Astérix et la Transitalique

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Astérix et la Transitalique
37e album de la série Astérix
Logo de l'album.
Logo de l'album.

Scénario Jean-Yves Ferri
Dessin Didier Conrad
Couleurs Thierry Mébarki

Personnages principaux Astérix, Obélix et César
Lieu de l’action Armorique
Italie

Pays Drapeau de la France France
Langue originale Français
Éditeur Les Éditions Albert René
Première publication
ISBN 978-2-86497-327-0
Nombre de pages 48
Albums de la série

Astérix et la Transitalique est le trente-septième album de la bande dessinée Astérix, publié le , scénarisé par Jean-Yves Ferri, dessiné par Didier Conrad et mis en couleurs par Thierry Mébarki[1].

Résumé

Accusé devant le sénat de passer sa vie aux orgies et de ne pas s'occuper des routes, Lactus Bifidus, sénateur responsable des voies romaines, réfute et, pour prouver le bon état du réseau routier, propose d'organiser la première Transitalique, une course de chars qui traversera l'Italie, de Modica (Monza) jusqu'à Neapolis (Naples), et à laquelle pourront participer tous les peuples du monde connu. Apprenant cela, Jules César vient chez lui le féliciter mais lui ordonne secrètement de faire en sorte que ce soit un Romain qui gagne, puisqu'en dépend le prestige de Rome et de l'unité des peuples de la péninsule italique, qu'il a bien du mal à gérer[2]. Faute de quoi Bifidus sera exilé en Cyrénaïque.

Quelque temps plus tard, alors qu'Astérix et Obélix accompagnent Agecanonix qui doit se faire arracher une dent à la foire de Darioritum (Vannes), une sybille prédit à Obélix qu'il sera aurige et sacré champion. Juste après, Obélix achète un char de course et souhaite participer à la course transitalique qui vient d'être annoncée. De retour au village, Astérix et Abraracourcix essaie en vain de dissuader Obélix. Comme les concurrents doivent être par deux, Astérix est donc désigné pour être le copilote d'Obélix et ils partent avec leur char pour Modica.

Arrivé sur place, ils croisent leurs concurrents bretons, lusitaniens, koushites, belges, sarmates, cimbres, goths, grecs, normands, helvètes, arabes, assyriens, étrusques, ligures, calabrais, et même pirates, ainsi que le mystérieux champion romain masqué Coronavirus, donné favori. Le départ donné, les auriges s'élancent. Obélix et Astérix créent un carambolage après avoir perdu Idéfix, puis prennent la mauvaise direction et se retrouvent à Venexia (Venise), où ils doivent faire demi-tour et arrivent enfin à Parma (Parme), première étape, parmi les derniers. Le lendemain, les auriges repartent pour Florentia (Florence). Obélix et Astérix croisent des vignerons, et prennent des raccourcis pour arriver à Sena Julia (Sienne). À l'auberge, Obélix surprend Bacillus, le copilote de Coronavirus, qui reçoit de l'argent pour faire gagner le champion.

Le lendemain, les auriges roulent en Ombrie, Astérix et Obélix provoquent une bagarre à un barrage, aident leurs concurrentes koushites à réparer une roue, et ont une explication musclée avec les Cimbres, Zérøgluten et Bétåkårøten, qui s'avèrent être des tricheurs (chars des autres concurrents trafiqués, huile répandue sur la voie, bornes déplacées…) : ce sont en réalité des esclaves de Bifidus chargés de faire gagner Coronavirus. Ils leur apprennent aussi que les chevaux du champion sont changés à son insu à chaque étape. Furieux, les Gaulois, une fois arrivés à Tibur (Tivoli), se rendent chez Bifidus, qui possède une villa, et y retrouvent Coronavirus, qui, dupé par son copilote Bacillus, se démasque, dévoile son identité (il s'appelle Testus Sterone), affirme son innocence et abandonne la course ; Bifidus s'enfuit à Rome auprès de César qui, apprenant la nouvelle, l'envoie en Cyrénaïque.

À Tibur, une bonne ambiance règne à présent entre les concurrents, les tricheurs ayant été démasqués et le favori disqualifié. Tous repartent pour Neapolis (Naples). Astérix et Obélix, à présent donnés favoris, cassent une roue, mais sont sauvés par Crésus Lupus, fabriquant de garum et sponsor de la course, qui, en échange de la réparation du char, leur propose d'utiliser l'image d'Obélix pour ses publicités. Leur char réparé, les Gaulois croisent celui qu'ils croient être Coronavirus, à nouveau dans la course. Au moment de l'arrivée, le Vésuve voisin entre en éruption, et un rocher tombe sur la route : Obélix le relance sur le cratère pour le reboucher, calmant d'un seul coup le volcan. Le pseudo-Coronavirus casse une roue, et, en colère, enlève son masque : il s'agit de Jules César en personne, qui voulait sauver l'honneur de Rome. Et c'est finalement Obélix et Astérix qui gagnent la course.

Magnanime et beau joueur, César remet donc aux Gaulois la coupe transitalique. Ceux-ci la remettent finalement aux Koushites, qui la passent aux Sarmates, qui la passent aux Grecs, qui la passent enfin aux Lusitaniens, derniers de la course mais opiniâtres car ils ont réussi à terminer la Transitalique avec un char toujours en panne.

De retour au village, Astérix et Obélix fêtent leur victoire avec les Gaulois lors d'un banquet final, où tous goûtent le garum et les spécialités culinaires que les deux vainqueurs ont rapportés d'Italie.

Personnages principaux

Analyse

Scénario

À part Rome, Astérix et Obélix n'avaient encore jamais visité l'Italie : dans cet album, ils traversent la péninsule de ville en ville lors d'une course de chars avec étapes, et qui n'est pas sans rappeler l'album Le Tour de Gaule d'Astérix de 1965, où les Gaulois avaient fait la même chose. Mais cette fois-ci, ils ne voyagent pas seuls : ils font la course avec d'autres auriges, de diverses nationalités, ce qui leur permet de découvrir, en plus de l'Italie et de ses peuples (Étrusques, Ligures, Vénètes, Ombriens…), d'autres étrangers, dont certains encore jamais croisés (Koushites, Sarmates, Cimbres…). L'album est riche de références et d'allusions en tous genres, aussi bien sur les origines des concurrents que sur l'Italie.

Personnages

Cet album a la particularité de proposer un panel de nationalités et de compositions de noms qui vont avec. Certaines sont déjà apparues dans la série (Grecs, Bretons…) mais on trouve aussi des inédits (Sarmates, Koushites…). Et les auteurs perpétuent la tradition de la série en adaptant les phylactères de certains peuples en fonction de leur alphabet usuel. Enfin, il est à noter que la plupart des concurrents de la course possèdent un char dont l'esthétique évoque la nationalité de leurs conducteurs (par exemple, un char avec un coq gaulois pour Astérix et Obélix)[1].

Concurrents de la course

L'aurige Dioclès.
  • Coronavirus et Bacillus, auriges romains, sur un char en forme d'aigle impérial et tiré par quatre chevaux ; Coronavirus, mystérieux aurige masqué, est le favori de la course, présenté comme « le champion aux 1462 victoires », allusion à Dioclès, le plus grand champion de la Rome antique qui a remporté « 3000 victoires dans les courses de biges et 1462 dans des courses de quadriges ou d'attelages plus importants encore »[3] ;
  • Barbe-Rouge et Baba, auriges pirates, sur un char en forme de bateau et tiré par trois chevaux ;
  • Nonantesix et son copilote, auriges belges ; le nom de Nonantesix, fait référence à « nonante » que les Belges emploie au lieu de « quatre-vingt dix ».
  • Oliounidislov et Ogouguimov, auriges sarmates (peuple d'Europe de l'est, représentant ici les Russes modernes, version soviétique), sur un char en forme d'ours et tiré par trois chevaux ; dans leurs phylactères, certaines lettres sont dessinées en miroir (E, F, N, R remplacées par Ǝ, ꟻ, И, Я), ce qui évoque l'alphabet cyrillique ;
  • Zérøgluten et Bétåkårøten, auriges cimbres (danois), sur un char en forme de renne et tiré par quatre chevaux ; saboteurs à la solde de Bifidus ; comme les Vikings habitant l'actuel Danemark que rencontrent les Gaulois dans l'album La Grande Traversée, leurs phylactères sont composés de lettres utilisées dans les pays nordiques : le « Ø » (O barre oblique) et le « Å » (A rond en chef) : tandis que les Gaulois ne parvenaient pas à communiquer avec les Vikings, ils arrivent parfaitement à comprendre les Cimbres ; ces derniers avouent être des esclaves du sénateur Lactus Bifidus ; les Cimbres sont l'occasion pour les auteurs de faire des jeux de mots avec « timbre » : « nous faisons partie de sa collection de Cimbres », « il nous rentabilise car le prix du Cimbre a beaucoup augmenté », « en échange Bifidus avait promis de nous affranchir » « non-affranchis, ils n'iront pas loin ! » ;
  • Gymtonic et son copilote, auriges goths, sur un char en forme de loup et tiré par quatre chevaux ; comme les autres Goths dans la série, il s'exprime avec des caractères gothiques ; les chevaux de son char, à Modicia, marchent au pas de l'oie, caricaturant la réputation stricte des Allemands ;
  • Purmérinos et Calendos, auriges grecs, sur un char en forme de bélier et tiré par quatre chevaux ;
  • Trodtaf et Ripilaf, auriges normands, sur un char en forme de drakkar et tiré par quatre chevaux ;
  • auriges helvètes, sur une luge tirée par un seul cheval ;
  • auriges arabes, sur un char tiré par deux dromadaires ;
  • auriges assyriens (aux barbes soignées), sur un char en forme de taureau et tiré par quatre chevaux ;
  • auriges étrusques, sur un char tiré par quatre chevaux ;
  • auriges ligures, sur un char tiré par quatre chevaux ;
  • auriges calabrais, sur un char tiré par quatre chevaux ;
  • auriges sur un char orné d'une tête de mort ailée, parodiant les Hells Angels (ceux qui grimacent les Gaulois).

Romains, journalistes

  • Lactus Bifidus, sénateur romain responsable des voies romaines, et organisateur de la course transitalique ; César dit à un moment « Bifidus sois actif », allusion à la marque Activia ;
  • Journalistes romain, ligure, étrusque, calabrais (planches 10-11) ;
  • Lebolos, journaliste grec pour Sparte-Matin ;
  • Vivajuventus, journaliste ligure pour Le Buccin Ligure ; il ressemble bizarrement à Lactus Bifidus (planche 38) ; un buccin est un instrument de musique à vent de la famille des cuivres, d'origine étrusque et en usage dans l'armée romaine antique ;
  • Osdusmic, journaliste goth pour Le Pari Goth, dont le nom est un calembour avec le terme « Parigot ».

Caricatures

Cet album présente un nombre record de caricatures de célébrités, essentiellement italiennes[4] :

Lieux visités et références culturelles

Cet album est l'occasion pour les auteurs de montrer de nombreuses villes (presque toutes situées en Italie), où ils mélangent avec malice caractéristiques antiques et caractéristiques actuelles[5].

Rome

La voie Appienne près de Rome.

Seule ville présentée dans l'histoire que les héros ne visitent pas, elle sert de point de départ de l'intrigue. On y aperçoit le réseau de voies romaines (peut-être la Voie Appienne), qui fait la fierté de la République romaine, étant indispensable à son maintien et son extension. La vaste étendue de son réseau a donné d'ailleurs le proverbe l'illustrant : « tous les chemins mènent à Rome ». Cette citation est d'ailleurs parodiée dans la première case, où l'on voit une borne indiquant Rome dans deux directions opposées. Son état de vétusté au début de l'histoire est d'ailleurs l'un des sujets traités durant le Sénat romain, qui a pour habitude de se réunir dans un temple. Dans celui de l'histoire, on retrouve une statue de la Louve capitoline, centrale dans la légende fondatrice de Rome. Sur le socle est inscrit le sigle SPQR, pour Senatus populusque romanus (« Le Sénat et le peuple romain ») emblème de la République romaine, représentant l'union du sénat et du peuple. Il est parodié dans les éditions italiennes de la série en Sono pazzi questi Romani, traduisant la phrase culte : « Ils sont fous, ces Romains ! ». Le chiffre romain VII sur la borne fait allusion à la Nationale 7, route des vacances chantée par Charles Trenet.

Darioritum (Vannes)

Au début de l'histoire, les héros accompagnent Agecanonix dans cette ville gauloise, afin de faire soigner sa dent à la Foire Itinérante de l'Artisanat Celte (parodiant la Foire internationale d'art contemporain).

Modicia (Monza)

Après être passés par Lugdunum (Lyon, déjà visitée lors du Tour de Gaule), les Gaulois rejoignent le point de départ de la course dans cette ville de l'actuelle Lombardie, non loin de Milan, aujourd'hui célèbre pour le Grand Prix d'Italie de Formule 1, qui se déroule sur le circuit Autodromo Nazionale di Monza. Peu après le départ, les concurrents croisent en sens inverse deux romains juché sur un « char de type vespa », comme l'explique une note présente sur le storyboard de la vignette illustrant cette scène.

Venexia (Venise)

Venise et sa lagune vue du ciel (2 avril 2001).

À la suite d'une erreur de parcours, certains concurrents se retrouvent au milieu d'une lagune, occupée par les Vénètes. Ce peuple, à ne pas confondre avec celui du même nom précédemment cité pour Vannes, habite le nord-est de l'Italie. Il a donné son nom à la région de Vénétie, ainsi qu'à la ville de Venise, où arrivent les Gaulois, découvrant ses futurs habitants.

Ceux-ci s'affairent à construire leur cité, ensemble de maisons en bois sur pilotis, tenant difficilement, au milieu de marécages et de moustiques réjouis par l'arrivée des touristes. Leurs habitants partagent leur temps entre la (re)construction de leur cité, l'éternel écopage de leurs maisons et la navigation en gondoles inondées. Le gondolier avec qui discutent les Gaulois leur explique les problèmes de la cité liés à la lagune vénète. On peut remarquer qu'il se penche sur sa rame, faisant se demander à Obélix si tous les Italiques se penchent ainsi : c'est une allusion à l'italique, qui en typographie est une graphie inclinée vers la droite, inventée à Venise en 1499 par Francesco Griffo. Puis, ce même Vénète invite les concurrents malchanceux à une fête lacustre, où tout le monde sera déguisé : un ancêtre du Carnaval de Venise.

Enfin, quand les Gaulois repartent, on peut remarquer une borne kilométrique portant la mention d'Oderzo : cette ville de Vénétie aurait été à l'origine du patronyme d'Albert Uderzo, dessinateur de la série, d'origine italienne[6].

Parma (Parme)

Les coureurs se retrouvent pour leur première nuit dans cette ville de la région d'Émilie-Romagne, où se tient une auberge relais. Celle-ci est meublée avec des chaises aux formes étonnantes : elles sont réalisées par un très bon artisan de Mediolanum (Milan), qui fait aussi des braies, évoquant la place actuelle de la ville dans le design et la mode. L'aubergiste sert à ses clients la spécialité locale : du jambon de Parme (prosciutto di Parma) en tranches. Ce qui fait dire à Obélix, trouvant cela ridicule : « Pourquoi pas du fromage en poudre, tant qu'on y est ? », la région étant également connue pour son parmigiano reggiano (francisé en « parmesan »), fromage à pâte pressée cuite que l'on peut trouver sous forme de poudre ou de lamelles.

Florentia (Florence)

On vient de loin dans cette ville d'art en Toscane, emblématique de la Renaissance italienne, pour y admirer son architecture moderne et ses statues. Tout y est si beau que l'on peut y éprouver « des vertiges et des sueurs froides », d'après les dires de Panoramix. Ce sont les signes du syndrome de Florence, également appelé Syndrome de Stendhal, rare phénomène ressenti par l'écrivain français Stendhal : en découvrant tant de beautés locales à foison, il en finit épris et malade à la fois, comme d'autres touristes découvrant la ville. Idéfix en est d'ailleurs victime, au point qu'il en tombe dans les pommes sur le char.

En cours de route vers l'étape suivante, les Gaulois traversent la campagne toscane. Ils y aperçoivent assise derrière une fenêtre une dame brune souriante, dont les charmes ne laissent pas indifférent Astérix, qui a même l'impression qu'elle le suit du regard : elle est le portrait vivant de la Mona Lisa, femme peinte par Léonard de Vinci dans La Joconde.

Exploitation viticole à Gaiole in Chianti, région du Chianti.

Plus loin, des paysans viticoles étrusques leur font goûter leur vin rouge (le chianti, dont les bouteilles souvent présentées dans des fiasques), un « enchiantement », selon Obélix qui en a abusé. L'ivresse est telle qu'il voit au loin une tour qui penche. Ce n'est pas la première fois que la série fait allusion à la Tour de Pise : dans Astérix chez les Belges, un orateur romain suggérait lors d'une séance du sénat de se pencher sur le cas de Pisae (nom antique de Pise), alors en pleine crise agricole. Puis, dans L'Anniversaire d'Astérix et Obélix - Le Livre d'or, l'architecte égyptien Numérobis écrit aux Gaulois pour leur donner de ses nouvelles, en leur présentant la dernière idée de son collègue Tourdepis : une tour penchée.

Enfin, on voit les Gaulois traverser une région de terre ocre, dont la poussière les teint en rouge. Cette substance sert à fabriquer la terre de Sienne, pigment longtemps utilisé dans la peinture, de teinte ocre brune rougeâtre.

Sena Julia (Sienne)

Palio de Sienne (édition juillet 2010).

Cette autre ville de Toscane possède des rues si labyrinthiques que les coureurs s'y perdent en y cherchant l'auberge relais. Ils se retrouvent ainsi à tourner en rond en pleine future Piazza del Campo (ou Il Campo), place en forme de conque (comme une coquille Saint-Jacques), incurvée. Ce qui donnera l'idée à un habitant d'y organiser une course, ancêtre de la course du Palio. Cette course de chevaux se tenant deux fois par an en été, attire selon la note en bas de page 20 000 visiteurs chaque année. On apprend par la même occasion que seuls les chars des riverains sont autorisés à se garer dans le centre historique, ce qui est toujours le cas aujourd'hui (bien que les voitures aient depuis longtemps remplacé les chars)[7].

Arrivé à l'auberge, les héros découvrent les spécialités du pays : sanglier ail-romarin (deux condiments très présents en Italie), accompagné de pastae. Cette spécialité venue d'Orient consiste en une pâte découpée en lanières revenues dans de la crème. Il s'agit des actuelles pâtes. Le plat servi dans l'auberge est assaisonné de garum, condiment à base de chair ou de viscères de poisson (voire d'huîtres) fermentée, prisé à Rome et en Grèce.

Tibur (Tivoli)

Centre historique de la ville de Sienne. À gauche est visible la Piazza del Campo.
Paysage typique d'Ombrie.

En route pour la prochaine étape, les coureurs passent par l'Ombrie, région devant son nom aux Ombriens, qui occupent alors le centre de la péninsule. Celle-ci est dans l'aventure sous la domination de l'armée romaine, qui contrôle les chars, prétendument à la recherche de rebelles ombriens. Un de ces irréductibles, Érasmus, viendra d'ailleurs dépanner les Gaulois, grâce à une roue « récupérée » et évoquera son réseau.

L'étape en question est Tibur, dans le Latium, près de Rome, réputée pour ses thermes. Les héros profitent de cette étape pour régler leurs comptes avec le sénateur Bifidus, le trouvant dans sa villa préparant son orgie (pratique courante dans la Rome antique).

Le soir à l'auberge, ils mangent à la terrasse d'un restaurant sous une pergola, au milieu d'un superbe décor de la campagne romaine. Celui-ci est caractérisé par deux temples romains : un périptère (entouré de rangées de colonnes sur quatre de ses faces) et un tholos (rond, avec un dôme), placés au milieu de la végétation des monts Tiburtins (de la chaîne centrale des Apennins), inspirés respectivement du temple de la Sibylle (IIe siècle av. J.-C.) et le temple de Vesta (Ier siècle av. J.-C.) de Tibur.

Au restaurant, les coureurs découvrent une spécialité de Neapolis (Naples), la « pinsa ». Il s'agit d'une galette de blé dur qui, au goût d'Obélix, serait meilleure avec une petite sauce. Il s'agit bien évidemment d'une référence à la spécialité napolitaine, la pizza. Des « ancêtres » de ce plat existent depuis la nuit des temps, dans différents pays, ce qui rend difficile de déterminer son origine exacte. Même avec l'introduction de la tomate en Italie (vers la fin du XVIIe siècle), il ne ressemblait pas vraiment à la version que l'on connaît actuellement. Les versions plus proches de celles que l'on connaît aujourd'hui datent probablement du XIXe siècle, telles que la pizza Margherita, créée à Naples.

Baie de Néapolis (Baie de Naples)

Pour finir, les concurrents viennent saluer la Campanie en arrivant à cette baie italienne, où se situe leur point d'arrivée. Celle-ci porte le nom de Néapolis, « nouvelle ville » (sa signification en grec, de néa, nouveau et polis, ville) créée vers 500 avant notre ère par les Grecs. Vers le point d'arrivée, les Gaulois sont témoins d'une énième éruption du Vesuvius mons (Vésuve), qui éjecte une bombe volcanique, qu'Obélix renvoie immédiatement dans son cratère. Grâce à lui, le volcan restera calme plus d'un siècle, jusqu'à la fameuse éruption de 79, qui ensevelira différentes cités romaines alentour, telles que Herculanum et Pompéi. Cette catastrophe évitée, les concurrents peuvent tranquillement regagner l'arrivée.

Garum

Amphore pour garum.

Le garum, ou liquamen (qui veut dire « jus » ou « sauce » en latin) est une sauce, principal condiment utilisé à Rome dès la période étrusque et en Grèce antique (où il est appelé garos). Il est composé de chair ou de viscères de poisson, voire d'huîtres, ayant fermenté longtemps dans une forte quantité de sel, afin d'éviter tout pourrissement. À l'époque romaine, il entre dans la composition de nombreux plats, notamment grâce à son fort goût salé. Il est similaire au nuoc-mâm actuel.

Dans l'album, la marque de garum, Lupus (« loup », en latin), est sans doute un jeu de mot avec « loup-garou ». C'est le sponsor de la course de chars, avec pour slogan : « Garum Lupus, le condiment des champions ».

Locutions latines

Publication

  • Édition luxe : 128 pages, 260 x 365 mm, couverture cartonnée avec dos toilé, contient l'album en couleur, l'album en crayonnés originaux de Didier Conrad et un dossier de 32 pages permettant de découvrir les coulisses de la création de l'album avec de nombreux dessins et documents de travail inédits signés Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, éditions Albert René, 2017 (DL 10/2017) (ISBN 978-2-86497-328-7)[10]
  • Édition ArtBook : 112 pages, 290 x 370 mm, sous fourreau, contient l'album grand format avec dos carré toilé, tranchefile, carton épaisseur 3 mm, de 112 pages imprimées sur papier Munken Print White 150g, comprenant les planches crayonnées et les planches encrées par Didier Conrad, ainsi qu'un cahier graphique de 16 pages avec des dessins inédits, des études de personnages, des extraits de story-board et des esquisses de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, ainsi qu'une pochette contenant 12 ex-libris au format 295 x 375 mm, imprimés sur papier 250g dont 1 ex-libris signé par Jean-Yves Ferri et 1 ex-libris signé par Didier Conrad, tirage limité à 1 400 exemplaires numérotés, éditions Albert René, 2017 (DL 11/2017) (ISBN 978-2-86497-329-4) [8]

Accueil

Accueil critique

Accueil du public

L'opus a bénéficié d'un tirage de 5 millions d'unités dans le monde (dont 1,7 dans les pays germanophones et 2 millions de titres dans les pays francophones[11],[12],[13]). En 4 jours d'exploitation, 520 000 titres sont écoulés en France, d'après Edistat pour la version standard, qui atteint la pôle position du classement hebdomadaire des meilleures ventes de BD et de livres dans le pays[14],[15]. La version de luxe a été éditée à 10 000 unités et elle se classe quinzième. La semaine suivante, la première version comptabilise en tout plus de 800 000 unités et reste en tête du Top 15 BD et du Top 20 Livres, selon le site BDzoom et GFK[16]. L'album domine les meilleures ventes en France en 2017 avec près de 1,6 million d'exemplaires vendus[17].

Notes et références

  1. « Le prochain Astérix s'intitulera Astérix et la Transitalique », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Frédéric Potet, « « Astérix et la Transitalique » : le voyage en Italie d'Astérix et Obélix », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  3. « Dans Astérix, le coronavirus existait déjà et avançait masqué », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Asterix et la Transitalique : Ferri et Conrad toujours attendus au tournant », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Astérix et la Transitalique », sur Asterix.com
  6. Olivier Andrieu, Le livre d'Astérix le Gaulois, Les Éditions Albert René, , p. 132
  7. « Sienne — Wikitravel », sur wikitravel.org (consulté le )
  8. a et b Tapidesourix, « Accueil », sur Astérix - Le site officiel.
  9. Philippe MAGNERON, « Astérix -37- Astérix et la Transitalique », sur www.bedetheque.com.
  10. dominique martin, « Astérix et la Transitalique (Édition de Luxe) », sur www.bdnet.com
  11. « Astérix en tête des ventes de livres en France en 2017 », sur LExpress.fr, (consulté le )
  12. « "Astérix et la Transitalique" s'installe en tête des meilleures ventes de livres », sur Europe 1 (consulté le )
  13. Audrey MERIOCHAUD, « Astérix et Obélix : les 10 chiffres étonnants d'un business en or », sur Capital.fr, (consulté le )
  14. « Zoom sur les meilleures ventes de BD du 1er novembre 2017 | BDZoom.com » (consulté le )
  15. « «Astérix et la Transitalique» s'installe en tête des meilleures ventes de livres », sur www.cnews.fr (consulté le )
  16. « Zoom sur les meilleures ventes de BD du 8 novembre 2017 | BDZoom.com » (consulté le )
  17. Astérix le Gaulois domine les meilleures ventes en France en 2017 Article du journal Le Figaro le 18 janvier 2018.

Voir aussi

Bibliographie

  • Yves Petit, « Astérix et la transitalique : peuples, nationalismes et construction européenne », The Conversation,‎ (lire en ligne)

Liens externes

Articles connexes