Grand Prix automobile de France
Nombre de tours | ? |
---|---|
Longueur du circuit | ? km |
Distance de course | ? km |
Le Grand Prix automobile de France (officiellement appelé Grand Prix de l'ACF jusqu'en 1967) est une course automobile créée en 1906. Il figurait au calendrier du championnat du monde de Formule 1 de 1950 à 2008 (exception faite de l'année 1955 où l'épreuve a été annulée suite au drame des 24 Heures du Mans). L'épreuve s'est déroulée sur le circuit de Nevers Magny-Cours de 1991 à 2008.
Historique
Du Mans à Nevers Magny-Cours
Créé en 1906, le Grand Prix de France est le doyen des Grand Prix automobiles. Suite aux accidents qui marquèrent la course Paris-Madrid en 1903, l'Automobile Club de France et les autorités imposent la tenue de l'épreuve sur circuit. Le Mans fait acte de candidature et la ville qui a vu naître la première voiture commercialisée (Amédée Bollée) reçoit le trente-deux voitures pour le premier Grand Prix de France, sur un circuit de 103,16 km constitué presque uniquement de lignes droites. Contrairement aux courses se tenant de ville à ville, le secteur routier utilisé pour la course est fermé à la circulation. Pour contourner certains villages, les organisateurs mettent en place des déviations en bois. De plus, on goudronne « à chaud » le circuit, formant des escarbilles brûlantes arrivant à s'immiscer jusque derrière les lunettes spéciales des pilotes.
Ces travaux coûtent fort cher et le bilan financier du Grand Prix est catastrophique. L'année suivante la longueur du circuit est réduite de moitié. On délocalise ainsi les éditions 1907 et 1908 sur le petit circuit de Dieppe, nettement moins coûteux.
Le Grand Prix de France n'a, dès l'origine, jamais privilégié un circuit en particulier. Le dernier circuit utilisé était le circuit de Nevers Magny-Cours.
Tentatives de sauvetage
Le contrat liant la Formula One Management à la société gérant le circuit de Magny-Cours était valide jusqu'en 2009 mais la FFSA (organisateur et promoteur de l'épreuve), estimant que toutes les conditions n'étaient pas réunies pour le financement de l'événement, renonce au statut de promoteur financier, ce qui provoque l'annulation de l'édition 2009, faute de promoteur[1].
La FFSA a eu pour projet de réorganiser le Grand Prix à partir de 2011, sur un nouveau tracé situé en région parisienne. Après de multiples propositions, dont une au Parc Disneyland, une à Versailles et une autre à Flins-sur-Seine, sur un site situé à côté de l'usine Renault, deux projets restent en lice : Val de France, à Sarcelles près de l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle et un projet de modernisation du circuit de Nevers Magny-Cours[2]. Enfin, le circuit Paul-Ricard est également candidat à l'organisation du Grand Prix de France qu'il a accueilli à de nombreuses reprises entre 1971 et 1990[3].
Courant 2011, le gouvernement français se saisit de l'affaire et le Premier ministre François Fillon crée une cellule d'étude du projet dirigée par Gilles Dufeigneux, délégué aux grands événements sportifs[4]. Les efforts se concentrent sur l'idée d'une alternance des Grands Prix de France et de Belgique[5]. Après l'abandon des autres projets, l'épreuve pourrait donc être organisée une année sur deux sur le circuit Paul Ricard. Le Premier Ministre se rend sur le circuit Paul Ricard le 30 mars et annonce le retour du Grand Prix de France au Castellet pour « des raisons techniques, historiques et financières ». Sujet à l'alternance avec Spa-Francorchamps, il ne peut pour l'heure être donnée de date, compte tenu des difficultés financières du Grand Prix de Belgique[6].
Les différents circuits utilisés
-
Circuit de Pau - route de Tarbes.
Records du circuit de Magny-Cours
- Record du tour : Fernando Alonso en 1 min 13 s 698 (2004, Renault)
- Record du tour en course : Michael Schumacher en 1 min 15 s 378 (2004, Ferrari)
Faits marquants
- GP de France 1953 : Présentée par la presse spécialisée de l'époque comme la « course du siècle », l'épreuve est le théâtre d'un affrontement au sommet entre les armadas Ferrari et Maserati. Juan Manuel Fangio (Maserati) semble en mesure de faire trébucher les Ferrari pour la première fois depuis près de 18 mois, mais au prix d'une manœuvre de dépassement « virile » dans le dernier virage, le jeune pilote britannique Mike Hawthorn décroche sa première victoire tout en conservant l'invincibilité de la marque au cheval cabré.
- GP de France 1954 : L'événement de la course est la présence au départ des « Flèches d'Argent » Mercedes, absente du monde des Grands Prix depuis 1939. Dès leur première apparition, les W196 font preuve d'une insolente supériorité sur la concurrence et Fangio remporte facilement la course.
- GP de France 1957 : Annoncé sur le déclin après une saison 1956 en demi-teinte (bien que ponctuée d'un quatrième titre de champion du monde), Fangio (Maserati) livre une leçon de pilotage sur le circuit de Rouen-les-Essarts. Obligé de composer avec des pneus à l'agonie, il gratifie notamment les spectateurs de spectaculaires passages tout en glisse dans la descente du « Nouveau Monde ». Sa victoire le rapproche de son cinquième titre mondial.
- GP de France 1958 : Mike Hawthorn (Ferrari) remporte sa seule victoire de la saison, ce qui ne l'empêchera pas de décrocher le titre mondial. Marqué par l'accident mortel de Luigi Musso (Ferrari), le Grand Prix est également celui des adieux à la compétition de Fangio. Obligé de composer avec une Maserati vieillissante, en proie à un embrayage cassé, le pilote argentin est proche de subir l'humiliation de se faire prendre un tour en fin de course par Hawthorn. Par respect, l'Anglais restera derrière lui et en réponse aux interrogations des journalistes sur son attitude, aura ce mot resté célèbre : « On ne prend pas un tour à Fangio ».
- GP de France 1961 : Débutant en championnat du monde (il a déjà disputé et remporté deux Grand Prix de F1 hors-championnat, mais face à une opposition hétérogène), le pilote italien Giancarlo Baghetti crée la sensation en s'imposant au volant de sa Ferrari privée (engagée par la fédération italienne). Si l'on excepte Giuseppe Farina (GP inaugural du championnat en 1950) et Johnnie Parsons (premier Indy 500 comptant pour le championnat), Baghetti est le seul pilote à s'être imposé dès ses débuts en championnat du monde.
- GP de France 1968 : Disputée dans des conditions météorologiques exécrables, la course est marquée par l'accident mortel du populaire pilote français Jo Schlesser (Honda), dont c'étaient les débuts en F1. Vainqueur de son premier Grand Prix, Jacky Ickx (Ferrari) déposera son bouquet de fleurs sur le lieu de l'accident.
- GP de France 1979 : Jean-Pierre Jabouille (Renault) marque l'histoire de la F1 en remportant son premier Grand Prix, mais surtout en faisant triompher pour la première fois une monoplace à moteur turbo. Sur le coup, son succès est pourtant en grande partie éclipsé par le duel d'anthologie que se sont livrés dans les derniers tours pour le gain de la deuxième place Gilles Villeneuve (Ferrari) et René Arnoux (Renault).
- GP de France 1982 : Les pilotes français sont à l'honneur sur leurs terres puisqu'ils signent un quadruplé historique (dans l'ordre : René Arnoux, Alain Prost, Didier Pironi et Patrick Tambay). Mais sur le podium, la tension est palpable entre Arnoux et Prost, équipiers chez Renault. Prost, mieux placé qu'Arnoux dans la course au titre, reprochera à celui-ci de ne pas avoir joué le « jeu d'équipe » comme il s'y était, d'après lui, engagé avant le départ.
- GP de France 1999 : Disputé dans des conditions météorologiques dantesques, le Grand Prix donne lieu à un scénario à rebondissement d'où émerge en vainqueur l'inattendu Heinz-Harald Frentzen sur Jordan-Mugen.
- GP de France 2002 : Vainqueur de la course (après avoir notamment profité d'une erreur de Kimi Räikkönen en vue de l'arrivée), Michael Schumacher (Ferrari) remporte son cinquième titre mondial. Jamais un champion du monde n'avait été sacré aussi tôt dans la saison.
Palmarès
Par année
Les événements qui ne faisaient pas partie du championnat du monde de Formule 1 sont indiqués par un fond rose ; les évènements qui faisaient partie du championnat d'Europe des pilotes avant guerre sont indiqués par un fond jaune.
N.B. : Le Grand Prix de 1911 a été organisé par l'Automobile Club de l'Ouest et non par l'Automobile Club de France et s'est déroulé comme étant le Grand Prix de l'ACO. Pour cette raison, il n'est pas toujours considéré comme étant un Grand Prix de France.
Par nombres de victoires
Nombre de victoires | Pilotes | Années |
---|---|---|
8 | Michael Schumacher | 1994 - 1995 - 1997 - 1998 - 2001 - 2002 - 2004 - 2006 |
6 | Alain Prost | 1981 - 1983 - 1988 - 1989 - 1990 - 1993 |
4 | Juan Manuel Fangio | 1950 - 1951 - 1954 - 1957 |
4 | Nigel Mansell | 1986 - 1987 - 1991 - 1992 |
3 | Jackie Stewart | 1969 - 1971 - 1972 |
2 | Dan Gurney | 1962- 1964 |
2 | Jim Clark | 1963 - 1965 |
2 | Jack Brabham | 1966 - 1967 |
2 | Ronnie Peterson | 1973 - 1974 |
2 | Mario Andretti | 1977 - 1978 |
2 | Niki Lauda | 1975 - 1984 |
1 | Kimi Räikkönen | 2007 |
1 | Felipe Massa | 2008 |
Notes et références
- « F1 : le Grand Prix de France 2009 annulé », Le Monde,
- « GP de France : trois projets en compétition », sur f1-live.com,
- (en) « Le circuit Paul Ricard serait-il la solution pour accueillir le Grand Prix de France? », [PDF]
- « Le gouvernement Français crée une équipe chargée de ressusciter le GP de France »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur automoto365.com,
- « L'alternance entre les GP de France et de Belgique est bien à l’étude »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur automoto365.com,
- « François Fillon en visite au Paul Ricard : Le GP de France n'est pas officialisé mais avance à petits pas »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur automoto365.com,
Lien externe