arme dangereuse dans de nombreuses situations de jeu. il Une certaine proportion d'échecs lui est pardonnée à la condition qu'il concrétise un nombre correct d'occasions.

Il existe cependant d'autres attaquants qui ne jouent pas spécifiquement en pointe. Ces derniers sont utilisés dans les formations comportant deux attaquants et plus. En effet, l'avant-centre étant généralement un joueur à tendance individualiste, associer deux joueurs évoluant à ce poste peut nuire au jeu collectif.

Attaquant de soutien

Au numéro 9 peut être associé un attaquant « de soutien » ou second attaquant, également appelé « neuf-et-demi », ou encore selon l'expression italienne consacrée « Trequartista ». Son rôle est d'aspirer les défenseurs pour démarquer l'avant-centre. C'est souvent un joueur très mobile, n'hésitant pas à s'excentrer, ou à revenir en arrière pour chercher les ballons. Il est en général bon dribbleur et plus passeur que buteur mais, de par son placement, doit tout de même savoir concrétiser les occasions. Il s'agit parfois d'un milieu offensif placé plus haut. Ce type de joueur est devenu très courant dans le football moderne car il permet de constituer une véritable alternative entre l'attaque et le milieu de terrain. C'est dans ce rôle qu'ont évolué beaucoup de grands joueurs comme Raúl, Diego Maradona, Alessandro Del Piero, Francesco Totti ou encore Kaká.

Ailier

Certains attaquants peuvent avoir une position désaxée sur le terrain, c'est par exemple le cas des ailiers dans les attaques à trois ou quatre joueurs. Leur rôle est alors de contourner par les côtés la défense adverse, afin d'adresser des centres devant le but aux attaquants axiaux. Ces derniers se chargent ensuite de concrétiser les passes et de les transformer en buts. Le portugais Nani ou le français Franck Ribéry sont de bons exemples d'ailiers modernes, tandis que le brésilien Garrincha est considéré comme un des meilleurs joueurs de l'Histoire à ce poste.

Un autre profil d'ailier est celui de l'« attaquant intérieur ». Ces joueurs évoluent sur les côtés, mais leur objectif est généralement de repiquer dans l'axe afin de frapper dans le but. En effet, le couloir étant l'endroit sur le terrain où se trouvent le moins de joueurs, il est plus simple pour un attaquant d'éliminer un adversaire et de repiquer dans l'axe pour frapper au but. À noter qu'un attaquant intérieur est généralement placé de tel sorte que son bon pied soit opposé au côté où il se situe (il est plus simple de frapper du pied droit lorsque l'on est à gauche, et vice versa). C'est le cas par exemple du néerlandais Arjen Robben. Le portugais Cristiano Ronaldo est lui aussi un modèle du genre grâce à sa très bonne technique balle au pied[1]. On ne peut pas pour autant parler d'un poste à part entière pour les attaquants intérieurs, mais plutôt d'un type de joueur particulier.

Différence entre poste et profil de joueur : de la vocation offensive

Sur le plan purement tactique, il existe donc trois véritables postes d'attaquant reconnus comme tels : l'avant-centre, l'attaquant de soutien, et l'ailier. Au sein de ces catégories peuvent ensuite être identifiés de nombreux profils de joueur, mais ces derniers correspondent comme on l'a vu plus à un style de jeu qu'à une position clairement définie par l'entraîneur. Ce style de jeu se définit en fonction des caractéristiques physiques et des qualités techniques intrinsèques de chaque joueur.

Il devient alors intéressant de se pencher sur la vocation offensive de joueurs qui ne sont pas positionnés directement en attaque sur le plan de jeu, notamment en ce qui concerne le milieu de terrain.

Ainsi, la frontière entre un ailier et un milieu offensif évoluant sur le côté (ou milieu latéral) est parfois ténue et peut sembler ne tenir qu'à des questions de terminologie. En réalité, le fait d'appeler un joueur « ailier droit » ou « milieu droit » détermine son positionnement sur le terrain et sa zone d'intervention, qui sera plus avancée si le joueur est défini comme attaquant.

La question du « faux 9 »

Dans cette perspective, une des appellations les plus ambiguës est celle de « faux numéro 9 ». Très souvent confondue avec un poste réel, cette dénomination doit en fait être employée pour qualifier un attaquant (souvent un avant-centre, mais pas obligatoirement) qui descend au milieu de terrain pour y récupérer le ballon et créer. Il s'agit généralement d'un joueur très bon techniquement (passes, dribbles, contrôle de balle) dont le but n'est plus uniquement de marquer, mais de créer des occasions pour lui et ses coéquipiers. Pour cela, donc, il ne reste plus cantonné à son poste d'attaquant et sa zone, mais peut jouer entre les lignes, sur les côtés, participer au jeu au milieu (et ainsi créer le surnombre)... L'intérêt principal réside dans le fait que les défenseurs adverses sont en face d'un dilemme : soit ils laissent le joueur quitter leur zone, s'exposant ainsi à un dribble ou une frappe lointaine s'il revient, soit ils le suivent, quitte à laisser de la place derrière exploitable par ses coéquipiers (généralement des ailiers ou un milieu de terrain faisant un appel de balle dans le dos de la défense). Les attaquants Marco Reus, Karim Benzema et Lionel Messi[2] illustrent parfaitement la réussite de ce style de joueur dans le football moderne. Néanmoins, par extension, cette appellation est également employée dans le cadre d'un dispositif tactique particulier : celui d'une équipe évoluant sans attaquant de formation. Le terme de « faux 9 » sert alors à désigner le ou les milieux de terrain qui deviennent attaquants lors des phases offensives. Ce système de jeu a notamment été mis en place par le technicien espagnol Vicente del Bosque lors de l'Euro 2012, faisant évoluer le milieu de terrain Cesc Fàbregas dans cette configuration particulière du faux 9[3].

Difficultés de catégorisation

Époque et évolution des stratégies

Il est utile de garder en mémoire que le football ne s'est pas toujours joué de la façon dont on l'entend aujourd'hui, la popularité des formations pouvant grandement fluctuer au fil des années. Ainsi, de nos jours, la formation en 4-3-3 fait l'objet d'un large plébiscite, qu'il s'agisse de la plupart des championnats européens ou des équipes nationales, ce qui met en lumière le joueur évoluant en pointe et ses ailiers ou attaquants de soutien.

Cependant, il faut rappeler que, aux origines du football, la vocation offensive était le lot de toute l'équipe ; de décennie en décennie, le nombre d'attaquants au sein des formations s'est peu à peu réduit avec le renforcement du rôle de la défense, traversant un passage clé dans les années 1950 : celui de la formation à quatre attaquants (4-2-4), rencontrant la grande mode des 4-4-2 sur une très longue période avant d'arriver de nos jours à des plans de jeu incluant un à trois attaquants, mais conservant très souvent la notion de l'attaquant en pointe et de joueurs le soutenant évoluant sur ses côtés, qu'ils soient milieux latéraux, ailiers ou attaquants de soutien dans un rôle précis. L'entente entre les joueurs évoluant en attaque doit être optimisée selon les rôles de chacun (fournisseur de ballons, finisseur) et le profil des joueurs (technique, vitesse, puissance de frappe), et malgré l'éventualité de tensions entre plusieurs attaquants talentueux évoluant sur le même front voire au même poste, certaines combinaisons de joueurs sont aujourd'hui entrées dans l'histoire.

Voici quelques-unes de ces célèbres associations :

Duos d'attaquants :
Trios d'attaquants :
Quatuors d'attaquants :

Réajustements au hasard des circonstances

Il est ensuite important de noter que le profil d'un joueur n'est jamais figé. Ainsi nombre de joueurs ont un profil hybride, jouant sur plusieurs tableaux et possédant une large palette de jeu. Un des exemples les plus frappants est celui de l'attaquant barcelonais Lionel Messi, évoqué plus haut, et chez qui l'habileté à marquer égale celle à faire marquer ses coéquipiers.

Changement de poste au sein de l'attaque

Il peut aussi être intéressant de rappeler qu'un attaquant de pointe peut être amené à jouer à un autre poste : en soutien, sur les côtés voire plus bas sur le terrain si les circonstances et l'effectif du club l'exigent. Ainsi l'international camerounais Samuel Eto'o, jouant habituellement numéro 9, a évolué au poste d'ailier gauche lors de son passage à l'Inter Milan, l'argentin Diego Milito lui étant préféré en pointe. Même chose pour l'avant-centre uruguayen Edinson Cavani, passé de la pointe de l'attaque napolitaine à l'aile du PSG en raison de la présence de Zlatan Ibrahimović dans l'effectif du club. L'attaquant de soutien de la Roma, Francesco Totti, était placé dans une position de faux 9 lors du passage de Luciano Spalletti à la tête de la formation, inaugurant une stratégie en « 4-6-0 »[4],[5].

Changement de style de jeu au niveau individuel

De même il peut arriver qu'un attaquant, confronté à certains obstacles, s'adapte à sa situation en modifiant sa stratégie de jeu. C'est le cas de Ronaldo : le goléador brésilien a réussi à totalement réadapter son style de jeu suite à une importante prise de poids survenue entre les Coupes du monde 2002 et 2006. Fernando Torres, lui, livre l'exemple inverse : n'ayant jamais retrouvé ses premières sensations d'avant-centre suite à son opération du genou en 2010, l'attaquant espagnol n'a toutefois pas changé son jeu. Cette persistance dans un style de jeu que son corps ne lui permet plus d'avoir peut fournir des explications sur sa baisse de rendement depuis lors[6].

L'attaquant s'adapte aux circonstances

Mais sans même évoquer des changements de poste ponctuels ni des réajustements tactiques à long terme, la frontière entre les fonctions que sont censées remplir les joueurs n'est pas rigide et peut être amenée à fluctuer au gré du jeu. Pour prendre l'exemple de la typologie des attaquants de pointe évoquée plus haut, certains attaquants misent presque exclusivement sur un seul point fort de leur jeu. Ainsi, l'Allemand Oliver Bierhoff était particulièrement réputé pour l'efficacité de son jeu de tête. À l'inverse, l'attaquant français Thierry Henry marque très rarement de cette manière, privilégiant d'autres types de jeu. Cela n'influe pas pour autant sur les capacités du joueur à marquer de la tête si l'occasion se présente[Note 1].

Joueurs emblématiques

Cette section regroupe quelques joueurs parmi les attaquants les plus connus et les plus représentatifs des différentes variantes de ce poste. Les joueurs dont le nom est suivi d'une astérisque peuvent être catégorisés comme faux 9 selon la logique présentée ci-dessus.

Avant-centres :


Attaquants de soutien :


Ailiers :

Notes et références

Notes

  1. Ainsi, lors des demi-finales de la Coupe du monde de football de 2010, le Néerlandais Arjen Robben inscrivait le troisième but de son équipe de la tête et se tapait le crâne en office de célébration, en référence au fait qu'il ne marque que très rarement de la tête.
  2. À noter que ce joueur, dans les années 1950-1960, a introduit une véritable révolution dans le jeu jusque-là sobre développé par les attaquants de pointe.
  3. Souvent assisté dans ce rôle à Arsenal par Theo Walcott, ailier jouant le rôle d'un satellite.
  4. L'exceptionnel talent de dribbleur de ce joueur lui permet en réalité d'évoluer en électron libre sur le terrain, récupérant le ballon et participant aux attaques de façon extrêmement polyvalente.

Sources principales

Références

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