Rognes

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Rognes
Rognes
La digue du moulin du Rossignol.
Blason de Rognes
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Bouches-du-Rhône
Arrondissement Aix-en-Provence
Intercommunalité Métropole d'Aix-Marseille-Provence
Maire
Mandat
Jean-François Corno
2020-2026
Code postal 13840
Code commune 13082
Démographie
Gentilé Rognens, Rognennes, Rognenques
Population
municipale
4 586 hab. (2021 en diminution de 4,36 % par rapport à 2015)
Densité 79 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 39′ 52″ nord, 5° 20′ 48″ est
Altitude 324 m
Min. 160 m
Max. 501 m
Superficie 58,32 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Rognes
(ville isolée)
Aire d'attraction Marseille - Aix-en-Provence
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Pélissanne
Législatives Quinzième circonscription
Localisation
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Rognes
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Rognes
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Rognes
Liens
Site web http://www.ville-rognes.fr/

Rognes est une commune des Bouches-du-Rhône, dans l'arrondissement d'Aix-en-Provence.

Elle est célèbre pour sa pierre, la « pierre de Rognes », exploitée depuis l'Empire romain, et ses produits agricoles truffes et coteaux d’Aix-en-Provence.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Le bourg chef-lieu de la commune est situé à 45 km de Marseille, 21 km d'Aix-en-Provence, 23 km de Salon-de-Provence, et 11 km de Cadenet au bord de la Durance. Il est à une altitude comprise entre 300 et 350 m d'altitude.

Le sud de la commune est traversée par la chaîne de la Trévaresse et son point culminant, quelques sommets entourent le bourg comme le Pié Fouquet (436 m), à 1 km à l'est, ou La Baume (355 m), à 500 m à l'ouest.

Le nord de la commune descend vers la vallée de la Durance, quelques kilomètres plus loin.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 699 mm, avec 6,2 jours de précipitations en janvier et 2,4 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cadenet », sur la commune de Cadenet à 8 km à vol d'oiseau[3], est de 14,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 703,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 44,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −12,7 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Géologie[modifier | modifier le code]

Rognes compte l'unique volcan de Provence[8], dit aussi « volcan de Beaulieu », daté de 17 millions d'années.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Rognes est une commune rurale[Note 2],[9]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[10],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rognes, une unité urbaine monocommunale[12] de 4 586 habitants en 2021, constituant une ville isolée[13],[14].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[15],[16].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (54 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (58,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (37,3 %), zones agricoles hétérogènes (21,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,7 %), cultures permanentes (14,4 %), zones urbanisées (5,2 %), terres arables (3,6 %), prairies (0,6 %), eaux continentales[Note 4] (0,3 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Le site[Lequel ?] révèle des traces de peuplement depuis l'âge du fer. Des constructions apparaissent à l'ère gallo-romaine, le long de la colline du Foussa. Une partie d'entre elles sont de type troglodyte. Parallèlement, l'exploitation de la pierre de Rognes commence.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Déjà en 1315, Pierre d'Allamanon est chevalier, seigneur de Rognes, qualifié de "Pontens vir[18]". Il était le second fils et héritier de Ricavi d'Allamanon, seigneur de Rognes, Pierrevert et Vidauban, amiral de Provence, auquel il succède à ce poste jusqu'après 1348[19]. Il participa à la prise de Milazzo en tant qu'amiral de Provence. En 1359, son héritier universel, Bertrand lui succède comme seigneur de Rognes. Un autre de ses fils, Ricavi, était seigneur de Lambesc. Jacques de Ceva, noble originaire de Cadenet, possédait des terres à Rognes ; le , il acheta à Pierre d'Allamanon, pour 1 000 florins d'or de Florence, la moitié des droits de la "nau" (« barque » en français) et du port de Cadenet. Carliste, il vit ses biens (dont les châteaux de Cadenet, Lauris et le Puget) confisqués par le sénéchal puis restitués à ses fils après sa mort[20].

La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Le seigneur de Rognes, Rostaing Vincent fait hommage le à Louis II d'Anjou, fils mineur de Louis Ier[21] ; un autre co-seigneur, Jacques de Lamanon, s’était rallié dès 1385[22].

Période moderne[modifier | modifier le code]

Au XVIe siècle, Rognes appartient aux seigneurs d'Agoult. En 1597, Julie d'Agoult, dernière représentante de la famille, épouse Henri de Raphelis. Elle conserve ses seigneuries. Très rigide sur ses droits et privilèges, elle tente de faire interdire aux habitants d'apposer leurs armes sur les maisons et remparts. Les consuls de Rognes refusèrent énergiquement. Le sénéchal d'Aix-en-Provence donna raison aux consuls. Ceux-ci créèrent alors les armes de la ville, d'azur au verrou d'argent, avec la devise « Ferme bien, qui pouvant tout fermer, ne ferme rien. »

Période contemporaine[modifier | modifier le code]

Le , un séisme de magnitude 6,2 sur l'échelle de Richter, détruit la plus grande partie des maisons situées sur les flancs du Foussa. Seules quelques maisons et ruelles demeurent du vieux Rognes.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1944 1965 Henri Tassy    
1965 1967 Émilien Rabarin    
1967 mars 1983 Robert Verrier SFIO puis PS[réf. nécessaire]  
mars 1983 mars 1989 Jacques Parraud PS  
mars 1989 mars 2014 Jacky Pin RPR puis UMP  
mars 2014 En cours Jean-François Corno DVD[23] Cadre

Population et société[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts.
.
Vue de l'église.
.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].

En 2021, la commune comptait 4 586 habitants[Note 5], en diminution de 4,36 % par rapport à 2015 (Bouches-du-Rhône : +2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 9191 9601 9591 7681 6411 4791 5731 6771 561
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 5381 5781 5151 4261 6171 3441 2881 2151 130
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 1471 1561 1289181 0031 0159701 0461 017
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
1 1091 1831 4262 2163 4504 1944 5184 6064 686
2018 2021 - - - - - - -
4 7064 586-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

Rognes est connu pour sa célèbre fête de la truffe et sa fête de la chèvre.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

En sont originaires :

Y sont morts :

  • le poète Jules Mougin, né à Marchiennes dans le Nord le , mort à Rognes le  ;
  • l'écrivain français Pierre Bottero, qui s'est tué dans un accident de moto dans un virage aux alentours de Rognes le à l'âge de 45 ans.

Fréquentent la commune :

  • le pilote Ari Vatanen, qui y séjourne tout au long de l'année depuis 1990 ;
  • le chanteur-guitariste Riff Raff du groupe franco-anglais Libertin Lips ;
  • le joueur de football Franck Sauzée, qui y vécut.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Le symbole de Rognes est le verrou et la devise : Ferme bien qui pouvant tout fermer ne ferme rien.

Armes de bled'land

Les armes peuvent se blasonner ainsi : D'or à un loup ravissant d'azur, lampassé et armé de gueules.

Économie[modifier | modifier le code]

Artisanat

  • Électricité

Agriculture

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Monuments laïques[modifier | modifier le code]

  • Mausolée gallo-romain des Domitii, notables d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence).

Monuments religieux[modifier | modifier le code]

  • Chapelle Saint-Denis, érigée en 1720 à la suite d'une épidémie de peste en remerciement à saint Denis, patron de la commune.
  • Chapelle romane Saint-Marcellin (XIIIe siècle).
  • Église Notre-Dame-de-l'Assomption, bâtie en 1607.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Rognes et Cadenet », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Cadenet », sur la commune de Cadenet - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Cadenet », sur la commune de Cadenet - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. L'unique volcan de Provence sur le site du Château Beaulieu, Rognes.
  9. « Zonage rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Unité urbaine 2020 de Rognes », sur insee.fr (consulté le ).
  13. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  17. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  18. B1836F116
  19. Cortez, les grands officiers, p. 111
  20. Cortez, les grands officiers, p. 2342 et Coulet, Aix, t.I, p. 284
  21. Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, p. 408 (note 33).
  22. G. Xhayet, op. cit., p. 412 (note 56).
  23. « Résultats municipales 2020 à Rognes », sur lemonde.fr (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  28. [vidéo] Interview de Corine par Thierry Ardisson dans l'émission Les Terriens du samedi !, 2018. sur YouTube
  29. « Château (restes) », notice no PA00081413, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  30. « Château de Cabanes) », notice no PA00081414, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  31. Maurice Coquet, La région de Rognes, Tournefort et Beaulieu à travers l'histoire, Paris, Dominique Wapler éditeur, 1970, p. I-23, note 38 : « Ce nom de « borie », employé dans le Vaucluse, n'est pas usité dans la région de Rognes où ces constructions sont connues sous le nom de « cabanes » ».
  32. Sébastien Noël et Luc Stevens, Souterrains et mottes castrales : Émergence et liens entre deux architectures de la France médiévale, Paris, Éditions L'Harmattan, , 422 p. (ISBN 978-2-343-07867-0), p. 19.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie Taÿ, Monographie du village de Rognes, 1883.
  • Les Amis du Vieux Rognes, Rognes. Le Temps Retrouvé, Equinoxe, 1997.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]