Petite Fille (film, 2020)

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Petite Fille

Réalisation Sébastien Lifshitz
Scénario Sébastien Lifshitz
Pays de production Drapeau de la France France
Genre documentaire
Durée 83 minutes[1]
Sortie 2020

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Petite Fille est un documentaire français réalisé par Sébastien Lifshitz et sorti en 2020. Il suit le quotidien de Sasha, une enfant transgenre.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Sébastien Lifshitz a suivi pendant un an le quotidien de Sasha, une jeune enfant transgenre — biologiquement garçon mais s'identifiant comme fille —, scolarisée en CE1, et la lutte de sa famille, et notamment de sa mère, Karine, pour que son école reconnaisse son identité de genre[2],[3].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distinctions[modifier | modifier le code]

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Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations et sélections[modifier | modifier le code]

Bande son[modifier | modifier le code]

Accueil[modifier | modifier le code]

Par la critique de cinéma[modifier | modifier le code]

Bruno Deruisseau, dans Les Inrockuptibles, parle d'un « excellent documentaire [qui] poursuit le projet de visibilisation des minorités LGBTQ+ que Lifshitz mène depuis son documentaire césarisé, Les Invisibles (2012)[8]. »

Toujours dans Les Inrockuptibles, Jean-Baptiste Morain écrit : « Petite Fille n'est pas un documentaire militant, mais il évoque les nombreux problèmes de société […] Petite Fille n'est pas un reportage journalistique, mais du cinéma. Tout y est filmé avec réflexion (on appelle ça la mise en scène). […] un film bouleversant, devant lequel quiconque ne verse pas une larme devrait être considéré comme un sociopathe dangereux. Cette enfant, Sasha, c’est nous tous·tes[9]. »

Dans Libération, Jérémy Piette écrit : « Sasha, la Petite Fille qui vibrionne de par son intelligence et sa sensibilité solaire dans le nouveau documentaire de Sébastien Lifshitz, petite fille transgenre, c'est-à-dire née dans un corps de garçon mais se sachant pertinemment fille. Le terme médical "dysphorie de genre" résume ce sentiment d'inéquation pour la personne concernée envers son sexe biologique de naissance. À 2 ans et demi, Sasha disait déjà : "Quand je serai grand, je serai une fille." Sasha donne, avec Petite Fille, des volutes d'espoir à en galvaniser bien d'autres — enfants et ados qui, comme elle, doivent assumer une identité face à une société qui n'est pas encore capable de la comprendre, ou qui, plus embêtant, s'obstine à s'ériger contre elle[10]. »

Jean-Michel Frodon, sur Slate.fr, souligne que « La petite Sasha a des batailles à mener, sa maman a des batailles à mener (pas les mêmes, et pas avec les mêmes armes mais dans le même but), et chaque spectateur a aussi des batailles à mener, depuis ce qu'il est. Petite Fille sollicite chacun depuis ses propres habitudes de pensée, sans agression mais sans relâche[11]. »

Charlotte Garson, pour sa part, note, dans les Cahiers du cinéma que : « Petite Fille chemine lentement vers son personnage éponyme, par étapes, mettant d’abord en avant la forêt touffue des doutes maternels puis nichant en son milieu, point d’orgue de clarté verbale et d’émotion, la première consultation chez une pédopsychiatre spécialiste de la question[9]. »

Par des militants[modifier | modifier le code]

La sociologue et militante Karine Espineira reconnaît que le film « a rencontré un indéniable succès et une réception plutôt positive auprès des personnes trans » mais se demande « quand est-ce qu'une réalisatrice, qu'un réalisateur, s'intéresseront, dans le genre documentaire, aux luttes des associations, à la parole des personnes trans politisées, féministes, hors des normes de l'hétérosexualité prescrites, hors de l'ordre des genres, etc. ? » ; elle conclut que l'empathie se dégage du film au détriment de la politisation de la cause trans[12]. Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas notent et analysent l'abondance des réactions sur les réseaux sociaux des personnes concernées, les critiques du « regard cisgenre »[13], l'analyse du rôle soutenant des parents, et la question de l'école[14].

Autres commentaires[modifier | modifier le code]

À l'occasion de la sortie de son livre Le Sexe des Modernes[15], l’écrivain et essayiste Éric Marty note : « Sans doute y a-t-il au cœur du processus transidentitaire une aspiration au genre normé comme l’illustre exemplairement le récent documentaire de Sébastien Lifshitz, Petite Fille, où l’enfant trans n’a qu’un mot à la bouche : "Je suis une fille dans un corps de garçon." »

Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas considèrent quant à elles que « la société binaire et la dichotomie du genre préexistent aux personnes trans, jeunes et adultes. Si les personnes trans n'adhèrent pas aux normes, on leur reproche. Si elles y adhèrent trop, on leur reproche de renforcer les normes de genre. Si les adultes ont su mettre en place des stratégies pour s'adapter aux protocoles, ne doutons pas que les enfants savent le faire aussi, avec l'ensemble des gages à donner à la normalité pour "passer"[14]. »

Éric Fassin note l'impact du film sur la création de l'Observatoire de la petite sirène[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Durée affichée sur le site d’Arte.
  2. Caroline Vié, « Interview de Sebastien Lifshitz par 20minutes », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  3. Cf. résumé sur le site d'Unifrance.
  4. « Le documentaire "Petite fille" remporte le prix du meilleur film du festival de Gand », sur vrt.be, .
  5. « Prix du cinéma européen: deux prix pour des films suisses », sur lematin.ch, consulté le 13 décembre 2020.
  6. Marcos Uzal « À la Berlinale, l'être est capital », next.liberation.fr, 28 février 2020.
  7. Programme (page 57).
  8. « À la Berlinale 2020, l'amour s'affiche sous toutes ses formes », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  9. a et b Voir sur allocine.fr.
  10. « Critique. Petite Fille, échange de l’être intime », par Jérémy Piette, Libération du .
  11. Jean-Michel Frodon, « Petite Fille, l'enfant, les mots et les regards », sur Slate.fr, .
  12. Karine Espineira, « Petite Fille, un traité de transidentité à l’usage des cis gens », sur Contretemps, (consulté le ).
  13. Équivalent cisgenre du male gaze.
  14. a et b Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas, Transidentités et transitudes : se défaire des idées reçues, , 184 p. (ISBN 979-10-318-0492-7, OCLC 1300915427, lire en ligne).
  15. Frédérique Roussel, «Le neutre, ni masculin ni féminin, est la marge idéale», sur Libération, (consulté le )
  16. (en) Éric Fassin, « An epidemic of transphobia on French turf », DiGeSt Journal of Diversity and Gender Studies, vol. 10, no 2,‎ , p. 138 (ISSN 2593-0281, DOI https://doi.org/10.21825/digest.90002, lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]