Le Crotoy

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Le Crotoy
De haut en bas, de gauche à droite : panorama de la baie de Somme ; le train à vapeur de la baie de Somme ; la promenade Jules Noiret ; l'église Saint-Firmin ; l'hôtel Les Tourelles ; la statue de Jeanne d'Arc ; la sortie du port ; les moutons des prés salés ; le panorama du Crotoy depuis le bassin de chasse.
Blason de Le Crotoy
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité CC Ponthieu-Marquenterre
Maire
Mandat
Philippe Évrard
2020-2026
Code postal 80550
Code commune 80228
Démographie
Gentilé Crotellois
Population
municipale
1 972 hab. (2021 en diminution de 5,06 % par rapport à 2015)
Densité 121 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 13′ 00″ nord, 1° 37′ 33″ est
Altitude Min. 2 m
Max. 14 m
Superficie 16,32 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Rue
Législatives 3e circonscription de la Somme
Localisation
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Le Crotoy
Liens
Site web http://www.villeducrotoy.fr/

Le Crotoy est une commune française portuaire de la baie de Somme située dans le département de la Somme, dans les Hauts-de-France.

Depuis , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime. Ses habitants sont appelés les Crotellois[1].

La commune fait partie des villes et villages labellisés Pays d'art et d'histoire qui œuvrent à mettre en avant leur patrimoine[2],[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Description[modifier | modifier le code]

Le quai Courbet au Crotoy.

Le Crotoy est une station balnéaire proche du littoral de la Manche située sur le rivage nord, au fond de la baie de Somme. Elle se trouve à 20 km au nord-ouest d'Abbeville, à 60 km au nord-ouest d'Amiens, 92 km au nord-ouest de Beauvais, 155 km au nord de Paris, 51 km au nord-est de Dieppe, 57 km au sud de Boulogne-sur-Mer et 83 km au sud de Calais

La commune fait partie de la région naturelle du Marquenterre.

La grêve est traversée par le chemin de grande randonnée GR120 qui relie la frontière franco-belge à l'estuaire de l'Authie en suivant le littoral sur environ 175 km.

La caractéristique du Crotoy est d'être une plage de sable fin exposée plein sud (d'où le nom de plage blanche, ou le slogan contemporain : « Le Crotoy, plage plein sud »).

Hydrographie[modifier | modifier le code]

La ville est limitée au sud par la baie de Somme, près de l'embouchure du fleuve côtier la Somme dans la Manche.

Au nord, le territoire communal est limité par le lit du petit fleuve côtier la Maye.

Risques naturels[modifier | modifier le code]

La commune présente un risque de submersion marine[4],[5].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[7].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 772 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cayeux-sur-Mer à 10 km à vol d'oiseau[8], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 761,1 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Le Crotoy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[12],[13],[14]. La commune est en outre hors attraction des villes[15],[16].

La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[17]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[18],[19].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (67,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (43,3 %), prairies (16,6 %), eaux continentales[Note 2] (15,3 %), zones urbanisées (9,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,1 %), mines, décharges et chantiers (3,1 %), zones humides côtières (1,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,3 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Lieux-dits, hameaux et écarts[modifier | modifier le code]

La commune du Crotoy est composée de deux agglomérations, Le Crotoy et Saint-Firmin-lès-Crotoy qui dispose d'une mairie annexe. Jusqu'en 2014, ce hameau était doté d'un adjoint spécial et d'une école. Saint-Firmin a été rattaché au Crotoy entre 1790 et 1794[21]. La Bassée et Bihen sont les autres hameaux de la commune.

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Les carrières de Saint-Firmin.

L'agglomération du Crotoy est composée de plusieurs quartiers :

  • le Bourg c'est-à-dire l'ancien village qui constitue le centre-ville concentrant les commerces, les services hôteliers, les services publics, l'église…
  • les quartiers de villégiatures qui enserrent le bourg. Ils se sont développés le long de la plage : quartier balnéaire, quartier de l'Aviation ou le long d'une voie principale : quartier des Mollières.

L'extraction de matériaux dans les carrières de Saint-Firmin-lès-Crotoy (toujours en activité) a conduit au creusement d'un important plan d'eau, étendu du Crotoy aux limites communales avec la ville de Rue. Une base nautique y a été active à La Bassée.

Habitat et logement[modifier | modifier le code]

En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 3 107, alors qu'il était de 3 015 en 2014 et de 2 620 en 2009[I 1].

Parmi ces logements, 31,9 % étaient des résidences principales, 63,6 % des résidences secondaires et 4,6 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 73,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 26,2 % des appartements[I 2].

Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements au Le Crotoy en 2019 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (63,6 %) supérieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 67,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (70,6 % en 2014), contre 60,2 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 3].

Le logement au Le Crotoy en 2019.
Typologie Le Crotoy[I 1] Somme[I 4] France entière[I 5]
Résidences principales (en %) 31,9 83,2 82,1
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) 63,6 8,3 9,7
Logements vacants (en %) 4,6 8,5 8,2

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

La localité est desservie par les lignes de bus du réseau Trans80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche[22].

Par la route, la commune est à deux heures de Paris, 40 minutes d'Amiens et deux heures de la frontière belge. Elle est desservie par l'autoroute A16, la SNCF (gare de Rue ou Noyelles) et le Chemin de fer de la baie de Somme (à usage uniquement touristique).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le plus ancien nom du Crotoy semble être Creta, attesté en 663[23].

Les Celtes emploient le terme « crot » pour désigner un banc de sable formant abris[23]. Sur le littoral du Marquenterre, le terme désigne aussi un banc sorti des eaux et rendu élevé par le vent, ou par extension toute forme de dune[23].

La première ville du Crotoy, d'origine celtique, se nommait « Mayoc », port de la Maye. Un des bras de la Maye se jetait à la mer en longeant un massif de galets, nommé « barre-mer », lequel formait un havre, ou « hoc », d'où le nom de « Maye-hoc», puis « Mayoc ». Lors d'une tempête, une tranche du banc fut entamée. Le barre-mer sectionné comprenait deux parties : celle tronquée accueillit la construction de nouvelles habitations et conserva le nom de « Mayoc » ; l'autre, qui formait une butte isolée, fut nommée « Crotoy »[23].

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

En 1066, en raison de vents défavorables et de mauvaises conditions de mer, la flotte de Guillaume de Normandie constituée pour la conquête de l'Angleterre, qui était partie de Dives-sur-Mer, se réfugie à Saint-Valery-sur-Somme, quelques navires mouillant au Crotoy.

En 1150, le comte de Ponthieu fait construire un château fort au Crotoy. Hugues III de Campdavaine, comte de Saint-Pol fait assassiner le comte de Ponthieu au XIIe siècle. Ce méfait et bien d'autres sont à la base de la légende de la « Bête Canteraine ». Le terrible comte de Saint-Pol aurait été transformé en loup puis lesté de chaînes, condamné à hanter les lieux qu'il avait désolés en tant qu'homme[24].

En 1209, Le Crotoy se voit octroyer une charte communale.

En 1290, le comte du Ponthieu, Édouard, roi d'Angleterre, achète de la commune du Crotoy-Maiocq-Berteaucourt une rente dont le capital est appliqué aux besoins de cette commune[25].

La reine Isabelle de France et son fils Édouard de Windsor embarquent du Crotoy en 1326 pour gagner la Hollande puis l'Angleterre afin d'y renverser Édouard II lors d’une rapide invasion.

Le Crotoy, statue de Jeanne d'Arc par Athanase Fossé.

En 1362, le mayeur du Crotoy, Jehan Vadicoq, et son épouse, Marguerite Dorémus, font une donation qui permet le fondation d'un hôpital au Crotoy.

Durant la guerre de Cent Ans, la commune est alternativement sous domination anglaise et française. Le , lors de la chevauchée d'Édouard III, la place est pillé et incendié par un détachement anglais et ses défenseurs massacrés[26].

Édouard III d'Angleterre séjourne au Crotoy et y fait construire en 1366 une très importante forteresse.

En 1372, une armée anglaise, aux ordres de Robert Knolles, envahit le Ponthieu et vient brûler la ville du Crotoy avant de traverser la Somme au gué de Blanquetaque.

Le Crotoy est le lieu de résidence, durant ces périodes troublées, d'un gouverneur et d'une garnison. Jacques d'Harcourt est le gouverneur le plus célèbre du Crotoy : il le défend avec audace et courage contre les armées anglo-bourguignonnes. Une rue éponyme lui rend hommage dans le centre-ville. Assiégée, Le Crotoy, dernière position française de la baie de la Somme, capitule le . Après la bataille de Verneuil, Jean II d'Alençon y est interné durant trois ans.

Jeanne d'Arc est emprisonnée au château du Crotoy du au avant de traverser la baie de Somme et être conduite à Rouen pour son procès.

Le traité du Crotoy est signé entre la France et l’État bourguignon, le .

Époque moderne[modifier | modifier le code]

En 1589, un arrêt de la Chambre du Conseil des États ordonne qu'il soit établi au Crotoy un bureau pour recevoir les droits sur toutes les marchandises venant de Hollande, Zélande et Espagne en France.

Pendant les guerres de Religion, Le Crotoy prend le parti d'Henri de Navarre. Par un édit de 1594, Henri IV décharge d'impôts les Crotellois. Il séjourne dans la commune le .

La forteresse du Crotoy, « qui estait place imprenable » selon Leprêtre, a soutenu pas moins de vingt-cinq sièges dans son histoire[27].

En 1674, en application des clauses du Traité d'Aix-la-Chapelle de 1668, le château du Crotoy est détruit. La ville s'endort jusqu'au XIXe siècle et devient un simple port de pêche.

À la fin du XVIIIe siècle, une controverse éclate au sujet du lieu, Saint-Valery ou Le Crotoy, où doit déboucher le canal de la Somme en projet et se créer un grand port. C'est finalement Saint-Valery qui est choisi[23].

Révolution française et Empire[modifier | modifier le code]

La commune, instituée par la Révolution française, absorbe entre 1790 et 1794 celle de Saint Firmin[21].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Les débuts du tourisme balnéaire[modifier | modifier le code]

En , Victor Hugo visite Le Crotoy, où il dessine la baie de Somme.

À partir de la création de la gare de Noyelles-sur-Mer en 1847 à l'occasion de la mise en service par la compagnie des chemins de fer du Nord de la ligne de Paris et Amiens à Boulogne-sur-Mer, Le Crotoy rendu aisément accessible devient un lieu de résidence recherché et une station balnéaire en vogue. De nombreux établissements de bains et un casino (à l'emplacement actuel de la résidence Pierre & Vacances) y sont construits.

Pierre Guerlain, futur parfumeur de l'Impératrice Eugénie, y achète de nombreux terrains et une grande maison en bord de mer, qu'il appelle son « petit manoir ». Cette maison, souvent confondue avec l'Hôtel des Tourelles, édifice qui, lui, date de la toute fin du XIXe siècle, existe toujours. En 1850, Pierre Guerlain fait construire au Crotoy le Grand Hôtel (les derniers vestiges de ce bel hôtel ont été démolis au début des années 1970 pour faire place à une résidence d'appartements) : la station balnéaire est lancée. Une tradition orale indique que l'impératrice Eugénie aurait effectué une visite au Crotoy ; une rue à son nom commémorerait cet événement. Elle aurait voulu faire du Crotoy une station balnéaire complémentaire de celle de Deauville, station lancée par le demi-frère de Napoléon III, le duc de Morny. Hypothèse peu vraisemblable, car l'impératrice séjournait régulièrement à Biarritz où l'empereur Napoléon III avait fait construire, dès le début de leur mariage, une grande résidence d'été.

L'écrivain Jules Verne s'installe, dans une maison, « La Solitude », qui existe toujours, à côté du port. Il passe près de huit ans au Crotoy et y rédige notamment Vingt Mille Lieues sous les mers. Une légende locale veut que la maquette du Nautilus soit enfouie dans le port du Crotoy. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Jules Verne était capitaine de la garde locale et patrouille à bord de son voilier le Saint-Michel.

En 1887 est mis en service par la société générale des chemins de fer économiques (SE) la ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique des Chemins de fer départementaux de la Somme reliant la ville à la gare de Noyelles, rendant encore plus aisé l'accès à la station balnéaire. L'exploitation de service public cesse en 1969, et l'infrascture sert ensuite au chemin de fer touristique du Chemin de fer de la baie de Somme

Horaires des lignes Le Crotoy-Noyelles et Noyelles-Cayeux-Brighton, en 1936.

De nombreux peintres sont fascinés par les paysages du Crotoy : Alfred Sisley séjourne à de nombreuses reprises au Crotoy et y réalise quelques toiles, Toulouse-Lautrec effectua à la fin de sa vie de nombreux séjours de 1887 à 1900 dans une maison du centre-ville, « Les mouettes blessées », Georges Seurat vient en 1889 au Crotoy où il peint deux toiles : Le Crotoy amont représentant le bourg et Le Crotoy aval représentant la plage. Alfred Manessier « enfant » du Crotoy peint de très nombreuses toiles des port et paysages crotellois pendant un demi-siècle.

Colette séjourne cinq ans au Crotoy, à partir de 1906, notamment durant l'été, dans la villa Belle-Plage, en compagnie de la fille du duc de Morny, Mathilde de Morny, et dans la « villa des Dunes »[28]. Elle y rédige Les Vrilles de la vigne et La Vagabonde.

L'écrivain Paul Eudel, natif du Crotoy, y séjourne régulièrement et y rédige certaines de ses œuvres (parfois sous le pseudonyme de Paul du Crotoy).

Une des vastes maisons construites à l'emplacement de l'ancien château fort du Crotoy a été le manoir de la famille du poète élégiaque, Charles-Hubert Millevoye.

Le Crotoy, un des berceaux de l'aviation[modifier | modifier le code]

Monument aux Frères Caudronn sous l'allégorie d'Icare.

La commune fut également la terre d'élection des frères Caudron pionniers de l'aviation. De nombreux vols d'essais eurent lieu sur la plage. Le premier vol validé a lieu le . Dès 1910, les frères Caudron créent la toute première école de pilotage du monde, (école de pilotage Caudron du Crotoy) attirant dans la Somme de futurs grands aviateurs. En 1912, ils créèrent aussi le premier hydravion de l'histoire.

En 1913, l'école de pilotage se double d'une école militaire de pilotage. Cette école d'aviation militaire est l'une des plus importantes de la Première Guerre mondiale, avec celles situées sur les terrains proches des villes de Chartres, d'Istres, de Châteauroux, ou encore, d'Avord[29].

Durant l'année 1913, Gaston Caudron crée en Chine la première école de pilotage de ce pays. Il est le premier pilote à survoler la Cité interdite, lors de la livraison de douze biplans type G3 commandés par la Chine. 4 700 pilotes sont diplômés de l'école Caudron du Crotoy. C'est ici que la première femme américaine de couleur, Bessie Coleman, passe son brevet de pilote, ce qui lui est alors interdit aux États-Unis. Le roi des Belges Albert Ier vient visiter la plage et ses terrains d'aviation en 1920. L'École d'aviation quitte le Crotoy en 1928. L'entreprise de construction d'avions des frères Caudron est finalement rachetée en 1933 par le groupe Renault.

Blockhaus du Mur de l'Atlantique à Bihen.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs[modifier | modifier le code]

La commune se trouve dans l'arrondissement d'Abbeville du département de la Somme.

Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Rue[21]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

Rattachements électoraux[modifier | modifier le code]

Pour les élections départementales, la commune est membre depuis 2014 d'un nouveau canton de Rue

Pour l'élection des députés, elle fait partie de la troisième circonscription de la Somme.

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Le Crotoy était membre de la communauté de communes Authie-Maye, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 2007 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.

Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalité a fusionné avec sa voisine

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs depuis 1945[30],[31].
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
18 mai 1945 1952 Alphonse Scholkopf   Opticien, mort le 4 mars 1952.
11 avril 1952 1959 René Crépin   Auparavant 1er adjoint d'Alphonse Scholkopf.
20 mars 1959 1960 Léandre Lebœuf    
28 février 1960 1963 Jean Decas   Chirurgien-dentiste.
décembre 1963 1983 Oscar Deguine   Après dissolution du conseil précédent, président de la délégation
spéciale par décret du 13 décembre 1963, avec Denis Landrieu
et Jean Moinot, jusqu'à son élection en 1964.
Ancien militaire de carrière dans l'aviation.
19 mars 1983[32] 2001 Jean-Louis Wadoux RPR Entrepreneur TP
2001[32] 2008 Roselyne Bourguelle SE Commerçante-buraliste
mars 2008[33] avril 2014[32] Jean-Louis Wadoux UMP Entrepreneur TP
Conseiller général de Rue (2004 → 2015)
avril 2014[34],[35] mai 2020[36] Jeanine Bourgau DVG Retraitée des services d'orientation de l'Éducation nationale
mai 2020[37],[38] En cours
(au 8 avril 2022)
Philippe Évrard   Vice-président de la CC Ponthieu-Marquenterre (2020 →)

Distinctions et labels[modifier | modifier le code]

Le Crotoy est classé au concours des villes et villages fleuris : deux fleurs récompensent les efforts locaux en faveur de l'environnement[39].

Équipements et services publics[modifier | modifier le code]

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'école intercommunale Jules Verne.

La communauté de communes Ponthieu-Marquenterre gère l'école primaire intercommunale Jules-Verne qui accueille les élèves du Crotoy et une partie de ceux des villages environnants. Ce regroupement pédagogique concentré concerne en effet également les villages de Favières, Saint-Quentin-en-Tourmont et Saint-Firmin-lès-Crotoy depuis [40].

Un service de transport scolaire achemine les écoliers vers leur lieu d'enseignement.

La scolarité obligatoire se poursuit au collège de Rue. Le lycée Boucher de Perthes d'Abbeville accueille la suite des études qui peuvent se prolonger à l'université d'Amiens.

Justice, sécurité, secours et défense[modifier | modifier le code]

À l'instar de Saint-Valery-sur-Somme, la ville a instauré le stationnement payant sur tout son territoire. Les procès-verbaux dressés par la police municipale ne sont pas sans incidence sur les activités commerciales, artisanales et de restauration[41]. Par ailleurs, cela permet un turn-over des véhicules dans les zones concernées. Cela permet d'avoir une plus grande affluence au niveau de la clientèle et de laisser aux touristes la chance de trouver une place de stationnement proche des commerces et du centre-ville, en évitant que les véhicules ne fassent ventouse toute la journée au même endroit.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[43].

En 2021, la commune comptait 1 972 habitants[Note 3], en diminution de 5,06 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
9248871 1969611 1521 2481 2111 1711 176
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 2161 4111 5091 5671 5851 7611 9622 0412 262
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 3422 5622 5562 7242 6542 5472 8942 7192 726
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
2 4812 4122 4292 3472 4402 4392 3312 3142 138
2017 2021 - - - - - - -
2 0121 972-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[44].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 39,4 % la même année, alors qu'il est de 26,0 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 965 hommes pour 1 037 femmes, soit un taux de 51,80 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,49 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[45]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,7 
90 ou +
1,3 
9,5 
75-89 ans
13,5 
27,1 
60-74 ans
26,5 
20,8 
45-59 ans
18,9 
13,4 
30-44 ans
12,6 
14,8 
15-29 ans
15,5 
13,7 
0-14 ans
11,8 
Pyramide des âges du département de la Somme en 2020 en pourcentage[46]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,7 
6,4 
75-89 ans
9,2 
16,9 
60-74 ans
17,8 
19,9 
45-59 ans
19,1 
18,3 
30-44 ans
17,5 
19,4 
15-29 ans
18,1 
18,4 
0-14 ans
16,4 

Manifestations culturelles et festives[modifier | modifier le code]

Festival de l'oiseau[modifier | modifier le code]

Cette manifestation d'ornithologie se déroule chaque année depuis 1991 au mois d'avril, en baie de Somme (festival de l'oiseau et de la nature). Célèbre dans ce domaine, elle présente des films naturels principalement basés sur l'observation des oiseaux, mais s'étendant aussi à d'autres espèces animales.

Peinture[modifier | modifier le code]

La tradition artistique se perpétue aujourd'hui par des galeries d'artistes et le Local à chalut[47], lieu authentique réhabilité par la commune pour des expositions de peinture. Des stages de peinture en baie sont proposés toute l'année.

Sports et loisirs[modifier | modifier le code]

La chasse au gibier d'eau est une activité traditionnelle. Soit à la botte, soit à la hutte ou au hutteau (trou de la longueur d'une personne sur 1,20 m de large et de 0,30 m de profondeur où on dépose de la paille, et recouvert d'une toile couleur sable, la toile est posée sur 3 à 4 tiges de bois piquées dans le sable en forme d'arceau pour donner une forme bombée au hutteau). Le chasseur installe un hutteau à environ 20 mètres d'un cours d'eau ou d'une flaque d'eau où il dépose des appelants plastiques et vivants. Il peut y passer la nuit ou la journée. Il est possible de découvrir cette chasse ancestrale auprès de chasseurs mais aussi de guides nature (voir rubrique Tourisme).

Le Crotoy est une station de chars à voile, vols à voile et autres sports de glisse, un plan d'eau douce pour la voile, un port de plaisance, un club de navigateurs, des associations de randonnées en baie de Somme.

Un club de football et un centre équestre fédèrent les amateurs de ballon rond et d'équitation.

La transhumance des moutons[modifier | modifier le code]

Le Crotoy vivait, chaque année, un événement particulier, suivi par des milliers de personnes, appelé la transhumance des moutons de prés salés de la baie de Somme. Les éleveurs faisaient remonter les animaux de leurs pâtures salées de la baie, sur la terre ferme afin de les mettre à l'abri pour l'hiver. C'était l'occasion d'une grande fête sur le port avec notamment des stands d'éleveurs locaux qui présentaient leurs produits. Réputé pour son goût et sa finesse, l'agneau de prés salés de la baie de Somme est une appellation d'origine contrôlée (AOC). Pour des raisons essentiellement administratives, cette fête n'existe plus depuis 2008.

La Transbaie[modifier | modifier le code]

Chaque année, aux environs du mois de juin, Le Crotoy abrite également une course à pied, mobilisant des milliers de sportifs amateurs, appelée Transbaie. Celle-ci consiste à effectuer un aller-retour à travers la baie de Saint-Valery-sur-Somme au Crotoy, soit un peu plus d'une quinzaine de kilomètres aller-retour. En 2009, la Transbaie s'est déroulée le et près de 5 000 coureurs ont pris le départ de la course.

La course est ensuite limitée à 6 500 coureurs pour des raisons de sécurité.

En 2018, après 98 ans d'existence, le club local de football s'associe à celui de Rue pour continuer d'exister[48].

Économie[modifier | modifier le code]

La localité est aujourd'hui une station balnéaire. Son centre-ville, son activité à l'année, sa plage, son port, ses activités touristiques, ses capacités d'hébergement, son site protégé, le parc du Marquenterre, et la réserve naturelle de la baie constituent des atouts importants. Un réseau de pistes cyclables dessert Le Crotoy.

Le centre-ville offre les commerces et artisanats de proximité, hôtels, restaurants, galeries d'art, services de santé, écoles…

Une dizaine de chalutiers de pêche mouillent dans le port du Crotoy. À cela s'ajoutent des activités de pêche à pied, de cueillette de salicorne, d'aster maritime dans les mollières (nom picard des prés-salés) de la baie de Somme.

Secteur de la pêche et de la conchyliculture[modifier | modifier le code]

L'une des activités historiques du Crotoy est la pêche, pêche en mer et surtout pêche à pied pour les coques, salicornes.

  • Moules : depuis 1981 à l'initiative de MM. Godefroy et Tessier (conchyliculteurs respectivement originaires du Cotentin et de Vendée), la mytiliculture s'est développée sur le littoral picard[49]. Il s'agit ici d'une culture de moule de bouchots, considérée comme l'une des alternatives au recul du poisson (notamment lié à la pollution de la Somme, à la surpêche et/ou à l'ensablement de la baie, car l'ensablement constant de la baie a limité l'accès des chalutiers au port de pêche du Crotoy, au profit du port du Tréport où ils vont s'amarrer). En 1983, une Coopérative Maritime Conchylicole de la Baie de Somme (CMCS) réunit 30 personnes : des professionnels promouvant l'expérience et quelques hénonniers volontaires, sélectionnés par les Affaires Maritimes ; elle sera dissoute en 1995 à la suite de mésententes entre ses membres
    Tout à la fin du XXe siècle, après une vingtaine d'années de développement, la zone mytilicole mesure 5 à 6 km de long et s'étend au nord de la baie de Somme (sur la zone intertidale des communes de Quend-Plage et de Saint-Quentin-en-Tourmont) y rappelant le paysage littoral d'Utah Beach (dans l'Est-Cotentin)[49]. Les bouchots sont installés en alignements de 100 m de long environ, perpendiculaires au trait de côte. Plus d'une dizaine de concessions se suivent avec en leur centre plusieurs vestiges d'épaves.
Depuis 2010, un centre conchylicole est destiné à un groupement d’intérêt économique (GIE), « Produits de la mer », qui regroupe 14 mytiliculteurs (donnée 2015) venant y purifier - avant la vente - leurs moules de bouchot des gisements de Quend-Plage (nord de la baie de Somme)[50]. Il est géré par Veolia (délégataire de service public)[50], qui connait périodiquement des problèmes sanitaires liés à un phénomène printanier dit « placage de vase », connu depuis 1996 comme cause de mortalité massive de moules (80 % de pertes en 1996). Il s'agirait en réalité d'une prolifération d'une annélide tubicole de la famille des spionidae du genre Polydora, espèce commune qui ici présente un comportement inexpliqué de prolifération sur les pieux à moules (jusqu'à 500 000 vers par m2)[49]. À marée montante, ces moules baignent dans le « fleuve marin côtier » d'eau saumâtre constitué des eaux de l'estuaire de la Somme emportées vers le nord. La production est passée de 174 tonnes (sur 7 500 pieux d'origine) en 1983 à 350 t en 1985 puis 1 000 t en 1986.
  • Coques : La baie de Somme, avec ses « hénonnières » (nom provenant de celui des colonies de coques parfois dites « hénons ») est la première zone de production française. La récolte a lieu d'octobre à fin mars, par environ 200 pêcheurs à pied professionnels.
    Le port du Crotoy doit à cette pêche sa première place nationale[51].

Cueillette[modifier | modifier le code]

La commune vit aussi au rythme de la cueillette d'une plante marine, la Salicorne (Salicornia europea), que l'on peut consommer comme légume tel les haricots verts, ou comme condiment préparé comme les cornichons.

On cueille également les « Oreilles de cochon », feuilles jeunes de l'Aster maritime. Elles sont préparées en légume comme les épinards pour accompagner viandes rouges, poissons, etc. On peut aussi, comme pour la salicorne, les préparer comme condiment.

Ces plantes sont caractéristiques des « prés salés » appelés aussi « mollières » en baie de Somme.

Tourisme balnéaire[modifier | modifier le code]

Le magazine L'Express l'a classé en 2004 parmi les plus beaux et recherchés villages de France. La commune a une longue tradition balnéaire (premier établissement de bains en 1846, création du Syndicat des baigneurs en 1907, et du Syndicat d'initiative en 1922). Elle offre aujourd'hui toutes les prestations d'une station balnéaire: bains de mer sur la plage orientée plein sud, une résidence « Pierre et vacances » avec piscine, de nombreux hôtels, chambres et maisons d'hôtes… Le tourisme naturel s'est aussi développé à travers de nombreux guides nature qui se sont installés au Crotoy et proposent notamment de réaliser des traversées de la baie de Somme ou la découverte des phoques.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Pierre, reconstruite en 1863.
    La tour-façade est du XIIIe siècle. À l'intérieur, on peut découvrir un plan ancien du Crotoy avec sa forteresse, un retable du XVe retraçant la vie de saint Honoré, des ex-voto sous forme de navires…
  • Église de Saint-Firmin, située dans le hameau de Saint-Firmin-lès-Crotoy dont le cimetière comporte le monument aux morts des deux guerres mondiales.
  • Port
    • Le port de pêche avec son estacade, et les étals de poissonneries.
    • Le port de plaisance et un bateau de visite touristique de la baie.
  • Grand bassin de chasse :
    Contigüe au port, sur 66 hectares, cette « chasse d'eau » se vide à marée basse pour désensabler la baie.
  • Monuments commémoratifs :
    • Le monument à Jeanne d'Arc, dont la statue est due au sculpteur Athanase Fossé. Elle fut inaugurée le , avec dédicaces lyriques, bombardes et canons.
    • Monument aux Frères Caudron réalisé sur les plans de l'architecte Albert Polart, le décor étant sculpté par Athanase Fossé. Le monument aux frères Caudron est situé dans le jardin public devant un kiosque à musique de la fin XIXe siècle. Le monument actuel en pierre remplace une première sculpture représentant La Chute d'Icare par Athanase Fossé, inaugurée en 1923. Le , pendant la Seconde Guerre mondiale, la sculpture fut démontée puis fondue par les Allemands. La statue et les médaillons de bronze ont été remplacés par une sculpture et des médaillon de marbre blanc, œuvre d'Augustin Lesieux. Le nouveau monument rénové a été inauguré, le . Son bas-relief représente les premiers vols de l’Oiseau bleu. En médaillon, les portraits des frères Caudron.
    • Stèle à Florentin Lefils, située non loin du monument aux frères Caudron. Elle reproduit à l'identique le médaillon en bronze réalisé en 1903 par Raoul Delhomme.
  • Lieux de villégiature
    • Ancien chalet « Félix-Suzanne-Madeleine », aux bow-windows d'Émile-Alexandre Taskin, chanteur d’opéra comique proche d’Offenbach, édifié en 1880.
    • Maison Millevoye, à l'emplacement de l'ancien château (ne se visite pas) en centre-ville, face à la baie.
    • La « Solitude », la villa de Jules Verne (ne se visite pas), en centre-ville.
    • « Les Tourelles » (hôtel-restaurant)
    • Ancien hôtel de voyageurs, dit « Le Picardy », construit au cours du 2e quart du XXe siècle. L'édifice, actuellement divisé en appartements, occupe l'emplacement de l'Hôtel de la Marine, détruit lors d'un incendie le (source : le Crotoy d'hier). Edifice établi en angle et à l'aplomb de la rue. Le gros œuvre, en brique, est recouvert d'un badigeon rose pâle, hormis la base du mur, recouverte d'un enduit peint de couleur blanche et mise en valeur par des bossages. Le toit, en ardoise, est couvert à longs pans et croupes brisés. Un bandeau marque la séparation entre le rez-de-chaussée et les étages. Chaque travée est amortie par une fenêtre de lucarne dont les couvertures alternent régulièrement (deux pans et un pan)[52].
    • « Villa Marguerite », construite entre 1904 et 1907 pour un avocat parisien, elle offre un exemple de l'architecture résidentielle crotelloise de style flamand avec un pignon à redents qui domine la rue Carnot, au niveau de l'Office du tourisme. Bâtie en briques sur une structure métallique, elle est ornée de céramiques de style Art Nouveau. Elle est considérée comme une des maisons pittoresques du Crotoy[53] et est inscrite à ce titre à l'Inventaire général du patrimoine culturel. Elle ne se visite pas.
    • Ancienne villa de Gustave Lecoq, rue Guerlain, devenu hôtel-restaurant.
  • Promenade Jules-Noiret, le long de la plage, sur 2 km.

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

  • Réserve naturelle de la Baie de Somme
  • Étangs de la « Bassée »

Des plans d'eau sont situés dans le marais communal. Des nichées de cygnes, colverts, poules d'eau, foulques et occasionnellement des cigognes, aigrettes, spatules, hérons… y évoluent en liberté. Les carrières d'extraction de galets, de l'autre côté de la route, forment un plan d'eau de plusieurs kilomètres de long.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Le Crotoy dans les arts et la culture[modifier | modifier le code]

Dans le film Un idiot à Paris (1967), dialogué par Michel Audiard, un patron harangue ses ouvriers pour les convaincre de cesser leur grève et cite « les vacances au Crotoy »[56] (avec « la petite auto » et « le tiercé ») dans les loisirs qu'ils perdraient s'ils étaient au chômage.

La chanson Âme fifties de l'album du même nom d'Alain Souchon, sorti en 2019, évoque la plage du Crotoy[57].

Le film Nana et les Filles du bord de mer, réalisé par Patricia Bardon en 2020, est tourné au Crotoy[58].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Le Crotoy Blason
D'azur à trois bandes d'or, à la bordure de gueules.
Détails
Cimier :
  • une couronne murale timbre l'écu[59].

Ornement extérieur :

  • Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze. Citation à l'ordre du régiment du 11 novembre 1948 : « vaillante commune atteinte à plusieurs reprises par des bombardements et des destructions. A conservé durant toutes ces épreuves, un patriotisme élevé et une foi constante en la victoire manifestée, en particulier, par l'aide apportée aux jeunes gens cherchant à rallier les Forces françaises libres. »

    En 1971, la commune adopta officiellement ces armoiries qui sont la forme moderne des armes du Ponthieu. Au XIXe siècle, les armes du Crotoy se blasonnaient : d'azur à la galère équipée d'or, au chef d'or à trois bandes d'azur, à la bordure de gueules. Dans les années 1950 et 1960, la ville du Crotoy utilisait encore les armes anciennes du Ponthieu, en inversant les couleurs[60].

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Crotoy d'hier, vie quotidienne au Crotoy de 1860 à 1940, Chemins de traverses, 1988
  • Hélène Braeuener, Les peintres de la baie de Somme, La Renaissance du livre, 2001
  • Marie-Noëlle Craissiti, Sur les pas des écrivains, balade dans la Somme, Éditions alexandrines, 2007
  • Florence Delacampagne, La seule plage du nord exposée au Midi, Christophe Chomant, 2005
  • Pierre Devismes, Jeanine Bourgau, Une vie de pêche en baie de Somme, Engelaere édit., imp. New Golf -9030 Gent, , (ISBN 978-2 917 621 042)
  • Paul Eudel, Le Crotoy, 1909, réédition, Le Livre d'histoire, 2007
  • Caroline Fayaud-Zigurs, Reflets, la baie de Somme, Graphos, 2008
  • Annie Jacques, La vie balnéaire en baie de Somme : Le Crotoy au temps de Guerlain, Jules Verne, Colette et Toulouse Lautrec, Engelaere éditions, 2011
  • Annie Jacques et Carole Koempgen, Le Crotoy architectures d'hier et d'aujourd'hui, Association de la Sauvegarde de la Mémoire du Crotoy, 2009
  • Florentin Lefils, Le Crotoy (réédition), Office d'édition du livre d'histoire, 1994
  • Florentin Lefils, Histoire de la ville du Crotoy et de son château, réédit. la Vague verte, 80460-Woignarue, 1999, (ISBN 2-908 227-93-2)
  • Alain Minard, Les Femmes et la Mer et Brave fille, Elise et la baie de Somme, (réédition du roman de Fernand Calmettes), Aquadec, 2010
  • Gonzague Saint Bris, Sur les pas de Jules Verne, 2004
  • Philippe Valetoux, Dans le sillage de Jules Verne au Crotoy, collaboration de Ian Thompson et Alexandre Tarrieu, SNSM, 2009
  • Bernard Toulier, dir., Patrimoines en perspective, villégiatures des bords de mer, Éditions du Patrimoine Centre des monuments nationaux, 2010

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

Site de l'Insee[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Chiffres clés - Logement en 2019 au Le Crotoy » (consulté le ).
  2. « Chiffres-clés - Logement en 2019 au Le Crotoy - Section LOG T2 » (consulté le ).
  3. « Chiffres-clés - Logement en 2019 au Le Crotoy - Section LOG T7 » (consulté le ).
  4. « Chiffres clés - Logement en 2019 dans la Somme » (consulté le ).
  5. « Chiffres clés - Logement en 2019 dans la France entière » (consulté le ).

Autres sources[modifier | modifier le code]

  1. « Gentilé sur le site habitants.fr » (consulté le ).
  2. « Création du Pays d'Art et d'Histoire Ponthieu-Baie de Somme » (consulté le ).
  3. Jade Desmaret, « 48 communes du Ponthieu et de la baie de Somme labellisées «Pays d’art et d’histoire» », Courrier picard,‎ (lire en ligne)
  4. « Dossier départemental des risques majeurs - Préfecture de la Somme » [PDF], (consulté le ), p. 13/85.
  5. « Land projected to be below 10-year flood level in 2050 » (consulté le ).
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  8. « Orthodromie entre Le Crotoy et Cayeux-sur-Mer », sur fr.distance.to (consulté le ).
  9. « Station Météo-France « Cayeux-sur-mer » (commune de Cayeux-sur-Mer) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  10. « Station Météo-France « Cayeux-sur-mer » (commune de Cayeux-sur-Mer) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  11. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  12. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  14. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  15. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  17. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  18. « La loi littoral »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  19. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
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  22. « Trans80, Abbeville », sur trans80.hautsdefrance.fr.
  23. a b c d et e Florentin Lefils, L'histoire du Crotoy et de son château, .
  24. Les guides noirs, Guide de la France mystérieuse, Paris, Claude Tchou, , 1023 p. (ASIN B0045CBW74), p. 3-4.
  25. Ernest Prarond, Cartulaire du Ponthieu, tome 2, p. 531.
  26. André Plaisse, La grande chevauchée guerrière d'Édouard III en 1346, Cherbourg, Éditions Isoète, , 111 p. (ISBN 2-905385-58-8), p. 68.
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  28. Société des amis de Colette, « Lieux de vie », sur amisdecolette.fr (consulté le ).
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  38. Matthieu Herault, « Philippe Evrard élu nouveau maire du Crotoy : Le successeur de Jeanine Bourgaud devra probablement reporter d’un an le projet de médiathèque », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Tête de la liste Agir ensemble créditée de 66,41 % des voix, Philippe Evrard a logiquement été élu maire à l’issue de l’installation du conseil organisée exceptionnellement salle Colette en raison de la situation sanitaire : 16 voix favorables et 3 bulletins blancs émanant de l’opposition emmenée par l’acteur crotellois Jean-Michel Noirey (liste J’aime le Crotoy) ».
  39. « Liste des localités figurant au palmarès des villes et villages fleuris », sur Villes et villages fleuris (consulté le ).
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  44. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
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  46. Insee, « Évolution et structure de la population en 2020 - Département de la Somme (80) », (consulté le ).
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  48. Claude Cailly, « L'Union Sportive jette l'éponge », Courrier picard, édition Picardie maritime, 23 juin 2018, p. 12.
  49. a b et c Ropert, M., & Olivési, R. (2002). Etat de l'activité mytilicole sur le secteur de Quend-Plage (Picardie)-Première approche des problèmes de mortalités printanières de moules associées au développement saisonnier de vase sur les bouchots, publié en février 2002, disponible sur Archimer.
  50. a et b « LE CROTOY Le centre conchylicole «fouette» un peu trop fort : Pour tenter de remédier aux mauvaises odeurs et à la présence de bactéries dans les eaux de rejet, du parfum sera diffusé et une étude va être lancée. », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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