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Avril[modifier | modifier le code]

Le suicide d'Avril, aussi connue sous les prénoms Fouad ou Luna, est le suicide d'une lycéenne française scolarisée à Lille (Nord), commis le à Lambersart. Femme trans, elle se suicide quelques jours après avoir été exclue d'un cours et réprimandée par la direction de son lycée pour le port d'une jupe.

présa victime : out, refus du lycée de la considérer comme femme

para responsabilité établissement et défense

Cet événement, qui conclue une période de l'actualité qui met en avant les conditions difficiles et les suicides des personnes trans dans l'éducation et le supérieur, pousse le ministère...

Faits[modifier | modifier le code]

Situation personnelle d'Avril[modifier | modifier le code]

Avril Mabchour
Naissance
Lille
Décès (à 17 ans)
Lambersart
Nationalité Française
Activité principale
Formation
Lycée Fénélon

Avril Mabchour naît le à Lille, dans le département du Nord[1]. Elle est en classe de terminale au lycée Fénélon à Lille[2]. Née sous le prénom de Fouad, elle l'utilisait encore à sa mort. Dans la recherche d'un nouveau prénom, elle se faisait aussi appeler Avril ou Luna. Ces trois prénoms étant connus de ses proches, elle est après sa mort régulièrement désignée par les trois. Son assistance familiale la prénommait Avril et explique à la presse locale que « depuis des mois, elle me parlait d'Avril. Juste avant son décès, elle m'a parlé d'un autre prénom, Luna. » Toutefois, elle utilise encore Fouad au lycée ; une amie témoigne qu'« elle nous avait parlé d'Avril, mais préférait qu'on l'appelle encore par son premier prénom »[3].

Prise en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE), elle est élevée par une assistante familiale, domiciliée sur la Côte d'Opale. En , elle lui fait son coming-out. Son assistante familiale l'accepte et l'accompagne dans sa transition. Avril reprend contact avec sa mère, mais celle-ci refuse sa transition. Avril débute tout de même sa transition[3] médicale et administrative[4].

Souhaitant vivre davantage en autonomie, et à proximité des spécialistes nécessaires à sa transition, Avril emménage à la rentrée 2020 pour un foyer d'accueil située à Lambersart, à proximité de Lille. Sa mère ne lui permet alors plus de rendre visite à son assistante familiale[3]. Au lycée, qu'elle intègre à la fin du mois de septembre, elle se présente avec des barrettes ou du maquillage[2],[5].

Exclusion d'un cours au lycée[modifier | modifier le code]

Le , Avril Mabchour se présente pour la première fois en jupe en jean et collants épais dans l'établissement — elle avait prévenue ses camarades en amont[2]. À 10 h 45, elle envoie un SMS à un ami du lycée : « J'ai été virée de cours parce que je suis venue en cours en jupe. », qu'elle complète par un message vocal : « Je suis allée à la perm' [permanence], la surveillante est arrivée vers moi et m'a dit : « Il faut qu'on parle. » Elle m'a envoyée chez le directeur et tout, parce que c'était provocant, trop choquant alors que ma jupe arrive aux genoux[2]. » C'est la CPE qui vient la chercher[5] ; elle a comme directive du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer de faire respecter aux élèves le port d'une « tenue républicaine »[6]. Avril publie dans le même temps sur Snapchat une vidéo qu'elle a filmé lorsqu'elle s'est fait réprimander d'un ton sec par la CPE dans un bureau — des faits confirmés par une journaliste —. « Je comprends ton envie d'être toi-même. Ça, je le comprends très bien. Et tout ça, justement, c'est fait pour t'accompagner au mieux. C'est ça que tu ne comprends pas. Parce que, encore une fois, il y a des sensibilités qui ne sont pas les mêmes, à différents âges. Tout simplement. Des éducations qui ne sont pas les mêmes ! — Mais c'est eux qu'on doit éduquer, pas nous. [...] Je ne comprends pas où est le problème. Je ne comprendrai jamais, de toute façon[2],[7]... » La CPE crie, Avril pleure[2],[5].

Avril quitte le lycée. Sur le groupe Snapchat de sa classe, elle conclue : « Je suis venue en jupe et ils m'obligent à rentrer chez moi. [...] Depuis le début de l'année, ils connaissaient ma situation, ils m'avaient dit que je pouvais venir comme je voulais tant que ce n'était pas provocant. C'est un truc, comment on peut dire, bien humiliant[5]. » Une amie rapportera à la presse qu'Avril lui a confié « qu'on l'avait fait se sentir comme un monstre »[8]. Une médiation est finalement organisée le jour même entre son éducatrice de la maison d'enfants à caractère social et le proviseur[2],[9]. Avril est finalement prévenue le lendemain qu'elle est autorisée à porter une jupe[5], ce qu'elle fait alors[9]. La décision est communiquée à l'ensemble du personnel de l'établissement[6].

Avril profite de l'incident pour faire son coming out à toute sa classe ainsi qu'à l'établissement. Celui-ci refuse toutefois de lui accoler des pronoms féminins. Lorsqu'elle revient au lycée le lendemain, elle bénéficie du soutien de ses camardes. Plusieurs filles et garçons viennent en jupe, d'autres collent des affichettes sur les murs[2],[5],[10] « La transphobie tue », « Respectez les pronoms des personnes transgenres », « Nos tenues ne sont pas indécentes, c'est vos regards qui le sont », qui sont retirés dans la minute par le personnel. Selon ses amies, il n'y a pas de fait notable dans les deux semaines qui suivent[2].

Suicide[modifier | modifier le code]

Le dimanche , Avril commet une première tentative de suicide[2]. Le lendemain, elle téléphone à son ancienne assistance familiale. Celle-ci témoigne à Lille Actu : « Elle était très contente car elle pouvait venir pour fêter Noël avec nous et son épilation complète était prise en charge. [...] Elle était contente, elle voulait ramener des cadeaux pour toute la famille et moi je voulais lui donner de l'argent pour qu'elle s'achète des jupes. Je voulais qu'elle vienne en jupe pour les fêtes. » Elle se suicide le mardi à son foyer de Lambersart. Elle avait 17 ans[3].

La plupart des amis d'Avril apprennent son suicide par un courriel froid envoyé par l'administration, qui fait référence à Avril comme un jeune homme[2],[8]. L'Aide sociale à l'enfance ne prévient son assistance familiale que le lendemain du drame, et il ne lui ait permis ni de se rendre à la morgue, ni à l'enterrement, ni de récupérer les vêtements féminins d'Avril[3],[11]. Avril est inhumée au cimetière de Lille-Sud[12].

Une enquête de police est ouverte afin de déterminer les raisons du suicide[13], ainsi qu'une enquête interne au lycée, comme le veut la procédure[2].

Réactions[modifier | modifier le code]

Emballement médiatique[modifier | modifier le code]

Le lendemain de la mort d'Avril, des témoignages de camarades de classe[14] et, surtout, la vidéo de son altercation avec la CPE se répandent sur différents réseaux sociaux[2],[15]. S'en suit un emballement populaire. Sur la base de la vidéo, de nombreux internautes mettent en cause la responsabilité de l'équipe pédagogique dans sa mort[2],[7]. Un hashtag « JusticePourFouad » devient viral[7]. La vidéo d'un snapchateur de Villeneuve-d'Ascq, Tarek, est vue plus de 110 000 fois en moins de 24 h[2]. Un thread écrit par une militante féministe sur Twitter, Marlène Ducasse, est partagé plus de 8 000 fois[7],[13],[16]. Rapidement, la presse locale et la presse nationale s'emparent du sujet[14].

Défense de l'établissement[modifier | modifier le code]

Face aux réactions populaires, le rectorat publie un communiqué le , deux jours après les faits, afin de soutenir le lycée face aux accusations[4]. Il évoque le suicide d'un lycéen, parlant d'Avril au masculin, et assure que l'élève était « accompagné dans sa démarche » pour « changer d'identité sexuelle ». Le rectorat remet plutôt la faute sur « un contexte personnel complexe »[2]. Le communiqué déclenche un tollé sur les réseaux sociaux[17]. Ce n'est que contactée par la presse locale que la recteure Valérie Cabuil admet qu'il y a un manque de formations « pour mieux accompagner les élèves » trans et s'excuse du mégenrage d'Avril[3],[2],[18]. À propos de la vidéo circulant, elle demande « Mettez vous à la place d'un personnel dans un établissement scolaire, surpris »[18] et défend l'attitude de la CPE, qui a eu les « mots justes »[19]. Lors de l'hommage organisé au sein du lycée, le proviseur affirme qu'Avril avait été bien accueillie par l'établissement[18].

Contactée par la presse, l'association de parents d'élèves FCPE Nord qualifie la vidéo de « fake news » et remet elle aussi la faute sur la famille[4] ; le syndicat SNES-FSU réagit également par prudence, affirmant qu'il est « compliqué de faire un lien direct entre l'incident de la jupe et le suicide »[9].

Affaire de société[modifier | modifier le code]

Sur les réseaux sociaux, le hashtag #JusticePourFouad tourne fortement et la vidéo émeut[20]. L'évènement déclenche une forte protestation de la part de la communauté trans française. Une vidéo d'altercation avec une CPE est partagée le . La CPE et la direction du lycée sont accusées de transphobie, d'avoir exclu Avril Mabchour en raison de sa tenue et d'être la cause de son suicide[10]. et dénoncent des violences psychologiques transphobes[7],[16] Sources qui parlent de Twitter, des tweets.

Dès le , les responsables politiques réagissent à ce qui devient un évènement de société. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer affirme que « la mort de Fouad interpelle notre société » et qu'il faut agir contre le harcèlement scolaire et la ministre déléguée chargée de l'Égalité Élisabeth Moreno dénonce la « transphobie » et déclare que « nous devons absolument lutter contre la transphobie, partout. »)[9],[4].

Les associations LGBTI, les politiques de gauche radicale et les syndicats dénoncent les pratiques de l'établissement et élargissent le sujet à la situation des élèves trans à l'école. Ainsi, Adrien Quatennens, député de Lille et coordinateur de La France insoumise, affirme que l'élève « a subi la discrimination » au sein de son lycée et « demand[e] justice pour Fouad »[21]. L'Inter-LGBT dénonce « le fait d'avoir une CPE qui incite une élève trans à se cacher et à ménager la sensibilité des bourreaux plutôt que des victimes interpelle[4]. ». L'association trans Acceptess-T dénonce des actes de violence discriminatoires[17].

Une très large intersyndicale nationale, le « Collectif Éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire », dénonce l'« inaction » du ministère sur la question des élèves trans, pourtant promise, et demande des formations pour le personnel sur les sujets LGBTI[6],[22]. Le syndicat lycéen FIDL écrit que « les personnels doivent garantir l'émancipation et s'abstenir de tout acte qui pourrait mener au pire »[22] et la CGT Éduc'action 59-62 dénonce un manque de formation. (des orgas mentionnent le megenrage ?) Interrogée par le média en ligne Madmoizelle, la militante trans Jena Selle affirme que l'échange entre Avril et la CPE, le mail du lycée puis le communiqué du rectorat sont autant d'éléments qui sont causés par un manque de moyens et de formation consacrés à l'Éducation nationale[8].

Hommages et mobilisation nationale[modifier | modifier le code]

Le vendredi , trois jours après sa mort, une centaine de lycéens tiennent le matin un sit-in devant l'entrée du lycée Fénélon[2],[9]. Ils sont quasiment tous mineurs. Ils sont rejoints par des lycéens d'autres établissements, quelques étudiants et militants LGBTI[2] et même des élus[23]. Le proviseur organise une minute de silence l'après-midi, des fleurs sont déposées[9],[24] et les drapeaux sont mis en berne[2]. Le proviseur déclare pour l'occasion « que Fouad était pleinement reconnue au sein du lycée »[18].

Le soir du 18 décembre, à l'appel du centre LGBTI, 150 personnes selon la presse se réunissent pour une veillée place du Théâtre à Lille[21],[15]. Des hommages lui sont rendus dans dans d'autres villes de France[21]. Ainsi, on voit des rassemblements à Bordeaux par Fack Ap! le , à Tours par Solidaires étudiant-e-s le 22[25], à Dunkerque par NousToutes le 23[26] et à Toulouse par le Collectif transgenre toulousain le 26. Des collages féministes apparaissent à Montpellier — où s'était suicidée Doona Jué trois mois plus tôt — ou à Nancy[21].

Le , ses amis d'enfance se réunissent pour lui rendre hommage sur sa tombe[12]. Le , la séquence médiatique clôturée, une second hommage lui ait rendu au lycée Fénélon. Une heure de cours est banalisée et une cérémonie est organisée par ses camarades, avec lecture de livres et interprétations de musiques appréciées par Avril. Une campagne d'affichage contre la transphobie est organisée conjointement avec les élèves[27],[28].

Analyses et conséquences[modifier | modifier le code]

Médiatisation inédite d'une mort trans[modifier | modifier le code]

Le suicide de Doona Jué en a été suivi d'une mobilisation étudiante (ici Tours).

Le suicide d'Avril enclenche un emballement médiatique inédit à propos de la mort d'une personne trans. La couverture est inédite à la fois sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les premiers articles de presse paraissent peu après l'éclatement de la polémique sur Twitter. La presse ne se contente pas de couvrir le drame, mais couvre aussi les hommages et cherche à comprendre l'incidence de la transphobie à l'école dans le suicide[14].

Pourtant, d'autres suicides ont été médiatisés au cours de l'année 2020 sans avoir eu cette répercussion : ceux successifs de Laura et Mathilde en juin, et celui de Doona en septembre — qui a pourtant déclenché une mobilisation étudiante. De même pour l'assassinat de Jessyca Sarmiento, travailleuse du sexe en mars. Jena Selle, militante trans interrogée par l'association des journalistes LGBT tente d'expliquer cette différence : « Au fur et à mesure, on peut peut-être se dire que la presse prête un peu plus attention aux victimes de la transphobie et que, à force, une rédaction va être un peu plus encline à parler de Fouad parce qu'elle a laissé passer les victimes précédentes[14]. » Elle fait aussi remarquer que le suicide d'Avril concerne une victime très jeune, mineure ; une victime lisse qui ne peut que laisser place à de la désolation. Les suicides de personnes trans sont plus mis en avant que les assassinats, puisque ceci touchent quasi exclusivement des travailleuses du sexe, et deviennent des drames plus faciles à nuancer au vu du statut de la victime[20],[14]. Dans le cas précis d'Avril, l'évènement résonne avec une question de société de la place des élèves trans qui est alors un sujet de débat[29],[30].

Durant cette couverture, les médias font face à la question du deadname d'Avril, c'est-à-dire de l'utilisation de son prénom de naissance, pratique insultante envers les personnes trans. En effet, le premier prénom qui circule est Fouad, et celui-ci devient rapidement indispensable pour désigner l'évènement. Le fait qu'il s'agisse d'un prénom arabe a pu jouer dans la confusion, ne permettant pas d'identifier pour la plupart qu'il s'agissait d'un prénom masculin. Cette question surgit quinze jours après que les médias aient déjà du la traiter lors du coming out trans de l'acteur Elliot Page. Certaines communications mentionnent tout de même les prénoms Avril et Luna, qui ne sont connus que dans un second temps et dont elle n'avait pas confirmé l'aspect définitif[14].

Séquence médiatique sur les élèves trans[modifier | modifier le code]

La polémique autour du suicide de Fouad se forme alors que la question des jeunes trans, et plus particulièrement de leur situation à l'école, revient à plusieurs reprises dans l'actualité française[29]. Se suivent le cas médiatisé de Lilie, 8 ans, dont le changement de prénom lui a été refusé par l'école et par l'état civil, celui de Sasha, dont le documentaire Petite fillle de Sébastien Lifshitz[29],[31] témoigne du combat mené par les parents pour faire accepter leur enfant, puis le suicide d'Avril[32]. La médiatisation du suicide prend place dans un phénomène général de visibilité des jeunes trans inédit avant les années 2020[30].

Malgré cette médiatisation déjà existante, c'est bien le suicide d'Avril qui cause l'onde de choc et rend visible les conséquences de l'absence de politique éducative dédiée aux jeunes trans[33]. Le manque de formation du personnel est particulièrement mis en avant durant l'affaire[34],[35], de même qu'un manque de procédures d'accompagnement spécifique. Plusieurs médias mettent en avant différentes recherches sociologiques qui démontrent un retard dans la prise en charge des élèves trans et un décalage de plus de cinq ans entre les politiques éducatives et l'état de la recherche, qui a pourtant démontré la situation précaire des élèves trans[2],[36]. La transphobie a été absente des rapports et actions contre la violence scolaire jusqu'en 2019 et le mot « transphobie » ne comptait que deux occurrences dans les documents transmis aux professionnels jusque là[2],[36],[37]. En conséquence, le personnel ne sait pas comment accueillir les élèves trans[2],[8] et l'acceptation de la transition se fait au cas par cas, en fonction des établissements et des professionnels, pouvant aller jusqu'à une ignorance total des demandes de l'élève[32],[37].

Dans le cas d'Avril, les enseignants n'ont pas su réagir et ont dénié les demandes de l'élève[2],[36]. Les communications posthumes à son propos, le mail de l'établissement puis le courrier du rectorat qui font tous deux références à Avril comme un jeune homme, témoignent aussi d'un manque de formation qui est clairement reconnu par la recteure[2],[38],[39]. Analysant les évènements liés au drame, le sociologue du genre Arnaud Alessandrin "Ce communiqué du rectorat, qui la genre au masculin, est « symptomatique d’une maltraitance institutionnelle" (la source dit plus ?)[2]. L'évènement de la jupe a pris place alors qu'il n'existait aucun cadrage national pour gérer le cas d'élèves en transition, changeant de prénom ou de tenue[2]. Le personnel n'est pas formé[2],[8] et, dans le même temps, le ministre Jean-Michel Blanquer demande à ce que les élèves aient une « tenue républicaine »[6]. Cette situation parvient alors que des équipes éducatives et des syndicats enseignants ont formulé des demandes répétées[40],[39] de formations destinées au personnel et d'une facilitation du changement de prénom sur simple demande de l'élève[21], et que la création d'un groupe de travail sur l'accueil des élèves trans a été repoussé à plusieurs reprises depuis un an. 'es syndicats réitèrent ces demandes après le suicide d'Avril[6].

Conséquences politiques[modifier | modifier le code]

À l'échelle lilloise, la mairie socialiste de la ville prend contact avec plusieurs associations locales afin de discuter de solutions concrètes pour améliorer la situation des élèves trans. Celles-ci se plaignent notamment d'avoir été toujours bloquées par le rectorat lorsqu'elles souhaitent mettre en place des formations dans l'enseignement secondaire[39].

Dès le , deux députés insoumis, Adrien Quatennens, coordinateur national et élu à Lille, et Bastien Lachaud, président du groupe d'études sur les discriminations et lgbtqi-phobies, adressent un courrier au ministre de l'Éducation[39]. Le , Valérie Petit, députée Agir de Lille, dépose une proposition de résolution « sur les droits des personnes transgenres afin de compléter le plan national d’actions pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ »[note 1]. Conséquence directe de la mort d'Avril, elle ne vise pas à créer directement une loi mais tente d'imposer un rapport de force pour imposer au gouvernement de s'emparer du sujet. Le texte reprend notamment les recommandations du Défenseur des droits, en matière de discriminations et de facilitation des transitions médicales et administratives, et appelle à la création d'une charte pour l'accueil des élèves trans[41].

Le contexte dramatique du suicide d'Avril, avec le documentaire Petite fillle de Sébastien Lifshitz, pousse le ministère de l'Éducation nationale[40],[42],[43], déjà sollicité depuis plusieurs années par des employés de la Direction générale de l'enseignement scolaire qui faisaient face aux traitements différenciés selon les établissements, à produire un vadémécum en début 2021. Celui-ci a pour but de définir des lignes directrices sur l'accueil des élèves trans. Après la production d'une première version, critiquée par le ministère comme étant trop favorables aux demandes des associations et personnes LGBTI, la circulaire « pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre » est publiée en — sans annonce gouvernementale. Le texte, qui reconnait la possibilité de s'habiller, d'utiliser les communs et de bénéficier d'un changement de prénom d'usage, est expurgé de plusieurs dispositions, dont celle de l'autodétermination des élèves trans, droit qui aurait permis à ceux-ci d'effectuer leur transition sans l'accord des parents, un préalable qui est rendu nécessaire par la « circulaire Blanquer »[40].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

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  10. a et b Olivier Chartrain, « À Lille, le lycée Fénelon pleure Fouad, 17 ans, rayonnante et transgenre », sur L'Humanité, (consulté le ).
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  34. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées FR3 enfants
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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Catégorie:Suicide en France Catégorie:Transphobie en France Catégorie:Suicide d'une personne trans Catégorie:Transidentité et enfance Catégorie:Féminicide en France Catégorie:Décembre 2020 en France Catégorie:Enseignement à Lille Catégorie:Enseignement secondaire en France


Avril Mabchour

Catégorie:Naissance en janvier 2003 Catégorie:Naissance à Lille Catégorie:Décès en décembre 2020 Catégorie:Décès à Lambersart Catégorie:Décès à 17 ans Catégorie:Femme trans française Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Sud (Lille)


Fouad Mabchour


Un recensement des médias réalisé en avril 2021 (complétés avec quelques articles sans recherche approfondie depuis) :

infobox Doyennes[modifier | modifier le code]

Mouvement inter-luttes indépendant
Situation
Région Île-de-France
Création automne 2013
Dissolution 2017
Ancien nom Mouvement inter-lycées indépendant
Changement de nom e
Type Collectif autonome
Domaine Action politique
Organisation
Membres Cinquantanie (2016)
Idéologie Antiautoritarisme
Anticapitalisme
Positionnement Extrême gauche

Le Mouvement inter-luttes indépendant (MILI), anciennement Mouvement inter-lycées indépendant, est un collectif de la mouvance autonome actif en France entre 2012 et 2016. Il est composé de lycéens, de collégiens et d'étudiants, mais aussi de jeunes travailleurs.

Il est fondé à la suite de l'affaire Leonarda. action spontanée antiautoriarei. lance mouvemtns ociaux sans syndicats , ntm contre les vioelnces plicirèes uo lors des mvts sociaux

https://www.google.fr/books/edition/Violences_politiques_en_France/STcpEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq="Mouvement+inter-luttes+indépendant"&pg=PT272&printsec=frontcover

Historique[modifier | modifier le code]

Le MILI, Mouvement inter-lycées indépendant, est fondé à l'automne 2013, en pleine mobilisation contre l'expulsion de la lycéenne rom Leonarda, qui déclenche un mouvement lcyéen en soutien[1].. Il est antiautoritaire, anticapitaliste, antifasciste et affirme ne pas avoir besoins de syndicats, de partis ou de suivre une idéologie[2]. Ils revendications une organisation par l'affinitaire et la spontanéité[1]. Un étudiant se prévalant être un des fondateurs affirme au Monde en 2016 : « On est d'abord une bande de potes, qui menons des actions formelles et partageons des moments informels : on fait la fête ensemble, on va prendre des verres[2]… » D'après Isabelle sommier, professeure en sociologie politique, le groupe aurait été influencé par l'idéologie du Comité invisible et du groupe de Tarnac [1].

Il appelle à soutenir les Espagnoles après la régression du droit à l'IVG en et appelle à une manifestation antifasciste après la manifestation antisémite « Jour de colère » en . Dans un texte, il dénonce « l'immobilisme permanent des partis politiques (Front de gauche, Parti communiste, Jeunesses communistes, etc.) et syndicats (FIDL, UNL) qui n'ont montré aucune volonté pour participer à l'action, préférant l'électoralisme, les beaux discours et la bureaucratie ». En , il appelle à une mobilisation après la mort de Rémi Fraisse lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens — appel qui n'est pas suivi par les syndicats. Il distribue des tracts dans des établissements parisiens et de banlieue et sur les réseaux sociaux ; il revendique le blocage de 36 établissements scolaires[3].

À l'automne 2014, le MILI change de nom et se renomme Mouvement inter-luttes indépendant, dans l'optique de s'ouvrir aux collégiens, étudiants, travailleurs et chômeurs. Il affirme trois axes de luttes principaux : le soutien aux sans-papiers, l'antifascisme et le droit au logement[3].

En 2016, le MILI se fait connaître par son activisme lors du mouvement social contre la loi Travail, alors que le mouvement lycéen se durcit[4], issus des couches sociales moyennes et populaires[2]. Il est alors composé d'une cinquantaine de jeunes, âgés de 15 à 23 ans[2]. Critique de l'attitude des organisations syndicales, il agit par des actions coup de poing[4], de l'agitation de rue, des banquets[2], des violences en manifestation (contre la police, des banques ou des locaux du Parti socialiste) et un appel aux blocages[2],[4]. Il diffuse de la propagande et relaye des blocages en ligne, sur une page suivie par 9 000 personnes[2]. Plusieurs de ses membres sont interdits de manifester [2]

Le Syndicat général des lycéens, lui aussi opposé à la loi Travail, critique une « corporation » « violent[e] et anarchiste »[2].

En février 2017]], après une nouvelle affaire de violences policières sur Théo L., le MILI appelle à la mobilisation. Seize lycées sont bloqués spontanément et douze partiellement en Île-de-France — selon les chiffres du rectorat — et une manifestation réunit entre 800 et 1 000 personnes (selon la police) à Paris [3] [4]

Il s'autodissout en 2017. Sa page Facebook continue d'être alimentée jusqu'en 2020 [5]. Ses appels à la mobilisation le face à l'arrivée de Marine Le Pen aui second tour de l'élection présidentielle [6], à un black block le à la marche de La France insoumise contre Macron — tous deux commun avec Génération ingouvernable, groupe proche du Comité invisible —[[7]] ou au 1er mai 2018 sont relevés par la presse [8]

Stratégie[modifier | modifier le code]

  • anti autoritaire
  • dépassement syndical (+critique du SGL)
  • actions violentes (pensée comme pas aussi graves que celles de la police, cf. europé1 ou le figaro)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Camille Polloni, « Les gentils désorganisateurs », sur Les Jours, (consulté le ).
  2. a b c d e f g et h Théau Monnet et Aurélie Collas, « Mobilisation contre la « loi travail » : le MILI, une « bande de potes » qui assume sa violence », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. a et b Caroline Beyer, « Le «Mili», ce mouvement d'extrême gauche qui appelle les lycéens dans la rue », sur Le Figaro, (consulté le ).
  4. a b et c Aude Vernuccio, « MILI : le mouvement lycéen ultra qui inquiète », sur Europe 1, (consulté le ).

Catégorie:Organisation lycéenne en France Catégorie:Association étudiante en France Catégorie:Ancienne organisation anarchiste en France Catégorie:Organisme fondé en 2013 Catégorie:Organisme disparu en 2017

Mouvement inter-luttes indépendant
Situation
Région Île-de-France
Création automne 2013
Dissolution 2017
Ancien nom Mouvement inter-lycées indépendant
Changement de nom e
Type Collectif autonome
Domaine Action politique
Organisation
Membres Cinquantanie (2016)
Idéologie Antiautoritarisme
Anticapitalisme
Positionnement Extrême gauche

Le Mouvement inter-luttes indépendant (MILI), anciennement Mouvement inter-lycées indépendant, est un collectif de la mouvance autonome actif en France entre 2012 et 2016. Il est composé de lycéens, de collégiens et d'étudiants, mais aussi de jeunes travailleurs.

Il est fondé à la suite de l'affaire Leonarda. action spontanée antiautoriarei. lance mouvemtns ociaux sans syndicats , ntm contre les vioelnces plicirèes uo lors des mvts sociaux

https://www.google.fr/books/edition/Violences_politiques_en_France/STcpEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq="Mouvement+inter-luttes+indépendant"&pg=PT272&printsec=frontcover

Historique[modifier | modifier le code]

Le MILI, Mouvement inter-lycées indépendant, est fondé à l'automne 2013, en pleine mobilisation contre l'expulsion de la lycéenne rom Leonarda, qui déclenche un mouvement lcyéen en soutien[1].. Il est antiautoritaire, anticapitaliste, antifasciste et affirme ne pas avoir besoins de syndicats, de partis ou de suivre une idéologie[2]. Ils revendications une organisation par l'affinitaire et la spontanéité[1]. Un étudiant se prévalant être un des fondateurs affirme au Monde en 2016 : « On est d'abord une bande de potes, qui menons des actions formelles et partageons des moments informels : on fait la fête ensemble, on va prendre des verres[2]… » D'après Isabelle sommier, professeure en sociologie politique, le groupe aurait été influencé par l'idéologie du Comité invisible et du groupe de Tarnac [9].

Il appelle à soutenir les Espagnoles après la régression du droit à l'IVG en et appelle à une manifestation antifasciste après la manifestation antisémite « Jour de colère » en . Dans un texte, il dénonce « l'immobilisme permanent des partis politiques (Front de gauche, Parti communiste, Jeunesses communistes, etc.) et syndicats (FIDL, UNL) qui n'ont montré aucune volonté pour participer à l'action, préférant l'électoralisme, les beaux discours et la bureaucratie ». En , il appelle à une mobilisation après la mort de Rémi Fraisse lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens — appel qui n'est pas suivi par les syndicats. Il distribue des tracts dans des établissements parisiens et de banlieue et sur les réseaux sociaux ; il revendique le blocage de 36 établissements scolaires[3].

À l'automne 2014, le MILI change de nom et se renomme Mouvement inter-luttes indépendant, dans l'optique de s'ouvrir aux collégiens, étudiants, travailleurs et chômeurs. Il affirme trois axes de luttes principaux : le soutien aux sans-papiers, l'antifascisme et le droit au logement[3].

En 2016, le MILI se fait connaître par son activisme lors du mouvement social contre la loi Travail, alors que le mouvement lycéen se durcit[4], issus des couches sociales moyennes et populaires[2]. Il est alors composé d'une cinquantaine de jeunes, âgés de 15 à 23 ans[2]. Critique de l'attitude des organisations syndicales, il agit par des actions coup de poing[4], de l'agitation de rue, des banquets[2], des violences en manifestation (contre la police, des banques ou des locaux du Parti socialiste) et un appel aux blocages[2],[4]. Il diffuse de la propagande et relaye des blocages en ligne, sur une page suivie par 9 000 personnes[2]. Plusieurs de ses membres sont interdits de manifester [10]

Le Syndicat général des lycéens, lui aussi opposé à la loi Travail, critique une « corporation » « violent[e] et anarchiste »[2].

En février 2017]], après une nouvelle affaire de violences policières sur Théo L., le MILI appelle à la mobilisation. Seize lycées sont bloqués spontanément et douze partiellement en Île-de-France — selon les chiffres du rectorat — et une manifestation réunit entre 800 et 1 000 personnes (selon la police) à Paris [11] [12]

Il s'autodissout en 2017. Sa page Facebook continue d'être alimentée jusqu'en 2020 [13]. Ses appels à la mobilisation le face à l'arrivée de Marine Le Pen aui second tour de l'élection présidentielle [14], à un black block le à la marche de La France insoumise contre Macron — tous deux commun avec Génération ingouvernable, groupe proche du Comité invisible —[[15]] ou au 1er mai 2018 sont relevés par la presse [16]

Stratégie[modifier | modifier le code]

  • anti autoritaire
  • dépassement syndical (+critique du SGL)
  • actions violentes (pensée comme pas aussi graves que celles de la police, cf. europé1 ou le figaro)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Camille Polloni, « Les gentils désorganisateurs », sur Les Jours, (consulté le ).
  2. a b c d e f g et h Théau Monnet et Aurélie Collas, « Mobilisation contre la « loi travail » : le MILI, une « bande de potes » qui assume sa violence », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. a et b Caroline Beyer, « Le «Mili», ce mouvement d'extrême gauche qui appelle les lycéens dans la rue », sur Le Figaro, (consulté le ).
  4. a b et c Aude Vernuccio, « MILI : le mouvement lycéen ultra qui inquiète », sur Europe 1, (consulté le ).

Catégorie:Organisation lycéenne en France Catégorie:Association étudiante en France Catégorie:Ancienne organisation anarchiste en France Catégorie:Organisme fondé en 2013 Catégorie:Organisme disparu en 2017

Le fascisme ne passera pas[modifier | modifier le code]

« Le fascisme ne passera pas ! Paris ouvrier a répondu hier aux provocateurs du Roy et aux Croix-de-Feu. » Une du Populaire du , première utilisation de l'expression.

« Le fascisme ne passera pas » est un slogan antifasciste en français. Apparu après la crise du 6 février 1934, la formule est depuis massivement reprise dans l'expression des différents courants de la gauche française.

Création[modifier | modifier le code]

L'expression naît dans le mouvement en réaction à la manifestation antiparlementaire du des ligues d'extrême droite, qui tourne à l'émeute. Durant la semaine suivante, du 7 au , les gauches socialiste et communiste s'unissent le temps de « journées républicaines » et de nombreuses manifestations. Cette protestation marque la naissance du mouvement antifasciste de masse en France, composante majeure des cultures de gauche. Elle se conclue par une grève générale et une marche à Paris le , du cours de Vincennes à la place de la Nation. À la tribune, le leader socialiste Léon Blum improvise un discours dans lequel il reprend une formule qu'il a créé le au soir sur les bancs de l'Assemblée nationale, « La réaction fasciste ne passera pas »[1] :

« La preuve est faite. La province soulevée tout entière, Paris rassemblé dans cette manifestation signifient aux hommes du fascisme et du royalisme que la réaction ne passera pas. Vive la république des travailleurs. Vive la liberté. Vive l'union prolétarienne sans laquelle aucune victoire n'est possible. Vive le peuple ouvrier de Paris[1]. »

La phrase, légèrement modifiée, est reprise par Le Populaire, organe de la SFIO, pour sa Une du  : « Le fascisme ne passera pas ! »[2],[3]. Elle l'est aussi dans un tract de la Ligue communiste et par le président de la Ligue des droits de l'homme Victor Bash dans un appel « Aux Ligueurs ! le fascisme ne passera pas ! ». La SFIO la reprend l'année suivante lorsqu'elle édite une « carte souvenir » de la manifestation avant qu'elle soit léguée à plusieurs générations de militants. Globalement, les manifestations républicaines de marquent les mouvements de gauche jusqu'à devenir un mythe commémoré pendant plusieurs dizaines d'années[2].

La formulation « Le fascisme ne passera pas » renvoie à l'expression patriotique « Ils ne passeront pas », popularisée durant la Première Guerre mondiale. Reprise par la masse combattante et dans ses œuvres, elle est largement diffusée durant et après la guerre. Comme sa prédécesseure qui renvoie à l'ennemi allemand, l'expression de Léon Blum s'oppose à un ennemie de la République[2].

Utilisation postérieure[modifier | modifier le code]

[4]

Durant la guerre d'Espagne, apparaît le slogan No pasarán, prononcés par les républicains contre les nationalistes.

Le terme "fascisme", issu de Mussolini, se maintient, / chercher source avec "nazisme" en plus de [19]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Le fascisme ne passera pas, film anonyme de propagande communiste, 1957, France, noir et blanc, 6 minutes [voir en ligne]

Article connexe[modifier | modifier le code]


Catégorie:Slogan politique Catégorie:Antifascisme Catégorie:Expression ou néologisme politique Catégorie:Petite phrase Catégorie:Léon Blum Catégorie:Section française de l'Internationale ouvrière

Victor Lenta[modifier | modifier le code]

Victor Alfonso Lenta est un militaire et militant néonazi français, né en 1988 à Garzón en Colombie.

Ancien paramilitaire, il est actif dans la mouvance d'extrême droite de la région toulousaine aux côtés du Bloc identitaire, des Jeunesses nationalistes ou d'organisations néonazies. Il est notamment mis en cause dans une affaire d'incendie de la mosquée de Colomiers le jour anniversaire d'Adolf Hitler en 2008 et de passage à tabac d'un homme chilien sous des chants nazis quatre ans plus tard.

Il rejoint en 2014 les forces pro-russes actives dans la guerre du Donbass. Il fonde avec Nicolas Perovic Unité continentale, organisation chargée dans l'aide aux volontaires français.

Il réapparaît en 2019 dans plusieurs manifestations du mouvement des Gilets jaunes, aux côtés de plusieurs autres miliciens du Donbass.

Biographie[modifier | modifier le code]

Victor Alfonso Lenta naît à Garzón, en Colombie, en 1988. Il rejoint la France à l'âge de douze ans[1].

Carrière militaire en France[modifier | modifier le code]

Victor Lenta est caporal au 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine établi à Carcassonne (Aude) — c'est pour lui un « moyen de rendre à la France tout ce qu'elle [lui] a donné »[1] —. Il sert au Tchad, en Côte d'Ivoire et en Afghanistan[2].

De son passage à Carcassonne, il se vante par la suite d'y avoir « fait des ratonnades »[2].

Il n'est plus membre de l'armée à partir de 2008, après sa mise en cause dans l'incendie d'une mosquée[2] ou 2012[3], après le tabassage d'un étudiant chilien. Lui affirme avoir quitté l'armée en raison de désaccords politiques, regrettant agir pour des « intérêts privés »[1].

Activisme politique[modifier | modifier le code]

Victor Lenta est une personnalité de la mouvance d'extrême droite toulousaine. Il est membre du Bloc identitaire. L'une de ses principales figures de référence est Adolf Hitler[2].

Languedoc War[modifier | modifier le code]

Il est accusé d'avoir incendié une mosquée pour l'anniversaire d'Hitler. Dans la soirée du , une dizaine de jeunes — qui se font connaître sous le nom « Languedoc War » — érigent des croix gammées à Castanet-Tolosan (Haute-Garonne auxquelles ils mettent le feu. Ils envisagent de mener ensuite une ratonnade mais se rendent dans la commune voisine de Colomiers. Ils s'y introduisent, saccagent l'entrée et la salle des ablutions, avant d'y mettre le feu. Victor Lenta nie toute implication[2].

Il est, selon La Dépêche du Midi et France 3 Occitanie, condamné et radié de l'armée[2],[4]. Après avoir affirmé la participation de Victor Lenta à l'attaque, le journaliste Frédéric Haziza est condamné pour diffamation en 2016[5].

Militantisme à Toulouse[modifier | modifier le code]

Victor Lenta se forge un nom à Toulouse en codirigeant la branche locale des Jeunesses identitaires (mouvement de jeunesse du Bloc identitaire, ancêtre de Génération identitaire) et en contribuant très activement au développement de la section locale des Jeunesses nationalistes (issues de L'Œuvre française[6]). Il est proche du Lys noir[2]. Au sein des Jeunesses nationalistes, il est, à partir de 2012, chargé de la sécurité et de la formation[4].

Il est mis en cause dans l'agression de l'étudiant chilien Manuel Andrès Pardo dans la nuit du au près de Saint-Sernin, par une quinzaine de personnes armées de battes de base-ball clamant des chants nazis[6]. Il est mis en cause[6] puis placé sous le statut de témoin assisté par la justice[2],[6]. Le chef du Bloc indentitaire, Mathieu Clique, est condamné à trente mois de prison[1].

Pris à charge par les antifascistes locaux, il quitte Toulouse[4].

Participation à la guerre du Donbass[modifier | modifier le code]

Deux mois après le commencement de la guerre du Donbass en Ukraine, il rejoint les rangs des forces pro-russes de la république populaire de Donetsk. Accompagné de trois autres hommes, il emprunte un vol Paris-Moscou le et s'installent durant deux semaines à Rostov-sur-le-Don, principale base arrière des séparatistes. Ils se rendent ensuite à Budapest en Hongrie, où ils souhaitent obtenir des visas russes de longue durée, afin de pouvoir se réfugier en Russie si besoin. Ils attendent un mois mais ne leur sont délivrés que des visas de courte durée[7]. Parmi ses deux compagnons, se trouve le Franco-Serbe Nicolas Perovic, caporal-chef au 13e bataillon de chasseurs alpins[2],[7].

Il cofonde le mouvement ultranationaliste Unité continentale, au sein de laquelle il aide les volontaires français désirant combattre aux côtés des pro-russes du Donbass[5].

 "Union continentale, un groupuscule qui évolue dans la mouvance de l'extrême droite et réuni des groupes néonazis."[2]
 Unité continentale : TV5, Slate Dépêche à finir Sud Ouest
 idées[3]
 membres et fin[4]

Son déplacement est médiatisé en France à partir du mois d', par un témoignage donné au Monde. L'information est reprise par Mediapart et Rue89, avant qu'un nouveau témoignage soit donné à France 2[3].

Il fustige l'Union européenne[6], l'OTAN et « l'Occident décadent »[8]. Surnommé « oncle Adolf »[9]

Estimant avoir « fait [s]on temps là-bas » et accompli « [s]a mission », il rentre en France après seize mois[4].

Mouvement des Gilets jaunes[modifier | modifier le code]

Victor Lenta manifeste au côté des Gilets jaunes. Il est présent à l'acte V du [10] et est repéré sur des photographies des actes VIII et IX les 5 et . Il se présente avec un béret et plusieurs décorations militaires, et dit se prénommer « Anthony » aux journalistes qui l'interrorgent. Lors de l'acte IX, il est membre du service d'ordre, le premier mis en place. Contacté par Le HuffPost, il affirme que le dispositif était composé d'une quarantaine d'hommes, noyauté par une quinzaine de militaires. Parmi eux se trouvent au moins deux anciens volontaires dans le Donbass[5],[11], « Mischa » et Sergei Munier[12], ce dernier affirmant qu'ils étaient au nombre de quatre[13]. Il est de nouveau filmé participant à un service d'ordre lors de le , puis aux côtés de Zouaves après que ces derniers aient attaqués un cortège du Nouveau Parti anticapitaliste. Sur cette seconde vidéo, il discute avec le Zouave Aloys Vojinovic à proximité de Sergueï Munier et du militant d'extrême droite Frédéric Jamet[14].

Dans le même temps, il partage sur Facebook des publications d'Éric Drouet et d'Étienne Chouard, et cite à la fois l'abbé Pierre et l'écrivain collaborationniste Pierre Drieu la Rochelle[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (es) Irene Casado, « Del Donbás a Francia: veteranos del frente ucraniano entre los chalecos amarillos », sur El Confidencial, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i et j Guillaume Atchouel, « Cet ancien para de Carcassonne qui combat aux côtés des « pro-russes » », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  3. a b et c L. C., « Carcassonne : un ex-para du « 3 » engagé avec les forces pro-russes en Ukraine », sur Midi libre, (consulté le ).
  4. a b c d et e Laurent Dubois, « Un paramilitaire ancien de l'ultra-droite à Toulouse dans le service d'ordre des gilets jaunes parisiens », sur France 3 Occitanie, (consulté le ).
  5. a b c et d Pierre Tremblay, « Comment un milicien du Donbass s'est retrouvé dans notre reportage sur le service d'ordre des gilets jaunes », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  6. a b c d et e Pascal Pallas, « L'ancien chef des Jeunesses nationalistes de Toulouse combat en Ukraine », sur ActuToulouse, Actu.fr, (consulté le ).
  7. a et b Pierre Sautreuil, « Des paras français dans le Donbass », sur Le Monde, (consulté le ).
  8. http://nol.hu/kulfold/szent-istvan-legio-es-donbassz-brigad-1531577
  9. https://www.rp.pl/Plus-Minus/309069989-Prawicowa-ekstrema-cwiczy-w-Donbasie.html Rzeczpospolita.
  10. https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/12/15/01016-20181215ARTFIG00083-paroles-de-gilets-jaunes-ce-qu-ont-entendu-nos-journalistes-ce-samedi-15-decembre.php
  11. (en) Jack Laurenson, « French Donbas sniper heads 'security' for anti-government protests in Paris », sur Kyiv Post, (consulté le ).
  12. « D'anciens miliciens pro-russes en Ukraine présents dans le service d'ordre des gilets jaunes », sur [[France 3 Paris Île-de-France|]]consulté le=18 février 2021, .
  13. « Des miliciens dans le service d'ordre des gilets jaunes ? », sur France Info, (consulté le ).
  14. Maxime Macé, « Victor Lenta, le paramilitaire d'extrême droite qui tente de manipuler les Gilets jaunes », sur France-Soir, (consulté le ).

Attention : la clé de tri par défaut « Lenta, Victor » écrase la précédente clé « Fascisme ne passera pas ». Catégorie:Parachutiste français Catégorie:Personnalité liée à Toulouse Catégorie:Personnalité néonazie française Catégorie:Mouvance identitaire en France Catégorie:Guerre du Donbass Catégorie:Personnalité française du mouvement des Gilets jaunes

J-L R[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Rollot
Illustration.
Fonctions
Maire de Luzy

(13 ans)
Élection mars 2001
Réélection mars 2008
Prédécesseur Daniel Lambert (DVD)
Successeur Jocelyne Guérin (PS)
Vice-président du Conseil régional de la Nièvre
avant 2004 –
Président Marcel Charmant
Conseiller régional de la Nièvre

(10 ans et 3 mois)
Élection
Réélection mars 2004
mars 2008
Circonscription Canton de Luzy
Prédécesseur Marcel Joyeux (DVD)
Successeur Jocelyne Guérin (PS)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Larochemillay (Nièvre)
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Luzy (Nièvre)
Nationalité Française
Parti politique SFIO
CIR
FGDS (1969)
PS (1969-2017)
Syndicat Syndicat national des instituteurs
Diplômé de École normale d'instituteurs de Nevers
Profession Instituteur

Jean-Louis Rollot, né le à Larochemillay et mort le à Luzy, est un syndicaliste enseignant et homme politique français, membre du Syndicat national des instituteurs et du Parti socialiste.

Famille[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Rollot naît à Larochemillay en 1946 dans une famille socialiste[1]. Son père, Joseph Rollot[2], sabotier et résistant[1] au maquis Louis située sur le territoire de Larochemillay[3], est maire de la commune depuis 1945 et jusqu'en 1971, encarté à la Section française de l'Internationale ouvrière[1]. Enfant, Jean-Louis Rollot connaît François Mitterrand[4].

Il se marie aux Trois-Bassins en , sur l'île de La Réunion[1].

Militantisme enseignant et laïque[modifier | modifier le code]

Syndicalisme[modifier | modifier le code]

Jean-Louis Rollot fait ses études à l'École normale d'instituteurs de Nevers. Il s'encarte au Syndicat national des instituteurs, pour lequel il est délégué en 1968. Durant le mouvement de Mai 68, il est le seul orateur lors de la manifestation organisée par l'ensemble des organisations politiques de gauche du [1], prenant la parole depuis toit du kiosque de la place Carnot devant 6 000 personnes[5].

Une fois son diplôme obtenu, il débute sa carrière d'instituteur cette même année[6],[7] et milite de la section départementale du syndicat[1]. Appelé au service militaire, il n'exerce cependant qu'un an[4],[6]. Il devient coopérant à La Réunion pendant deux ans[4].

Au sein de la Fédération des œuvres laïques et de la Ligue[modifier | modifier le code]

Revenu de La Réunion, Jean-Louis Rollot s'engage au sein de la Fédération des œuvres laïques, pour laquelle il est secrétaire général de 1973 à 1978. Il est dans le même temps, en 1975, élu au conseil d'administration de la Ligue de l'enseignement, où il est secrétaire national à l'animation et à la formation. Opposé à Clément Peuchiot, il est élu en 1980 secrétaire général adjoint dans un vote serré[4].

À l'assemblée générale de Nevers de 1984, il devient secrétaire général, succédant à Georges Davezac. Il déclare alors, lors d'un entretien à la revue de la Ligue Pourquoi ?, que la nécessité de l'enseignement est de reconfigurer un large service public allant de l'éducation à la communication et la culture pour une « société complexe de la fin du XXe siècle ». Il souhaite que ce service, qui s'étende jusqu'à l'action sociale, remplisse un rôle semblable à celui de l'école primaire cent ans plus tôt. Sur la laïcité[4], anticlérical[8], il déclare notamment que « la lutte contre les clercs demeure d'actualité pour les laïcs [mais] les clercs sont de nature diverses, quelques fois ils ont une robe, quelques fois un col blanc »[4].

Il reste en fonction jusqu'en 1993[4],[9]. Lorsqu'il quitte la Ligue[4], il est nommé inspecteur général de l'Éducation nationale en 1994[1].

sur ses idée sur la laicité et son parcours dans la Ligue
Autre Temps
pdf 04121 : soutien mesures Chevenement : "« Revenir à des références simples, au principe d’une école publique et laïque de la République, aux savoirs, c’était pour certains, redonner du sens à l’école" ; "Il restaure l’autorité des enseignants en réhabilitant les savoirs et en redonnant un peu de ses « fondements républicains » à l’école, selon l’expression de Jean-Louis Rollot 1" expliciter les mesures
  • [4]La Ligue de l'enseignement: Une histoire politique
  • Laïcité, laïcités: Reconfigurations et nouveaux défis, Baubérot
  • Le Pors, Le nouvel âge de la citoyenneté
  • Waysbord, Éduquer à la télévision : quelle place pour l'audiovisuel à l'école ?
  • Baudoin etc. : La laïcité, une valeur d'aujourd'hui ?
  • Ferhat, Les foulards de la discorde: Retours sur l’affaire de Creil, 1989


Il est élu président d'honneur de la Fédération des Œuvres laïques de la Nièvre, à l'unanimité lors de l'assemblée générale du [10].

Islam et laïcité, l'affaire de Creil[modifier | modifier le code]

La même année, la Ligue lance une nouvelle réflexion sur la laïcité, qui continue durant les années qui suivent et intègre l'islam, alors sujet à polémique autour de l'affaire des foulards de Creil. Ainsi, Jean-Louis Rollot participe en à un colloque organisé maison de la Chimie à Paris par Le Nouvel Observateur sur le thème « Islam et laïcité ». Dans un éditorial publié au sein de la revue de la Ligue Pouquoi quelques mois plus tard (numéro 252), il écrit : « La laïcité est devenue la référence unanime, au nom de choix contradictoires, antagonistes. Contre la diversité, on a revendiqué l'uniformité, et parfois détourné le principe de laïcité pour voler au secours du nationalisme. [...] Le pluralisme reste très difficile à vivre au quotidien. C'est un débat qui renvoie à une réalité sociale marquée par l'émergence de nouvelles formes d'exclusion et le renforcement des ségrégations urbaines… En réponse les associations doivent se rassembler pour rejeter cette politique ségrégative où se développent intolérance et racisme. » Il met en avant le programme « Laïcité plurielle », développé dans les écoles des quartiers populaires, « rassemblant des associations d'immigrés, des associations des droits de l'Homme, [qui] a pour ambition de développer la lutte contre la marginalisation et l'exclusion des quartiers »[11]. [20]

citation sur la laïcité
participation à un débat sur la laïcité [21] [22]

Positions sur la laïcité[modifier | modifier le code]

Sur la question du port du hidjab, Jean-Louis Rollot, alors à la fin des années 1980, voit dans son interdiction une atteinte à la liberté de conscience ou à l'égalité des droits. Il considère, à propos de l'affaire de Creil, que c'est avant tout une « peur de l'autre » et que ce n'est pas renoncer à la laïcité que d'autoriser son usage : « La laïcité protectrice des minorités d'hier, viendrait-elle au secours de la culture dominante ?[12] »

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Après avoir milité un temps à la Section française de l'Internationale ouvrière comme son père, Jean-Louis Rollot adhère à la Convention des institutions républicaines[1]. Il est compagnon de route de François Mitterrand, fondateur du parti[3]. Il intègre ensuite la Fédération de la gauche démocrate et socialiste en 1969, année de sa dissolution pour fusionner dans le Parti socialiste au congrès d'Épinay[1]. À son retour de La Réunion, il participe à sa fondation dans la Nièvre[4].

Maire de Luzy[modifier | modifier le code]

Après le décès du maire divers droite de Luzy et conseiller général du canton de Luzy Marcel Joyeux en , Jean-Louis Rollot se présente aux élections cantonales partielles pour le Parti socialiste[13]. Il remporte l'élection[1] dès le premier tour, faisant basculer le canton et la ville, historiquement radicaux puis socialistes, à gauche après vingt-sept ans de droite[3],[14],[15]. Il remporte l'année suivante les élections municipales[1], face au successeur de Marcel Joyeux, Daniel Lambert[16].

Rollot est par la suite élu président de la communauté de communes entre l'Alène et la Roche (devenues Portes sud du Morvan en 2012)[1], fonction pour laquelle il est réélu en 2008[17]. Il est réélu au Conseil général en 2004 et 2008 et à la mairie de Luzy en 2008[1],[18]. Il est simultanément vice-président du Conseil général, présidé par Marcel Charmant[19],[20].

Aux commandes de Luzy, il réaménage la ville, particulièrement son centre-ville, en faisant édifier plusieurs établissements municipaux comme une bibliothèque, un complexe sportif[1], un centre social, réfectionne le cinéma, agrandit le cimetière[21] et fait construire ou une chaufferie à bois avec réseau de chaleur[3]. Au sein de la communauté de communes, il œuvre pour la création d'une maison médicale, d'une grande halle, d'une déchetterie, de salles de découpe ainsi que pour la rénovation de l'abattoir à Luzy[21].

Retraite[modifier | modifier le code]

Photo de Jocelyne Guérin.
Jocelyne Guérin.

Jean-Louis Rollot ne se représente pas aux élections cantonales de 2011[1], laissant son fauteuil à sa dauphine, Jocelyne Guérin. Elle lui succède également à la mairie trois ans plus tard, aux municipales de 2014. Jean-Claude Desrayaud, maire adjoint de Luzy, lui succède à la communauté de communes, avant qu'elle ne soit radiée en 2016. Il prend la présidence du Syndicat intercommunal de l'abattoir du Sud-Morvan, situé à Luzy, à la mi-2016[21].

Il décède le à l'âge de 70 ans[1],[22]. Sa disparition est annoncée le lendemain lors de la cérémonie des vœux de Jocelyne Guérin[21].

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p « Rollot Jean-Louis », sur Maitron en ligne (consulté le ).
  2. Robert Weinland, « Détails des informations du maire : Rollot Joseph », sur FranceGenWeb (consulté le ).
  3. a b c et d « Jean-Louis Rollot, ancien maire de Luzy, est mort », sur Le Journal du Centre, (consulté le ).
  4. a b c d e f g h i et j https://books.google.fr/books?id=sI1jDwAAQBAJ&pg=PA397&dq=jean-louis+rollot 397-398
  5. Jean Battut, « Les instituteurs, le S.N.I. et François Mitterrand dans la Nièvre de 1958 à 1973 », sur Institut François-Mitterrand, (consulté le ).
  6. a et b « Extrait de la fiche de M. Jean-Louis Rollot », sur LesBiographies.com, (consulté le ).
  7. Isabelle Prat, Des instituteurs aux managers de l'éducation populaire. Étude des trajectoires de salariés « permanents » de la Ligue de l'enseignement, Université de Poitiers, , 456 p., PDF (lire en ligne), p. 55.
  8. Jean-Michel Dumay, « Réunie à la Grande Arche de la Défense La Ligue de l'enseignement prône une laïcité « plurielle » et « concrète » », sur Le Monde, (consulté le ).
  9. Jean-Michel Dumay, « Reprise en main à la Ligue de l'enseignement », sur Le Monde, (consulté le ).
  10. Centre France, « Fédération des Œuvres laïques de la Nièvre : Michèle Zwang-Graillot élue présidente », sur Le Journal du Centre, (consulté en ).
  11. https://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2006-2-page-141.html
  12. Jacqueline Lalouette, « Anticléricalisme et laïcité », dans Jean-Jacques Becker et Gilles Candar (dir.), Histoire des gauches en France, vol. 2, La Découverte, coll. « Poche/Sciences humaines et sociales », (lire en ligne), p. 646-666.
  13. « Trois élections cantonales partielles », sur Le Monde, (consulté le ).
  14. Jean-François Perret, « Canton de Luzy (8/16) : L'enjeu, la transmission d'un flambeau », sur Le Journal du Centre, (consulté le ).
  15. « Du nord au sud de la Nièvre, des défaites de la gauche au profit de la droite », sur Le Journal du Centre, (consulté le ).
  16. Jean Arnoux, « Les maires de Luzy », dans Jean-Pierre Mordier (dir.), Regards sur Luzy à travers les siècles, , 350 p. (ISBN 978-2-7466-5843-1), p. 106-109.
  17. « 2008 : Jean-Louis Rollot réélu président de la communauté de communes entre l'Alène et la Roche », Votre journal intercommunal, Comité de territoire du canton de Luzy, no 9,‎ , p. 5 (lire en ligne [PDF]).
  18. « Élections cantonales », sur L'Humanité, (consulté le ).
  19. Jean-François Launay, Communiqué de « E & D » du 11.04.04 : les ZEP et autres sujets à Nevers, (lire en ligne).
  20. « Luzy. Dîner républicain le  », sur Le Journal de Saône-et-Loire, (consulté le ).
  21. a b c d e et f N. M. avec C. D., « J.-Louis Rollot, ancien maire, est décédé », sur Le Journal de Saône-et-Loire, (consulté le ).
  22. « « Il a donné à Luzy un nouveau visage » : les réactions suite à la mort de Jean-Louis Rollot », sur Le Journal du Centre, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bandeau[modifier | modifier le code]

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Monica Leon[modifier | modifier le code]

Monica Leon
Monica Leon à la marche des fiertés 2008.
Fonction
Présidente
ALIITTAS (d)
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Mónica LeónVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Camille Barré (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
ALIITTAS (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnée pour
Condamnation
Peine de prison (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Monica Leon (en espagnol : Mónica León), née dans les années 1970 à El Bordo (en), est une militante trans argentine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Monica Leon naît à El Bordo (en) dans la province de Salta, tout au nord de l'Argentine, dans une famille de onze enfants. Son père, agriculteur[1], est d'origine bolivienne. À quatre ans, alors qu'elle joue la jeune Laura Ingalls de La Petite Maison dans la prairie. Elle se découvre trans vers les âges de neuf et onze ans, lorsqu'elle rencontre d'autres personnes trans. À onze ans, elle part étudier dans la capitale, à Buenos Aires[2].

Elle est à l'unanimité sacrée « reina trans », lors de la première édition du concours de beauté en 1999[2].

Elle quitte l'Argentine pour Paris. Alors qu'elle devait être accompagnée par une association d'aide, elle n'obtient pas de travail et doit se prostituer au bois de Boulogne[2].

emprisonnée à Buenos Aires et à Paris[2]

reçoit sa DNI à BA[2]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne Chemin, « Deux transsexuelles demandent à se marier à la mairie de Rueil-Malmaison », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  2. a b c d et e (es) Gabriel Oviedo, « Has recorrido un largo camino, mujer », sur Sentidog, (consulté le ).

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Camille Barré[modifier | modifier le code]

Camille Barré
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (65 ans)
Nationalité
Activité
Conjoint
Monica Leon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Fièr-e-s et révolutionnaires (d)
Inter-LGBT
Association du syndrome de BenjaminVoir et modifier les données sur Wikidata

Camille Barré est une militante trans française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Camille Barré naît assignée homme à la naissance dans une famille de cinq enfants. Op en 99[1]

Sous les couleurs du PCF, elle se présente aux élections législatives de 2007 dans la septième circonscription des Hauts-de-Seine Garches, Rueil-Malmaison et Saint-Cloud., devenant la seconde femme trans candidate à une législative en France, après Camille Cabral en 2002. Elle se retrouve face à[1]

Elle est membre de La France insoumise[2],[3] dès sa création[4] et milite pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle de 2017[5] ; elle rédige le programme thématique sur les droits LGBTI+[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Anne Chemin, « Camille Barré, une candidate singulière », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. La France insoumise, sur Tweeter, (consulté le ).
  3. https://friction-magazine.fr/reportage-photos-existrans-paris-2017/
  4. La France insoumise, « Camille Barré », sur YouTube, (consulté le ).
  5. Aude Bariéty, journaliste au Figaro, sur Tweeter, (consulté le ).
  6. « Liberté, égalité, droits nouveaux ! #LGBTI », sur L'avenir en commun, (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

affaire du mariage mentionnée dans un livre, dans un 2e
invitées par Fogiel
membre de l'ASB, organisation de l'ETI 

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