Valneva SE

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Valneva SE
logo de Valneva SE

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnages clés Franck Grimaud (Président du conseil de surveillance)
Thomas Lingelbach (Président du directoire)
Forme juridique Société européenne
Action Euronext : VLA
Siège social Saint-Herblain, Loire-Atlantique
Drapeau de la France France
Direction Thomas Lingelbach et Franck Grimaud (co-présidents)
Actionnaires Groupe Grimaud (15 %)
MVM Partners (9 %)
Bpifrance (8 %)
Axa (2 %)
Activité Recherche-développement et production de vaccins
Produits Vaccins. Thérapies innovantes concernant les globules rouges contre des cancers et maladies orphelines
Filiales Valneva (United States) (d)
Valneva (Austria) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 700 employés[1]
Site web valneva.com

Capitalisation 1 350 000 000  (23 août 2021)
Chiffre d'affaires 126 000 000  en 2019
Résultat net −1 700 000  en 2019 (perte)
Société précédente Intercell AGVoir et modifier les données sur Wikidata

Valneva est une société de biotechnologies française, basée à Saint-Herblain dans la banlieue ouest de Nantes, spécialisée dans les vaccins contre les maladies engendrant des besoins médicaux importants et non satisfaits. Elle commercialise deux vaccins destinés aux voyageurs.

De plus, elle développe un vaccin contre la maladie de Lyme. Elle obtient en 2023 une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis d'un vaccin à injection unique contre le chikungunya. Après avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché d'un vaccin à technologie traditionnelle contre le Covid-19, elle renonce à la commercialisation en 2023.

Elle est cotée à la Bourse de Paris. Elle a été cotée de à à la Bourse de Vienne[2]. Elle est membre du SBF 120 et du CAC Mid 60 depuis le [3].

Historique[modifier | modifier le code]

Le groupe Grimaud, spécialisé dans la génétique aviaire, avait souhaité développer une activité de biotechnologies qui visait notamment les vaccins utilisant des cellules de canard. C'est ainsi qu'a été créée en 1999 la société Vivalis SA, dont Franck Grimaud était le PDG[4].

Intercell était une société autrichienne, basée à Vienne, qui développait des vaccins :

  • contre l'encéphalite japonaise (approuvé en Europe, Amérique et Australie) ;
  • contre l'hépatite C (en essais cliniques phase II au moment de la fusion) ;
  • et des patchs pour améliorer la prévention de la grippe (en essais cliniques phase II aux États-Unis au moment de la fusion).

Intercell était en difficultés financières en 2012.

Valneva a été créée en 2012-2013 par la fusion de Intercell et de Vivalis SA[5].

Le 9 avril 2021, Valneva a déposé une demande de cotation au NASDAQ[6].

En août 2021, la biotech francaise demande l'autorisation de son vaccin contre la Covid-19 au Royaume-Uni d'ici la fin de 2021. Elle a déjà signé un contrat avec le gouvernement britannique pour lui livrer 100 millions de doses d'ici à 2022[7].

En septembre 2021, le Royaume-Uni résilie son contrat avec Valneva, qui portait sur plus de 100 millions de doses de vaccin. Le cours de Bourse chute[8]. Cependant, à la suite des résultats très positifs obtenus le mois suivant, l'action connait un rebond de près de 40 %[9].

Le 18 août 2022, Valneva SE a annoncé que le département américain de la Défense (« DoD ») a retiré son option d'achat sur le contrat de fourniture du vaccin contre l'encéphalite japonaise Ixiaro, estimant que son propre stock était suffisant pour couvrir ses besoins. La société perd un contrat d'une valeur de plus de 30 millions d'euros mais ne s'attend pas à ce que la décision affecte ses projections financières pour 2022[10].

Produits[modifier | modifier le code]

Vaccins commercialisés[modifier | modifier le code]

Valneva concentre ses efforts sur les vaccins de voyage, sur lesquels les marges sont élevées[11]. Elle commercialise Ixiaro, un vaccin contre l'encéphalite japonaise (Europe, Amérique et Australie) et Dukoral, un vaccin contre le choléra (Europe, Amérique et Australie).

Son vaccin contre le chikungunya est le VLA 1553. A partir de septembre 2020, il est en phase III d'essais cliniques. En août 2021, les résultats sont que sur 264 participants d'un sous-groupe défini dans le protocole, 98,5 % ont développé au bout de 28 jours suffisamment d'anticorps pour neutraliser le virus[12]. La FDA l'a classé Fast Track en et l'Agence Européenne des Médicaments l'a classé en PRIME (PRIority MEdicines) en [13].

Le 9 novembre 2023, l’Agence américaine des médicaments (FDA) autorise la mise sur le marché du vaccin contre le chikungunya, qui est commercialisé sous le nom de Ixchiq. Il est autorisé pour les personnes de 18 ans et plus qui ont un risque accru d’être exposées au virus. Il s'agit d'un vaccin à virus atténué, qui s'injecte en une seule dose, avec pour effets secondaires principaux : maux de tête, fatigue, douleurs musculaires et nausées. Les deux essais menés en Amérique du Nord comportaient des milliers de personnes. Les effets secondaires plus graves ont été rares. Deux participants ont été hospitalisées. Le Monde signale qu'il n'existe aucun traitement spécifique contre le chikungunya après infection[14].

Vaccin contre la Covid-19[modifier | modifier le code]

La société développe le vaccin VLA2001 contre la Covid-19. Il s'agit du principal vaccin européen à base de virus entier inactivé[11].
Les essais cliniques de phase I / II ont donné de très bons résultats, et les essais de phase III ont débuté au 2e trimestre 2021[15].

La production d'anticorps est supérieure à celle du vaccin d'AstraZenaca. L'examen par l'Agence Européenne du Médicament est prévu au 1er trimestre 2022[16].

Ce vaccin fait l'objet d'une pré-commande de 60 millions de doses du gouvernement britannique, le prix étant de 470 millions d'euros[17]. Une commande ferme britannique de 100 millions de doses de VLA2001 est passée fin janvier 2021[11]. Les premières livraisons sont prévues vers le 1er novembre 2021. Valneva s'est engagé à fournir un maximum de 200 millions de doses avant fin 2022. La commande est annulée par le gouvernement britannique le [18].

Début 2021, l'Union européenne essaie d'obtenir 100 millions de doses de VLA2001. Toutefois, le 20 avril 2021, en l’absence d’accord d'approvisionnement avec la Commission européenne, Valneva annonce se tourner vers des discussions pays par pays[19]. La Commission aurait en effet demandé la garantie que le gouvernement britannique autorisera la diffusion du vaccin en Europe quand bien même tous les Britanniques ne seraient pas encore vaccinés, garantie que l'entreprise n'est pas en mesure de fournir[20],[6]. Le , la presse annonce une commande de l'Union européenne à Valneva pour la livraison de 60 millions de doses au cours des deux prochaines années, dont environ 27 millions de flacons en 2022[21].

La production est prévue en Écosse et la mise en flacons en Suède[22].

Le 14 avril 2022, en Grande Bretagne, l'Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) donne son autorisation réglementaire au vaccin VLA2001, et indique que deux doses sont nécessaires pour une « protection robuste ». C'est la deuxième autorisation reçue par Valneva, qui en avait obtenu une première au Royaume de Bahreïn, qui lui a acheté un million de doses. Mais l'usage du vaccin en Grande-Bretagne reste incertain, le gouvernement britannique ayant invoqué un manquement de Valneva à ses obligations lors de l'annulation du contrat en septembre 2021[23].

Le 16 mai 2022, Valneva annonce que la Commission européenne vient de lui signaler « un avis d'intention de résiliation de l'accord de fourniture » du VLA2001. En effet, l'accord prévoyait que l'Europe pouvait se rétracter si le vaccin ne recevait pas l'autorisation de l'Agence européenne des médicaments (EMA) avant le 30 avril 2022. Valneva a désormais l'obligation d'obtenir l'autorisation avant le 13 juin[24]. Le 23 juin 2022, la EMA annonce qu'elle recommande le vaccin, qui devient donc le sixième vaccin recommandé en Europe[25]. Le 24 juin, la Commission européenne donne son autorisation de mise sur le marché pour le VLA2001. La société déclare dans un communiqué qu'elle a reçu des messages de pays européens indiquant qu'ils seraient demandeurs d'un vaccin comme le VLA2001, c'est-à-dire réalisé avec une technologie traditionnelle (virus inactivé)[26].

Le 20 juillet 2022, la Commission européenne annonce qu'elle réduit sa commande de VLA2001, qui passe ainsi de 60 millions de doses à 1,25 millions de doses commandées[27].

Le 8 décembre 2022, en France, la Haute autorité de santé (HAS) rend un avis défavorable sur l'usage du VLA2001. L'HAS motive son rejet par l'absence de « données d'efficacité clinique ou de données immunologiques avec les variants actuels » et explique également considérer qu'il existe « suffisamment de vaccins disponibles pour les personnes qui ne souhaitent pas de vaccination ARNm »[28].

Le 8 décembre 2022, le journal Les Echos signale que Valneva a chuté en bourse de 73% depuis le début de l'année[28]. Le 23 mars 2023, la société annonce avoir doublé ses pertes sur l'année 2022 par rapport à l'année 2021, en raison des difficultés de commercialisation du VLA2001[29]. Le 11 novembre 2023, la société annonce renoncer à commercialiser le VLA2001. Après que Valneva en a fait la demande auprès de l'Agence européenne des médicaments, cette dernière accepte de retirer l'autorisation de mise sur le marché du VLA2001, qui était le seul vaccin à virus inactivé ayant reçu une autorisation[30],[31].

Autres vaccins en développement[modifier | modifier le code]

Outre le vaccin contre la Covid-19, 3 candidats vaccins sont en développement[32] :

  • Vaccin contre la maladie de Lyme : le VLA15, en phase II d'essais cliniques, pourrait être prêt vers 2024. Pfizer verse 130 millions d'euros pour disposer d'une licence et assurer le développement et la commercialisation[11].
  • Vaccin contre Clostridioides difficile : la phase II d'essais cliniques est terminée[33],[34].
  • Vaccin contre le virus Zika : la phase I est achevée[11].

Certains de ses candidats vaccins ont échoué lors des essais cliniques :

  • VLA43, un vaccin contre une maladie nosocomiale, l'infection à Pseudomonas aeruginosa, co-développé avec GSK et abandonné en après des essais de phase II-III décevants[35] ;
  • V710, un vaccin contre Staphylococcus aureus (en collaboration avec Merck)[36] ;
  • IC41, un vaccin contre l'hépatite C.[37]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « About Us », sur VALNEVA (consulté le ).
  2. « Retrait des actions Valneva de la bourse de Vienne »
  3. « Valneva rentre aujourd'hui au SBF 120 », sur Boursorama,
  4. Emmanuel Guimard, « Biotechnologies : Vivalis réduit ses pertes », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Les actionnaires de Vivalis SA et d'Intercell AG approuvent la fusion entre égaux proposée pour créer Valneva SE », Boursorama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Catherine Ducruet, « Vaccin Covid : lassé par Bruxelles, Valneva veut désormais négocier avec chaque pays », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  7. « Etats-Unis : l'opérateur T-Mobile victime d'une importante cyberattaque », sur Les Echos, (consulté le )
  8. « Covid-19 : le Royaume-Uni résilie son contrat avec Valneva », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Covid : Valneva flambe en Bourse après des résultats positifs pour son candidat-vaccin », sur Les Echos, (consulté le )
  10. « Valneva : Le département américain de la Défense renonce à une option d'achat d'Ixiaro », sur Challenges (consulté le )
  11. a b c d et e Catherine Ducruet, « Covid : Valneva, la biotech française qui va livrer ses premiers vaccins en Angleterre », Les Echos,‎ (lire en ligne)
  12. « Le franco-autrichien Valneva évoque des résultats positifs pour son vaccin contre le chikungunya », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « VALNEVA obtient le statut PRIME de l'Europe pour son candidat vaccin contre le chikungunya »,
  14. Monde avec AFP, « Le premier vaccin contre le chikungunya approuvé aux Etats-Unis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Covid-19. Premiers résultats encourageants pour le candidat vaccin français de Valneva », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Résultats avancés avec AstraZeneca », Investir, no 2501,‎ , p. 19
  17. « Valneva : L'accord avec l’État britannique pour son vaccin Covid-19 propulse l'action Valneva »,
  18. « Vaccin : pourquoi le Royaume-Uni a résilié un contrat de 100 millions de doses avec Valneva », sur LExpress.fr, (consulté le )
  19. « Valneva se tourne vers des discussions bilatérales pour la fourniture de son vaccin inactivé et adjuvanté contre la COVID-19, VLA2001 »,
  20. « [Vaccin anti Covid-19] Le coup de poker de Valneva... et la réponse de la France », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Zeliha Chaffin, « Le vaccin de Valneva contre le Covid-19 décroche une commande de l’Union européenne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Le franco-autrichien Valneva démarre la production de son vaccin anti-Covid en Ecosse », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « Covid : le vaccin du laboratoire franco-autrichien Valneva autorisé au Royaume-Uni », sur Les Echos, (consulté le )
  24. Myriam Chauvot, « Covid : Valneva s'effondre en Bourse, l'Europe pourrait annuler sa commande de vaccins », sur Les Echos, (consulté le )
  25. « Covid-19 : l'Agence européenne des médicaments approuve le vaccin de Valneva pour les 18-50 ans », sur Franceinfo, (consulté le )
  26. AGEFI - Dow Jones, « Valneva obtient l'autorisation de mise sur le marché de son vaccin anti-Covid en Europe », sur Les Echos - Investir, (consulté le )
  27. avec AFP, « Valneva. L’Union européenne réduit de 60 à 1,25 million de doses sa commande de vaccins », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  28. a et b « Covid : le vaccin de Valneva reçoit un avis défavorable des autorités sanitaires », sur Les Echos, (consulté le )
  29. Capital avec AFP, « Valneva s'enfonce dans le rouge, son vaccin Covid-19 ne fait pas recette », sur Capital.fr, (consulté le )
  30. « La biotech nantaise Valneva tourne à son tour la page du Covid », sur Presse Océan - Ouest France, (consulté le )
  31. « Le laboratoire nantais Valneva dit stop aux vaccins contre le coronavirus », sur France Bleu et France 3, (consulté le )
  32. Catherine Ducruet, « Bientôt un vaccin français contre le Chikungunya », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Clostridium difficile - VLA84 - Valneva » (consulté le )
  34. Guillaume Bayre, « Principal critère atteint dans l'essai de phase 2 du vaccin de Valneva contre C. difficile », sur BiotechBourse, (consulté le )
  35. Zone Bourse, « VALNEVA : Le candidat vaccin de Valneva contre le Pseudomonas Aeruginosa (VLA43) n'a pas confirmé son efficacité en Phase II/III | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  36. Tessie B. McNeely, Najaf A. Shah, Arthur Fridman et Amita Joshi, « Mortality among recipients of the Merck V710 Staphylococcus aureus vaccine after postoperative S. aureus infections: an analysis of possible contributing host factors », Human Vaccines & Immunotherapeutics, vol. 10, no 12,‎ , p. 3513–3516 (ISSN 2164-554X, PMID 25483690, PMCID 4514053, DOI 10.4161/hv.34407, lire en ligne, consulté le )
  37. « Essais cliniques sur Hépatite C chronique: IC41 - Registre des essais cliniques - ICH GCP », sur ichgcp.net (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]