Utilisateur:Eunostos/Brouillon Littérature grecque antique

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Les livres grecs antiques étaient faits de papyrus. Ici un fragment d'un papyrus d'Oxyrhynchos montrant un passage d'une pièce de Ménandre.

La littérature grecque antique est la littérature qui se développe en Grèce pendant l'Antiquité et forme les bases de la littérature grecque. Les ouvrages généraux sur la littérature grecque antique la font généralement commencer au VIIIe siècle avant J.-C. avec la composition et la diffusion orale des épopées homériques (l’Iliade et l’Odyssée)[1] et la font se terminer à des moments variables entre le IVe siècle et le VIe siècle apr. J.-C. en fonction de bornes déterminées par les grands tournants politiques, sociaux ou religieux[2]. Cet article ne fournit qu'une présentation très générale : pour le détail des auteurs, des œuvres et des problèmes que pose leur étude, reportez-vous aux articles détaillés.

La littérature grecque antique est dans les premiers temps une littérature orale (l'étude de l’Iliade et de l’Odyssée a montré au XXe siècle que ces épopées dérivaient d'un savoir-faire relevant de la poésie orale) et les pratiques littéraires restent très liées à l'oralité jusqu'au Ve siècle av. J.-C. : bien qu'élaborées par écrit, les œuvres sont destinées à être lues, déclamées, chantées, etc. à l'oral[3]. L'alphabet grec, qui dérive de l'alphabet phénicien, se diffuse au tournant des VIIIe et VIIe siècles[3]. L'usage du papyrus comme support de l'écriture et l'emploi de rouleaux de papyrus pour mettre les œuvres littéraires par écrit se diffuse à partir du VIe siècle av. J.-C. Les premières grandes bibliothèques, dont la fameuse bibliothèque d'Alexandrie, se développent à l'époque hellénistique à partir du IIIe siècle av. J.-C. L'impossibilité de reproduire facilement en de nombreux exemplaires les livres alors recopiés à la main et les nombreuses causes possibles de destruction ou de pertes de livres (voyez notamment Pertes de livres pendant l'Antiquité tardive) ont fait que les œuvres grecques antiques qui nous sont parvenues ne représentent qu'une faible proportion du nombre total qui a pu être composé et diffusé pendant l'Antiquité, peut-être environ un dixième[4]. En outre, aucune œuvre grecque antique ne nous est parvenue dans son texte original : toutes l'ont été par l'intermédiaire d'exemplaires recopiés, en grande partie des manuscrits médiévaux largement postérieurs à l'époque de rédaction initiale de l'œuvre, mais parfois aussi des fragments de papyri plus anciens pouvant remonter jusqu'à l'époque hellénistique[3].

Le rayonnement politique et surtout culturel durable de la civilisation grecque antique, pendant et après l'Antiquité, ainsi que l'enseignement ininterrompu du grec ancien bien après que la langue grecque eut évolué pour aboutir au grec moderne, ont assuré à la littérature grecque antique une très large diffusion, dans la plus grande partie du monde et jusqu'au XXIe siècle. Toutefois, au sein de ce rayonnement d'ensemble, de nombreux auteurs grecs antiques ont connu des postérités inégales et parfois changeantes. Des auteurs comme Homère ou Hésiode et les auteurs athéniens de la période classique, qui avaient accédé au statut de classiques dès l'Antiquité, ont longtemps dominé l'étude de la littérature grecque aux époques postérieures, tandis que d'autres auteurs ont sombré dans l'obscurité ou ont été redécouverts au fil des siècles.

L'époque archaïque[modifier | modifier le code]

La littérature grecque de l'époque archaïque couvre la période allant du VIIIe siècle av. J.-C., moment où apparaissent les premières œuvres poétiques grecques connues, jusqu'au début du Ve siècle av. J.-C. et les guerres médiques. Cette période voit l'émergence de la cité grecque, l'apparition puis le renversement des tyrannies un peu partout en Grèce et une grande activité législative, cependant que les cités sont très fréquemment en conflit les unes avec les autres. La littérature connue de cette période consiste en bonne partie en textes poétiques.

Les épopées homériques[modifier | modifier le code]

Les plus anciennes œuvres littéraires grecques connues sont deux épopées, l’Iliade et l’Odyssée, que les Grecs de l'Antiquité attribuaient au poète Homère. Ces épopées sont composées en vers appelés hexamètres dactyliques parce qu'ils se composent de six mètres dont chacun peut contenir un pied appelé le dactyle. L’Iliade compte environ 15 000 hexamètres, l’Odyssée environ 12 000[5]. La langue homérique qu'elles emploient est un mélange de plusieurs dialectes du grec ancien, principalement l'ionien et l'éolien.

Le sujet de l’Iliade et de l’Odyssée et leur pertinence historique[modifier | modifier le code]

L'Iliade ambrosienne, un manuscrit enluminé de l'Iliade réalisé à Constantinople vers la fin du Ve siècle ou au début du VIe ap. J.-C. Ici un passage du chant VIII (vers 245 à 253).

L’Iliade et l’Odyssée empruntent leurs sujets à la mythologie grecque et plus précisément à la guerre de Troie. Il s'agit d'un conflit entre les Achéens, qui vivent en Grèce centrale, et la ville de Troie sur la côte ouest de l'Asie Mineure (actuelle Turquie). Dans l'épopée, l'enlèvement d'Hélène, reine de Sparte et épouse de Ménélas, par le prince Pâris, fils du roi de Troie Priam, conduit les rois de plusieurs royaumes achéens à se liguer sous le commandement d'Agamemnon et à prendre la mer pour aller assiéger Troie afin de reprendre Hélène.

L’Iliade ne raconte pas toute la guerre de Troie mais seulement un épisode décisif qui a lieu au cours de la dixième et dernière année de la guerre : la colère du héros achéen Achille, le meilleur guerrier de l'armée achéenne, qui refuse de combattre après une dispute avec Agamemnon puis revient au combat pour venger son compagnon Patrocle tué alors qu'il combattait revêtu de son armure. L'épopée culmine avec le duel entre Achille et Hector, le meilleur guerrier de l'armée troyenne, finalement vaincu par Achille, qui refuse d'abord de rendre son cadavre aux Troyens, puis finit par accepter, fléchi par la requête de Priam ; l'épopée se termine avec les funérailles d'Hector.

L’Odyssée se déroule quant à elle après la fin de la guerre de Troie et relate le retour chez lui d'un des rois achéens, Ulysse, roi de la petite île d'Ithaque. Ulysse, dont la flotte s'égare dans des contrées inconnues à la suite d'une tempête, doit affronter de multiples obstacles pour retrouver le chemin de son île et met dix ans à rentrer chez lui. Pendant ce temps, sur Ithaque où il passe pour mort, son épouse Pénélope et son fils Télémaque sont en butte à une foule de prétendants qui convoitent le trône et pillent les richesses du palais. Ulysse, à son retour, doit ruser pour rentrer au palais incognito puis punir les prétendants et retrouver son trône.

Pour les Grecs de l'Antiquité, la guerre de Troie était dans ses grandes lignes un événement historique, peut-être un peu déformé par la licence poétique. Les découvertes faites par l'archéologue Heinrich Schliemann sur le site archéologique de Troie dans les années 1870 puis par les campagnes de fouilles suivantes peuvent faire penser que le mythe de la guerre de Troie se fonde en partie sur un événement historique réel. Néanmoins, il reste certain que cette guerre n'a jamais eu lieu sous la forme que lui confèrent ces épopées, car elles en amplifient largement les événements et font aussi coexister des réalités culturelles, sociales, politiques et techniques qui appartiennent en fait à plusieurs époques différentes.

La question homérique et la théorie de l'oralité[modifier | modifier le code]

Parry et Lord ont notamment rapproché la pratique des aèdes grecs antiques de formes de poésie orale encore pratiquées au début du XXe siècle dans les Balkans. Ici, le barde serbe Filip Višnjić (1767-1834).

La question du ou des auteurs de ces épopées est un problème complexe. Les Grecs de l'Antiquité attribuaient l’Iliade et l’Odyssée à un poète unique, Homère, réputé être le meilleur de tous. Cette tradition a prévalu jusqu'au tournant des XVIIe-XVIIIe siècles, où des auteurs comme l'abbé d'Aubignac, Giambattista Vico ou encore Robert Wood remettent en cause l'idée d'un poète unique composant les deux épopées par écrit : d'Aubignac et Vico remettent en doute son existence même, tandis que Wood affirme qu'il ne connaissait probablement pas l'écriture. En 1795, la publication des Prolegomena ad Homerum de Friedrich August Wolf déclenche un débat passionné sur l'existence ou non d'Homère : c'est la « question homérique ». Les savants se partagent en deux groupes. Les « analystes » pensent, comme Wolf, que l’Iliade et l’Odyssée n'ont pas été composées telles qu'elles nous sont parvenues par un auteur unique, mais sont le résultat de la fusion plus ou moins habile entre plusieurs poèmes préexistants, plus courts et sans doute dus à plusieurs auteurs, poèmes qui auraient été réunis ensuite par un ou plusieurs compilateurs. À l'appui de cette hypothèse, ils mettent en avant les quelques incohérences narratives internes des épopées, le fait qu'elles brassent des éléments issus de plusieurs époques différentes, les doublets ou les répétitions multiples de certains vers, et les différentes couches chronologiques que l'étude du style et de la langue homérique permet de distinguer. Les « unitaristes », en revanche, pensent que l’Iliade et l’Odyssée ont été composés en grande partie sous la forme qui nous est parvenue ; à cette fin, ils mettent en avant la cohérence interne des épopées, qui reste grande, et leur degré d'achèvement poétique.

Une découverte décisive intervient en 1928 avec la publication des premières recherches de Milman Parry sur l'épithète homérique qu'il nomme « traditionnelle » : Parry montre l'existence de formules omniprésentes dans le style des épopées homériques et qui ne peuvent s'expliquer que par le fait qu'elles ont été composées, mémorisées et diffusées sans recours à l'écriture. C'est la théorie de l'oralité qui est ensuite reprise et améliorée par des savants comme Albert Lord ou plus récemment Gregory Nagy. Il est désormais établi que l’Iliade et l’Odyssée ont d'abord été composées à l'oral et ont été diffusées par des traditions orales portées par des aèdes avant d'être peut-être mises par écrit par un ou plusieurs auteurs qui en auraient alors assuré la cohérence.

Postérité antique des épopées homériques[modifier | modifier le code]

Les épopées homériques accèdent au statut de classiques étudiés dans les écoles dès l'époque classique. Elles exercent une influence énorme sur la culture et les arts grecs puis romains jusqu'à la fin de l'Antiquité, que ce soit dans le genre de l'épopée (d'Apollonios de Rhodes à Nonnos de Panopolis) ou dans d'autres genres puisque beaucoup d'auteurs se réfèrent à elles pour y puiser des sujets d'œuvres (de tragédies ou de comédies, par exemple) ou pour s'en servir comme matière à réflexion (par exemple Platon ou Plutarque dans leurs dialogues philosophiques).

Autres poèmes attribués à Homère[modifier | modifier le code]

Les Grecs antiques attribuaient à Homère plusieurs autres poèmes. Le Margitès, très mal connu car il n'en reste que quelques vers, était selon Aristote[6] un poème comique fameux mettant en scène Margitès, un simple d'esprit incapable de faire quoi que ce soit correctement. La Batrachomyomachie, c'est-à-dire le Combat des grenouilles et des rats, est une parodie d'épopée très courte (environ 300 vers) qui a survécu en entier et dont l'étude stylistique fait penser qu'elle est nettement postérieure aux épopées homériques (elle pourrait dater de l'époque hellénistique)[7].

Les Anciens attribuaient enfin à Homère un ensemble de trente-trois hymnes appelés pour cette raison les Hymnes homériques. Les plus anciens, l’Hymne à Apollon, l’Hymne à Déméter, l’Hymne à Hermès et l’Hymne à Aphrodite, qui sont aussi les plus longs, datent sans doute des VIIe et VIe siècles av. J.-C.[8] Ce sont des hymnes religieux qui se composent toujours d'une introduction invoquant le dieu sous différentes épiclèses (qualificatifs traditionnels), puis d'un développement relatant un ou plusieurs mythes qui lui sont liés, et enfin d'une conclusion où l'aède en appelle à la bienveillance de la divinité.

Les autres épopées archaïques[modifier | modifier le code]

L’Iliade et l’Odyssée sont les deux plus fameuses épopées, et les seules à nous être parvenues entières, d'un ensemble épique plus vaste que les Grecs de l'Antiquité appelaient le Cycle troyen. Ces autres épopées ont été composées par d'autres auteurs après les épopées homériques, entre le VIIe et le VIe siècle av. J.-C., et elles relataient le reste de la guerre de Troie, de ses origines jusqu'à ses dernières conséquences. Il n'en reste plus aujourd'hui que quelques fragments et des résumés très postérieurs. On regroupe parfois le Cycle troyen dans un « cycle épique » plus vaste encore (ou « le Cycle » tout court) d'autres épopées comme la Théogonie d'Hésiode ou le Cycle thébain[9]. La réputation de moindre qualité de ces autres épopées a probablement joué dans leur moins bonne conservation et finalement leur perte, les copistes ayant largement privilégié les épopées homériques[10]. Néanmoins, les événements inventés par ces épopées ont manifestement été utilisés par les auteurs antiques dans d'autres genres littéraires (notamment la tragédie grecque) et par les peintres et sculpteurs.

Les poèmes d'Hésiode[modifier | modifier le code]

Hésiode et une Muse, par Gustave Moreau (1891).

Datant également du VIIIe siècle av. J.-C., deux poèmes, la Théogonie et Les Travaux et les Jours, composés en hexamètres dactyliques (comme les épopées homériques), sont attribués au poète Hésiode. Tout ce que l'on sait de lui provient de ce qu'il dit dans ces deux poèmes où il parle parfois à la première personne et se met en scène, contrairement à Homère sur qui rien n'est dit dans l’Iliade et l’Odyssée. Dans le prologue de la Théogonie, Hésiode raconte comment les Muses lui ont inspiré son poème au pied du mont Hélicon. Dans Les Travaux et les Jours, il s'adresse à son frère Persès qu'il présente comme un fainéant (v. 27 et 41) et à qui il aurait intenté un procès sur la question de leur héritage ; il indique ailleurs (v. 636-640) être originaire d'Ascra en Béotie. Si les spécialistes restent prudents sur l'existence d'Hésiode et sur les circonstances réelles de la composition des deux poèmes (les éléments mentionnés dans les poèmes pouvant n'être qu'une mise en scène d'un « je » poétique), ces éléments montrent au moins l'émergence d'une autorité d'auteur dans la poésie grecque de l'époque[11].

La Théogonie est une épopée mythologique qui relate, comme le dit son titre, la « naissance des dieux », mais aussi, de fait, une version de la cosmogonie grecque, c'est-à-dire la naissance du cosmos, du monde organisé. Hésiode y relate la succession des premières générations divines : l'apparition de Chaos puis de Gaïa (Terre), d'Ouranos (Ciel) et d'Éros (Amour), la lignée issue de Gaïa et d'Ouranos, la lignée issue de Nyx (Nuit) et enfin celle issue de Pontos (Flot marin). Le déroulement de ces généalogies est entrecoupé par des récits relatant les grands conflits pour la souveraineté sur le cosmos : la castration d'Ouranos par son fils Cronos (le plus jeune des Titans), puis le conflit entre Cronos et son fils Zeus ; la ruse de Prométhée qui vole le feu et le donne aux hommes mortels ; la création de Pandora, la première femme (présentée comme une vengeance des dieux après la ruse de Prométhée) ; la Titanomachie (guerre entre les Titans et les jeunes dieux dirigés par Zeus, qui l'emportent finalement) ; et enfin la victoire de Zeus sur le monstrueux Typhée. Hésiode met constamment en avant la puissance de Zeus, qui devient peu à peu le souverain incontestable du cosmos grâce à sa force et à son intelligence infaillible. La redécouverte des civilisations antiques de Mésopotamie au XIXe siècle et de leurs textes poétiques a permis de montrer que plusieurs épisodes mythologiques rapportés dans la Théogonie sont influencés par la mythologie mésopotamienne (notamment les mythes rapportés dans l’Enuma Elish)[12].

Les Travaux et les Jours, très différents, sont un poème didactique à visée moralisante qui traite de la justice dans le monde présent où vivent Hésiode et son frère Persès. Le poème contient plusieurs récits : une autre version de la création de Pandora ; le mythe des races ; la fable du rossignol et de l'épervier ; Hésiode s'adresse alors à son frère Persès, présenté comme un paresseux, pour tenter de lui inculquer le souci de l'avenir et le goût du travail. La seconde moitié du poème est une série de conseils ayant trait à l'agriculture et à l'organisation des activités du paysans à la ferme tout au long de l'année. La poésie d'Hésiode a probablement été inspirée, directement ou indirectement, par la poésie didactique antique qui s'était développée dès le troisième millénaire avant J.-C. à Sumer et en Égypte antique[13].

Les Grecs de l'Antiquité attribuaient à Hésiode plusieurs autres poèmes, comme le Catalogue des femmes et les Grandes Éhées (deux autres poèmes relatant des généalogies mythologiques et dont on a quelques fragments), Le Bouclier d'Héraclès (qui nous est parvenu en entier), et deux poèmes entièrement perdus, la Mélampodie (épopée mettant en scène le héros Mélampous) et les Préceptes de Chiron (conseils moraux du sage centaure Chiron). Ceux de ces poèmes qui nous sont parvenus datent manifestement d'époques postérieures, comme le montre une analyse de leur langue et de leur style, de sorte que les chercheurs du XXIe siècle ne les attribuent plus à Hésiode mais à un auteur appelé par convention « Pseudo-Hésiode[14] ».

Hésiode est le second grand poète grec antique avec Homère, constamment cité et utilisé par les auteurs grecs des époques suivantes. Au Ve siècle av. J.-C., l'historien Hérodote leur attribue dans son Enquête les premières descriptions des dieux grecs, de leurs honneurs et de leurs attributs[15].

La poésie archaïque[modifier | modifier le code]

Vers le milieu du VIe siècle av. J.-C. et jusqu'au début du Ve siècle av. J.-C., un grand nombre de poètes et de poétesses sont actifs dans toute la Grèce, que ce soit en Grèce centrale, dans les îles des Cyclades, dans les cités grecques d'Asie Mineure ou encore en Grande Grèce (notamment en Sicile). Ils composent des poèmes plus courts que les épopées, conçus dans des mètres différents (très variés) et destinés à être chantés ou déclamés, toujours avec un accompagnement musical (à la lyre ou à l'aulos en général). Plusieurs de ces genres poétiques existaient déjà au temps des épopées homériques (qui y font allusion) mais n'ont pas été conservés. Cette poésie est qualifiée par les Grecs d'alors de « mélique » (de melos, chant) et ils y distinguaient principalement la monodie (les poèmes chantés en solo) et la poésie chorale (chantée et dansée par un chœur)[16]. Par la suite, les auteurs romantiques allemands du XIXe siècle ont qualifié cette poésie de « lyrique » parce qu'ils y voyaient l'expression des sentiments individuels des poètes[17]. En réalité, parler à la première personne fait partie des conventions du genre et ne reflète pas nécessairement les émotions intimes du poète. Cette poésie a aussi pour caractéristique d'être tournée vers le présent, contrairement à l'épopée qui relate les grands événements passés.

Actifs au VIIe siècle av. J.-C., Archiloque puis Sémonide d'Amorgos sont deux poètes fameux pour leur poésie iambique, c'est-à-dire composée en iambes. Archiloque évoque la guerre d'une façon beaucoup plus distanciée que l'épopée, puisqu'il refuse la recherche de la gloire ; il met en scène ses ébats amoureux et ses échecs sentimentaux et, de manière générale, donne une vision des hommes moins reluisante que le monde idéalisé de l'épopée. Sémonide d'Amorgos, de son côté, compose un poème misogyne, Sur les femmes, où il distingue dix espèces de femmes comparées à divers animaux ; il aurait aussi adressé des invectives à des hommes.

La forme poétique de l'élégie se développe au VIIe siècle. Les poèmes conservés abordent souvent des thèmes comme la guerre, les problèmes politiques et moraux et plus rarement l'amour ; l'élégie n'a alors rien à voir avec ce qu'elle devient par la suite dans la Rome antique et après l'Antiquité. Callinos d'Éphèse puis Tyrtée de Sparte sont les premiers poètes à la pratiquer : ils font l'éloge de la guerre pour la cité, du courage et de la mort au combat. Les maximes politiques et morales attribuées à l'homme politique Solon empruntent également cette forme : il dénonce l'hubris (la démesure), invite à la recherche du juste milieu et de la concorde civile. Au VIe siècle av. J.-C., Théognis de Mégare fait alterner dans ses vers élégiaques des conseils moraux, des plaintes sur le monde de son époque, et l'évocation des banquets et de l'amour.

Sappho lisant un poème à ses amies, vase de Vari, vers 440-430 av. J.‑C., Musée national archéologique d'Athènes.

La poésie monodique est principalement représentée par Alcée, Sappho et Anacréon. Alcée, originaire de Mytilène, évoque la guerre et les banquets. Sappho de Lesbos est la seule représentante de la poésie féminine dont les poèmes nous soient parvenus : elle évoque le mariage, compose des épithalames (poèmes chantés à l'occasion des mariages) et son œuvre conservée fait une large place à l'amour. Son poème « L'égal des dieux » est la première description littéraire réaliste connue du sentiment amoureux faite à la première personne[18]. Le nom de Sappho est aussi resté lié à l'amour entre femmes (appelé de ce fait amour sapphique ou lesbianisme) évoqué par Sappho dans plusieurs de ses poèmes (dont « L'égal des dieux »). Plusieurs autres poétesses étaient actives à la même époque, comme Corinne, Télésilla d'Argos ou Praxilla de Sicyone ; malheureusement, leurs œuvres sont très mal conservées, voire entièrement perdues[19]. Sappho connaît de loin la plus grande postérité. Enfin, Anacréon de Téos compose des poèmes raffinés recherchant l'élégance et le trait d'esprit qui donnent naissance à la poésie dite anacréontique à l'époque hellénistique.

La poésie chorale regroupe un ensemble de genres poétiques qui ont en commun d'être destinés à être chantés par des chœurs de jeunes gens qui dansent et s'accompagnent à l'aulos (sorte de hautbois) et à la cithare (sorte de lyre), le tout sous la direction d'un maître de chœur. Ces poèmes sont chantés dans les grandes occasions politiques et religieuses de la vie de la cité : ce sont des poèmes religieux, comme les hymnes, les péans (chants en l'honneur d'Apollon) ou les dithyrambes. Rien n'a été conservé des premiers auteurs à les avoir pratiqués, comme Arion de Méthymne ou Terpandre de Sparte. Nous possédons en revanche des poèmes du Spartiate Alcman, les Panathénées, destinés à des chœurs de jeunes filles. Un poète fameux après Alcman fut Stésichore, dont rien n'a survécu, pas plus que l'œuvre d'Ibycos.

En revanche, trois poètes importants et assez bien connus s'illustrent dans le genre de l'épinicie, chant de célébration des vainqueurs aux grands concours sportifs, qui évoque aussi les dieux et les héros ayant permis la victoire. Ils vivent à la fin du VIe et au début du Ve siècle av. J.-C. Ce sont Simonide de Céos, Pindare et Bacchylide. Tous trois vivent à la cour des tyrans qui règnent alors dans les cités de Grande Grèce, en particulier Hiéron de Syracuse. Les épinicies de Simonide ne nous sont parvenus que sous forme de quelques fragments[20]. Par comparaison, l'œuvre de Pindare est bien mieux conservée ; elle adopte une hauteur de ton et une conscience de l'autorité de la parole du poète qui lui confère beaucoup d'éclat, et elle donne une grande place à l'évocation des dieux et des héros, des mythes et des valeurs religieuses et morales. Bacchylide se distingue de Pindare par une composition plus claire et sereine par rapport à l'obscurité que recherche souvent son rival[21].

Les philosophes présocratiques[modifier | modifier le code]

Buste de Pythagore. Copie romaine d'un original grec. Musées du Capitole, Rome.

Au VIe siècle et au tout début du Ve siècle av. J.-C., des penseurs commencent à s'interroger sur les origines et le fonctionnement du monde, sans plus se cantonner aux mythes, et recourent à des principes abstraits universels pour expliquer le cosmos. On les a regroupés par la suite sous le nom de présocratiques car ils vivent et écrivent avant Socrate, figure majeure de la philosophie grecque qui vit plus tard, à l'époque classique. Les philosophes présocratiques écrivent des traités, souvent en vers. Thalès de Milet, par ailleurs astronome, n'est connu que par ce qu'ont écrit de lui des auteurs postérieurs comme Aristote ou Platon ; il pense que l'eau se trouvait à l'origine de tout. Après lui viennent deux autres penseurs milésiens : Anaximandre, qui conçoit l'Illimité comme principe universel, et Anaximène pour qui c'est l'air. À Éphèse, en Ionie, Héraclite formule, dans des aphorismes obscurs, des vérités sur le monde dans lesquelles il développe une doctrine de la mobilité cosmique, dominée par la lutte entre les contraires. Originaire de la même région, Pythagore, fondateur de la secte religieuse du pythagorisme, recherche l'harmonie cosmique dans les nombres et donc les mathématiques et la musique. Plus tard, Empédocle d'Agrigente, probablement influencé par le pythagorisme et par l'orphisme, cherche les fondements de l'univers dans quatre éléments (le feu, l'eau, la terre et l'éther) qu'il dit animés par deux principes universels que sont l'amour et la haine (Eros et Eris), dans un système philosophique empreint de mysticisme (il croit notamment à la réincarnation des âmes).

Xénophane de Colophon, fondateur d'une école philosophique à Élée, est l'un des premiers à critiquer violemment la conception des dieux exposée par Homère et Hésiode, à qui il reproche notamment de concevoir les dieux sous une apparence anthropomorphique. Peut-être disciple de Xénophane, Parménide d'Élée développe une doctrine de l'immobilité absolue du cosmos dissimulée par les changements apparents, diamétralement opposée à celle d'Héraclite. À Athènes, Anaxagore affirme l'Esprit (le Nous) comme principe universel. Démocrite d'Abdère élabore le système de l'atomisme selon lequel l'univers se compose de minuscules corps indivisibles (a-tomes) évoluant dans le vide.

L'époque classique[modifier | modifier le code]

La révolte des cités grecques d'Ionie et les guerres médiques qui s'ensuivent entre les cités grecques et l'empire perse dans les premières décennies du Ve siècle av. J.-C. marquent durablement le monde grec et contribuent à permettre à la cité d'Athènes d'accéder au statut de principale puissance politique et économique au milieu du Ve siècle. Athènes devient aussi le principal foyer de la vie artistique, intellectuelle et culturelle de Grèce centrale : c'est là que philosophes, poètes et savants se rassemblent. En outre, le régime démocratique est favorable à l'essor de l'éloquence qui permet à chacun de défendre ses idées. La défaite d'Athènes face à Sparte au cours de la guerre du Péloponnèse met fin à sa prédominance politique à la fin du siècle, tandis qu'au IVe siècle av. J.-C. plusieurs cités rivalisent sans s'imposer durablement, jusqu'à être vaincues par le roi Philippe de Macédoine en 338 av. J.-C.

Le théâtre[modifier | modifier le code]

Le théâtre trouve ses origines dans les concours poétiques qui se développent à Athènes dans le courant du VIe siècle av. J.-C. et est lié au culte de Dionysos. C'est dans la seconde moitié de ce siècle que le tyran d'Athènes, Pisistrate, instaure des concours tragiques aux Grandes Dionysies. Les Grecs attribuaient à Thespis l'invention de la tragédie ; en réalité, le genre s'est développé plus progressivement entre la fin du VIe siècle et le début du Ve siècle, moment auquel apparaissent à leur tour des concours de théâtre comique[22]. Les pièces de théâtre comprennent des parties dialoguées et des parties chantées. Elles sont jouées uniquement par des hommes (même les personnages féminins). Et elles sont écrites et composées au départ pour une représentation unique, lors du concours théâtral ; ce n'est que par la suite, au IVe siècle av. J.-C., que l'on commence à mettre en scène des reprises de pièces préexistantes.

La tragédie attique[modifier | modifier le code]

Buste de Sophocle. Moule de la collection Farnèse au Musée Pouchkine à Moscou.

Ce qu'on appelle couramment la tragédie grecque est en réalité une particularité d'Athènes et de sa région, l'Attique. Le genre naît dans les premières décennies du Ve siècle av. J.-C. La première tragédie conservée, Les Perses d'Eschyle, date de 472, et la la plus récente, Œdipe à Colone de Sophocle, est représentée en 401 à titre posthume[23]. Le genre de la tragédie reste vivace jusqu'au Ier siècle av. J.-C. au moins[24]. Néanmoins, les tragédies grecques qui nous sont parvenues en entier sont uniquement des œuvres des trois dramaturges les plus appréciés dès leur époque : Eschyle, Sophocle et Euripide (et elles ne représentent qu'une petite partie de ce qu'ils ont écrit) ; les pièces des autres dramaturges, contemporains ou postérieurs, ne subsistent plus qu'à l'état de fragments ou de simples titres[25]. La tragédie développe des sujets principalement mythologiques et plus rarement historiques, comme La Prise de Milet de Phrynichos et Les Perses d'Eschyle qui se fondaient sur des événements historiques alors récents. Elle relate un épisode précis et bien refermé sur lui-même, où l'action est accomplie par des acteurs mais aussi commentée par les chants d'un chœur tragique[26].

Eschyle (né vers 525, mort en 456 av. J.-C.) compose plus de 70 pièces et remporte de nombreuses victoires aux concours (13 succès connus) ; sept de ses tragédies nous sont parvenues en entier. Sa plus ancienne tragédie conservée, Les Perses, représentée en 472, est aussi la seule tragédie conservée à sujet historique, puisqu'elle relate la bataille de Salamine remportée par les cités grecques sur l'empire perse en 480 av. J.-C. La pièce adopte le point de vue des vaincus et confère à l'événement une portée morale universelle en dénonçant l'hybris du roi Xerxès[27]. Eschyle est également l'auteur de la seule trilogie tragique qui nous soit parvenue entière : l'Orestie, composée des trois pièces Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides, qui met en scène les malheurs des Atrides et en particulier d'Oreste, fils d'Agamemnon attaché à venger son père tué par sa mère Clytemnestre à son retour de la guerre de Troie. On connaît aussi d'Eschyle Les Sept contre Thèbes, Les Suppliantes et Prométhée enchaîné.

Sophocle (né en 495, mort en 406 av. J.-C.) est celui des trois grands poètes tragiques à avoir connu le plus grand succès de son vivant. Ses sept tragédies conservées montrent une part plus importante accordée à l'action et à l'approfondissement des personnages, tandis que le rôle du chœur devient plus restreint. Les héros et héroïnes mis en scène par ses pièces éponymes (Ajax, Antigone, Électre, Philoctète) sont souvent solitaires[28]. Sa tragédie la plus connue est Œdipe roi, en partie parce qu'elle est souvent citée par Aristote dans la Poétique[29]. On possède aussi de Sophocle de nombreux fragments d'un drame satyrique, Les Limiers.

Euripide (né en 480, mort en 406) est le dramaturge grec dont on a conservé le plus grand nombre de pièces : dix-huit ou dix-neuf (selon les jugements sur l'authenticité de la tragédie Rhésos, souvent jugée apocryphe). Ces pièces sont des tragédies, sauf Le Cyclope, qui est un drame satyrique. On possède aussi de nombreux fragments de plusieurs autres pièces. Les tragédies d'Euripide montrent le développement plus grand des personnages et de l'action, tandis que le chœur n'a souvent qu'un rôle très limité de commentateur de l'action. Euripide appartient visiblement à une génération différente de Sophocle : influencé par l'art des sophistes, il reflète dans ses pièces les débats d'idées qui agitent Athènes après sa défaite dans la guerre du Péloponnèse et plus généralement au début du IVe siècle av. J.-C. Jacqueline de Romilly place l'œuvre d'Euripide sous le signe de l'instabilité (par opposition à l'ordre du monde revendiqué ou recherché par les héros d'Eschyle et de Sophocle) et de la description détaillée des passions[30]. Euripide est connu pour avoir mis en scène des héroïnes dans des tragédies comme Alceste, Médée, Iphigénie à Aulis ou Les Bacchantes.

Le drame satyrique[modifier | modifier le code]

Le drame satyrique, qui aurait été inventé par le dramaturge Pratinas à la fin du VIe siècle av. J.-C., était un genre théâtral comique qui fournissait la quatrième pièce des tétralogies théâtrales que devaient composer les auteurs pour les concours théâtraux à Athènes, en plus des trois tragédies[31]. Les drames satyriques utilisent des sujets mythologiques ; le chœur est composé de satyres dirigés par le vieux Silène, tous nus et dotés d'énormes phallus postiches, qui alternent les passages pathétiques et les passages comiques grivois[31]. Seul un drame satyrique a été conservé en entier : Le Cyclope d'Euripide, qui met en scène une version bouffonne de l'épisode du séjour force d'Ulysse chez le Cyclope dans l’Odyssée. On possède aussi des fragments des Limiers de Sophocle, qui mettait en scène le dieu Hermès encore enfant au moment où il vole les troupeaux d'Apollon.

La comédie[modifier | modifier le code]

Esclave de comédie phlyaque, cratère à figures rouges du Groupe de Lentini-Manfria, v. 350-340 av. J.-C., musée du Louvre.

La comédie est un genre théâtral comique qui apparaît à la fin du VIe siècle av. J.-C. et connaît une évolution progressive jusqu'au IIIe siècle av. J.-C. : on y distingue la comédie ancienne (connue principalement par Aristophane) et la comédie nouvelle (représentée surtout par Ménandre), qui montrent des caractéristiques nettement différentes. Les auteurs de comédies (l'ancienne comme la nouvelle) soulignent souvent les difficultés d'écriture qu'elle comporte, car les sujets y sont beaucoup plus souvent inventés de toutes pièces, tandis que les tragédies s'appuient en général sur des figures héroïques et des intrigues déjà bien connues du public[32].

La comédie ancienne est un genre théâtral comique alliant des dialogues parlés et des parties chantées, qui apparaît au début du Ve siècle et reste vivace pendant tout le siècle[33]. On le connaît essentiellement grâce aux onze pièces conservées d'Aristophane, mais le genre a été pratiqué par d'autres auteurs tout aussi connus, qui ne sont souvent plus pour nous que des noms, des listes de titres et de rares fragments : Chionidès et Magnès sont parmi les premiers à définir le genre, et plus tard Cratinos, Cratès, Eupolis, Phérécrate et Phrynichos, qui rivalisent avec Aristophane[33]. La comédie ancienne met généralement en scène un personnage principal, héros mythologique ou personne ordinaire, qui tente de réaliser un projet ambitieux et souvent égoïste et recourt pour cela à des stratagèmes outrés ou invraisemblables et toujours comiques ; il se heurte à des adversaires, joués par les autres acteurs et par le chœur, et qu'il affronte au cours de dialogues parlés et chantés[34]. Ainsi, dans Les Oiseaux d'Aristophane, les oiseaux édifient une cité céleste et coupent les vivres aux dieux en interceptant la fumée des sacrifices qui montent vers l'Olympe. Dans Lysistrata, les femmes de la cité font pression sur leurs maris en entament une grève du sexe. Les acteurs portent des masques comiques et des accessoires représentant de gros ventres, de grosses fesses et des phallus pendants.

Aristophane (né vers 445, mort autour de 380) est l'auteur de l'époque classique dont l'œuvre est la mieux connue : on a conservé de lui onze pièces complètes, ce qui représente un quart de ses pièces[35]. L'humour de ses pièces, caractéristique de la comédie ancienne, revêt une dimension carnavalesque : il met en avant la nourriture et la boisson et les fonctions corporelles et recourt souvent à la scatologie ou aux plaisanteries sexuelles. De plus, il multiplie les calembours jouant sur des doubles sens, les pastiches parodiant les autres genres littéraires (souvent la tragédie mais aussi l'éloquence), ainsi que les néologismes fantaisistes et la satire des hommes politiques, orateurs et philosophes de l'époque, ce qui permet à Aristophane de mettre en avant ses propres convictions idéologiques[36]. Ainsi, des pièces comme La Paix et Les Acharniens évoquent les hommes politiques de l'histoire récente d'Athènes comme Périclès et Cléon ; Les Nuées se moquent de Socrate et des sophistes ; Les Grenouilles et Les Thesmophories tournent en ridicule le dramaturge Euripide.

La comédie nouvelle apparaît à partir de la seconde moitié du IVe siècle ; le genre est pratiqué dans la littérature grecque jusqu'à la fin du IIIe siècle av. J.-C. (mais il a une influence sur la littérature romaine plusieurs siècles après). La comédie nouvelle emprunte ses sujets à la vie quotidienne dans la cité et met l'accent sur la sphère privée, en particulier la famille, les relations entre parents et enfants et le mariage ; les pièces sont entièrement parlées, sans intervention d'un chœur[37]. L'auteur le mieux connu représentant ce genre est Ménandre (343-autour de 292 av. J.-C.), dont on possède depuis le XXe siècle six pièces complètes et de nombreux fragments.

L'histoire : Hérodote, Thucydide, Xénophon[modifier | modifier le code]

Les premiers écrits historiques n'apparaissent vraiment qu'au Ve siècle av. J.-C. Ils se caractérisent par la volonté de ne plus se satisfaire des mythes et des épopées pour élaborer un récit du passé plus véridique. Cependant, certains auteurs de la fin de l'époque archaïque font figure de précurseurs de l'histoire, notamment Hécatée de Milet dont les écrits (surtout les Généalogies) font coexister les récits mythologiques pour les périodes les plus éloignées et des comptes rendus de faits bien avérés pour le passé le plus récent[38].

Hérodote[modifier | modifier le code]

Carte du monde décrit par Hérodote dans ses Histoires.

Le premier véritable historien grec est Hérodote d'Halicarnasse, couramment surnommé le « père de l'histoire » au sens où il est le premier à élaborer la méthode de la discipline historique. Né vers 485, originaire d'Halicarnasse en Asie Mineure, il voyage pendant toute sa vie, notamment en Égypte et en Perse, vit aussi à Athènes et meurt à Thourioi autour de 420 av. J.-C. Il est l'auteur des Historiai, titre qu'on traduit parfois par Histoires et parfois par L'Enquête car le mot histoire vient du nom historiè qui signifie « enquête, recherche[39] ». Hérodote se singularise à l'époque par le fait qu'il s'intéresse exclusivement à l'histoire humaine (par distinction avec celle des dieux ou des héros) : il écrit pour conserver le souvenir des exploits accomplis aussi bien par les Barbares que par les Grecs[39],[40]. Il écrit en prose et adopte la forme d'un récit qu'il ponctue de discours fictifs reconstitués prêtés aux grands personnages historiques.

L'œuvre d'Hérodote se divise en neuf livres (auxquels la tradition a donné par la suite les noms de chacune des neuf Muses). Les quatre premiers livres retracent l'histoire de l'empire perse de Cyrus à Cambyse, tandis que les cinq suivants relatent les deux guerres médiques qui opposent l'empire perse aux cités grecques de la révolte des cités grecques d'Ionie en 499 av. J.-C. jusqu'à la double victoire grecque de Salamine et de Platées en 480 et la prise de Sestos par les Grecs en 479. Cependant, Hérodote ne se contente pas d'un simple récit factuel : il consacre de nombreuses pages à des descriptions géographiques, à des rappels du passé plus lointain, ainsi qu'à la présentation des coutumes et des religions des peuples qu'il évoque, ébauchant ainsi les domaines de l'ethnographie[41]. Si Hérodote rapporte comme ses prédécesseurs les traditions mythologiques parfois peu vraisemblables, il prend ses distances envers elles, car il ne prétend pas y croire et marque la distinction entre ce qui lui paraît peu crédible et ce qu'il tient pour des faits bien établis. Dans le même temps, sa présentation des faits montre une philosophie de l'histoire qui garde une large part à la volonté divine, aux oracles et à l'affirmation d'une morale qui punit toute hybris (démesure) de la part des souverains[41]. Jugé parfois sévèrement par ses contemporains et par ses successeurs antiques (notamment Plutarque et Aulu-Gelle), Hérodote est réhabilité à partir de la Renaissance[42].

Thucydide[modifier | modifier le code]

Le deuxième grand historien de l'époque classique est l'Athénien Thucydide (né vers 460, mort en 396), qui écrit au tournant des Ve-IVe siècles av. J.-C. et dont on a conservé l’Histoire de la guerre du Péloponnèse, relatant la guerre du Péloponnèse qui oppose deux cités grecques, Athènes et Sparte. Après avoir exposé sa méthode dans un passage appelé « l'archéologie » au livre I, Thucydide relate la guerre en neuf livres, mais son œuvre est restée inachevée : le livre IX s'arrête au moment de l'hiver 410-411 (alors que la guerre ne se termine qu'en 404). Thucydide a lui-même participé à la guerre du côté d'Athènes et a été exilé en 424 après son échec à Amphipolis : contrairement à Hérodote, il écrit donc uniquement sur des événements tout récents sur lesquels il est bien renseigné. Il les rapporte avec une grande précision chronologique en faisant la part belle à l'histoire politique, économique, et, bien sûr, militaire. Toujours contrairement à Hérodote, Thucydide se refuse complètement à recourir aux mythes ou à la volonté divine pour expliquer les événements. La rigueur de sa méthode, son rationalisme et sa précision lui ont valu d'exercer une grande influence sur la méthode des historiens des époques postérieures[43]. Cependant, Thucydide n'est pas pour autant un historien au sens moderne du terme : il a lui aussi recours à une mise en scène dramatique des événements, notamment à l'aide de discours fictifs, et a parfois des partis pris en faveur de certains personnages, notamment le stratège athénien Périclès[44].

Xénophon[modifier | modifier le code]

Le IVe siècle av. J.-C. voit la diversification du genre historique, avec l'écriture de chroniques consacrées à l'histoire des cités, de biographies de grands hommes et de traités sur les constitutions des cités, mais ces écrits sont en bonne partie perdus. Plusieurs historiens ont écrit des suites à l'œuvre de Thucydide. Le plus connu est Xénophon, né à Athènes vers 426, qui mena une carrière militaire jusqu'à sa mort vers 355. Xénophon compose à la fois des dialogues philosophiques, des traités techniques et des ouvrages historiques. Dans les Helléniques, il termine le récit de la guerre du Péloponnèse puis raconte les luttes d'influence entre les cités grecques jusqu'à la bataille de Mantinée en 362. Xénophon n'a pas la précision de Thucydide et se rapproche davantage d'Hérodote dans son intérêt pour la psychologie et les causes divines des événements historiques ; en outre, il est largement favorable à Sparte[45]. L'autre livre historique de Xénophon est l’Anabase, qui relate l'expédition des Dix Mille, campagne de mercenaires grecs au service du Grand Roi perse Cyrus le Jeune et dans laquelle l'auteur met en scène sa participation personnelle. Xénophon est également l'auteur de la Cyropédie, une biographie idéalisée de Cyrus II qui le présente comme un monarque idéal.

Outre ces grands auteurs, de nombreux autres historiens composent, à partir de la fin du Ve siècle av. J.-C., des ouvrages consacrés à l'histoire d'une cité ou d'une région en particulier : ce sont les atthidographes comme Hellanicos. Mais leurs ouvrages sont perdus ou connus seulement à l'état de fragments.

La rhétorique et les orateurs attiques[modifier | modifier le code]

Buste de Démosthène. Marbre, œuvre romaine d'après une statue en bronze de Polyeuctos (v. 280 av. J.-C.).

La vie politique à Athènes pendant l'époque classique favorise le développement de la rhétorique grecque. Aristote, dans sa Rhétorique, en distingue les différents genres : éloquence judiciaire (discours d'accusation ou de défense), d'éloquence d'apparat (appelée aussi éloquence épidictique : discours de commémorations des morts à la guerre, par exemple) ou encore d'éloquence délibérative (discours prononcés pendant les délibérations des assemblées politiques comme la boulè et l'ecclésia). Parmi les orateurs athéniens de l'époque, plusieurs accèdent rapidement au statut d'auteurs classiques dont les œuvres sont conservées et étudiées aux époques suivantes : ce sont les orateurs attiques. L'éloquence judiciaire est surtout représentée par Andocide et Lysias, l'éloquence d'apparat par Isocrate, et l'éloquence politique par Démosthène et son adversaire Eschine.

Au IVe siècle av. J.-C., plusieurs des grands orateurs politiques athéniens, comme Hypéride, Lycurgue et Démosthène, luttent contre l'influence politique et militaire grandissante du roi Philippe de Macédoine ; Dinarque, cependant, se distingue par sa position pro-macédonienne à la même époque (il s'oppose notamment à Démosthène). La défaite militaire des cités grecques coalisées contre Philippe à la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C. met fin à leur indépendance politique et entraîne le déclin de l'éloquence classique[46].

La médecine : les traités hippocratiques[modifier | modifier le code]

La période classique voit aussi l'évolution de la médecine grecque vers une médecine rationnelle et professionnelle et la naissance d'une littérature médicale. Les traités formant le corpus hippocratique, rédigés entre le milieu du Ve siècle et le début du IVe siècle, étaient attribués par les Grecs antiques au médecin Hippocrate de Cos, actif dans la seconde moitié du Ve siècle ; en réalité, ils ne sont probablement pas tous de lui, mais ils se réclament de la même démarche empirique[47]. Par exemple, le traité De la maladie sacrée refuse les explications religieuses et magiques de l'épilepsie et en recherche les causes naturelles. Des traités comme De l'ancienne médecine tentent une définition de la science médicale. Les traités des Épidémies posent les bases de l'épidémiologie.

La philosophie à l'époque classique[modifier | modifier le code]

L'époque classique voit le développement de pensées et d'écoles philosophiques qui exercent une influence énorme pendant et après l'Antiquité. Ces auteurs travaillent principalement à Athènes qui est le centre intellectuel du moment.

Socrate et Platon[modifier | modifier le code]

Jacques-Louis David, La mort de Socrate (1787), conservé au Metropolitan Museum of Art de New York.

La vie philosophique en Grèce est d'abord fortement marquée par la figure du philosophe athénien Socrate (né vers 469, mort en 399) qui n'a rien écrit lui-même, mais dont la méthode est décrite par plusieurs auteurs contemporains, principalement Platon mais aussi Xénophon (dans les Mémorables) ; Socrate est aussi parodié par Aristophane dans sa comédie Les Nuées. Ces différents points de vue donnent une idée de la méthode de Socrate, qui consiste à dialoguer avec toutes sortes d'interlocuteurs pour les amener à remettre en cause ce qu'ils croient savoir et à approfondir leurs conceptions de sujets comme la beauté, la sagesse, la piété, etc. Cet art du dialogue est la maïeutique. La méthode de Socrate rompt avec celle des présocratiques qui s'interrogeaient sur la nature, et préfère s'intéresser aux hommes et à la façon dont il convient de se conduire[48]. Combattant courageux pendant la guerre du Péloponnèse, fidèle aux valeurs démocratiques pendant la tyrannie des Trente, il se voit intenter un procès en 399 par plusieurs détracteurs qui l'accusent notamment de corrompre la jeunesse ; condamné à mort, il refuse de s'évader comme le lui proposaient ses amis et doit boire la ciguë[48].

Platon (428-347) fait partie des jeunes gens issus de l'aristocratie athénienne qui sont élèves de Socrate. Devenu détracteur de la démocratie athénienne après la mort de son maître, il renonce à sa carrière politique à Athènes pour s'exiler à Mégare puis voyager en Grande-Grèce. À deux reprises, il tente de mettre en pratique ses réflexions politiques à Syracuse, en Sicile, en s'appuyant sur ses bonnes relations avec les tyrans locaux, mais toujours en vain. De retour à Athènes en 388 après l'échec de son premier séjour sicilien, il fonde une école de philosophie, l'Académie, promise à un long avenir. Dans le même temps, il écrit de nombreux ouvrages philosophiques, en grande majorité des dialogues qui mettent en scène Socrate. L'influence durable de la pensée et de l'œuvre de Platon a fait que l'on a conservé de lui pas moins de 35 dialogues (dont quelques-uns d'authenticité douteuse) ; en outre, treize lettres nous sont parvenues sous son nom, mais la plupart ne sont sans doute pas de lui[49].

Il n'est pas facile d'établir une chronologie de la rédaction des dialogues de Platon. Ses premiers dialogues sont couramment regroupés sous le nom de dialogues socratiques (comme l'Apologie de Socrate, le Criton ou l'Hippias mineur) et sont probablement les plus proches de la méthode de Socrate lui-même ; ils visent tous à définir une grande notion et sont tous aporétiques. Viennent plusieurs dialogues plus longs et plus complexes comme le Gorgias, puis les dialogues de la maturité contemporains de l'Académie, comme le Banquet (sur l'amour), le Phédon (qui retrace les derniers instants de Socrate et évoque la mort et l'au-delà), La République (sur la cité juste) et le Phèdre (sur la beauté). Viennent ensuite des dialogues métaphysiques comme le Théétète ou Le Politique. Les derniers dialogues de Platon sont le Timée et le Critias (lequel est inachevé) ainsi que Les Lois, le plus long ouvrage de Platon, également inachevé, dans lequel il revient sur la problématique de l'édification d'une cité juste déjà abordée dans La République[50].

Les dialogues de Platon ne forment pas un système philosophique clos mais montrent surtout l'évolution de sa pensée en tant que philosophe et en tant qu'écrivain. Platon accorde une importance notable au cadre et aux personnages : il met en scène des personnes ayant réellement existé, généralement des membres de l'aristocratie athénienne qui entouraient Socrate (par exemple Critias, Alcibiade ou Platon lui-même) mais aussi les grands sophistes de l'époque (Protagoras, Gorgias) ; les dialogues ont lieu au milieu de la vie quotidienne de la cité et conjuguent l'élaboration d'une réflexion fine à un souci de progression dramatique qui permet de relancer la conversation à plusieurs reprises. Ces dialogues montrent l'élaboration d'une méthode dialectique guidée par des règles claires : il ne s'agit pas de vaincre l'adversaire mais de mener ensemble une quête de savoir dans la bienveillance mutuelle. En outre, Platon concilie le recours à une méthode dialectique rationnelle et l'invention de récits tenant de l'allégorie (comme l'allégorie de la caverne dans La République) voire du mythe (comme le mythe d'Er dans La République ou l'Atlantide dans le Timée et le Critias), tous récits qui complètent l'argumentation rationnelle[51].

Aristote[modifier | modifier le code]

Le troisième grand philosophe de l'époque classique est Aristote (384-322). Originaire de Macédoine puis élève de Platon à l'Académie, il retourne dans son royaume natal pour devenir le précepteur d'Alexandre le Grand à la cour de Philippe II ; rentré à Athènes en 355, il y fonde sa propre école philosophique, le Lycée (aussi appelé « école péripatéticienne »), qui perdure après lui jusqu'au Ier siècle av. J.-C. Aristote a écrit de très nombreuses œuvres sur des sujets extrêmement variés, mais ses traités proprement dits sont perdus : les textes que nous possédons sont seulement des notes de cours prises par ses élèves et éditées plus de trois siècles après par Andronicos de Rhodes, le dernier directeur du Lycée[52].

Dans plusieurs œuvres groupées sous le nom d’Organon, Aristote élabore une méthode applicable à toutes les sciences, qui crée la logique formelle et a pour procédé principal le syllogisme qui permet de progresser par déductions successives[53]. Il compose aussi de nombreux ouvrages étudiant la nature sous tous ses aspects (la Physique, De l'âme, De la Génération de et la Corruption, Du ciel, Parties des animaux, etc.), un ouvrage de philosophie première appelé la Métaphysique, des ouvrages de science politique (comme la Politique), des œuvres morales (comme l’Éthique à Nicomaque), et deux traités de science poétique, la Rhétorique et la Poétique). Cette œuvre abondante témoignant d'une curiosité encyclopédique et d'un grand soin apporté à la méthode a connu une postérité très durable et a exercé une grande influence bien après l'Antiquité, en particulier au Moyen âge dans le monde arabo-musulman puis, à partir du XIIe siècle, en Europe.

Diogène et le cynisme[modifier | modifier le code]

Le IVe siècle av. J.-C. voit aussi la naissance du courant du cynisme qui s'inscrit dans la lignée de Diogène de Sinope. Diogène vivait en pleine rue dans la dénuement, en dormant dans un pithos, et sommait les hommes de se remettre en cause. Nous connaissons sa vie par divers témoignages d'auteurs très postérieurs (notamment Plutarque, Cicéron ou Diogène Laërce) qui la parent d'un grand nombre d'anecdotes pittoresques, ce qui parfois difficile de reconstituer sa véritable biographie. Diogène a écrit au moins un ouvrage, La République, mais il ne nous est pas parvenu.

Les écrits techniques[modifier | modifier le code]

Durant l'époque classique se multiplient aussi les écrits fournissant des synthèses sur des savoirs techniques donnés très variés. Certains avaient une prétention littéraire.

La cuisine fait l'objet de recueils de recettes. Le plus ancien auteur grec connu ayant composé ce type d'ouvrage est Mithécos, au Ve s. av. J.-C. Après lui vient Archestrate, qui vit au IVe siècle av. J.-C., compose un recueil de recettes sous la forme d'un poème épique dont le titre exact n'est pas connu, mais dont nous sont parvenus de nombreux fragments grâce à des citations chez un auteur très postérieur (Athénée).

Au IVe s. av. J.-C., Xénophon, par ailleurs historien et philosophe, mais militaire de formation, compose des traités techniques comme L'art équestre (ou Équitation), Le capitaine de cavalerie (ou Hipparque), et aborde dans l’Économique des domaines comme l'agronomie et la bonne gestion d'une maison. D'autres traités militaires de la même époque sont dus à Énée le Tacticien, dont on a conservé un traité appelé la Poliorcétique, où il élabore la science du même nom consacrée à l'art d'assiéger ou au contraire de défendre une ville.

En outre, une science comme les mathématiques avait pleinement sa place dans l'enseignement des philosophes et se trouve régulièrement abordée dans les dialogues de Platon.

À une époque mal déterminée, un auteur polygraphe comme Paxamos semble avoir composé des traités sur la cuisine, l'agriculture, la teinture ou encore les positions sexuelles (ces traités sont aujourd'hui perdus, à part quelques fragments du traité d'agronomie).

L'époque hellénistique[modifier | modifier le code]

La littérature grecque hellénistique tire son nom de la période hellénistique, nommée ainsi en référence aux royaumes fondés par les généraux d'Alexandre le Grand pour se partager son empire après sa mort en 323 avant J.-C. Pendant l'époque hellénistique, le principal centre de la vie culturelle et intellectuelle change : il ne se trouve plus en Grèce centrale mais à Alexandrie en Égypte. La ville, l'une des nombreuses Alexandrie fondées par Alexandre au cours de ses conquêtes, abrite notamment la bibliothèque d'Alexandrie qui devient peu à peu la plus grande bibliothèque du monde hellénisé.

L'époque romaine[modifier | modifier le code]

Vers la littérature grecque médiévale[modifier | modifier le code]

Voyez Littérature byzantine.

Postérité de la littérature grecque antique après l'Antiquité[modifier | modifier le code]

Voyez Humanités, Humanisme, Atticisme, Classicisme.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 1, 11 et 638 ; Romilly (1980), p. 9 et 13.
  2. Selon Jacqueline de Romilly (1980), p. 258-259, la littérature grecque disparaît en même temps que le paganisme grec. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec (1997 rééd. 2004, p.  1 et 636-637), choisissent pour borne chronologique la fermeture de l'École d'Athènes par l'empereur romain Justinien en 529 apr. J.-C., tout en étant conscients des limites de ce choix.
  3. a b et c Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 5.
  4. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 7.
  5. Romilly (1980), p. 13.
  6. Poétique, 1448B24.
  7. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 52-53.
  8. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 53.
  9. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 51-52.
  10. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 51.
  11. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 57-58.
  12. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 59.
  13. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 61.
  14. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 58.
  15. Hérodote, Enquête, II, 53.
  16. Trédé et Saïd (1990), p. 32.
  17. Trédé et Saïd (2001), p. 31.
  18. Fragment 31 dans Odes et fragments, Sappho (trad. Yves Battistini), éd. Gallimard, coll. Poésie, 2005, p. 38-39. Pour l'analyse : Trédé et Saïd (1991), p. 38.
  19. Voyez aussi la Catégorie:Poétesse de la Grèce antique.
  20. Trédé et Saïd (1991), p. 41.
  21. Trédé et Saïd (1991), p. 43-44.
  22. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 118-119.
  23. Romilly (1970), p. 6.
  24. Trédé et Saïd (1990), p. 59.
  25. Romilly (1970), p. 7.
  26. Trédé et Saïd (1990), p. 60-61.
  27. Saïd et Trédé (1990), p. 61-62.
  28. Romilly (1970) intitule son chapitre de La Tragédie grecque consacré à Sophocle « La tragédie du héros solitaire » (p. 80-113).
  29. Aristote, Poétique, 1452a, 1453b, 1454b, 1455a, 1462b.
  30. Romilly (1970), p. 114-115.
  31. a et b Demont et Lebeau (1996), p. 29.
  32. Demont et Lebeau (1996), p. 157.
  33. a et b Demont et Lebeau (1996), p. 158.
  34. Demont et Lebeau (1996), p. 159-160.
  35. Demont et Lebeau (1996), p. 163.
  36. Demont et Lebeau (1996), p. 175-193.
  37. Demont et Lebeau (1996), p. 158-159.
  38. Trédé et Saïd (1991), p. 81-82.
  39. a et b Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 183.
  40. Hérodote, Enquête, I, 1.
  41. a et b Trédé et Saïd (1991), p. 82-85.
  42. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 185.
  43. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 194-199.
  44. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 199-203.
  45. Trédé et Saïd (1991), p. 91-92.
  46. Trédé et Saïd (1991), p. 119.
  47. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 114-115.
  48. a et b Trédé et Saïd (1990), p. 94-95.
  49. Trédé et Saïd (1990), p. 96-97.
  50. Trédé et Saïd (1990), p. 97-98.
  51. Trédé et Saïd (1990), p. 103-105.
  52. Trédé et Saïd (1990), p. 105-106.
  53. Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), p. 231.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Histoires de la littérature grecque[modifier | modifier le code]

  • Jacqueline de Romilly, Précis de littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, 1980 (rééd. coll. « Quadrige » : 2002).
  • Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338) (Édition consultée : réédition dans la collection « Quadrige », 2004.)
  • Monique Trédé, Suzanne Saïd, La Littérature grecque d'Homère à Aristote, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1990 (édition consultée : rééd. 2001).

Sur des genres ou des époques en particulier[modifier | modifier le code]

  • Paul Demont et Anne Lebeau, Introduction au théâtre grec antique, Paris, Librairie générale française (Livre de poche), 1996.
  • Pierre Hadot, Qu'est-ce que la philosophie antique ?, Paris, Gallimard, 1995 (rééd. coll. « Folio »).
  • Jean Sirinelli, Les Enfants d'Alexandre. La littérature et la pensée grecques, 334 av. J.-C. — 529 ap. J.-C., Paris, Fayard, 1993.
  • Laurent Pernot, La Rhétorique dans l'Antiquité, Paris, Le Livre de poche, 2000.
  • Jacqueline de Romilly, La Tragédie grecque, Paris, Presses universitaires de France, 1970.

Sur la civilisation grecque en général[modifier | modifier le code]

  • Marie-Claire Amouretti, Françoise Ruzé, Le Monde grec antique, Paris, Hachette, coll. « Supérieur », 2003.
  • Jean Leclant (dir.), Dictionnaire de l'Antiquité, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », 2005 (2e édition 2011).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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