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Les esséniens (du grec : εσσήνοι, « essēnoi » ; εσσαίοι, « essaioi » ; ou οσσαίοι, « ossaioi »[Note 1]) sont un mouvement du judaïsme de la période du Second Temple qui a prospéré à partir du IIe siècle av. J.-C. et dont l'existence est attestée au Ier siècle en Palestine et dans la province romaine de Syrie.

Au Ier siècle, les esséniens sont mentionnés dans Apologia pro Judæis (« Apologie en faveur des Juifs »)[1] et Quod omnis probus liber sit (« Tout homme vertueux est libre »)[2] de Philon d’Alexandrie (v.12 av. J.-C.-v.54), dans la Guerre des Juifs[3] et les Antiquités judaïques[4] de Flavius Josèphe (v.37-v.100), ainsi que dans une courte notice figurant dans l'Histoire naturelle[5] de Pline l’Ancien (23-79).

Le philosophe et chroniqueur judéo-alexandrin Philon et l'historien judéo-romain Josèphe rapportent qu'il existait des esséniens en grand nombre, et que plusieurs milliers vivaient dans la Judée romaine. Pour Flavius Josèphe, les esséniens sont la « troisième secte » de la société juive de Palestine, avec les pharisiens et les sadducéens. Il décrit les esséniens comme des communautés d'ascètes, volontairement pauvres, pratiquant l'immersion quotidienne et l'abstinence des plaisirs du monde.

Les esséniens ont acquis une renommée dans les temps modernes à la suite de la découverte, à partir de 1947, d'un vaste groupe de documents religieux connus sous le nom de « manuscrits de la mer Morte », dont une centaine – « sur 870 » – pourraient être esséniens, ou d'un mouvement proche se donnant, dans une trentaine de manuscrits, le nom de « Yahad » (« Unité », « Alliance ») . Toutefois, cette identification ne fait pas consensus.

Sources, dénomination et étymologie[modifier | modifier le code]

L’origine du terme « essénien », pour lequel une dizaine d'étymologies[Note 2] ont été proposées[6], n’est pas connue[7], ou reste obscure[6],[8].

Le terme « essénien » n’est mentionné dans aucun des manuscrits de la mer Morte, ni dans le Nouveau Testament, ni dans l'immense littérature talmudique[9],[6]. Au Ier siècle, les éléments connus sur ce groupe viennent de Flavius Josèphe (v.37-v.100) et de Philon d'Alexandrie (v.12 av. J.-C.-v.54)[Note 3], et il existe aussi une courte mention au sujet d'esséniens célibataires « retirés au-dessus d'Engaddi, au bord de la mer morte » chez Pline l’Ancien (23-79)[5].

Après que les manuscrits de la mer Morte découverts aux alentours de Khirbet Qumrân eurent été attribués « aux esséniens », cette dernière mention est devenue très célèbre. Flavius Josèphe, Philon d'Alexandrie et Pline l'ancien les mentionnent sous des noms différents : « εσσήνοι » (« essēnoï »), εσσαίοι (« essaioï), ou οσσαίοι (« ossaioï ») et que l'on rassemble sous le nom d'esséniens[Note 4]. Au IVe siècle, l'évêque chrétien Épiphane de Salamine, spécialiste des « hérésies », c'est-à-dire des autres groupes religieux proches du christianisme, utilise la forme « ossaioï » pour désigner le groupe à qui Elkasaï a prêché pour former les elkasaïtes, qu'il désigne par ailleurs sous l'appellation de communautés « osséennes » ou « sampséennes »[10].

Pour André Dupont-Sommer, le radical dont est formé le mot « essénien » (« essēnoï », « essaioï ») « est manifestement "ess-", qui transcrit sûrement un mot sémitique[8]. »

Les données relatives aux esséniens[modifier | modifier le code]

Suivant l'historien André Paul, Philon d'Alexandrie, Flavius Josèphe et Pline l'Ancien et, à leur suite, les Pères de l'Église attestent l'existence des esséniens et « évoquent à leur façon les mouvements baptistes de l'Antiquité pré-chrétienne[11]. »

L’œuvre de Josèphe s’adresse à un public romain auquel il souhaite faire connaître la nation juive dont il fait partie. À deux reprises, il situe les esséniens comme étant la « troisième secte » de la société juive de Palestine, aux côtés des pharisiens et les sadducéens[3]. Pour Flavius Josèphe, ces trois grands courants religieux juifs apparaissent au « milieu du IIe siècle av. J.-C., lorsque Jonathan Maccabée reçoit la charge du grand sacerdoce (-152)[12] ». Il classe à part ce qu'il appelle la « quatrième philosophie », le mouvement « galiléen », dont il est très difficile de comprendre s'il l'identifie au futur mouvement Sicaire ou zélote[13]. Selon lui, les esséniens vivaient dans des villes différentes, mais rassemblés dans la vie communale consacrée à l'ascèse, volontairement pauvres, pratiquant l'immersion quotidienne et l'abstinence des plaisirs du monde, y compris — pour certains groupes — le célibat. Ces groupes sont désignés collectivement par les différents spécialistes sous le nom d'« esséniens ». Flavius Josèphe rapporte qu'il existait des esséniens en grand nombre, et que des milliers vivaient dans la Judée romaine. Philon d'Alexandrie parle de « plus de quatre mille » essaioi vivant en « Palestine et en Syrie, « dans de nombreuses villes de Judée et dans de nombreux villages et groupés en grandes sociétés comprenant de nombreux membres ».

Josèphe présente les esséniens comme vertueux – imitant Philon d'Alexandrie – en insistant sur les détails qui semblent « exotiques » pour ses lecteurs romains[14]. Son témoignage est intéressant, car Josèphe indique qu'il a personnellement fréquenté ce mouvement[Note 5]. Les esséniens étaient « plus ascétiques et plus ésotériques que les Pharisiens ou les Sadducéens, et cela les rendait plus intéressants pour l'ancien public hellénisé à qui s'adressaient Flavius Josèphe et Philon d'Alexandrie. Ainsi si cette communauté était plus réduite que les deux autres (selon ces deux auteurs elle comptait environ 4 000 membres), ils la décrivent plus en détail[15]. » Flavius Josèphe « nous apprend que les esséniens exerçaient leur don de divination et de prophétie de préférence sur les textes sacrés eux-mêmes. À l'aide d'exégèses subtiles, ils en recherchaient les sens cachés, qui leur révélaient l'avenir[16]. » Dans ses livres, il mentionne aussi « trois prophètes esséniens : Judas sous le règne d'Aristobule Ier (-104 à -103), Menahem sous Hérode le Grand (-40 à -4), et Simon sous Hérode Archélaos (-4 à +6)[12]. » Il « rapporte plusieurs prédictions qui auraient été faites par des Esséniens en diverses circonstances et qui se seraient réalisées (Antiquités judaïques, XIII, 11, 2 ; XV, 13, 5 ; XVII, 13, 3)[16]. »

« Pour Philon, les Esséniens sont des juifs. Ils composent une société idéale, habitant les campagnes et fuyant les villes considérées comme des lieux de perdition. Vivant sans argent, ce sont des modèles de piété et de sainteté : ils renoncent aux richesses et vanités de ce monde, partagent tout, ne fabriquent ni n'utilisent d'armes, ne parlent pas sans rien dire[6]. » Au IVe siècle, Eusèbe de Césarée suit de près Philon, mais s'en éloigne parfois aussi. Ainsi, pour lui, les esséniens ne sont pas nécessairement juifs[6].

La localisation des esséniens par les auteurs antiques[modifier | modifier le code]

Selon Flavius Josèphe, les esséniens étaient installés « non pas dans une seule ville », mais « en grand nombre dans toutes les villes »[3],[15]. Philon d'Alexandrie parle de « plus de quatre mille » essaioi vivant en « Palestine et en Syrie[2],[Note 6] », et aussi, « dans de nombreuses villes de Judée et dans de nombreux villages et groupés en grandes sociétés comprenant de nombreux membres »[1]. Les esséniens formaient à l'intérieur des villes juives de Palestine des communautés soudées et fermées[15]. Ceux dont parle Pline l'Ancien se trouvent « sur la côte ouest de la Mer Morte, bien loin du rivage… [au-dessus] de la ville d'Engaddi »[5],[17].

Flavius Josèphe fait référence à une « porte des Esséniens » dans sa description du parcours « du plus ancien » des trois murs de Jérusalem[18], qu'il situe sur le mont Sion qui, à l'époque, désigne la colline de l'Ophel situé au sud du mont du Temple[19]. Il y avait peut-être une communauté essénienne dans ce quartier de la ville.

Les ruines de Qumrân, le Yahad et les esséniens[modifier | modifier le code]

Localisation de Qumrân, d'Engaddi, de Massada, du Nahal Hever (grottes), de Murabba'at (grotte), de Jéricho, où des manuscrits de la même époque ont été trouvés, parfois dans des grottes.

Les manuscrits de la mer Morte[modifier | modifier le code]

En 1948, le professeur Eleazar Sukenik a été, avant même la découverte des premières grottes à manuscrits, le premier à suggérer que les auteurs des sept premiers rouleaux achetés à des bédouins pouvaient être ces esséniens, mentionnés dans la littérature ancienne[20]. André Dupont-Sommer est aussi parvenu aux mêmes conclusions à la même époque. Par la suite en 1952, après la découverte des cinq premières grottes (« sur 11 ») aux alentours de Khirbet Qumran et après une période d'hésitation, le père Roland de Vaux attribua ces écrits aux habitants du site, qu'il voyait comme une communauté retirée, avec un scriptorium où avaient été édités les manuscrits de la mer Morte[21]. « Roland de Vaux et d'autres avec lui s'efforcèrent de montrer que l'établissement de Qumrân abritait une "communauté" d'ascètes qui s'adonnaient à des bains rituels fréquents, à la prière et aux repas en commun, à l'étude des livres saints et à l'écriture. En bon religieux, il identifia même un scriptorium – ce qui relève de l'équipement monastique médiéval[22]. » Cette vision, relayée avec brio et érudition par André Dupont-Sommer est appelé « modèle standard », notamment par les chercheurs qui conteste sa validité[22],[23]. Elle a eu un immense succès et n'a commencé à être sérieusement contestée que dans les années 1990, lorsqu'à la suite de diverses actions des chercheurs spécialistes du sujet, ceux-ci sont enfin parvenus à accéder aux textes de l'ensemble des manuscrits. Depuis, on a constaté qu'aucun lien n'a pu être établi entre le site de Qumrân et les manuscrits. Aujourd'hui, la majeure partie des chercheurs s'interrogent sur la nature de ce lien, voire sur son existence, à part la proximité de certaines grottes[Note 7].

Avec la découverte des manuscrits de la mer Morte en 1947-1956 dans onze grottes situées aux alentours des ruines, près de 900 manuscrits ont été reconstitués à partir de plusieurs dizaines de milliers de fragments. La plupart ont été écrits sur parchemin et une centaine sur papyrus[24]. Un peu moins de 15 % sont écrits en araméen, la langue courante du pays depuis l'occupation perse[24]. L'immense majorité est en hébreu, la langue littéraire et doctrinale que l'on disait « sainte »[Note 8]. Certains des manuscrits sont en grec, l'idiome de la diaspora hellénique. Certains des textes hébraïques ont une écriture cryptée[24] qui a bien sûr été décodée[25],[Note 9]. À l'exception d'une douzaine, les 900 rouleaux – ou fragments de rouleaux – ont été copiés par des scribes différents[26].

Le Yahad et les esséniens[modifier | modifier le code]

Une trentaine de manuscrits de la mer Morte mentionnent le « Yahad » (« Unité », « Alliance »), un mouvement religieux derrière lequel bon nombre de chercheurs reconnaissent les groupes mentionnés par les trois auteurs antiques sous des noms très proches et que l'on regroupe sous le nom d'esséniens. Dans d'autres manuscrits qui ne mentionnent pas le Yahad, on repère un vrai système de mots ou de formules qui les font classer également parmi les écrits sectaires. Ils sont à eux tous une bonne centaine[24].

De nombreux points de convergence entre la description des esséniens chez les auteurs antiques et la doctrine décrite dans les manuscrits semblent effectivement permettre d'identifier avec eux les membres de la communauté du Yahad. Dans la Chartre d'un groupement sectaire juif aussi appelée Règle de la communauté, il est indiqué que les nouveaux arrivants doivent remettre leurs biens à l'Inspecteur, ce qui peut être relié à la description des Esséniens par Flavius Josèphe qui écrit que « ceux qui entrent dans la secte transfèrent leurs biens à l'ordre (Guerre des Juifs II, 122) »[27]. « Les Esséniens insistent sur le rôle du destin, de la divine providence, en toutes choses, alors que les Pharisiens et les Sadducéens font une certaine place au libre arbitre (Antiquités judaïques, XIII, 171-173) ; la doctrine de la prédestination apparaît souvent dans les manuscrits[28]. » Les nouveaux adhérents doivent faire la preuve de leur adhésion au mode de vie essénien pendant un an, suivi par une période de test de deux ans pendant lesquels il n'a pas encore tous les droits des membres à part entière[28]. Deux périodes d'essai assez semblables se trouve dans la « Règle » mais la seconde n'est que d'un an au lieu de deux[28].

Toutefois, d'autres éléments ont étonné les chercheurs. Sur certains points les membres du Yahad ont les mêmes pratiques que les Sadducéens, alors que jusque là, la critique historique estimait qu'il fallait rattacher les Esséniens aux Pharisiens. Ce qui a conduit à la révision de ce point de vue. Un autre élément est carrément contradictoire avec les sources au sujet des esséniens (Josèphe, Philon): les membres du yahad sont littéralement obsédés par les « féroces Kittim[29] », derrière lesquels on reconnaît aisément les Romains[30], et de nombreux écrits parlent de guerres apocalyptiques (en) qu'il faudra mener contre eux. Or, Philon d'Alexandrie et Flavius Josèphe insistent sur l'aspect que l'on pourrait qualifier de « non-violent » de la doctrine des esséniens, les conduisant même jusqu'à refuser de posséder des armes. Selon Norman Golb, lorsqu'ils voyageaient, les esséniens n'emportaient que des armes défensives[17]. Les guerres apocalyptiques qu'il va falloir mener, selon plusieurs écrits du mouvement du Yahad, sont conduites par le Messie – ou par deux messies successifs[31] – et ont pour but d'instaurer le Royaume de Dieu.

Les différentes « sectes » existantes au Ier siècle[modifier | modifier le code]

Ruines de ce qui a probablement servi de pièces d'habitation sur le site de Qumrân.

La structure de la société juive à la fin de la période du Second Temple était plus complexe que la division en trois groupes proposée par Flavius Josèphe. Plusieurs mouvements plus ou moins sectaires cohabitaient, tout en se divisant sur l’interprétation de la Torah et sur la manière de réagir face à l’hellénisation. L'étude attentive des écrits de Josèphe montre que le nombre de groupes et de tendances étaient en fait très nombreux. Josèphe fait lui même état d'un groupe qu'il appelle Quatrième philosophie, ainsi que de Sicaires et de Zélotes, dont on ne sait s'il s'agit des noms internes et externes du même mouvement[32]. Le Talmud et d'autres sources juives font état par exemple d'une opposition entre disciples d'Hillel et de Shammaï, qu'il est bien difficile de reconnaître parmi les groupes décrits par Flavius Josèphe[33]. Même s'il faut prendre le témoignage des Pères de l'Église avec précaution, au IIe siècle des auteurs chrétiens comme Justin de Naplouse[Note 10], ou Hégésippe[34],[Note 11] énumèrent au moins quatre sectes juives existant à l'époque de Jésus, en plus des trois traditionnelles selon Josèphe. Parmi celles-ci, les Hémérobaptistes et les Masbothéens sont des Baptistes[11] que Josèphe évoque avec le personnage de Bannos ou celui de Jean le Baptiste[35], mais qui n’apparaissent en aucune façon dans les événements politiques après le renvoi de Ponce Pilate (fin 36) et en particulier lors de la Grande révolte juive de 66 - 74. Il en est de même pour le mouvement Nazôréen (notzrim en hébreu), créé par Jésus de Nazareth et dont la littérature chrétienne témoigne pourtant de la vigueur dès les années 50 dans la région palestine.

Une version de ce qui semble être la notice utilisée par Flavius Josèphe trouvée dans un texte attribué à Hippolyte de Rome (Réfutation de toutes les hérésies, IX, § 26) pourrait être une des clefs du problème[36]. Dans celle-ci, à l'endroit où le texte de la Guerre des Juifs sur les Esséniens rapporte leur division en « quatre lots » ou « quatre classes », on trouve la définition des « quatre catégories[37] » d'Esséniens[38]. Parmi celles-ci, tant les Sicaires que les Zélotes — qui sont présentés comme les deux noms du même groupe — et ce qui semble être la Quatrième philosophie, sont issus du mouvement essénien, qui se serait séparé en quatre tendances[36],[37].

Dans ce contexte, la « secte du Yahad » peut être l’un de ces groupes. Il est même possible que le Yahad soit les esséniens. Mais ils ne s’identifient pas nécessairement avec la description simpliste et apologétique de Flavius Josèphe. De nombreux chercheurs estiment aussi que la vision de Roland de Vaux et le « modèle standard[23] », qui font d'un petit groupe de sectaires repliés à Qumrân les auteurs ou les scribes de la quasi-totalité de la littérature apocalyptique juive, ne peut plus être soutenue aujourd'hui, tant au regard du contenu des textes que des découvertes archéologiques effectuées depuis l'énoncé de sa thèse[39].

Le messianisme du Yahad[modifier | modifier le code]

Dans les plus anciens textes à contenu messianique, trois figures eschatologiques séparées sont attendues par la communauté: un prophète, un Messie-royal et un Messie-sacerdotal (4Q175 Les Testimonia) ; « ou encore un Prophète, un Messie d'Israël et un Messie d'Aaron (1QS IX, 11 ; Règle de la Communauté ou Manuel de discipline)[40]. » Mais le Prophète doit intervenir antérieurement aux deux autres dont il doit annoncer la venue[40]. Seuls les figures royales et sacerdotales sont de véritables Messies[40]. Le messianisme de la secte est donc bicéphale[40]. Émile Puech note que cette conception induit un partage des pouvoirs entre le Roi et le Prêtre[41]. Les conceptions messianiques de la secte évoluèrent toutefois, comme l'a montré Ernest-Marie Laperrousaz[42]. Après avoir semble-t-il désapprouvé le cumul des deux fonctions pratiqué par les Hasmonéens, « la communauté se mit à attendre un messie unique, à la fois sacerdotal et royal[42]. »

Parenté entre le mouvement créé par Jésus et le Yahad[modifier | modifier le code]

Qu'on les appellent « adeptes de la Voie » comme dans les Actes des Apôtres, ou notzrim (Nazôréens) comme leurs adversaires notamment Pharisiens, ou qu'on les appellent d'un tout autre nom, au Ier siècle les partisans de Jésus sont des Juifs et ceci encore plus en Palestine. Tout comme les membres du Yahad, ils ne se distinguent guère des autres Juifs, si ce n'est par quelques pratiques et conceptions qui leurs sont propres[43]. En particulier l'Église de Jérusalem, dirigé par Jacques le Juste et dont les apôtres Pierre et Jean de Zébédée étaient « des colonnes » importantes, observait les prescriptions de la Torah de façon fidèle[43]. Certaines des idées et des pratiques qui distinguaient le mouvement créé par Jésus des autres « sectes » juives semblent très proches de celles du Yahad ou des Esséniens[44],[45].

Idées communes[modifier | modifier le code]

En supposant que les auteurs des manuscrits soient « des Esséniens », un nombre importants de critiques estiment que « l'existence d'un essénisme chrétien », ou essénisme nazaréen, « relève de l'éventualité envisageable[46] ». « D'abord parce qu'il existe une parenté indéniable entre les mouvements baptistes, dont celui de Jean le cousin de Jésus et le nazaréisme primitif. Ensuite parce qu'on retrouve tout un ensemble d'idées communes aux milieux esséniens ou péri-esséniens et à la "communauté johannique", enfin parce que l'on a identifié une parenté d'idées entre ces mêmes milieux des écrits de la mer Morte et l'Épître aux Hébreux[46]. » De même, la Didachè et l'Épître de Barnabé, un temps incluses dans le canon du Nouveau Testament, « reprennent à leur manière la thématique des deux voies, celle du bien et celle du mal, qui figure déjà dans le Manuel de discipline[47] » retrouvé à Qumran. Certains critiques émettent l'hypothèse que l'Épître aux Hébreux incluse dans le Nouveau Testament « pourrait avoir été adressée à des esséniens s'étant agrégé au courant nazaréen, de même que d'autres les retrouvent à Kokaba « au pays de Damas » où ils auraient rejoint les disciples du Nazaréen[47]. »

On trouve aussi dans les deux mouvements une exaltation du « désert » et des expressions comme celle des « pauvres en esprit » est présente à la fois dans le passage de l'évangile selon Matthieu appelé « les Béatitudes » et dans certains fragments retrouvés à Qumrân où elle désigne les fidèles observateurs de la loi[48]. De plus, le terme de nosri apparaît à plusieurs reprises dans les textes du mouvement du Yahad, notamment dans les Hymnes, pour symboliser la communauté de la Nouvelle Alliance[49]. Le sens du mot était gardien et associé à Yahad (unité, alliance) pouvait se traduire par « gardien de [la nouvelle] Alliance »[50]. C'est la formulation qu'utilise le christianisme qui énonce qu'avec la venue de Jésus, une « Nouvelle Alliance » a été formée avec Dieu. Les Nazôréens-Ébionites se désignent aussi par plusieurs des noms qu'utilise le Yahad, par exemple: « Nouvelle Alliance », « La Voie[43] », « Les Pauvres ». On trouve d'ailleurs ces mêmes noms dans le Nouveau Testament.

Attente messianique très proche[modifier | modifier le code]

Le Maître dont les membres du Yahad attendent le retour — peut-être le « Maître unique » du Document de la Nouvelle Alliance au pays de Damas (4Q175) — semble être doté des mêmes caractéristiques que celles attribuées à Jésus dans les évangiles et dans d'autres textes chrétiens antiques. Initialement le Yahad attendait la venue de trois figures eschatologiques séparées : un prophète, un Messie-royal et un Messie-sacerdotal dans un messianisme qui était bicéphale car le Prophète devait intervenir antérieurement aux deux autres dont il devait annoncer la venue[40]. Seules les figures royales et sacerdotales sont de véritables Messies[40]. Toutefois, ses conceptions évoluèrent[42], au Ier siècle, l'Alliance attendait le retour d'un messie unique, à la fois sacerdotal et royal[42]. La collection de citations bibliques relatives à une figure messianique qu'a sélectionnées l'auteur de 4QTestimonia évoque non seulement ces trois figures appliquées à Jésus dans le Nouveau Testament, mais de plus, elle utilise les mêmes citations des mêmes œuvres bibliques[Note 12]. Ce testimonia est considéré comme prouvant la théorie selon laquelle il circulait en milieu palestinien[51] « encore plus parmi les premiers Chrétiens[52] », des « recueils de citations scripturaires collationnées, combinées, élaborées et au besoin partiellement reformulées autour de thèmes précis et en particulier le thème messianique[51] ». En milieu chrétien ou proto-chrétien, ces recueils comportaient surtout des citations ayant une portée messianique[52].

La Charte pour Israël durant les derniers jours (1QSa) « concerne un futur idéal appelé les « Derniers jours »[53]. » Il contient la description d'un festin associé à la venue du « Messie d'Israël » auquel tout le peuple du Yahad prendra part durant cette phase prometteuse d'un nouveau millenium[53]. Ce festin peut être comparé aux agapes des débuts du christianisme dont parlent certains auteurs chrétiens antiques comme Hippolyte de Rome[53]. « Le lien entre ce repas et l'arrivée du Messie rappelle en outre dans l'imagerie chrétienne « Les Noces de l'Agneau », ce grand banquet où selon l'Apocalypse de jean, les croyants se joindront à Jésus une fois tout le mal vaincu (Ap. 19, 6-9)[54]. » « Le deuxième trait notable de cet écrit est sa possible référence dans 2:11 à Dieu comme « père » du Messie d'Israël, c'est-à-dire du chef guerrier qui devait surgir de la lignée de David[55]. » Si la lecture initiale effectuée par plusieurs critiques est correcte, alors que ce passage a subi de graves dommages depuis, ce texte « décrit un personnage messianique qui est d'une façon particulière le fils de Dieu[55]. » Une notion que l'on retrouve chez les premiers chrétiens appliquée à Jésus de Nazareth[55] et qui jusque là avait semblé étrangère au judaïsme qui utilisait le terme de « Fils de Dieu » uniquement comme un titre métaphorique.

Organisations et pratiques semblables[modifier | modifier le code]

« Même avant la découverte des manuscrits de la mer Morte, les spécialistes avaient noté combien certaines idées et pratiques esséniennes ressemblaient à celles de la communauté primitive de Jérusalem telle qu'elle est décrite dans les Actes des Apôtres[56]. » La plus marquante de ces similarités concerne la communauté des biens pratiquée selon les Actes (2, 44-45 ; 4, 32-35 et 36-37 ; 5, 1-11) par l'Église primitive de Jérusalem et celle qui caractérisait le mouvement essénien[56]. Il semble « que l'Église primitive possédait un système de communauté ou de partage des biens similaire à celui des esséniens et inspiré par lui[43] », même s'il ne « concernait sans doute pas tous les biens des nouveaux adhérents[43]. » Les morts successives d'Ananie et Saphire après leur condamnation par l'apôtre Pierre montrent que la dissimulation des biens était sévèrement puni dans l'Église primitive, comme chez les Esséniens[43].

Il existe beaucoup d'autres parallèles entre les Esséniens[43] — ou l'une de leurs quatre tendances mentionnées par un texte attribué à Hippolyte de Rome — et la communauté primitive de Jérusalem[43]. Certains sont pertinents à souligner dans la mesure où ils ne concernent pas des croyances ou des pratiques largement répandues à l'époque[43]. Ainsi, les esséniens, tout comme les nazôréens méprisaient-ils les richesses et valorisaient la pauvreté. L'appellation les pauvres ('ebyônîm) qui désignaient parfois les auteurs des manuscrits dits « sectaires », était peut-être utilisée dans la communauté de Jérusalem[43].

Il est désormais généralement admis que l'évêque vient du mebaqer qui chez le Yahad dirige chaque communauté, le mot grec et le mot hébreu ayant la même signification[57] et la fonction remplie par l'évêque à la naissance de l'église primitive correspond à celle du mebaqer[Note 13], ce qui a conduit à nuancer le soupçon d'anachronisme qui pesait sur le titre d'évêque donné à plusieurs personnes dans le Nouveau Testament et dans diverses sources chrétiennes pour la période apostolique[57].

« Les modalités de l'élection de Matthias dans le collège des Douze (Act. 1, 15-26) présentent aussi des analogies avec les pratiques[43] » décrites dans les manuscrits[43]. Les similarités entre le repas communautaire des manuscrits et le repas eucharistique chrétien est aussi notable[43].

Certains critiques ont toutefois fait remarquer que les auteurs des manuscrits priaient en direction du lever du soleil, c'est-à-dire vers l'Est, alors que les Pères de l'Église reprochent aux Nazôréens de prier en direction de Jérusalem[58]. Toutefois, ces auteurs de la Grande Église décrivent les pratiques des Nazôréens du IVe siècle. D'autres critiques, notent que dans sa correspondance avec l'empereur Trajan écrite vers 113-115, Pline le Jeune décrit les chrétiens de Bythinie comme priant au lever du soleil dans sa direction. Il n'est donc pas impossible que le ou les groupes Juifs qui priaient en direction du soleil aient changé leur orientation de prière après la destruction de Jérusalem en 135 et l'interdiction à tous juifs d'y pénétrer, c'est-à-dire aussi aux Nazôréens et aux héritiers du Yahad quels qu'ils soient.

Mêmes références bibliques[modifier | modifier le code]

En comparant le nombre de citations de chacun des livres de « l'Ancien Testament qui font l'objet de citations formelles de la part des auteurs du Nouveau Testament[59] » « avec les chiffres les plus caractéristiques livrés par Qumrân, c'est-à-dire ceux des exemplaires retrouvés, on peut conclure que les goûts bibliques[60] » des auteurs des évangiles et ceux du Yahad « devaient être assez semblables[60]. » Outres les Psaumes, il s'agit notamment d'Isaïe cité 48 fois dans le Nouveau Testament[61]. Les deux mouvements ont aussi un goût prononcé pour la littérature apocalyptique au point que certains critiques estiment que les auteurs des manuscrits ont produit l'essentiel de la littérature apocalyptique que nous connaissons. Le mouvement proto-chrétien et chrétien ayant préservé cette littérature qui sans lui aurait disparu. Il a lui même produit des œuvres apocalyptiques aux Ier et IIe siècle, dont les plus célèbres sont l'Apocalypse de Jean et les « petites apocalypses » que l'on trouve dans les évangiles synoptiques. Les pesher un genre littéraire que semble avoir inventé le Yahad, utilise massivement les livres prophétiques ou des portions de la Torah qui citent un prophète, ou les Psaumes car ils sont réputés avoir été écrit par David, un prophète[62]. Cette tendance littéraire « tout prophétique » se retrouve chez les auteurs du Nouveau Testament[62] et le procédé utilisé dans les peshers : citation d'un prophète, suivie de l'interprétation introduite par une phrase comme « ce qui veut dire (tout' estin) » se rencontre dans certaines lettres de l'apôtre Paul de Tarse, notamment dans l'Épître aux Romains en 9, 6-13[63] et en 10, 4-17[64]. « Il faut souligner que trois écrits non retenus dans la Biblia Hebraica mais conservés dans la Bible chrétienne par le canal de la Septante[65] » figurent dans les écrits bibliques retrouvés à Qumrân[65]. La découverte de Qumrân montre que leur langue originale était bien l'hébreu et que ce n'est donc parce qu'ils ont été composé en grec comme on le croyait jusqu'alors, qu'ils ont été exclus du canon biblique établi par le judaïsme rabbinique[65] dominé par les héritiers des pharisiens, qui semblent être les pires ennemis des auteurs des manuscrits sous le nom symbolique de « Chercheurs de flatteries ».

À intégrer[modifier | modifier le code]
  • Ascension d'Isaïe Blanchetière p. 51
  • 4QApocalypse araméenne « Fils de Dieu il sera dit et fils du très haut ils l'appelleront » /Év. de Luc : André Paul1 p. 139s
  • 11Q13 ou 11QMelkisédeech Éxégèse à la gloire de Melkisédeh « Fils de Dieu il sera dit et fils du très haut » /Év. de Luc : André Paul1 p. 160s
  • 4QPésherPsaumes ou 4Q171: Pesher du psaume 37 : André Paul1 p. 155-156
  • Jean Baptiste et désert : Norman Golb p. ?
  • citations hors contexte : Norman Golb p. ?

Même opposition aux Pharisiens[modifier | modifier le code]

Dans les évangiles les principaux adversaires de Jésus sont les Pharisiens. Les pires ennemis du Yahad sont les Chercheurs de flatteries désignation symbolique des Pharisiens.

But ultime comparable[modifier | modifier le code]

Les membres du Yahad attendent le retour d'un « Maître unique » — à moins que ce ne soit le retour du « Maître de Justice » lui-même — dans un délai de moins de 40 ans après qu'il ai été « enlevé ». Les textes chrétiens et notamment les lettres de l'apôtre Paul de Tarse témoignent et même attestent que dès les années 50 les adeptes de « la Voie » — ainsi que se désignent les membres du mouvement d'où est issu le christianisme — attendent le retour imminent de Jésus après sa crucifixion intervenue « sous Ponce Pilate » (Préfet de Judée de 26 à la fin 36 début 37) et l'appellent Christ, ce qui signifie Messie. La durée maximum de cette attente est fixée par Jésus dans les évangiles.

« Mc 9:1-Et il leur disait : " En vérité je vous le dis, il en est d'ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Royaume de Dieu venu avec puissance. " »

« Mc 13:30-En vérité je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela ne soit arrivé. »

« [Les apôtres] Ac 1:6-Étant donc réunis, ils l'interrogeaient ainsi : " Seigneur, est-ce maintenant, le temps où tu vas restaurer le royaume d'Israël ? " »

« Lc 16:16-" Jusqu'à Jean ce furent la Loi et les Prophètes ; depuis lors le Royaume de Dieu est annoncé, et tous s'efforcent d'y entrer par violence. »

« Lc 19:11-Comme les gens écoutaient cela, il dit encore une parabole, parce qu'il était près de Jérusalem, et qu'on pensait que le Royaume de Dieu allait apparaître à l'instant même. »


« Mc 9:9-Comme ils descendaient de la montagne, il leur ordonna de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, si ce n'est quand le Fils de l'homme serait ressuscité d'entre les morts. Mc 9:10-Ils gardèrent la recommandation, tout en se demandant entre eux ce que signifiait " ressusciter d'entre les morts ". »

Les différentes thèses[modifier | modifier le code]

L'éclatement du « modèle standard » ou ce qu'André Paul appelle l'éclatement du dogme de Qumrân, rend très difficile de rendre compte de l'état de la recherche. Un nombre important de chercheurs remettent en question ce modèle et estiment notamment que les 870 manuscrits n'ont pas pu être écrits, ni même copiés, à Qumrân et qu'entre autres les plus de 800 écritures individuelles différentes, impliquant que plus de 800 scribes ont défilé sur le site pour ne copier qu'un seul manuscrit, rendent caduque cet élément du « modèle standard ». De plus, il y a un consensus chez les archéologues pour dire que Qumrân a eu une destination militaire du moment de sa construction au milieu du IIe siècle av. J.-C., au moins jusqu'à ce qu'un tremblement de terre intervenu dans la période hérodienne conduise à son abandon car la muraille avait été endommagée. Par la suite, le site est réoccupé et connait une extension et d'importants emménagements hydrauliques. Toutefois, ce modèle est toujours défendu par quelques chercheurs notamment chez les « qumranologues » historiques.

Un grand nombre de critiques font remarquer que malgré les efforts déployés pendant 60 ans, il n'y a toujours pas la moindre preuve d'un rapport entre les manuscrits et le site, si ce n'est sa proximité. Ils estiment donc qu'il faut étudier les manuscrits indépendamment de toutes déductions faites à partir du site de Qumrân.

où seulement 15 à 20 personnes pouvaient vivre

Modèle standard versus diverses hypothèses[modifier | modifier le code]

Outre l'hypothèse essénienne, le « modèle standard » est composé de deux autres grands volets: « l'hypothèse anti-hasmonéenne qui a trait aux origines historiques du mouvement essénien et l'hypothèse du « berceau » qui concerne le lien existant entre les manuscrits et les ruines de Qumrân situées près des grottes[28]. » Les principales hypothèses en face de l'hypothèse anti-hasmonéenne sont les hypothèses pro-hasmonéenne et anti-pharisienne[66], ces deux dernières étant assez proches. Le fait que Qumrân ait été le berceau du mouvement essénien est très largement contesté notamment à partir des conclusions de l'archéologie[67]. Bien que la thèse du « berceau » ait toujours ses défenseurs, cela conduit à deux thèses principales, l'une qui fait démarrer l'occupation dite « sectaire » du site après la période où le site avait une claire destination militaire. L'autre qui constate que rien ne prouve que le site a été le centre communautaire d'une secte.

L'identité exacte des auteurs des manuscrits est aussi en débat. Sont-ce les Esséniens ou l'une des quatre tendances d'Esséniens décrites dans la notice d'Hippolyte de Rome (c'est-à-dire soit les Zélotes, soit la Quatrième philosophie) ? En se basant sur les règles de pureté définies dans certains manuscrits, quelques chercheurs ont aussi émis l'hypothèse que ce pourrait être les Sadducéens[68], ou une branche de ceux-ci, les Boéthusiens[69].

Enfin, quelques chercheurs insistent sur le fait qu’indépendamment de l'identification de ceux qui ont écrits les manuscrits, ceux qui les lisaient au moment où ils ont été cachés dans des grottes au Ier siècle semblent être les Zélotes/Sicaires ou les membres de la Quatrième philosophie et en tout cas des participants à la Grande révolte juive (66-70).

Une origine sacerdotale[modifier | modifier le code]

Malgré l'éclatement du « modèle standard » sur plusieurs points de divergences importants et l'émission de plusieurs hypothèses sur chacun d'entre-eux, Simon Claude Mimouni fait remarquer que toutes les hypothèses « donnent au groupe une origine sacerdotale[68] ». Pour lui, ce serait des prêtres qui auraient fondé le groupe essénien[68] ou pour le moins le groupe « représenté par la littérature trouvée à Qumrân[70]. »

En raison de leurs nombreuses références au grand prêtre Sadoq et les titres de « Juste » (Sadoq) donnés aux personnages importants du groupe et notamment au(x) Maître(s) de Justice, certains critiques les appellent des « Sadoqites »[71],[72]. Bien avant sa redécouverte parmi les manuscrits de la mer Morte, lorsque le Document de Damas a été découvert en 1896-1897 dans la guenizah[73] jouxtant la synagogue Ben Ezra à Fustat dans le vieux Caire, il avait d'ailleurs été appelé « Fragments d'une œuvre Sadoqite »[73]. Toutefois, d'autres critiques écartent cette appellation pour éviter toute confusion avec les Sadducéens[73].

Le rapport avec le site de Qumrân[modifier | modifier le code]

Qumrân est le berceau des Esséniens[modifier | modifier le code]

Dans le « modèle standard », Qumrân est le lieu d'exil du maître de Justice, fondateur des esséniens et le centre où cette communauté s'est retirée à partir de la première moitié du IIe siècle av. J.-C. « L'établissement de Qumrân » aurait abrité une "communauté" d'ascètes qui s'adonnaient à des bains rituels fréquents, à la prière et aux repas en commun, à l'étude des livres saints et à l'écriture[22]. Pendant 250 et peut-être même davantage, jusqu'à la prise du site[74], ce sont eux qui auraient écrits les manuscrits dans un scriptorium[75], nom qui a été donné à une des salles — effondrée et qui aurait été située à l'étage supérieur — des ruines de Qumrân[22].

Ce même modèle fait des auteurs des manuscrits, des membres d'une communauté retirée du monde, à l'image du communauté monacale, référence des membres de l'École biblique de Jérusalem — quasiment tous des ecclésiastiques — qui ont élaboré et très largement popularisé ce modèle. Après avoir pu étudier les manuscrits à partir des années 1990, un grand nombre de chercheurs constatent que loin de ce schéma, leurs auteurs ont pris « parti dans les conflits politiques entre Juifs[76],[Note 14]. »

Toutefois selon l'archéologie, l'analyse des restes bâtis du bâtiment central de Khirbet Qumrân construit dans les dernières décennies du IIe siècle av. J.-C., révèle qu'il s'agissait bien de constructions fortifiées[77] avec une tour[78]. Il s'agit donc d'un bâtiment militaire hasmonéen, alors que selon le « modèle standard » les hasmonéens étaient les pires ennemis des esséniens ayant écrits les manuscrits[79]. Il est donc peu probable que le Maître de Justice fondateur des Esséniens ait pu s'y réfugier avec les membres de son groupe[79], pour y vivre « monacalement » pendant une longue période et y copier des centaines de manuscrits. Les archéologues Amir Drori (en) et Yitzak Magen « ont montré comme d'autres l'avaient fait avant eux, que Qumrân se trouvait juste au milieu d'un alignement de forteresses établies par la dynastie hasmonéenne qui allaient de Nablous au nord jusqu'à Massada au sud[80]. » Ce bâtiment militaire ayant été construit sur un site stratégique[81] dominant la côte, sur un promontoire dont la valeur militaire est évidente[82], « à la croisée des chemins militaires et commerciaux[77] », là où « les voies terrestres tâtonnantes se doublaient de voies maritimes[77]. » Sur ce même site avait été construit une forteresse datant de l'Âge de fer (VIIIe – VIIe siècle av. J.-C.)[83],[77], dont les infra-structures ont été utilisées pour construire le fortin hasmonéen. Pour plusieurs critiques[84], cet élément s'ajoutant à de nombreux autres rendent très peu probable la thèse du « modèle standard ».

Qumrân a été un établissement de la secte après la période hasmonéenne[modifier | modifier le code]

Selon Simon Claude Mimouni — qui retient cette hypothèse « non sans nuances[68] » — les thèses qui mettent en rapport le site de Qumrân et les grottes à manuscrits, « considérant que le bâtiment découvert serait un « monastère » essénien[85] », bénéficient « de la faveur du plus grand nombre de spécialistes[85]. »

Au Ier siècle av. J.-C., après un événement qui a ébranlé son mur d'enceinte et laissé les traces d'un grand incendie, la destination du site pourrait avoir changé. Cet événement est soit l'attaque d'une armée ennemie, soit selon Roland de Vaux le tremblement de terre de -31 dont parle Flavius Josèphe. Une période où il est inoccupé suit ces destructions. Dans cette période hérodienne, le site connaît une extension à l'extérieur du quasi carré que formait l'enceinte centrale fortifiée[77]. Des bassins pour le stockage de l'eau, déjà nombreux, sont ajoutés et un système hydraulique complexe, comportant un aqueduc, est construit[86]. L'alimentation en eau dépendait aussi d'un tunnel creusé dans le roc[87]. Les archéologues Drori et Magen estiment que cet « investissement lourd [est] plus en accord avec un projet gouvernemental qu'avec une initiative sectaire[79]. » Il est toutefois possible que Qumrân ne soit plus « un relais stratégique avec fortifications, mais un espace économique aux activités diversifiées de production ou de transformation, pour l'usage local ou pour l'exportation[77]. » Les archéologues ont notamment mis au jour plusieurs équipements, comme « deux grands fours bien conservés[88] », un atelier de potier produisant un grand nombre d'objets[89]. Il y a aussi « trois bassins de grand gabarit collés l'un à l'autre[88] » pouvant avoir servi au « trempage des denrées en cours de préparation[88] », notamment récoltés à Aïn Feshka, situé à 3 km et relié par un mur au site de Qumrân[88].

Désormais, la plupart des spécialistes qui estiment néanmoins que Qumrân a été un établissement « sectaire », font démarrer l'occupation du site par le Yahad ou les Esséniens à partir de cette extension qu'ils situent dans le dernier quart du Ier siècle av. J.-C. alors qu'Hérode le Grand était au pouvoir[79], ou estiment qu'une première occupation par les esséniens a eu lieu vers le milieu du IIe siècle av. J.-C., mais n'a pas laissé de traces[90]. Ces deux occupations interrompues par la période où Qumrân a été un sorte de fortin hasmonéen, semblent extrêmement douteuses à nombre d'historiens[91] et notamment aux partisans de la thèse pro-hasmonéenne ou anti-pharisienne[92]. Pour une partie des critiques défendant peu ou prou un « modèle standard » amendé, Qumrân n'est toutefois plus le « berceau » des Esséniens, où ils se seraient installés peu après leur création au milieu du IIe siècle av. J.-C.. Ainsi, pour l'archéologue Jean-Baptiste Humbert, ayant travaillé avec Roland de Vaux et partisan de ce « modèle standard » amendé, la construction hasmonéenne serait une dépendance de la forteresse Hyrcania[93] et les Esséniens auraient pris possession de l'établissement à un moment indéterminé situé après son extension[94]. De même dans cette optique, ce ne serait plus l'essentiel des manuscrits qui ont été copiés sur place, mais seulement une partie d'entre-eux. Pour leur part, d'autres archéologues, assez nombreux d'ailleurs, en partie israéliens, n'ont pas hésité à déclarer la rupture avec la thèse des membres de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem[81].

À Massada on en a retrouvé dix-sept manuscrits[95],[96]. Les documents trouvés à Massada ont le même type de profil que ceux trouvés à Qumrân : « nombreuses écritures différentes, type similaire d’œuvres littéraires[95]. » Parmi eux, le Chant du sacrifice du Sabbat figure en neuf copies intégrales dans les manuscrits retrouvés à Qumrân[95]. Une caractéristique notable de cet écrit est son adhésion au calendrier solaire de 364 jours tellement typique du « modèle standard » qu'il est appelé « calendrier essénien » par nombre de critiques[95].

Le rouleau de cuivre[modifier | modifier le code]
  • Mention de manuscrits aux côtés des trésors cachés à 3 endroits Golb p. 149 et dans 8 passages p. 149
  • Double du rouleau avec des explications supplémentaires p. 149
  • Caches à l'embouchure du Cédron et hypothèse sur les caches en suivant les waddi et les oueds à partir de Jérusalem Golb p.174
  • Caches dans la vallée d'Achor (identifié) toponymie des oueds de la région p. 175
  • Communiqué de De Vaux et suite, Allegro etc. p. 144-148
  • Grotte du pilier près de Jéricho p. 150-151
  • Rouleau de cuivre Wise p. 46
  • Massada Golb p. 154s
    • Manuscrits à Massada Golb p. 156s
    • 17 écrits Wise p. 46

Étudier les manuscrits indépendamment du site de Qumrân[modifier | modifier le code]

Toutefois, malgré les efforts déployés dans ce but, aucun lien n'a pu être établi entre Khirbet Qumrân et les écrits retrouvés dans les grottes. Aucun des manuscrits ne fait référence à Qumrân, ni à d'autres endroits proches tels qu'Engaddi ou Massada[97]. Pas un seul fragment de manuscrits n'a été retrouvé dans les ruines, alors que dans celles de Massada, où pourtant personne n'a imaginé que des dizaines, voire des centaines, de scribes aient opéré, on en a retrouvé dix-sept[95],[96]. Qumrân et Massada sont pourtant des sites soumis aux mêmes conditions climatiques[96].

Presque tous les textes retrouvés à Qumrân sont des copies d’œuvres littéraires[74]. Aucun « autographe documentaire susceptible d'attester des activités de la secte » supposée avoir vécu sur place, n'a été retrouvé[74]. Par exemple, la Régle de la communauté « stipule que le groupe décrit par le texte doit consigner par écrit le rang spirituel et la place de chacun de ses membres[74] », mais aucun fragment pouvant être rattaché à ce type de document n'a été retrouvé[74]. En cela, ces écrits sont totalement différents des documents de la période de la révolte de Bar Kokhba (132-135) retrouvés dans des grottes du Nahal Hever et de Murabba'at situées elles aussi le long de la mer Morte[74], à peine à quelques kilomètres au sud des ruines de Qumrân. Ces écrits attestent « que des autographes hébraïques originaux à caractère documentaire, tels que des lettres administratives, des actes ou des contrats, pouvaient fort bien avoir été préservés depuis l'Antiquité dans le désert de Juda[74]. » Est-il vraisemblable, alors que l'on a retrouvé des restes de 870 manuscrits qui auraient été écrits par les scribes de la « secte » supposée avoir vécu sur place pendant des décennies, qu'aucun fragment de lettre reçue ou envoyée, ni le moindre fragment de comptabilité, recensement ou inventaire n'ai été retrouvé ?

Il semble aussi que des manuscrits aient été cachés dans des grottes dans d'autres endroits que Qumrân. Des textes anciens témoignent que d'autres découvertes de manuscrits avaient déjà été faites. Origène utilisa des textes trouvés en 211-217 dans une ou plusieurs jarres près de Jéricho[98] pour une des versions de la Bible de son Hexapla. Selon Eusèbe de Césarée, il y avait trouvé une version des Psaumes inconnue jusqu'alors[99]. Au IXe siècle, le patriarche nestorien de Bagdad, Timothée Ier, relate avoir trouvé près de Jéricho[99], « une demeure dans la roche, pleine de livres[100]. » Surtout, l'inventaire d'objets de grandes valeurs — or, argent, encens, vêtements précieux — ayant été cachés dans différents lieux de la région, dont des grottes, avec des indications pour les retrouver, qui figure sur le rouleau de cuivre, semble montrer que les manuscrits et les valeurs inventoriés sur ce rouleau ont été caché au moment de la Grande révolte dans une aire géographique bien plus importante que Qumrân, incluant Jéricho[101],[102], Jérusalem, la vallée du Cédron[103], la vallée d'Achor[104] — un oued situé dans le même secteur[104] — et même la Samarie pour trois d'entre-elles. « Au moins huit passages mentionnent des écrits enfouis à côté des trésors[105] » et « au moins cinq passages du rouleau signalent que d'autres écrits ont été placés près des trésors enfouis[106]. »

De plus, l'archéologie a révélé des installations quasi industrielle fours, bassins, potier, ces données ferait ressortir « que la structure et les équipements du site ne conviennent nullement à l'existence ascétique d'une quelconque communauté retirée dans le désert[107]. »


Les rouleaux et les valeurs inventoriés sur le rouleau de cuivre ont été caché au moment de la Grande révolte dans une aire géographique bien plus importante que Qumrân, incluant jéricho, comme le montre Origène et Thimotée et les toponymes mentionnés sur le rouleau de cuivre. P. 171

« la dissimulation de rouleaux et de trésors relevait d'une cause historique importante (Golb p. 171) »


  • Origène, Golb p. 124 (découverte en 211-217 à ou près de Jéricho)
  • Thimothée au IXe siècle Golb p. 127 (aussi près de Jéricho) {{citation|une demeure dans le roche, pleine de livres (Golb p. 176), Voir aussi APaul p. 12
  • Règle de la Guerre, plus connue sous le nom de Rouleau de la guerre des Fils de Lumière contre les Fils des Ténèbres

Installations quasi industrielle fours, bassins, potier, ces données archéologiques ferait ressortir "que la structure et les équipements du site ne conviennent nullement à l'existence ascétique d'une quelconque communauté retirée dans le désert" APaul p. 67

Production du site: principale la poterie, parfum balsamique, le miel de datte et l'indigo. 3 Tonnes de glaise ont été retirés des bassins APaul p. 69

Les tenants de la thèse X parlent de 200 à 250 personnes, mais imaginent une résidence nocturne dans les grottes voire sous des tentes. APaul p. 66

Bien des bassins se trouvent disqualifiés par les prescriptions légales pour servir aux bains rituels APaul p. 69

Sur l'usage des bassins et réserves d'eau APaul p. 68

  • La mention de Damas veut en fait dire Qumrân... Golb p. 169...

Même l’appellation « Bibliothèque de Qumrân » pour désigner les manuscrits est peut-être impropre. Les investigations menées par Joseph Patrick et d'autres archéologues israéliens « n'ont mis au jour aucun réseau de de chemins convergent sur le prétendu centre communautaire. Dans les monastères du Moyen-Âge on trouve toujours un tel réseau reliant l'église et la salle à manger aux cellules éparpillées p. 35. » « La photographie aérienne n'a pas non-plus révélé de chemins reliant les grottes » à manuscrits aux ruines de Qumrân.

André Paul appelle à la distanciation[108] avec la thèse qui considère les esséniens « comme les auteurs ou collecteurs soit de la totalité, soit d'une partie des manuscrits[109] » et qui « les identifie aux résidents du site de Qumrân, de la fin du IIe siècle av. J.-C. à la défaite de 70[109]. »

Remarques[modifier | modifier le code]

André Paul: « longtemps la transmission du savoir et des compétences, des responsabilités et même du pouvoir [...] demeurait tributaire d'un système inavoué de parrainage qui plus d'une fois firent les carrières. Nul ne s'étonnera dès lors que les servitudes d'une révérente fidélité aient déterminé le conservatisme des opinions. Il semblerait que le docte et distingué milieu des qumranologues constituât une ecclesia évoluant sous le protectorat d'un discret mais puissant magistère[109]. »

« l'équipe de chercheurs catholiques et protestants [...] était en grandes parties composés de prêtres et de leurs étudiants. Aucun chercheur israéliens ne pouvait venir de l'autre côté de la barrière pour y participer (Golb p. 50). »

Voltaire et Frédéric de Prusse sur "Jésus était essénien" APaul p. 21

Sur soupçons De Vaux APaul p. 62

D'autres archéologues (que Humbert) assez nombreux d'ailleurs, en partie israéliens, n'ont pas hésité à déclarer la rupture avec la thèse classique.APaul p. 63

« à la croisée des chemins militaires et commerciaux APaul p. 63 [...] les voies terrestres tatonnantes se doublaient de voies maritimes APaul p. 63 »

bâtiment central construit dans les dernières décennies du IIe siècle av. J.-C. APaul p. 66 l'analyse des restes bâtis révèle qu'il s'agissait bien de constructions fortifiées APaul p. 66

Les tenants de la thèse X parlent de 200 à 250 personnes, mais "admettent" (sic) une résidence nocturne dans les grottes voire sous des tentes. APaul p. 66

Bains rituels dans les différentes forteresses APaul p. 67

Installations quasi industrielle fours, bassins, potier, ces données archéologiques ferait ressortir "que la structure et les équipements du site ne conviennent nullement à l'existence ascétique d'une quelconque communauté retirée dans le désert" APaul p. 67

Sur l'usage des bassins et réserves d'eau APaul p. 68

Production du site: principale la poterie, parfum balsamique, le miel de datte et l'indigo. 3 Tonnes de glaise ont été retirés des bassins APaul p. 69

Bien des bassins se trouvent disqualifiés par les prescriptions légales pour servir aux bains rituels APaul p. 69

Qui étaient les lecteurs des manuscrits ?[modifier | modifier le code]

Les manuscrits ont, pour l'essentiel, été écrits au Ier siècle av. J.-C., mais quelques uns d'entre-eux datent du IIe siècle av. J.-C. et d'autres datent du Ier siècle[110] apr. J.-C. Si les manuscrits ont été cachés au Ier siècle comme l'archéologie pousse à le croire, il existait à ce moment bien plus que les trois « sectes » que Flavius Josèphe mentionne probablement dans un but simplificateur pour ses lecteurs romains, même si on y ajoute la Quatrième philosophie dont Josèphe fait aussi état. Justin de Naplouse et Hégésippe de Jérusalem mentionnent, huit noms de sectes juives existant à l'époque de Jésus en plus des trois mentionnées par Josèphe[Note 10],[Note 11]. Parmi celles-ci, les Hémérobaptistes, les Masbothéens et probablement les Esséniens sont des Baptistes[11] et sont peut-être regroupées sous ce nom chez Justin de Naplouse. Même s'il est possible que les Galiléens que l'on trouve chez les Pères de l'Église correspondent à ce que Josèphe présente comme la Quatrième philosophie, il reste beaucoup plus que trois « sectes ». Sans compter que l'on ne sait pas si les Sicaires et les Zélotes qui ne sont pas mentionnés chez ces auteurs chrétiens sont à identifier à certains de ces groupes. Il en est de même pour le mouvement Nazôréen (notzrim en hébreu), créé par Jésus de Nazareth et dont l'existence et la vigueur n'est pas contestable dans la région palestine dès la moitié du Ier siècle.

Même en admettant que les auteurs des manuscrits dits sectaires appartenaient à un seul mouvement, celui-ci « a peut-être été totalement ou en partie l'ancêtre de plusieurs groupes présents au Ier siècle[111]. » Pour Wise, Abegg et Cook il est possible que ceux que Flavius Josèphe décrit sous l'appellation globale d'Esséniens soient des héritiers du groupe auteur des manuscrits qui avaient décidé « d'attendre patiemment l'intervention de Dieu[111] », plutôt que de « chercher à renverser par la force la puissance romaine[111]. » Cependant, « beaucoup d'autres choisirent la voie de la violence[111]. » Nous savons par exemple « que des bandes de Zélotes et de Sicaires contribuèrent au déclenchement de la Révolte juive de 66[111]. » Pour un pan de la recherche il est probable que ces groupes puisèrent « leur inspiration dans les textes essentiellement du Ier siècle av. J.-C., connus aujourd'hui sous le nom de manuscrits de la mer Morte, car on y parlait d'un groupe très semblable aux leurs, organisé pour la guerre sainte[112]. » Pour soutenir cette hypothèse, au fait que ces manuscrits sont très profondément anti-Romains — désignés sous le nom symbolique de Kittim[113] — et que plusieurs écrits décrivent les guerres apocalyptiques à mener contre eux à la fin des temps, viennent s'ajouter la résistance que les occupants de Qumrân ont opposés aux Romains en 68-70[114], comme en témoigne l'archéologie[Note 15] et la découverte de manuscrits du même type sur le site de Massada qui d'un bout à l'autre de la révolte a été sous le contrôle de ceux que Josèphe appellent des Sicaires[115],[95]. De plus, « selon Josèphe, ce sont les combattants de la liberté et les Zélotes qui s'emparèrent du Temple quand la guerre éclata en 66, et ils n'en cédèrent jamais le contrôle[95]. » Qui d'autre qu'eux aurait pu faire l'inventaire des objets précieux, or, argent, encens, riches vêtements, que l'on trouve sur le rouleau de cuivre[95] et qui d'autre aurait pu organiser le fait de les cacher dans différents lieux de Judée et de Samarie et parfois dans des grottes derrière ou sous des manuscrits, comme l'indiquent certaines lignes de l'inventaire ?

Des historiens comme Robert Eisenman, pensent eux aussi que ceux qui lisaient ces manuscrits au Ier siècle étaient les révoltés juifs. De plus, en s'appuyant sur la notice sur les Esséniens que l'on trouve dans un texte attribué à Hippolyte de Rome qui semble plus complète que celle fournie par le texte de Flavius Josèphe, ils estiment que les Zélotes sont une des quatre tendances issues des Esséniens, comme le dit le texte d'Hippolyte[36].

Les manuscrits ont été cachés par un groupe de révoltés juifs[modifier | modifier le code]

En tenant compte de cette absence de liens trouvés avec le site, de l'ensemble des valeurs et richesses qui selon le rouleau de cuivre ont été cachés au Ier siècle et avant 70 parallèlement aux manuscrits, du fait que l'archéologie montre que les occupants du site ont résisté au moment de l'arrivée de l'armée romaine et du fait que le seul autre site où l'on a retrouvé des manuscrits sectaires est la forteresse de Massada, un certains nombre de critique estiment que les manuscrits ont été cachés en même temps que les trésors inventoriés sur le rouleau de cuivre dans le contexte de la révolte juive qui débute en 66.

Les documents trouvés à Massada ont le même type de profil que ceux trouvés à Qumrân : « nombreuses écritures différentes, type similaire d’œuvres littéraires[95]. » « La grande différence est que, pour Massada nous disposons d'anciens témoignages oculaires sur l'identité de ceux qui rassemblèrent les manuscrits. Josèphe qui lutta avec les combattants de la liberté au début du conflit, nous livre un nom : les Sicaires[95]. » Parmi eux, le Chant du sacrifice du Sabbat figure en neuf copies intégrales dans les manuscrits retrouvés à Qumrân[95]. Une caractéristique notable de cet écrit est son adhésion au calendrier solaire de 364 jours tellement typique du « modèle standard » qu'il est appelé « calendrier essénien » par nombre de critiques[95] Pour Wise, Abegg et Cook, « ce calendrier est l'élément qui rendit ce texte si précieux pour les Sicaires car il constituait, à leur époque comme à celle du Maître de Justice, un symbole conservateur d'opposition à l'ordre établi[95]. »


Pour Norman Golb, « les habitants de Jérusalem les plus avisés n'ont pas agi autrement que d'autres personnes confrontés à un siège. » Devant l'approche des armées romaines, « ils n'avaient guère d'autre alternative que d'aller cacher leurs objets de valeurs, leurs livres..., dans l'espoir d'empêcher la confiscation et la destruction de leurs objets sacrés par les soldats païens de Rome[116]. » Cette activité a peut-être été déclenchée par l'arrivée des réfugiés galiléens et de Jean de Gischala dans la ville[116], après la campagne de Vespasien dans la région[117] (novembre 67[116]), elle s'est probablement poursuivie jusqu'au siège de Jérusalem vers 70[116].


Pour le rôle militaire de Qumrân notamment pendant la révolte voir Golb p. 40-47

  • Pour Golb tout les manuscrits (Qumrân, Massada, Jéricho) sont originaires de Jérusalem p.171
  • Les rouleaux et les valeurs inventoriés sur le rouleau de cuivre ont été caché au moment de la Grande révolte dans une aire géographique bien plus importante que Qumrân, incluant jéricho, comme le montre Origène et Thimotée et les toponymes mentionnés sur le rouleau de cuivre. P. 171

« la dissimulation de rouleaux et de trésors relevait d'une cause historique importante (Golb p. 171) »

  • Massada Golb p. 154s
    • Manuscrits à Massada Golb p. 156s
    • 17 écrits à Massada Wise p. 46

Qui étaient les lecteurs des manuscrits ?[modifier | modifier le code]

Les manuscrits ont, pour l'essentiel, été écrits aux IIe et Ier siècle av. J.-C.[110]. Si les manuscrits ont été cachés au Ier siècle comme l'archéologie pousse à le croire, il existait à ce moment bien plus que les trois « sectes » que Flavius Josèphe mentionne probablement dans un but simplificateur pour ses lecteurs romains, même si on y ajoute la Quatrième philosophie dont Josèphe fait aussi état. Justin de Naplouse et Hégésippe de Jérusalem mentionnent, huit noms de sectes juives existant à l'époque de Jésus en plus des trois mentionnées par Josèphe[Note 10],[Note 11]. Parmi celles-ci, les Hémérobaptistes, les Masbothéens et probablement les Esséniens sont des Baptistes[11] et sont peut-être regroupées sous ce nom chez Justin de Naplouse. Même s'il est possible que les Galiléens que l'on trouve chez les Pères de l'Église correspondent à ce que Josèphe présente comme la Quatrième philosophie, il reste beaucoup plus que trois « sectes ». Sans compter que l'on ne sait pas si les Sicaires et les Zélotes qui ne sont pas mentionnés chez ces auteurs chrétiens sont à identifier à certains de ces groupes. Il en est de même pour le mouvement Nazôréen (notzrim en hébreu), créé par Jésus de Nazareth et dont l'existence et la vigueur n'est pas contestable dans la région palestine dès la moitié du Ier siècle.

Même en admettant que les auteurs des manuscrits dits sectaires appartenaient à un seul mouvement, celui-ci « a peut-être été totalement ou en partie l'ancêtre de plusieurs groupes présents au Ier siècle[111]. » Pour Wise, Abegg et Cook il est possible que ceux que Flavius Josèphe décrit sous l'appellation globale d'Esséniens soient des héritiers du groupe auteur des manuscrits qui avaient décidé « d'attendre patiemment l'intervention de Dieu[111] », plutôt que de « chercher à renverser par la force la puissance romaine[111]. » Cependant, « beaucoup d'autres choisirent la voie de la violence[111]. » Nous savons par exemple « que des bandes de Zélotes et de Sicaires contribuèrent au déclenchement de la Révolte juive de 66[111]. » Pour un pan de la recherche il est probable que ces groupes puisèrent « leur inspiration dans les textes essentiellement du Ier siècle av. J.-C., connus aujourd'hui sous le nom de manuscrits de la mer Morte, car on y parlait d'un groupe très semblable aux leurs, organisé pour la guerre sainte[112]. » Pour soutenir cette hypothèse, au fait que ces manuscrits sont très profondément anti-Romains — désignés sous le nom symbolique de Kittim[113] — et que plusieurs écrits décrivent les guerres apocalyptiques à mener contre eux à la fin des temps, viennent s'ajouter la résistance que les occupants de Qumrân ont opposés aux Romains en 68-70[114], comme en témoigne l'archéologie[Note 16] et la découverte de manuscrits du même type sur le site de Massada qui d'un bout à l'autre de la révolte a été sous le contrôle de ceux que Josèphe appellent des Sicaires[115],[95]. De plus, « selon Josèphe, ce sont les combattants de la liberté et les Zélotes qui s'emparèrent du Temple quand la guerre éclata en 66, et ils n'en cédèrent jamais le contrôle[95]. » Qui d'autre qu'eux aurait pu faire l'inventaire des objets précieux, or, argent, encens, riches vêtements, que l'on trouve sur le rouleau de cuivre[95] et qui d'autre aurait pu organiser le fait de les cacher dans différents lieux de Judée et de Samarie et parfois dans des grottes derrière ou sous des manuscrits, comme l'indiquent certaines lignes de l'inventaire ?

Des historiens comme Robert Eisenman, pensent eux aussi que ceux qui lisaient ces manuscrits au Ier siècle étaient les révoltés juifs. De plus, en s'appuyant sur la notice sur les Esséniens que l'on trouve dans un texte attribué à Hippolyte de Rome qui semble plus complète que celle fournie par le texte de Flavius Josèphe, ils estiment que les Zélotes sont une des quatre tendances issues des Esséniens, comme le dit le texte d'Hippolyte[36]. (voir le § Les manuscrits sont ceux d'une des quatre tendances d'Esséniens, ci-dessous)

Identification du groupe[modifier | modifier le code]

Les manuscrits sont sadducéens[modifier | modifier le code]

Selon Strugnell, le Manifeste sectaire aussi appelée Lettre halakhique (4QMMT) « a pour toile de fond la perte de contrôle du Temple par les Sadducéens et l’avènement concomitant sur ce même terrain des Pharisiens[118]. » Toutefois, pour Wise, Abegg, Cook, « la « théorie saducéenne » ne s'accorde pas facilement avec certaines données importantes sur cette secte que nous tenons d'autres sources[118]. Selon Josèphe, par exemple, les Sadducéens de son temps ne croyaient pas à la doctrine de la prédestination[118]. En outre, le Nouveau Testament rapporte qu'ils ne croyaient pas à la vie après la mort ni aux anges (Actes, 23:8)[118]. En revanche, les manuscrits sectaires nous apprennent que leurs auteurs avaient à cet égard des convictions opposées très affirmées[118]. » Par ailleurs, il n'y a nulle trace d'opposition résolue aux Romains de la part des Sadducéens dans les sources antiques, bien au contraire.

Toutefois, avant la publication du Manifeste dans les années 1980, les Esséniens étaient vus comme très proches des Pharisiens par les partisans du « modèle standard » et sûrement pas comme des prêtres. Les interprétations de ce texte dès qu'il a enfin pu être connu des spécialistes ont permis d'amorcer une révision complète de ce point de vue. Désormais, il est largement admis que le groupe « représenté par la littérature trouvée à Qumrân[70] » a une origine sacerdotale[68] et que plus précisément c'étaient des « Sadoqites »[119],[120], préconisant des règles de pureté proches de celles des Sadducéens. De plus, l'identification des Chercheurs de flatteries avec les Pharisiens est désormais assez généralement admise de même qu'il est admis que loin d'être proches de ces derniers, ceux-ci étaient les pires ennemis du groupe.

Les manuscrits sont esséniens[modifier | modifier le code]

Outre les points qui ont déjà été évoqués, on peut ajouter que dans les textes dits sectaires il est dit à maintes reprises que ses membres sont des volontaires, un trait qui est relevé par Philon d'Alexandrie à propos des Esséniens, qui souligne que leur engagement « a pour cause le zèle de la vertu et l'ardent amour des hommes »[121].

Les manuscrits sont ceux d'une des quatre tendances d'Esséniens[modifier | modifier le code]

En s'appuyant sur une version peu connue de ce qui semble être la notice utilisée par Flavius Josèphe, certains critiques ont émis l'hypothèse qu'aussi bien le mouvement de Judas le Galiléen, que les Sicaires et les Zélotes sont issus des Esséniens[36]. Un texte attribué à Hippolyte de Rome (Réfutation de toutes les hérésies, IX, § 26), retrouvé au XIXe siècle, paraît s'appuyer sur la même notice que Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs à leur propos[122]. Toutefois, à l'endroit où la notice de Josèphe sur les Esséniens rapporte leur division en « quatre lots » ou « quatre classes », dans celle-ci on trouve la définition des « quatre catégories[37] » d'Esséniens :

« [Les Esséniens] sont divisés selon l'ancienneté et ils n'observent pas les pratiques de la même manière, répartis qu'ils sont en quatre catégories. Certains d'entre-eux en effet, poussent les pratiques à l'extrême, jusqu'à ne pas tenir en main une pièce de monnaie, déclarant qu'il ne faut ni porter, ni regarder, ni fabriquer d'effigie ; aussi nul de ceux-ci n'ose même entrer dans une ville, de peur de franchir une porte que surmonte des statues, estimant qu'il est sacrilège de passer sous des images. Certains autres d'entre-eux, lorsqu'ils entendent un individu discourir sur Dieu et sur ses lois, s'assurent, s'il est incirconcis, que cet individu et seul dans un endroit, puis ils le menacent de l'assassiner, s'ils ne se laissent pas circoncire : s'il ne veut pas obtempérer, loin de l'épargner, on l'égorge : c'est de cela, étant donné ce qui se passe, qu'ils ont reçu leur nom, celui de Zélotes ou de la part de quelques-uns, celui de Sicaires. D'autres encore parmi eux refusent de donner à personne le nom de maître (Rabbi), sauf à Dieu[123]. »

Dans cette version quatre groupes d'Ésséniens sont identifiés et non quatre classes[122] et ils se seraient créés au fil du temps[124]. Les Zélotes seraient donc rattachés aux Esséniens, dont ils seraient une émanation tardive et avec laquelle ils refuseraient de frayer[18]. L'auteur de l'Elenchos « les présente comme des hétérodoxes qui se distinguent par leur fanatisme et leurs exagérations[125]. » Ceux qui « refusent de donner à personne le nom de maître, sauf à Dieu » seraient les membres de la Quatrième philosophie puisque c'est la définition que donne Josèphe pour ce groupe[126], disant qu'ils sont prêts à subir « les genres de mort les plus extraordinaires[127] » et que « les supplices de leurs parents et amis les laissent indifférents, pourvu qu'ils n'aient à appeler aucun homme du nom de maître[127]. »

Selon André Dupont-Sommer, la notice d'Hippolyte est étroitement parallèle à celle de Josèphe et semble en être un abrégé[128]. Robert Eisenman estime que soit les deux auteurs ont utilisé une source commune, soit l'auteur en est Josèphe lui-même pour sa version de la Guerre des Juifs en araméen[122] et que ce passage a été volontairement omis dans les versions en grec. Pour lui, ce que Josèphe semble avoir fait pour définir la Quatrième philosophie, c'est couper ce qui décrivait l'un des quatre groupes d'esséniens dans sa notice initiale pour l'écrire comme définition du mouvement de Judas de Gamala[126].

Pour Eisenman, cette notice d'Hippolyte permet de résoudre les contradictions que l'on a trouvé entre les descriptions idéalisées des Esséniens par Josèphe et Philon d'Alexandrie et les manuscrits de la mer Morte[124], où le groupe qui écrit — identifié à des Esséniens — est littéralement obsédés par les « féroces Kittim[129] », derrière lesquels on reconnaît aisément les Romains[30] et dont de nombreux écrits parlent de guerres apocalyptiques (en) qu'il faudra mener contre eux. Philon d'Alexandrie et Josèphe insistaient en effet sur l'aspect que l'on pourrait qualifier de « non-violent » de la doctrine des esséniens, les conduisant même jusqu'à refuser de posséder des armes[130]. Ils soulignent que lorsqu'ils voyageaient, les esséniens n'emportaient que des armes défensives[17] et Philon indiquait que pas un seul d'entre-eux ne fabriquait d'armes. Cela lèverait la principale objection d'un certains nombres d'historiens, comme Norman Golb[131], Michael Wise[132], ou André Paul[133] qui les avait conduit à douter que la secte de la mer Morte soient les Esséniens, dont certains faisaient remarquer qu'outre à Qumrân, le seul endroit où l'on a retrouvé des manuscrits appartenant au même mouvement était la forteresse de Massada, qui a toujours été contrôlée par les Sicaires et/ou les Zélotes, ce qui selon eux permettait de savoir qui étaient ceux qui lisaient ces rouleaux au moment de la Grande révolte juive[134],[135] (66-74). D'autre-part, si ceux qui occupaient Qumrân au moment de l'arrivée des Romains étaient en accord avec les manuscrits comme cela est très largement admis, l'archéologie montre qu'ils ont résisté[134],[Note 17]. Les manuscrits retrouvés à Qumrân étaient sur ce point tellement différents de ce que disaient Philon et Josèphe que certains commentateurs, comme G. R. Driver ou Cecil Roth ont même proposé d'identifier les auteurs de ces manuscrits à des Zélotes[136].

Les manuscrits sont en lien avec l'église de Jérusalem[modifier | modifier le code]

En supposant que les auteurs des manuscrits soient « des Esséniens », un nombre non négligeable de critiques estiment que « l'existence d'un essénisme chrétien », ou essénisme nazaréen, « relève de l'éventualité envisageable[46] ». Ils s'apuient sur les convergences entre les deux mouvements déjà notées au § Parenté entre le mouvement créé par Jésus et le Yahad.

Si Jean le Baptiste n'apparaît d'aucune façon dans les Manuscrits de la mer Morte, il se pourrait qu'il ait, un temps appartenu au groupe des Esséniens[137],[138], « pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2), lui qui était de famille sacerdotale. Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé[46]. » Comme « il existe une parenté indéniable entre les mouvements baptistes, dont celui de Jean le cousin de Jésus et le nazaréisme primitif[46] », certains critiques émettent l'hypothèse que Jean avaient

Certains critiques émettent l'hypothèse que l'Épître aux Hébreux incluse dans le Nouveau Testament « pourrait avoir été adressée à des esséniens s'étant agrégé au courant nazaréen, de même que d'autres les retrouvent à Kokaba « au pays de Damas » où ils auraient rejoint les disciples du Nazaréen[47]. »

Se fondant sur les écrits de certains Pères de l'Église, sur l'« Écrit de Damas » du mouvement du Yahad et sur les découvertes archéologiques de Claudine Dauphin, François Blanchetière estime que « Kokaba, non loin de Damas a pu constituer l'un des points de contact entre les Esséniens et les proto-nazaréens[46]. » « Reste qu'un essénisme proto-nazaréen demeure, faute de preuves suffisantes, une simple hypothèse[46], » précise-t-il.

Le positionnement par rapport aux autres forces[modifier | modifier le code]

Personnages et pseudonymes symboliques[modifier | modifier le code]

« Flavius Josèphe traite en détail des croyances et coutumes des Esséniens, mais ne dit rien de leur provenance [...], ni de la façon dont naquirent leurs croyances[28]. » S'ils sont d'origine essénienne, les manuscrits nous en disent plus, mais en termes voilés[139]. En effet,

La plupart des acteurs évoqués dans les manuscrits portent des noms symboliques[113]. Les textes retrouvés près de Qumrân qui décrivent la vie de la secte (notamment les pesharim et le Document de Damas) ne mentionnent que rarement des noms propres. Des pseudonymes symboliques désignent les principaux acteurs de la secte et de ses adversaires[140],[141]. Chez le « Maître de Justice » certains critiques reconnaissent le fondateur du groupe vers la moitié du IIe siècle av. J.-C.. D'autres critiques, constatant l'existence de Maître de Justice durant toute l'existence de la secte, au moins jusqu'après le passage de la Judée sous domination romaine (-63), estiment que cette désignation recouvre plusieurs « Maître de Justice » successifs. Le qualificatif de « justice » signifie aussi probablement que le « Maître » est issu de la lignée de Sadoq dont le nom צדוק (ṣadoq) est formé sur la même racine. Il appartiendrait à la dynastie sacerdotale qui servait dans le Premier Temple de Jérusalem et dont les grands-prêtres légitimes étaient issus jusqu'à la crise qui a débouchée sur la révolte des Maccabées[142].

« Deux figures, ou « deux instruments de la violence » (4Q175, Les témoignages ou Testimonia) s'opposent à lui et persécutent son groupe[140]. » Pour les critiques qui estiment qu'il existe plusieurs maître de Justice successifs, il en est de même pour ses deux figures symboliques. La première de ces deux figures est le « Méchant prêtre » ou « Prêtre Impie »[141] (en hébreu, Grand Prêtre se dit Kohen haRosh. Kohen haRasha, qui signifie "Prêtre Impie", est ici un jeu de mot) qui est « cupide, violent, corrompu ; il harcèle le « Maître » » et tente parfois de l'assassiner[140]. Le second ennemi du groupe est le « Cracheur de mensonges » aussi appelé « l'Homme du Mensonge »[140],[141]. « Par ses mensonges et avec sa clique sinistre, composée des « Chercheurs de flatteries », il dissuade les hommes de suivre le « Maître »[140]. » L'identification de ces personnages et de ces groupes sont l'objet de plusieurs suppositions parmi les historiens. Aucun consensus ne se dégage à ce sujet, ni à propos de la période où se déroule ces événements.

Quelques identifications[modifier | modifier le code]

Il y a aussi un autre chef dénommé « Le Lion de la Colère »[141] en général identifié à Alexandre Jannée et une puissance étrangère menaçante les « Kittim »[141] derrière lesquels on reconnaît les Romains. Le « Commandant des Kittim » désignant un général ou un proconsul romain. Apparaissent aussi Les Traîtres, Ephraïm et Manassé, le Chef des Rois de Yavan.

Personnages explicitement cités[modifier | modifier le code]

Quelques textes retrouvés dans la grotte no 4 désignent explicitement des personnages historiques[143]. Ce sont tous des personnages florissants au Ier siècle av. J.-C.. À certaines dates du Calendrier des annales (4Q448b) du mouvement sont associés des personnages et des événements historiques parfaitement identifiables[144]. Une pratique que l'on trouve aujourd'hui aussi sur nos calendriers[145]. Il est toutefois très parcellaire, mais on peut ainsi lire « Hyrcan s'est révolté contre Aristobule » (Hyrcan II et Aristobule II) « Shelomziyon est venue... », allusion à leur mère Salomé Alexandra, et « Amelius a tué », allusion à Amelius Scaurus qui conduisit les armées de Pompée durant les années 60 av. J.-C.[144]. On y reconnaît aussi Alexandre Jannée dans « le roi Jonathan » (Ywtn hmlk), le mari de Salomé Alexandra et le père d'Hyrcan II et d'Aristobule II. L'identification de ce « roi Jonathan » avec Jonathan Maccabée ne paraît pas concevable, car comme l'indique André Lemaire, le frère de Judas Maccabée ne portait pas le titre royal[143],[146]. Par ailleurs, l'expression Ywtn hmlk est comparable à celle qui apparaît sur les monnaies d'Alexandre Jannée, ou encore sur une bulle de ce roi[143]. Alexandre Jannée est aussi cité dans le Commentaire de Nahum ou Pesher de Nahum (4Q169).

Les « Chercheurs de flatteries »[modifier | modifier le code]

Le « Cracheur de mensonges » aussi appelé « l'Homme du Mensonge »[140],[141] est le chef d'une « clique sinistre » appelée « Chercheurs de flatteries » ou « Chercheurs des choses flatteuses » derrière laquelle un grand nombre de chercheurs reconnaissent les Pharisiens[40]. Il est par exemple fait référence à eux dans un passage du « Pesher de Nahum » (4Q169)[40], ou Commentaire de Nahum, dans lequel, comme dans de multiples autres textes dits « sectaires », l'auteur scrute les anciemmes prophéties de la Bible hébraïque pour y chercher les présages de l'histoire qui lui est contemporaine[147]:

« 2 [Cela renvoie à Démé]trios, roi de Grèce, qui chercha à entrer dans Jérusalem à l'incitation des Chercheurs de flatterie.
[...]
6 Cela renvoie au lion de la colère 7 [...] vengeance contre les Chercheurs de flatterie, car il avait coutume de pendre les hommes vivants, 8 (comme on faisait) jadis en Israël[148]. »

Ce passage fait référence à Démétrios III Philopator (roi séleucide de 95 à 88 av. J.-C.) et à son intervention en Judée contre Alexandre Jannée[40], favorable aux Sadducéens[30]. Démétrios avait répondu à l'appel des Pharisiens, qui ici sont appelés les « Chercheurs de flatteries » comme dans plusieurs autres manuscrits[40]. Le « lion de la colère » est Alexandre Jannée qui après sa victoire contre Démétrios avait fait crucifier un grand nombre de Pharisiens, « pendus vivants » pour se venger de leur trahison[40].

La théorie anti-hasmonéenne[modifier | modifier le code]

Dans les document dits « sectaires » des manuscrits de la mer Morte, des pseudonymes symboliques désignent les principaux acteurs du mouvement et leurs adversaires[140],[141]. Chez le « Maître de Justice », les partisans du modèle standard reconnaissent en général le fondateur du groupe vers la moitié du IIe siècle av. J.-C. ou même un peu plus tôt si on en croit l'Écrit de Damas[149]. D'autres critiques, constatant l'existence de Maître de Justice durant une longue période depuis sa fondation jusqu'au moins « 40 ans » avant la fin de la dynastie hasmonéenne (-37), estiment que cette désignation recouvre plusieurs « Maîtres de Justice » successifs[150]. Il en est de même pour son adversaire, le « Méchant prêtre » ou « Prêtre Impie »[141] et pour le second ennemi du groupe, le « Cracheur de mensonges » aussi appelé « l'Homme du Mensonge »[140],[141].

Jonathan et Simon, « Prêtre impie » et « Cracheur de mensonges »[modifier | modifier le code]

« Pour Geza Vermes, Frank Moore Cross, Joseph Milik, Roland de Vaux notamment, il ne fait aucun doute que le « Prêtre impie » et le « Cracheur de mensonges » sont des expressions qui désignent Jonathan (161 à 143 av. J.-C.) et Simon Maccabée (mort en -143)[140]. »

Le maître de Justice fondateur, grand-prêtre en 159-152 av. J.-C.[modifier | modifier le code]

Parmi les défenseurs de la théorie anti-Hasmonéenne, certains critiques émettent l'hypothèse que le « Maître de Justice » créateur du mouvement aurait été le Grand prêtre en exercice de 159 à 152 av. J.-C.[85]. Flavius Josèphe indique que pendant cette période, il n'y aurait eu aucun grand prêtre. Ces critiques supposent donc que cette vacance du siège de grand prêtre serait en fait le résultat d'une sorte de damnatio memoriae qui aurait effacé le nom de ce grand prêtre des listes officielles[85]. Il aurait été destitué à la suite de la nomination de Jonathan Macchabée par les autorités Séleucides, pour avoir refusé la nomination du candidat imposé par Alexandre Balas[85]. « Selon cette hypothèse, le grand prêtre se serait exilé, et un groupe de ses partisans l'aurait suivi dans sa fuite[85]. »

Contre Alexandre Jannée[modifier | modifier le code]

Les positions en présence dépendent notamment de la traduction d'un des manuscrits qui a été appelé « Hymne en l'honneur d'Alexandre Jannée » par ses traducteurs, E. et H. Eschel et A. Yardeni. Toutefois, les partisans du « modèle standard » et ceux qui plus généralement soutiennent la théorie anti-hasmonéenne, estiment qu'il ne s'agit pas d'un hymne en faveur d'Alexandre Jannée, mais qu'au contraire l'intervention de Dieu est demandée contre ce roi[151]. Le manuscrit étant extrêmement parcellaire sa compréhension n'est pas évidente[151]. Pour André Lemaire qui soutient le modèle standard, « à moins de considérer le document comme un texte de propagande ennemi importé à Qumrân [...], il est invraisemblable que la secte ait pu faire l'éloge du roi hasmonéen[151]. »

Le bi-messianisme du Yahad[modifier | modifier le code]

Dans les plus anciens textes à contenu messianique, trois figures eschatologiques séparées sont attendues par la communauté: un prophète, un Messie-royal et un Messie-sacerdotal (4Q175 Le Testimonia) ; « ou encore un Prophète, un Messie d'Israël et un Messie d'Aaron (1QS IX, 11 ; Règle de la Communauté ou Manuel de discipline)[40]. » Mais le Prophète doit intervenir antérieurement aux deux autres dont il doit annoncer la venue[40]. Seuls les figures royales et sacerdotales sont de véritables Messies[40]. Le messianisme de la secte est donc bicéphale[40]. Émile Puech note que cette conception induit un partage des pouvoirs entre le Roi et le Prêtre[41]. Les conceptions messianiques de la secte évoluèrent toutefois, comme l'a montré Ernest-Marie Laperrousaz[42]. Après avoir semble-t-il désapprouvé le cumul des deux fonctions pratiqué par les Hasmonéens, « la communauté se mit à attendre un messie unique, à la fois sacerdotal et royal[42]. »

La théorie pro-hasmonéenne[modifier | modifier le code]

Les partisans de la théorie pro-hasmonéenne se concentrent sur la période qui concerne les personnages dont le nom est explicitement cités dans les manuscrits: Alexandre Jannée, Hyrcan II et Aristobule II, leur mère Salomé Alexandra et le romain Amelius Scaurus au milieu du Ier siècle av. J.-C., alors que les partisans de la théorie pro-hasmonéenne s'intéressent beaucoup plus à l'époque supposée de la création de la secte au milieu du siècle précédent. Pour les partisans de la théorie pro-hasmonéenne, il ne fait pas de doute que les ennemis du Yahad appelés les Chercheurs de flatteries sont les Pharisiens[152]. Ils estiment que les partisans du groupe ne manifestaient pas a priori une hostilité de principe envers quelque dirigeant hasmonéen que ce soit[152] et que l'Hymne en l'honneur d'Alexandre Jannée ainsi que le « Pesher de Nahum » montrent qu'ils ont même approuvé les crucifixions de certains d'entre-eux après leur trahison[153]. Pour eux, il apparaît donc fort improbable que le mouvement soit « né d'un conflit relatif à la succession aux fonctions de grand-prêtre au milieu du IIe siècle av. J.-C.[152]. » L'étude conjointe de l'Hymne au roi Jonathan, le Pesher de Nahum et le Manifeste (4QMMT) semblent indiquer que cette « secte » — quelle que soit son origine — s'impliqua totalement dans les conflits du Ier siècle av. J.-C.[76] « puisqu'ils soutinrent Alexandre Jannée contre les Pharisiens[152]. » Ce roi fut favorable aux Sadducéens, or le Manifeste (4QMMT) montre que le groupe défendait des règles de pureté très proches des Sadducéens et opposées à celles des Pharisiens[152]. Ce Manifeste « donne à entendre qu'il y eu une époque où les partisans d'Alexandre Jannée — y compris les auteurs des manuscrits — perdirent du terrain au profit de leurs vieux ennemis, les Pharisiens. Josèphe n'évoque qu'une seule période possible pour le renforcement du pouvoir des Pharisiens durant la période hasmonéenne : le règne de Salomé Alexandra, la veuve d'Alexandre Jannée[76] » qui règne de -76 à -67[154].

Le Pesher de Nahum confirme cette période et ce renversement de situation. « Selon son auteur le règne du Lion de la colère (Alexandre Jannée) est terminé et, au moment où il écrit, la « domination des Chercheurs de flatteries » (les Pharisiens) est devenu une tragique réalité[76]. » Flavius Josèphe explique de façon détaillée qu'à la mort d'Alexandre Jannée (-76), son épouse Salomé Alexandra effectua un revirement total en s'appuyant sur les Pharisiens pour gouverner, alors que jusqu'alors son mari s'était appuyé sur les Sadducéens et avait même réprimé violemment les Pharisiens qui l'avaient trahi[155]. Selon Josèphe, les « Pharisiens réussirent à gagner [les] faveurs [d'Alexandra] et devinrent les véritables maîtres des affaires publiques. C'est ainsi qu'ils bannirent ou abaissèrent qui bon leur semblait, firent enfermer et libérer des hommes au gré de leur caprice, et, en un mot, jouirent des prérogatives royales[156]. » Ce Pesher évoque aussi très probablement le sort d'Aristobule II et de « ses femmes, ses nouveau-nés, ses enfants[157] » lors de la défaite que lui a infligé Pompée en -63[157] Pompée y est désigné sous le pseudonyme symbolique de Chef des rois de Yâwân (Chef des rois grecs)[158]. Le Pesher d'Habacuc décrit l'action des armées romaines — désignés sous le nom de kittim — qui se sont emparées de la Judée en -63[159].

Le Document de Damas

La théorie anti-pharisienne[modifier | modifier le code]

Pour les tenants de cette théorie, les auteurs des manuscrits se définissent avant tout par leur anti-pharisaïsme[160]. « Elle s'opposa à Simon, proche des Pharisiens et à Jean Hyrcan Ier, au début de son règne, alors qu'il gouvernait avec les Pharisiens, mais ensuite la communauté soutint la dynastie hasmonéenne[160], » en particulier lors du règne d'Alexandre Jannée[160]. Pour les tenants de cette thèse, l'Hymne est bien en faveur de ce roi et « l'expression Lion de la Colère du Pesher de Nahum ne serait pas péjorative[160]. » Les auteurs « saluent l'action du roi et se réjouissent de la crucifixion des « Chercheurs de flatteries »[160] », c'est-à-dire des Pharisiens, « qui n'avaient pas hésité à mettre en péril l'indépendance de la Judée, en faisant appel à un roi étranger (« Démétrios, roi de Grèce »)[161]. »

Un ou plusieurs « Maître de Justice »[modifier | modifier le code]

Les partisans du « modèle standard » et de la théorie anti-hasmonéenne pensent pouvoir reconstituer la naissance du mouvement essénien, vers le milieu du IIe siècle av. J.-C.[162], avec un Maître de Justice qui aurait pris la direction de la « secte » vers -175[163].

Les partisans de la théorie pro-hasmonéenne concentrent leurs travaux sur la période où vivaient les seuls personnages dont le nom est explicitement cités dans certains manuscrits qui tous étaient florissant au Ier siècle av. J.-C.[155],[164]. De même, ils estiment que certains manuscrits parmi les plus significatifs du Yahad — par exemple l'Hymne au roi Jonathan, le Pesher de Nahum, le Manifeste (4QMMT)[76], le Document de Damas[165] ou le Pesher d'Habacuc[159] — renvoient à des événements qui se sont produits lors de ce même siècle[76]. Le Pesher de Nahum dit explicitement que le règne du « Lion de la colère » est terminé[166] et l'identification du « Lion de la colère » avec Alexandre Jannée, mort en -76 est désormais généralement admise[40],[166]. Ce Pesher évoque très probablement le sort d'Aristobule II et de « ses femmes, ses nouveaux-nés, ses enfants[157] » lors de la défaite que lui a infligé Pompée en -63[157] (Pompée y est désigné sous le pseudonyme symbolique de Chef des rois de Yâwân (Chef des rois grecs))[167]. Le Pesher d'Habacuc décrit l'action des armées romaines — désignés sous le nom de kittim — qui se sont emparées de la Judée en -63[159].

Les partisans de la théorie anti-pharisienne s'intéressent particulièrement aux écrits qui datent du Ier siècle — dont d'après eux la Lettre/Manifeste 4QMMT —. Ils s'intéressent aussi à la façon dont les lecteurs de ce même siècle interprétaient les manuscrits des siècles antérieurs en étudiant les pesharim un genre littéraire qui n'est connu que par les manuscrits retrouvés près de Qumrân. La plupart de ces critiques estiment que c'est le mouvement nazôréen créé par Jésus qui a caché ces manuscrits dans le contexte de la Grande révolte juive (66-70). Ils auraient été particulièrement impliqués dans cette révolte et c'est d'eux dont parlerait Flavius Josèphe sous le nom de Zélotes. Ce qui expliquerait pourquoi on n'est jusqu'à présent pas parvenu à identifier le moindre Juif chrétien parmi les centaines de personnages qu'évoque Flavius Josèphe pendant la révolte.

Tous ces écrits font référence à un « Maître de Justice » ou à un « Méchant prêtre » qui seraient florissant pendant plus de 100 ans. Cela a conduit certains critiques à émettre l'hypothèse que derrière ces deux pseudonymes symboliques, se cachaient plusieurs « Maître de Justice » successifs[168],[169],[170] et plusieurs Grands prêtres successifs appelés « Méchant prêtre »[171],[Note 18]. Les différentes morts relatées pour le Méchant prêtre et les époques qui leur sont associées sont souvent citées comme preuve de l'impossibilité d'un seul « Méchant prêtre »[172]. Le procédé qui consiste à appliquer des noms symboliques à plusieurs personnages historiques remplissant la même fonction existe dans les écrits bibliques de l'époque[173]. Il est notamment utilisé dans le Livre de Daniel 11, où les expressions « Roi du Nord » et « Roi du Sud » s'appliquent respectivement à plusieurs rois Séleucides et Ptolémaïques successifs[173]. Un défenseur du « modèle standard » comme Jean Starcky, estime lui aussi qu'il est peu probable que le Maître de Justice fondateur de la Communauté de l'Alliance — selon lui vers -175[163] — soit encore vivant lors de la création de la « Nouvelle Alliance au pays de Damas »[174] et soit le même que le « Maître de la Communauté » ou « Enseignant de la Communauté » mentionné dans l'Écrit de Damas[157], écrit selon lui, peu après la prise de Jérusalem en -63[175], alors qu'un historien comme André Dupont-Sommer donne une fourchette plus large (entre -63 et -48)[165].

Un ou plusieurs « Méchant prêtre »[modifier | modifier le code]

Plusieurs spécialistes affirment qu'il n'y a pas un Grand prêtre qui soit le plus fort candidat pour être identifié à chacun des passages citant le Méchant prêtre[176]. Les différentes morts du Méchant prêtre et les époques qui leur sont associés sont souvent citées comme preuve de l'impossibilité d'un seul Méchant prêtre[177].

Il existe d'autres exemples bibliques d'un titre appliqué à une série de successeurs, notamment le Livre de Daniel 11[178], où "Roi du Nord» et «roi du Sud» peuvent s'appliquer respectivement à plusieurs rois Séleucides et des Ptolémaïques[173].

Parmi les autres personnages ou titres désignés par des pseudonymes symboliques que l'on trouve dans les pesharim qui peuvent se référer à plusieurs personnes (successives), il y a:[modifier | modifier le code]

  • le « Maître de Justice » (à la fois le fondateur et le futur enseignant eschatologique de la communauté  [sic] de Qumrân),
  • le "Chercheur de la loi" (à la fois le Maître de Justice et une autre figure eschatologique), et un «Oint» (à la fois des prophètes anciens et des futurs grand prêtres ou rois)[179].

Concernant le Livre de Daniel[modifier | modifier le code]

Huit manuscrits incomplets du Livre de Daniel ont été trouvés dans les grottes près de Qumrân. Quatre manuscrits (1Q71, 1Q72, 4Q113, 6Q7) dateraient d'entre 50 et la prise du site par les Romains lors de Grande révolte juive (66-74), deux manuscrits (4Q112, 4Q115) dateraient de 50 av. J.-C. environ, et les deux plus anciens manuscrits (4Q114 et 4Q116) remonteraient à 100-150 av. J.-C.[180]

Toutefois, d'autres manuscrits trouvés à Qumrân et comportant de nombreuses similitudes avec le récit de Daniel ont amené les chercheurs à émettre l'hypothèse d'un « cycle de Daniel », qui comporterait de nombreuses histoires en plus de celles qui ont survécu dans nos Bibles. Ces histoires auraient servi de matériau au compilateur final. Ainsi, le manuscrit 4Q242, dit « Prière de Nabonide », comporte des correspondances nombreuses et significatives avec le chapitre 4 du Livre de Daniel.

Ces similitudes ont convaincu la plupart des spécialistes que l'histoire relatée par le manuscrit est, d'une façon ou d'une autre, liée à l'épisode biblique. Si cette théorie est juste, cela signifierait qu'avec ce rouleau a été découverte une source jusque-là inconnue de la Bible. L'histoire du Livre de Daniel commencerait alors avant l'an 150 avant l'ère chrétienne, et pourrait même être d'un ou deux siècles plus ancienne. D'autres manuscrits, comme « Vision de Daniel » (4Q243, 4Q244, 4Q245) et la « Vision des quatre arbres » (4Q552, 4Q553), présentent des récits semblables au texte reçu[181].

Hypothèse Groningen[modifier | modifier le code]

L'hypothèse selon laquelle derrière les noms symboliques se cachent plusieurs « Méchant prêtre » et plusieurs « Maître de Justice » successifs s'appelle : hypothèse Groningen[182]. Elle a été émise par le père Florentino García Martínez[183], rejoint par la suite par A.S. Van der Woude[184]. Voir à ce sujet le chapitre II du livre de Florentino García Martínez Qumranica Minora I: Qumran Origins and Apocalypticism (Brill, Leiden - Boston, 2007).

L ' «hypothèse Groningen» avancée par Florentino García Martinez[185], rejoint par la suite par A.S. Van der Woude[186], interprète les colonnes 8 à 12 du Pesher d'Habacuc (1QpHab) comme décrivant six "Méchants prêtres" par ordre chronologique (mais pas absolument un ordre séquentiel puisque Aristobule I est exclu)[187]. Les six grands prêtres de cette hypothèse seraient: Judas Maccabée (8.8-13), Alcimus (8.16-9.2), Jonathan (9.9-12), Simon (9.16-10.5), Jean Hyrcan Ier (11.4-8), et Alexandre Jannée (11.12-12.10)[188]. Le pontificat d'Alexandre Jannée searit contemporaine (?) la rédaction du Commentaire d'Habacuc<small(The pontificate of Alexander Jannaeus was to overlap with the writing of the Habakkuk Commentary)</small), mais pas la vie du Maître de justice[189].

L'«hypothèse Groningen» fait valoir que les clauses relatives et parfait sont utilisés pour décrire (et désambiguïser) les cinq premiers méchants prêtres, tandis qu'une clause absolue et l'imparfait sont utilisés pour décrire le sixième Prêtre impie.[188].
The "Groningen hypothesis" argues that relative clauses and the perfect are used to describe (and disambiguate) the first five Wicked Priests, while an absolute clause and the imperfect are used to describe the sixth Wicked Priest.[79]
Cependant, Lim soutient que cela nécessite d'effectuer "un certain nombre de changements discutables au texte"[190] et fait valoir que le pronom relatif est utilisé dans la colonne finale par rapport au «sixième» Méchant prêtre[191]. En outre, les "second" et "quatrième" Méchants prêtres ne sont pas explicitement mentionnés comme tels dans le Commentaire d'Habacuc, mais plutôt respectivement « le prêtre qui s'est rebellé » (8.16) et « le [prêtre] qui ... » (9.16)[192].

La supposition que Judas est le "premier" Méchant prêtre est attestée (?) dans Josephus (AJ 12:4.14, 19, 34), mais est contredite par la suite (20: 10.3), et exclue par 1 Maccabées 9 qui stipule que Judas est mort avant Alcimus[190]. Van der Woude revient à 1 Maccabées 9 pour l'ordre des grands prêtres[193] Jean Hyrcan I est assigné le rôle du "cinquième" Wicked Priest-celui qui poursuit le Maître de justice dans sa maison d'exil simplement parce qu'elle correspond à la séquence préconçue et en l'absence de toute preuve documentaire[194]. Jean Hyrcan Ier est préféré à Aristobule I seulement en raison de la brièveté du règne de ce dernier[195] (un an de 104 à 103 av. J.-C).

Le Pesher de Nahum (4QpNah) a été le premier texte comportant des noms de personnages à être publié !! (p. 466)

identification Pharisiens - Chercheurs de flatteries

Arguments en faveur de l'identification pour répondre à X qui a fait remarquer que Josèphe ne dit pat que ceux qui sont crucifés par Alexandre Jannée sont Pharisiens.

    • Ils ont une loi orale (lorsque le gd prêtre Eléazar est renvoyé, Jean Hyrcan annule "les règles qu'ils avaient institué pour le peuple" à la grande satisfaction des Sadducéens, etc (6 pages)
Ephraïm = Pharisiens ?

Le Pesher de Nahum interprète la phrase "malheur à la ville du sang, elle est pleine de mensonges et de rapine (iii, Ia-b)". L'explication de ceci est : la cité d'Ephraïm qui cherche les choses flatteuses durant les derniers jours, qui marche dans le mensonge et la dissimulation

Identification[modifier | modifier le code]

Les manuscrits sont sadducéens[modifier | modifier le code]

Selon Strugnell, le Manifeste sectaire aussi appelée Lettre halakhique (4QMMT) « a pour toile de fond la perte de contrôle du Temple par les Sadducéens et l’avènement concomitant sur ce même terrain des Pharisiens[118]. » Toutefois, pour Wise, Abegg, Cook, « la « théorie saducéenne » ne s'accorde pas facilement avec certaines données importantes sur cette secte que nous tenons d'autres sources[118]. Selon Josèphe, par exemple, les Sadducéens de son temps ne croyaient pas à la doctrine de la prédestination[118]. En outre, le Nouveau Testament rapporte qu'ils ne croyaient pas à la vie après la mort ni aux anges (Actes, 23:8)[118]. En revanche, les manuscrits sectaires nous apprennent que leurs auteurs avaient à cet égard des convictions opposées très affirmées[118]. »

Toutefois, avant la publication du Manifeste dans les années 1980, les Esséniens étaient vus comme très proches des Pharisiens par les partisans du « modèle standard » et sûrement pas comme des prêtres. Les interprétations de ce texte dès qu'il a enfin pu être connu des spécialistes ont permis d'amorcer une révision complète de ce point de vue. Désormais, il est largement admis que le groupe « représenté par la littérature trouvée à Qumrân[70] » a une origine sacerdotale[68] et que plus précisément c'étaient des « Sadoqites »[196],[197], préconisant des règles de pureté proches de celles des Sadducéens. De plus, l'identification des Chercheurs de flatteries avec les Pharisiens est désormais assez généralement admise de même qu'il est admis que loin d'être proches de ces derniers, ceux-ci étaient les pires ennemis du groupe.

Les manuscrits sont esséniens[modifier | modifier le code]

Les manuscrits sont ceux d'une des quatre tendances d'Esséniens[modifier | modifier le code]

En s'appuyant sur une version peu connue de ce qui semble être la notice utilisée par Flavius Josèphe, certains critiques ont émis l'hypothèse qu'aussi bien le mouvement de Judas le Galiléen, que les Sicaires et les Zélotes sont issus des Esséniens[36]. Un texte attribué à Hippolyte de Rome (Réfutation de toutes les hérésies, IX, § 26), retrouvé au XIXe siècle, paraît s'appuyer sur la même notice que Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs à leur propos[122]. Toutefois, à l'endroit où la notice de Josèphe sur les Esséniens rapporte leur division en « quatre lots » ou « quatre classes », dans celle-ci on trouve la définition des « quatre catégories[37] » d'Esséniens :

« Certains d'entre-eux en effet, poussent les pratiques à l'extrême, jusqu'à ne pas tenir en main une pièce de monnaie, déclarant qu'il ne faut ni porter, ni regarder, ni fabriquer d'effigie ; aussi nul de ceux-ci n'ose même entrer dans une ville, de peur de franchir une porte que surmonte des statues, estimant qu'il est sacrilège de passer sous des images. Certains autres d'entre-eux, lorsqu'ils entendent un individu discourir sur Dieu et sur ses lois, s'assurent, s'il est incirconcis, que cet individu est seul dans un endroit, puis ils le menacent de l'assassiner, s'ils ne se laissent pas circoncire : s'il ne veut pas obtempérer, loin de l'épargner, on l'égorge : c'est de cela, étant donné ce qui se passe, qu'ils ont reçu leur nom, celui de Zélotes ou de la part de quelques-uns, celui de Sicaires. D'autres encore parmi eux refusent de donner à personne le nom de maître, sauf à Dieu[198]. »

Dans cette version quatre groupes d'Ésséniens sont identifiés et non quatre classes[122] et ils se seraient créés au fil du temps[124]. Les Zélotes seraient donc rattachés aux Esséniens, dont ils seraient une émanation tardive et avec laquelle ils refuseraient de frayer[18]. Ceux qui « refusent de donner à personne le nom de maître, sauf à Dieu » seraient les membres de la quatrième philosophie puisque c'est la définition que donne Josèphe pour ce groupe[126], disant qu'ils sont prêts à subir « les genres de mort les plus extraordinaires[127] » et que « les supplices de leurs parents et amis les laissent indifférents, pourvu qu'ils n'aient à appeler aucun homme du nom de maître[127]. »

Selon André Dupont-Sommer, la notice d'hippolyte est étroitement parallèle à celle de Josèphe et semble en être un abrégé[199]. Robert Eisenman estime que soit les deux auteurs ont utilisé une source commune, soit l'auteur en est Josèphe lui-même pour sa version de la Guerre des Juifs en araméen[122] et que ce passage a été volontairement omis dans les versions en grec. Pour lui, ce que Josèphe semble avoir fait pour définir la Quatrième philosophie, c'est couper ce qui décrivait l'un des quatre groupes d'esséniens dans sa notice initiale pour l'écrire comme définition du mouvement de Judas de Gamala[126].

Pour Eisenman, cette notice d'Hippolyte permet de résoudre les contradictions que l'on a trouvé entre les descriptions idéalisées des Esséniens par Josèphe et Philon d'Alexandrie et les manuscrits de la mer Morte[124], où le groupe qui écrit — identifié à des Esséniens — est littéralement obsédés par les « féroces Kittim[200] », derrière lesquels on reconnaît aisément les Romains[30] et dont de nombreux écrits parlent de guerres apocalyptiques (en) qu'il faudra mener contre eux. Philon d'Alexandrie et Josèphe insistaient en effet sur l'aspect que l'on pourrait qualifier de « non-violent » de la doctrine des esséniens, les conduisant même jusqu'à refuser de posséder des armes[201]. Ils soulignent que lorsqu'ils voyageaient, les esséniens n'emportaient que des armes défensives[17] et Philon indiquait que pas un seul d'entre-eux ne fabriquait d'armes. Cela lèverait la principale objection d'un certains nombres d'historiens, comme Norman Golb[202], Michael Wise[203], ou André Paul[204] qui les avait conduit à douter que la secte de la mer Morte soient les Esséniens, dont certains faisaient remarquer qu'outre à Qumrân, le seul endroit où l'on a retrouvé des manuscrits appartenant au même mouvement était la forteresse de Massada, qui a toujours été contrôlée par les Sicaires et/ou les Zélotes, ce qui selon eux permettait de savoir qui étaient ceux qui lisaient ces rouleaux au moment de la Grande révolte juive[134],[205] (66-74). D'autre-part, si ceux qui occupaient Qumrân au moment de l'arrivée des Romains étaient en accord avec les manuscrits comme cela est très largement admis, l'archéologie montre qu'ils ont résisté[134],[Note 19]. Les manuscrits retrouvés à Qumrân étaient sur ce point tellement différents de ce que disaient Philon et Josèphe que certains commentateurs, comme G. R. Driver ou Cecil Roth ont même proposé d'identifier les auteurs de ces manuscrits à des Zélotes[136].

Documents essentiels[modifier | modifier le code]

Rouleau de cuivre[modifier | modifier le code]

  • Mention de manuscrits aux côtés des trésors cachés à 3 endroits Golb p. 149 et dans 8 passages p. 149
  • Double du rouleau avec des explications supplémentaires p. 149
  • Caches à l'embouchure du Cédron et hypothèse sur les caches en suivant les waddi et les oueds à partir de Jérusalem Golb p.174
  • Caches dans la vallée d'Achor (identifié) toponymie des oueds de la région p. 175
  • Communiqué de De Vaux et suite, Allegro etc. p. 144-148
  • Grotte du pilier près de Jéricho p. 150-151
  • Massada p. 154s
    • Manuscrits à Massada p. 156s
Autre
  • Le site est construit a un endroit stratégique dominant la côte, sur un promontoire dont la valeur militaire est évidente p; 75

Pesher d'Habacuc[modifier | modifier le code]

Il date d'après -63 puisqu'il évoque la prise de Jérusalem par Pompée. Celle-ci est présentée comme la juste rétribution du Prêtre impie « pour ce qu'il a fait aux pauvres » (DS p. 279 dont « il a médité l'extermination » et en particulier pour avoir « persécuté le Maître de Justice, l'engloutissant dans l'irritation de sa fureur en sa demeure d'exil (maison d'exil, appliqué au prêtre impi selon Eiseinman). » (DS p. 278)

Il y a peut-être aussi une référence au pillage du Temple en -53 par Crassus, avec le « fruit du pillage » des « derniers Prêtres de Jérusalem » « qui seront livrés aux mains de l'armée de Kittim », « à la fin des jours ». DS p. 277

Comme dans le calendrier le prêtre impie s'est révolté. Dans le Calendrier, c'est Hyrcan II qui se révolte. DS p. 276

L'omniprésence des Kittim place clairement le texte après l'invasion par Pompée en -63. Notamment les « Kittim qui sont rapides et vaillants au combat » « foulent la terre avec leurs chevaux et leurs bêtes ». Ils arrivent depuis l'autre côté de la mer « pour frapper et piller les villes de la terre. » DS p. 272.

« Les commandants des Kittim méprisent les forteresses des peuples » « avec une foule nombreuse ils les encerclent pour les prendre et sous l'effet de l'effroi et de la crainte elle se livrent en leurs mains et ils les mettent en ruine à cause de l'iniquité de leurs habitants. » DS p. 273

« Les commandants des Kittim qui par décision de [leur] maison coupable (probablement le Sénat romain), disparaissent l'un devant l'autre. [Leurs] commandant, celui-ci après celui-là, viennent pour dévaster la terre. » DS p. 273

« Successivement disparaissent Pompée battu à Pharsale en -48, puis Jules César assassiné en -44, puis apparaissent Marc Antoine et Octave ; en -43, c'est le second triumvirat, qui associe Octave, Antoine et Lepidus. la paix ne ne s'établit qu'en -29, quand octave est nommé imperator à vie par le sénat. DS p. 273 note no 2 »

En Palestine, ils ont vu défiler Pompée, Crassus, Antoine (peut-on imaginer qu'une telle phrase ait été écrite avant de voir au moins le 3e commandant des Kittim successifs (Antoine maître de l'Orient en -42) ?)

« À cause de l'iniquité commise contre le Maître de Justice et les membres de son Conseil, Dieu a livré [le prêtre impie] aux mains de ses ennemis afin de l'humilier par un coup exterminateur, dans les amertumes d'âme, parce qu'il avait agi d'une façon impie à l'égard de Ses élus. » DS p. 277 DS estime qu'il s'agit d'une allusion à Hyrcan II capturé par les Parthes et mutilé par Antigone (-40). Le « coup exterminateur » « afin de l'humilier » serait l'arrachage de son oreille. Il est exterminateur car il l'empêche définitivement d'être grand prêtre, mais il n'est pas mortel et constitue seulement une humiliation.

Le Maître de Justice dont il est question dans ce pesher semble avoir été tué peu avant la prise de Jérusalem par Pompée (-63) puisque celle-ci est interprété comme le juste châtiment divin pour son engloutissement par le prêtre impie (si l'interprétation sur le jour de l'expiation jour de la prise de Jérusalem faite par DS est correcte)

Robert Eisler, Robert Eisenman, Étienne Nodet[modifier | modifier le code]

Le but d'Étienne Nodet est de lever les objecions classiques qui portent sur l'authenticité de l'Épître de Jacques[206]. L'hypothèse de Nodet est fondée sur celle de Robert Eisenman en utilisant parfois des arguments différents[206]. Nodet expose des arguments qui selon lui montre que le Pesher d'Habacuc est daté d'un moment placé assez loin dans le Ier siècle[169]. Dans ce schéma le Prêtre impie mentionné dans ce Pesher est Hanan fils d'Anân, qui a été grand prêtre en 61/62 et a fait exécuter Jacques le Juste[169]. Le Maître y est qualifié de Juste et d'évêque et le récit a des points communs avec les témoignages de Flavius Josèphe et Hégésippe de Jérusalem[169].

Notons que d'après la documentation chrétienne antique « on sait que Jésus a été considéré à la fois comme « Fils de David » et comme « Fils d'Aaron » (un titre qui n'est nulle part attesté, mais que l'on peut cependant déduire) », ces affirmations ressemblent à celles que l'on trouve dans le groupe mentionné ou évoqué dans une centaine de manuscrits de la mer Morte « pour qualifier les deux messies, voire comme un personnage qui est désigné comme le « Maître de Justice »[207]. » C'est aussi à partir de cette page 7, que Mimouni développe la problématique de l'appartenance à une famille sacerdotale.


https://books.google.fr/books?id=7y5CDAAAQBAJ&lpg=PT95&dq=%22plusieurs%20ma%C3%AEtres%20de%20justice%22&hl=fr&pg=PT96#v=onepage&q=%22Nodet%20examine%20les%22&f=false

Datation au radio-carbone[modifier | modifier le code]

Les tests de datation au radiocarbone (Carbone 14) effectués sur 1QpHab et 4QpPs(a) à Arizona Accelerator Mass Spectrometry Facility ont donné :

  • 1QpHab pour un intervalle de confiance de un sigma (64%) la fourchette de dates est de 104-43 BCE et pour un intervalle de confiance de deux sigma (97%) la fourchette de dates est de 120-5 BCE; ce qui est compatible avec les hypothèses de Dupont Sommer, Wise, Abegg, Cook, etc. mais qui est incompatible avec le modèle standard et la théorie d'Eisenman sur ce point. Une plus récente datation paléographique de 1QpHab avait donné une plage de date de 30-1 BCE[208].
  • pour 4QpPs (4Q171) à un intervalle de confiance de un sigma (64%) la fourchette de dates est de 22-78 CE et pour un intervalle de confiance de deux sigma (97%) la fourchette de dates est de 5-111 CE[209] ; ce qui est compatible avec les hypothèses de Dupont Sommer, Wise, Abegg, Cook, Eisenman, etc. mais qui est à nouveau incompatible avec le modèle standard.

Il faudrait pouvoir comparer avec les datations épigraphiques qui étaient données pour ces deux manuscrits avant ces datations au radiocarbone.

Écrit de Damas[modifier | modifier le code]

D'abord appelée « Fragments d'une œuvre Sadoqite » lorsqu'elle a été découverte en 1896-1897 dans la guenizah (DS p. 52) jouxtant la synagogue Ben Ezra à Fustat dans le vieux Caire. Elle se désigne elle-même comme la « Nouvelle Alliance au pays de Damas », d'où le titre fréquemment donné de Document de Damas (DS p. 52).

La traduction fournie par DS est strictement compatible avec celle fournie par Wise, après comparaison phrase à phrase, en particulier pour ce qui est des expressions objet de débats et de controverses ultérieurs. Elles sont aussi compatibles avec les passages que donne N. Golb.

Ostracisme général des Esséniens dans le monde savant depuis des siècles (et donc en 1897) qui ne commencera à être levé qu'avec les premières interprétations sur les manuscrits (à la fin du XIXe siècle aucune hypothèse n'a désigné expressément les Esséniens comme auteur de cet écrit. [groupe de juifs pieux de l'époque pré-macchabéenne ou macchabéenne, Sadducéens, Pharisiens, Dosithéens, Ébionites ou aux Qaraïtes du Moyen-Âge : à tout sauf aux Esséniens) DS p. 52

La première estimation de De Vaux disait que les jarres dataient de la période hellénistique et que c'était un petit groupe pharisien inconnu qui, au moment de disparaître, sur la fin du IIe siècle av. J.-C., avait caché ses livres dans ces grottes DS p. 53-54. Pour Dupont-Sommer, on supprimait ainsi « tout contact historique possible entre la secte des rouleaux et le christianisme primitif (DS p. 54). »

« Les monnaies prouvent l'occupation du site en gros de la fin du IIe siècle av. J.-C. à l'époque de la guerre juive (DS p. 54). »

Leur engagement est « volontaire » et « a pour cause le Zèle de la vertu et l'ardent amour des hommes (Philon, Apologie, § 4 ; cité par DS p. 57). »

« L'essénien tel que le décrit Josèphe, devait se baigner chaque jour et, en outre, pratiquer diverses ablutions en diverses occasions (BJ II, §§ 129, 138, 149, 150 cité par DS p. 61). » « Les baptêmes ou les ablutions ne suffisent pas, mais il faut aussi que l'esprit de l'homme présente les dispositions requises et que l'Esprit saint participe à la purification (BJ III, 4-9 ; cité par DS p. 61-62). » « Une telle instruction n'a de sens que si la secte de Qumrân est une secte baptiste (DS p. 62). »

Josèphe atteste de l'existence des Esséniens vers 146 av JC (DS p. 53)

Datation[modifier | modifier le code]

L'écriture du texte situe ce texte à peu près de 150 avant à 50 après JC. DS p. 53

Une ordonnance qui indique que toutes les condamnations à mort doivent se faire « par les ordres des Gentils ». Selon DS, « une telle disposition n'a de sens que si la Palestine était alors sous domination étrangère (en fait sous la domination romaine) (DS p. 163, note no 1. » Prise au pieds de la lettre, une telle affirmation renvoie à après la destitution d'Hérode Archelaos (+6). Vu le contenu du texte qui évoque clairement des événements ayant eu lieu au Ier siècle av. J.-C. (conquête par Pompée, prise de Jérusalem et peut-être mutilation Hyrcan II en -40, il faudrait pouvoir vérifier si cette phrase ne fait pas partie de textes rajoutés au Ier siècle dans une œuvre du Ier siècle av. J.-C., dans le type de glose explicative ou plutôt de glose indiquant comment il faut interpréter le texte, pour (dé)montrer qu'il prédisait les événements que les contemporains sont en train de vivre. Malheureusement après vérification, ce passage ne fait pas partie des fragments retrouvés dans les grottes. Le texte "A" de la Gueniza du Caire correspondant à 4Q270, fragment 9, (supposé être la colonne no 2 du document. Ce passage pouvait donc ne pas figurer dans les versions cachées dans les grottes. En tout cas, on ne peut rien en tirer du point de vue de la datation.

De même, il est parlé du « chef des rois de Yâwân » qualifié de « tête des aspics »; qui dans le Pesher d'Habacuc désigne clairement le légat romain envoyé pour diriger l'Orient, dont le premier est Pompée (=> après -63) (Pour DS, ce personnage ne peut être que Pompée et la vengeance est la prise de Jérusalem en -63, présenté comme un châtiment divin (DS p. 135)).
Ici le « chef des rois de Yâwân est venu pour exercer sur eux la vengeance». « Eux » désigne « les princes de Juda [...] sur lesquels se déversera le Courroux » dans le manuscrit "A", mais dans le manuscrit "B", l'explication qui suit cette mention explique qu'ils (ces fameux princes de Juda ?) « sont entrés dans l'Alliance de conversion, mais ils ne se sont pas écartés de la voie des traitres », le reste du texte ayant le même contenu que dans le manuscrit "A", mais sous une forme négative comme liste des actes des transgresseurs de l'Alliance (DS p. 150 et 153). Pour DS, la tirade qui suit vise les membres de l'Alliance qui font défection (DS p. 150), sauf que l'indication qui renvoie à ceux qui « sont entrés dans l'Alliance de conversion, mais [qui] ne se sont pas écartés de la voie des traitres » ne figue pas dans tous les manuscrits. Cela veut-il dire qu'en effet ceux qui lisaient ces textes l'interprétaient effectivement comme le dit DS et que finalement pour plus de clarté la mention explicative a été rajouté dans le texte ? Auquel cas, pour les lecteurs de ces textes — probablement les mêmes que ceux qui les ont caché au Ier siècle — ce texte était pris comme prédisant ce qu'ils étaient en train de vivre, avec une identification évidente pour le « Maître unique » qui devait revenir dans moins de 40 ans et pour le « Chercheur de la Loi » qui dirigeait le mouvement en son absence, la nouvelle Alliance avec Dieu ayant été prise par le groupe « au pays de Damas ».

Maître de Justice[modifier | modifier le code]

Dans le texte, le Maître de Justice semble mort (enlevé), mais on attend « l’avènement du Maître de Justice à la fin des jours. » (DS p. 163 et note no 5) pour qui cette attente du Maître de Justice est un des articles fondamentaux du credo des fidèles de la Nouvelle Alliance.)

Il est parlé à plusieurs reprises d'un « Chercheur de la Loi » qui est le « bâton » de la citation de Nombres, XXI, 18. DS indique que le « bâton » (mehôqeq) signifie également le chef en hébreu (DS p. 146 et note no 2). DS identifie le « Chercheur de la Loi » et le Maître de Justice, ce qui ne me semble pas ressortir du sens des 2 phrases successives où les 2 expressions sont utilisées. Le « Chercheur de la Loi » pourrait être le Maître actuel de la secte, attendant comme les autres membres « l’avènement du Maître de Justice à la fin des jours. ».

« c'est le Chercheur de la Loi qui est venu à Damas » est-il explicitement écrit lors de l'explication de l'exil à Damas, sur la base d'Isaïe VII, 17 et XIV, 1)

Il est parlé à, au moins, deux reprises « du jour où fut enlevé le Maître unique » (unique = yahid à ne pas confondre avec yahad). Dans un des cas cet enlèvement est prévu « jusqu'à l'avènement de l'Oint issu d'Aaron et d'Israël (le Messie issu d'Aaron et d'Israël) » Dans un autre texte, il est dit explicitement que le Maître de justice et le Messie d'Aaron et d'Israël reviendront à la même période et que leurs actions se compléteront pour établir le royaume de Dieu sur terre). Dans l'autre mention l'enlèvement du Maître unique est prévu « jusqu'à ce qu'aient été supprimés tous les combattants qui sont retournés [a]vec l'Homme de mensonge », au bout de « environ 40 ans ». Ce qui semble indiquer que le texte a été écrit moins de 40 ans (et probablement même moins de 20 ans) après la mort du Maître unique). Et, en ce temps là, la colère de Dieu s'enflammera contre Israël, ainsi qu'Il dit: Pas de roi ni de prince (citation d'Osée, III, 4), ni de juge ni personne qui réprimande avec justice. (Ce qui semble indiquer que le texte a été écrit à un moment où la fonction royale a été supprimée)

Pesher de Nahum[modifier | modifier le code]

4QMMT[modifier | modifier le code]

Personnages et pseudonymes symboliques[modifier | modifier le code]

Les textes de Qumrân qui décrivent la vie de la secte (notamment les pesharim et le livre de l'Alliance de Damas) ne mentionnent que rarement des noms propres. Des pseudonymes symboliques désignent le principal acteur de la communauté et leurs adversaires[140],[141]. Chez le « Maître de Justice » on reconnaît le fondateur du groupe, un prêtre qui grâce à son intuition religieuse hors du commun a « reçu de Dieu la révélation du sens caché des Écritures[141] » et de la juste interprétation de la Loi de Moïse[140],[141]. « Deux figures, ou « deux instruments de la violence » (4Q175, Les témoignages ou Testimonia) s'opposent à lui et persécutent son groupe[140]. » Le « Prêtre Impie »[141] (en hébreu, Grand Prêtre se dit Kohen haRosh. Kohen haRasha, qui signifie "Prêtre Impie", est ici un jeu de mot) qui est « cupide, violent, corrompu ; il harcèle le « Maître », tente de l'assassiner et finalement le contraint à l'exil[140]. » Le second ennemi du groupe est le « Cracheur de mensonges » aussi appelé « l'Homme du Mensonge »[140],[141]. « Par ses mensonges et avec sa clique sinistre, composée des « Chercheurs de flatteries », il dissuade les hommes de suivre le « Maître »[140]. » L'identification de ces personnages et de ces groupes sont l'objet de plusieurs suppositions parmi les historiens. Aucun consensus ne se dégage à ce sujet, ni à propos de la période où se déroule ces événements.

Il y a aussi un autre chef dénommé « Le Lion de la Colère »[141] en général identifié à Alexandre Jannée et une puissance étrangère menaçante les « Kittim »[141] derrière lesquels on reconnaît les Romains. Le « Commandant des Kittim » désignant un général ou un proconsul romain. Apparaissent aussi Les Traîtres, Ephraïm et Manassé, le Chef des Rois de Yavan.

Quelques textes retrouvés dans la grotte no 4 désignent explicitement des personnages historiques[143]. À certaines dates du Calendrier des annales (4Q448b) du mouvement sont associés des personnages et des événements historiques parfaitement identifiables[144]. Une pratique que l'on trouve aujourd'hui aussi sur nos calendriers[210]. Il est toutefois très parcellaire, mais on peut ainsi lire « Hyrcan s'est révolté contre Aristobule » (Hyrcan II et Aristobule II) « Shelomziyon est venue... », allusion à leur mère Salomé Alexandra, et « Amelius a tué », allusion à Amelius Scaurus qui conduisit les armées de Pompée durant les années 60 av. J.-C.[144]. On y reconnaît aussi Alexandre Jannée dans « le roi Jonathan » (Ywtn hmlk), le mari de Salomé Alexandra et le père d'Hyrcan II et d'Aristobule II. L'identification de ce « roi Jonathan » avec Jonathan Maccabée ne paraît pas concevable, car comme l'indique André Lemaire, le frère de Judas Maccabée ne portait pas le titre royal[143],[211]. Par ailleurs, l'expression Ywtn hmlk est comparable à celle qui apparaît sur les monnaies d'Alexandre Jannée, ou encore sur une bulle de ce roi[143].

Synthèse à poursuivre[modifier | modifier le code]

Les textes retrouvés près de Qumrân qui décrivent la vie de la secte (notamment les pesharim et le Document de Damas) ne mentionnent que rarement des noms propres. Des pseudonymes symboliques désignent les principaux acteurs de la communauté et leurs adversaires[140],[141]. Chez le « Maître de Justice » certains critiques reconnaissent le fondateur du groupe vers la moitié du IIe siècle av. J.-C.. D'autres critiques, constatant l'existence de Maître de Justice durant toute l'existence de la secte, au moins jusqu'après le passage de la Judée sous domination romaine (-63), estiment que cette désignation recouvre plusieurs « Maître de Justice » successifs. Le qualificatif de « justice » signifie aussi probablement que le « Maître » est issu de la lignée de Sadoq dont le nom צדוק (ṣadoq) est formé sur la même racine. Il appartiendrait à la dynastie sacerdotale qui servait dans le Premier Temple de Jérusalem et dont les grands-prêtres légitimes étaient issus jusqu'à la crise qui a débouchée sur la révolte des Maccabées[142].

« Deux figures, ou « deux instruments de la violence » (4Q175, Les témoignages ou Testimonia) s'opposent à lui et persécutent son groupe[140]. » Pour les critiques qui estiment qu'il existe plusieurs maître de Justice successifs, il en est de même pour ses deux figures symboliques. La première de ces deux figures est le « Méchant prêtre » ou « Prêtre Impie »[141] (en hébreu, Grand Prêtre se dit Kohen haRosh. Kohen haRasha, qui signifie "Prêtre Impie", est ici un jeu de mot) qui est « cupide, violent, corrompu ; il harcèle le « Maître » » et tente parfois de l'assassiner[140]. Le second ennemi du groupe est le « Cracheur de mensonges » aussi appelé « l'Homme du Mensonge »[140],[141]. « Par ses mensonges et avec sa clique sinistre, composée des « Chercheurs de flatteries », il dissuade les hommes de suivre le « Maître »[140]. » L'identification de ces personnages et de ces groupes sont l'objet de plusieurs suppositions parmi les historiens. Aucun consensus ne se dégage à ce sujet, ni à propos de la période où se déroule ces événements.

Les « Chercheurs de flatteries »[modifier | modifier le code]

Dans les document dits « sectaires » des manuscrits de la mer Morte, des pseudonymes symboliques désignent les principaux acteurs du mouvement et leurs adversaires[140],[141]. Chez le « Maître de Justice » certains critiques reconnaissent le fondateur du groupe vers la moitié du IIe siècle av. J.-C. ou même un peu plus tôt si on en croit l'Écrit de Damas[212]. D'autres critiques, constatant l'existence de Maître de Justice durant une longue période depuis sa fondation jusqu'au moins « 40 ans » avant la fin de la dynastie hasmonéenne (-37), estiment que cette désignation recouvre plusieurs « Maîtres de Justice » successifs[213]. Il en est de même pour son adversaire, le « Méchant prêtre » ou « Prêtre Impie »[141] et pour le second ennemi du groupe, le « Cracheur de mensonges » aussi appelé « l'Homme du Mensonge »[140],[141].

Ce dernier est le chef d'une « clique sinistre » appelée « Chercheurs de flatteries » ou « Chercheurs des choses flatteuses » derrière laquelle un grand nombre de chercheurs reconnaissent les Pharisiens[40]. Il est par exemple fait référence à eux dans un passage du « Pesher de Nahum » (4Q169)[40], dans lequel, comme dans de multiples autres textes dits « sectaires », l'auteur scrute les anciemmes prophéties de la Bible hébraïque pour y chercher les présages de l'histoire qui lui est contemporaine[147]:

« 2 [Cela renvoie à Démé]trios, roi de Grèce, qui chercha à entrer dans Jérusalem à l'incitation des Chercheurs de flatterie.
[...]
6 Cela renvoie au lion de la colère 7 [...] vengeance contre les Chercheurs de flatterie, car il avait coutume de pendre les hommes vivants, 8 (comme on faisait) jadis en Israël[214]. »

Ce passage fait référence à Démétrios III Philopator (roi séleucide de 95 à 88 av. J.-C.) et à son intervention en Judée contre Alexandre Jannée[40], favorable aux Sadducéens[30]. Démétrios avait répondu à l'appel des Pharisiens, qui ici sont appelés les « Chercheurs de flatteries » comme dans plusieurs autres manuscrits[40]. Le « lion de la colère » est Alexandre Jannée qui après sa victoire contre Démétrios avait fait crucifier un grand nombre de Pharisiens, « pendus vivants » pour se venger de leur trahison[40].


« Par ses mensonges et avec sa clique sinistre, composée des « Chercheurs de flatteries », il dissuade les hommes de suivre le « Maître »[140]. »


Parmi les manuscrits de la mer Morte, le texte 4QMMT (Miqsat Maaseh ha-Torah) détaille par exemple des points de halakha sur lesquels la secte de la mer Morte et les pharisiens divergent[215]. Ces points concernent notamment le pureté rituelle, les fêtes, la gestion du Temple et les prêtres. Les pharisiens et les esséniens ont une approche différente de la Loi. Les pharisiens acceptent que la Loi puisse s'adapter aux conditions de la vie réelle, alors que les esséniens suivent une interprétation plus stricte, et préfèrent s'astreindre à des pratiques difficiles, plutôt que de risquer une impureté rituelle.

p. 29 de Wise sur la loi orale et le génie des Pharisiens en découlant.

Différences avec les Esséniens[modifier | modifier le code]

  • Lutte et guerre contre les Kittim vs Philon qui dit que les Esséniens n'avaient que des occupations pacifiques (voir pacifistes) (Wise p. 37)
  • 1/3 des tombes contiennent des ossements humains vs Pline qui parle de célibataires absolus
  • Les manuscrits définissent des règles pour ceux qui sont mariés vs Pline qui parle de célibataires absolus (Wise p. 37)
  • L'Écrit de Damas définit des règles concernant le traitement des esclaves (Wise p. 37) vs Philon et Josèphe qui affirment qu'ils rejetaient l'esclavage.
  • Le calendrier lunaire de 364 jours semble une croyance fondamentale de la secte « et ce calendrier particulier caractérise bien plus les manuscrits que n'importe quel autre élément sectaire. Pourtant, ni Josèphe ni Philon n'en font état. » (Wise p. 37)
  • « Les manuscrits soulignent fortement le rôle des prêtres à la tête du groupement, mais là encore, Josèphe n'en dit pas un mot, même s'il venait lui-même d'une famille sacerdotale. » (Wise p. 37)
  • « Dans ses descriptions détaillées (celles de Josèphe), il n'est jamais fait mention du Maître de Justice. » (Wise p. 37)

Croyances[modifier | modifier le code]

Selon François Blanchetière, qui estime que le Yahad et les esséniens sont le même groupe, « les esséniens sont d'abord et avant tout des Juifs de stricte observance partageant toutes les idées que l'on retrouve dans les Écritures, observant les mizvot, même s'ils ont rompu avec le culte sacrificiel du Temple[31] ». Selon lui, « ils ont développé un ensemble de conceptions et de croyances longtemps demeurées secrètes, du fait que chacun des membres s'engageait par serment à ne pas les divulguer en dehors de la "secte", et qui n'ont été révélées qu'à partir du moment où l'on a pu décrypter les manuscrits cachés sur la rive occidentale de la mer Morte[31] ». Ils ont conscience de constituer la communauté de la Nouvelle Alliance renouvelée annuellement (4Q 226, 16-18) et dirigée par un collège sacerdotal au cœur d'un monde déchiré par les deux esprits de la Lumière et des Ténèbres[31].

Parmi leurs principales convictions, Blanchetière retient : « l'attente des derniers jours et la venue d'un ou deux messies, la croyance dans le libre arbitre, la résurrection des morts, la rétribution finale, le déterminisme et la prédestination, le rejet de l'utilisation de l'huile parce qu'impure, la rupture avec le culte sacrificiel du Temple (Manuel de discipline, 9, 4-5), ils prient tournés vers l'est[216] ».

Selon André Paul, « Les écrits dits de Qumrân attestent eux-mêmes une authentique filière gnostique. L'existence d'un gnosticisme judaïque pré-chrétien était déjà bien admise. On la repérait surtout dans la littérature judéo-grecque ou dans les œuvres d'apocalypse. Désormais, le fait est à même d'être confirmé, précisé et éclairé grâce à certains des textes venus des grottes, annonceurs de la communauté idéale ou témoins de la veine littéraire dite sapientiale[217]. »

Pratiques communautaires[modifier | modifier le code]

  • Description de la vie communautaire Golb p. 3s, DS p. ?s

Le plus marquant dans ces communautés était la mise en commun et la répartition des biens de la collectivité selon les besoins de chaque membre. Les esséniens méprisent les richesses : les postulants doivent abandonner leur fortune et leur héritage à la communauté. Ils ne pratiquent aucun commerce. Ils sont vêtus de blanc et, à la cinquième heure, après un bain rituel, ils consomment un repas de pain et de vin, en silence et en commun[6]. Le shabbat était observé strictement, comme la pureté rituelle.

Il était interdit de jurer, de prêter serment, de procéder à des sacrifices d'animaux, de fabriquer des armes, de faire des affaires ou de tenir un commerce. Les membres, après un noviciat de trois ans, renonçaient aux plaisirs terrestres pour entrer dans une sorte de vie monacale. Leur alimentation était particulière en ce qu'elle ne devait pas subir de transformation, par la cuisson par exemple. Leur nourriture se composait essentiellement de pain essénien (non cuit), de racines sauvages, et de fruits. La consommation de viande était interdite. Ils vivaient selon des règles strictes, et des sanctions étaient prévues pour ceux qui les enfreignaient :

  • fausse déclaration de biens : un an d'exclusion ;
  • mensonge, ou scène de colère contre un autre membre de la communauté : 6 mois ;
  • crachat ou rire pendant une réunion ou une séance de prière : 1 mois ;
  • gesticulation pendant une réunion : 10 jours ;
  • port de lainages prohibé.

La littérature intertestamentaire (Livre d'Hénoch, Livre des Jubilés et manuscrits de Qumrân) fait par ailleurs allusion à un calendrier juif particulier, calendrier solaire que l'on a appelé le calendrier essénien.

Après le Ier siècle[modifier | modifier le code]

Pour certains chercheurs, le mouvement aurait disparu vers 70. Toutefois, comme le fait remarquer Norman Golb, le texte de Pline l'ancien qui parle succinctement d'une communauté d'esséniens célibataires installés au-dessus d'Engaddi pourrait décrire une situation après la destruction du Temple (70), puisqu'en 77[218], dans son Histoire naturelle, Pline écrit : « Engaddi, comme Jérusalem, n'est plus qu'un monceau de cendres[5]. » D'autres passages de la description que fait Pline de la Palestine reflètent la situation après l'an 70[Note 20],[219].

Il y a débat chez les historiens pour savoir si les Esséniens ont continué d'exister après la répression de la Grande révolte (66 - 74). Si on croit les Pères de l'Église et notamment Epiphane de Salamine, des Esséniens auraient existé dans la région de MésopotamieElkasaï a fondé son mouvement judéo-chrétien en l'an 100.

D'autre part, les esséniens sont mentionnés à plusieurs reprises par les Pères de l'Église. Selon Émile Puech, les esséniens sont aussi connus par les écrits de Dion Chrysostome (IIe siècle) et Hippolyte de Rome (IIIe siècle)[12]. Ce dernier leur attribue expressément « la croyance en la résurrection des corps, au jugement final et à la conflagration de l'univers à la fin des temps[16] », alors que Flavius Josèphe les décrits comme croyant que les âmes étaient immortelles, dans une description qui pour André Dupont-Sommer « est tout inspirée d'Homère (Odyssée, IV, 562-568)[220]. » Un texte attribué à Hippolyte de Rome rattache aux Esséniens, la secte des Zélotes — dont il précise que certains les appellent Sicaires — qui en serait une émanation tardive et avec laquelle ils refuseraient de frayer[198]. Au IVe siècle, Épiphane de Salamine utilise à plusieurs reprises le nom « Ossaioï » pour désigner les elkasaïtes ou une partie d'entre eux[221],[222]. Chez Épiphane le nom « Ossaioï » désigne les esséniens[222], bien que Simon Claude Mimouni estime qu'il faut se méfier des filiations qu'Épiphane donne aux différentes sectes et hérésies. Ainsi, vers l'an 100, le mouvement elkasaïte a probablement été fondé par Elkasaï, qui était un judéo-chrétien ébionite[223] ou nazaréen[Note 21] « à partir d'un groupe juif déjà existant. [Celui-ci] se caractérisant essentiellement par des pratiques baptistes, pourrait être celui des Osséens (c'est-à-dire des esséniens[222]) et aurait été établi vers la fin du Ier siècle en Syrie sous domination parthe[223]. »

À son époque, « Épiphane de Salamine mentionne la présence de communautés elkasaïtes, sous l'appellation d'osséennes et de sampséennes, en Nabathée, en Iturée, en Moabite, en Auriélitide (sud-ouest de Damas) et en Pérée[224],[10]. » Il indique aussi que le Livre d'Elkasaï a été adopté par les « osséens », les « nasaréens », les nazôréens et les ébionites[225],[222].

Jean le Baptiste et l'essénisme[modifier | modifier le code]

Ainsi que l'explique Pierre Geoltrain, « bien des hypothèses avançant une influence directe de l'essénisme sur Jean-Baptiste […], Jésus ou Paul de Tarse sont moins que probables et indémontrables[226] ». Jean le Baptiste n'apparaît d'aucune façon dans les manuscrits de la mer Morte[Note 22]. Néanmoins, certains chercheurs ont émis l'hypothèse de son appartenance au courant essénien ou à un courant proche, dit Yahad[Note 23], « pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2), lui qui était de famille sacerdotale. Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé. »[46] Pour André Paul, spécialiste des fouilles et des manuscrits de Qumrân, « il n'est pas adéquat de présenter les groupes d'ascètes des environs occidentaux de la mer Morte comme réellement baptistes. Il y avait cependant de vrais groupes baptistes à l'époque. »[11]

François Blanchetière note que « l'existence d'un essénisme chrétien a été postulé » par certains chercheurs et « relève de l'éventualité envisageable[46] », même si elle demeure hypothétique. Selon lui, « d'abord parce qu'il existe une parenté indéniable entre les mouvements baptistes, dont celui de Jean le cousin de Jésus et le nazaréisme primitif. Ensuite parce qu'on retrouve tout un ensemble d'idées communes aux milieux esséniens ou péri-esséniens et à la "communauté johannique", enfin parce que l'on a identifié une parenté d'idées entre ces mêmes milieux des écrits de la mer Morte et l'Épître aux Hébreux[46]. » De même, la Didachè et l'Épître de Barnabé, un temps incluses dans le canon du Nouveau Testament, « reprennent à leur manière la thématique des deux voies, celle du bien et celle du mal, qui figure déjà dans le Manuel de Discipline[47] » retrouvé à Qumran.

Se fondant sur les écrits de certains Pères de l'Église, sur l'« Écrit de Damas » du mouvement du Yahad et sur les découvertes archéologiques de Claudine Dauphin, François Blanchetière estime que « Kokaba, non loin de Damas a pu constituer l'un des points de contact entre les Esséniens et les proto-nazaréens »[46]. « Reste qu'un essénisme proto-nazaréen demeure, faute de preuves suffisantes, une simple hypothèse[46] » précise-t-il.

Depuis 2008, André Paul met en doute la présence même des esséniens sur le site de Qumrân et considère que les manuscrits révèlent les prémices d'une gnose pré-chrétienne que l'on retrouve dans les manuscrits de Nag Hammadi, voire les germes de la tradition rabbinique[227].

Certains chercheurs ont proposé d’identifier les fragments 7Q5 et 7Q4 comme étant des extraits de l'évangile selon Marc et de la première épître à Timothée. Toutefois, ceux-ci ne comportent que moins de cinq morceaux de mots non significatifs et non consécutifs. Cette thèse est donc largement rejetée[228],[229]. Il a été démontré que l'on pouvait retrouver cet agencement de mots dans de multiples écrits antiques, dont par exemple l'Iliade.

Un courant complexe[modifier | modifier le code]

Selon Marcel Simon, le courant des esséniens, « sur lesquels les manuscrits de la mer Morte ont jeté une lumière toute nouvelle, apparaît comme le plus complexe et, à bien des égards, le plus intéressant. Communauté fermée, d’organisation monastique, retirée dans le désert, sur les rivages inhospitaliers de la mer Morte, les esséniens communiquent à leurs seuls initiés un enseignement ésotérique. Purs entre les purs, on les a parfois définis comme des Pharisiens au superlatif. Leur mouvement est né, sans doute, au lendemain de l’insurrection maccabéenne, d’une protestation contre l’attitude, jugée trop mondaine et laxiste, des souverains hasmonéens et contre un sacerdoce considéré par eux comme illégitime. En conséquence, ils se détournent des liturgies officielles du Temple et pratiquent dans leur solitude des rites qui leur sont propres. Ils englobent dans une même condamnation les païens, ceux des Juifs qui fréquentent les occupants idolâtres et la masse du peuple qui accepte l’autorité d’un clergé indigne. Ils vivent dans une atmosphère eschatologique et se considèrent comme le petit troupeau des élus qui constitueront le noyau du Royaume imminent[230]. »

Le site de Qumrân[modifier | modifier le code]

Dans le compte-rendu des recherches archéologiques de l'équipe qui travailla de 1953 à 1956 sur le site, on lit: Les bâtiments « ont été ruinés par une action militaire » dont « témoignent l'effondrement des plafonds », des fléches en fer et l'incendie des toitures. « On a trouvé des preuves que les toits avaient été brûlés, que les plafonds et les superstructures s'étaient effondrés. » Dans son rapport archéologique, Roland de Vaux indique que la tour « chaussée de son talus de pierres, résista mieux. » Pour Norman Golb, « la présence de flèche en fer, de type romain, indique qu'une troupe de soldats romains avaient attaqué puis pris la place. » À ces éléments Franck M. Cross qui avait participé aux fouilles ajouta lors de la publication de son livre un point que Norman Golb estime crucial et dont il s'étonne que De Vaux ne l'ait pas mentionné. Cross indique que « les murs furent sapés [et] les ruines des bâtiments [...] furent enfouies dans des couches de cendres provenant d'un grand incendie. »

Norman Golb remarque que « saper les murs en creusant des galeries souterraines » était une technique classique de la poliorcétique que les stratèges romains utilisaient pour prendre des fortifications ennemies qui ne pouvaient pas être prises autrement[231].

romaine.

Les indications archéologiques de la bataille se caractérisait

  • André Paul, Qumran et les archéologues p. 63s
  • Norman Golb, Archéologie suite p. 8s
  • Norman Golb, Rouleau de cuivre suite en 141s

Calendrier solaire de 364 jours[modifier | modifier le code]

L’usage d’un calendrier solaire apparaît dans les Mishmarot (4Q320) et dans le Rouleau du Temple. La fête de Pâque, par exemple, tombera toujours un mardi (la liste des fêtes peut être tirée de 4Q321-321a, 4Q325 et 4Q327). Toutefois, d'autres calendriers que ces calendriers solaires ont aussi été retrouvés parmi les manuscrits de la mer Morte. La question du calendrier est suffisamment importante pour que l'un des copistes de la Lettre halakhique (4QMMT Miqsat Maaseh ha-Torah) fasse figurer la description d’un calendrier solaire en introduction de l’une des copies. Ce document important — écrit dans un hébreu pré-mishnaïque qui indique qu'il a probablement été composé au Ier siècle — présente des points de loi sur lesquels l'auteur et son groupe diffèrent du culte pratiqué au Temple et pourrait être lié à l’origine du mouvement[232]. A contrario, le Document de Damas, dont la version initiale a probablement été écrite après la prise de Jérusalem par Pompée (-63), peut-être un siècle avant la rédaction de Lettre halakhique, indique qu’il faut suivre le livre des Jubilés pour la détermination du calendrier. Certains critiques estiment que cet intérêt pour un calendrier alternatif que l'on retrouve chez ceux qui contrôlait le site stratégique de Qumrân, comme chez les Sicaires/Zélotes de Massada, reflète une préoccupation des révoltés juifs, surtout que la révolte était clairement animée par des mouvement messianistes qui avaient la prétention de créer une nouvelle ère: celle où Dieu instaurerait son royaume sur terre et dominerait Satan pour 1000. La volonté de changer de calendrier se retrouve très souvent lors des mouvements révolutionnaires. Une incohérence sur le calendrier qui concerne Simon Bargiora, alors que toutes les autres dates fournies par Flavius Josèphe que l'on peut comparer avec une date juive ont montré leur cohérence avec une prolongation hypothétique du calendrier juif tel qu'il a été institué au IVe siècle, indique peut-être que les révoltés juifs avaient changé de calendrier.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En hébreu moderne, « esséniens » s'écrit אִסִּיִים, « isiyim ». Cette graphie ne correspondrait pas à l'hébreu ancien.
  2. Selon Émile Puech, « Essénien vient de l'araméen hasaya ("les pieux")/ hasîn ("des pieux"), transcrit directement dans les sources par les termes grecs essaioi/ essènoi (esseni en latin). Philon d'Alexandrie les nomme hosioi "saints", traduisant l'hébreu hasidîm, transcrit en grec par hasidaioi, "les pieux", connus des livres des Macchabées. » Cfr. Émile Puech, « Esséniens et interprétations », dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, BNF, 2010, p. 136. — Philon d'Alexandrie propose une étymologie : « Essaioi, ce nom, à mon avis, bien qu'il ne soit pas à strictement parler un mot grec, peut être rapproché du mot "sainteté" ». Pour André Dupont-Sommer, « Philon semble jouer sur la ressemblance entre les termes grecs Essaioi "Esséens" et osioi "saints, purs". » Dupont-Sommer souligne toutefois que « le radical dont il est formé est manifestement ess-, qui transcrit sûrement un mot sémitique. » Il propose « d'y reconnaître le mot hébreu 'ésah "conseil, parti" : les esséniens dans les textes de Qumrân, sont "les hommes du Conseil (ou du Parti) de Dieu". » Cfr. André Dupont-Sommer, op. cit., p. 31.
  3. « C'est Philon d'Alexandrie qui nous a laissé les deux notices les plus anciennes sur la secte essénienne. L'une se lit dans son traité intitulé Quod omnis probus liber sit (§§ 75-91) ; l'autre dans son Apologie des Juifs, livre aujourd'hui perdu, mais dont Eusèbe de Césarée, dans la Preparatio evangelica (livre VIII, chap. XI), a conservé le passage sur les Esséniens. La date exacte de ces deux notices n'est pas connue. » André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens, découverts près de la mer Morte, Paris, Payot, 1983, p. 31.
  4. Le texte de Flavius Josèphe utilise même deux formes de ce nom : « εσσήνοι » (« essēnoï ») et « essaios ».
  5. Selon André Paul, « Flavius Josèphe rapporte une expérience singulière. Dans sa jeunesse et cherchant sa voie, il séjourna chez les Esséniens, puis auprès de Bannos, sorte de moine du désert dont les traits et les mœurs rappellent d'assez près ceux de Jean Baptiste. Voici ce qu'il écrit : "Ayant entendu parler d'un certain Bannos qui vivait au désert, se contentait pour vêtement de ce que lui fournissaient les arbres, et pour nourriture, de ce que la terre produit spontanément, et usait de fréquentes ablutions d'eau froide de jour et de nuit, par souci de pureté, je me fis son émule." (Autobiographie, 11) ». Cfr. André Paul, Les Mouvements baptistes.
  6. Philon d'Alexandrie, cité par Laurent Héricher, écrit : « La Syrie palestinienne non plus n'est pas stérile en hautes vertus, c'est là que se trouve disséminée une partie nullement faible de la nation juive, extrêmement nombreuse en hommes. Certains de ceux-ci sont appelés du nom d'esséens. Ils forment une foule de plus de 4 000 personnes. » Cfr. Laurent Héricher, « Les esséniens entre mythe et réalité », dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, BNF, 2010, p. 130, traduit par E. del Medico, Le Mythe des esséniens des origines à la fin du Moyen Âge, Paris, Plon, 1958.
  7. « Le lien entre le site de Qumrân et l'origine des rouleaux devient désormais problématique. La connaissance large et approfondie de l'ensemble des écrits invite à contester le bien-fondé de la thèse essénienne, « sectaire » ou « communautaire », de l'origine des manuscrits. De leur côté et récemment, les archéologues « de la nouvelle vague » sont intervenus pour eux-mêmes désenclaver, décommunautariser et désacraliser le fameux site. On ne sait trop en définitive d'où viennent les manuscrits, qui les a écrits ou pour le moins collectés. » (Paul 2008, p. 165-166
  8. C'est ce qui est exprimé dans le Livre des Jubilés dès le IIe siècle av. J.-C. et que l'on trouve aussi dans un des manuscrits de la mer Morte, quasi contemporain et retrouvé dans la grotte no 4 (4QExposition sur les Patriarches ou 4Q464). Cfr. André Paul, op. cit., p. 26.
  9. « Trois formes différentes d'écritures cryptiques ou secrètes ont été retrouvées ». Il s'agissait en fait « d'un simple code de substitution, chaque symbole de l'alphabet secret correspondant à un symbole de l'alphabet hébraïque courant. » « La principale d'entre elles a été baptisée cryptographie A. Environ quinze manuscrits l'utilisent soit entièrement, soit pour des notes marginales. » Cfr. Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, op. cit., p. 21-22.
  10. a b et c Selon Justin de Naplouse, il y avait sept hérésies juives: les Sadducéens, les Génistes, les Méristes, les Galiléens, les Hélléniens, les Pharisiens et les Baptistes. cf. Emmanuel Luhumbu Shodu, La mémoire des origines chrétiennes selon Justin Martyr, p. 267.
  11. a b et c Selon Hégésippe : « II y avait, dit-il, chez les circoncis, parmi les fils d'Israël, différentes croyances contre la tribu de Juda et contre le Christ, Ce sont celles des Esséniens, Galiléens, Hémérobaptistes, Masbothéens, Samaritains, Sadducéens, Pharisiens. », cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 22, 7.
  12. La première section se compose de deux textes du Deutéronome et fait référence au prophète semblable à Moïse (Deutéronome 5:28-29; 18:18-19). André Dupont-Sommer note que ce deuxième passage du Deutéronome « se trouve appliqué à Jésus lui-même dans les Actes des Apôtres (III, 22); cf. Dupont-Sommer 1983, p. 331 ». La deuxième section est un extrait d'une prophétie de Balaam sur un personnage messianique qui est semblable à David (Nombres 24:15-17). Cette prophétie prédit : "Une étoile est sortie de Jacob et un sceptre s'élèvera d'Israël, il doit écraser les temples de Moab et détruire tous les enfants de Sheth". C'est à cette citation que fait référence le récit de la naissance de Jésus ajouté au début de l'évangile attribué à Luc ainsi que le verset de l'Apocalypse de Jean à forte coloration messianique : “Je suis le rejeton (nètzer) de la race de David, l'étoile (kokhav) radieuse du matin” (Ap 22. 16) ; (cf. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 123). Cette même prophétie est utilisée par Justin de Naplouse dans son Apologie (1 A 32, 12-13) pour prouver que Jésus est le Christ annoncé par les prophètes. Le fait que Justin rapproche et agrège trois fractions de versets différents (Nb 24, 17 ; Is 11, 1 ; Is 11, 10) dans une commune attribution à Isaïe est un des éléments qui fait penser aux spécialistes que Justin utilisait un testimonia ; cf. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 317.
  13. Il n'y a pas lieu de donner au terme episkopos (surveillant), utilisé dans les listes ecclésiastiques, un sens trop précis pour l'époque considérée. Sa compréhension avec le sens d'évêque est anachronique. Il faut le comprendre avec le sens qu'il a dans certaines lettres de Paul de Tarse (1 Tm 3, 2 ; Tt 1,7) ; « c'est donc l'intendant d'une communauté agissant seul ou en collège. » La critique estime généralement que la charge d'episkopos dans les communautés chrétiennes a dû correspondre à celle du mebaqer (inspecteur) pour le mouvement décrit dans certains Manuscrits de la mer Morte. Celui-ci « veille aussi par des inspections périodiques à la réalisation de l'idéal communautaire. » cf. Mimouni 2006, p. 454-455.
  14. Pour Wise, Abegg et Cook, l'étude conjointe de l'Hymne au roi Jonathan, le Pesher de Nahum et le Manifeste (4QMMT) semblent indiquer que cette secte — quelle que soit son origine — s'impliqua dans les conflits du Ier siècle av. J.-C. s'opposant fortement aux Pharisiens et prenant parti ou s'opposant à Alexandre Jannée et défendant des lois proches de celles des Sadducéens, là encore contre les Pharisiens (Wise, Abegg et Cook 2003, p. 41).
  15. Dans le compte-rendu des recherches archéologiques de l'équipe qui travailla de 1953 à 1956 sur le site, on lit: Les bâtiments « ont été ruinés par une action militaire » dont « témoignent l'effondrement des plafonds », des flèches en fer et l'incendie des toitures. « On a trouvé des preuves que les toits avaient été brûlés, que les plafonds et les superstructures s'étaient effondrés. » Dans son rapport archéologique, Roland de Vaux indique que la tour « chaussée de son talus de pierres, résista mieux. » Pour Norman Golb, « la présence de flèches en fer, de type romain, indique qu'une troupe de soldats romains avaient attaqué puis pris la place. » (Golb 1998, p. 7). À ces éléments Franck M. Cross qui avait participé aux fouilles ajouta lors de la publication de son livre un point que Norman Golb estime crucial et dont il s'étonne que De Vaux ne l'ait pas mentionné. Cross indique que « les murs furent sapés [et] les ruines des bâtiments [...] furent enfouies dans des couches de cendres provenant d'un grand incendie. (Franck M. Cross, cité par Golb 1998, p. 7) » Norman Golb remarque que « saper les murs en creusant des galeries souterraines » était une technique classique de la poliorcétique que les stratèges romains utilisaient pour prendre des fortifications ennemies qui ne pouvaient pas être prises autrement. Ces galeries étaient soutenues par des poutres en bois qui étaient mises à feu quand les troupes avaient fini de creuser (Golb 1998, p. 7). Selon Roland de Vaux, la prise du site par les Romains aurait eu lieu en 68. Compte tenu de l'incertitude sur le déploiement des forces romaines, les historiens préfèrent retenir la fourchette de 68-70, au plus tard quelques mois après la chute de Jérusalem (août 70). (Golb 1998, p. 8)
  16. Dans le compte-rendu des recherches archéologiques de l'équipe qui travailla de 1953 à 1956 sur le site, on lit: Les bâtiments « ont été ruinés par une action militaire » dont « témoignent l'effondrement des plafonds », des flèches en fer et l'incendie des toitures. « On a trouvé des preuves que les toits avaient été brûlés, que les plafonds et les superstructures s'étaient effondrés. » Dans son rapport archéologique, Roland de Vaux indique que la tour « chaussée de son talus de pierres, résista mieux. » Pour Norman Golb, « la présence de flèches en fer, de type romain, indique qu'une troupe de soldats romains avaient attaqué puis pris la place. » (Golb 1998, p. 7). À ces éléments Franck M. Cross qui avait participé aux fouilles ajouta lors de la publication de son livre un point que Norman Golb estime crucial et dont il s'étonne que De Vaux ne l'ait pas mentionné. Cross indique que « les murs furent sapés [et] les ruines des bâtiments [...] furent enfouies dans des couches de cendres provenant d'un grand incendie. (Franck M. Cross, cité par Golb 1998, p. 7) » Norman Golb remarque que « saper les murs en creusant des galeries souterraines » était une technique classique de la poliorcétique que les stratèges romains utilisaient pour prendre des fortifications ennemies qui ne pouvaient pas être prises autrement. Ces galeries étaient soutenues par des poutres en bois qui étaient mises à feu quand les troupes avaient fini de creuser (Golb 1998, p. 7). Selon Roland de Vaux, la prise du site par les Romains aurait eu lieu en 68. Compte tenu de l'incertitude sur le déploiement des forces romaines, les historiens préfèrent retenir la fourchette de 68-70, au plus tard quelques mois après la chute de Jérusalem (août 70). (Golb 1998, p. 8)
  17. Dans le compte-rendu des recherches archéologiques de l'équipe qui travailla de 1953 à 1956 sur le site de Qumrân, on lit: Les bâtiments « ont été ruinés par une action militaire » dont « témoignent l'effondrement des plafonds », des flèches en fer et l'incendie des toitures. « On a trouvé des preuves que les toits avaient été brûlés, que les plafonds et les superstructures s'étaient effondrés. » Dans son rapport archéologique, Roland de Vaux indique que la tour « chaussée de son talus de pierres, résista mieux. » Pour Norman Golb, « la présence de flèches en fer, de type romain, indique qu'une troupe de soldats romains avaient attaqué puis pris la place. » (Golb 1998, p. 7). À ces éléments Franck M. Cross qui avait participé aux fouilles ajouta lors de la publication de son livre un point que Norman Golb estime crucial et dont il s'étonne que De Vaux ne l'ait pas mentionné. Cross indique que « les murs furent sapés [et] les ruines des bâtiments [...] furent enfouies dans des couches de cendres provenant d'un grand incendie. (Franck M. Cross, cité par Golb 1998, p. 7) » Norman Golb remarque que « saper les murs en creusant des galeries souterraines » était une technique classique de la poliorcétique que les stratèges romains utilisaient pour prendre des fortifications ennemies qui ne pouvaient pas être prises autrement. Ces galeries étaient soutenues par des poutres en bois qui étaient mises à feu quand les troupes avaient fini de creuser (Golb 1998, p. 7). Selon Roland de Vaux, la prise du site par les Romains aurait eu lieu en 68. Compte tenu de l'incertitude sur le déploiement des forces romaines, les historiens préfèrent retenir la fourchette de 68-70, au plus tard quelques mois après la chute de Jérusalem (août 70). (Golb 1998, p. 8)
  18. Le père Florentino García Martínez interprète les colonnes 8 à 12 du Pesher d'Habacuc (1QpHab) comme décrivant six "Méchants prêtres" par ordre chronologique (cf. le chapitre II du livre de Florentino García Martínez Qumranica Minora I: Qumran Origins and Apocalypticism (Brill, Leiden - Boston, 2007)). Cette thèse est appelée « hypothèse Groningen » (cf. James C. VanderKam, Those who look for Smooths things, Pharisees and oral law, in Emanuel: Studies in the Hebrew Bible, the Septuagint, and the Dead Sea Scolls, publié par Shalom M. Paul, Robert A. Kraft, Eva Ben-David, Lawrence H. Schiffman, Weston W. Fields, 2003, Brill, Leiden - Boston, p. 465, (ISBN 90 04 12679 1)). Elle est toutefois contestée. Lim soutient qu'elle nécessite d'effectuer « un certain nombre de changements discutables au texte (cf. Lim, 1992, p. 465) ».
  19. Dans le compte-rendu des recherches archéologiques de l'équipe qui travailla de 1953 à 1956 sur le site de Qumrân, on lit: Les bâtiments « ont été ruinés par une action militaire » dont « témoignent l'effondrement des plafonds », des flèches en fer et l'incendie des toitures. « On a trouvé des preuves que les toits avaient été brûlés, que les plafonds et les superstructures s'étaient effondrés. » Dans son rapport archéologique, Roland de Vaux indique que la tour « chaussée de son talus de pierres, résista mieux. » Pour Norman Golb, « la présence de flèches en fer, de type romain, indique qu'une troupe de soldats romains avaient attaqué puis pris la place. » (Golb 1998, p. 7). À ces éléments Franck M. Cross qui avait participé aux fouilles ajouta lors de la publication de son livre un point que Norman Golb estime crucial et dont il s'étonne que De Vaux ne l'ait pas mentionné. Cross indique que « les murs furent sapés [et] les ruines des bâtiments [...] furent enfouies dans des couches de cendres provenant d'un grand incendie. (Franck M. Cross, cité par Golb 1998, p. 7) » Norman Golb remarque que « saper les murs en creusant des galeries souterraines » était une technique classique de la poliorcétique que les stratèges romains utilisaient pour prendre des fortifications ennemies qui ne pouvaient pas être prises autrement. Ces galeries étaient soutenues par des poutres en bois qui étaient mises à feu quand les troupes avaient fini de creuser (Golb 1998, p. 7). Selon Roland de Vaux, la prise du site par les Romains aurait eu lieu en 68. Compte tenu de l'incertitude sur le déploiement des forces romaines, les historiens préfèrent retenir la fourchette de 68-70, au plus tard quelques mois après la chute de Jérusalem (août 70). (Golb 1998, p. 8)
  20. Par exemple, il indique, quelques paragraphes seulement avant de mentionner des esséniens, que Macheronte, la grande forteresse des Juifs, à l'est de la mer Morte, fut également prise par les Romains et que Vespasien établit la colonie de Prima Flavia à Césarée. Cfr. Norman Golb, op. cit., p. 20.
  21. Pour autant que ces deux mouvements soient distincts, sujet sur lequel il n'y a pas de consensus.
  22. Flavius Josèphe pourrait avoir temporairement appartenu, lui aussi, aux esséniens, ainsi qu'il le revendique dans son autobiographie (Vita, 2, 10-11). Cfr. François Blanchetière, op. cit., p. 213.
  23. Dans les manuscrits de la mer Morte, une centaine d'écrits sont attribués à un groupe qui se désigne sous le nom de Yahad. Il est souvent assimilé aux esséniens, dont parlent essentiellement Flavius Josèphe et Philon d'Alexandrie, ou du moins à un groupe très proche.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Philon d'Alexandrie, Apologie pro Judæis. Ouvrage perdu, mais dont certains passages nous sont connus par des citations qu'en fait l'écrivain chrétien Eusèbe de Césarée (v.265-339) dans Preparatio evangelica (« Préparation évangélique »), Livre 8, chap. XI.
  2. a et b Philon d'Alexandrie, Quod omnis probus liber sit, XII, 75. Cité par Eusèbe de Césarée dans Preparatio evangelica, Livre 8, chap. XII.
  3. a b et c Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre 2, chap. VIII, 2-13.
  4. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques
  5. a b c et d Pline l'Ancien, Histoire naturelle, Livre 5, XV.
  6. a b c d e et f Laurent Héricher, « Les esséniens entre mythe et réalité » dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, p. 130
  7. « Le débat - les Esséniens », dans Qumran et les manuscrits de la mer Morte (Bioul 2004)
  8. a et b Dupont-Sommer 1983, p. 31.
  9. Paul 2005, p. 11.
  10. a et b Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, p. 218
  11. a b c d et e André Paul, Les Mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr
  12. a b et c Émile Puech, « Esséniens et interprétations » dans Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, p. 135
  13. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 442, 444, 446 et 450.
  14. Jodi Magness, Que sait-on de Qumrân, Paris, Bayard, (ISBN 9782227472068), « Les manuscrits de la mer Morte et la communauté de Qumrân »
  15. a b et c Golb 1998, p. 3
  16. a b et c Dupont-Sommer 1983, p. 45.
  17. a b c et d Golb 1998, p. 15
  18. a b et c Flavius Josèphe (v. 75). Guerre des Juifs, 5, 145.
  19. Simon Claude Mimouni, Dormition et Assomption de Marie : histoire des traditions anciennes, p. 534.
  20. Paul 2008, p. 13-15
  21. Golb 1998, p. 5.
  22. a b c et d Paul 2008, p. 20
  23. a et b Wise, Abegg et Cook 2003, p. 27-28.
  24. a b c et d Paul 2008, p. 26
  25. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 21-22
  26. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 34-35
  27. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 26-27
  28. a b c d et e Wise, Abegg et Cook 2003, p. 27.
  29. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 28
  30. a b c d et e Wise, Abegg et Cook 2003, p. 30
  31. a b c et d François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Paris, Cerf, p. 45
  32. Mimouni 2012, p. 441.
  33. Mireille Hadas-Lebel, Rome, la Judée et les Juifs, Picard, 2009.
  34. Xavier Levieils, Contra Christianos: la critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée (45-325), éd. Walter de Gruyter, Berlin, 2007, p. 138.
  35. Blanchetière 2001, p. 50
  36. a b c d e et f Eisenman 2012 vol. II, p. 366-371.
  37. a b c et d Dupont-Sommer 1983, p. 43, note no 4.
  38. Dupont-Sommer 1983, p. 43.
  39. Paul 2008, p. 165-166.
  40. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u Christian-Georges Schwentzel, Juifs et nabatéens: Les monarchies ethniques du Proche-Orient hellénistique et romain, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 97 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Schwentzel_2013_p97 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  41. a et b Schwentzel 2013, p. 97-98
  42. a b c d e et f Schwentzel 2013, p. 99
  43. a b c d e f g h i j k l et m Bernheim 2003, p. 276.
  44. Bernheim 2003, p. 275-277.
  45. Blanchetière 2001, p. 212-213
  46. a b c d e f g h i j k et l François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd Cerf, Paris, 2001, p. 213. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Blanchetière_213 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  47. a b c et d Blanchetière 2001, p. 212
  48. cf. par exemple 4Q171 dans lequel « les membres du yahad se présentent comme les « pauvres », dont il est dit qu'ils « posséderont la terre ». » Pour André Paul, « on croirait entendre Jésus de Nazareth (selon Mt. 5, 3-4) », Paul 2005, p. 155-156.
  49. André Paul, Encyclopædia Universalis, Article « Nazaréens, religion ».
  50. André Paul, Qumran et les Esséniens. L’éclatement d’un dogme, Cerf, 2008.
  51. a et b François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd Cerf, Paris, 2001, p. 316.
  52. a et b Wise, Abegg et Cook 2003, p. 274, § 24 - Recueil de textes messianiques - 4Q175.
  53. a b et c Wise, Abegg et Cook 2003, p. 167, § 6 - Charte pour Israël durant les derniers jours - 1QSa, 1Q28a.
  54. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 167-168, § 6 - Charte pour Israël durant les derniers jours - 1QSa, 1Q28a.
  55. a b et c Wise, Abegg et Cook 2003, p. 168, § 6 - Charte pour Israël durant les derniers jours - 1QSa, 1Q28a.
  56. a et b Bernheim 2003, p. 275.
  57. a et b Mimouni 2015, p. 95-96.
  58. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 143-144.
  59. D. Barthélemy, 1984, 15-16 ; cité par Blanchetière 2001, p. 310.
  60. a et b D. Barthélemy, 1984, 15-16 ; Trublet, 1990, 77-187 ; Dupuy, 1991, 131-159 ; cité par Blanchetière 2001, p. 310.
  61. Blanchetière 2001, p. 310.
  62. a et b Paul 2005, p. 220.
  63. Paul 2005, p. 166.
  64. Paul 2005, p. 167.
  65. a b et c Paul 2005, p. 221.
  66. Schwentzel 2013, p. 95-100
  67. Voir à ce sujet Golb 1998, p. 40-47 ; Paul 2008, p. 61-63 ; Wise, Abegg et Cook 2003, p. 32-36.
  68. a b c d e et f Mimouni 2012, p. 241.
  69. Lawrence H. Schiffman, Understanding Second Temple and Rabbinic Judaism (ISBN 978-0881258134), p. 162.
  70. a b et c Eisenman 2012 vol. II, p. 240.
  71. Derek R. G. Beattie, Martin J. McNamara, The Aramaic Bible: Targums in their Historical Context, 1994, JSOT Press, Sheffield, p. 200-202.
  72. Albert I. Baumgarten, The Flourishing of Jewish Sects in the Maccabean Era: An Interpretation, 1997, Brill, p. 31.
  73. a b et c Dupont-Sommer 1983, p. 52.
  74. a b c d e f et g Golb 1998, p. 64.
  75. Golb 1998, p. 5.
  76. a b c d e et f Wise, Abegg et Cook 2003, p. 41.
  77. a b c d e et f Paul 2008, p. 66.
  78. Voir à ce sujet Golb 1998, p. 40-47 ; Paul 2008, p. 61-63 ; Wise, Abegg et Cook 2003, p. 32-36 ; Jean-Baptiste Humbert, Khirbet Qumrân un site énigmatique, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 131-133.
  79. a b c et d Wise, Abegg et Cook 2003, p. 36.
  80. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 35-36.
  81. a et b Paul 2008, p. 63.
  82. Golb 1998, p. 75.
  83. Jean-Baptiste Humbert, Khirbet Qumrân un site énigmatique, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 131.
  84. Notamment Norman Golb, André Paul, Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook.
  85. a b c d e et f Mimouni 2012, p. 240.
  86. Paul 2008, p. 66-67.
  87. Michael Baigent, Richard Leigh, The Dead Sea Scrolls Deception, Arrow Books, 2006, p. 304.
  88. a b c et d Paul 2008, p. 67.
  89. Paul 2008, p. 68.
  90. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 131.
  91. Golb 1998, p. 9-47.
  92. Notamment Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, Robert Eisenman.
  93. Jean-Baptiste Humbert, Khirbet Qumrân un site énigmatique, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 132.
  94. Jean-Baptiste Humbert, Khirbet Qumrân un site énigmatique, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 133.
  95. a b c d e f g h i j k l m n o et p Wise, Abegg et Cook 2003, p. 46.
  96. a b et c Golb 1998, p. 168.
  97. Golb 1998, p. 63.
  98. Golb 1998, p. 217.
  99. a et b Paul 2005, p. 12.
  100. Golb 1998, p. 176.
  101. Golb 1998, p. 171.
  102. Golb 1998, p. 150-151.
  103. Golb 1998, p. 174.
  104. a et b Golb 1998, p. 175.
  105. Golb 1998, p. 150.
  106. Golb 1998, p. 151.
  107. Paul 2005, p. 67.
  108. Paul 2005, p. 167.
  109. a b et c Paul 2005, p. 166.
  110. a et b Wise, Abegg et Cook 2003, p. 25.
  111. a b c d e f g h i et j Wise, Abegg et Cook 2003, p. 45.
  112. a et b Wise, Abegg et Cook 2003, p. 45-46.
  113. a b et c Wise, Abegg et Cook 2003, p. 28.
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  115. a et b Golb 1998, p. 154s.
  116. a b c et d Golb 1998, p. 172
  117. Golb 1998, p. 171-172
  118. a b c d e f g h i et j Wise, Abegg et Cook 2003, p. 41.
  119. Derek R. G. Beattie, Martin J. McNamara, The Aramaic Bible: Targums in their Historical Context, 1994, JSOT Press, Sheffield, p. 200-202.
  120. Albert I. Baumgarten, The Flourishing of Jewish Sects in the Maccabean Era: An Interpretation, 1997, Brill, p. 31.
  121. Dupont-Sommer 1983, p. 57.
  122. a b c d e et f Eisenman 2012 vol. II, p. 366.
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  124. a b c et d Eisenman 2012 vol. II, p. 367.
  125. André Dupont-Sommer, Nouveaux aperçus sur les manuscrits de la mer Morte, p. 28, cité par Henri Del Medico, Enigme des manuscrits de la Mer Morte, Paris, éd. Plon, p. 34.
  126. a b c et d Eisenman 2012 vol. II, p. 369.
  127. a b c et d Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, I, 6.
  128. Dupont-Sommer 1983, p. 37.
  129. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 28
  130. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 37
  131. Norman Golb, Who Wrote the Dead Sea Scrolls ?, 2012, http://www.ebookIt.com.
  132. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 36-46
  133. André Paul, Qumrân et les esséniens : L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008.
  134. a b c et d Golb 1998.
  135. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 46
  136. a et b Eisenman 2012 vol. II, p. 368.
  137. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées GAFI67
  138. Dans les Manuscrits de la mer Morte une centaine d'écrits est attribué à un groupe qui se désigne sous le nom de Yahad. Il est souvent assimilé aux Esséniens dont parlent essentiellement Flavius Josèphe et Philon d'Alexandrie, ou pour le moins à une des quatre variétés d'Esséniens dont parle la notice de Flavius Josèphe rapportée par Hippolyte de Rome.
  139. Wise, Abegg et Cook 2003, p. 27-28.
  140. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w Christian-Georges Schwentzel, Juifs et nabatéens: Les monarchies ethniques du Proche-Orient hellénistique et romain, Presses Universitaires de Rennes, 2013, Rennes (France), p. 95.
  141. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, Perrin, 2003, p. 28.
  142. a et b Eshel 2008, p. 33
  143. a b c d e et f Christian-Georges Schwentzel, Juifs et nabatéens: Les monarchies ethniques du Proche-Orient hellénistique et romain, Presses Universitaires de Rennes, 2013, Rennes (France), p. 94.
  144. a b c et d Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, éd. Perrin, 2003, p. 42.
  145. Par exemple lorsque le est associé à la prise de la Bastille.
  146. André Lemaire, Le roi Jonathan à Qoumrân (4 Q 448, B-C), dans Ernest-Marie Laperrousaz (dir.), Qoumrân et les manuscrits de la mer Morte, un cinquantenaire, Paris, 2000, p. 55-68 et 64-66.
  147. a et b Michael Wise, Martin Abegg, Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, Perrin, 2003, p. 39.
  148. Traduction d'Edouard Cook dans Wise, etc. p. 257-262, cité par Schwentzel 2013, p. 97.
  149. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Pierre Geoltrain (Dir.), Aux origines du christianisme, Paris, Éd. Gallimard et Le Monde de la Bible, 200, p. 143.
  150. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Pierre Geoltrain (Dir.), Aux origines du christianisme, Paris, Éd. Gallimard et Le Monde de la Bible, 200, p. 146-150.
  151. a b et c Schwentzel 2013, p. 96
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  154. (en) Kenneth Atkinson, Queen Salome: Jerusalem’s Warrior Monarch of the First Century B.C.E., US, McFarland, , 1 p. (ISBN 978-0-7864-7002-0, lire en ligne)
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  156. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre I 110-112 cité par Wise, Abegg et Cook 2003, p. 42.
  157. a b c d et e Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 148.
  158. André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens, découverts près de la mer Morte, Paris, Payot, 1983, p. 135.
  159. a b et c Wise, Abegg et Cook 2003, p. 43.
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  163. a et b Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 142-143.
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  168. (en) Étienne Nodet, James never was a christian, dans Simon Claude Mimouni (dir.), Le Judéo-christianisme dans tous ses états – Actes du colloque de Jérusalem – 6-10 juillet 1998, Paris, Cerf, 2001, p. 75-85, (ISBN 2-204-064459).
  169. a b c et d Simon Claude Mimouni, Jacques le juste, frère de Jésus, La contribution d'Étienne Nodet, 2015, Bayard, Paris, p. 95. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Mimouni Jacques p95 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  170. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 142-154 et Revue biblique, Volume 116, 2009, p. 575.
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  174. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 145.
  175. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Aux origines du christianisme, Pierre Geoltrain (Dir.), Paris, Gallimard et Le Monde de la Bible, 2000, p. 149.
  176. Davies, 1985, p. 48; Thiering, 1978; Brownlee, 1982, p. 4.
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  178. γ
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  180. John Collins et Peter W. Flint, The Book of Daniel, vol. II, p. 330-331.
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  182. James C. VanderKam, Those who look for Smooths things, Pharisees and oral law, in Emanuel: Studies in the Hebrew Bible, the Septuagint, and the Dead Sea Scolls, publié par Shalom M. Paul, Robert A. Kraft, Eva Ben-David, Lawrence H. Schiffman, Weston W. Fields, 2003, Brill, Leiden - Boston, p. 465, (ISBN 90 04 12679 1).
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  196. Derek R. G. Beattie, Martin J. McNamara, The Aramaic Bible: Targums in their Historical Context, 1994, JSOT Press, Sheffield, p. 200-202.
  197. Albert I. Baumgarten, The Flourishing of Jewish Sects in the Maccabean Era: An Interpretation, 1997, Brill, p. 31.
  198. a et b Dupont-Sommer 1983, p. 43-44.
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  204. André Paul, Qumrân et les esséniens : L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, 2008.
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  206. a et b Simon Claude Mimouni, Jacques le juste, frère de Jésus, La contribution d'Étienne Nodet, 2015, Bayard, Paris, p. 94.
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  208. Lim, 2002, 21; Vermes, 2004, 509.
  209. Jull et al., 1996.
  210. Par exemple lorsque le est associé à la prise de la Bastille.
  211. André Lemaire, Le roi Jonathan à Qoumrân (4 Q 448, B-C), dans Ernest-Marie Laperrousaz (dir.), Qoumrân et les manuscrits de la mer Morte, un cinquantenaire, Paris, 2000, p. 55-68 et 64-66.
  212. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Pierre Geoltrain (Dir.), Aux origines du christianisme, Paris, Éd. Gallimard et Le Monde de la Bible, 200, p. 143.
  213. Jean Starcky, Le Maître de Justice et Jésus, in Pierre Geoltrain (Dir.), Aux origines du christianisme, Paris, Éd. Gallimard et Le Monde de la Bible, 200, p. 146-150.
  214. Traduction d'Edouard Cook dans Wise, etc. p. 257-262, cité par Schwentzel 2013, p. 97.
  215. CHJ 1999, p. 406.
  216. Blanchetière 2001, p. 45-46
  217. Paul 2008, p. 127
  218. Paul 2008, p. 15
  219. Golb 1998, p. 19-20).
  220. Dupont-Sommer 1983, p. 44.
  221. Épiphane de Salamine, Panarion, 19, 1, 2 et 2, 2.
  222. a b c et d Mimouni 2004, p. 215.
  223. a et b Mimouni 2004, p. 212
  224. Épiphane de Salamine, Panarion, 19, 1, 1 et 53, 1, 1.
  225. Épiphane de Salamine, Panarion, 19, 5, 5 et 53, 1, 3.
  226. Pierre Geoltrain, « Les origines du christianisme : Comment écrire l'histoire », dans Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard, 2000, p. VI
  227. Paul 2008
  228. James C. VanderKam, « Les manuscrits de la mer Morte et le christianisme », dans L'aventure des manuscrits de la mer Morte, p. 254 (Shanks 1996)
  229. Bioul 2004, p. 130
  230. Marcel Simon, La Civilisation de l’Antiquité et le Christianisme, chap. « Le Judaïsme ».
  231. Ces galeries étaient soutenues par des poutres en bois qui étaient mises à feu quand les troupes avaient fini de creuser.
  232. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Schiffman2010

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Textes
  • André Dupont-Sommer et Marc Philonenko (dir.), Écrits intertestamentaires (Écrits qoumrâniens, Pseudépigraphes de l'Ancien Testament), Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 2064 pages.
  • Michael Wise, Martin Abegg et Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Paris, Perrin, (ISBN 2-262-02082-5)
  • Philon d'Alexandrie, Quod omnis probus liber (trad. Roger Arnaldez), traité 28, paragraphe 75, Paris, Cerf, 1974.
Études
  • H.E. Del Medico, Le Mythe des Esséniens, Plon,
  • André Dupont-Sommer, Les Écrits esséniens découverts près de la mer Morte, Paris, Payot, (1re éd. 1959) (ISBN 2-228-12740-X)
  • Ernest-Marie Laperrousaz, Les Esséniens selon leur témoignage direct, Desclée,
  • Hershel Shanks (dir.), L'aventure des manuscrits de la mer Morte [« Understanding the Dead Sea Scrolls »], Paris, Seuil, coll. « Points », (1re éd. 1992) (ISBN 2-02-054952-2)
  • Robert Eisenman, The Dead Sea Scrolls and the First Christians,
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Historical James, Paul as the Enemy, and Jesus' Brothers as Apostles, Vol. I, GDP, , 411 p. (ISBN 9780985599133).
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Damascus Code, the Tent of David, the New Convenant, and the Blood of Christ, Vol. II, GDP, , 443 p. (ISBN 9780985599164).
  • Norman Golb, Qui a écrit les manuscrits de la Mer morte ? : Enquête sur les rouleaux du désert de Juda et sur leur interprétation contemporaine, Paris, Plon, (ISBN 9782259183888)
  • Bruno Bioul, Qumrân et les manuscrits de la mer Morte, Paris, Francois-Xavier de Guibert, (ISBN 286839938x)
  • André Paul, La Bible avant la Bible : La grande révélation des manuscrits de la mer Morte, Paris, Cerf, (ISBN 2-204-07354-7)
  • André Paul, Qumrân et les esséniens : L'éclatement d'un dogme, Paris, Cerf, (ISBN 978-2-204-08691-2)
  • Qumrân le secret des manuscrits de la mer Morte, Paris, Bibliothèque Nationale de France, (ISBN 978-2-7177-2452-3)
  • (en) Joachim Schaper, « The Pharisees », dans The Cambridge History of Judaism : The Early Roman Period, vol. 3, Cambridge University Press, (ISBN 978-0521243773), p. 402-427.
Essais
  • Éliette Abécassis, dans son roman Qumran, parle des esséniens. Ary, jeune juif religieux israélien, se trouve plongé dans une enquête historique qui le fait remonter jusqu'aux origines de la religion chrétienne.
  • Israël Knohl, L'Autre Messie, Paris, Albin Michel, 2001 (ISBN 2-226-12671-6).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]