Parti socialiste unifié d'Allemagne

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Parti socialiste unifié d'Allemagne
(de) Sozialistische Einheitspartei Deutschlands
Image illustrative de l’article Parti socialiste unifié d'Allemagne
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Wilhelm Pieck et Otto Grotewohl (1946-1950)
Walter Ulbricht (1950-1971)
Erich Honecker (1971-1989)
Egon Krenz (1989)
Fondation
Fusion de SPD et KPD (branches est-allemandes)
Disparition
Siège Maison du Werderscher Markt, Berlin-Mitte
Journal Neues Deutschland
Organisation de jeunesse Jeunesse libre allemande
Hymne Lied der Partei (en)
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Communisme
Marxisme-léninisme
Affiliation nationale Bloc démocratique (en) (1948-1950)
Front national de la République démocratique allemande (1950-1990)
Affiliation internationale Kominform
Adhérents 2 260 979 (1989)[1]
Couleurs Rouge

Le Parti socialiste unifié d’Allemagne (en allemand : Sozialistische Einheitspartei Deutschlands, SED) était un parti politique de la République démocratique allemande (RDA) d'obédience communiste. Il tenait le rôle dirigeant du Front national de la République démocratique allemande, coalition des partis autorisés par le régime est-allemand. En tant que seul grand parti autorisé, il joua en Allemagne de l'Est le rôle d'un parti unique, possédant le monopole de l'action politique au sein de ce pays.

Historique

En , les Soviétiques obligent les membres du Parti social-démocrate (SPD) et du Parti communiste (KPD) en activité dans leur zone d'occupation à fusionner au sein d'un seul et unique parti marxiste-léniniste (dans les zones occidentales d'occupation, les instances de ces mêmes partis en activité n'étaient donc pas concernées par cette fusion) : le SED est alors fondé, son organisation étant calquée sur celle du Parti communiste de l'Union soviétique[2],[3], la propagande montre cette fusion comme une fusion volontaire. Le communiste Wilhelm Pieck et le social-démocrate Otto Grotewohl en furent conjointement les premiers dirigeants. Malgré une épuration assez poussée, notamment dans l'administration, l'historien Jan Foitzik affirme qu'en 1954, le parti aurait compté 27 % d'anciens militants du Parti nazi[4]. Un rapport de 1954 fait cependant état de 8,6 % d'anciens membres du NSDAP dans les rangs du SED[5]. Cela peut s'expliquer par le fait qu'ils soient tous deux des partis de masse (8,5 millions d'adhérents au NSDAP en 1945 ; 2,3 millions pour le SED en 1989). Par ailleurs, les anciens adhérents du Parti nazi qui n'avaient pas été impliqués dans la politique de répression du régime, se sont plutôt retrouvés dans la petite formation du Parti national-démocrate d'Allemagne (NDPD)[6],[7].

De 1963 à 1976, le SED intègre dans ses statuts les dix commandements de la morale socialiste, rédigés par Walter Ulbricht.

Le SED forme également la principale organisation du Front national de la République démocratique allemande (anciennement Bloc antifasciste puis Front national de l'Allemagne démocratique), entité regroupant tous les partis politiques et organisations de masse du pays.

Le SED perd progressivement le pouvoir en RDA entre la chute du mur de Berlin en et les élections législatives de qui donnent la victoire à la CDU. La prédominance du SED sur les autres partis, inscrite dans la Constitution de 1968, est caduque à partir du (le suivant, l’ensemble du Comité central démissionne)[8].

Après la disparition de la RDA, le SED est renommé Parti du socialisme démocratique (PDS) en 1990, et entame une nouvelle ère sous l'impulsion de l'avocat Gregor Gysi, poursuivant ses activités après la réunification allemande en se positionnant à gauche du SPD. Les communistes « orthodoxes » refusant cette évolution réformatrice reconstituent pour leur part un nouveau KPD, auquel adhère notamment l'ancien dirigeant de la RDA, Erich Honecker : cette formation n'obtient que 0,1 % des voix lors des premières et dernières élections libres est-allemandes, et demeure ensuite groupusculaire.

Lors des élections fédérales allemandes de 2005, le PDS forme une alliance avec l’Alternative électorale travail et justice sociale (WASG) d'Oskar Lafontaine, originaire d’Allemagne de l'Ouest, et prend alors le nom Linkspartei (« le Parti de la gauche »). Il fusionne avec la WASG en 2007 pour former le nouveau parti Die Linke (« La Gauche »).

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Liste des dirigeants

Le premier secrétaire (1953-1976) ou secrétaire général (1950-1953 et 1976-1989) du comité central du SED était le véritable détenteur du pouvoir en RDA :

Photo Nom Début du mandat Fin du mandat
Coprésidents du SED
Vorsitzende der Sozialistischen Einheitspartei Deutschlands
Wilhelm Pieck
(1876–1960)
22 avril 1946 25 juillet 1950
Otto Grotewohl
(1894–1964)
Secrétaire général du comité central
(Premier secrétaire du comité central entre 1953 et 1976)
Generalsekretär/Erster Sekretär des Zentralkommitees
Walter Ulbricht
(1893–1973)
25 juillet 1950 3 mai 1971
Erich Honecker
(1912–1994)
3 mai 1971 18 octobre 1989
Egon Krenz
(1937–)
18 octobre 1989 3 décembre 1989
Président honoraire du comité central
Vorsitzender des Zentralkommitees
Walter Ulbricht
(1893–1973)
3 mai 1971 1 août 1973

Personnalités

Résultats

Élections à la Volkskammer

Élection Voix % Sièges +/–
1949 au sein du Bloc démocratique
90  /  330
1950 au sein du Front national
110  /  400
en augmentation 20
1954
117  /  466
en augmentation 7
1958
117  /  466
Stable
1963
110  /  434
en diminution 7
1967
110  /  434
Stable
1971
110  /  434
Stable
1976
110  /  434
Stable
1981
127  /  500
en augmentation 17
1986
127  /  500
Stable

Notes et références

  1. (de) Jurich Dirk, Staatssozialismus und gesellschaftliche Differenzierung : eine empirische Studie, Lit, , 213 p. (ISBN 978-3-8258-9893-9 et 3825898938, OCLC 180945074, lire en ligne).
  2. Heinrich August Winkler (trad. de l'allemand), Histoire de l’Allemagne, XIXe – XXe siècle : Le long chemin vers l’Occident, Paris, Fayard, , 1152 p. (ISBN 2-213-62443-7).
  3. Gilbert Badia (dir.), L’histoire de l’Allemagne contemporaine, t. 2, Messidor / Editions sociales, .
  4. « Des nazis chez les communistes de la RDA », sur Europe 1, (consulté le ).
  5. (de) Deutscher Bundestag, « Kurzinformation. Zur Zahl der ehemaligen Mitglieder der NSDAP in der Sozialistischen Einheitspartei Deutschlands (SED) »,
  6. Gilbert Badia, Histoire de l'Allemagne contemporaine, p. 346.
  7. (de) Andreas Herbst, Winfried Ranke, Jürgen Winkler: So funktionierte die DDR, p. 714.
  8. Jean Mortier, « Compte rendu – Ausschluss. Das Politbüro vor dem Parteigericht. Das Verfahren 1989/1990 in Protokollen und Dokumenten. », sur Regards sur la RDA et l'Allemagne de l'Est (consulté le )

Articles connexes