Flèche de Notre-Dame de Paris
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96 m |
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La flèche de Notre-Dame de Paris est la flèche qui a surplombé la croisée du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris entre 1859 et 2019, date de son effondrement au cours d'un violent incendie.
Historique
La première flèche fut construite au-dessus de la croisée du transept au XIIIe siècle, vraisemblablement entre 1220 et 1230. Cette flèche d'origine était un clocher, qui a comporté au XVIIe siècle jusqu'à cinq cloches, qui fut démontée de 1786 à 1792, après plus de cinq siècles d'existence.
La cathédrale resta sans flèche jusqu’à la restauration commencée par l'architecte Jean-Baptiste Antoine Lassus, et, après sa disparition en 1857, dirigée par Eugène Viollet-le-Duc, et réalisée par les Ateliers Monduit au milieu du XIXe siècle.
La flèche inaugurée le 15 août 1859 était constituée d'environ 500 tonnes en bois de chêne et recouverte d'un manteau de plomb d'environ 250 tonnes[1]. Elle culminait à une hauteur de 96 mètres.
Elle était gardée à sa base entre chaque toiture par des statues monumentales des douze Apôtres, réalisées en cuivre repoussé. Ces statues étaient disposées en quatre rangées — une à chacun des points cardinaux — de trois apôtres, ceux-ci étant placés les uns en dessous des autres, chaque groupe d'apôtres étant précédé par un animal symbolisant l’un des quatre évangélistes : le bœuf pour Luc, le lion pour Marc, l’aigle pour Jean et l’homme (ou l’ange) pour Matthieu. Ces statues sont les seuls éléments subsistants de la flèche, en raison de leur dépose quatre jours avant l'incendie[2]. En effet, les seize statues entourant la base de la flèche avaient été retirées le jeudi et envoyées à la Socra pour restauration[3]. Ces statues sont l’œuvre de Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume et constituent un remarquable ensemble en pleine harmonie avec l’esprit du XIIIe siècle. Les apôtres sont tous tournés vers Paris, excepté l’un d’eux, saint Thomas, patron des architectes, qui se retourne vers la flèche et ressemble étrangement à Viollet-le-Duc, se retournant comme pour contempler une dernière fois son œuvre[4].
Enfin le coq situé au sommet de la flèche contenait trois reliques : une petite parcelle de la Sainte Couronne, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève[5]. Le morceau de la Sainte Couronne a été placé là par Viollet-le-Duc en 1860 ; après la restauration du coq en 1935, la relique y a été replacée par le cardinal Verdier, archevêque de Paris[6]. Le coq constitue ainsi une sorte de « paratonnerre spirituel » protégeant tous les fidèles qui œuvrent et pratiquent selon la loi de Dieu, dans le cadre de la cathédrale. Cet élément est retrouvé dans les décombres le lendemain de l'incendie du [7].
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Coq au sommet de la flèche.
Dans sa chute, la flèche est tombée sur la nef, détruisant une partie des voûtes de la quatrième travée.
Autres usages
En 1999, la flèche est escaladée par des militants de la cause tibétaine pour commémorer le soulèvement tibétain de 1959, comme l'avait fait l'alpiniste Chantal Mauduit en 1997[8]. Sylvain Tesson l'a escaladé une centaine de fois dans les années 1990[9].
La flèche était un point géodésique dans le réseau géodésique français[10].
Notes et références
- Edmond Renaudin, Paris-Exposition, ou guide à Paris en 1867, Paris, Delagrave, , p. 95.
- Thomas Hermans, « Le spectaculaire déplacement des statues de Notre-Dame pour leur restauration », Le Figaro, (consulté le ).
- France 3 Nouvelle-Aquitaine, « Dordogne : les statues de Notre-Dame de Paris restaurées à la Socra », sur YouTube, (consulté le ).
- « Notre-Dame de Paris - Le toit, les apôtres », sur ndparis.free.fr : photo du groupe d’apôtres où Viollet-le-Duc prête son visage à saint Thomas.
- Marc Fourny, « Les dix secrets de Notre-Dame de Paris », sur Le Point, .
- Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, La France et la Terre sainte : Mille ans d'histoire, Parole et silence, , 284 p. (ISBN 978-2-84573-862-1), p. 64.
- Claire Bommelaer et Jean-Baptiste Garat, « Notre-Dame : le coq de la flèche retrouvé parmi les décombres », Le Figaro, .
- « Notre-Dame du Tibet », Libération, .
- Thomas Hermans, « Notre-Dame de Paris : la sidération et l’émotion de Jack Lang, Fabrice Luchini, Marion Cotillard... », Le Figaro, .
- Paris AO, site no 75056AO, IGN. Consulté le 2 juin 2012.