Père Noël
Autres noms |
Santa Claus (dans le monde anglophone) Weihnachtsmann (en Allemagne) |
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Groupe | Personnage légendaire |
Caractéristiques |
- Grande taille - Manteau et bonnet rouge Traîneau volant - Longue barbe blanche |
Habitat | Controversé |
Proches | Humain |
Origines | Europe du Nord |
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Région | Monde |
Première mention | 1855 |
Le père Noël est un personnage légendaire, archétypal et mythique lié à la fête de Noël.
Présentation liminaire
Bien que la tradition du père Noël ait des origines en Europe du Nord, elle est popularisée aux États-Unis au XIXe siècle. La première mention du « père Noël » en français est trouvée en 1855 sous la plume de George Sand (on parle avant plutôt du bonhomme de Noël ou du petit Jésus)[1]. Qu'il soit appelé Father Christmas ou Santa Claus en anglais, Weihnachtsmann en allemand, ou Père Noël, sa fonction principale est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël qui a lieu chaque année du 24 au 25 décembre.
Le père Noël est l'équivalent français du Santa Claus américain dont le nom est lui-même une déformation du Sinterklaas (saint Nicolas) néerlandais. Il est largement inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux, à la fête du milieu de l'hiver, la Midtvintersblot, un peu moins du dieu celte Gargan (qui inspira le Gargantua de Rabelais) mais surtout du dieu viking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves. C'est bien celui ci, ancêtre de tous les autres, qui semble être le point de départ.
De Julenisse, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge, de Gargan il a conservé la hotte et les bottes.
Même si le mythe peut varier fortement d'une région à l'autre, notamment à cause du climat du 25 décembre qui peut aller du début de l'hiver dans l'hémisphère nord au début de l'été dans l'hémisphère sud, on l'imagine généralement comme un gros homme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche ; des lutins l'aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d'un traîneau volant tiré par des rennes.
Il entre dans les maisons par la cheminée et dépose les cadeaux dans des chaussures disposées autour du sapin de Noël ou devant la cheminée (en France), dans des chaussettes prévues à cet effet accrochées à la cheminée (en Amérique du Nord et au Royaume-Uni), ou tout simplement sous le sapin. En Islande, il dépose un petit cadeau dans une chaussure que les enfants laissent sur le bord d'une fenêtre dès le début du mois de décembre. Au Québec, les cadeaux au pied du sapin sont de mise, en plus des « bas de Noël » disposés sur la cheminée dans lesquels on met les petites surprises.
Selon certains psychanalystes, le père Noël serait un rituel qui nourrirait l'imaginaire des enfants et les aiderait à se construire et découvrir la réalité[2]. Selon les familles, la tradition veut soit que l'enfant écrive au père Noël et lui adresse une liste de cadeaux qu'il désire pour Noël, soit que le père Noël décide « lui-même » quels cadeaux mérite l'enfant.
Historique
Origines
En Europe, les rituels liés à l’approche de l’hiver sont ancestraux. Au Moyen Âge, l’Église catholique décide de remplacer les figures païennes par des saints[réf. nécessaire].
Par le nom de « saint Nicolas », elle désigne Nicolas de Myre, un personnage qui vécut au IVe siècle au sud de la Turquie actuelle près d’Antalya, contemporain de la dernière vague de persécutions et du concile de Nicée, moment important du christianisme.
Le conservateur et responsable du département d’information numérique au Musée copte, Hani Zarif, affirme « Papa Noël, connu sous le nom de Santa Claus, est une vraie personnalité historique ». C’est l’évêque de Myre né vers la fin du IIIe siècle en Lycie, au sud de l’actuelle Turquie. Possédant un héritage important, il distribuait les cadeaux et la nourriture aux pauvres et aux familles modestes pendant la nuit, anonymement. Ainsi il tentait de récupérer[évasif] le mythe du Santa Klaus scandinave laïque à des fins religieuses. Ce qui n'aura de cesse pendant des siècles.
Lors des Croisades, au XIe siècle, sa dépouille est volée par des marchands italiens, mais ils laissent sur place un morceau de crâne et de mâchoire. Les reliques sont transférées à Bari, en Italie. Un chevalier lorrain aurait aussi récupéré une de ses phalanges et l’offrit à l’église de Port. Devenue lieu de pèlerinage, la ville est alors rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port. Saint Nicolas devient le saint patron de la Lorraine. En 1477, le duc de Lorraine, René II, lui attribue sa victoire contre Charles le Téméraire[3]. Par la suite, sa légende sera reliée à la Nativité. Il deviendra dans presque toute la France « Papa Noël » soit « Père de la Nativité ».
À Bari en Italie, la relique aurait produit des miracles. Selon une légende, il aurait ressuscité trois enfants découpés par un horrible boucher. Il est alors présenté comme le saint protecteur des tout-petits. C’est pourquoi, en sa mémoire, le 6 décembre de chaque année, principalement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est (notamment dans l’Est de la France en Alsace, à Metz, à Nancy et à Saint-Nicolas-de-Port), la coutume veut qu’un personnage, habillé comme on imaginait que saint Nicolas l’était (grande barbe, crosse d’évêque, mitre, grand vêtement à capuche), va alors de maison en maison pour offrir des cadeaux aux enfants sages. Au XVIe siècle, la légende du saint s’enrichit avec le personnage du père Fouettard qui punit les enfants désobéissants (selon certaines traditions, celui-ci serait en fait le boucher de la légende). En France, à partir du XIIe siècle également, le vieux qui présidait ce cortège est par la suite appelé « Noël ».
Au moment de la Réforme, les protestants luthériens, qui rejettent le rôle patronal des saints, remplacent saint Nicolas par l’enfant Jésus (le Christkind allemand). Aux Pays-Bas, saint Nicolas se transforme après la Réforme en un personnage semi-laïc, Sinter Klaas par l’influence des huguenots. Au Canada, les francophones catholiques utiliseront longtemps le personnage de l’enfant Jésus, alors que Santa Claus se charge de distribuer des cadeaux aux petits anglophones. De même, bien avant la popularisation du père Noël, les catholiques français attribuaient à Jésus les cadeaux de la nuit de Noël. Au XVIIIe siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. C’est le retour du petit peuple des fées, des elfes et du vieil homme de Noël (le Weihnachtsmann) qui distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.
En 1821, le livre A New-year’s present, to the little ones from five to twelve (Un Cadeau pour le nouvel an aux petits de cinq à douze ans) est publié à New York (sous l’influence des Hollandais qui, en fondant la Nouvelle-Amsterdam au XVIIe siècle, importent le Sinter Klaas[4]). Il contient le poème anonyme Old Santeclaus qui décrit un vieil homme qui apporte des cadeaux aux enfants sur un traineau tiré par des rennes[5].
Le , le journal Sentinel de Troy, dans l'État de New-York, publie anonymement (mais attribué au professeur américain Clement Clarke Moore ou au major Henry Livingston Junior) le poème A Visit from St. Nicholas dans lequel saint Nicolas est présenté comme un lutin sympathique, dodu et souriant, qui distribue des cadeaux dans les maisons et se déplace sur un traîneau volant tiré par huit rennes nommés respectivement : Fougueux (Dasher), Danseur (Dancer), Fringant (Prancer), Rusé (Vixen), Comète (Comet), Cupidon (Cupid), Tonnerre (Donder) et Éclair (Blitzen). Ce poème a joué un rôle très important dans l’élaboration du mythe actuel, reprenant les attributs de saint Nicolas (barbe blanche, vêtements rouges et hotte) mais troquant sa mitre, sa crosse et son âne pour un bonnet rouge, un sucre d'orge et un traîneau tout en se débarrassant du père Fouettard[6]. Après le journal Sentinel en 1823, il est repris les années suivantes par plusieurs journaux britanniques et américains (notamment sous l'influence des illustrateurs John Tenniel pour l'hebdomadaire Punch en 1850 et Thomas Nast dans le Harper's Weekly en 1863 qui fixent la figure du père Noël que nous connaissons aujourd'hui, un joyeux vieillard dodu à barbe blanche, pantalon bouffant retenu par un ceinturon noir et vareuse bordée de fourrure blanche[7]), puis traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier[8].
Rennes du père Noël
Jusqu'au tournant du XXe siècle, le père Noël n'a que huit rennes (Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Éclair et Tonnerre) . Le neuvième, nommé Rudolph (Rodolphe en français), fut créé en 1939 par le poète Robert L. May dans un conte où le père Noël doit affronter des conditions météorologiques si mauvaises qu'il risque d'être en retard dans sa livraison de cadeaux. Dans cette histoire, il réussit à les distribuer grâce au nez lumineux de Rudolph qui l'orientait dans la tempête.
En 2001 est sorti un film d'animation anglais avec des personnages en pâte à modeler dont le héros est Robbie le renne qui rêve de devenir un membre de l'attelage du père Noël comme son père.
Saint-Nicolas
Il a longtemps été cru[Par qui ?] que la fête de Saint-Nicolas était réapparue à New York durant la guerre d'indépendance, en ravivant la mémoire de l'origine hollandaise de la ville, autrefois appelée Nouvelle-Amsterdam, mais cette thèse a été réfutée par Charles W. Jones qui affirma ne pas avoir retrouvé de documentation pour l'étayer[9]. Howard G. Hageman, qui maintient l'existence d'une fête populaire de saint Nicolas chez les premiers colons hollandais de la vallée de l'Hudson en dépit de l'hostilité de la hiérarchie protestante, affirme cependant que cette tradition hollandaise de fêter saint Nicolas avait complètement disparu lorsque Washington Irving fonda la St. Nicholas Society of New York en 1835[10].
C'est vers 1850 que le passage de la célébration de la Saint-Nicolas à celle de Noël se fixe au Royaume-Uni, en lien avec Charles Dickens et ses « Livres de Noël ». En 1863, le journal new-yorkais Harper's Weekly représente Santa Claus vêtu d'un costume orné de fourrure blanche et d'une large ceinture de cuir. Pendant près de trente ans, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste du journal, illustra par des centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus et donna au mythe ses principales caractéristiques visuelles : un petit bonhomme rond, vêtu d'une houppelande en fourrure, la pipe au coin de la bouche comme un Hollandais (notamment dans un livre en couleur de 1866 intitulé Santa Klaus and his works où la couleur rouge de l'habit est établie, mais pas encore le blanc de la fourrure parfois de couleur sombre). C'est également Nast qui, dans un dessin de 1885, établit la résidence officielle du père Noël au pôle Nord. Les raisons du choix d'une contrée froide et éloignée ne sont pas claires mais certainement en rapport avec l'iconographie de Santa Claus habillé chaudement et utilisant un traîneau tiré par des rennes. Le petit-fils de Nast affirmé que le choix de son grand-père a été dicté par le fait que ce pôle est équidistant de la majorité des pays de l'hémisphère Nord[11]. Cette idée est reprise l'année suivante par l'écrivain George P. Webster qui précise que « sa manufacture de jouets et sa demeure, pendant les longs mois d'été, est cachée dans la glace et la neige du pôle Nord »[12].
L'idée selon laquelle le Père Noël aurait été dessiné par la compagnie Coca-Cola en 1931 est une légende urbaine[13],[14]. Une étude de la représentation du père Noël dans les années précédentes montre en effet que l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui était déjà répandu, y compris sa couleur rouge (même si c'est le tricolore de Saint Nicolas qui était représenté en très grande majorité), utilisée dès 1866[15]. Avant Coca-Cola en 1931 qui a véritablement lancé le Père Noël[4] habillé en rouge (fini le tricolore) grâce à l'illustrateur Haddon Sundblom (travaillant pour la D'Arcy Advertising Agency (en), cet illustrateur s'inspira du poème A Visit From St. Nicholas de 1822 et se prit lui-même pour modèle[16]), de nombreuses firmes avaient déjà utilisé son image dans des publicités, comme le fabricant de stylos Waterman en 1907, le manufacturier de pneumatiques MichelinErreur de référence : La balise ouvrante <ref>
est mal formée ou a un mauvais nom. en 1919, le fabricant de savon Colgate en 1920 et même Coca-Cola déjà dans les années 1920 qui reprit pour sa publicité les illustrations de Thomas Nast[16]. Néanmoins, il est vraisemblable que Coca-Cola ait largement contribué à fixer l'image actuelle[17].
En France, les catholiques, qui depuis longtemps s'échangeaient des petits cadeaux le soir de Noël en l'honneur de la naissance du Christ, résistèrent longtemps[réf. nécessaire] au « père Noël », patronyme qui désignera le personnage popularisé en France par les Américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien que celui-ci ait déjà été connu depuis longtemps.
Aujourd'hui, le père Noël est également utilisé le 25 décembre, dans des pays n'ayant pas de tradition chrétienne, tels que la Chine, comme outil de vente et comme occasion de faire des cadeaux, de décorer la ville et de réunir la famille. La hotte du père Noël[18] peut être un panier ou alors être une sorte de grand sac marron, dans lequel les cadeaux de tous les enfants doivent être entreposés.
"La marque Papa Noël vaut 1,6 billion (1600 milliards) de dollars tandis qu'Apple, est évaluée à 87,3 milliards", affirme David Haigh, PDG de Brand Finance[19] qui ajoute : "Il n'est pas étonnant que des marques comme Coca-Cola, Volkswagen ou KFC se pressent pour obtenir son appui".
Lieu d'habitation
Le lieu d'habitation du père Noël est très controversé. Selon les Norvégiens il habite à Drøbak, à 50 km au sud d'Oslo. Pour les Suédois, c'est à Gesunda, au nord-ouest de Stockholm, et pour les Danois au Groenland. Les Américains considèrent qu'il habite au pôle Nord, mais en 1927 les Finlandais ont décrété que le père Noël ne pouvait pas y vivre, car il lui fallait nourrir ses rennes : sa résidence fut donc fixée en Laponie, au Korvatunturi puis, cette région étant un peu isolée, ils l'ont fait déménager près de la ville de Rovaniemi au Village du Père Noël. La Sibérie revendique également cet honneur, mais il y a sans doute confusion avec Ded Moroz, le cousin serbo-russe du père Noël qui est fêté le 31 décembre avec sa fille Snégourotchka. Au Canada une grande partie de la population croit qu'il réside au pôle Nord ou certain qu'il serait dans le grand nord canadien, ou selon la célèbre chanson de Joseph (Pierre Laurendeau), reprise par Les Colocs, le personnage serait en fait québécois comme l'indique le titre lui-même, Le Père Noël c't'un Québécois.
En 1953, Réal Rousseau et Jacques T. Melchers construisirent la résidence d'été du père Noël à Val-David dans les Laurentides, au Québec. Le Père Noël y déménagea l'année-même et y arriva en hélicoptère. Il y revient à chaque été et a reçu près de 3 millions de visiteurs[20].
Dans le Pacifique, l'île Christmas se revendique également comme une résidence secondaire du père Noël. La Turquie, qui a gardé des reliques de saint Nicolas dans la très touristique région d'Antalya, est aussi de la partie.
Dans nombre de pays, une lettre envoyée au père Noël (quelle que soit l'adresse inscrite : pôle Nord, Laponie ou autre) sera traitée par le service des postes qui répond aux jeunes expéditeurs.
Dans le monde
Au Canada
H0H 0H0 est un code postal utilisé par Postes Canada pour acheminer le million de lettres annuelles destinées au père Noël au pôle Nord. En 1974, le personnel de Postes Canada à Montréal recevait une quantité considérable de lettres adressées au Père Noël et ces lettres étaient traitées comme « indistribuables ». Comme les employés ne voulaient pas que les expéditeurs, pour la plupart des enfants, soient déçus par l'absence de réponse, ils se mirent à répondre eux-mêmes. La quantité de courrier adressé au père Noël a augmenté chaque année, au point où Postes Canada décida de mettre en place un programme officiel de réponse aux lettres adressées au père Noël, en 1983. Environ un million de lettres pour le père Noël sont reçues chaque année, dont certaines provenant d'autres pays que le Canada. Chaque expéditeur recevra une réponse dans la langue qu'il a utilisée pour écrire au père Noël.
Postes Canada a mis en place une adresse spéciale pour le père Noël, avec son code postal dédié[21] : Père Noël, Pôle Nord H0H 0H0, Canada. Le code postal « H0H 0H0 » a été choisi en ressemblance au rire caractéristique du père Noël (en anglais) : « Ho ! Ho ! Ho ! ».
En France
Après la Seconde Guerre mondiale, le père Noël à l'image actuelle (vieillard débonnaire barbu, rondelet et jovial, à la houppelande rouge et au ceinturon noir) arrive en France avec le plan Marshall et la marque Coca-Cola qui fige (mais ne l'a pas créée) cette image du père Noël. Une campagne de presse condamnant son utilisation comme outil de merchandising est alors menée[22] et atteint son paroxysme lorsqu'un jeune prêtre dijonnais Jacques Nourissat condamne au bûcher le personnage du père Noël, outré qu'il soit à l'effigie des grands magasins de Dijon, cet autodafé ayant lieu sur les grilles de la cathédrale Saint-Bénigne le 23 décembre 1951. Cet évènement donne lieu à des débats enflammés entre les écrivains catholiques Gilbert Cesbron et François Mauriac qui reprochent la marchandisation du père Noël tandis que des personnalités comme René Barjavel, Jean Cocteau ou Claude Lévi-Strauss prennent sa défense[23].
Le Secrétariat du Père Noël est créé par le Ministre des PTT, Jacques Marette en 1962 dans le service des « rebuts » de l'hôtel des Postes à Paris. Il est ensuite transféré en 1967, grâce à l'intervention de Robert Boulin, alors Secrétaire d'État au Budget et maire de Libourne, au sein du centre des recherches du courrier la Poste à Libourne (le seul qui soit autorisé à ouvrir le courrier)[24]. La lettre au Père Noël est donc ouverte pour retrouver l'adresse de l'expéditeur et lui envoyer gratuitement une carte-réponse.
La première « secrétaire du père Noël » qui rédige ainsi la première réponse par l'entremise des PTT en 1962, est en réalité la propre sœur du ministre, la pédiatre et psychanalyste[25] Françoise Dolto[26].
Cette opération, plébiscitée par les enfants et leurs parents, connaît un succès grandissant : le courrier reçu par le père Noël a plus que doublé en dix ans. En 2007, le père Noël a reçu plus d'1,6 million de courriers, dont 1,43 million de lettres et 181 200 courriels (via le portail Internet du Groupe La Poste et le site du père Noël de La Poste - www.laposte.fr/pere-noel )[27], cette évolution se stabilisant depuis[28]. Le Service Client Courrier de Libourne est toujours au service du Père Noël. En 2012, plus de 1 700 000 lettres et de 200 000 courriels, en provenance de plus de 120 pays. Chaque enfant peut imaginer l'adresse qu'il souhaite et le nom du Père Noël, la lettre arrivera et sera traitée. En 2014, toute l'histoire du Secrétariat du Père Noël de La Poste est racontée pour la première fois dans un livre scientifique[29].
Noms du père Noël
Le père Noël est généralement reconnu et célébré dans la plupart des pays européens et américains. Ailleurs, celui qui distribue les cadeaux durant les vacances d'hiver, incluant le nom, l'apparence, l'histoire, et la date d'arrivée, varie grandement. En Amérique latine, il est généralement désigné sous le vocable « Papá Noel », mais cette appellation subit quelques variations dans certains pays. En Asie, certains pays, particulièrement ceux qui ont adopté la culture occidentale, célèbrent également Noël et le distributeur traditionnel de cadeaux. Certains pays perpétuent Noël en tant que tradition (spécialement pendant les vacances), comme Hong Kong, les Philippines, le Timor oriental, la Corée du Sud, la Malaisie, Singapour, l'Inde, et les communautés chrétiennnes d'Asie centrale et du Moyen-Orient. Les chrétiens d'Afrique et Moyen-Orient perpétuent la tradition de Noël depuis le XIXe siècle et le XVIe siècle. Les descendants d'anciens colonisateurs perpétuent la tradition de leurs ancêtres[30].
- Afrique du Sud : Vader Kersfees ou Kersvader en Afrikaans; Father Christmas ou Santa Claus / Sinterklaas
- Albanie : Babagjyshi i Krishtlindjeve (« Grand-père Noël ») ; Babadimri (« Grand-père Hiver »)
- Algérie : Baba Noel ; en Modèle:Kabylie et dans les régions berbérophones : Vava Massilul ou Vava nuwal ; bien que l'Algérie soit principalement musulmane, certains foyers kabyles perpétuent la tradition de Massilul et de l'arbre de Noël (ou de la nouvelle année)
- Allemagne : Weihnachtsmann (« Homme-noël ») ; Christkind, au sud du pays
- Arménie : Ձմեռ Պապիկ (Dzmer Papik « Grand-père Hiver »)
- Australie : Santa (le plus populaire) Santa Claus ou Father Christmas (« Père Noël »)
- Autriche : Christkind (textuellement « Enfant-Christ », que l'on traduit en fait par l'Enfant Jésus mais qui, paradoxalement, est représenté par une jeune fille portant une couronne)
- Azerbaïdjan : Şaxta Baba
- Belgique : Père Noël ou Papa Noël (français) / Kerstman (néerlandais)
- Bosnie-Herzégovine : Djeda Mraz (« Grand-père Hiver »)
- Brésil : Papai Noel ; Bom Velhinho (« Bon vieil homme »)
- Bulgarie : Дядо Коледа (« Grand-père Noël »), Дядо Мраз (« Grand-père Frost ») depuis l'époque socialiste, peu employé
- Canada : Santa Claus (Anglais), Père Noël (Français)
- Chili : Viejito Pascuero
- Chine : 圣诞老人 (Shèngdàn lǎorén, « Le vieil homme de Noël »)
- Corée du Sud : 산타 클로스 (Santa Kullosu), 산타 할아버지 (« Grand-père Noël »)
- Croatie : Djed Mraz (« Grand-père Gel ») ou Djed Božičnjak (« Grand-père Noël »)
- Danemark : Julemanden
- Égypte : Papa Noël (Arabe : بابا نويل Baba Noel, du turc Noel Baba)
- Espagne et certains pays d'Amérique latine espagnols : « Papá Noel », « San Nicolás » ou « Santa Claus » ; Bizarzuri (basque) ; Pare Noel (catalan). Les rois mages également le 6 janvier.
- Estonie : Jõuluvana
- États-Unis : Santa, Santa Claus ; Kris Kringle ; Papa Noël (dans le sud de la Louisiane), Saint Nicholas, Saint Nick ou Father Christmas
- Finlande : Joulupukki
- France : Père Noël ou Papa Noël ; Paire Nadau (occitan) ; Tad Nedeleg (breton) ; Bizarzuri (basque) ; Père Chalande (arpitan) ; Babbu natale (corse)
- Géorgie : თოვლის ბაბუა, თოვლის პაპა (Tovlis Babua, Tovlis Papa « Grand-père neige »)
- Grèce et Chypre : Άγιος Βασίλης (« Saint-Basil »)
- Hongrie : Mikulás (« Nicholas ») ; Télapó (« Le Père Hiver ») ; Jézuska ou Kis Jézus (« Petit Jésus »)
- Îles Féroé : Jólamaðurin
- Inde : Jingal Bell, Santa Clause, Thatha (« Vieil homme de Noël »), Natal Bua
- Irak : Baba Noel, du turc Noel Baba
- Iran : Baba Noel, du turc Noel Baba
- Irlande : Santa Claus, Santy ou Daidí na Nollaig (« Père Noël »)
- Islande : Jólasveinn ou Yule Lads
- Israël : סנטה קלאוס (« Santa Klos »); bien que le pays, de tradition juive, ne fête pas Noël, les Arabes chrétiens le font : (ar) بابا نويل (« Baba Noel ») ou سانتا كلوز (« Santa Klawz »)
- Italie : Babbo Natale (« Père Noël ») ; L'uomo vestito di rosso
- Japon : サンタさん、サンタクロース (Santa-San - « Monsieur Noël »), Santa Kurōsu
- Laponie : Juovlastállu
- Lettonie : Ziemassvētku vecītis
- Liban : Papa Noël (Arabe : بابا نويل « Baba Noel », du turc Noel Baba)
- Liechtenstein : Christkind
- Lituanie : Senis Šaltis ou Kalėdų Senelis (« Grand-père Noël »)
- Luxembourg : Kleeschen ou Krëschtkendchen
- Macédoine : Дедо Мраз / Dedo Mraz
- Madagascar : Dadabe noely / Dàdàbé nouéli
- Mongolie : Өвлийн өвгөн (Uvliin uvgun - « Grand-père de l'hiver »)
- Norvège : Julenissen
- Pays-Bas : Kerstman
- Pologne : Święty Mikołaj / Mikołaj (« Saint-Nicolas ») ; Gwiazdor dans certaines régions
- Portugal : Pai Natal
- République tchèque : Svatý Mikuláš (« Saint Nicholas »), Ježíšek (« Enfant Jésus »). Il apporte les cadeaux le soir du 5 décembre, la veille de ses vacances. Il donne souvent des fruits et des friandises aux enfants sages, des pommes de terre et du charbon aux vilains enfants
- Roumanie et Moldavie : Moș Crăciun (« Père Noël ») ; Moș Nicolae (« Père Nicolas ») ; Moș Gerilă
- Royaume-Uni : Father Christmas, Santa (Claus), Daidaín na Nollaig (Gaélique), Siôn Corn (Gallois) et Tas Nadelik (Cornique)
- Russie : Дед Мороз (Ded Moroz, « Papi Gel »)
- Sardaigne : Sardinia – « Babbu Nadale »
- Serbie : Дедa Мрaз / Deda Mraz (« Grand-père Gel »)
- Sri Lanka : « Naththal Seeya »
- Suède : Jultomten
- Suisse : Christkind ou Samichlaus (Allemand) / Père Noël (Français) / Babbo Natale (Italien) / Père Chalande (en langue arpitane: Canton de Genève et Savoie voisine)
- Syrie : Baba Noel, du turc Noel Baba
- Turkménistan : Aýaz baba (« Père Noël »)
- Turquie : Noel Baba (« Père Noël »), bien que les Turcs soient principalement musulmans, certains foyers perpétuent la tradition de « Noel Baba » et de l'arbre de Noël (ou de la nouvelle année).
- Ukraine : Svyatyy Mykolay ; Дід Мороз / Did Moroz
- Viêt Nam : Ông già Noel (« Le vieil homme de Noël »)[31].
Notes et référence
- Alain Rey (dir), Dictionnaire historique de la langue française, éd. Dictionnaires Le Robert, 1998, p. 2380
- Faut-il leur faire croire au Père Noël ? - Véronique Piaton-Hallé, Journal des Femmes, 17 novembre 2006
- Coptologie: Les origines orientales de Santa Claus - Ahram Hebdo - Doaa Elhami 02-01-2013
- Jean-Pierre Raepsaet, « Père Noël qui es-tu ? », sur sonuma.be, (consulté le )
- (en) Old Santeclaus - RPO, citant Don Foster, Author Unknown: On the Trial of Anonymous (New York: Henry Holt, 2000) : 221-75 pour l'attribution du poème à Clement Clarke Moore
- Didier Philippe, Petit lexique des fêtes religieuses et laïques, Albin Michel, , p. 127
- Jacqueline Lalouette, Jours de fête: jours fériés et fêtes légales dans la France contemporaine, Tallandier, , p. 111
- « Histoire du Père Noël », Site personnel,
- Jones, Charles W., "Knickerbocker Santa Claus", The New-York Historical Society Quarterly XXXVIII (4)
- (en) Hageman, Howard G. (1979), « Review of Saint Nicholas of Myra, Bari, and Manhattan: Biography of a Legend », in Theology Today (Princeton : Princeton Theological Seminary) 36 (3), http://theologytoday.ptsem.edu/oct1979/v36-3-bookreview15.htm consulté le 20 décembre 2009
- (en) Penne L. Restad, Christmas in America. A History, Oxford University Press, , p. 148
- Martyne Perrot, Noël, Le Cavalier Bleu, , p. 43
- Le Père Noel est une invention de Coca-Cola - Tatoufaux.com
- (en) Did Coca-Cola Invent the Modern Image of Santa Claus?' - Snopes.com
- Illustrations et publicités utilisant le père Noël vêtu de rouge de 1866 à 1931
- (en) Coke Lore: The History of the Modern Day Santa Claus - The Coca-Cola Company
- La véritable histoire du Père Noël - C dans l'air, sur France 5, 25 décembre 2009
- Voir K. Ueltschi, Histoire véridique du Père Noël. Du traîneau à la hotte, Paris, Imago, octobre 2012.
- http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/12/17/97002-20131217FILWWW00269-la-marque-papa-noel-vaut-16-trillion.php
- Site du village du Père Noël au Québec
- Postes Canada - Comment puis-je envoyer une lettre au père Noël?
- Jean-Pierre Guéno, « Le procès du Père Noël », Le Nouvel Observateur,
- « On a brûlé le Père Noël », documentaire d'Aurélie Luneau, dans l'émission la Fabrique de l'histoire d'Emmanuel Laurentin sur France-Culture, 19 décembre 2006
- Olivier Chaumelle et Françoise Camar, « Les 50 ans du secrétariat du Père Noël », documentaire sur France Culture, 4 décembre 2012
- À 8 ans en 1916, la jeune Françoise Dolto arrête d'écrire au père Noël lorsque son oncle Pierre Demler meurt sur le front de la première Guerre mondiale. Elle reprendra le flambeau en 1962.
- Jean-Pierre Guéno, Cher Père Noël, Télémaque, , p. 166
- « Le secrétariat du Père Noël a repris son service », sur lefigaro.fr,
- Pierre Sauvey, « Le Père Noël de Libourne n'a que 50 ans », sur La Dépêche,
- Valérie-Inés de La Ville & Antoine Georget, Le Père Noël de la Poste : La surprenante histoire de son secrétariat (1962-2012), Bruxelles, PIE Peter Lang, , 197 p. (ISBN 978-2-87574-231-5, lire en ligne)
- « Dutch Sinterklaas on Horseback in Downtown Sofia - Novinite.com - Sofia News Agency », sur Novinite.com, (consulté le )
- (en) « Les noms du Père Noël à travers le monde », sur Classbrain.com (consulté le )
Annexes
Articles connexes
- La Saint-Nicolas
- Père Fouettard
- Père Fouettard (Zwarte Piet)
- Lettre au père Noël
- Rennes du père Noël
- Village du Père Noël en Finlande
- Nisse (folklore), « lutin de Noël » de Scandinavie
- Ded Moroz (« Grand-père Gel ») équivalent du Père Noël en Russie et Serbie
- Le père Noël est une ordure, pièce de théâtre et film
- Petit Papa Noël (chanson)
- Mère Noël
Bibliographie
- Nadine Cretin, Histoire du Père Noël, Le Pérégrinateur éditeur, Toulouse, 2010 (ISBN 978-2-9103-5253-0), 132 pages (lauréat au Grand prix catholique de littérature 2011) [présentation en ligne]
- Le Mythe du père Noël : Origines et évolution de Viara Timtcheva
- Le Père Noël par le père Noël de Jean-Claude Baudot