Calixte III

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Calixte III
Image illustrative de l’article Calixte III
Biographie
Nom de naissance Alonso de Borja i Llançol
Naissance
Canals (Royaume de Valence)
Décès (à 79 ans)
Rome (États pontificaux)
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat (76 ans)
Intronisation
Fin du pontificat
(3 ans, 3 mois et 29 jours)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape Eugène IV
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de Quatre-Saints-Couronnés
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le card. Pierre de Foix
Évêques de Valence

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Calixte III (Alonso de Borja i Llançol, plus connu sous le nom de Alfonso Borgia), né à Canals dans le royaume de Valence le , mort le à Rome, est un cardinal espagnol du XVe siècle, évêque de Valence, élu pape le et couronné le 20. Candidat de compromis, âgé, il est généralement jugé comme faible, en particulier à cause de son népotisme.

Biographie

L'ascension

Alonso est le fils de Domingo de Borja et de Francina Llançol. Il fait ses études à l'université de Lérida où il étudie le droit canon avant de devenir un professeur reconnu notamment pour son éloquence. Remarqué par Alphonse V d'Aragon pour son tact et son habileté diplomatique, il prend part au concile de Bâle-Ferrare-Florence-Rome durant lequel il obtiendra l'abdication de l'antipape Clément VIII. En guise de remerciement, Alphonse en fait son secrétaire et conseiller et avec l'accord de Martin V lui permettra d'accéder à l'évêché de Valence en 1429. Il accompagnera par la suite Alphonse V lors de la conquête de Naples en 1442[1], qui tombera le de la même année. Naples étant de jure sous l'égide de la Papauté, son suzerain l'envoie prêter allégeance devant Eugène IV ; son talent diplomatique l'élèvera au rang de cardinal en  : c'est à cette occasion qu'Alonso de Borja voit son nom latinisé en Alfonso Borgia par la bulle du pape Martin V[2].

L'élection

Le conclave réuni en séance ne parvient pas en trois tours de scrutin à élire un pape en raison de l'opposition des Colonna et des Orsini[3]. Le choix se porte « par accession » - par ralliements successifs - sur un candidat neutre et vieux, et Alfonso Borja alors âgé de 77 ans est le candidat idéal. L'élection ne suscite aucun enthousiasme auprès des Italiens qui voient d'un mauvais œil un valencien accéder au poste suprême.

Le pontificat

Le projet principal de son pontificat est la lutte contre les Ottomans, qui après la chute de Constantinople, avancent dans les Balkans. Dans le but de lever une croisade, il fait plusieurs gestes en direction des rois occidentaux. Il autorise dans la bulle Inter Caetera le Portugal à asservir des infidèles ce qui permet implicitement l'esclavage des noirs qu'avait interdit le pape Eugène IV dans la bulle Sicut Dudum de 1435.

En juin 1455, Calixte III donna les pouvoirs à une commission ecclésiastique afin qu'elle révise le procès par lequel Jeanne d'Arc avait été jugée, en 1431, « relapse et hérétique ». Le jugement solennel qui intervint le 7 juillet 1456 déclara que « ladite Jeanne, ses parents et les demandeurs eux-mêmes, n’ont été entachés d’aucune souillure d’infamie à l’occasion des prémisses, et qu’ils en doivent être réputés exempts et saufs ; les en disculpant autant que de besoin est »[4]. Calixte ne la béatifia pas mais il autorisa les expiations religieuses qui eurent lieu à Rouen au lieu de son supplice.

D'après la légende, la Vierge Marie lui serait apparue au début de l'année 1450 pour lui demander de porter assistance aux habitants de Sienne touchés par la peste. Une peinture de Sano di Pietro, réalisée vers 1456-60, montre cette apparition. Ce fut apparemment l'un des rares papes à avoir eu une vision de Marie.

Il finance le Hongrois Jean Hunyadi dans son combat contre les Ottomans, en vendant une partie des bijoux pontificaux.

Le 29 juin 1456 il lance un appel à la croisade, accompagné d'un ordre de faire sonner toutes les cloches de la chrétienté à midi. Cette volée de cloches est associée à la victoire sur les Ottomans qui assiégeaient Belgrade, dont le siège est levé le 22 juillet. La victoire est célébrée lors de la fête de la Transfiguration le 6 août. Une légende posthume[5] rapporte qu'il aurait excommunié la comète de Halley parce qu'on la considérait comme un mauvais présage pour les assiégés.

Toutefois, il échoue à mobiliser les princes chrétiens.

On reproche surtout son népotisme en faveur de sa famille, les Borgia, népotisme qu'il pratique avant tout pour s'entourer d'hommes de confiance[2]. Il a un enfant naturel, François, cardinal et archevêque de Cosenza et évêque de Teano et de Chieti, mort en 1511. Il fait de deux de ses neveux des cardinaux dont Rodrigo, futur pape.

Notes et références

  1. L. Collison-Morley, Histoire des Borgia, Payot, Paris, 1934, p. 9.
  2. a et b Guy Le Thiec, Les Borgia : Enquête historique, Tallandier, , 236 p. (ISBN 2847348115).
  3. L. Collison-Morley, Histoire des Borgia, Payot, Paris, 1934, p. 11.
  4. « Jehanne d'Arc », sur Le droit criminel (consulté le )
  5. Bartolomeo Platina, Vitæ Pontificum , 1476.

Voir aussi

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Articles connexes

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