Lugenia Burns Hope

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Lugenia Burns Hope
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
NashvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Lugenia D. BurnsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Militante des droits civiques, suffragette
Conjoint
John Hope (professeur) (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Robert W. Woodruff Library, Atlanta University Center (en) (0000-0000-0000-0045)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Lugenia Burns Hope, née le à Saint Louis dans l'État du Missouri et morte le à Nashville dans l'État du Tennessee, était une militante américaine engagée dans les réformes sociales et l'action sociale, elle est notamment connue pour avoir fondé en 1908 l'Atlanta Neighborhood Union (en) qui a concouru à l'amélioration des conditions de vie des Afro-Américains d'Atlanta dans l'État de la Géorgie. Elle fut, avec son époux John Hope, une des figures majeures du mouvement américain des droits civiques de la première moitié du XXe siècle et des suffragettes afro-américaines avec Ida B. Wells.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Lugenia Burns Hope, née Lugenia D. Burns est la cadette des sept enfants de Louisa M. Bertha et de Ferdinand Burns, tous les deux étant des Afro-Américains libres. Ferdinand Burns était un maître charpentier prospère qui a été formé comme apprenti auprès de son père, William Burns, un industriel qui a fait fortune dans la fabrication de charrues, ancien secrétaire d'État du Mississippi en 1850, qui avait épousé une Afro-Américaine et bien que les mariages mixtes soient prohibés, le couple vivait ouvertement son union à Natchez. Louisa M. Bertha est née à Natchez d'une famille qui avait quitté le Mississippi pour s'installer au Canada et a une ascendance française ; elle était intendante d'une plantation à Louisville dans le Kentucky. La date de mariage de Louisa M. Bertha et de Ferdinand Burns n'est pas connue. Après la mort de son père en 1880[2], sa mère emménage à Chicago, ville où Lugenia passera son enfance et son adolescence et a pu suivre une scolarité qu'elle n'aurait pu avoir dans le Mississippi ségrégationniste qui appliquait les lois Jim Crow, sa vivacité d'esprit l'a faite surnommée « la Génie » par sa famille. Après avoir sa achevé sa scolarité secondaire, elle est acceptée à l'École de l'Institut d'art de Chicago. Ses frères venant d'être licenciés, elle abandonne ses études pour aller travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille. Elle va travailler comme comptable pour une maison d'édition, puis comme couturière et enfin elle va être la première afro-américaine à devenir la secrétaire d'une association de bienfaisance, de soins aux plus démunis les King’s Daughters de Chicago, et au centre d'œuvres sociales de la Hull House, où elle côtoie une des figures éminentes de l’action sociale de Chicago, Jane Addams. Ces deux emplois seront ses premières expériences de l'action sociale et cela pendant une douzaine d'années[3],[4],[5],[6],[7],[8].

Carrière[modifier | modifier le code]

Une soirée dansante décisive[modifier | modifier le code]

En 1893 pour célébrer pour célébrer le 400e anniversaire de l’arrivée de l’explorateur Christophe Colomb dans le Nouveau Monde, les États-Unis organisent l'Exposition universelle de 1893, les manifestations vont se tenir du au [9],[10]. Les peuples noirs ne sont pas représentés, les Noirs ne sont présents que par le seul stand de la République d'Haïti, et de «  villages africains » donnant une image dégradée des Africains, ce qui suscite des controverses[11]. Des leaders afro-américains comme Frederick Douglass, Ida B. Wells, Frederick J. Loudin (en) vont dénoncer publiquement cet acte de discrimination. La direction de l'exposition ne pouvant faire fi de l'indignation populaire, décide que le , se tiendra une journée consacrée. Lors de cette journée se tient un bal en soirée, où Lugenia Burns fait la connaissance de John Hope (en)[12], un jeune étudiant en théologie à l'Université Brown de Providence (Rhode Island), c'est le début d'une idylle[13].

Départ vers le Sud ségrégationniste[modifier | modifier le code]

Quand en 1894, John Hope achève ses études universitaires, il trouve un emploi de journaliste au sein d'un journal de Providence et est également recruté comme enseignant à l'Université Roger Williams, Lugenia doit faire un choix entre le soutien matériel de sa mère et celui qui est devenu son fiancé avec qui elle souhaite se marier. Elle ne manque pas de courtisans bien plus fortunés que John Hope et qui lui proposent une vie loin du Sud raciste, mais son choix est fait, elle épouse John Hope en décembre 1897 et le couple part s'installer à Nashville (Tennessee). Le jeune couple est accueilli festivement par le corps professoral de la Roger Williams University. Très rapidement, Lugenia Burns Hope noue des liens chaleureux avec les étudiantes afro-américaines, et elle est recrutée en tant que professeure d'éducation physique[14]. Le couple Hope est invité à entrer dans le cercle de la bourgeoisie afro-américaine de Nashville et fréquente régulièrement le salon de James Carroll Napier (en) et de son épouse Nettie, leaders de la communauté afro-américaine du Tennessee, salon où se tiennent régulièrement des soirées littéraires[15].

En 1898, John Hope est invité pour enseigner le grec et le latin à l'Atlanta Baptist College[16], un établissement intégrant à la fois enseignement secondaire[17] et enseignement universitaire ayant des cursus de théologie et d'arts libéraux (littérature anglaise, littérature antique classique, histoire, géographie, mathématiques générales, physique). Lugenia le rejoint, le couple s'installe à Graves Hall[18] la résidence des étudiants de l'université. John Hope devient très vite populaire auprès de ses étudiants et forme une équipe de football[19].

Atlanta la ségrégationniste[modifier | modifier le code]

S'installer à Atlanta n'était pas évident pour le couple Hope car cette ville était la plus ségréguée des villes de la Géorgie. Les Afro-Américains y étaient soumis aux Lois Jim Crow[20], ces lois désignent les différents dispositifs juridiques que les États du Sud ont mis en place pour entraver l'effectivité des droits constitutionnels des Afro-Américains, elles commencent en 1877 et seront abolies dans la fin des années 1960 avec l'adoption de différents lois fédérales mettant fin à la ségrégation raciale sur l'ensemble du territoire des États-Unis : le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil Rights Act de 1968. Ces lois limitent l'ensemble de la vie sociale, économique et politique des Afro-Américains de leur naissance jusqu'à leur mort. À la ségrégation, elles ajoutent des restrictions aux droits à la propriété, à établir son entreprise, à l'éducation, à se marier en dehors de sa "race" ; les interactions avec les Blancs sont limités au strict nécessaire professionnel. Ces lois imposent la ségrégation dans les transports en commun (bateaux, trains, diligences, etc.) et dans l'ensemble des espaces et des services publics comme les écoles, les restaurants, les toilettes, les hôpitaux, les églises, les bibliothèques, les manuels scolaires, les salles d'attente, les salles de spectacles, les logements, les prisons, les pompes funèbres, les cimetières, un peu partout dans le sud vont fleurir des panneaux For White Only[21],[22],[23],[24],[25]. Ces lois s'appliquent d'autant plus facilement que les juges et les forces de polices sont des Sudistes acquis aux thèses racistes et ségrégationnistes qui invalident tout recours, toute contestation. Pour éliminer le poids du vote des Afro-Américains dans les élections, quand le terrorisme du Klan ou de la White League est jugé insuffisant, dans certains comtés une taxe est créée pour avoir le droit de vote, puis se généralisent les tests pour vérifier l'aptitude intellectuelle à voter. Les questions sont d'une difficulté inhabituelle comparées à celles posées au Blancs, comme être capable de réciter la Constitution et ses différents amendements, ou bien les questions sont absurdes du genre « How many angels can dance on the head of a pin / » (« Combien d'anges peuvent-ils danser sur la pointe d'une épingle ? » ou « How many bubbles in a soap bar » (« Combien de bulles peut-on faire avec une savonnette ? ». Seule une minorité d'Afro-Américains arrive à voter et quand elle le fait, souvent, les représailles tombent, au mieux le fouet, au pire la pendaison sommaire ou l'exécution des votants et de leur famille[26],[27],[28],[29],[30].

En 1900, la population afro-américaine d'Atlanta se montait à 63 000 habitants, pour une population totale d'environ 90 000 habitants[31],[32], 4 % d'entre eux constituent l'« aristocratie noire », personnes propriétaires de boutiques, d'entreprises artisanales (maçons, charpentiers, coiffeurs) dont la clientèle est essentiellement blanche. La majorité des Afro-Américains d'Atlanta vit dans la pauvreté, dans des maisons plus ou moins insalubres, voire des bidonvilles, les écoles sont en très mauvais état. La plupart des Afro-Américains sont des ouvriers sans qualification ou faiblement qualifiés, les femmes afro-américaines travaillent comme domestiques ou dans les services (serveuses, femmes de ménage). La classe moyenne est composée de couturiers et d'instituteurs. Le patronat embauche régulièrement des Afro-Américains pour faire baisser les salaires et les remplacer après par des Blancs qui se résignent à accepter les baisses de salaires. Dans les industries telles que celles du tabac, les Blancs tiennent à maintenir leurs emplois contre l'emploi des Noirs et pour éviter toute solidarité la ségrégation est exigée et bien sûr aménagée. Les divers maires d'Atlanta qu'ils soient conservateurs ou progressistes ont installé des administrations qui mettent les Afro-Américains en marge, toutes sont racistes et ségrégationnistes. Les suffragettes de Géorgie qui ont soutenu le Dix-neuvième amendement, ont demandé, contrairement aux suffragettes du Nord, que les Afro-Américaines et les Afro-américains ne soient pas concernés par cet élargissement du droit de vote. Face à ces discriminations, la communauté afro-américaine a appris à ne faire confiance qu'en elle-même et à s'auto-organiser en s'appuyant sur ses églises, ses loges fraternelles, ses clubs, ses entreprises, ses clubs, pour pouvoir à ses besoins d'éducation, de soins, d'entr'aide sociale, d'activités récréatives et culturelles[33].

Participation à la création de la Gate City Free Kindergarten Association[modifier | modifier le code]

Le couple Hope fait la connaissance de W.E.B. DuBois qui enseigne à la Clark Atlanta University (en) depuis 1897. John Hope et W.E.B. DuBois vont s'imposer non seulement en tant que brillants universitaires mais aussi et surtout en tant qu'ardent défenseur des droits civiques et de la justice sociale pour les Afro-Américains. W.E.B. DuBois s'intéresse aux actions que Lugenia a pu mener au sein de la Hull House de Chicago. Une des questions cruciales posées au sein de la communauté afro-américaine d'Atlanta est le sort des enfants qui ne sont pas encore atteint l'âge de la scolarisation et qui restent enfermés, livrés à eux-mêmes, errant dans les rues ou enfermés dans les appartements de leurs parents, pendant que ces derniers sont au travail. À la suite d'une conférence ayant pour thème le bien être des enfants noirs, où est présente Lugenia, plusieurs mères décident de créer un jardin d'enfants gratuit. Le bureau de la nouvelle Gate City Free Kindergarten Association[34] compte parmi ses membres Lugenia Burns Hope qui accepte le poste destiné à la recherche de fonds pour financer le projet. Dans sa recherche de fonds, elle arrive à convaincre Alonzo Herndon (en) un Afro-Américain fondateur et président de l'Atlanta Family Life Insurance Company (en), à financer l'association, notamment en lui achetant un bâtiment en dur dans la White's Alley d'Atlanta qui servira d'école et d'aire de jeux pour les enfants et pendant des années il financera un poste d'enseignant et une distribution quotidienne de lait à destination des enfants[35].

Fondation de l'Atlanta Neighborhood Union (ANU)[modifier | modifier le code]

Après la naissance de leur premier le , le couple Hope loue un plus grand appartement à la résidence Graves Hall. Quelques années plus tard, en pensant à l'avenir de son fils qui a cinq ans, elle constate qu'il n'y a rien pour les enfants afro-américains d'Atlanta, pas une seule aire de jeux, pas un parc. Parallèlement, Lugenia Burns Hope côtoie les bidonvilles d'Atlanta, où la population afro-américaine est livrée à elle-même, et c'est ainsi que germe peu à peu en elle la nécessité d'organiser un groupe d'action sociale pour venir en aide à la population des bidonvilles afin de leur donner des moyens pour sortir de la misère et de leurs conditions de vie lugubres. En 1906, John Hope est nommé président de l'Atlanta Baptist College, c'est le premier Afro-Américain à être nommé à cette charge, cela permet à la famille Hope de quitter la résidence de Graves Hall pour s’installer dans le logement de fonction du président, un appartement de trois étages comprenant entre autres plusieurs salles de bains, quatre chambres à coucher, un grand salon, et une pièce de travail qu'utilisera Lugenia pour ses réunions ainsi qu'une chambre sans fenêtre qui sera utilisée comme chambre noire pour développer des photographies[36]. La nomination de John Hope est faite à un moment où Atlanta a vécu une émeute raciste où des dizaines d'Afro-Américains ont été assassinés et les quartiers occupés par des Afro-Américains ont été incendiés et où plusieurs familles afro-américaines se sont réfugiées sur le campus de l'Atlanta Baptist College. Le couple Hope a pleinement conscience de ses obligations pour rassurer et unifier la communauté afro-américaine d'Atlanta et de représentants de cette communauté auprès des autorités de la ville pour apaiser la situation et prévenir de futures violences. Sous l'impulsion de Lugenia, les étudiants vont apprendre que la moralité, la dignité, le respect de soi sont des valeurs qui priment sur des objectifs de carrière. Pendant les trente années de sa présence à l'Atlanta Baptist College (qui va devenir le Morehouse College en 1913), Lugenia Burns Hope exhortera les étudiants à venir en aide à leurs frères dans le besoin[37].

En 1908, avec un groupe d'Afro-Américaines, Lugenia Burns Hope fonde l'Atlanta Neighborhood Union (ANU)[38],[39],[40], Lugenia est élue présidente. La première action de l'ANU est de faire un recensement des différentes familles afro-américaines d'Atlanta et plus spécialement des femmes, lors de chaque visite, les femmes de l'ANU font un état des lieux de chaque appartement ou maison, du quartier afin d'évaluer les besoins, ainsi dans le quartier du West Side, la plupart des habitats sont insalubres, la tuberculose, la typhoïde et la dysenterie sont monnaies courantes, les familles sont dysfonctionnelles, les aires de jeu sont absentes, l'éclairage des rues est insuffisant, conditions qui exposent les jeunes à la délinquance. À la fin de l'année 1908, l'ANU aménage une clinique à l'endroit où se situe l'actuelle University School of Social Works dépendante de la Clark Atlanta University (en). Puis l'ANU divise Atlanta en une douzaine de sections de l'ANU, avec chacune à sa tête, une responsable rémunérée. Les premières missions de chaque section de l'UNA sont de mener des campagnes d'hygiène, de médecine préventive, d'arts ménagers et d'accompagner les mères dans l'éducation et la scolarité de leurs enfants[41],[39],[42].

Développement de l'ANU[modifier | modifier le code]

En 1912, Lugenia Burns Hope embauche au poste de directeur de l'ANU, Garrie Moore, un jeune diplômé de la Columbia University School of Social Work (en) qui vient d'être recruté comme professeur de sociologie au Morehouse College[43] qui est également rémunéré par la Young Men's Christian Association (YMCA) pour intervenir auprès de la jeunesse délinquante d'Atlanta. L'ANU est également assitée par le professeur John Alvin Bigham qui tient des conférences à l'Université Clark d'Atlanta sur la criminalité des Afro-Américains, qui donnera des conseils pour les visiteuses de prison de l'ANU[39].

Lugenia Burns Hope développe un département consacré à l'éducation artistique, là aussi elle fait appel aux enseignants du Morehouse College, de l'université Clark, du Spelman College (en)[44] et de l'Université Tuskegee. Ce département ouvre divers ateliers de musique, de peinture, de lecture, de couture, de cuisine, de vannerie, de broderie, d'art floral, de chant, etc. ouverts à tous les jeunes de huit à vingt-deux ans. Et elle fait ouvrir une école primaire publique pour garçons et les filles afro-américains[45],[39].

En juin 1914, Lugenia Burns Hope fait acheter par l'ANU une propriété, à proximité du Spelman College, pour y ouvrir une seconde clinique. La branche féminine de l'American Baptist Home Mission Society (en) verse une rente mensuelle de cinquante dollars à la clinique ce qui lui permet d'embaucher Carrie Bell Cole une travailleuse sociale venue de New York. Dès la première année la clinique a reçu quatre cents patients[42].

En 1917, alors que Morehouse College fête son cinquantième anniversaire, les États-Unis entrent en guerre. John Hope part pendant neuf mois en France en tant que représentant de la YMCA auprès des troupes afro-américaines. Lugenia, de son côté se rend à Camp Upton (base militaire portuaire de l'United States Army ouverte en 1917 situé à Yaphank, dans le comté de Suffolk sur Long Island[46]), également comme représentante de la YMCA, pour former les femmes afro-américaines embauchées comme personnel administratif de la bases, pour accueillir les Afro-Américains qui vont servir sur le front français[47].

En 1926, L'ANU inaugure une nouvelle clinique, y sont présentes la directrice de l'Université Tuskegee, Margaret Murray Washington (l'épouse de Booker T. Washington) et la poète et dramaturge Georgia Douglas Johnson (en)[48] qui y tiennent des discours d'ouverture[42].

En 1929, John Hope devient président de l'Atlanta University Center (en) qui permet une harmonisation entre les différents établissements universitaires afro-américains de la Géorgie (Clark Atlanta University, Spelman College et le Morehouse College) permettant également des passages d'un établissement à un autre pour les étudiants. En 1932, la famille Hope emménage dans les nouveaux appartements du président. La même année, Lugenia devient la première vice--président de la branche locale de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) d'Atlanta[4].

En 1933, alors que l'ANU fête son 25e anniversaire, un banquet est tenu pour honorer Lugenia Burns Hope.

Le , âgée de 64 ans, elle se retire de la présidence de l'ANU[49],[50].

Sous sa direction de nombreux projets de l'ANU, en dehors de ses réalisations propres, ont abouti comme le pavement des rues, l'éclairage des rues, mais d'autres sont restés en suspens comme l'embauche par la municipalité de policiers afro-américains. Mais le plus grand succès a été de rendre visible la communauté afro-américaine auprès des autorités d'Atlanta[51].

Les engagements après l'ANU[modifier | modifier le code]

Après le décès de son époux, le , Lugenia Burns Hope emménage à New York et à partir de 1937, tout en continuant ses activités au sein de la NAACP, elle devient la collaboratrice de Mary McLeod Bethune qui est à la tête du National Council of Negro Women (en) et directrice du programme du New Deal, la National Youth Administration, lancée par l'administration du président Franklin Delano Roosevelt afin de développer l'enseignement scolaire des Afro-américains et de favoriser leur emploi[52],[4]. Elle continue de s’investir dans d'autres organisations telles que la Commission on Interracial Cooperation (en), la National Association of Colored Women's Clubs, l'Association of Southern Women for the Prevention of Lynching (en), fondée par Jessie Daniel Ames, la National Association of Colored Graduate Nurses (en) et l'International Council of Women of the Darker Races. Usée par un emploi du temps chargé, à partir de 1940, sa santé commence à décliner, régulièrement elle va se reposer chez ses enfants et c'est lors d'un séjour chez son fils Edward Swain Hope à Nashville qu'elle décède[3],[4].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Le , Lugenia Burns épouse John Hope[53].

Leur premier enfant Edward Swain Hope naît le [38], leur second enfant John Hope II, naît le [36].

Après ses funérailles, sa dépouille est incinérée et ses cendres sont répandues autour de la tombe de son époux John Hope située au Morehouse College d'Atlanta[54].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://hdl.handle.net/20.500.12322/fa:045 » (consulté le )
  2. La date exacte de la mort de Ferdinand Burns est inconnue.
  3. a et b (en-US) « Hope, Lugenia Burns | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  4. a b c et d (en-US) « Lugenia Burns Hope (1871-1947) », sur New Georgia Encyclopedia (consulté le ).
  5. (en-US) Sara Hines Martin, More than Petticoats: Remarkable Georgia Women, TwoDot, , 185 p. (ISBN 978-0762712700, lire en ligne), p. 97-99.
  6. (en-US) « The King’s Daughters History », sur King’s Daughters.
  7. a et b (en-US) « HOPE, Lugenia Burns », sur georgiawomen (consulté le ).
  8. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Lugenia Burns Hope, Black Southern Reformer, University of Georgia Press, mars 1989, rééd. 16 janvier 2004, 187 p. (ISBN 9780820323862, lire en ligne), p. 11-17.
  9. (en) « World’s Columbian Exposition : fair, Chicago, Illinois [1893] », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  10. (en) « World's Columbian Exposition, Chicago, Ill., 1894 », sur Library of Congress (consulté le ).
  11. (en-US) « World's Columbian Exposition », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  12. (en) « John Hope : American educator », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  13. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 18-19.
  14. (en-US) Sara Hines Martin, Op. cit., p. 100-101.
  15. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 20-25.
  16. l'Atlanta Baptist College était un établissement financé par des baptistes blancs du Nord.
  17. l'Atlanta Baptist College était le seul établissement d'enseignement secondaire du Tennessee accueillant des jeunes afro-américains.
  18. (en-US) « Graves Hall », sur www.atlantaga.gov, Atlanta City Hall (consulté le ).
  19. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 26-27.
  20. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit, p. 41.
  21. (en-US) « Brief History of Jim Crow Laws | Online LLM Degree », sur Online International LLM Degree Program (consulté le ).
  22. (en-US) « Hall v. DeCuir, 95 U.S. 485 (1877) », sur Justia Law (consulté le ).
  23. (en-US) BlackPast, « (1877) Hall v. DeCuir • », (consulté le ).
  24. (en-US) « Hall v. Decuir 95 U.S. 485 (1877) | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
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  26. (en-US) Pat McKissack, The Civil Rights Movement in America : from 1865 to the present, Childrens Press, , 355 p. (lire en ligne), p. 63.
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  28. (en) « Jim Crow law : United States [1877-1954] », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
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  30. (en-US) Carl H. Moneyhon, « Jim Crow Laws », sur Encyclopédie de l'Arkansas, .
  31. « Atlanta, Georgia Population History | 1860 - 2019 », sur www.biggestuscities.com (consulté le ).
  32. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op.cit., p. 58.
  33. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 57-60.
  34. (en-US) Charles E. Cunningham & D. Keith Osborn, « A Historical Examination of Blacks in Early Childhood Education », Young Children, Vol. 34, No. 3,‎ , p. 20-29 (lire en ligne).
  35. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 28-29.
  36. a et b (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 31.
  37. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 41-47.
  38. a et b (en-US) Jacqueline Anne rouse, op. cit., p. 30.
  39. a b c et d (en-US) Louie Davis Shivery & Hugh H. Smythe, « The Neighborhood Union: A Survey of the Beginnings of Social Welfare Movements among Negroes in Atlanta », Phylon (1940-1956), Vol. 3, No. 2,‎ , p. 149-162 (lire en ligne).
  40. (en-US) « "Thy Neighbor as Thyself:" The Neighborhood Union Collection · Women Who Changed Atlanta and the World · AUC Woodruff Library Digital Exhibits », sur digitalexhibits.auctr.edu (consulté le ).
  41. (en-US) Sara Hines Martin, Op. cit., p. 101-103.
  42. a b et c (en-US) Jacqueline A. Rouse, « The Legacy of Community Organizing: Lugenia Burns Hope and the Neighborhood Union », The Journal of Negro History, Vol. 69, No. 3/4,‎ été - automne 1984, p. 114-133 (lire en ligne).
  43. Le président du Morehouse College est John Hope, mari de Lugenia Burns Hope.
  44. établissement universitaire qui est le pendant du Morehouse College pour les jeunes femmes afro-américaines.
  45. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 68-69.
  46. (en-US) « Camp Upton, NY - The WWI Era - U.S. Army Center of Military History », sur history.army.mil (consulté le ).
  47. (en-US) Sara Hines Martin, Op. cit., p. 107.
  48. (en-US) Wilfred D. Samuels, « Georgia Blanche Douglas Camp Johnson (1877-1966) », sur Black Past (consulté le ).
  49. (en-US) Sara Hines Martin, Op. cit., p. 109.
  50. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 88.
  51. (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Op. cit., p. 90.
  52. (en-US) « National Youth Administration (NYA) (1935) », sur Living New Deal (consulté le ).
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  56. (en-US) « Biographical Sketch of Eleonore Raoul Greene », sur documents.alexanderstreet.com (consulté le ).
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  58. (en-US) « Suffragists in Georgia », Turning Point Suffragist Memorial, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • (en-US) Dorothy C. Salem, Black Women In Organized Reform, 1890 1920, Carlson Publishing, , 386 p. (ISBN 9780926019201, lire en ligne), p. 211-213,
  • (en-US) Darlene Clark Hine, Black Women in America: An Historical Encyclopedia, vol. 1, Carlson Pub, 1 mai 1990, rééd. 1 janvier 1993, 737 p. (ISBN 9780926019614, lire en ligne), p. 573-577,
  • (en-US) Jessie Carney Smith, Notable Black American Women: Book I, Gale Research, , 1334 p. (ISBN 9780810347496, lire en ligne), p. 513-515,
  • (en-US) Elisabeth Lasch-Quinn, Black Neighbors: Race and the Limits of Reform in the American Settlement House Movement, 1890-1945, University of North Carolina Press, , 229 p. (ISBN 9780807844236, lire en ligne), p. 7, 113-114, 120-126

Essais[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Jacqueline Anne Rouse, Lugenia Burns Hope, Black Southern Reformer, University of Georgia Press, mars 1989, rééd. 16 janvier 2004, 208 p. (ISBN 978-0820323862, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Anastatia Sims, « Reviewed Work: Lugenia Burns Hope: Bfack Southern Reformer by Jacqueline Anne Rouse », The Georgia Historical Quarterly, vol. 75, no 2,‎ , p. 452-454 (JSTOR 40582347),
  • (en-US) Robin Kadison Berson, Marching to a Different Drummer: Unrecognized Heroes of American History, Greenwood Press, , 347 p. (ISBN 978-0313288029, lire en ligne), p. 127-134,
  • (en-US) Leroy Davis, A Clashing of the Soul : John Hope and the Dilemma of African American Leadership and Black Higher Education in the Early Twentieth Century, University of Georgia Press, , 492 p. (ISBN 978-0820319872, lire en ligne),
  • (en-US) Sara Hines Martin, More than Petticoats: Remarkable Georgia Women, TwoDot, , 185 p. (ISBN 978-0762712700, lire en ligne), p. 97-111. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Ashleigh Hally, Lugenia Burns Hope, State Standards Pub., , 32 p. (ISBN 978-1935884767, lire en ligne),

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Louie Davis Shivery & Hugh H. Smythe, « The Neighborhood Union: A Survey of the Beginnings of Social Welfare Movements among Negroes in Atlanta », Phylon (1940-1956), Vol. 3, No. 2,‎ , p. 149-162 (14 pages) (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Edyth L. Ross, « Black Heritage in Social Welfare: A Case Study of Atlanta », Phylon (1960-), Vol. 37, No. 4,‎ , p. 297-307 (11 pages) (lire en ligne),
  • (en-US) Jacqueline A. Rouse, « The Legacy of Community Organizing: Lugenia Burns Hope and the Neighborhood Union », The Journal of Negro History, Vol. 69, No. 3/4,‎ été-automne 1984, p. 114-133 (20 pages) (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Sarah Judson, « Civil Rights and Civic Health: African American Women's Public Health Work in Early Twentieth-Century Atlanta », NWSA Journal, Vol. 11, No. 3,‎ , p. 93-111 (19 pages) (lire en ligne),

Liens externes[modifier | modifier le code]