William Blake

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William Blake
William Blake par Thomas Phillips.
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Formation
École de dessin Henry Pars (d) (à partir de )
Écoles de l'Académie Royale (d) (à partir d')Voir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Henry Pars (d) (à partir de ), James Basire (-), Georg Michael Moser (en) (à partir de ), James Barry (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de travail
Mouvement
Mécènes
John Flaxman (à partir de ), William Hayley (à partir de ), John Linnell (en) (à partir de ), George Cumberland, John Hawkins, Joseph Johnson, Richard Edwards (d), Joseph Thomas (d), Thomas Butts (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Père
Jimmy Solís (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Catherine Hermitage (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
James Blake (d)
John Blake (d)
Richard Blake (d)
Robert Blake (d)
Catherine Elizabeth Blake (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Catherine Blake (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Œuvres principales
signature de William Blake
Signature
Vue de la sépulture.

William Blake, né le et mort le à Londres, est un artiste peintre et un poète pré-romantique britannique.

Bien que considéré comme peintre — il a peint quelques tableaux à l'huile, préférant l'aquarelle, le dessin, la gravure, la lithographie —, il s'est surtout consacré à la poésie. Il est l'auteur d'une œuvre inspirée de visions bibliques à caractère prophétique. Son style halluciné est moderne et le distingue de ses pairs, bien que ses thèmes soient classiques.

Biographie

William Blake est le fils d'un bonnetier et, dès l'enfance, montre d'étonnantes dispositions pour le dessin et la poésie. Conscients de la personnalité atypique et hypersensible de leur fils, ses parents l'envoient à dix ans dans une école de dessin, où il composera ses premiers poèmes. Devenu élève du graveur James Basire à quatorze ans, il est chargé de dessiner les antiquités de l'abbaye de Westminster et d'autres vieux édifices, milieux qui ne manquèrent pas d'exercer sur son imagination mélancolique une vive influence. En 1782, il épouse Catherine Boucher, une fille de maraîcher, à qui il apprend à lire et à écrire et qui devient sa proche assistante dans ses réalisations artistiques et son constant soutien.

Croquis de William Blake par John Flaxman, vers 1804.

Trop pauvre pour faire face aux frais d'impression de ses œuvres, Blake se fait son propre éditeur et imagine d'y appliquer son écriture, mise en relief par la morsure sur des plaques de cuivre. Il publie ainsi ses Songs of Innocence, ornées de ses dessins (1789, pet. in-8), œuvre singulière, qui eut du succès, ce qui l'encouragea à donner successivement, sous la même forme: Books of prophecy (1791) ; Gates of paradise (1793) ; America, a prophecy (1793, in-fol.) ; Europe, a prophecy (1794, in-fol.) ; Songs of Experience (1794).

Pierre tombale de William Blake au cimetière de Bunhill Fields, Londres.

En même temps, il fait figurer dans plusieurs expositions de l'Académie royale des peintures allégoriques, historiques et religieuses. Il publie en 1790 The Marriage of Heaven and Hell (in-quarto), satire du Heaven and Hell de Swedenborg. En 1797, il entreprend une édition illustrée par lui des Nuits de Young, qu'il laisse inachevée, puis il part vivre à Felpham dans le Sussex de l'Ouest, auprès du poète William Hayley, faisant des dessins pour celui-ci, et peignant quelques portraits, et ne revient à Londres qu'au bout de trois ans. Ses quarante dessins gravés par Luigi Schiavonetti pour une édition du poème The Grave (1808, gr. in-quarto) de Blair sont très admirés, de même que sa grande estampe, le Pèlerinage de Canterbury (1809).

Entre-temps, il continue de composer, d'illustrer et d'imprimer des poèmes étranges, empreints d'un mysticisme obscur : Jerusalem: the emanation of the Giant Albion ; Milton, a poem avec And did those feet in ancient time (1804) ; Job (1826) ; etc. Le plus original est le dernier ; c'est aussi celui dont les gravures sont les plus finies. Tous ces volumes sont aujourd'hui fort recherchés, surtout les exemplaires mis en couleurs par l'artiste lui-même.

Blake devient membre de la Royal Society le . Sa mort interrompt l’illustration de The divine comedy (1825-1827) de Dante. Il est enterré, en compagnie de sa femme, au cimetière de Bunhill Fields de Londres.

Œuvre

Livres enluminés

The Ghost of a Flea (1819-1820).
  • Vers 1788 : All Religions Are One
    • There Is No Natural Religion
  • 1789 : Songs of Innocence (Les Chants d'Innocence, trad.d'Alain Suied, Arfuyen, 1992)
    • The Book of Thel (Le Livre de Thel)
  • 17901794 : The Marriage of Heaven and Hell (Le mariage du Ciel et de l'Enfer, Arfuyen, 1996)
  • 1793 : Visions of the Daughters of Albion
    • America: a Prophecy
  • 1794 : Europe: a Prophecy
    • The First Book of Urizen (Le premier Livre d'Urizen)
    • Songs of Experience (Les Chants d'Expérience, trad. d'Alain Suied, Arfuyen, 1993.)
  • 1795 : The Book of Los
    • The Song of Los
    • The Book of Ahania
  • Vers 18041811 : Milton: a Poem
  • 18041820 : Jerusalem: The Emanation of The Giant Albion

Non-enluminés

  • Never seek to tell thy love
  • Tiriel (1789)

Illustrés par Blake

Œuvres graphiques

  • Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques[3] La Mort de l'homme fort et méchant.

Traductions en français

  • Chansons et mythes, choix de poèmes traduits de l'anglais et présentés par Pierre Boutang, éd. bilingue, Éditions de la Différence, coll. « Orphée », Paris, 1989.
  • Œuvres, t.1, présentation et traduction de Pierre Leyris, éd. bilingue, Éditions Aubier/Flammarion, Paris, 1974 ; nouvelle édition 2009. [Esquisses poétiques (extraits) ; Une île de la Lune ; Chants d'innocence et d'expérience]
  • Œuvres, t.2, présentation et traduction de Pierre Leyris, éd. bilingue, Éditions Aubier/Flammarion, Paris, 1977 ; nouvelle édition 2009. [Poèmes tirés de divers manuscrits ; L'Évangile éternel ; Les Portes du Paradis ; Annotations aux "Aphorismes sur l'Homme" de Lavater]
  • Œuvres, t.3, traduction de Pierre Leyris, présentation de Jacques Blondel et Pierre Leyris, éd. bilingue, Éditions Aubier/Flammarion, Paris, 1980 ; nouvelle édition 2009. [Deux traités sur la religion ; Tiriel ; Le Livre de Thel ; La Révolution française ; Le Mariage du Ciel et de l'Enfer suivi de Un chant de liberté ; Visions des filles d'Albion ; L'Amérique ; Le Premier Livre d'Urizen ; L'Europe ; Le Chant de Los ; Le Livre d'Ahania ; Le Livre de Los]
  • Œuvres, t.4, présentation et traduction de Jacques Blondel sous la direction de Pierre Leyris, éd. bilingue, Éditions Aubier/Flammarion, Paris, 1983. [Vala ou Les Quatre Vivants]
  • Milton suivi de Une vision du Jugement dernier, édition (bilingue pour la poésie) établie et traduite par Pierre Leyris, préface de Kathleen Raine, 66 p. d'illustrations N&B, éd. José Corti, coll. Domaine Romantique, Paris, 1999.
  • Écrits prophétiques des dernières années suivi de Lettres, traduit et préfacé par Pierre Leyris (éd. bilingue pour la poésie), 24 p. d'illustrations N&B, éditions José Corti, coll. Domaine Romantique, Paris, 2000.

Hommages

Les « portes de la perception »

« Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme comme elle est, infinie. » (« If the doors of perception were cleansed everything would appear to man as it is, infinite. ») (Le Mariage du ciel et de l'enfer). Cette formule a inspiré le choix du nom de l'essai d'Aldous Huxley, Les Portes de la perception, ainsi que le nom du groupe de rock The Doors.

Au cinéma et à la télévision

  • Le film Dead Man de Jim Jarmusch lui rend hommage de plusieurs façons, notamment en prenant pour héros un homonyme contemporain de William Blake, campé par Johnny Depp (I am William Blake, don't you know my poetry ?), mais aussi en faisant rencontrer celui-ci avec un indien solitaire admirateur du poète, joué par Gary Farmer.
  • Le film Dragon Rouge de Brett Ratner (tiré de l'œuvre de Thomas Harris) fait également de nombreuses références à ses œuvres (dont la plus spectaculaire est le tatouage sur le dos de Francis Dolarhyde).
  • Le film Le Corps de mon ennemi de Henri Verneuil lui rend hommage en le citant juste avant le générique de fin : « au matin je vis avec joie mon ennemi gisant sous l'arbre ».
  • Le film Lara Croft: Tomb Raider fait d'un de ses vers (« Je voudrais voir le monde dans un grain de sable ») la clef qui permet à l'héroïne de trouver et reconstituer le Triangle de Lumière.
  • Le tueur en série John le Rouge, dans la série américaine The Mentalist, cite un extrait du poème Tigre dans le dernier épisode de la deuxième saison, après avoir sauvé la vie du héros Patrick Jane. Les deux premiers mots (Tyger, Tyger) de ce poème sont, par la suite, régulièrement cités au sein de la série (car constituant le mot de passe d'une organisation secrète). Autres hommages à William Blake dans The Mentalist : le directeur du California Bureau of Investigations (CBI) Gale Bertram cite, pour sa part, un extrait du poème A Cradle song dans le seizième épisode de la troisième saison ; le personnage de Brett Partridge est nommé ainsi en référence au tableau de Blake intitulé A Brace of Partridge ; le septième épisode de la sixième saison s'intitule The Great Red Dragon en allusion au tableau éponyme de Blake, et révèle par ailleurs que l'organisation dirigée par John le Rouge porte le nom de Blake Association, en hommage à l'artiste ; enfin, Patrick Jane, dans le premier épisode de la troisième saison, lit un poème de Wiliam Blake : The Divine Image (Songs of innocency and of experience).
  • William Blake est cité dans le film Seven de David Fincher.
  • Dans le film The Heart of Me, de Thaddeus O’Sullivan, Helena Bonham Carter récite une strophe de Broken Love de William Blake ; et Paul Bettany, son partenaire dans le film, fait graver sur sa bague de fiançailles les deux derniers vers du poème :

And Throughout all eternity
I forgive you
You forgive me

— William Blake, Broken Love

  • Dans la série Revenge, Emily Thorne cite « if the doors of perception were cleansed everything would appear to man as it is, infinite » dans l'épisode 14 de la première saison.
  • Dans le film The Doors d'Oliver Stone, Jim Morrison explique à Ray Manzarek qu'il a choisi The Doors comme nom pour le groupe en rapport avec la citation de William Blake : « si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme telle qu'elle est, infinie ».
  • Dans le film Studio 54, Steve Rubell, interprété par Mike Myers, cite la fameuse phrase de Blake (dont il déclare qu'il est « son poète préféré ») : « La route de l'excès mène au palais de la sagesse », au cours d'une interview télévisée.

Dans la musique

  • Les albums Song of Innocence (1968) et Songs of Experience (1969) du compositeur américain David Axelrod.
  • L'album Themes From William Blake's The Marriage of Heaven and Hell du groupe norvégien Ulver est une transposition musicale de l'œuvre Le Mariage du Ciel et de l'Enfer.
  • L'album The Westbrook Blake - Bright as fire de Mike Westbrook (en) (CD Impetus Records, 1991)
  • L'album Zvezda MIX du projet Musical Gestalt Orchestra comporte des poèmes de William Blake.
  • L'album The Chemical Wedding' de Bruce Dickinson lui rend également hommage.
  • Le chanteur Mort Shuman cite deux vers (traduits) du poète dans la chanson Blake : « Les pierres de la loi font les murs des prisons / Les bordels sont bâtis des briques de la religion ». Cette citation sera à l'origine de la censure de cette chanson sur les radios françaises.
  • Pascal Dusapin compose en 1985 une pièce pour soprano et clarinette, To God, sur la séquence poétique If you have formed a circle to go into it yourself and see how you would.
  • Les poèmes The Lamb et The Tyger ont été mis en musique par John Tavener (compositions pour chœur a capella)
  • Dans son album Elemental, Loreena McKennitt joue de la harpe sur le poème Prologue intended foe a dramatic piece of King Edward the Fourth
  • Le groupe Andy Blake & The Dead Men chante différents textes de William Blake. La référence au film Dead Man de Jim Jarmusch est évidente.
  • Cinq morceaux, sur les quinze de l'album Mothers & Tygers d'Emily Loizeau, contiennent des extraits du recueil Songs of Experience de William Blake.
  • L'album d'Étienne Daho Les Chansons de l'innocence retrouvée fait référence au recueil les chants de l'innocence et de l'expérience[4]
  • L'album Songs of innocence de U2 fait référence au recueil les Chants de l'innocence et de l'expérience.
  • L'album « Ode to William Blake », Rock songs with words from the mind (2011). 16 poèmes mis en musique et chantés[5].

En littérature

  • Un projet de livre réseau a été lancé par if:book, éditeur anglais, pour encourager la création autour de l'œuvre de William Blake, que ce soit dans la lecture, l'écriture ou le numérique[6].
  • William Blake est un personnage du roman L'Innocence (titre original : Burning bright) de Tracy Chevalier. Le roman offre une vision réaliste du poète et de sa vie à Lambeth[7],[8].
  • Le comic book d'Alan Moore et Eddie Campbell, From Hell, rend un grand hommage à cet homme illuminé par les propos de Sir William Gull, médecin franc-maçon très réputé, lors d'une redécouverte de Londres et ses quartiers.
  • Dans le livre La Nuit qui ne finit pas (Endless Night), d'Agatha Christie, le personnage d'Ellie fredonne un poème de William Blake en grattant sa guitare. Ce poème est également présent à la première page du roman. Le narrateur, Michaël Rogers, croit d'ailleurs qu'il s'agit d'une chanson.
  • Dans le manga Arago, le personnage Seth cite souvent des vers de William Blake.
  • Dans le best-of Marvel, Wolverine: Les origines, de Paul Jenkins, Joe Quesada, Bill Jemas et Andy Kubert, le poème Le tigre de William Blake est cité en faisant référence à Logan.
  • Dans la Saga des Hommes-Dieux de Philip José Farmer, les Seigneurs portent des noms issus de la mythologie de William Blake.
  • John Zorn s'est inspiré de l'œuvre de William Blake, entre autres pour At the Gates of Paradise et pour A Vision in Blakelight, dans lequel Jack Huston lit un extrait de Jerusalem.
  • Dans le troisième tome de la saga À la Croisée des mondes, le Miroir d'Ambre, onze citations de William Blake figurent en début de chapitres.

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Notes et références

  1. « Bean Memorial Collection »
  2. « https://discoverarchives.library.utoronto.ca/index.php/william-blake-collection »
  3. Offert par l'association Les Amis du Louvre, qui ont acquis cette aquarelle pour l'équivalent de 1 246 425 Euros, source bulletin des Amis du Louvre de septembre 2007, page 3.
  4. Éric Mandel, « Étienne Daho "L'envie de revenir à l'essentiel" », Journal du dimanche, 17 novembre 2013.
  5. Production culturelle associative, sur le site www.lezarts.info.
  6. http://www.actualitte.com/actualite/6022-creation-livre-reseau-William-Blake.htm
  7. http://www.tchevalier.com/burningbright/index.html
  8. L'Innocence de Tracy Chevalier

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes