Mouvement américain des droits civiques

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Mouvement américain pour les droits civiques
Description de l'image IhaveadreamMarines.jpg.

Date 1865-1968
Cause Les Lois ségrégationnistes des états du Sud visant à entraver l'application les droits constitutionnels des Afro-Américains garantis par plusieurs amendements au lendemain de la Guerre de Sécession
Résultat Promulgation de différentes lois fédérales comme le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil Rights Act de 1968 mettant fin à la ségrégation raciale sur l'ensemble du territoire des États-Unis .
Chronologie
14 avril 1775 Création de la Pennsylvania Abolition Society à Philadelphie
2 mars 1807 Act Prohibiting Importation of Slaves qui interdit la traite négrière
1816 Création de l'Église épiscopale méthodiste africaine
1833 Création de l'American Anti-Slavery Society
1er janvier 1863 Abraham Lincoln signe la Proclamation d'émancipation
6 décembre 1865 Ratification du XIII° amendement de la Constitution des États-Unis abolissant l'esclavage,
9 avril 1866 Promulgation du Civil Rights Act de 1866
9 juillet 1868. Ratification du XIVe amendement à la Constitution des États-Unis d'Amérique accordant la citoyenneté à toute personne née ou naturalisée aux États-Unis et interdisant toute restriction à ce droit,
3 février 1870 Ratification du XV° amendement de la Constitution des États-Unis garantissant le droit de vote à tous les citoyens des États-Unis.
1877 Arrêt Hall v. DeCuir légalisant la ségrégation et les lois Jim Crow
10 juillet 1890 La Législature d'État de Louisiane adopte le Separate Car Act
18 mai 1896 Arrêt Plessy v. Ferguson de la Cour suprême des États-Unis

Le mouvement américain des droits civiques (en anglais : Civil rights movement) désigne les diverses luttes et manifestations menées par des citoyens américains, majoritairement des Afro-Américains et par des Blancs antiracistes pour que soient appliqués les droits constitutionnels des Afro-Américains garantis par plusieurs amendements au lendemain de la Guerre de Sécession : le Treizième amendement de la Constitution des États-Unis du 6 décembre 1865 abolissant l'esclavage, le Quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis de 1868, accordant la citoyenneté à toute personne née ou naturalisée aux États-Unis et interdisant toute restriction à ce droit, et le Quinzième amendement de la Constitution des États-Unis, de 1870, garantissant le droit de vote à tous les citoyens des États-Unis. Applications qui furent entravées dans les états du sud, par les lois Jim Crow, et par les divers règlements légalisant différents formes de ségrégation raciale. De façon plus générale le mouvement visaient l'abolition de toutes les formes de discrimination raciale entravant l'exercice du droit de vote, l'accès à l'éducation, à l'emploi et au logement sur l'ensemble des différents États constituant les États-Unis d'Amérique. Ce mouvement auquel s’agrègent diverses organisations comme la National Association for the Advancement of Colored People, la Conférence du leadership chrétien du Sud, la Student Nonviolent Coordinating Committee, etc., atteignent leur point culminant entre les années 1954 et 1968, aboutissant à l'adoption de différentes lois fédérales comme le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil Rights Act de 1968 mettant fin à la ségrégation raciale.

Frederick Douglass, homme politique et écrivain américain en 1866.

Les grandes figures de ce mouvement et de ses courants qui s'y rattachent sont Antoine Bénézet, Richard Allen, William Lloyd Garrison, Theodore Dwight Weld, Arthur Tappan, Daniel Payne, Myrtilla Miner, Frederick Douglass, Booker T. Washington, W. E. B. Du Bois, Oswald Garrison Villard, Mary White Ovington, Ida B. Wells, William Monroe Trotter, Asa Philip Randolph, Ralph Abernathy, Martin Luther King, Daisy Bates, Rosa Parks, Malcolm X, Coretta King.

Les débuts

Antoine Benezet fondateur de la Pennsylvania Abolition Society

Les débuts avec les Quakers

L'influence des Quakers est marque probablement la première étape historique du mouvement des droits civiques. Ils sont les premiers à militer de façon organisée contre l'esclavage, à questionner le droit d'une personne à posséder une autre personne en tant qu'esclave. Sous l'impulsion des quakers Antoine Bénézet et John Wollman des actions contre l’esclavage se créent, c'est ainsi que se créée la première société antiesclavagiste du monde la Pennsylvania Abolition Society à Philadelphie le [1],[2]. Benjamin Franklin et Benjamin Rush les rejoignent pour demander l'abolition de l'esclavage[3].Cette première société fera des émules comme la New York Manumission Society fondée en 1785[4],[5], d'autres société semblables voient le jour dans tous les états, du Massachusetts jusqu'en Virginie. En 1783, le Maryland interdit la vente et l'importation des esclaves[6]. Malgré le poids de Benjamin Franklin devenu président de la Pennsylvania Abolition Society et celui de toutes autres sociétés abolitionnistes qui ont présenté un mémoire au Congrès pour l'abolition de l'esclavage et la reconnaissance de la citoyenneté des Afro-Américains[7]. Mais sous la pression des riches propriétaires de plantations de la Caroline du Sud et de la Géorgie, afin d'éviter un éclatement entre les États du Sud et ceux du Nord, un compromis est établi par l'alinéa 1 de la section 9 de l'article premier de la Constitution des États-Unis où il est écrit : « L'immigration ou l'importation de telles personnes que l'un quelconque des États actuellement existants jugera convenable d'admettre ne pourra être prohibée par le Congrès avant l'année 1808, mais un impôt ou un droit n'excédant pas 10 dollars par tête pourra être levé sur cette importation. »[8] ; disposition ambiguë qui sans reconnaître l'esclavage autorise l'importation d'esclaves, et donc de façon implicite le droit à posséder des esclaves. Les deux textes fondateurs des États-Unis, la Déclaration d'indépendance de 1776 et la Constitution des États-Unis de 1787, étant équivoques, sont des textes sur lesquels ni les esclavagistes ni les abolitionnistes peuvent s'appuyer laissant la porte ouverte aux débats. Ainsi commence la longue histoire des Afro-Américains dans leur quête de leur citoyenneté américaine et des droits civiques qui y sont liés[9].

La situation au lendemain de l'Indépendance

Selon le recensement de 1790, il y a 753 430 Afro-Américains, dont 59 166 sont libres pour une population de 3 140 207 Blancs, le nombre des esclaves représente 18 % de la population totale[10],[11]. La grande majorité des esclaves, 89% vivent dans les états du Sud (Géorgie, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Virginie) là où se concentrent les plus forts besoins main d'œuvre liés aux grandes plantations, alors que la population d'esclaves diminue fortement dans les états du Nord, voire disparaît complètement dans le Vermont et le Massachusetts[12]. Une fois que l'indépendance fut acquise, les différents états établirent des Codes de l'esclavage (Slave Codes) afin de pouvoir maîtriser et contrôler les esclaves et optimiser leurs travaux. Ainsi un esclave ne pouvait ni ester en justice ni témoigner dans un procès sauf contre un autre esclave ou un affranchi, ne pouvaient pas signer de contrats, ne pouvaient généralement rien posséder en propre ; dans certains états comme celui du Mississippi il leur était interdit de jouer d'un instrument de musique ou d'apprendre à lire et écrire. L'instruction des esclaves était la plupart du temps le fait de leurs propriétaires, de rares écoles seront accessibles aux esclaves vers les années 1840, au contingentement limité et avec bien entendu une autorisation de leurs propriétaires qu'ils doivent toujours avoir sur eux. Seuls les Afro-Américains libres des états anti-esclavagistes peuvent s'instruire dans des écoles la plupart du temps ségréguées[13]. Les relations des esclaves aux Blancs étaient réduites au strict minimum, lors de leur temps de repos aucune assemblée ne pouvait se tenir sans la présence d'un Blanc, la moindre incartade était sanctionnée par le fouet et la peine de mort à la moindre rébellion, leur liberté d'aller et venir était contrôlée par une police des esclaves. Dans certains états, l'arbitraire des propriétaires était régulé par des tribunaux dédiés aux crimes et délits commis par les esclaves, tribunaux où dans le meilleur des cas les jurés étaient tous blancs et dans le pire des cas étaient aux mains des propriétaires d'esclaves, les peines étaient le plus souvent le fouet, afin d'éviter un temps de prison pendant lequel l'esclave ne travaillerait point, la peine de mort visait des crimes bien précis vol à main armée, viol, rébellion, cela encore pour préserver la main d'œuvre[14].

Une étape, la fin de la traite négrière

La constitution ayant mis une date butoir pour l'importations des esclaves à savoir l'année 1808, les sociétés abolitionnistes et les Afro-Américains libres vont régulièrement faire du lobbying pour abolir l’esclavage en même temps que l'arrêt de la traite négrière. Une première étape est franchie en décembre 1805 quand le sénateur du Vermont, Stephen R. Bradley présente un projet de loi visant à abolir la traite négrière à partir du , mais après une seconde lecture, le projet ajourné, en février 1806, le représentant du Massachusetts, Barnabas Bidwell fait une proposition de loi allant dans le même sens, mais qui reste lettre morte. Finalement c'est le président Thomas Jefferson qui lors de son discours du , reprend le projet de loi, et le est promulgué l'Act Prohibiting Importation of Slaves qui interdit la traite négrière à partir du , loi assortie de sanctions financières pour quiconque braverait l'interdit (amendes allant de 800 $ à 20 000$). Malgré cela des planteurs, des armateurs, et des marchands d'esclaves ont continué à maintenir un marché souterrain de la vente d'esclaves. Mais si l'importation d'esclaves est devenue illégale, en revanche les transactions d'achats et de ventes des esclaves sont maintenues à l'intérieur des États-Unis[15],[16],[17].

L'évêque Richard Allen

Richard Allen, premier leader du mouvement des droits civiques.

C'est au XVIII° siècle avec Richard Allen (1760-1831) que remontent les premières organisations afro-américaines de défense des droits des Afro-Américains par la fondation de la Free African Society et de l'Église épiscopale méthodiste africaine qu'il fonde en 1816. L'Église épiscopale méthodiste africaine se développe, en 1820 elle compte plusieurs milliers de fidèles répandus dans différentes villes Philadelphie, Baltimore, puis Pittsburgh et Charleston[18]. Il publie tout au long de sa vie des pamphlets pour expliquer aux Blancs combien l'esclavage est une chose inique[19],[20],[21],[22]. Ses écrits influenceront les penseurs et leaders du mouvement des droits civiques de Frederick Douglass jusqu'à Martin Luther King Jr.[23],[24].

La situation avant la guerre de sécession

En 1860, on compte 488 000 Afro-Américains libres, principalement présents dans les régions de la Virginie, du Maryland, de la Caroline du Nord, dans les villes de Baltimore, Washington, Mobile, Philadelphie, Charleston, la Nouvelle Orléans, New York, Cincinnati, Boston. Dans les états du Sud, ils sont particulièrement surveillés et contrôlés, des métiers leur sont interdits comme celui d'employé de bureau dans la Caroline du Sud, tout comme celui de musicien, des états comme le Tennessee, la Caroline du Nord et la Pennsylvanie leur interdisent le droit de vote, ils ne peuvent pas s'engager ni dans l'armée ni dans les milices locales, l'accès à l'école publique leur est souvent barré, ils ne peuvent pas témoigner dans des procès où des blancs sont mis en accusation, la reconnaissance de la légitime défense leur est ôtée quand leur agresseur est un blanc[25]. Les Afro-Américains libres, en dehors du secteur agricole, travaillent principalement dans les domaines du bâtiment et des travaux publics, de la confection, de la restauration, de l’hôtellerie, du petit commerce, de la coiffure...peu à peu se constitue une élite d'enseignants, des pasteurs, de juristes, de propriétaires agricoles et immobiliers plus ou moins riches[26].

Des organisations naissantes

En 1775, Prince Hall, avec quinze autres Afro-Américains, crée la première loge maçonnique afro-américaine, à sa mort en 1807 est créée la Grande Loge Prince Hall[27]. En 1843, sur l’initiative de Peter Odgen, un groupe d'Afro-Américains créent le Grand United Order of Odd Fellows in America, en 1845, la franc-maçonnerie du Maryland ouvre ses portes aux Afro-Américains par la création de la premier loge régulière pour personnes de couleur. Ces sociétés fraternelles deviennent, entre autres, des lieux de réflexion pour l'émancipation des Afro-Américains. Les églises et plus particulièrement l'Église épiscopale méthodiste africaine avec l'édition du magazine hebdomadaire The Christian Herald, sont d'autres lieux d'information et réflexion sur la condition des Afro-Américains et d'appels à la solidarité. Les églises Baptistes se développent aussi, mais en raison de leur autonomie locale, elles auront moins de poids[28].

L'évêque Daniel Payne président de l’université Wilberforce

Une élite naissante

Myrtilla Miner créatrice de la première école normale pour jeunes femmes afro-américaines

Dès 1826, des Afro-Américains, comme John Brown Russwurm ou Edward Jones (missionary) (en), commencent à être diplômés d'établissements universitaires tels que l'Oberlin College, le Amherst College, le Bowdouin College ou la faculté de médecine de Harvard. En 1851, une Blanche de New York, Myrtilla Miner[29] crée à Washington le premier établissement d'enseignement supérieur à destination de jeunes femmes afro-américaines afin de les former au métier d'institutrice, la Normal School for Colored Girls[30],[31],[32].

L'évêque de l'Église épiscopale méthodiste africaine Daniel Payne fonde l'université de Wilberforce dans l'Ohio en 1856, il est le premier président afro-américain d'une université, poste qu'il tiendra jusqu'en 1876[33].

Le fossé entre les Afro-américains du Nord et ceux du Sud se creuse. Certes les Afro-américains du Nord subissent également le racisme, mais ils sont protégés par des lois, ils peuvent tenir des rassemblements, des conventions, s'organiser, avoir leur presse, constituer leurs premières élites intellectuelles, artistiques, commerciales, industrielles, alors que dans le Sud, les Afro-américains, mêmes libres, sont marginalisés, soumis à l'arbitraire de règlements locaux, subissant une multiplicité d'interdits dont les premiers sont ceux de la libre expression, du droit de se réunir, de s'instruire et de se déplacer librement[34].

Les offensives du Nord émancipateur

Theodore Dwight Weld

Les idées anti-esclavagistes héritées du siècle précédent reprennent vigueur, divers intellectuels, pasteurs, journalistes, élus, Blancs comme Afro-Américains reprennent le combat à partir de 1815. Plusieurs livres et journaux dénoncent l'esclavage pratiqué par le Sud. L'Afro-Américain de Boston, David Walker (abolitionniste), publie en 1829 un vibrant pamphlet appelant les esclaves à se battre pour leur liberté, document qui aura un impact pour l'émancipation des Afro-Américains jusqu'aux mouvements des droits civiques du XX° siècle[35],[36],[37]. Le Blanc William Lloyd Garrison[38], fondateur de l'American Anti-Slavery Society, directeur du journal The Liberator (newspaper)[39] y publie plusieurs articles contre l'esclavage et prône l'action non-violente[40],[41]. Un autre membre de l'American Anti-Slavery Society, Theodore Dwight Weld, publie en 1837 The Bible Against Slavery, suivi en 1839 par Slavery As It Is[42],[43] ouvrages qui seront régulièrement réédités jusqu'à nos jours[44],[45],[46]. Ces divers auteurs avec bien d'autres réclamant l'émancipation des Afro-Américains ont deux arguments majeurs, le premier consiste à démontrer que l'esclavage est contraire aux principes du christianisme, de la civilisation, des fondements de la nation américaine et le second que l'esclavage du Sud est un foyer de guerre civile, d'émeutes, une menace à la paix civile[47].

Frances E.W. Harper

Les militants réclamant l'émancipation et le droit à la citoyenneté de plein droit des afro-américains se regroupent au sein de l'American Anti-Slavery Society fondée en 1833 par William Lloyd Garrison et Arthur Tappan qui de 1835 à 1840 passe de 400 à 2 000 sections et qui compte 200 000 adhérents[48],[49]. Ils engagent des débats s'adressant aussi bien aux Blancs qu'aux Afro-Américains, déclenchent des conférences dans les universités, parmi celles-ci l'Oberlin College et l'Université Case Western Reserve vont devenir des foyers de diffusion des idées anti-esclavagistes et émancipatrices. Les plus radicaux d'entre eux contestent la Constitution américaine et différentes loi qui font obstruction au droit des Afro-Américains à obtenir l'égalité des droits civiques et vont fonder le Liberty Party (United States, 1840) (en)[50],[51]. Ce nouveau parti, fondé en 1840 critique ouvertement la Constitution américaine et c'est le premier parti politique qui présente un candidat, James G. Birney, à une élection présidentielle, celles l'élection présidentielle de 1840 puis celle de l'élection présidentielle de 1844, pour réclamer l'égalité des droits civiques pour les Afro-Américains. Le parti ne recueille que 60 000 voix aux élections de 1844, ce qui conduit au constat qu'on ne peut se contenter d'une plate forme politique ne proposant que la fin de l'esclavagisme, leçon dont tiendront compte les Républicains pour l'avenir[52].

Tout comme Myrtilla Miner, les membres de l'American Anti-Slavery Society et du Liberty party doivent faire aux menaces, aux agressions verbales et physiques, aux boycotts et dans certains cas à l'emprisonnement[52].

Les Afro-Américains sont particulièrement actifs au sein de l'American Anti-Slavery Society, des leaders vont émerger James Forten, Peter Williams Jr, Robert Purvis, George Boyer Vashon (en), Abraham D. Shadd (en) et James McCrummel qui seront considérés comme les Pères fondateurs des mouvements des droits civiques. Ils sont rejoints par d'autres membres de l’élite afro-américaine tels que Samuel Cornish, Charles Bennett Ray (en), Christopher Rush[53], James W.C. Pennington, ensemble ils vont partager leurs idées et faire avancer la réflexion politique quant à l'émancipation des Afro-américains. En 1847, Frederick Douglass est élu président de l'American Anti-Slavery Society, de la Nouvelle Angleterre. Douglass va se révéler comme un brillant orateur de la cause de l'émancipation comme d'autres Afro-Américains et Afro-Américaines comme Charles Lenox Remond (en), Theodore S. Wright, John W. Jones (ex-slave) (en), Sarah Parker Remond, Frances Harper, Sojourner Truth, etc[54]. Pour diffuser leurs idées , en dehors de leurs diverses prises de paroles, ils vont écrire dans le premier journal afro-américain, le Freedom's Journal fondé en 1827 par John Brown Russwurm et de Samuel Cornish, puis le The Rights of All (en), la revue The Mirror of liberty[55] de David Ruggles (en) et le The North Star (anti-slavery newspaper) (en) de Frederick Douglass[56],[57].

Frederick Douglass

Frederick Douglass à ses 23 ans

Frederick Douglass (18171895) se fait remarquer par son éloquence lorsqu'il prend la parole à la convention anti-esclavagiste de 1841 de Nantucket (Massachusetts), très vite il est présenté à diverses associations anti-esclavagistes et invité à donner des conférences. Il va mener une campagne intense prônant l'assimilation en s'appuyant sur deux arguments, l'un théologique, les hommes descendent tous d'un premier couple, Adam et Ève, donc il existe une unité du genre humain, tous les hommes sont égaux en tant que créés par le même Dieu unique et par conséquent la division du genre humain en races va à l'encontre de la providence divine et de la loi naturelle. À sa référence théologique, il va ajouter un argument juridique en s'appuyant sur la Constitution des États-Unis et sur la Déclaration d’Indépendance des États-Unis. Il reprend le passage de la Déclaration où il est proclamé « Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. »[58] et de la Constitution il cite le préambule où il est écrit « Nous, le peuple des États-Unis, en vue de former une union plus parfaite, d'établir la justice, d'assurer la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer la prospérité générale et d'assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous ordonnons et établissons la présente Constitution pour les États-Unis d'Amérique »[59], les Afro-Américains étant des humains aux droits inaliénables, il en déduit que l'esclavage est contraire aux principes fondateurs des États-Unis, au républicanisme américain comme il l'est vis à vis de la doctrine chrétienne[60],[61],[62].

L'Underground Railroad

À partir de la fin du XVIII° siècle s'établit un réseau d'aide aux esclaves fugitifs pour qu'ils puissent se mettre à l'abri au Canada, l'Underground Railroad (chemin de fer clandestin)[63]. Historiquement, il commence en 1804, quand le général Thomas Boude (en) poursuit un esclave fugitif du nom de Stephen Smith accompagné de sa mère. Quand il attrape les fugitifs à Columbia, la population prend le parti des Smith, et Thomas Boude est obligé de les libérer. Le sentiment de solidarité envers les fugitifs s'étend et à partir de 1819 se met en place dans la Caroline du Nord un réseau d'aide organisé par les associations anti-esclavagistes. Le nom d'Underground Railroad semble apparaître après 1831 avec le développement du chemin de fer reprenant l'expression Underground Road (route clandestine) pour désigner le passage clandestin d'un fugitif du Kentucky pour traverser la rivière de l'Ohio afin de rejoindre un état abolitionniste comme l’Ohio ou l’Illinois. Avec le train, les voyages se font de nuit dans des wagons de marchandises, parfois aménagés. Un réseau de Quakers s'établit pour aider les fugitifs, leur donner nourriture, couvertures, habits, argent et les recueillir entre deux voyages. Dans un premier temps, il s'agit de conduire les fugitifs dans des états abolitionnistes, mais des policiers et hommes de mains des planteurs les pourchassant, une nouvelle destination s'impose, d'autant qu'en 1850 le Congrès a voté le Fugitive Slave Act qui sanctionne tout marshal fédéral d’une amende allant jusqu’à 1 000 dollars et d'une peine d'emprisonnement de six mois en cas de refus d’arrestation d’un esclave fugitif[64],[65]. C'est un Blanc, John Fairfield (abolitionist) (en) en opposition avec sa famille esclavagiste, qui va organiser les fuites vers un pays sûr le Canada. Arrivés au Canada, les Afro-Américains sont recueillis afin de leur trouver un emploi, un logement et leur apprendre à lire et à écrire. De nombreux fugitifs quitteront le Canada pour revenir dans les états du Sud et devenir des agents actifs de l'Underground Railroad permettant à des milliers d'esclaves de trouver la liberté, le plus connu d'entre eux étant Elijah Anderson, surnommé le "Superintendant Général" de l'Underground Railroad. Le gouverneur du Mississippi John A. Quitman a déclaré qu'entre 1810 et 1850 il y aurait eu 100 000 fugitifs, soit une perte pour les états du Sud de 30 000 000 $[66],[67],[68],[69].

Les tensions entre le nord et le sud

Harriet Beecher Stowe

Les polémiques entre esclavagistes et abolitionnistes, ne cessent de croître, les abolitionnistes font fi du Fugitive Slave Act et continuent leurs actions d'aide aux fugitifs. La parution de La Case de l'oncle Tom d'Harriet Beecher Stowe en 1852 se vend la première année à 300 000 exemplaires, ne fait que durcir les tensions entre le Sud et le Nord en fustigeant la civilisation sudiste et enflamme les abolitionnistes. Les tensions atteignent leur apogée avec John Brown qui appelle à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage, en 1856, à Pottawatomie Creek, lui et ses hommes tuent cinq colons esclavagistes à coups de sabre au motif qu'ils font partie des « légions de Satan ». Il s'agit pour lui de répondre au massacre du Kansas de 1856, où des groupes organisés par le sénateur esclavagiste du Michigan David Atchison ont harcelé des colons non esclavagistes puis mis à sac la ville de Lawrence. En 1859, avec l'aide de dix-huit hommes[70], il s’empare d’un arsenal fédéral à Harpers Ferry, en Virginie pour lancer l’insurrection ()[71]. Le raid de John Brown contre Harpers Ferry tourne au désastre : aucun esclave ne le rejoint, Brown est grièvement blessé de plusieurs balles, et deux de ses fils sont tués. Il est jugé à Charleston pour meurtre et trahison[72] envers l'État de Virginie ; condamné à mort, il est exécuté par pendaison le [70],[73]. Avant son exécution, il affirme que « Si j'avais fait ce que j'ai fait pour les Blancs, ou pour les riches, personne ne me l'aurait reproché »[74]. Même s'il passe pour un fanatique voire un fou, il demeure que la cause abolitionniste possède son martyr, une véritable croisade anti-esclavagiste se déclenche en faisant de John Brown son héros, sa pendaison devient un élément déclencheur qui convainc l'opinion publique qu'il faut abolir l'esclavage. Les électeurs lors des élection présidentielle américaine de 1860 joignent le clan Républicain dont la plate forme politique comprend l'abolition de l'esclavage, les sudistes commencent à redouter la sécession[75].

L'élection d'Abraham Lincoln

La victoire d’Abraham Lincoln[76] du 6 novembre 1860 fait craindre dans les états du Sud que pour abolir l'esclavage, le gouvernement fédéral augmente son intervention sur les affaires intérieures de chaque État dans tous les domaines. Sans la question de l'esclavage, l'autorité de Washington eut été débattue sereinement. Mais en même temps cette question était posée depuis trop longtemps, elle s'est exacerbée avec le temps qui passe. Elle a ses racines même dans les débats autour de la Constitution et des idéaux américains, depuis presque un siècle abolitionniste et esclavagistes s'affrontent autour de deux visions différentes de la société américaine et de ses fondements. La sécession était en germe, elle n'a pu être évitée que par des compromis temporaires qui n'ont fait que retarder l'explosion[77].

La Guerre de sécession

Les hésitations

Susie King Taylor
Général David Hunter

Quand Lincoln arrive au pouvoir en février 1861, onze états du Sud on fait sécession (Arkansas, Texas, Louisiane, Mississippi, Alabama, Géorgie, Floride, Caroline du Sud, Caroline du Nord, Tennessee et Virginie[78]) pour constituer les États confédérés d'Amérique[79] et ont élu le sénateur du Mississippi, Jefferson Davis, président des États confédérés qui appelle à la formation d'une armée le [80],[81],[82],[83]. Le premier affrontement armé a lieu au Fort Sumter, où les armées sudistes bombardent le fort les 12 et 13 avril 1861 cette bataille de Fort Sumter déclenche la guerre de sécession[84],[85],[86].

Aussitôt des Afro-Américains se présentent pour s'enrôler dans l'armée de l'Union, mais ils sont refoulés provoquant l'incompréhension, pire sur la ligne de front des officiers nordistes repoussent des esclaves fugitifs, certains officiers de l'Union autorisent les propriétaires d'esclaves à franchir la ligne de front pour récupérer les fugitifs ! Il faut que la Chambre des représentants vote le une loi pour interdire le retour des fugitifs vers les états du Sud.

Les fugitifs franchissent par milliers les lignes de front, des camps s'établissent pour les contenir. À partir de 1862 des associations d'aide aux fugitifs se constituent comme The Western Freedmen's Aid Commission, The Freedmen's Aid Society (en), The Friends Association for the Relief of Colored Freedmen, etc, toutes ces associations fusionnent en 1865 au sein de The American Freedmen's Aid Commission[87]. Des églises se rassemblent dans des associations The American Missionary Association (en)[88],[89] ou The United States Christian Commission (en)[90] pour apporter des aides alimentaires et vestimentaires auprès des fugitifs réfugiés et créer des écoles pour une majorité qui n'avait pas eu droit à un minimum d'instructions. Le général Nathaniel Prentice Banks[91], établit un système d'éducation publique dans le Département du Golfe qui en 1864 comptait 95 écoles, avec 162 enseignants, dont 130 viennent des états du Sud ou sont des Afro-Américains, dispensant des cours pour plus de 12 000 élèves[92],[93]. Des Afro-Américains se mettent à leur tour à créer des écoles, la personnalité la plus célèbre étant Susie Taylor qui fut la première afro-américaine à ouvrir une école pour les esclaves fugitifs[94],[95],[96],[97].

En 1862, la question de l'enrôlement des Afro-Américains dans l'armée se résout, malgré les hésitations du Général en chef, William T. Sherman, le général David Hunter franchit le pas en constituant la première unité militaire afro-américaine le 1st South Carolina Volunteers[98],[99], il est suivi par d'autres généraux de l'Union tels que Augustus Louis Chetlain, Lorenzo Thomas, Benjamin Franklin Butler (homme politique)[100], etc.[97],[101],

La proclamation d'émancipation de 1863

Abraham Lincoln
William Wells Brown

Dans un premier temps, bien que le président Lincoln soit viscéralement anti-esclavagiste, en revanche en tant que président il doit faire face aux contraintes politiques dans un contexte de guerre civile à l'issue incertaine. Dans un premier temps il mène une politique d'émancipation progressive basée sur le volontariat avec des compensations financières pour ménager les états esclavagistes fidèles à l'Union : le Missouri, le Kentucky, le Maryland et le Delaware. Il lui faut également maintenir sa majorité composée de Républicains et de Démocrates, si globalement les Républicains sont anti-esclavagistes, en revanche, les Démocrates du nord sont divisés sur la question comme l'ont montré l'élection présidentielle de 1860. Aussi il propose un compromis en proposant une émancipation progressive pour les états esclavagistes avec un versement de compensation pour les propriétaires. Pour cela il fait sa proposition auprès d'élus du Missouri, du Kentucky , du Maryland et du Delaware, ils répondent par une fin de non recevoir et de l'autre côté la proposition déclenche une colère des élus républicains abolitionnistes. Ne trouvant pas de consensus, Lincoln va trancher, le , il signe une déclaration abolissant l'esclavage sur les territoires, le , il signe une déclaration qui devient une loi affranchissant tout esclave fugitif. Puis avec son secrétaire d'état William H. Seward et son secrétaire du Trésor Salmon P. Chase il étudie le contenu d'une proclamation abolissant l'esclavage sur l'ensemble des États-Unis qui soit prête pour janvier 1863. Les divers succès militaires contre les armées confédérées lèvent tout obstacle. Le , se tient au Tremont Temple (en) de Boston, une assemblée représentative d'abolitionnistes blancs comme afro-américains, y sont présents parmi d'autres : Frederick Douglass, William Lloyd Garrison, Harriet Beecher Stowe, William Wells Brown, Charles Bennett Ray (en), tous sont au courant du contenu et de la date de la proclamation présidentielle et prient pour son succès. Le , Abraham Lincoln signe la Proclamation d'émancipation. Si cette proclamation est une avancée certaine, elle mécontente des élus abolitionnistes car elle ne prévoit pas l'accès à la citoyenneté américaine pour les affranchis. La proclamation déclenche un séisme dans les états du Sud, les esclaves fuient par dizaines de milliers, privant l'économie du sud d'une force de travail majeure[102]. Au fur et à mesure que les les lignes avancent dans les états du Sud, les esclaves s'enfuient des plantations et de leurs divers lieux de travail. Divers propriétaires d'esclaves se plaignent des actes de désertion ou d'insubordination et craignant des actes de représailles, beaucoup renonce à sanctionner ces actes. Dans certains endroits, les propriétaires rejoignent les troupes de l'Union pour demander leur protection, tellement ils craignent des insurrections vengeresses sanglantes. Au contraire dans l’Alabama ou la Géorgie des Afro-Américains sont pendus par mesure de prévention de risque d'insurrection. Or les cas d'insurrection furent marginaux, les Afro-Américains étant surtout désireux de garantir leur avenir de personnes libres.

En 1863, l'armée des États confédérés manquant de main d"œuvre pour sa logistique fait passer une loi pour embrigader de forces 20 000 esclaves, embrigadement qui fut un échec car il s'est opposé aux propriétaires qui n'appréciaient guère d'être privés de leurs travailleurs et par les esclaves qui se sont montrés récalcitrants vis d'impératifs de travail plus durs que la vie sur les plantations. le seul succès fut l'embauche de cuisiniers afro-américains à qui il était versé une solde de 15 $ par mois ainsi que la vêture. D'autres Afro-Américains ont servi dans l'armée des États confédérés en tant qu'aide-soignants, cocher d'ambulance, mécaniciens. de nombreux travaux de fortifications furent également réalisés par les esclaves embrigadés, mais dès qu'ils apercevaient les troupes nordistes, ils désertaient[103].

La participation des Afro-Américains dans l'armée de l'Union

Benjamin Franklin Butler

La proclamation de 1863, ouvre les portes de l'armée de l'Union aux Afro-Américains, ces derniers se présent par milliers, des figures afro-américaines comme Frederick Douglass font des meetings pour encourager enrôlement des Afro-Américains. À la fin de la guerre de sécession on compte qu'il y a eu à peu près 180 000 Afro-Américains qui ont servi dans les troupes de l'Union (infanterie, artillerie, train, hôpitaux de campagne), soit 10% des effectifs, et 19 000 dans la marine. Les pertes se montent à 40 000 hommes. Les régiments afro-américains vont s'illustrer lors de diverses batailles : Battle of Milliken's Bend (en)[104], au siège de Port Hudson[105], au Siege of Petersburg (en)[106], à la Battle of Nashville (en)[107], à la seconde bataille de Fort Wagner[108],[109]. Seize soldats afro-américains seront récipiendaires de la Medal of Honor qui est la plus haute décoration militaire décernée par les États-Unis[110],[111].

Combattre demandait un certain courage car lorsqu'ils étaient faits prisonniers par les Confédérés, ils étaient la plupart du temps exécutés par pendaison ou renvoyés à leurs propriétaires qui les accueillaient avec le fouet, pour faire cesser cette mesure contraire aux lois de la guerre Lincoln avertit que toute condamnation à mort de prisonniers de guerre commise par les sudistes entraînera l'exécution d'un prisonnier sudiste, que toute mise en esclavage d'un prisonnier nordiste entraidera une condamnation aux travaux forcés d'un prisonnier sudiste[112].

La plupart des régiments étaient sous le commandement d'officiers blancs, mais au fur et à mesure quelques régiments furent mis sous commandement d'officiers afro-américains comme les régiments du Corps d'Afrique fondé par le général Benjamin Franklin Butler. D'autres Afro-Américains serviront comme chirurgiens au sein des hôpitaux de campagne ou aumôniers militaires. Les discriminations sur le montant de la solde et les frais de vêture cesseront en 1864[112].

La fin de la guerre de sécession et le refus sudiste des droits civiques

Le XIII° amendement

Quand le 9 avril 1865, les armées confédérées déposent les armes, c'est la victoire du Nord sur le Sud, mais aussi de la Constitution qui met fin à toute légitimité du droit à faire sécession, et enfin d'un repositionnement de la souveraineté de l'autorité fédérale. Lincoln est conforté dans sa politique abolitionniste après sa Proclamation d'émancipation, il va pouvoir conclure cette guerre civile par le XIII° amendement. Amendement qui sera l'aboutissement de toutes les luttes abolitionnistes menées par les Blancs et par les Afro-américains depuis la création de la Pennsylvania Abolition Society à Philadelphie le 14 avril 1775 et par un renversement de situation du pouvoir économique.

Rappel

Lors de l'élaboration de la Constitution américaine ce sont les propriétaires des états du Sud qui sont prospères grâce, entre autres, à leur production cotonnière et qui ont pu imposer leur droit à posséder des esclaves contre l'avis de Pères de la Nation comme Benjamin Franklin. Mais depuis, le Nord s'est industrialisé et s'est enrichi face à un Sud basé sur une économie agrarienne et latifundiaire, économie menacée par les productions cotonnières du Mexique[113],[114],[115],[116]. Face à un Sud conservateur sur le déclin, de plus en plus d'Américains considèrent l'esclavage comme inhumain et surtout incompatible avec les concepts de liberté publique et de liberté individuelle. Cette contradiction entre les valeurs américaines et l'esclavage est souligné par le compagnon de route d'Alexis de Tocqueville lors de son voyage aux États-Unis, Gustave de Beaumont, qui dans son roman Marie ou l'esclavage aux États-Unis, tableau de moeurs américaines édité en 1840 souligne la contradiction entre un pays qui se revendique comme étant le modèle de la Démocratie et un pays où l'esclavage massif existe, où les esclaves sont privés de toutes les libertés et droits politiques, civils, naturels[117]. La puissance des états du Nord abolitionnistes fait redouter que ceux-ci utilisent le pouvoir fédéral pour imposer son contrôle sur les états du Sud esclavagistes. La question de l'esclavage se redouble d'une question de droits des états vis à vis du Congrès de Washington.Le conflit politique et juridique sur l'esclavage s'intensifie jusqu'au milieu du XIXe siècle, les pamphlets se multiplient et les sudistes ont bien du mal à justifier l'esclavage, la tension trouve son dénouement avec la guerre de sécession.

La nécessité du XIII° amendement

La proclamation d'émancipation est une décision de guerre et juridiquement elle n'est qu'une proclamation présidentielle, pour être effective de façon permanente, il faut qu'elle se transforme soit en loi du Congrès soit en amendement, dans le contexte et vu le changement de droits que cela entraînait il était nécessaire que l'abolition de l'esclavage devienne un amendement. Le , le Sénat vote la proposition puis le , la Chambre des représentants adopte l’amendement après des débats houleux. Le Congrès ayant voté l'amendement il est présenté à Abraham Lincoln qui le signe pour promulgation le . Ce n'est qu'une première étape, il faut qu'il soit ratifié pas les trois quarts des états. Lincoln ne verra pas la ratification car il est assassiné le , la ratification est obtenue le [118],[119],[120],[121].

L'ère de la reconstruction

Général Oliver Otis Howard

La reddition du Général Lee est la victoire des Afro-Américains qui vont enfin tourner la page de l'esclavage commencée il y a 250 ans. Cette défaite du Sud est aussi la victoire des sudistes conscients que leur système économique basé sur l'esclavage les menait à une récession économique et à une stérilisation culturelle et intellectuelle. Avec la fin de la guerre c'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour les États-Unis, de nouvelles organisations sociales et économiques, l'essor de nouvelles technologie et industries. Cela commence par la reconstruction d'un Sud dévasté, ruiné qui ne peut être résolu de façon locale mais de façon fédérale, se pose également le problème de l'insertion socio-économique des 4 millions anciens esclaves, dont la majorité est illettrée[122]. Cette nouvelle ère qui va durer de 1865 à 1877 porte le nom d'ère de la Reconstruction (Reconstruction Era)[123],[124],[125],[126]. En Avril 1865 Andrew Johnson succède à Abraham Lincoln, sa première tâche est mettre en place des dispositifs pour permettre une réintégration des états sécessionnistes au sein de l'Union. Il amnistie les Blancs du Sud qui récupèrent ainsi leurs droits constitutionnels. Cette amnistie ne concerne ni les riches planteurs esclavagistes, ni les leaders politiques et militaires de l'ex-Confédération. Le , sous l'impulsion du général Oliver Otis Howard, pour assurer l'insertion sociale, professionnelle et politique des anciens esclaves, est créé une agence fédérale : le Bureau des réfugiés, des affranchis et des terres abandonnées. Cette agence fournit vêtements, alimentation aux Afro-Américains, mais aussi et surtout construit plus de 1 000 écoles à destination des Afro-Américains, dépense plus de 400 000$ pour contribuer au développement des universités historiquement noires[127],[128],[129],[130],[131].

Les Black Codes

Dès que les sudistes acceptent leur réintégration dans l'Union, ils se posent le problème du contrôle des Afro-Américains, comment limiter leurs droits tout en respectant le XIII° amendement. C'est ainsi que naissent de façon locale, comme le leur autorise la loi, des règlements locaux les Black Codes[132]. Ces réglementations réduisaient fortement l'accès à l'emploi des Afro-Américains les cantonnant ceux d'ouvriers agricoles ou de domestiques, ils n'avaient ni le droit de vote, ni aucun droits civiques, n'étant pas considérés comme des citoyens. Exemple, en Caroline du Sud, les employés Afro-américains devaient se montrer dociles, silencieux, ordonnés, logés au domicile de leurs employeurs. Tout incartade pouvant être sanctionnée par la flagellation. Ils ne peuvent ester en justice contre des Blancs et encore moins être juré. Tout emploi autre que celui d'ouvrier agricole ou de domestique devait être conditionné à l'obtention d'une licence accordée par un tribunal[133],[134].

Le XIV° amendement

Ces Black Codes ne sont qu'une adaptation des anciens Slaves Codes, les Républicains y voient un retour sournois à la situation d'avant la Guerre de sécession. De plus le XIII° amendement n'avait pas aboli l'arrêt de la Cour suprême concernant l'affaire Scott v. Sandford qui avait jugé qu'un Afro-Américain dont les ancêtres ont été amenés aux États-Unis et vendus comme esclaves, qu'il soit réduit en esclavage ou libre, ne pouvait être un citoyen américain et ne pouvait pas exercer une action en justice devant les tribunaux fédéraux, et que le gouvernement fédéral n'avait pas le pouvoir de réglementer l'esclavage dans les territoires fédéraux acquis après la création des États-Unis[135],[136],[137]. Pour l'abolir et permettre l'accès des Afro-Américains à la citoyenneté américaine, le sénateur de l'Illinois Lyman Trumbull présente le Civil Rights Act de 1866 qui définit la citoyenneté américaine avec les droits civiques qui y sont attachés, incluant les Afro-Américains émancipés par le XIII° amendement et garantissant l’égalité des droits civiques pour tous. Il est adopté par le Congrès le [138],[139],[140],[141]. C'est la première étape qui va conduire à l'adoption du Quatorzième amendement qui donnera l'égalité des droits civiques aux Afro-Américains et plus généralement à toute personne née ou naturalisée aux États-Unis et interdisant toute restriction à ce droit. Le représentant de l'Ohio, John Bingham (homme politique) dépose le projet d’amendement au mois de mars 1866[142],[143], il est principalement soutenu par Thaddeus Stevens et Charles Sumner, le XIV° amendement est adopté par le Congrès le puis ratifié le . Et pour éviter que les esclavagistes puissent revenir au pouvoir le XIV° amendement interdit aux anciens élus et militaires qui ont soutenu la Confédération de se présenter au Sénat ou à la Chambre des représentants ou à toute charge fédérale. Cet amendement est jugé imparfait par les républicains les plus engagés dans la cause abolitionniste car il laisse de côté le droit de vote des Afro-Américains qui fera l'objet du XV° amendement[144],[145],[146].

Le XV° amendement

Ulysses S. Grant

Cet amendement va s'imposer avec l'émergence du Ku Klux Klan[147],[148],[149] qui sous la direction de Nathan Bedford Forrest,ex-général de cavalerie de l'armée confédérée et ancien marchand d'esclaves, va mener des actions terroristes contre les Afro-Américains et les Blancs qui les soutiennent de 1867 à 1871. Forrest sillonne les états du Sud pour y tenir des réunions et saboter les réunions électorales des Républicains. Chacune de ses apparitions est suivie d'une vague de violences contre les Afro-Américains. Les membres du KKK font irruption dans leurs maisons pour les fouetter ou les assassiner en les pendant aux arbres ou les brûlant vifs dans des cages. Certaines femmes enceintes sont éventrées et des hommes castrés. Les Blancs du Bureau des réfugiés qui instruisent les Afro-Américains sont également visés par le Ku Klux Klan ainsi que les carpetbaggers. On estime que lors de cette campagne présidentielle, le KKK a assassiné ou blessé plus de 2 000 personnes rien qu'en Louisiane. Au Tennessee, de juin à octobre 1867, il est fait part de vingt cinq meurtres, de quatre viols et de quatre incendies. Sous la pression de la terreur, les comtés de Giles et de Maury se sont vidés de leurs habitants afro-américains et blancs loyaux au gouvernement fédéral. Ces opérations terroristes ont un but empêcher les Afro-Américains et les Blancs loyalistes de pouvoir voter ni même de s'inscrire sur les listes électorales[150],[151],[152],[153],[154],[155],[156]. Les actions terroristes du Klan atteignent un summum d'audace, quand le , une bande de membres du Klan font irruption dans le palais de justice du comté de Caswell, et poignardent à mort le sénateur républicain John W. Stephens pour ensuite aller molester et injurier sa famille[157],[158]. D'autres élus Républicains sont assassinés : le représentant James Martin, le sénateur de la Caroline du Sud Benjamin F. Randolph[159], les représentants Benjamin Inge, Richard Burke.

Le , Ulysses S. Grant prend ses fonctions de Président des États-Unis. Bien décidé à en finir avec les exactions du Klan, il lance, pour parachever les Reconstruction acts, le processus qui aboutit à l'adoption du Quinzième amendement de la Constitution des États-Unis, qui garantit le droit de vote des Afro-Américains, amendement qu'il signe le en proclamant « C'est l'événement le plus important qui soit arrivé depuis la naissance de la nation [...] c'est une révolution aussi grande que celle de 1776 », l'amendement est ratifié le [160],[161],[162],[163]. Parallèlement pour compléter le quinzième amendement, le , le Congrès vote le premier des Enforcement Acts, comme celui de 1870, pour protéger les Afro-Américains des violences qu'ils subissent et garantir leurs droits constitutionnels. Cette première loi interdit la discrimination pratiquée par les officiers d'état civil pour l'inscription des Afro-Américains sur les listes électorales et prévoit le recours à l'United States Marshals Service, voire à l'armée en cas de fraudes, d'intimidations physiques. Le , la loi Ku Klux Klan (The Klan Act) est votée au Congrès des États-Unis pour abolir l'organisation terroriste. Plusieurs milliers de membres du KKK sont arrêtés. La plupart sont libérés, faute de témoins, de preuves. Le Klan en tant qu'organisation active disparaît rapidement. Il est officiellement interdit en 1877[164],[165]. D'autres organisations comme la White League sont alors créées par d'anciens membres du Klan. Elles continuent de mener des campagnes de lynchage et de terreur, mais elles n'ont ni l'importance et ni l'influence du Ku Klux Klan original[166],[167],[168]. Après la période de la Reconstruction, la plupart des institutions des anciens États confédérés repassent sous le contrôle des Sudistes racistes et instaurent la ségrégation raciale par les lois Jim Crow.

Les lois Jim Crow

Un titre de loi infamant

Pour entraver les nouveaux droits des Afro-Américains les États du sud utilisent deux dispositifs, le premier est un dispositif d'intimidation par le terrorisme avec le Ku Klux Klan (KKK), l'autre légal, réglementaire : les lois Jim Crow issues des Black Codes[169],[170]. Ces lois dites Jim Crow désignent les différentes lois que les états du Sud et d'autres ont mis en place pour entraver l'effectivité des droits constitutionnels des Afro-Américains, elles commencent en 1877 et seront abolies dans la fin des années 1960 avec l'adoption de différents lois fédérales mettant fin à la ségrégation raciale sur l'ensemble du territoire des États-Unis : le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil Rights Act de 1968.

Le terme Jim Crow trouve son origine dans la culture populaire américaine par une chanson de 1828, Jump Jim Crow , imitation caricaturale et raciste d'un esclave afro-américain créée par l'auteur Thomas Dartmouth « Daddy » Rice (18081860)[170].

L'arrêt Hall v. DeCuir et la légalisation de la ségrégation

Les Lois Jim Crow vont pouvoir légalement se développer grâce à un arrêt de la Cour suprême. Tout commence sur un bateau à vapeur le Governor Allen qui relie La Nouvelle Orléans dans la Louisiane à Vicksburg dans le Mississippi. Monsieur Benson, propriétaire et capitaine du bateau entre en conflit avec l'une de ses passagères madame DeCuir, une Afro-Américaine. Cette dernière, pour se reposer, désire utiliser une cabine réservée aux Blancs, Benson le lui interdit, il lui dit qu'elle doit se rendre dans la galerie des cabines réservées aux personnes de couleur. Or, cette injonction ségrégative est contraire au XIV° amendement ratifié par la Louisiane, d'autant plus que le bateau, navigant sur le Mississippi et donc traversant plusieurs états, son règlement ne saurait dépendre des diverses lois ségrégationnistes édictées par les états traversés mais des seules décisions du Congrès de Washington. Pour savoir si la décision de la compagnie fluviale est constitutionnelle, monsieur Hall, qui reprend le litige après le décès du capitaine Benson, présente en 1870 l'affaire à la Cour suprême, c'est le cas Hall v. DeCuir. En 1877, la Cour suprême rend enfin son arrêt. Dans ses attendus, la Cour suprême constate que le Mississippi traverse des états dont certains n'ont pas ratifié le XIV° amendement, donc en toute logique, une compagnie de transport inter-états devrait se soumettre à différentes lois contradictoires, ainsi selon l'état traversé la discrimination ira jusqu'à refuser l’accès d'une personne de couleur, selon un autre ce sera la mixité et enfin dans un dernier cas la ségrégation. Devant ce qui apparaît comme une entrave à la libre circulation des entreprises de transports en commun, la Cour suprême arrête qu'à partir du moment où une compagnie de transport en commun ouvre le même service à ses clients blancs comme de couleur mais dans des compartiments, des cabines, des places séparées, cela est conforme à la Constitution. Cet arrêt ouvre la porte à la ségrégation raciale et aux différentes lois Jim Crow qui vont imposer la ségrégation non seulement dans les transports en commun (bateaux, trains, diligences,...) mais dans l'ensemble des espaces et des services publics comme les écoles, les restaurants, les toilettes, les hôpitaux, les églises, les bibliothèques, les manuels scolaires, les salles d'attente, les salles de spectacles, les logements, les prisons, les pompes funèbres, les cimetières, un peu partout dans le sud vont fleurir des panneaux For White Only [171],[172],[173],[174],[175].

Ségrégués de la naissance à la mort

Les lois Jim Crow limitent l'ensemble de la vie sociale, économique et politique des Afro-Américains de leur naissance jusqu'à leur mort. En rajoutant, à la ségrégation, des restrictions aux droits à la propriété, à établir son entreprise, à l'éducation, à se marier en dehors de sa "race", les interactions avec les blancs sont limités au strict nécessaire professionnel. Ces lois s'appliquent d'autant plus facilement que les juges et les forces de polices sont des Sudistes acquis aux thèses racistes et ségrégationnistes qui invalident tout recours, toute contestation. Pour éliminer le poids du vote des Afro-Américains dans les élections, quand le terrorisme du Klan ou de la White League est jugé insuffisant, dans certains comtés une taxe est créée pour avoir le droit de vote, puis se généralisent les test pour vérifier l'aptitude intellectuelle à voter. Les questions sont d'une difficulté inhabituelle comparées à celles posées au Blancs, comme par exemple être capable de réciter la Constitution et ses différents amendements, ou bien les questions sont absurdes du genre « How many angels can dance on the head of a pin / Combien d'anges peuvent-ils danser sur la pointe d'une épingle ? » ou « How many bubbles in a soap bar / Combien de bulles peut-on faire avec une savonnette ? ». Seule une minorité d'Afro-Américains arrive à voter et quand elle le fait, souvent, les représailles tombent, au mieux le fouet, au pire la pendaison sommaire ou l'exécution des votants et de leur famille[176],[177],[178],[179],[180].

Les différents mouvements et actions visant l'application des droits civiques auront pour objet l'abrogation de ces différentes lois, notamment par la saisine de la Cour Suprême pour demander des arrêts au sujet de situations de ségrégation pour en vérifier la constitutionnalité.

Le temps des controverses, entre séparatisme et intégration

Des femmes en première ligne

Harriet Tubman

Harriet Tubman, militante abolitionniste afro-américaine.

Harriet Tubman après la guerre de Sécession où elle servi comme lavandière, infirmière, pisteuse et espionne pour le compte de l'armée de l'Union, elle rejoint la National Woman Suffrage Association car si le droit de vote était garanti par la Constitution, en tant que femme elle n'était pas concernée. Là, elle y rencontre Elizabeth Cady Stanton et Susan B. Anthony, à leur contact, elle prend conscience que la cause des suffragettes est semblable à celle des droits civiques. Le combat pour obtenir le droit de vote des femmes vise à en finir avec l'exclusion de personnes humaines des droits et libertés garantis par la Constitution, tout comme les lois Jim Crow excluent des personnes humaines, les Afro-Américains, du droit de vote. La lutte pour les droits civiques s'élargit elle concerne les personnes humaines quelle que soit leur sexe ou leur couleur de peau[181],[182],[183].

Ida B. Wells

Ida Bell Wells-Barnett, journaliste et militante des droits de l'homme américaine.

Le , Ida B. Wells[184] alors qu'elle voyage sur une ligne de chemin de fer de la Chesapeake and Ohio Railway, le contrôleur du train lui ordonne d’abandonner sa place du wagon de première classe pour femmes pour s’installer dans un wagon "Jim Crow" dans lequel sont confinés les passagers afro-américains. Ida Wells proteste et refuse de quitter son siège, mordant au passage le conducteur qui tentait de la déloger. Son refus est bien que moins connue est tout aussi important que celui de Rosa Park[185]. De retour à Memphis, sa ville de résidence, elle engage immédiatement une procédure judiciaire contre la compagnie ferroviaire. À l’issue du procès, la compagnie est condamnée à lui verser 500 $. La Cour suprême du Tennessee casse ce premier jugement en 1885, et condamne Ida Wells à payer les frais de justice. L’épisode, largement relayé dans la presse, lui assure une notoriété locale, puis par ses aptitudes à rédiger des articles, sa réputation nationale grandit doucement au sein de la communauté afro-américaine. En 1889, elle devient copropriétaire et éditrice du Free Speech and Headlight, un journal anti-ségrégationniste abrité par l'Église méthodiste de Beale Street à Memphis qui mènera notamment des campagnes contre les lynchages[186],[187],[188],[189].

L'arrêt Plessy v. Ferguson ou le développement séparé légalisé

Le , la Législature d'État de Louisiane adopte le Separate Car Act instaurant une ségrégation pour tous les trains traversant son état. Chaque compagnie ferroviaire doit créer des compartiments / wagons pour les Blancs et des wagons pour les Afro-Américains et empêchant le croisement des deux populations[190],[191].

Les opposants à cette loi, décèle une faille dans la loi, les caractéristiques de "Blanc" ou de "Noir" n'étaient pas définis, ainsi quid d'un citoyen de couleur de peau blanche mais ayant une ascendance afro-américaine ? Le militant Homer Plessy[192], un métis qui n'avait qu'un seul arrière-grand parent afro-américain, achète un billet de train et prend place dans une voiture réservée aux blancs, quand le contrôleur lui demande s'il est de couleur, Plessy lui répond que oui, il est alors sommé de rejoindre un wagon réservé pour les Afro-Américains, ce qu'il refuse, il est arrêté et accusé d'avoir violé le Separate Car Act[193]. Commence alors une succession de procès qui remonteront jusqu'à la Cour suprême des États-Unis sous le titre de cas Plessy v. Ferguson dont l'arrêt en date du légalise la ségrégation au non de "égaux, mais séparés"[194],[195],[196].

Booker T. Washington, écrivain américain en 1895.

Ne compter que sur soi

Face à la perduration des lois Jim Crow qui seront consacrées par l'arrêt Plessy v. Ferguson et les actes terroristes du Ku Klux Klan qui restent impunis, les leaders afro-américains comprennent qu'il ne faut rien attendre des "Blancs" du Sud et vont proposer des solutions propres, celles-ci vont se cristalliser autour de deux personnalités Booker T. Washington[197] et W. E. B. Du Bois[198],[199],[200].

Booker T. Washington

À partir du constat de la ségrégation, Booker T. Washington appelle les Afro-Américains à renoncer à leurs droits civiques et d'adopter un développement séparé, de s’appuyer sur leurs ressources personnelles pour établir une sphère sociale, économique et culturelle, une société autarcique parallèle à la société blanche. Solution qui lui semble préférable à des affrontements qui ne feraient que renforcer les lois ségrégatives. Dans cette perspective il prend la direction du Tuskegee Institute[201] situé à Tuskegee dans l'Alabama dont la mission sera de former une élite afro-américaine d'artisans, de petits industriels, de fermiers. Le projet est de multiplier des zones tenues par des fermes entourées de tous les services nécessaires pour assurer leur développement, d'assurer l'emploi des Afro-Américains environnant et de satisfaire leurs besoins. Son projet de développement séparé et de maintien des Afro-américains à la ferme emporte le soutien politique et financière de "Blancs" qui y voient une solution à la "question nègre" (Negro Problems). Sa position aboutit au discours qu'il tient le lors de l'inauguration de l'Exposition internationale des États producteurs de coton à Atlanta, discours passé à la postérité sous le nom de Compromis d'Atlanta[202],[203],[204],[205],[206],[207],[208].

W.E.B. Du Bois

W. E. B. Du Bois, écrivain et militant pour les droits civiques américain en 1918.

Le Compromis d'Atlanta va susciter des controverses au sein des Afro-Américains, certains saluent le réalisme de Booker T. Washington, d'autres y voient un renoncement insupportable d'autant qu'un an après parait l'arrêt Plessy v. Ferguson, arrêt qui pour certains ne fait que découler du Compromis d'Atlanta. Celui qui va formuler les analyses les plus critiques est W. E. B. Du Bois connu pour être le premier Afro-Américain à avoir obtenu un PhD (doctorat) auprès de la prestigieuse Université Harvard[209],[199],[200].

W. E. B. Du Bois va redéfinir le problème de race, à partir non pas de critères biologiques mais de critères historiques, sociaux et culturels ; pour lui la race noire désigne un peuple qui s'est façonné en interactions avec l'environnement. Pour lui les Afro-Américains sont tels car étant le produit des institutions américaines les plaçant en situation d'arriération culturelle permanente car la loi les met en état de subordination, de dépendance vis-à-vis des "Blancs". Parmi les solutions proposées par W. E. B. Du Bois, il y a celle de l'élévation culturelle des Afro-Américains, la nécessité de former une élite afro-américaine en développant et renforçant le système universitaire mis en place depuis la fin de la guerre de Sécession[210].

En 1903, W. E. B. Du Bois publie un essai The Souls of Black Folk dans lequel figure un paragraphe intitulé "Au sujet de Mr. Booker T. Washington et d'autres", où il rappelle le triple objectif du Compromis d'Atlanta :

  1. Renoncement au pouvoir politique
  2. Renoncement aux revendications des droits civiques
  3. Renoncement à l'enseignement universitaire des jeunes Afro-Américains

Pour se concentrer sur la formation professionnelles agricole, artisanale et industrielle afin de prospérer et de s'attirer les bonnes grâces des "Blancs" du Sud.

W. E. B. Du Bois, avec honnêteté reconnait l'apport de Booker T. Washington, il sait que pour lui, le compromis d'Atlanta n'est qu'un abandon temporaire, une stratégie pour revenir ultérieurement en position de force à la table des négociations. Mais Du Bois montre combien ce compromis s'est passé à un mauvais moment et fait le bilan. Les résultats de ce compromis ont affaibli la communauté afro-américaine, l'arrêt Plessy v. Ferguson a créé un statut légal d'infériorité des Afro-Américains rendant illusoires les promesses découlant des quatorzième et quinzième amendement de la Constitution des États-Unis, le droit de vote dans les États du Sud n'est plus qu'une chimère et par ailleurs les dotations financières aux universités afro-américaines se sont amenuisées. Le compromis d'Atlanta n'a pas fait tomber les violences, les lynchages et les exactions diverses continuent de façon impunie. W. E. B. Du Bois constate que ce sont également les "Blancs" du Sud qui doivent être éduqués, qu'ils sont racistes parce qu'ignorants, craignant tout et rien des Afro-Américains, et tout comme les Afro-Américains, les "Blancs" sortiront de leur racisme par la constitution d'élites[211].

W. E. B. Du Bois montre l'impasse dans laquelle mènent les positions de Booker T. Washington, en confinant les Afro-Américains aux métiers de l’agriculture et des professions périphériques et au renoncement de leurs droits constitutionnels[212] et donc remobilise les Afro-Américains sur le droit de vote, l'application des droits civiques découlant des amendements de la Constitution et l'éducation des jeunes les plus méritants.

Le tournant décisif du XX° siècle

S'organiser

Le Niagara Movement

William Monroe Trotter, éditeur américain en 1915.

Face à la montée des crimes de haine contre les Afro-Américains, leur relégation aux marges de la société civile, l'échec de la coopération économique attendue par le Compromis d'Atlanta, deux intellectuels de l'élite afro-américaine W. E. B. Du Bois et William Monroe Trotter rassemblent autour d'eux vingt neuf professeurs, clercs et personnalités du monde des affaires afro-américains afin d'organiser les revendications politiques, sociales, économiques et culturelles des Afro-Américains à Buffalo dans l'État de New York, leur réunion leur étant interdite, ils franchissent la frontière canadienne pour tenir leur assemblée à l’hôtel Erie Beach de Fort Érié, à proximité des chutes du Niagara le [213],[214],[215],[216],[217].

À la fin de la conférence les membres du Niagara Movement rédigent une déclaration de principes dont les points principaux sont[218],[219] :

  • se mobiliser pour abolir les restrictions du droit de vote,
  • la suppression des barrières d'entrée à l'emploi et à la liberté d'entreprendre pour les Afro-Américains, notamment dans les États du sud,
  • la demande d'un enseignement déségrégué et gratuit du primaire à l'enseignement universitaire,
  • la liberté d'expression,
  • la constitution pour les tribunaux de jurys sélectionnés sans discrimination en raison de la couleur de peau, et des sanctions pénales égales pour les Blancs comme pour les Afro-Américains,
  • l'obtention de la protection syndicale pour tous les travailleurs Afro-Américains,
  • la lutte contre les préjugés,
  • la fin de la ségrégation au sein des transports publics,
  • la reconnaissance de la contribution des soldats afro-américains aux différents conflits.

Il est constitué divers branches à travers le pays qui seront coordonnées par W. E. B. Du Bois qui est nommé secrétaire général du mouvement. Les adhérents passent en quelques mois de vingt neuf membres à cent cinquante répartis sur dix sept États. Différents journaux diffusent la déclaration de principes. Face à la montée de l'influence du Niagara Movement, Booker T. Washington tente de le discréditer, mais le mouvement reçoit le soutien de la Constitution League, une organisation interraciale fondée en 1904 par John Milholland ; ce dernier rencontre W. E. B. Du Bois et William Monroe Trotter pour conforter leur visions communes. Au mois d’août 1906, le Niagara Movement tient sa deuxième conférence à Harper's Ferry, dans l'État de la Virginie-Occidentale.

Du Bois, dans son discours d'ouverture précise ce qu'il entend par le droit à l'éducation : « Lorsque nous revendiquons l'accès à l'éducation, nous entendons une véritable éducation. Nous croyons au travail. Nous sommes nous-mêmes des travailleurs, mais l'éducation ne peut se limiter à l'apprentissage professionnel. L'éducation est le développement de ses potentialités et de ses aspirations. Nous voulons que nos enfants soient formés comme des êtres humains intelligents, et nous nous battrons pour toujours contre toute proposition visant à éduquer les garçons et les filles noirs pour devenir des serviteurs, des subalternes, pour la satisfaction des besoins des autres. Ils ont le droit de savoir, de penser, d'avoir des ambitions. ». Ce discours souligne la différence entre les partisans des accommodements représentés par les « washingtoniens » et les partisans de l'intégration socio-politique[213].

Les congressistes constatent l'impossibilité de réaliser une union avec Booker T. Washington et les « washingtoniens » malgré les échanges entre les deux parties. Le pacifisme conciliant de Booker T. Washington est sérieusement remis en doute par les émeutes d'Atlanta de 1906 qui ont fait des dizaines de morts[220],[221], position qui tranche avec celle de W. E. B. Du Bois qui y voit plus que jamais la nécessité d'appliquer la Déclaration de principes de 1905. Peu de temps après Du Bois est nommé directeur de la Constitution League scellant une fusion entre la ligue et le Niagara Movement. Le Niagara Movement va connaître des débats internes qui vont l'affaiblir, notamment en 1908, une vive querelle oppose Du Bois à William Moroe Trotter, Du Bois voulait ouvrir les rang du Niagara Movement aux femmes alors que Monroe Trotter estimait que c'était prématuré, le conflit est tel que Monroe Trotter quitte le mouvement pour fonder le sien propre, la Negro American Political League[222],[223],[224].

Booker T. Washington en profite pour reprendre l'offensive. Lors des élections présidentielles de 1909, Booker T. Washington soutient le candidat républicain William Howard Taft alors que Du Bois soutient le candidat démocrate William Jennings Bryan, or Taft gagne les élections avec une forte majorité ce qui conforte les washingtonians et discrédite les membres du Niagara Movement[225].

Si le Niagara Movement, par manque d'organisation a perdu de son prestige et de son influence par ses conflits internes, Booker T. Washington s'est réjouit un peu vite, de nouveaux alliés de Du Bois vont apparaître. À la suite des émeutes d'Atlanta et de Springfield en 1908 (en), des Blancs de gauche se mobilisent pour fonder le National Negro Committee (en) (NNC), association qui se donne pour mission de lutter pour l'égalité des droits civiques des Afro-Américains, elle tient sa première réunion à New York les 31 mai et [226].

Parmi les fondateurs figurent Oswald Garrison Villard et Mary White Ovington[227] qui vont jouer une rôle majeur quant à la valorisation des thèses de Du Bois. Dans un premier temps, Oswald Garrison Villard se rapproche de Booker T. Washington, mais ce dernier lui écrit une lettre dans laquelle il exprime refuse de s'associer au National Negro Committee (NNC) en faisant valoir qu'il ne souhaitait pas entraîner les Afro-Américains du Sud dans un mouvement revendicatif et conflictuel et que la situation des Afro-Américains du Sud n'était pas la même que ceux du Nord, O.G. Villard en prend acte et se tourne vers Du Bois dont les positions sont voisines des siennes. Cette rupture vis à vis d'un leader tel que B. T. Washington pose question, des partisans de ce dernier quitte le NNC, un autre membre le philosophe William James fait part de ses craintes quant à une montée des actes racistes dans le Sud et d'autres voient dans cette rupture une remise en question du président William Howard Taft dans son travail de relations paisibles entre le Nord et le Sud. Mary White Ovington qui avait couvert en tant que journaliste toutes les conférences du Niagara Movement, calme le jeu en insistant sur le fait qu'il ne s'agit nullement de disqualifier les « washingtoniens ». Le second écueil était d'éviter une dissension entre Du Bois et Monroe Trotter, ce dernier conscient de l'enjeu d'une alliance entre progressistes Afro-Américains et Blancs se fit discret laissant la parole à Du Bois. Après bien des échanges les positions de Du Bois sont inscrites dans la déclaration finale : abolition des restrictions du droit de vote, application partout des droits constitutionnels des Afro-Américains tels que définis par les quatorzième et quinzième amendements, liberté d'entreprendre pour les Afro-Américains et libre accès à un enseignement déségrégué[228].

L'appel du 15 avril 1909

En janvier 1909, l'abolitionniste William English Walling (en) invite dans son appartement Mary White Ovington et le philosophe Henry Moskowitz (activist) (en). Lors de cette réunion, il est décidé de lancer un appel pour la date anniversaire de la mort d'Abraham Lincoln, soit le pour lancer une grande campagne autour des droits civiques. Mary White Ovington se charge de rassembler des personnalités blanches et afro-américaines, c'est ainsi que se joignent sur le projet deux clercs afro-américains, l'évêque Alexander Walters (en)[229] de l'African Methodist Episcopal Zion Church et du révérend William Henry Brooks pasteur de l'église méthodiste Saint Marc de New York, Florence Kelley[230], une des premières femmes diplômées de l'Université Cornell, Lilian Wald, O.G. Villard, le rabbin Stephen Samuel Wise (en) et la suffragette Leonora O'Reilly. Il est décidé que cet appel aura pour but de créer une association inter-ethnique pour régler la question de la ségrégation. Peu à peu le groupe s'étoffe, l'appartement de W.E. Walling devient trop petit, une réunion a lieu au Liberal Club au 103 East 19° Street, en mars 1909, après bien des débat, le nom de l'association est définie, elle s’appellera la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP)[231]. Son lancement officiel a lieu au Charity Organization Hall dans la nuit du au où sont assemblés des progressistes blancs et afro-américains[226],[232].

La National Association for the Advancement of Colored People

La NAACP, fusion du Niagara Movement et du National Negro Committee rassemble autour d'elle des progressistes afro-américains (W.E.B. Du Bois, Ida Wells-Barnett, Archibald Grimké (en)[233],[234] et Mary Church Terrel) et blancs (Mary White Ovington, Henry Moskowitz (activist) (en)[235], William English Walling[236],[237], Oswald Garrison Villard, Charles Edward Russell (en)[238],[239],[240], rassemblement qui fait que désormais les revendications des droits civiques ne relève plus des seuls Afro-américains mais devient une revendication américaine.

Les premières actions organisées pour les droits civiques

Naissance d'une nation

Lorsque sort le le film Naissance d'une nation de D. W. Griffith, adaptation cinématographique du roman The clansman : an historical romance of the Ku Klux Klan (L'homme du Clan, une histoire d'amour historique du Ku Klux Klan) écrit par un fils et neveu de membres du Klan, Thomas F. Dixon Jr., les Afro-Américains et les Blancs soucieux des droits civiques dénoncent ce qui apparaît, en dehors de l'innovation esthétique, un film de propagande[241] soulevant des polémiques violentes[242].

Le journal The Crisis organe de presse de la jeune National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), lance une campagne de boycott, Oswald Garrison Villard y dénonce une incitation directe au meurtre, une intention délibérée pour attiser les préjugés racistes, une insulte contre une partie de la population, ses critiques sont reprises par la future prix Nobel de la paix, Jane Addams qui écrit dans l'Evening Post au sujet de la seconde partie du film qu'elle donne un image pernicieuse des Noirs, elle y dénonce la victimisation des Blancs, les falsifications historiques. Le scientifique Jacques Loeb de l'université Rockfeller qualifie le film de glorification de la folie meurtrière, le romancier Upton Sinclair en parle comme étant le film le plus vénéneux qui soit, des universitaires comme l’abolitionniste Samuel McChord Crothers (en) ou Albert Bushnell Hart démontrent que les faits rapportés dans la seconde partie du film ne sont que des fictions corroborées par aucune source. Malgré cela, le 15 mars 1915, le National Board of Review (commission de la censure) autorise le film après avoir obtenu la suppression de quelques séquences parmi les plus violentes. Cette version révisée ne satisfait nullement les attentes des partisans de sa censure comme O.G. Villard et W.E.B. Dubois de la NAACP ou la suffragette Harriot Eaton Stanton Blatch car elle n'ôte rien à son caractère raciste. Le 30 mars 1915 le maire de New York John Purroy Mitchel, donne raison aux détracteurs du film et demande à son tour des coupes à l’intérieur du film, il n'obtient que la suppression de la scène finale ou les Afro-Américains sont déportés en Afrique. Alors que le film va être projeté à Boston, Dixon avive les tensions en déclarant que l'une de ses intentions en écrivant The clansman est de créer un sentiment d'exécration envers les gens de couleur chez la population blanche et plus particulièrement chez les femmes blanches. Le 17 avril 1915, alors que le film va être projeté au Tremont Theatre de Boston (en), William Monroe Trotter, figure majeure de la communauté afro-américaine de Boston, prend la tête d'une manifestation qui envahit la salle. Deux cents policiers sont appelés pour les évacuer, Monroe Trotter et onze autres manifestants sont arrêtés. Devant l'hostilité envers le film, James Michael Curley, le maire de Boston ferme la salle, le lendemain, le gouverneur du Massachusetts David I. Walsh, lui prend le pas et promulgue une loi interdisant les films pouvant provoquer des incidents racistes, mais sa loi est invalidée comme étant inconstitutionnelle. Parallèlement, Mary Childs Nerney, secrétaire générale de la NAACP, écrit une lettre ouverte à la commission de la censure pour obtenir des coupures plus significatives, qu'elles nuiraient en rien au succès du film qui engrange des profits remarquables[243],[244],[245],[246].

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Influences

Le mouvement américain des droits civiques a inspiré d'autres mouvements, se réclamant de ses méthodes, même si les problématiques sont différentes et qu'il s'agit plus de lutter contre des discriminations relevant de pratiques sociales que de revendications d'ordre juridique comme l'abolition de lois ségrégatives. Le mouvement le plus connu est la Northern Ireland Civil Rights Association, qui comme le mouvement des droits civiques organise des marches pacifistes[247]. D'une façon générale tous les mouvements pacifistes luttant soit pour obtenir des nouveaux droits, la fin de la criminalisation de l'homosexualité ou pour mettre fin à des discriminations sociales prennent pour exemple les différents mouvements pacifistes des Afro-Américains[248],[249],[250].

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À voir aussi

Articles connexes

Liens externes