Louis Lingg
Nom de naissance | Louis Lingg |
---|---|
Naissance |
Mannheim (Grand-duché de Bade) |
Décès |
(à 23 ans) Chicago (États-Unis) |
Profession |
Louis Lingg (Mannheim, — Chicago, ) était un anarchiste allemand qui se suicida dans sa cellule après son arrestation comme agitateur dans l'affaire de l'attentat à la bombe de Haymarket Square.
Il fut confectionneur (mais non poseur) de bombes faites de dynamite[1].
Biographie et parcours[modifier | modifier le code]
De parents pauvres, il connut très vite les désagréments de la misère. À treize ans, un évènement le marqua profondément. En hiver, son père qui travaillait pour un négociant en bois était occupé dans la scierie de la localité. Une poutre roula sur la glace du Rhin. Le père essaya de la retirer mais la glace se rompit et il resta immergé. Il fut sauvé mais le froid lui causa une maladie dont il ne se remit jamais. Son employeur fit ses calculs, commença par réduire son salaire et, dans un deuxième temps, prétextant de mauvaises affaires, le limogea.
Louis Lingg devint menuisier et fit son apprentissage dans la Wanderschaft. Il voyagea dans le sud de l’Allemagne et en Suisse. A Berne, il entra en relation avec des anarchistes.
À cette époque, le mouvement anarchiste était à son apogée en Suisse. La propagande par le fait, les attentats contre la police de Vienne battaient également leur plein ainsi que les sombres affaires de Merstallinger, Eisert, Lettinger, etc., où Kammerer et Stellmacher furent pendus.
Il arriva à Chicago en 1885 et tout de suite adhéra au mouvement anarchiste, dans lequel il organisa la Chicago’s Carpenters Union. Il y avait dix mois qu’il y était lorsque se déroulèrent les faits de Haymarket Square. Le , Freiheit publiait quelques pensées de Lingg qu’il rédigea en prison.
Il écrivait : « S’ils utilisent contre nous des canons, nous utiliserons contre eux la dynamite. » Lingg a utilisé son habileté de l’usage de la dynamite pour faire une tentative de suicide, en se faisant sauter une bombe dans la bouche à l’intérieur même de sa cellule, le jour précédent son exécution. Il est mort 20 heures plus tard, en novembre.
Citations[modifier | modifier le code]
« Qu'est-ce que l'anarchie ? Une existence humaine digne, durant toute notre vie car elle garantit à tous la parfaite liberté individuelle par laquelle les besoins de l'homme sont satisfaits dans la répartition équitable des productions de la communauté.
La société libre anarchiste trouve ses limites dans celles de la terre. L'anarchie consiste à garantir la plus grande part de bonheur pour tous. Cet objectif s'obtiendra par l'extirpation totale de la domination. Cette domination est personnifiée par les exploiteurs et les tyrans.
Après l'abolition de la domination, les travailleurs s'organiseront en accord avec leurs capacités et leurs besoins.
La centralisation, c'est-à-dire la soumission des divers groupes de production et de consommation sous le contrôle d'un groupe composé d'individus dominateurs ou d'une majorité de gens autoritaires, n'est pas recommandable car elle établirait une nouvelle domination et rendrait illusoires les objectifs évidents de la société libre et anarchiste. »
Publication[modifier | modifier le code]
August Spies, Oscar W Neebe, Michael Schwab, Adolf Fischer, Louis Lingg, The famous speeches of the eight Chicago anarchists in court : when asked if they had anything to say why sentence of death should not be passed on them October 7, 8, and 9, 1886, Chicago, Lucy E. Parsons, publisher, 1910, notice.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Frank Harris, La Bombe. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel, La dernière goutte (ISBN 9782918619239)
- Howard Zinn, Une Histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002, (ISBN 2-910846-79-2), (notice éditeur).
- Paul Avrich, The Haymarket Tragedy, Princeton University Press, 1984, édité en poche en 1986.
- Albert Parsons et August Spies, Haymarket : pour l'exemple, Éditions Spartacus, 2006, (ISBN 2-902963-52-1).
- Aviv Etrebilal, « Les cinq « martyrs » de Chicago : Innocents ou coupables ? »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Des Ruines, n°1, .
- Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir : histoire & actualité de l'anarchisme, Marseille, Éditions Agone, , 217 p. (ISBN 978-2-7489-0097-2).
- Ronald Creagh, Histoire de l'anarchisme aux États-Unis d'Amérique : les origines, 1826-1886, La Pensée sauvage, 1981, 350 p.
- Maurice Dommanget, Histoire du 1er mai, La Tête de Feuilles, 1972, réédition Le Mot et le Reste, 2006.
- Daniel Semelen, Manuel Fernandez, « Histoire du Premier Mai »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), in La Raison dirigé par Marc Blondel, ancien secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO) et Président de la Fédération nationale de la libre pensée, n°432,
- David Rappe, « Les Martyrs de Chicago », Le Monde libertaire, n°1121, -.
- À l’origine du Premier mai : les martyrs de Chicago, Confédération nationale du travail (France) 76, .
- Les Martyrs de Chicago - aux origines du 1er mai, Fédération des travailleurs des Industries du Livre, du Papier et de la Communication CGT, .
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Massacre de Haymarket Square
- Anarcho-syndicalisme
- Industrial Workers of the World
- Adolph Fischer
- August Spies
- George Engel
- Michael Schwab
- Oscar Neebe
- Albert Parsons
- Johann Most
Notices[modifier | modifier le code]
- .
- L'Éphéméride anarchiste : notice biographique.
- L'Éphéméride anarchiste : Massacre de Haymarket Square.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Les cinq « martyrs » de Chicago : Innocents ou coupables ?, Aviv Etrebilal, Des Ruines, n°1, .
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Ronald Creagh, Histoire de l'anarchisme aux États-Unis d'Amérique : les origines, 1826-1886, La Pensée sauvage, 1981, pages 270 et 280.