Philippe Corcuff

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Philippe Corcuff, né à Oran (Algérie) le , est un universitaire français, maître de conférences de science politique à l'Institut d'études politiques de Lyon depuis octobre 1992 et membre du laboratoire CERLIS (Centre de recherche sur les liens sociaux, université Paris Descartes/CNRS) depuis octobre 2003.

Politiquement engagé à gauche, il se définit comme un « militant altermondialiste et libertaire »[1].

Formation universitaire

Il est docteur en sociologie de l'École des hautes études en sciences sociales. Sa thèse, préparée sous la direction de l'anthropologue Gérard Althabe, a été soutenue en décembre 1991[2]. D'octobre 1985 à août 2003, il a été membre du GSPM (Groupe de Sociologie Politique et Morale, EHESS/CNRS), initialement dirigé par Luc Boltanski. En avril 2013, il soutient à l'Université Paris-Descartes son habilitation à diriger des recherches en sciences sociales, avec François de Singly comme coordinateur d'un jury également composé du sociologue Luc Boltanski, du politiste Michel Dobry, de l'historien François Hartog, de la sociologue Eva Illouz et de la philosophe Sandra Laugier.

Sociologie et épistémologie des sciences sociales

Sur le plan sociologique, il a commencé par étudier avec une approche socio-ethnographique, dans le cadre de sa thèse, la construction des groupes sociaux, au travers du syndicalisme cheminot et plus largement du mouvement ouvrier.

Il propose ensuite une lecture de la sociologie critique de Pierre Bourdieu, mettant l'accent sur l'aspect « post-marxiste » de sa critique sociale, tout en pointant certaines contradictions et limites (dans le traitement de la pluralité de référents sociaux travaillant chaque individu, dans la surévaluation de poids des dominations et dans la sous-évaluation des capacités de résistance des dominés, etc.). Il le fait tout particulièrement dans le livre Bourdieu autrement (2003)[3].

Ses travaux relèvent alors du courant de la sociologie pragmatique, aussi appelée sociologie des régimes d'action, développé par Luc Boltanski et Laurent Thévenot[4]. Au sein de ce courant, il contribue à définir deux régimes d'action, c'est-à-dire deux grandes façons de s'engager dans l'action au sein de certaines catégories de situations : 1) le « régime d'interpellation éthique dans le face à face » (ou « régime de compassion », modélisé à partir de l'éthique du visage du philosophe Emmanuel Levinas)[5], qui se focalise sur les situations où des individus se sentent interpellés par la détresse d'autrui, et 2) le « régime machiavélien » (ou « régime tactique-stratégique », modélisé à partir du Prince de Machiavel)[6], où des individus se livrent à des tractations troubles, dans des situations officieuses, mais dans la perspective de faire advenir un bien commun — ce qui est distingué du « machiavélique » où les tractations troubles ne sont au service que de succès personnels.

Aujourd'hui, une des composantes principales de son travail relève d'une sociologie de l'individualisme contemporain et de l'individualité, et fait référence à des penseurs classiques tels que Marx, Stirner, Durkheim et Simmel comme aux travaux sociologiques actuels. Dans ce cadre, il a proposé la notion de contradiction entre capital et individualité, analogue selon lui à la notion marxiste de contradiction entre capital et travail, pour analyser le capitalisme moderne[7].

L'épistémologie des sciences sociales a aussi constitué un de ses thèmes de recherche, sous plusieurs aspects : les rapports entre connaissance savante et connaissance ordinaire[8], les rapports entre jugements de valeurs et jugements de faits, couplés aux rapports entre engagement et distanciation[9], le thème de « la rupture épistémologique »[10], ou la réponse à ce qu'il estime être le relativisme du « postmodernisme ». Dans cette perspective, l'épistémologie du pluralisme théorique et de la conceptualisation analogique (les concepts sociologiques bâtiraient seulement des analogies entre des phénomènes divers situés dans des périodes variées, et non des identités) proposée depuis le début des années 1980 par Jean-Claude Passeron est une référence importante[11]. La critique du « substantialisme » (la recherche automatique d'une « substance » – une entité homogène et durable, voire intemporelle – quand on utilise un substantif – un nom comme « l'État » ou « l'islam ») proposée par Ludwig Wittgenstein est aussi un thème de ces recherches.

Dans Où est passée la critique sociale ? (2012), ouvrage d'épistémologie des sciences sociales et de théorie sociologique qui constitue une version de son mémoire d'habilitation à diriger des recherches, Philippe Corcuff s'efforce d'esquisser une sociologie à la fois critique (puisant des ressources chez Bourdieu) et pragmatique (puisant des ressources chez Boltanski et Thévenot, qui avaient mis la critique à distance dans les années 1980-1990). Dans le même livre, il met en tension la sociologie de Bourdieu avec les philosophies de Michel Foucault et de Jacques Rancière[12].

Contributions philosophiques

Principalement sociologue, il s'est aussi intéressé à la philosophie. Il a ainsi proposé, dans son ouvrage La Société de verre publié en 2002, les concepts de « transcendances relatives » et de « lumières tamisées » pour décrire l'opposition entre pensées de l'absolu et pensées relativistes. Mais c'est le domaine particulier de la philosophie politique, qu'il enseigne à l'IEP de Lyon, sur lequel il est le plus intervenu dans le champ de la philosophie. Il a ainsi proposé dans son manuel universitaire, Les Grands Penseurs de la politique – Trajets critiques en philosophie politique (Paris, Armand Colin, 2005), une lecture critique des auteurs de cette tradition. Il a également mené des investigations sur deux ordres de questions : sur les apports du couple Machiavel/Maurice Merleau-Ponty à une pensée de l'inquiétude éthique en politique d'une part et sur la tension entre philosophie morale et philosophie politique chez Emmanuel Levinas[13] d'autre part.

Il pratique ce qu'il appelle des « dialogues transfrontaliers » entre sciences sociales, philosophie et cultures populaires (cinéma, séries télévisées, polars, chansons, etc.), en particulier dans les ouvrages suivants : La Société de verre (2002), Où est passée la critique sociale ? (2012) et Polars, philosophie et critique sociale (2013).

Dans Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte (2015), il noue des dialogues entre des figures anarchistes classiques et des pensées contemporaines.

Engagements militants

Son parcours politique est le suivant : Jeunes Socialistes (1976), Parti socialiste (1977-1992), Mouvement des citoyens (1993-1994), Les Verts (1994-1997), Ligue communiste révolutionnaire (1999-2009), puis NPA (depuis son congrès de fondation en février 2009 jusqu'en février 2013), et enfin, un tournant libertaire, avec son adhésion en février 2013 à la Fédération anarchiste. Peu après son engagement à la Fédération anarchiste, il a proposé un bilan auto-critique de ses engagements militants successifs[14].

Il est syndiqué au syndicat SUD Éducation depuis 1996.

Il a été fondateur et président du Club de réflexions sociales et politiques Maurice Merleau-Ponty depuis sa création (février 1995) jusqu'à 1997, club qui a cessé ses activités durant l'année 1998.

Se revendiquant altermondialiste, il est devenu membre de l'association Attac France et de son Conseil Scientifique en décembre 2002. Il a démissionné de cette organisation en mai 2019[15]. En tant qu'altermondialiste, il a formulé une critique du couple "Empire/Multitude" défendu par deux autres intellectuels altermondialistes, Toni Negri et Michael Hardt, dans leur ouvrage Empire (2002)[16]. Cette critique vient d'une réflexion faisant de l'altermondialisme un des points de départ potentiels d'une nouvelle politique d'émancipation au XXIe siècle[17]. Le langage néo-zapatiste du sous-commandant Marcos et sa portée subversive et libertaire constitue aussi selon lui un de ces points de départ possibles[18].

L'écologie politique a pour lui sa place dans un tel projet d'émancipation. Il a intégré des questionnements écologistes dans ses discussions critiques de courants tels que l'éthique de la responsabilité écologique du philosophe Hans Jonas[19], la philosophie politique de la nature du sociologue Bruno Latour[20], les analyses d'Alain Lipietz sur le « nouveau paradigme écologiste » ou les thèses sur la décroissance[21].

C'est également dans ce cadre altermondialiste qu'il a participé à la conception du projet politique de « social-démocratie libertaire »[22]. Il a co-animé un réseau appelé « Sensibilité Écologiste Libertaire et radicalement Sociale-démocrate » (SELS) à partir de décembre 1997 jusqu'à février 2014. Il a rejoint, avec la majorité des animateurs de ce groupe, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) en 1999.

Il a eu d'autres engagements publics. En janvier 1998, il a participé au Mouvement des chômeurs à Lyon et à ses occupations de bâtiments publics. Lors des printemps 1998 et 1999, il a fait partie du mouvement de soutien aux grévistes de la faim contre « la double peine » à Lyon[23].

En 2002, il est expulsé de Tunisie après avoir effectué une grève de la faim avec Sadri Khiari[24].

Philippe Corcuff est aussi signataire de l'Appel des indigènes de la République de janvier 2005; il développera progressivement un point de vue critique sur les Indigènes de la République, tout en insérant une composante postcoloniale dans son analyse de la pluralité des dominations[25]. Au sein du mouvement antiraciste, il a tenté de défendre la nécessité d'une double lutte face à la montée de l'islamophobie et de l'antisémitisme, contre la pente à la concurrence des antiracismes[26].

En 2007, il accompagne dans sa grève de la faim Roland Veuillet, qui proteste depuis 2003 contre sa mutation d'office de Nîmes à Lyon, pour « avoir créé des dysfonctionnements » dans son lycée au cours d'une grève[27],[28].

Activités diverses

D'avril 2001 à décembre 2004, il a été chroniqueur de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qu'il a quitté après des divergences politiques avec son rédacteur en chef d'alors Philippe Val[29]. Toutefois, à partir de septembre 2005, il a continué à collaborer avec le dessinateur Charb, en réalisant avec lui sur le site alternatif Le Zèbre une chronique autour du roman noir, intitulée Phil noir puis Phil noir et blues.

Dans le sillage de l'Université populaire de Caen animée par le philosophe Michel Onfray, il est un des fondateurs de l'Université populaire de Lyon, née en janvier 2005, ainsi que de l'Université populaire de Nîmes, inaugurée en décembre 2008, puis de l'Université Critique et Citoyenne de Nîmes créée en juin 2011. Son activité pédagogique au sein des universités populaires de Lyon et de Nîmes et sa participation au réseau des universités populaires alternatives ont nourri ses réflexions sur l'éducation populaire, ainsi que sur les tensions entre l'universitaire et le populaire[30].

Il a collaboré avec le philosophe et militant révolutionnaire Daniel Bensaïd au sein de la revue ContreTemps (créée en mai 2001) et de la collection « La Discorde » des éditions Textuel (à partir de 2003) jusqu'à sa mort en janvier 2010. Il a codirigé la collection « Petite Encyclopédie Critique » des éditions Textuel avec le sociologue Lilian Mathieu de février 2010 à janvier 2016 et la collection « Grands débats : Mode d'emploi » des Presses Universitaires de Lyon avec Guy Walter depuis juillet 2014.

Il a été co-scénariste avec la réalisatrice Dominique Cabrera de Nadia et les Hippopotames, film de fiction dont l'action se déroule lors des grèves de décembre 1995 à la SNCF. Produit dans le cadre de la collection « Gauche/Droite » d'Arte, il a été diffusé à la télévision le 4 mars 2000, dans sa version courte d'une heure et sous le titre Retiens la nuit, et est sorti dans les salles de cinéma le 22 mars 2000 dans sa version longue d'une heure quarante. Ce film a été retenu dans la sélection officielle du 52e Festival International du Film de Cannes (12-23 mai 1999) dans la catégorie « Un certain regard »[31].

Il tient un blog sur le site d'information en ligne Mediapart depuis 2008.

Depuis juin 2013, il co-anime le séminaire de recherche militante et libertaire ETAPE (Explorations Théoriques Anarchistes Pragmatistes pour l’Émancipation)[32] qui rend compte de ses travaux sur le site libertaire « Grand Angle »[33].

Débats et controverses

À la fin des années 1990, Philippe Corcuff réplique dans la revue Le Débat[34] à un article du philosophe et politiste Philippe de Lara dans lequel ce dernier qualifie la notion de « construction sociale de la réalité » de « mirage sociologique »[35].

Une composante du mouvement altermondialiste aurait, selon Philippe Corcuff, des tendances « conspirationnistes » : Noam Chomsky, Serge Halimi[36] ou l'ex-journal de critique des médias PLPL[37]. Cette position lui a valu des critiques d’Acrimed, en particulier du sociologue Patrick Champagne et du politiste Gilbert Achcar[38].

Wilfried Lignier a, dans la revue Mouvements, publié un compte rendu très critique de son ouvrage La Société de verre (2002), auquel il reproche notamment de ne relever ni d'une sociologie scientifique, ni d'une philosophie rigoureuse, mais du genre plus relâché de « l'essayisme »[39]. Philippe Corcuff a pourtant indiqué dès l'introduction de La société de verre : « Les investigations existentielles qui cheminent dans ce livre se situent justement à l'intersection de questions ordinaires, de la philosophie et de la sociologie, sans appartenir à aucune des disciplines académiques, comme un no man's land intellectuel. » (p. 11)

Vincent Peillon, alors député européen (PS), réagit en 2009 à deux articles publiés par Philippe Corcuff au sujet de l'actualité de la pensée du philosophe Maurice Merleau-Ponty (initialement publiés en 2008, à l'occasion du centenaire de la naissance du philosophe) dans lesquels il est cité[40]. Philippe Corcuff lui répond quelques jours plus tard[41].

Le philosophe Jean-Claude Michéa riposte en 2013[42] à la critique que Philippe Corcuff a faite quelques jours plus tôt de son livre Les mystères de la gauche (2013)[43].

En 2014, Philippe Corcuff publie un pamphlet politique intitulé Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard. Il y établit des analogies entre la montée des fascismes dans les années 1930 et celle du « postfascisme » du Front national dans les années 2010, en analysant notamment un néoconservatisme xénophobe, sexiste, homophobe et nationaliste à deux pôles, antisémite avec Alain Soral et islamophobe avec Eric Zemmour. Le chercheur écologiste Fabrice Flipo a proposé une critique de cette analogie dans le Journal du MAUSS[44], comme dans des sens différents, l'hebdomadaire Marianne qui regrette « un ouvrage hybride assez typique du « fast writing » actuel »[45] ou le mensuel Causeur[46]. Laurent Bouvet, incriminé dans l'ouvrage, dénonce dans un droit de réponse, un procès proche de la comédie et « un procédé aussi éculé que malhonnête »[47].

En 2016, l'historien des sciences et sociologue Jérôme Lamy critique violemment dans le Carnet Zilsel le livre de Philippe Corcuff Pour une spiritualité sans dieux, comme dérogeant aux règles académiques et constituant « une dénégation des sciences sociales »[48]. Philippe Corcuff lui répond sur son blog de Mediapart[49] qu'il ne s'agit pas d'un livre de sociologie, comme cela est précisé dans l'introduction même de l'ouvrage, mais d'un essai personnel sur la question spirituelle. En retour, il pointe une série de défaillances dans la recension de Jérôme Lamy du point de vue de la rigueur scientifique alors que cette recension revendique, quant à elle, une visée scientifique. Il relie ces faiblesses d'un « arroseur arrosé » à une socio-psychologie du ressentiment généré par les institutions académiques en France aujourd'hui présentes selon lui dans les SHS (sciences de l'Homme et de la société).

Publications

Ouvrages

  • 1995, Les Nouvelles sociologies, Paris, Nathan (collection "128"), 128 p., (ISBN 2-09-190748-0); 3e édition en 2011 : Paris, Armand Colin, collection "128", 128 p., (ISBN 978-2-200-25985-3)
  • 2000, Philosophie politique, Paris, Nathan (collection "128"), 127 p., (ISBN 978-2-091-91014-7)
  • 2005 Les Grands Penseurs de la politique. Trajets critiques en philosophie politique, Paris, Armand Colin, collection "128", 127 p., (ISBN 978-2-200-34283-8), 2e édition refondue de Philosophie politique
  • 2002, La Société de verre. Pour une éthique de la fragilité, Paris, Armand Colin, collection "Individu et société", 269 p., (ISBN 2-200-26436-4)
  • 2003, Bourdieu autrement. Fragilités d’un sociologue de combat, Paris, Textuel, collection "La Discorde", 143 p., (ISBN 2-84597-074-9)
  • 2003, La Question individualiste. Stirner, Marx, Durkheim, Proudhon, Latresne, Éditions Le Bord de l’Eau, collection "Jaune & Noir. Politique", 91 p., (ISBN 2-911803-61-2)
  • 2004, avec Charb (dessins), Prises de tête pour un autre monde. Chroniques, Paris, Textuel, collection "La Discorde", 208 p., (ISBN 2-84597-105-2)
  • 2004, avec Antoine Artous, Nouveaux défis pour la gauche radicale. Émancipation et individualité, suivi d’un entretien avec Olivier Besancenot, Latresne (Près Bordeaux), Éditions Le Bord de l’Eau, collection "Documents", 155 p., (ISBN 2-915651-01-9)
  • 2011, B.A.-BA philosophique de la politique pour ceux qui ne sont ni énarques, ni politiciens, ni patrons, Paris, Les éditions Textuel, collection "Petite Encyclopédie Critique", 144 p., (ISBN 978-2-84597-387-9)
  • 2012, Où est passée la critique sociale ? Penser le global au croisement des savoirs, Paris, La Découverte, collection "Bibliothèque du MAUSS", 320 p., (ISBN 978-2-7071-7328-7)
  • 2012, La gauche est-elle en état de mort cérébrale?, Paris, Les éditions Textuel, collection "Petite Encyclopédie Critique", 80 p., (ISBN 978-2-84597-455-5)
  • 2013, avec Charb (dessins), Polars, philosophie et critique sociale, Paris, Les éditions Textuel, collection "Petite Encyclopédie Critique", 208 p., (ISBN 978-2-84597-475-3)
  • 2014, Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard, Paris, Les éditions Textuel, collection "Petite Encyclopédie Critique", 144 p., (ISBN 978-2-84597-505-7)
  • 2015, avec Charb (dessins), Mes années Charlie et après?, Paris, Les éditions Textuel, collection "Petite Encyclopédie Critique", 176 p., (ISBN 978-2-84597-518-7)
  • 2015, Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte, Paris, Éditions du Monde libertaire, introduction en ligne
  • 2016, Pour une spiritualité sans dieux, Les éditions Textuel, collection "Petite Encyclopédie Critique", 96 p., (ISBN 978-2-84597-549-1)
  • 2019, Théories sociologiques contemporaines. France, 1980-2020, Paris, Armand Colin, collection "Cursus", 176 p., (ISBN 978-2-200-62473-6)

Ouvrages en collaboration

Éditeur

  • 1986, avec Alain Accardo, La Sociologie de Bourdieu. Textes choisis et commentés, Bordeaux, Éditions Le Mascaret, 224 p., (ISBN 2-904-506-00-4); 2e édition revue et corrigée, 1989, 247 p., (ISBN 2-904-506-24-1)
  • 2004, Pierre Bourdieu : les champs de la critique (Actes du colloque, 28 février et 1er mars 2003), Paris, Bibliothèque Publique d’Information/Centre Pompidou, collection "BPI en actes", 284 p., (ISBN 978-2-84246-080-8)
  • 2006, avec Alain Maillard, Les Socialismes français à l'épreuve du pouvoir (1830-1947). Pour une critique mélancolique de la gauche, Paris, Les éditions Textuel, collection "La Discorde", 207 p., (ISBN 2-84597-181-8)
  • 2010, avec Christian Le Bart et François de Singly, L'individu aujourd'hui. Débats sociologiques et contrepoints philosophiques, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, collection "Res Publica", 400 p., (ISBN 978-2-7535-1083-8)
  • 2010, Daniel Bensaïd, Une radicalité joyeusement mélancolique. Textes (1992-2006), textes réunis et présentés par Philippe Corcuff, Paris, Les éditions Textuel, 222 p., (ISBN 978-2-84597-386-2)
  • 2012, Marx XXIe siècle. Textes commentés, Paris, Les éditions Textuel, collection "Petite Encyclopédie Critique", 192 p., (ISBN 978-2-84597445-6)
  • 2014, Domination et émancipation. Pour un renouveau de la critique sociale, présentation du débat entre Luc Boltanski et Nancy Fraser, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, collection "Grands débats : Mode d'emploi", 76 p., (ISBN 978-2-7297-0886-3)

Postfaces, préfaces

  • 2005, Postface à Immigration postcoloniale et mémoire, d'Abdellali Hajjat, préface de Dominique Vidal, Paris, L'Harmattan, collection "Inter-National", (ISBN 2-7475-8085-7)
  • 2008, "Quelques défis épistémologiques pour la sociologie du XXIe siècle. Postface", Épistémologie de la sociologie. Paradigmes pour le XXIe siècle, Marc Jacquemain et Bruno Frère (sous la direction de), Bruxelles, De Boeck, collection "Ouvertures sociologiques", (ISBN 978-2-8041-5708-1)
  • 2019, "Quelques enjeux pour un anarchisme pragmatiste aujourd'hui", postface à Explorations libertaires. Pour une pensée critique et émancipatrice, séminaire Etape, Lyon, Atelier de création libertaire, (ISBN 978-2-35104-126-0)

Tribunes

  • « Pour une gauche d’émancipation, sans césarismes macroniste et mélenchoniste », Libération,‎ (lire en ligne).

Notes et références

  1. Philippe Corcuff, « Galaxie altermondialiste et émancipation au XXIe siècle : l'hypothèse d'une social-démocratie libertaire », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  2. Constructions du mouvement ouvrier : activités cognitives, pratiques unificatrices et conflits dans un syndicat de cheminots, thèse soutenue en 1991 à l'EHESS sur theses.fr.
  3. Daniel Frandji, « Bourdieu autrement. Fragilités d’un sociologue de combat de Philippe Corcuff, 2003, Paris, Textuel, collection La discorde, 143 pages », Éducation et Sociétés,‎ 2003/2 (n° 12), p. 159-162 (lire en ligne)
  4. Sur le cadre général de la sociologie des régimes d'action, voir "Justification, stratégie et compassion - Apports de la sociologie des régimes d'action", Correspondances (Bulletin d'information scientifique de l'Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain), Tunis, no 51, juin 1998, repris sur Corcuff Régimes d'action.
  5. Voir "Ordre institutionnel, fluidité situationnelle et compassion - Les interactions au guichet de deux Caisses d'Allocations Familiales", Recherches et Prévisions (revue de la Caisse Nationale des Allocations Familiales), no 45, septembre 1996, et "Usage sociologique de ressources phénoménologiques : un programme de recherche au carrefour de la sociologie et de la philosophie", in J. Benoist et B. Karsenti (éds.), Phénoménologie et sociologie, Paris, PUF, 2001.
  6. Voir, en collaboration avec Max Sanier, "Politique publique et action stratégique en contexte de décentralisation - Aperçus d'un processus décisionnel “après la bataille”", Annales - Histoire, sciences sociales, Vol. 55, no 4, juillet-août 2000, CorcuffSanier Annales 2005.
  7. Philippe Corcuff, « Individualité et contradictions du néo-capitalisme », SociologieS,‎ (ISSN 1992-2655, lire en ligne, consulté le )
  8. Philippe Corcuff, CorcuffEpistémo "Éléments d'épistémologie ordinaire du syndicalisme", Revue Française de Science Politique, vol.41, no 4, août 1991.
  9. Voir "Sociologie et engagement : nouvelles pistes épistémologiques dans l’après-1995", in B. Lahire (éd.), À quoi sert la sociologie ?, Paris, La Découverte, collection "Laboratoire des sciences sociales", 2001 (réédition en 2004 dans La Découverte/Poche), et "Engagements publics d’un sociologue - Quelques enseignements épistémologiques à partir d’expériences plurielles", Philippe Corcuff, Carnets de bord, Département de sociologie, Université de Genève, no 3, juin 2002, .
  10. Voir "De quelques impensés de la rupture épistémologique – Interrogations et pistes à partir de pratiques de recherche en sciences sociales", in E. Rude-Aantoine et J. Zaganiaris (éds.), Croisée des champs disciplinaires et recherches en sciences sociales, Paris, PUF, collection CURAPP, 2006.
  11. Philippe Corcuff, "L'épistémologie des sciences sociales en débat - À propos du dernier livre de Jean-Claude Passeron" (note critique sur Le raisonnement sociologique - L'espace non-poppérien du raisonnement naturel, Nathan, 1991), Revue Française de Science Politique, vol.42, no 5, octobre 1992.
  12. Fabien Granjon, « Où est passée la critique sociale ? A propos de Philippe. Corcuff, Où est passée la critique sociale ? Penser le global au croisement des savoirs (La Découverte, 2012) », Sociologie,‎ (lire en ligne)
  13. Voir « Lévinas Emmanuel, 1906-1995 : Totalité et Infini - Essai sur l'extériorité, 1961, et Autrement qu'être ou au-delà de l'essence, 1974 », dans F. Châtelet, O. Duhamel et E. Pisier (éds.), Dictionnaire des œuvres politiques, Paris, PUF, 2001, 4e édition revue et augmentée dans la collection « Quadrige ».
  14. Philippe Corcuff, "Enjeux pour la gauche de gauche en France en 2013 : éclairages autobiographiques", blogs.mediapart.fr, 27 mai 2013
  15. « "La fin de la gauche radicale en France...et ma démission d'ATTAC" par Philippe Corcuff »,
  16. « Néocapitalisme et individualisme : en partant du Nouvel esprit du capitalisme et d'Empire », revue ContreTemps (éditions Textuel), no 11, septembre 2004 - voir CorcuffHardtNegri 2004, ainsi que la conclusion de son livre Les grands penseurs de la politique, Armand Colin, 2005 - voir CorcuffPenseursPolitiquesNegri 2005.
  17. Voir Contribution au débat au sein d'ATTAC France quant aux perspectives altermondialistes 2004.
  18. « Sous-commandant Marcos, une fragilité radicale » in Chiara Bonfiglioli et Sébastien Budgen (dir.), La Planète altermondialiste éditions Textuel, collection "La Discorde", 2006 Planète alter 2006.
  19. Philppe Corcuff, "De l'heuristique de la peur à l'éthique de l'inquiétude. Penser avec Hans Jonas, contre Hans Jonas", dans Forum Le Monde Le Mans, De quoi sommes-nous responsables ?, textes réunis et présentés par Thomas Ferenczi, Paris, Le Monde-Éditions, 1997, p. 383-392
  20. Philippe Corcuff, "Question écologiste et nouvelle politique d'émancipation", dans Écologie et socialisme, sous la direction de Michael Löwy, Paris, Syllepse, 2005, p. 19-32
  21. Philippe Corcuff, "Questionnements écologistes, décroissance et pluralisme libertaire", chapitre 3 d'Enjeux libertaires pour le XXIe siècle par un anarchiste néophyte, Paris, Editions du Monde libertaire, 2015, p. 55-76
  22. Philippe Corcuff, "Galaxie altermondialiste et émancipation au XXIe siècle : l’hypothèse d’une social-démocratie libertaire", (version actualisée d’une communication au Forum Social Européen, Ivry-sur-Seine, 13 novembre 2003), Mediapart Le club, 20 août 2008
  23. Voir son témoignage « Un intello parmi les doubles peine », in Faure Michaël (dir.), En finir avec la double peine, Paris, L'Esprit Frappeur, 2002.
  24. « Tunisie : un Français expulsé », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  25. « Indigènes de la République, pluralité des dominations et convergences des mouvements sociaux – Philippe Corcuff | Grand Angle », sur www.grand-angle-libertaire.net (consulté le )
  26. Philippe Corcuff et Nadia Benhelal, « Nous sommes tous des juifs musulmans », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  27. Fabrice Tassel, « Education : un CPE en jeûne accompagné », sur liberation.fr, (consulté le ).
  28. « Un universitaire accompagne Roland Veuillet dans son jeûne », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  29. Philippe Corcuff quitte Charlie Hebdo.
  30. Voir "L’alliance conflictuelle de l’universitaire et du populaire" (entretien avec Stéphane Le Lay), Agora – Débats/jeunesse, no 44, deuxième trimestre 2007 et "Quelques enjeux et questions pour les universités populaires alternatives en France", juin 2010.
  31. Fiche du film sur le site officiel du festival de Cannes..
  32. ETAPE (Explorations Théoriques Anarchistes Pragmatistes pour l'Emancipation)
  33. le site libertaire Grand Angle
  34. Philippe Corcuff, « Entre malentendus sociologiques et impensé politique. Réponse à Philippe de Lara », Le Débat,‎ , p. 112-120 (lire en ligne)
  35. Philippe de Lara, « Un mirage sociologique. La « construction sociale de la réalité » », Le Débat,‎ , p. 114-130 (lire en ligne)
  36. Voir "Une accusation infondée inacceptable", 31 octobre 2005 et "La résurgence d'un néostalinisme de papier dans la critique des médias : Serge Halimi et Arnaud Rindel", 23 septembre 2007.
  37. Voir "De quelques problèmes des nouvelles radicalités en général et de PLPL en particulier”, Le Passant Ordinaire, no 36, septembre-octobre 2001.
  38. Voir « Philippe Corcuff, critique "intelligent" de la critique des médias » de Patrick Champagne, Acrimed, avril 2004, ; « Au bon sens stalinien », Charlie Hebdo, réponse de P. Corcuff à P. Champagne, avril 2004 ; « Corcuff et la "théorie du complot" », de Gilbert Achcar, revue ContreTemps, no 17, septembre 2006, Achcar-Corcuff Acrimed 2006. À la suite des critiques que lui a adressées Philippe Corcuff dès 2001, PLPL, devenu ensuite Le Plan B, a fait de lui l’une de ses cibles préférées, en lui remettant notamment sa « laisse d'or » dans son numéro d'octobre 2005 "Laisse d'or" Corcuff.
  39. Voir son compte-rendu sur Cairn.info.
  40. « Sur Merleau-Ponty, réponse à Philippe Corcuff », sur Mediapart,
  41. « Éléments de réponse à Vincent Peillon, sur Merleau-Ponty et la politique actuelle », sur Mediapart,
  42. « En réponse à Corcuff », sur Mediapart,
  43. « Intellectuels critiques et éthique de responsabilité en période trouble : Michéa, Durand, Keucheyan, Kouvelakis… », sur Mediapart,
  44. « A propos de Philippe Corcuff, « Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard », Textuel 2014 | Revue du Mauss permanente », sur www.journaldumauss.net (consulté le )
  45. Alain Léauthier, « Philippe Corcuff, le démon de l'analogie », sur Marianne (consulté le )
  46. Causeur, « Les apostats de la gauche divine », sur www.causeur.fr (consulté le )
  47. Laurent Bouvet, Réponse à Philippe Corcuff dans Les Inrocks, droit de réponse, 9 octobre 2014
  48. Jérôme Lamy, « Esprit es-tu las ? A propos de Philippe Corcuff, Pour une spiritualité sans dieux, Textuel, 2016 », Carnet Zilsel,‎ (lire en ligne)
  49. Philippe Corcuff, « Guide de survie existentielle en milieu académique : de la police du ressentiment. Le cas Jérôme Lamy et Zilsel », Mediapart,‎ (lire en ligne)

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