Canchy (Somme)

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Canchy
Canchy (Somme)
La chapelle Notre-Dame-de-Foy.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre
Maire
Mandat
Jean Grosbeau
2020-2026
Code postal 80150
Code commune 80167
Démographie
Gentilé Canchéens
Population
municipale
338 hab. (2021 en augmentation de 4,64 % par rapport à 2015)
Densité 52 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 11′ 14″ nord, 1° 52′ 42″ est
Altitude Min. 32 m
Max. 79 m
Superficie 6,47 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Abbeville
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Abbeville-1
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Canchy

Canchy est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est traversée par la route à grande circulation de Rouen à Saint-Omer (Pas-de-Calais).

Géologie, relief[modifier | modifier le code]

Le sol de Canchy est partie crayeux, partie sableux. L'argile est moins présente. La marne est présente sous une faible couche de terre végétale. Dans la plaine du moulin Jean Bon, la couche de terre argileuse est plus épaisse et recouvre un très beau sable. Une carrière produit de la pierre tendre, de qualité médiocre[1].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Une petite rivière, la Sautine, coulait au XVIIIe siècle, au fond de la vallée actuelle. Elle sourçait à Brailly et allait se jeter dans le Scardon, au nord d'Abbeville[1].

Au Moyen Âge, la Drucat, affluent du Scardon, sourdait à Canchy, en bordure de la forêt de Crécy. Au XIXe siècle, des témoignages signalent que l'abaissement des eaux était déjà considérable[2].

Situation[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 861 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 9 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Canchy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (85,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (70,1 %), prairies (15,5 %), forêts (9,2 %), zones urbanisées (5,2 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

La commune est desservie par la ligne de bus n°15 du réseau Trans'80, Bouflers-Abbeville[15].

Toponymie[modifier | modifier le code]

La charte de l'abbaye de Saint-Acheul nous apporte Cancy en 1147. En 1152, nous avons Eustachio comite de Cancio dans une charte[16].

C’est fort abusivement que l’on a cru que le suffixe -(i)ac, tiré du celte -(i)aco, latinisé -(i)acum n’avait servi qu’à construire des toponymes basés sur un anthroponyme. Ainsi *Cantiaco au sens de « lieu de la frontière » a donné Canchy en zone normando-picarde, Chanc(e)y en zone d’oïl standard[17].

Le toponyme Canchy, qu'on retrouve dans le nom de la commune Canchy du Calvados, est la forme normanno-picarde du type francien Chancy.

Histoire[modifier | modifier le code]

Des armes en silex, des monnaies et des armes romaines ont été découvertes lors de fouilles.

Un chemin dit « chemin de l'Armée » témoigne, dit-on, du passage des troupes de Philippe VI de Valois sur la route de la bataille de Crécy, en 1346[16].

Dès 1550, la commune a son école[1].

En 1554, des troupes espagnoles brûlent le village au temps de Charles Quint[16]. Elles détruisent le hameau du Mesnil qui a complètement disparu depuis. Le seigneur Nicolas du Hamel s'illustre dans la lutte contre les ravageurs[1].

Peu avant la Révolution, la famille du Hamel possède encore le village[16]. Pierre du Maisniel, vicomte d'Applaincourt, seigneur de La Triquerie, leur achète la propriété en 1780 et devient seigneur de Canchy[18].

La commune a eu plusieurs moulins à vent. L'un d'entre eux a servi de télégraphe avec le clocher d'Ailly[1].

Le pays est dévasté par les Cosaques de Alexandre Ier entre 1814 et 1815[16] (voir Cent-Jours).

Pendant la guerre 1870-1871, cinq jeunes du village trouvent la mort sur les quinze qui ont combattu[1].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs[16]
Période Identité Étiquette Qualité
1925 1944 Raoul Porion    
1944 1953 Maurice Flaquet    
1953 1995 Ernest Lécuyer SFIO puis MDSF puis UDF-PSD Notaire
Conseiller général de Nouvion (1959-1994)
1995 avril 2014 Anne-Marie Sagot UMP  
avril 2014[19] En cours
(au 18 juillet 2020)
Jean Grosbeau   Réélu pour le mandat 2020 - 2026[20]

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[22].

En 2021, la commune comptait 338 habitants[Note 3], en augmentation de 4,64 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
403366486455520514502512506
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
501490496474486455448407379
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
412415400354337317307321377
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
384380346327313307290294316
2015 2020 2021 - - - - - -
323334338------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

Les communes de Canchy, Neuilly-l'Hôpital et Agenvillers sont associées au sein du syndicat à vocation scolaire de la Vallée de l'Épine (SIVOS), pour la gestion de l'enseignement primaire : élémentaire et maternel[25]. L'école est située en zone B, dans l'académie d'Amiens. Au , la compétence scolaire est assurée par la communauté de communes, le regroupement compte alors cinq classes[26].

Pour l'année scolaire 2018-2019, le regroupement pédagogique intercommunal de la vallée de l'Épine compte trois écoles situées à Agenvillers, Canchy et Millencourt-en-Ponthieu, accueillant 123 élèves. Les écoliers sont originaires d'Agenvillers, Canchy, Gapennes, Millencourt-en-Ponthieu, Domvast et Neuilly-l'Hôpital[27].

En juin 2019, l'école d'Agenvillers ferme. Les élèves sont orientés vers l'école intercommunale de Gueschart[28].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La commune de Canchy comporte une église vouée à saint Pierre. Cet édifice est classé au titre des monuments Historiques. Il est répertorié dans la base Mérimée, base de données sur le patrimoine architectural français du ministère de la Culture, sous la référence PA00116159.

S'y trouvent également une chapelle dédiée à Notre-Dame de Foy et 10 calvaires. L'origine de la chapelle daterait de Charlemagne. Détruite à plusieurs reprises, son renouveau serait dû au dépôt, par un révérend père jésuite, un peu avant 1629, d'une statue dans une niche faite au creux d'un arbre du bois du Rondel. Le placement de cette statue dans la chapelle reconstruite par le seigneur du village a ensuite donné lieu à un pèlerinage. Un ermite en a assuré le gardiennage jusqu'en 1793. C'est encore un lieu de sépulture pour les propriétaires du château[29],[30].

Les ruines du moulin Jean Bon témoignent d'une activité meunière ancienne.

Un oratoire en brique subsiste entre Agenvillers et Canchy[16].

Cinq pigeonniers sont répertoriés en 2000 sur la commune[16]. L'un d'entre eux, sur pilotis, réalisé vers 1880 par le charron du village, se situe au milieu d'une cour de ferme[31].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Notice historique et géographique réalisée par M. Dumont, instituteur, 1899, Archives départementales, Amiens.
  2. Philippe Lefebvre d'Hellencourt, L'eau à Saint-Riquier, Société d'émulation d'Abbeville, bulletin 2015, tome XXXIII, fascicule 5, p. 645, ISSN 0081-0819.
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Canchy et Abbeville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Abbeville » (commune d'Abbeville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Abbeville » (commune d'Abbeville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Abbeville », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. « La ligne Bouflers-Abbeville sur le site Trans'80, Hauts-de-France »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  16. a b c d e f g et h L'écho du canton, communauté de communes du canton de Nouvion, 4e trim. 2000, édit. Norsud S.A. Saleux - 80480, 20 p., p. 3.
  17. Jacques Lacroix, « Nommer les frontières chez les Celtes », L'Archéologue, no 152,‎ 2019-2020.
  18. Jacques Dulphy, Les loups dans la Somme, janvier 1988, imp. Colombel, Amiens, p. 320.
  19. Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 10 avril 2014, p. 12.
  20. Johann Rausch, « Focus sur le nouveau conseil », Journal d'Abbeville,‎ (lire en ligne).
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  25. Le Courrier picard, édition Picardie maritime, , p. 9.
  26. Courrier picard, édition Picardie maritime, 22 juin 2017, p. 4.
  27. Magali Mustioli-Hercé, « Grogne autour de la réorganisation des écoles », Courrier picard, édition Picardie maritime,‎ , p. 8 (lire en ligne).
  28. « La petite école rurale tire sa révérence », Courrier picard,‎ , p. 8.
  29. Rémi Dimpre, Histoire de Saint-Blimont et des villages alentour, p. 100, Woignarue, La Vague verte, coll. « Jusant », , 115 p. (ISBN 2-913924-29-8, présentation en ligne).
  30. Marie-Reine Doligez/Belpaume,, dossier,, « Notre-Dame de Foy », Lucioles, no 48,‎ , p. 7 (ISSN 1953-342X).
  31. André Guerville, Pigeonniers et girouettes en pays de Somme, F. Paillart, éditeur, Abbeville, 2007, 311 p., p. 123.
  32. Jacques Dulphy, Les loups dans la Somme, 1998, imp. Colombel, Amiens