Histoire des Juifs en Roumanie

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Portrait d'un juif bucarestois, par D. Lancelot.
La synagogue chorale de Bucarest.

L’histoire des Juifs en Roumanie ou le territoire qui lui correspond est plus que bimillénaire[1]. Située aux confins de l’Empire romain d’Orient dont elle tire son nom, la Roumanie compte originellement quelques familles juives de culture grecque. Des familles séfarades s’y installent au xvie siècle, venues de l’Empire ottoman voisin mais c’est surtout avec l’arrivée d’immigrants ashkénazes au xixe siècle que la communauté juive devient significative, sous l’angle démographique comme économique ou culturel. Fortement éprouvés par divers massacres au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Juifs quittent massivement la Roumanie après celle-ci, émigrant principalement vers l’État d’Israël.

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité et période byzantine[modifier | modifier le code]

Des traces archéologiques et paléographiques de judaïsme romaniote ont été trouvées à Tomis, en Scythie mineure : stèles, ruines de synagogues. Ces communautés romaniotes, de langue yévanique et suivant le Talmud de Jérusalem, sont également présentes dans les comptoirs génois de la mer Noire et du bas-Danube : San Giorgio, Barilla, Caladda, Licovrissi, Licostomo, Montecastro et Polychronia en Moldavie, Eraclea aujourd'hui ruinée et Constanța, comme le signale le Codex Latinus Parisinus de 1395[2],[3]. Des communautés romaniotes subsistèrent à Constanța jusqu’au milieu du XXe siècle.

Moyen Âge et Renaissance[modifier | modifier le code]

Juifs roumains de Galați, dans « The Graphic », 1er novembre 1879.

Au Moyen Âge, de nouvelles populations hébraïques arrivent en plusieurs étapes dans les principautés roumaines de Moldavie et Valachie, ainsi qu’en Transylvanie. Ainsi, au XIVe siècle s’y sont installés des Juifs ashkénazim (« allemands ») parlant yiddish, venus d’Europe centrale. Par la suite, alors que les principautés roumaines étaient sous suzeraineté ottomane, s’y sont établis les Juifs séfarades (« espagnols ») de langue évréohispanique (judéo-espagnol) et de liturgie ladino, arrivant d’Anatolie mais venus de la péninsule Ibérique, d’où ils avaient fui les persécutions de l’Inquisition catholique. Tant les ashkénazes que les séfarades suivent le Talmud de Babylone. La communauté juive valaque, initialement issue des branches romaniote et séfarade du judaïsme, est rejointe par la branche ashkénaze arrivant de Moldavie, mais venant de Galicie et de Podolie, d’où elle avait fui les pogroms qui y eurent lieu au XVIe siècle.

À Bucarest, les Juifs sont d’abord attestés comme sudiţi (grossistes) vers 1550 : sujets du Kaiser autrichien, du Tsar russe ou du Sultan ottoman, ils ne sont pas soumis à la loi valaque et ne sont pas citoyens de la Principauté de Valachie, ni, par suite, de la Roumanie[4]. En 1740, il y existe des communautés juives importantes dans les villes moldaves de Roman, de Bacău et de Galați.

Juif aux doigts crochus, devant un marchand grec de plăcintă (tarte), Bucarest, 1880.

Traditionnellement, les musulmans considèrent les Principautés roumaines tributaires de l’Empire ottoman, comme situées dans le Dar el Ahd (« maison du pacte », en arabe : دار العهد), qui définit de jure leur statut d’Etats chrétiens orthodoxes tributaires des Ottomans, Etats dont seuls des orthodoxes peuvent être citoyens : les musulmans, avdétis (Dönme), romaniotes et séfarades sont sujets et protégés de l’Empire ottoman ; les catholiques, protestants et ashkénazes sont sujets et protégés de l’Empire des Habsbourg ou des Etats d’Europe centrale et occidentale dont ils étaient originaires. Certaines fonctions, droits et devoirs, comme servir l’État, accomplir le service militaire, acquérir des terres et ouvrir des entreprises, sont réservées aux citoyens orthodoxes ; concernant les Juifs, les dreptari, pour la plupart romaniotes et séfarades depuis longtemps intégrés à la société phanariote roumaine et peu nombreux (environ 12 000 personnes) deviennent citoyens à l’indépendance du pays en 1878 et sont exemptés des mesures discriminatoires durant la période 1938-44[5], alors que les ashkénazes venus au XIXe siècle d’Allemagne, d’Autriche (Galicie) et de Russie, ou citoyens de ces empires avant le rattachement à la Roumanie de leurs territoires d’origine, et beaucoup plus nombreux (environ 700 000 personnes), n’obtiennent l’égalité des droits qu’en 1919, sur l'insistance des humanistes roumains, soutenus par leurs homologues occidentaux[6], mais la perdront lors de la montée des extrémismes dans la période 1938-44[7].

Pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle, ce sont des ashkénazes souvent très traditionalistes de Galicie qui se réfugient dans les principautés roumaines où les autorités sont plus tolérantes ; une autre vague ashkénaze fuyant les pogroms qui ont lieu en Ukraine durant le XIXe siècle, vient étoffer les rangs des juifs roumains[8].

Dès 1832, les Juifs deviennent la population majoritaire dans huit des quarante foires moldaves. Parmi les villes à population majoritairement juive, figurent en tête Fălticeni, Dorohoi et Bucecea avec 85,9 % de Juifs, puis Frumuşica avec plus de 79 %, Hârlău avec près de 60 %, Burdujeni avec 55,5 %, Lespezi avec 52 %, et Şeuleni avec 51, % de population juive[9].

Sache Petreanu, journaliste roumain et activiste juif progressiste, coupe les papillotes à son coreligionnaire traditionaliste (Foaia populară du 14 février 1899).

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Période 1866-1938[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

En , paraît à Iaşi « Korot ha-'itim », le premier journal yiddish de Roumanie, publié deux fois par semaine jusqu'en 1871.

Le journal bilingue « Gazeta româno-evreiască » (La « Gazette roumano-hébraïque ») publié en 1859 et édité par Marcu Feldman-Câmpeanu, défend l'émancipation, la laïcisation et la modernisation du système éducatif juif[10].

Constitutions[modifier | modifier le code]
Les persécutions des Juifs en Roumanie, extrait du livre Die Judenpolitik der rumänischen Regierung (1919).

La première constitution de la Roumanie moderne en 1866 (article 7) n'attribue la nationalité roumaine qu'aux chrétiens orthodoxes, car le pays est alors encore défini comme une principauté orthodoxe autonome, mais vassale de l'Empire ottoman musulman. Les Juifs roumains sont alors considérés comme « sujets autrichiens », « russes » ou « ottomans », et ceux qui ne relèvent d'aucun de ces trois empires sont « apatrides »[11]. En 1878, sous la pression des francs-maçons et des laïcs, alors que l'indépendance de la Roumanie vis-à-vis de l'Empire ottoman est reconnue au Traité de Berlin, l'article est laïcisé pour permettre aux non-orthodoxes désireux de devenir Roumains, d'accéder à la citoyenneté, soit de 300 000 Juifs[12]. En pratique, il s'agit d'une procédure de naturalisation individuelle étalée sur dix ans, qui ne bénéficie qu'à 52 924 Juifs[13]. Pour l'historien Henry Laurens, les naturalisations individuelles sont accordées avec encore plus de parcimonie et donne le chiffre de 87 cas de 1879 à 1900, et de 91 cas de 1901 à 1909[14]. En effet, le droit du sang continue de dominer la législation, et surtout l'église et les boyards, attachés à la société patriarcale et rurale traditionnelle, voient d'un mauvais œil l'assimilation de populations arrivant nombreuses d'Europe centrale ou de Russie, et apportant des idées nouvelles, des technologies nouvelles, des réseaux commerciaux nouveaux, soit la modernité. Pour devenir tous pleinement citoyens, les Juifs devront attendre les réformes du début du XXe siècle. Rétrospectivement, ces réticences des élites sont décrites au XXIe siècle comme étant de l'antisémitisme, même si elles ne rejetaient pas seulement les Juifs, mais tous les étrangers (xénophobie) et les innovations en général (conservatisme)[15].

Ce n'est qu'en 1923, sous la pression des alliés occidentaux de la Roumanie, qu'une nouvelle Constitution est introduite, dont l'article 133, inspiré du droit du sol, élargissant la nationalité roumaine à tous les résidents, indépendamment de leurs origines, langues et religions[16]. Contestée par les conservateurs et les nationalistes tant juifs que non juifs, cette même Constitution accorde l'égalité juridique aux femmes, ce qui pose des problèmes dans les communautés traditionalistes du nord du pays.

Marchand de volailles ashkénaze tenant une oie et sa licence de vente, coiffé d'un spodik et vêtu d'un caftan, par N. Grigorescu, 1880.
Au marché de Brăila[modifier | modifier le code]

Correspondant en Roumanie pour la Revue des Deux Mondes, André Bellessort évoque différents personnages qui animent le marché de céréales de Brăila au début du XXe siècle :

« Les Italiens sont encore représentés par de vieux courtiers, les plus habiles. Les Grecs, jaloux les uns des autres, presque aussi détestés que les Arméniens, ont contribué eux-mêmes à leur ruine et ne sont plus guère ici que les magasiniers des Juifs. Les Juifs, très estimés et d’une incontestable probité, ont pour eux leur crédit, qui est illimité, et leur intelligence. Les Roumains de Transylvanie, descendus jadis avec leurs troupeaux sur les bords du Danube, économes, travailleurs, patients, unis, commencent à jouer des coudes et pourraient bien, sinon écarter les Juifs, du moins les forcer au partage. La Roumanie ne saurait opposer d’élément plus solide à l’invasion étrangère, car je ne parle pas des quelques avocats qui se sont faits courtiers, mais dont le premier soin fut de s’adjoindre des Juifs et de se mettre sous la tutelle de leur expérience... Des ruisseaux d’orge, d’avoine, de froment, dont j’ai suivi les mille détours dans cette ruche colossale, pas un qui n’appartînt à un Grumfeld ou à un Grumberg. »[17].

Populations[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, environ 43 000 Juifs résident à Bucarest et 140 000 habitent les villes moldaves, notamment sur les 8 000 habitants de Târgu Neamț, environ 3 500 sont juifs ; à Buhuși, 1 757 habitants sont Roumains, 1 731 Juifs, et 123 catholiques autrichiens ou allemands et 3 sont Arméniens[18].

Famille juive roumaine à Galați dans l'entre-deux-guerres.

Selon le recensement officiel de 1930, en Grande Roumanie, il y a 756 930 Juifs[19]. En 1930, des villes comme Cernăuți (patrie de Paul Celan), Suceava (patrie de Norman Manea), Dorohoi, Botoșani, Bălți, Iași, Orhei ou Chișinău sont peuplées à moitié par des ashkénazim ; le yiddish y est couramment parlé (et souvent compris en dehors de la communauté) et l'écriture hébraïque partout présente (enseignes, librairies, journaux, théâtres).

Sur le plan religieux, d'importantes communautés hassidiques de la mouvance Loubavitch y vivent. Sur le plan politique, le Bund socialiste et le sionisme nationaliste, opposés l'un à l'autre, se partagent la communauté.

Période 1939-1945[modifier | modifier le code]

Tampons roumain et palestinien sur le passeport d'un couple de juifs Polonais ayant décidé d'émigrer en Palestine mandataire pour rejoindre leurs enfants à Tel Aviv, 1934.

La Roumanie reste une démocratie parlementaire jusqu'en mais les cercles humanistes, qui voyaient les Juifs comme un facteur de modernité, de développement et d'échanges culturels, sont alors en perte de vitesse face aux cercles xénophobes, qui les décrivent comme des « étrangers nuisibles à la nation ».

En , au début de la guerre de la Roumanie contre l'URSS, les Juifs de Iași, accusés en bloc de soutenir l'URSS, sont victimes d'un pogrom et les survivants sont déportés vers le port de Călărași sur le Danube pour en être expulsés vers la Bulgarie (dans l'Axe, mais pas en guerre contre les Alliés) et la Turquie (neutre), mais le train reste des heures sous un soleil de plomb sur une voie de garage de la gare de Podu Iloaiei et les déportés y meurent lentement sans eau, ni nourriture, ni air. Ici les cadavres sont jetés hors du train.

Dans les années 1930, comme dans toute l'Europe, la situation des Juifs se dégrade au rythme des atteintes à la démocratie consécutives à la crise de 1929, et en raison de la montée des extrémismes, qui culminent pendant la Seconde Guerre mondiale avec la Shoah.

Dans ces années 1930, des gouvernements comme celui d'Octavian Goga introduisent dans les universités et la fonction publique des « numerus clausus » (qui concernent aussi d’autres minorités, notamment les Magyars mais épargnent les Allemands), et retirent la citoyenneté roumaine à plus de 100 000 Juifs transylvains, bucoviniens et bessarabiens de langues allemande, hongroise ou russe, naturalisés en 1923, sous prétexte qu'ils ne parlent pas correctement le roumain ou qu'ils ont servi dans les forces austro-hongroises ou russes[20].

Militants de la communauté juive lors d'une célébration de Lag Baomer au centre communautaire juif de Bucarest. En présence du premier rang, le grand-rabbin Alexandru Şafran (premier rang), Henric Streitman, premier président de la Central Jewish Bureau, Bubi Marcus, qui a aidé Şafran à fournir une assistance aux déportés juifs en Transnistrie et le journaliste Theodor Lavi-Löwenstein (entre 1940 et 1945).

Le régime fasciste au pouvoir depuis le avec l'appui de l'ambassadeur allemand Manfred von Killinger fait de la Roumanie un État satellite de l'Allemagne nazie, mais entend mener sa propre politique antisémite et promulgue une série de lois raciales (, , , ) qui exproprient et dépossèdent les Juifs de leurs biens au profit de l'État.

D'autres lois de 1940 interdisent aux Juifs l'accès à la fonction publique, aux professions libérales, aux écoles publiques, aux scènes et aux salles de cinéma, la possession d'appareil radiophonique, de téléphone, de pigeons voyageurs, de voitures... Leur service militaire est remplacé par des taxes et des travaux d'intérêt général effectués par les Juifs des deux sexes. Cet ensemble de mesures s'accompagne de brutalités et achève de marginaliser et précariser la population juive[21]. Le , un « Centre national de roumanisation » est créé pour gérer les biens juifs confisqués par l'État[21].

Arrestation de Juifs roumains, le 22 décembre 1941.

La Garde de fer et l'armée du régime Antonescu (le « Pétain roumain », selon sa propre définition) sont les vecteurs principaux de la Shoah en Roumanie. Si les chicanes administratives et commerciales ont commencé dès 1927, les persécutions physiques débutent en et un premier pogrom est commis par la Garde de fer en (131 morts)[22].

Sur les 756 930 Juifs roumains de 1938, 440 000 changent de nationalité en 1940, lorsque, conformément au pacte Hitler-Staline et au second diktat de Vienne, la Roumanie cède de vastes régions à l'URSS et à la Hongrie.

Pogromistes fascistes roumains, membres de la Garde de fer, arrêtés par l'armée après le pogrom de Bucarest et la rébellion anti-gouvernementale, en janvier 1941.

Ainsi, 312 972 conservent la nationalité roumaine et apparaissent au recensement de 1941[23] et 250 000 Juifs deviennent soviétiques par la cession à l'URSS des territoires où ils vivent mais les 110 000 Juifs de la Transylvanie du Nord cédée à la Hongrie deviennent apatrides, car, bien que parlant hongrois pour la plupart, ils ne deviennent ou ne redeviennent pas citoyens hongrois, et la Hongrie, à la suite de son décret du , en livre la plupart à l'Allemagne nazie[24].

Déportation de Juifs roumains en Transnistrie, en 1941.

Selon l'historien Raul Hilberg[25], des 756 930 Juifs roumains de 1938, seuls 53 % soit 451 344 personnes y vivent encore après-guerre soit les 356 237 Juifs apparaissant au recensement roumain de 1951 et les 95 107 Juifs apparaissant en Moldavie soviétique au recensement soviétique de 1959 (auxquels il faudrait ajouter les survivants des régions devenues ukrainiennes de Cernăuți et du Bugeac). Selon les conclusions de la « commission Wiesel »[26], les 47 % manquants (environ 300 000 personnes) :

  • ont été livrés aux nazis par les régimes horthyste et szálasiste de Hongrie (près de 100 000 personnes) ;
  • ont été massacrés par le régime antonesciste de Roumanie, notamment la veille et après l'opération Barbarossa (plus de 200 000 juifs dont la majeure partie de ceux devenus soviétiques par la cession à l'URSS des territoires où ils vivaient, qui périrent en Bessarabie et en Transnistrie) ;
  • à cela il faut ajouter environ 4 000 autres Juifs devenus soviétiques qui avaient réussi à s'enfuir vers l'Est lors de l'attaque germano-roumaine mais qui furent rattrapés par les Einsatzgruppen et tués en Ukraine ;
  • un cas particulier est celui des victimes des naufrages du Struma et du Mefküre : 1 090 Juifs fuyant le régime fasciste roumain, victimes du torpillage de leurs navires (sous pavillons neutres) par les sous-marins soviétiques, respectivement ShCh-213 le et ShCh-215 le , qui, avec un peu de bonne volonté britannique, auraient pu débarquer à Istanbul et être sauvés (voir ces articles).

S'appuyant notamment sur les horreurs subies par les populations juives de Transnitrie, Raoul Hilberg résume cette période de la sorte[21] :

« A l'exception de l'Allemagne, aucun pays n'a eu une participation aussi massive dans le massacre des Juifs. Les témoins et les survivants qui ont décrit comment les Roumains ont conduit les opérations, ont évoqué des scènes sans équivalent dans toute l'Europe de l'Axe »[27]

L'action de la famille royale envers les Juifs[modifier | modifier le code]
Le roi Michel Ier de Roumanie, la reine mère Hélène de Grèce et l'ophtalmologiste Nicolae Blatt (en) qui alerta la reine mère, devant le château de Foișor à Sinaia, années 1940.

La reine mère Hélène reçoit le titre de Juste parmi les nations à titre posthume en 1993 pour avoir œuvré au sauvetage de Juifs pendant la Shoah à travers ses nombreux plaidoyers entre 1943-1944, pour permettre aux Juifs de revenir de déportation en Transnistrie[28],[29].

Toutefois, l'historienne Maria Bucur (en) tout comme son confrère Jean Ancel[30], spécialiste de l'Holocauste roumain[31],[32], considèrent que « la reine mère et le roi ont fait très peu pour les Juifs de Roumanie car la famille royale n’a condamné ni le vol des biens juifs ni la politique de roumanisation : elle n’est pas intervenue et n’a pas protesté lors du pogrom de Iași, pas plus que lors des campagnes d’extermination et de déportation de Bessarabie et de Bucovine en Transnistrie. Elle n’a pas même eu quelques mots de réconfort pour la population persécutée, pillée et assassinée »[33]. Le roi Michel reconnut d'ailleurs leur part de responsabilité lors de son discours à la commémoration des victimes de la Shoah de 2006 où il déclara[34] :

« Nous, tous les Roumains et ma famille incluse, devons continuer à chercher dans notre conscience la condamnation des immenses crimes commis en notre nom ou au nom de notre pays (…) et nous étions coupables (…). Nous avions l'une des plus grandes communautés juives d'Europe, un vaste groupe de personnes entreprenantes, hommes et femmes de culture, peuple serviable et qui aurait aidé la Roumanie d'aujourd'hui. À la fin, tous les Roumains, comme toutes les nations européennes, sont les perdants de la Shoah. Aujourd'hui, nous partageons la douleur tous ensemble, et cette douleur nous liera pour des siècles ».

Période communiste[modifier | modifier le code]

Ce « certificat de voyage » de l'État communiste de 1961, autorisation très difficile à obtenir et sans laquelle il était impossible de sortir du pays, était, pour les Juifs de Roumanie, le premier obstacle à surmonter sur le chemin de l’alya. L’une des exigences pour l’obtenir, était d’être invité par un citoyen du pays de destination (ici Israël) qui devait pour cela acquitter une lourde taxe à l’ambassade roumaine de ce pays ; cette taxe était proportionnelle au niveau d’études de la personne invitée.

Après la sortie de l'Axe et la fin de la Shoah, c'est-à-dire à partir de l'été 1944, mais surtout à partir de 1948, 197 000 Juifs émigrent de Roumanie (environ 161 000 Juifs roumains) ou des régions ex-roumaines de l'URSS (36 000 Juifs soviétiques) vers la Palestine/Israël.

Contrairement à une légende véhiculée par les nationalistes roumains, l'instauration du communisme ne séduisit que fort peu de Juifs (même si quelques-uns se trouvèrent durant quelques années aux commandes du Parti communiste roumain qui prit le pouvoir par le coup d'état du ), d'autant que le judaïsme était, comme toutes les religions, considéré comme un « opium du peuple ».

Les Juifs présents dans la direction du parti communiste, dont les plus connus sont Anna Pauker et Joseph Kichinevski[35], ne se sont pas comportés en juifs (cela aurait été du « nationalisme bourgeois archaïque et rétrograde » ou pire : du « cosmopolitisme ») mais en communistes staliniens, et, à ce titre, bien des Juifs se retrouvent eux aussi en camp comme « exploiteurs », « bourgeois » ou « éléments douteux », après la consolidation du régime en 1946-1947[36].

Théâtre juif (Teatrul Evriesc) au 15 rue Iuliu Barash à Bucarest.

Si le régime communiste permet la résurgence de théâtres et de journaux en yiddish, ainsi que de quelques orchestres klezmer, ce folklore d'opérette, comme le folklore roumain, magyar ou saxon, coupé de ses racines et embrigadé par la propagande officielle, ne parvient pas à dissimuler l'étouffement de toute vie intellectuelle et économique, ce qui est rétrospectivement considéré au XXIe siècle comme un « antisémitisme occulte » du régime communiste[37].

Émigration[modifier | modifier le code]

Au fil des années, la communauté s'étiole, émigrant vers Israël, vers la France ou vers les États-Unis, et les Juifs ne sont plus que 146 274 au recensement de 1956[38].

Comme le fascisme d'Antonescu avant lui, le régime communiste a bien tiré profit de cette émigration, en faisant payer le droit d'émigrer (comme pour les Allemands ou les Grecs de Roumanie) au prorata du niveau d'études ou de formation atteint qui, chez les Juifs roumains, était généralement élevé. Entre 2 000 et 50 000 dollars sont réclamés pour émigrer en 1978 et dans certains cas, il s'agit de 250 000 dollars ou même d'échantillons d'armes contre un visa. Ce trafic rapporte des centaines de millions de dollars aux autorités ainsi que des crédits bancaires dont Israël paie une partie des intérêts. « Le pétrole, les Juifs et les Allemands sont nos meilleurs produits d'exportation », plaisantait Nicolae Ceaușescu[21].

Entre fascisme et communisme, le judaïsme roumain a péri mais son histoire est bien connue en Israël, où plusieurs journaux et de nombreux livres paraissent en roumain.

Période post-communiste[modifier | modifier le code]

Roumains antisémites ?[modifier | modifier le code]
« Ţara Noastră », l'« organe fasciste et antisémite du Parti national chrétien », publié à Bucarest par le poète Octavian Goga. La croix gammée, incorporée dans le logo du journal en 1935, était le symbole national chrétien et « aryen ».

La chute de la dictature communiste en 1989 permit l'ouverture des archives, l'accès aux documents de l'armée roumaine et le travail « non-dirigé » des historiens. Les crimes de la Garde de Fer et du régime Antonescu ont été officiellement reconnus en 2004, en même temps que ceux du communisme, sous la présidence de Traian Băsescu, après que la « commission Wiesel » mise en place sous le mandat d'Ion Iliescu eut rendu ses conclusions[39]. Il existe aujourd'hui trois interprétations de la Shoah en Roumanie. Les auteurs relatent tous les mêmes faits mais ceux qui les ont eux-mêmes vécus, tels Matatias Carp[40], Raul Hilberg[41], Marius Mircu[42] ou Raoul Rubsel[36] les décrivent comme un hiatus d'inhumanité, une parenthèse monstrueuse dans l'histoire du peuple roumain, due au populisme, à l'effondrement de l'État de droit et de la démocratie parlementaire dans les années 1930, favorisés par la grande Dépression économique[26]. À l'encontre de cette position, des historiens comme Carol Iancu (Français, Université de Montpellier), Leon Volovici (Britannique)[43] ou Radu Ioanid (Américain)[44] parmi quelques autres, estiment que les courants xénophobes et antisémites qui ont abouti aux crimes, font partie intégrante de l'identité roumaine, partageant ainsi le point de vue des survivants de la Garde de fer[45] et du parti extrémiste actuel Noua Dreaptă (« Nouvelle droite »). C'est aussi la position prise par les commentateurs français du Livre noir de Carp[46].

Synagogue séfarade de Bucarest, après avoir été pillée et incendiée durant le pogrom de 1941.

Florin Constantiniu dans son Histoire sincère de la Roumanie et le rapport final de la Commission internationale sur le Shoah en Roumanie validé le par le parlement roumain, ne se prononcent pas sur cette question, mais soulignent que la disparition de la démocratie et la légitimation de la violence comme moyen politique, ont rendu ces crimes possibles, et que la brutalité ainsi déchaînée d'abord contre les Juifs et les Roms, a sévi ensuite, sous un autre régime, jusqu'au au détriment de l'ensemble du peuple roumain[26]. L'historien Neagu Djuvara, pour sa part, a estimé que la première position (celle de l'hiatus) est « cathartique, car elle suscite l'horreur chez les jeunes générations, et les incite à prendre des moyens pour que cela ne recommence pas », tandis que la deuxième position (celle de l'antisémitisme comme partie intégrante de l'identité) est « génératrice de nouvelles formes de xénophobie, car le jeune lecteur se trouve accusé et culpabilisé d'être antisémite par le seul fait d'être né roumain, ce qui ne l'incite pas à ressentir de l'empathie pour les victimes, et peut le pousser à adhérer aux fantasmes des bourreaux » ; il ajoute que « si l'on appliquait cette position à la France, il faudrait considérer Arthur de Gobineau, Charles Maurras, Joseph Darnand, Jacques Doriot et le régime de Vichy comme une part incontournable de l'identité française »[47].

Quoi qu’il en soit, la thèse roumanophobe du « Roumain forcément antisémite » est, depuis que les Roumains peuvent voter librement, largement réfutée dans les urnes : le candidat socialiste ex-communiste Ion Iliescu et ses successeurs l’ont très largement emporté (de 85 % et 65 % des voix) aussi bien face à la droite libérale (qui n’a emporté les présidentielles que deux fois en un quart de siècle) que surtout face aux nationalistes roumains (et il en fut de même au Parlement, qui est constamment resté à gauche depuis 1989). De plus, l’accès aux archives a révélé des faits oubliés : à l’encontre du régime d’Ion Antonescu, il y eut des citoyens roumains qui, avec humanité et droiture, s’y sont opposés. Dans l’armée roumaine, la guerre aux côtés des nazis et les ordres enjoignant de massacrer des civils étaient loin de faire l’unanimité : de à , 86 000 condamnations en cour martiale sont prononcées pour refus d’obéissance et/ou tentative de passage aux Soviétiques[48],[26].

Malgré cela, la présence, en Roumanie comme ailleurs, d'antisémites soit par nationalisme populiste local comme dans le cas du parti Noua Dreaptă (« Nouvelle droite »), soit par solidarité avec la cause cause palestinienne parmi les musulmans du pays, a rendu les juifs roumains du XXIe siècle peu enclins à se déclarer comme tels, et seuls 3 271 d'entre eux l'ont fait au recensement de 2011[49].

Synagogues[modifier | modifier le code]

La plupart des synagogues de Roumanie dataient du XIXe siècle. Pendant la période fasciste, la plupart d'entre elles ont été fermées, plusieurs pillées. La moitié de la communauté a péri dans la Shoah roumaine. Durant la seconde partie de la période communiste, à la suite de l’alya de la quasi-totalité de l'autre moitié, faute de fidèles la plupart des synagogues ont été abandonnées, sont devenues vétustes, ont été pillées et plusieurs ont finalement été démolies. Quelques-unes ont été rénovées après le rétablissement de la démocratie, mais pas toujours en tant que lieux de culte.

La liste des synagogues de Roumanie est publiée en 2008 par la Fédération des communautés juives de Roumanie dans Seventy years of existence. Six hundred years of Jewish life in Romania. Forty years of partnership FEDROM – JOINT (Soixante-dix ans d'existence. Six cents ans de vie juive en Roumanie. Quarante ans de partenariat FEDROM-JOINT).

Galerie[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Dans l'Entre-Deux-guerres, 13 000 Juifs habitent la ville de Timisoara[50] et selon le recensement de 1930, 4 216 Juifs vivent dans la ville de Fălticeni, représentant 36,6 % de la population totale.

Évolution de la population juive[modifier | modifier le code]

Le nombre des Juifs du pays s'élevait à quelque 756 930 avant-guerre[51] contre 356 237 en 1941 (après la perte de la plupart des territoires à forte densité juive)[52], et seulement 146 274 au recensement de 1956[53]. Au fil des années, la communauté s'est étiolée, émigrant vers Israël, la France ou les États-Unis : le recensement de 2002 ne trouve que quelque 6 179 Juifs[a] et celui de 2011, à peine 3 271[54].

Année Juifs Personnes de langue maternelle yiddish Personnes de religion juive
Nombre % Nombre % Nombre %
1930[55] 728 115 4,0 518 754 2,9 756 930 4,2
1941[56]
(sans les territoires perdus en 1940)
356 237
1948[57] 138 795 0,9
1956[58] 146 264 0,8 34 337 0,2
1966[57] 42 888 0,2 5 143 0,03
1977[57] 24 667 0,1 3 429 0,02
1992[57] 8 955 0,04 964 9 670 0,04
2002[59],[60] 5 785 0,02 951 6 057 0,03
2011[61] 3 271 0,02 643 3 519 0,02

Pèlerinage[modifier | modifier le code]

Le rabbin Oppenheimer dont la piété et les prières auraient sauvé la population de Timisoara de la peste noire entre les XVIIe et XVIIIe siècles, connaît une recrudescence de pèlerins de différentes confessions venus sur sa tombe pour prier afin de recouvrer la santé ou pour diverses bénédictions[62]

Mémoriaux[modifier | modifier le code]

Personnalités ayant des origines juives roumaines[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Voir l'article sur la démographie de la Roumanie.

Références[modifier | modifier le code]

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  59. http://www.insse.ro/cms/files/rpl2002rezgen1/14.pdf
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  62. (ro) « Despre minuni, istorie si iertare - Despre minuni, istorie si iertare Excelenta Sa Dr. Ernest Neumann, Rabin Sef al Comunitatii Iudaice din Timisoara - Spiritualitate - Numarul 615 - Anul 2004 - Arhiva - Formula AS », sur www.formula-as.ro, (consulté le )
  63. « Sonia Devillers et le troc de la honte », sur Les Echos, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Nicolae Iorga, Problema evreiască la Cameră și Note despre vechimea evreilor în țară - o interpelare (« La question juive à la Chambre et notes sur l'antiquité des Juifs dans le pays : une interpellation »), 1910.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Carol Iancu, L'Émancipation des Juifs de Roumanie (1913-1919), Centre de recherches et d'études juives et hébraïques, 1992
  • Mehdi Chebana et Jonas Mercier, Mémoires des Juifs de Roumanie, Non lieu, , 127 p. (ISBN 978-2-35270-105-7 et 2-35270-105-8)
  • (ro) Florin Constantiniu, O istorie sinceră a poporului român, Bucarest, Univers Enciclopedic, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (ro) Andrei Oișteanu, Imaginea evreului în cultura română : studiu de imagologie în contextul est-central european, Iași, Polirom, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (ro) Elias Schwarzfeld, Din istoria evreilor : împopularea, reîmpopularea şi întemeierea tîrgurilor şi a tîrguşoarelor în Moldova (De l'histoire des juifs : la population, le repeuplement et la création de foires et de commerces en Moldavie), éd. Uniunii Evreilor Pământeni, 1912. Lire en ligne
  • Sonia Devillers, Les exportés, Flammarion, (ISBN 9782080283207, présentation en ligne)

Autres ouvrages[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

André Bellessort, « Juifs et paysans, A travers la Roumanie II », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 73 et suivantes (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]