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Emeis (ex-Orpea)

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ORPEA
logo de Emeis (ex-Orpea)

Création 1989
Fondateurs Jean-Claude Marian (d)
Forme juridique Société anonyme
Action Euronext : ORP
Slogan La vie continue avec nous
Siège social Puteaux
Drapeau de la France France
Direction Philippe Charrier : président directeur général groupe / Jean-Christophe Romersi : directeur général France
Actionnaires Régime de pensions du Canada
The Vanguard Group
Raiffeisen Capital Management (d)
Norges Bank Investment Management (d)
Peugeot Invest
DNCA FinanceVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Maisons de retraite et cliniques de soins
Sociétés sœurs Clinéa
Filiales VivréA - bureau d'études techniques
Effectif 68 891 (2020)
SIREN 401251566[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web orpea.com

Capitalisation 2 502 M€ (31 janvier 2022)
Chiffre d'affaires 3 922 M€ (2020)
3 740 M€ (2019)
Résultat net 159,3 M€ (2020)
232,8 M€ (2019)
EHPAD Orpea Beaulieu, à Caen.
Avenue Winston Churchill, Uccle (Belgique), au centre, la Résidence Orpea Le Domaine Churchill Senior Resort.
Ancien logo

Orpea est un groupe privé français fondé en 1989 par le neuropsychiatre Jean-Claude Marian, actif dans le domaine de la santé et de l'hébergement des personnes âgées. L'entreprise gère une chaîne d'Ehpad privés, de maisons de retraite, de cliniques de soins et de services à la personne sous forme d'aide à domicile.

Le groupe contrôle un réseau de 1 156 établissements et 116 514 lits dans 23 pays, principalement en Europe. Il est introduit en bourse en 2002. Ses méthodes de gestion sont régulièrement au cœur de scandales.

Historique

En 1989, le docteur Jean-Claude Marian (d) crée Orpea, entreprise spécialisée dans les maisons de retraite.

En 1999, Orpea se diversifie dans les maisons de convalescence et les cliniques psychiatriques avec Clinea.

En 2002, le groupe est introduit en Bourse[2]. En 2003, Orpea achète 29,3 % de son concurrent Medidep[3].

En 2006, la famille Peugeot devient actionnaire d'Orpea, dont les marges de rentabilité sont jugées excellentes[4].

Jusqu'en 2014, Orpea était le 1er exploitant privé français de maisons de retraite, année de la fusion-absorption du groupe Medica par le groupe Korian, (principal concurrent d'Orpea) devenu depuis leader français et européen[5].

Développement international

En 2015, Orpea acquiert Senecura en Autriche qui a développé, dans une vingtaine de ses établissements, des synergies avec des écoles maternelles et des salons de coiffure qui lui versent un loyer. Ce modèle est ensuite développé en Suisse et en Allemagne[6].

En 2017, Orpea acquiert le groupe Anavita en République tchèque spécialisé dans les maisons de retraite médicalisées[7]. Orpea poursuit son internationalisation avec l'ouverture de 1 000 lits au Portugal et 2 000 lits au Brésil en partenariat avec le groupe SIS[8].

En 2018, le groupe acquiert quatre sociétés aux Pays-Bas[9].

En 2019, Orpea investit en Amérique latine avec l'achat de 50 % de Senior Suites au Chili, de 20 % de Brasil Senior Living au Brésil et d'un établissement en Uruguay[10].

En 2020, après le rachat du groupe Sinoué, Orpea poursuit le renforcement de son offre de soin en santé mentale en France et acquiert le groupe Clinipsy[11],[12].

En 2020, le groupe s’implante également en Irlande avec l’acquisition du groupe TLC et de 50 % du capital de Brindley Healthcare, acteurs dans les maisons de retraite, et devient ainsi le deuxième acteur en Irlande[13],[14].

Activités

Établissements

En , Orpea possède 1 156 établissements dans 23 pays, représentant 116 514 lits[15] :

Nom de la marque

Le nom Orpéa est un sigle comporé des valeurs affichées du groupe[16] : Ouverture, Respect, Présence, Écoute, Accueil.

Chiffres clés

2005 2006 2007 2008 2012 2016 2018 2019 2020
Chiffre d'affaires (en millions d'€) 309,2 415 544 702 1 429[17] 2 841[18] 3 419[19] 3 740[20] 3 922[21]
Résultat net (en millions d'euro) 41 97 257[18] 220[19] 232,8[20] 159,3[22],[23]
Nombre d'employés 65 511 68 891[24]
Nombre de lits 25 000 116 514[15]

En , le groupe annonce qu'il ne versera pas de dividende au titre de l’exercice 2019 dans le contexte de crise sanitaire de la pandémie de Covid-19[25].Lors du premier semestre 2021, le bénéfice net d'Orpea est en hausse de 40 % à 102,4 millions d'euros tandis que le chiffre d'affaires augmente de 8,7 % à 2,07 milliards d'euros[26].

Actionnariat

Jean-Claude Marian, son fondateur, a progressivement vendu sa participation. Une première fois en 2013 en vendant 15 % du capital à l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada[27] puis il solde ses derniers titres en .

Au les actionnaires qui détiennent plus de 5 % du capital sont[28] l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada (14,5 %) et la holding Peugeot Invest (5,05 %). La société de gestion d'actifs Mirova (filiale de Natixis Investment Managers) est avec 3,9 % le troisième actionnaire.

Le , suite à l'annonce de la parution du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, le groupe Orpea voit le prix de son action chuter de 19 % en bourse. Orpea demande à ce que son cours de bourse soit suspendu pour la journée du lendemain[29],[30]. Malgré cette suspension temporaire, l'action Orpea continue sa chute : deux jours plus tard, le , celle-ci a déjà perdu plus de la moitié de sa valeur[31].

Le , Élise Lucet, animatrice de l'émission Cash Investigation de France 2, annonce la diffusion dans les semaines suivantes d'une enquête effectuée sur plus d'un an dans les Ehpad privés promettant de nouvelles révélations, ceux gérés notamment par les groupes Orpea, Korian et DomusVi[32]. Le jour même, le cours des titres des sociétés Orpea et Korian chutent respectivement de 12,44 % et de 16,81 %[33].

Parc immobilier

Début 2022, le parc immobilier d'Orpea est évalué à 7,4 milliards d'euros. Selon un rapport du Centre pour la recherche et la responsabilité fiscale des entreprises (Cictar) mandaté par les syndicats CGT et CFDT, le groupe multiplie dans un objectif de spéculation immobilière les structures intermédiaires inutiles, dont nombre sont situées dans des paradis fiscaux, notamment des sociétés situées au Luxembourg et aux îles Vierges britanniques. L'entreprise aurait en toute légalité utilisé des fonds publics et les revenus provenant de ses maisons de retraite pour se constituer un vaste patrimoine immobilier. Selon cette analyse, la revente ultérieure des actifs immobiliers aboutirait à surenchérir les charges des Ehpads par le biais des loyers, sans diminuer l'endettement, au détriment des effectifs et des salaires, et donc de la qualité des soins[34],[35].

Gouvernance

Conseil d'administration

Direction générale

  • Président-directeur général (PDG) : poste créé et occupé depuis le par Philippe Charrier, suite au limogeage le même jour du directeur général (DG) Yves Le Masne après la parution du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet[36],[37].
  • Directeur général France : Jean-Christophe Romersi.

Ex-dirigeants

  • Jean-Claude Marian, fondateur du groupe en 1989, président de 1989 à 2016. Il demeure président d’honneur après sa démission, à l’âge de 78 ans en 2017, à cette date il figure dans le classement des 500 plus grandes fortunes de France[38].
  • Yves Le Masne, ancien directeur général (DG) (pendant vingt-huit ans jusqu'au 29 janvier 2022). Une enquête préliminaire pour délit d'initié a été ouverte en février 2022 par le parquet national financier (PNF) pour étudier la revente de 5456 actions Orpea pour 580 000 euros en juillet 2021 avant la parution du livre Les fossoyeurs de Victor Castanet en février 2021.[39]. Le montant de sa rémunération (1,2 million d'euros annuels et 740 000 euros d'actions gratuites) et de ses indemnités de départ (2,4 millions d'euros) est vivement contestée par les députés de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, lors des auditions menées en février 2022 après la polémique, sachant que le montant versé « est prélevé intégralement, comme tous les salaires des cadres du personnel de direction et des frais de siège, sur la section hébergement », c'est-à-dire payé par les résidents[40].
  • Jean-Claude Brdenk, ancien directeur général délégué chargé des opérations (jusqu'en janvier 2021) (indemnité de départ votée en 2021 : 2,5 millions d'euros brut). Rémunération 2016: 1 084 000 euros, dont 640 000 euros pour la part fixe, 355 200 euros pour la part variable et 88 800 euros pour la part exceptionnelle. En 2022, cadre dirigeant du groupe Bastide Le Confort Médical[38].

Controverses

Espionnage de salariés

L'affaire est dévoilée en 2012 par le magazine L'Expansion. Fin 2014, la Confédération générale du travail (CGT) dépose une plainte contre X auprès du parquet de Paris, dénonçant « un système visant à infiltrer le syndicat » : trois comédiens professionnels avaient été embauchés en 2010 comme brancardier ou agent d'entretien et envoyés en observation sur les sites de L'Haÿ-les-Roses, Andilly et Lyon dans le cadre d'un contrat passé avec la société de renseignements privée GSG, afin d'espionner les salariés de ces trois établissements, notamment ceux syndiqués[41]. Le groupe propose un accord secret à la CGT en , comprenant des améliorations des conditions de travail des salariés et dont le coût est estimé à quatre millions d'euros pour Orpea, rapporte Mediapart ; il est finalement refusé[42].

2015, accusation de maltraitance

La presse rapporte à plusieurs reprises des mauvaises conditions d'accueil des personnes âgées dans des établissements Orpea, en raison notamment d'un sous-effectif de personnel soignant et d'une logique de rentabilité incompatible avec une prise en charge correcte des pensionnaires.

En 2015, vingt-huit familles de pensionnaires de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) « Le Village », à Boissise-le-Roi (Seine-et-Marne), écrivent à Marisol Touraine, la ministre française de la Santé, au préfet de Seine-et-Marne, au directeur départemental de la concurrence et de la répression des fraudes ainsi qu'au procureur de la République pour émettre un « signalement pour maltraitance par négligence active et passive », estimant que la qualité de la prise en charge des résidents « s'est détériorée » depuis le rachat de l'établissement par Orpea en 2013. Les familles pointent essentiellement un manque de personnel[43].

2016 et 2017, allégations de maltraitance et de mauvaises conditions de travail

Au Mans, en , des salariés de l'établissement « Les Sablons » pointent des conditions de travail « exécrables » débouchant sur une dégradation de la qualité de service, depuis l'arrivée d'une nouvelle direction en . Ils citent des attitudes méprisantes, des cas de harcèlement, des arrêts maladie, des démissions et plusieurs licenciements pour faute grave[44].

En , France 3 Alsace fait état de soupçons de maltraitance dans la maison de retraite de l'Aar, située à Schiltigheim. Des membres du personnel et des familles témoignent d'un manque récurrent de personnel, conduisant notamment à ce que les couches des personnes âgées ne soient parfois changées qu'une seule fois par jour, à ce que des pansements ne soient changés qu'une seule fois par semaine, à ce que des résidents tombés au sol tardent à être relevés ou à ce que des résidents ne puissent pas manger, faute d'aide. La direction de l'établissement nie tout dysfonctionnement.

Cinq réclamations et sept signalements conduisent l'agence régionale de santé à diligenter une inspection de l'ehpad en . L'agence remarque que 12 directeurs se sont succédé dans l'établissement en six ans[45].

À Niort, en 2016 et 2017, l'ehpad de Sevret est l'objet de critiques de salariés et de familles, qui dénoncent un turn-over important (licenciement, démissions, etc.), un manque de personnel chronique et la maltraitance de résidents[46],[47],[48].

À Échillais (Charente-Maritime), une partie du personnel de l'ehpad se met en grève en et pointe, de concert avec des résidents et familles de résidents, des cas de maltraitance et une dégradation des conditions de prise en charge des personnes âgées, conséquence d'un manque de personnel ; des salariés évoquent aussi des faits de harcèlement moral à leur égard[49].

2018, un système économique à la source de mauvais traitements

En , le site Mediapart pointe de nombreux dysfonctionnements dans l'Ehpad « Les Bords de Seine » à Neuilly-sur-Seine. Les résidents, les proches de résidents, et les salariés dénoncent le manque récurrent de personnel et une politique d'économie « de bouts de chandelle » sur le matériel (couches, gants, etc.) et les denrées alimentaires qui aboutissent à de mauvais traitements (douches rares, résidents couverts de leur urine, etc.) et à des cas de dénutrition et de déshydratation chez les résidents, ainsi qu'à un fort turn-over. Ces faits ont fait l'objet de plusieurs signalements par des familles à l'agence régionale de santé. Mediapart souligne néanmoins que ces problèmes ne sont pas propres à l'établissement, touchant de nombreux Ehpad en France[18].

En , le magazine Envoyé spécial (magazine hebdomadaire de la rédaction de France 2) diffuse un reportage réalisé par Julie Pichot dédié aux conditions d'hébergement et de prise en charge des personnes âgées dépendantes dans les Ehpad privés à but lucratif, en particulier des groupes Korian et Orpea. Le reportage dénonce, témoignages de familles de résidents et d'employés à l'appui, un manque régulier de personnel (d'aides-soignants notamment), une prise en charge médicale insuffisante et une chasse aux coûts notamment dans le budget par résident alloué aux repas, tandis que le groupe Orpea dégage 89 millions d'euros de bénéfice en 2017[50],[51].

Interrogé en , Yves Le Masne, directeur d'Orpea, répond notamment : « il y a aujourd'hui 87 % des familles qui nous recommandent » et « notre premier souci, ce sont nos résidents et nos salariés »[50].

Selon le magazine Télérama, le groupe Orpea a voulu empêcher, en 2018, la diffusion du reportage de Julie Pichot dans Envoyé spécial en introduisant un référé, qui est rejeté par le tribunal de grande instance de Nanterre le jour même de sa diffusion[52].

En , en se fédérant, les syndicats de plusieurs pays européens tentent de contraindre Orpea d’améliorer les salaires et des conditions de travail[53].

Enquête préliminaire du parquet national financier de 2021

Le dossier trouve son origine dans le rachat d'une maison de retraite indépendante par Orpea en 2008, dans les Bouches-du-Rhône. La transaction, d’un montant de près de neuf millions d’euros, aurait été réalisée via des intermédiaires, détenteurs de sociétés à l'étranger, dans le but d'alléger l'imposition des vendeurs. Les enquêteurs suspectent également l'existence de rétrocommissions, pour un montant de deux millions d'euros[54],[55]. Les soupçons portent sur des aspects fiscaux notamment pour complicité de fraude fiscale et blanchiment d'argent aggravé[56]. Le parquet de Marseille avait initié cette affaire suite à une plainte de l'administration fiscale, en ouvrant une enquête préliminaire pour fraude fiscale, complicité de fraude et blanchiment aggravé. Début 2017, le parquet de Marseille se dessaisit du dossier au profit du parquet national financier. En , Orpea fait l'objet d'une enquête préliminaire de la part du parquet national financier et une perquisition de son siège social est ordonnée.

2022, nouvelles allégations de maltraitance

Le journaliste indépendant Victor Castanet publie le résultat de trois années d'enquête dans son ouvrage Les Fossoyeurs publié chez Fayard le [57],[58].

Les différents volets de l'alerte

Ce livre-enquête décrit un certain nombre de problèmes éthiques et sanitaires : une obsession de la rentabilité, des comportements négligents, des méthodes managériales contestables, des actes de discrimination syndicale, une troublante proximité avec des hauts fonctionnaires et des élus, en particulier Xavier Bertrand[59], ministre de la Santé puis des Affaires sociales de 2005 à 2009, et la pratique de rétrocommissions et de marges arrières dans ce secteur médicosocial, en particulier un de ses fournisseurs principaux, le groupe Bastide Le Confort Médical.

Une alerte lancée le par l'ancien ministre de la santé Claude Evin, alors directeur de l'agence régionale de santé d'Île-de-France, avait dénoncé les procédés similaires du groupe Korian auprès du ministère chargé des personnes âgées, dirigé par Laurence Rossignol, cette alerte est restée sans aucune suite administrative[60].

Deux jours avant la publication de l'ouvrage, le quotidien Le Monde publie les "bonnes feuilles" de l'ouvrage de Victor Castanet[61]. La famille de Françoise Dorin témoigne de comportements négligents envers la comédienne[62]. Mediapart dénonce simultanément des irrégularités dans l'établissement des CDD : des employés fictifs sont mentionnés à la place de la personne en CDI que le CDD est censé remplacer[63].

Le , plusieurs familles de résidents annoncent vouloir intenter une action collective en justice contre le groupe Orpea. Celle-ci est menée par l'avocate Sarah Saldmann[64].

Réactions des pouvoirs publics

Le , la ministre déléguée chargée de l'autonomie, Brigitte Bourguignon, annonce que le gouvernement lance une enquête administrative et réclame « des explications »[65]. Les deux dirigeants du groupe (le nouveau PDG, Philippe Charrier et le DG pour la France, Jean-Christophe Romersi) sont convoqués par le gouvernement à un entretien le [66].

Le 2022, dans la soirée, France Info annonce que : les agents de l'agence régionale de santé d'Île-de-France, ont passé la journée à inspecter l'établissement « Les Bords de Seine » à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), dans lequel de nombreux dysfonctionnements sont mis en lumière par l'enquête de Victor Castanet[67].

Le , à l'issue de l'entretien entre les dirigeants d'Orpea et Brigitte Bourguignon, la ministre rapporte qu'ils « ne se remettent pas en question, ont l’air de dire qu’ils ont des explications pour tout, des preuves pour tout »[68]. En réaction, Brigitte Bourguignon annonce l'ouverture de deux enquêtes administratives confiées à l'IGAS et à l'IGF pour le volet financier[69],[70], et une large consultation des représentants des familles, élus départementaux, acteurs du secteur et partenaires sociaux.

La ministre Brigitte Bourguignon dénonce sur LCI le « cynisme pur » de la direction du groupe à l'issue d'une première audition, fustigeant « des dirigeants qui ne se remettent pas en question »[71],[72].

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale auditionne :

  • Le , Philippe Charrier, PDG du groupe Orpea, et son directeur général France, Jean-Christophe Romersi[73]. Les membres de la commission se disent « outrés » et « déçus » ne pas avoir reçu les réponses aux nombreuses questions qu'ils ont posées sur les informations contenues dans le livre-enquête de Victor Castanet[74].
  • Le , Amélie Verdier, directrice générale de l'agence régionale de santé Île de France et Victor Castanet, auteur de l'ouvrage Les Fossoyeurs sur la situation dans certains établissements du groupe Orpea.
  • Le , Jean Claude Brdenk, ancien directeur général délégué en charge de l'exploitation et du développement du groupe Orpea. Annie Prévot, directrice de l'agence du numérique en santé, et Laura Létourneau, déléguée ministérielle à l'agence du numérique en santé, sur les mutations de notre système de santé. Thomas Fatome, directeur général de la Caisse nationale de l'assurance maladie (CNAM), sur les mutations de notre système de santé. Sophie Boissard, directrice générale du groupe Korian et Nicolas Mérigot, directeur général France.
  • Le auditions sur la situation dans certains établissements du groupe Orpea : tables rondes avec des familles de résidents en établissement, avec des associations de familles de personnes âgées et avec des avocats.

Réactions du groupe Orpea

Le groupe Orpéa dans un communiqué de presse daté du dénonce une enquête à charge[61],[75], conteste formellement l'ensemble de ces accusations[76], et annonce avoir saisi ses avocats au sujet d’éventuelles suites judiciaires[77],[78].

Victor Castanet affirme avoir fait l'objet d'un certain nombre de pressions et de menaces de la part du groupe, et qu'un intermédiaire lui aurait proposé une somme de 15 millions d'euros à la moitié de son enquête pour qu'il ne publie pas, offre qu'il a refusée[79],[80].

Après l'annonce de la parution du livre-enquête et une suspension de vingt-quatre heures[81] de la cotation de l'action du groupe à la bourse de Paris, celle-ci chute de 52 % du au [82],[83].

À la suite de la parution du livre-enquête de Victor Castanet, Orpea annonce dans un communiqué de presse « mandater immédiatement deux cabinets reconnus pour leur confier une mission indépendante d’évaluation sur l’ensemble des allégations rapportées dans ce livre »[84]. Les cabinets mandatés sont Grant Thornton International et Alvarez et Marsal (en).

Le , le groupe annonce le limogeage de son DG Yves le Masne, et son remplacement par Philippe Charrier, président du conseil d'administration d'Orpéa qui en devient ainsi le PDG, ce dernier « aura pour mission de garantir, sous le contrôle du conseil [d’administration], que les meilleures pratiques sont appliquées dans toute l’entreprise et de faire toute la lumière sur les allégations avancées »[85],[86]. Le , Le Canard enchaîné révèle que Yves le Masne aurait vendu plus de 5 456 actions du groupe pour une somme de 588 157 euros en , soit trois semaines après avoir appris la préparation du livre à charge de Victor Castanet, et six mois avant la parution de l'ouvrage dans les librairies, ce qui « pourrait s'apparenter à un délit d'initié » ; l'Autorité des marchés financiers en aurait été informée par Yves le Masne le [87],[88].

Le , Yves le Masne réagit en réfutant tout délit d'initié suite aux révélations du Canard enchaîné[89].

Le 14 février 2022, le parquet national financier annonce l'ouverture d'une enquête préliminaire pour délit d'initiés[90].

Réactions des actionnaires

Le , la société de gestion Mirova, troisième actionnaire répertorié d’Orpea avec 3,9 % de son capital, a enjoint publiquement[91] au groupe de maisons de retraite de ne pas attribuer de parachute doré à Yves Le Masne, le directeur général évincé[92].

Mirova, mécontent appelle, en outre, à une transformation rapide d’Orpea en entreprise à mission. Grâce à ce dispositif créé par la loi Pacte du , une entreprise peut intégrer dans ses statuts des objectifs environnementaux et sociaux qu’elle se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité[92].

2022, plainte pour discrimination syndicale

Début , trois syndicats (FO, CGT et CFDT) s'apprêtent à porter plainte pour discrimination syndicale, reprochant à la direction d'avoir privilégié un syndicat maison lors des dernières élections pour les représentants du personnel[93]. Ainsi, avant le scrutin, certains tracts n'étaient par exemple pas glissés dans les enveloppes envoyées aux salariés. Parfois, les codes permettant de voter en ligne étaient envoyés à de mauvaises adresses quand il s'agissait de salariés proches de FO, de la CFDT ou de la CGT. Selon la CFDT, les élus et salariés proches du syndicat maison baptisé « Arc-en-ciel » bénéficiaient d'avantages, de primes, de formations ou de renouvellements de contrat. La CFDT a adressé une lettre à la ministre du Travail Élisabeth Borne lui demandant d'ouvrir une enquête sur le déroulement des élections des organisations syndicales dans le groupe Orpea, et sur le financement du syndicat « Arc-en-ciel ». Concernant l'absence d'indépendance de l'un des syndicats d'Orpea, le ministère précise que ce n'est pas de sa compétence, seul un juge judiciaire peut se prononcer sur cette question[94].

2022, plainte pour faux et usage de faux

Deux aides-soignantes non salariées par Orpea vont porter plainte contre Orpea pour faux et usage de faux, a indiqué leur avocate le [95]. Elles accusent Orpea d'avoir utilisé leur nom pour contourner la réglementation sur le recours aux CDD. Orpea est en effet soupçonné d'avoir présenté les plaignantes comme des employées du groupe en CDI qu'il fallait remplacer : Orpea pouvait ainsi avoir recours à des CDD de remplacement.

Notes et références

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  3. « Philippe Austruy : pourquoi je quitte Medidep », sur lesechos.fr,
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Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes