Vierge noire
Les Vierges noires sont des effigies féminines qui appartiennent à l’iconographie du Moyen Âge européen. Elles figurent généralement la Vierge Marie, mais certaines d'entre elles représentent également Sara la noire ou sainte Anne. Elles tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains. La plupart d'entre elles sont des sculptures produites entre le XIe et le XVe siècle, mais parfois aussi des icônes de style byzantin des XIIIe et XIVe siècles. On trouve parmi elles de nombreuses Vierges à l’enfant. La majorité des 450 à 500 recensées se rencontre dans le bassin méditerranéen occidental, domaine de l'art roman, avec une concentration importante dans le sud de la France où on en compte 180. La Vierge noire de Częstochowa est, par sa localisation, un exemple atypique. Bien que des musées en conservent, la plupart des Vierges noires sont placées dans des églises et certaines suscitent des pèlerinages importants.
Historique
Les Vierges noires romanes ont inspiré de nombreuses imitations ultérieures. À côté des Vierges, il existe en France une autre sainte noire, sainte Sarah, patronne des gitans, Roms, chez qui elle est connue comme Sara e Kali (Sarah la noire). Sa statue se trouve dans la crypte de l'église des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône). On trouve bien sûr des Vierges noires dans les régions du monde où vivent des populations à peau sombre, bien que leur couleur ait alors une signification clairement différente de celle des Vierges européennes.
Selon l’Église catholique, il n’existe aucun fondement théologique à la couleur de ces Vierges. On a voulu l'expliquer après coup par un passage du Cantique des cantiques (1 :5) : « Nigra sum, sed formosa » : « Je suis noire mais belle. »
Une des suppositions avancée jusqu’au milieu du XXe siècle était, pour les statues, le choix du matériau (ébène, acajou), mais les sculpteurs du Moyen Âge n'utilisaient que du bois local (noyer, chêne, tilleul, fruitiers…) facile à obtenir et plus facile à travailler. D'autres évoquaient la possibilité de dépôts de suie provenant des bougies votives, mais alors le noir ne se serait pas uniquement concentré sur les visages et les mains. Dans le cas des icônes, le noircissement serait dû à une altération des pigments, hypothèse qui ne fait pas l’unanimité. L'explication pour les vierges romanes tient au fait que les pigments à base de plomb utilisés pour les carnations se sont oxydés avec le temps et ont noirci (le « blanc de plomb » se transforme en plattnérite noire[1],[2]), d'ailleurs on retrouve systématiquement la polychromie claire d'origine sous la couche noire[3],[4]. L'enfant Jésus est lui aussi noir car les pigments utilisés pour les carnations sont les mêmes. On retrouve d'autres statues de la même époque et qui ne représentent pas la vierge Marie dont les carnations sont noires. Toutefois, même si leur couleur ne provient pas à l’origine d’un choix délibéré, elle est devenue un élément important de leur identité, comme en témoignent les allusions au Cantique des cantiques mentionnées plus haut, et le fait que certaines aient été délibérément repeintes en noir sur leur totalité (comme la vierge Notre Dame de Moulins) lors de tentatives de restauration ou aient inspiré d'autres œuvres qui en ont repris la couleur. C'est à partir du XVIIe siècle que certains sculpteurs produisent des vierges d'emblée noires.
Vierges noires romanes célèbres
Vierge noire de la cathédrale de Chartres
La vierge noire est la Vierge-de-sous-Terre, dans la crypte, détruite en 1793. La piété attribue alors à une autre Vierge, du XVIe siècle, appelée Notre-Dame-du-Pilier, ses caractéristiques, et en particulier la couleur noire des carnations, qui lui est attribuée lors d'une restauration au XIXe siècle. Une nouvelle restauration au début du XXIe siècle rend à Notre-Dame-du-Pilier sa polychromie originelle.
Vierge noire de Notre-Dame du Puy-en-Velay
Elle mesurait environ 72 cm, taillée probablement dans du cèdre et recouverte d’une toile marouflée.
Brûlée à la Révolution le 8 juin 1794, ses membres ne sont pas apparents et elle affecte la figure d’un triangle, par sa robe qui la ceint au col et s’évase sans un pli jusqu’au pied. L’étoffe en est décorée de ceps de vigne et d’épis de blé, — allégoriques du pain et du vin eucharistiques —, et laisse passer, au niveau de l’ombilic, la tête de l’Enfant, aussi somptueusement couronnée que celle de sa mère[5].
La statue actuelle est une copie exposée sur le Maître-Autel dans la cathédrale romane du Puy-en-Velay. Elle est portée en procession le 15 août, Fête de l'Assomption qui, chaque année, rassemble des milliers de personnes.
Vierge noire de Rocamadour
But d’un pèlerinage fameux, déjà fréquenté l’an 1166, la Vierge noire de Rocamadour est une madone miraculeuse dont la tradition fait remonter l’origine au juif Zachée, chef des publicains de Jéricho, et qui domine l’autel de la chapelle de la Vierge construite en 1479.
C’est une statuette de bois, noircie par le temps, enveloppée dans une robe de lamelles d’argent qui en consolide les débris vermoulus. D'après Fulcanelli, « la célébrité de Rocamadour remonte au légendaire ermite, saint Amateur ou Amadour, lequel sculpta en bois une statuette de la Vierge à laquelle de nombreux miracles furent attribués. On raconte qu’Amateur était le pseudonyme du publicain Zachée, converti par Jésus-Christ ; venu en Gaule, il aurait propagé le culte de la Vierge. Celui-ci est fort ancien à Rocamadour ; cependant, la grande vogue du pèlerinage ne date que du XIIe siècle. »[5]
Cette vierge noire est réputée pour avoir une intercession efficace, et dans le livre d'or de la chapelle, on peut lire des témoignages d'intercession (ou pris comme tels) comme par exemple « Sainte Vierge, je suis venu vous prier trois fois pour avoir un enfant. Je viens d'accoucher de triplés. Merci ».
Notre-Dame de Vassivière à Besse-et-Saint-Anastaise
Située dans le Puy-de-Dôme, cette statue est portée en procession le 2 juillet jusqu'au sanctuaire de Vassivière, un édifice du XVIe siècle situé à 7 kilomètres du village. Elle y passe l'été et redescend le premier dimanche de septembre qui suit la Saint Mathieu ce retour s'appelle La dévalade [6]
Vierge noire à Paris
Camille Flammarion[7] parle d’une statue analogue qu’il vit dans les caves de l’Observatoire, le , deux siècles après la première observation thermométrique qui y fut faite en 1671.
- « Le colossal édifice de Louis XIV, écrit-il, qui élève la balustrade de sa terrasse à vingt-huit mètres au-dessus du sol, descend au-dessous en des fondations qui ont la même profondeur : vingt-huit mètres. A l’angle de l’une des galeries souterraines, on remarque une statuette de la Vierge, placée là cette même année 1671, et que des vers gravés à ses pieds invoquent sous le nom de Nostre-Dame de dessous terre. »
Cette Vierge parisienne peu connue, paraît être une réplique de celle de Chartres, la benoiste Dame souterraine[5]. Plus tard, Eugène Canseliet confirmera cette observation[8]. En 1705, l’urbaniste français De Lamare dressa le plan de la ville de Paris et y mentionna des temples d’Isis en lieu et place de l’abbaye de Saint-Germain-des-Près et de la Cathédrale de Notre-Dame. Ce fait fut encore confirmé par le père Jean du Breul qui dans son ouvrage Théâtres des antiquités de Paris publié en 1639 dit ceci : « Au lieu où le roi Childebert fit construire à l’église de Saint-Vincent, à présent dite de Saint-Germain-des-Près et à laquelle il donna son fief d’Issy, la commune opinion est qu’il y avait un temple d’Isis, femme d’Osiris »[9].
Autres Vierges noires romanes
- Vierge noire de Notre Dame des Miracles à Orléans. Jeanne d'Arc vint s'y recueillir peu de temps avant d'aller combattre les anglais. Le Sanctuaire fut préservé lors des bombardements en 1940.
- Vierge noire de la Basilique-cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat de Mende
- Vierge noire de l'église de Thines (Ardèche)
- Vierge noire de Vézelay
- Vierge noire de Toulouse, dont il ne subsiste qu'une copie.
- Vierge noire de la Basilique Notre-Dame de Verdelais (Gironde)
- Vierge noire de la Basilique Notre-Dame d'Avioth (Meuse)
- Vierge noire de Dorres (Pyrénées-Orientales)
- Vierge noire de Lenne
- Ancienne Vierge noire de Dijon[10]
- Vierge noire de Notre-Dame de Liesse (Picardie)
- Vierge noire de la basilique Notre-Dame de la Délivrande à Douvres-la-Délivrande (Calvados)
- Vierge noire de la cathédrale de Laon (Aisne)
- Vierge noire de Myans (Savoie)
- Vierge noire de Montserrat (Espagne)
- Vierge noire de la basilique de Hal (Belgique)
- Vierge noire de Tindari (Italie), découverte en 1990
- Vierge noire d’Oropa, Piémont
- Vierge noire de la Rivière des Pluies, à la Réunion
- Notre-Dame des Ermites, à Einsiedeln, en Suisse
- Vierge noire de l'Église Saint-Nicolas-Outremeuse [Outremeuse - Liege] (Belgique)
- Notre-Dame de Vassivière, Puy-de-Dôme
Europe
Allemagne
- Gnadenkapelle à Altötting (Bavière).
- Karmeliterkirche St. Joseph à Beilstein (Mosel) (Rhénanie-Palatinat).
- St. Maria in der Kupfergasse à Cologne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
- Wallfahrtskirche St. Johannes Baptist à Hirschberg an der Bergstraße (Bade-Wurtemberg).
- Kapelle Schwarze Madonna à Remagen (Rhénanie-Palatinat).
- Wallfahrtskirche Mariä Himmelfahrt à Ludwigshafen-Oggersheim (Rhénanie-Palatinat).
- Cathédrale Saint-Pierre de Ratisbonne à Ratisbonne (Bavière).
- Schlosskirche St. Marien à l'Île de Mainau (Bade-Wurtemberg).
- Einsiedelner Kapelle à Rastatt (Bade-Wurtemberg).
- St. Johannes, Kreuzberg à Wipperfürth (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
- Wuppertal-Beyenburg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Autriche
- Basilique Maria Loretto Burgenland.
- Schwarze Madonna von Unterfrauenhaid à Mariä-Himmelfahrt-Kirche (Unterfrauenhaid) Burgenland.
- Schloss Maria-Loretto à Klagenfurt (Carinthie (Land)).
- Pfarrkirche St. Katharina à Langenzersdorf (Basse-Autriche).
- Loreto - Pfarrkirchen (Haute-Autriche).
- Maria Hohenburg am Lurnfeld à Lendorf-Möllbrücke (Haute-Autriche).
- Loretokapelle im Stift à Lambach (Haute-Autriche).
Belgique
- Chapelle de la Vierge Noire, Maillen, Assesse.
- Onze-Lieve-Vrouw van Regula (Moeder van Regula van Spaignen) à Bruges.
- Église Sainte-Catherine à Bruxelles.
- Sint-Martinusbasiliek à Hal.
- Outremeuse à Liège.
- Notre Dame la Brune ou Notre Dame Flamande dans la Cathédrale Notre-Dame à Tournai.
- Église Notre-Dame des Récollets à Verviers.
- Notre Dame de la Sarte à Huy.
- Notre-Dame de Walcourt (province de Namur ) qui fait l'objet d'une procession le dimanche de la Trinité .
Croatie
- Donji Kraljevec, Comitat de Međimurje.
- Marija Bistrica.
Espagne
- Notre-Dame de Argeme à Coria (Province de Cáceres)
- Notre-Dame de Candelaria à Tenerife, est la patronne des Îles Canaries.
- Atocha à Madrid (Communauté de Madrid).
- Notre-Dame de Guadalupe au Monastère royal de Santa María de Guadalupe à Guadalupe (Province de Cáceres).
- Notre-Dame de la Cabezza à Andújar (Province de Jaén).
- Basílica de la Virgen de la Encina à Ponferrada (Province de León).
- Nuestra Señora de la Merced (Notre-Dame de la Pitié) à Jerez de la Frontera (Province de Cadix).
- Virgen de los milagros (Vierge aux miracles) à El Puerto de Santa María (Province de Cadix).
- Vierge de Montserrat (Province de Barcelone). Son nom vernaculaire est la Moreneta.
- Virgen de la Peña de Francia à Salamanque (Province de Salamanque).
- Virgen de la Regla à Chipiona (Province de Cadix).
- Notre-Dame de Torreciudad (Province de Huesca).
- Virgen Morena (Vierge sombre), statue de la Esclavitud de Nuestra Señora del Sagrario dans la Cathédrale Sainte-Marie de Tolède (Province de Tolède).
- Monastère de Lluch (Majorque).
France
- À Aix-en-Provence, en la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix, une vierge noire était exposée qui aurait disparu en 1521[11].
- À Avignon une vierge noire a été mis en niche en 1994 face au Palais du Roure et de l'angle de la rue Émile Espérandieu qui s'appelle la Vierge de couleur et enceinte.
- À Avioth, dans la Meuse. Dans la basilique Notre-Dame d'Avioth, la statue exposée est une des rares vierges noires du nord-est de la France[12].
- À Besse-et-Saint-Anastaise, dans l' église de Besse de fin septembre jusqu 'au début juillet et dans la Chapelle de Vassivière (sanctuaire de Vassivière) du début de juillet jusqu'à la fin septembre. Son déplacement donne lieu à deux pèlerinages.
- À Borée, en Ardèche, dans l'église Notre-Dame, une vierge noire est exposée au-dessus de l'autel principal. Elle attirait de nombreux pèlerins au Moyen Age[13].
- À Boëge, en Haute-Savoie, dans la chapelle Notre-Dame-des-Voirons, la vierge noire appelée Notre-Dame des Voirons. Saint François de Sales vint la voir en pèlerinage, en 1595.
- À Châteaubourg, en Ardèche, dans l'église du village.
- À Cornas, en Ardèche, dans le village se trouve la Chapelle Notre-Dame de la Mure, avec une vierge noire du XIIIe siècle.
- À Dunkerque, dans le Nord, on trouve une vierge noire dans la Chapelle Notre-Dame des Dunes.
- À La Réunion, dans la ville de Sainte-Marie), est vénérée la Vierge noire de la Rivière des Pluies.
- Au Havre, en (Seine-Maritime), statue monumentale située près de l'abbaye de Graville, érigée après la guerre contre la Prusse.
- À Limoux, dans l'Aude, dans la basilique Notre-Dame de Marceille on trouve une très étrange vierge noire du XIe siècle[14].
- À Lyon, dans le Rhône, dans la Basilique Notre-Dame de Fourvière[15].
- À Marseille (7e arrdt), dans les Bouches-du-Rhône. La statue de Notre-Dame-de-Confession est exposée dans l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Beau spécimen de statuaire ancienne, souple, large et grasse. Cette figure, pleine de noblesse, tient un sceptre de la main droite et a le front ceint d’une couronne à triple fleuron[5].
- À Marseille (8e arrdt), dans les Bouches-du-Rhône, la statue de Notre-Dame d'Huveaune, XVIe siècle, dans l'église de Saint-Giniez.
- À Moulins, dans la cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation. Vierge Noire à l'enfant, placée dans la chapelle et datant du XIe siècle
- À Myans, en Savoie.
- À Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) dans la chapelle Notre-Dame-de-la-bonne-délivrance[16] chez les Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve dans l'ancien château de Neuilly, qui a donné son nom aux Petits Chanteurs de la Vierge noire.
- À Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, au Camp d'Idron, avec une stèle érigée en 1942 par des prisonniers polonais.
- À Sablières, en Ardèche. Une Vierge noire est exposée dans l'église du XIIe siècle.
- À Saint-Romain-d'Ay, en Ardèche. Situé sur un promontoire dominant la rivière d'Ay : Le Sanctuaire de Notre-Dame d'Ay est un lieu de pèlerinage qui possède une chapelle du XIe siècle qui abrite une statue de la Vierge Noire datant du XVIe siècle, fameuse dans la région[17].
- À Saint-Victor, en Ardèche. On vient en pèlerinage auprès de la vierge noire de la Chapelle Notre-Dame de Navas (XIe siècle).
- À Seyssel en Haute-Savoie, où l'on trouve aussi un Pont de la Vierge noire.
- À Toulouse, dans la Haute-Garonne, une statue est exposée dans la basilique Notre-Dame de la Daurade. Cette statue a, dit-on, de nombreux miracles à son actif : en particulier, elle aurait sauvé le quartier Saint-Michel d'un incendie en 1672.
- À Trelly, dans la Manche
- À Vaison-la-Romaine, sur la colline.
- À Vichy en Auvergne, dans l'église Saint-Blaise. La vierge noire est vénérée « de toute ancienneté », ainsi que le disait Antoine Gravier, prêtre communaliste au XVIIe siècle. Les archéologues datent cette sculpture du XIVe siècle, et comme l’église Saint-Blaise, où elle est déposée, ne fut construite, dans ses parties les plus anciennes, qu’au XVe siècle, l’abbé Allot, qui nous signale cette statue, pense qu’elle figurait autrefois dans la chapelle Saint-Nicolas, fondée en 1372 par Guillaume de Hames[5].
Bretagne
- La paroisse de Rocamadour-en-Quercy a offert une Vierge noire en bois, Notre-Dame de Rocamadour, à la paroisse de Camaret, lors de la fête patronale de 2012 dédiée à la sainte.
- À Comblessac, Ille-et-Vilaine. Tableau, "Vierge noire à l'Enfant" ou Vierge de Częstochowa. Maure-de-Bretagne. Peinture à l'huile. Dimension(s) : h = 120 ; la = 78. Inscription : "K+R+O+L+O+W+O - KORONY+POLSKIEJ+MODL+SIE+ZA+NAMI". 2e quart XXe siècle. Auteur de l’œuvre : Mikula Stanislas (peintre). Tableau mis en place en 1940 réalisé par un sous-officier polonais en formation à Coëtquidan.
- Vierge noire, Pont-an-ilis, Bodilis. Datation XVIe siècle. Ainsi dénommée en raison de la couleur presque noire de la kersantite, la statue orne une fontaine, près de Pont-an-Ilis, le pont de l'église. Elle a les mains jointes, comme les vierges de l'Annonciation, ce qui pourrait suggérer qu'elle provient d'un groupe plus important.
- Église du Folgoat (Finistère). Statue miraculeuse de Notre-Dame, dite "Vierge noire"
- Église de Guéodet, nommée encore Notre-Dame-de-la-Cité, à Quimper.
- Guingamp dans les Côtes-d'Armor, qui serait une copie, elle-même restaurée après la Révolution, d'une vierge noire du XIIe siècle.
- Josselin (Morbihan). Église Notre-Dame du Roncier. En 1793, la statue originelle en bois a été brûlée. Celle que les fidèles vénèrent actuellement a été couronnée en 1868 et l’église de Josselin, érigée au rang de basilique mineure.
- Vierge noire, Église Saint-André, Lanhélin. Datation XVIIe siècle. Cette Vierge noire présente la particularité de porter l'Enfant Jésus sur le bras droit. Elle aurait été retrouvée au milieu des ruines de la chapelle du manoir du Boishue, bénite en 1742 et démolie à la Révolution. L'œuvre, rongée par les vers est restaurée en 1968.
- Morlaix. Vierge Noire dans un carrefour giratoire. Donne son nom à un quartier de la ville.
- L'église de Notre-Dame de la Tronchaye, à Rochefort-en-Terre (Morbihan, diocèse de Vannes), abrite une statuette de Marie du XVe siècle, vêtue d'un long manteau jaune. Contrairement aux apparences, ce n'est pas une Vierge noire mais une œuvre en bois rendue imputrescible par un traitement spécial, d'où sa teinte foncée.
Irlande
- Notre-Dame de Dublin.
Italie
- Notre-Dame de Tyndaris (Sicile).
- Mont Sacré d'Oropa (Piémont).
- Notre-Dame de Crea à (Casale Monferrato) (Piémont).
- Basilique Santa Maria della Salute de Venise dite la « Mesopanditissa », Sec XI à Venise (Vénétie).
- Madonna di Canneto à Settefrati (Latium).
- « La Madonna del Soccorso » à San Severo (Pouilles).
- Madonna di Viggiano (Basilicate).
- Madonna di Castelmonte à Prepotto (Frioul-Vénétie julienne).
Lituanie
Luxembourg
- Esch, ou Madone noire d'Esch-sur-Sûre.
- Église Saint-Jean de Luxembourg-Grund.
Malte
- Hamrun, qui serait une copie ancienne (antérieure à 1630) de la Vierge d’Atocha.
Pologne
- Sanctuaire de Jasna Góra à Częstochowa.
Portugal
- Viana do Castelo (Santa Clara).
- Madère.
- Nazaré (freguesia).
République tchèque
- Maison cubiste de la rue Celetná, « À la Mère de Dieu noire » (dům "U Černé Matky Boží") à Prague.
- Colline sacrée de Příbram.
Russie
- Cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux de Moscou à Kazan.
- Theotokos de Saint-Théodore.
Suisse
- Notre Dame de la forêt obscure, Abbaye d'Einsiedeln, Einsiedeln (Canton de Schwytz)
- Notre Dame de la Pierre, Abbaye de Notre-Dame-de-la-Pierre, Metzerlen-Mariastein (Canton de Soleure)
- Santa Maria Loretana, Sonogno (Valle Verzasca, Canton du Tessin)
- Église catholique Saint-François d'Assise Uetikon-le-Lac (Canton de Zurich)
- Notre Dame de la Vérité, Chapelle noire, Ascona (Canton du Tessin) (env. XVIe siècle)
- Sainte Marie de Loreto, Église Sainte Marie de Loreto, Lugano (Canton du Tessin)
- Église du couvent des Cordeliers, (1700 Fribourg) ((Canton Fribourg))
Turquie
Afrique
Pour le chercheur congolais Didier Moe Loembe, la Vièrge Noire dont nombreux historiens ont falsifiés le récit, n'est que la continuité sous d'autres formes de l'histoire de la Déesse Mère Isis (vers 10500 avant J-C), cette déesse noire dont aucun mortel ne pouvait soulever et qui fut la femme du prophète Ousiré (Osiris).[réf. nécessaire]
Afrique du Sud
- Église Regina Mundi de Rockville-Soweto à Johannesburg (Province du Gauteng).
Algérie
La Vierge noire est située à Sant-Cruz d'Oran
Sénégal
Amériques
Bolivie
Brésil
Chili
- Virgen Morena à Andacollo (Province de Elqui).
Costa Rica
- Basilique Nuestra Señora de los Ángeles (Notre-Dame des Anges) à Cartago.
Cuba
- Virgen de la Caridad del Cobre à Santiago de Cuba.
États-Unis
- Black Madonna Shrine dans le Missouri.
- National Shrine of Our Lady of Czestochowa dans les environs de Doylestown (Pennsylvanie).
- Cathédrale Saint-Jean le Divin (St. John the Divine) à New York (État de New York).
Haïti
- Notre-Dame du Perpétuel Secours en Haïti
Mexique
- Basilique Notre-Dame de Guadalupe au Mexique.
Trinité-et-Tobago
- La Divina Pastora à Siparia.
Asie
Liban
- Notre-Dame de Chiyah exposee dans les jardins de la chapelle Saint Antoine de Padoue a Chiyah.
Philippines
- Nuestra Señora de la Paz y Buen Viaje de Antipolo à Antipolo (Province de Rizal).
- Nuestra Señora de Guia, Ermita, à Manille.
- Nuestra Señora de Guadalupe (Caceres) de Loboc, Bohol
- Nuestra Señora de la Regla of Lapu-Lapu (Opon), Cebu
Théories alternatives : reflet de cultes païens ; approche alchimique
Pour Stephen Benko[18] (rejoint par Alexandre Hislop[19]), "la Vierge noire est l'ancienne déesse-terre convertie au christianisme. Benko commence par montrer que de nombreuses représentations de déesses sont noires, parmi lesquelles Artemis d'Éphèse, Isis, Cérès et d'autres. Cérès, déesse romaine de la fertilité agricole, est particulièrement importante. Son équivalent grec est Déméter, Déesse-Terre. Le sol le plus fertile est noir, et plus il est noir, plus il convient pour l'agriculture."
Dans les années 1950, avec l’avancée des études en matière de religions comparées, certains chercheurs ont envisagé que leur teinte sombre ait été voulue dès l’origine. Des rapprochements ont été faits avec les déesses des anciens cultes polythéistes d'Europe occidentale que la romanisation, suivie de la christianisation, avaient fait disparaître, en particulier les déesses-mères, confortés par la présence de sanctuaires dédiés à la mère de Dieu sur les lieux d’anciens cultes païens (Cybèle, Diane etc..). Benko et Chiavola Birnbaum ont remarqué la ressemblance entre la Vierge à l’enfant et les représentations d’Isis portant Horus datant de l’Égypte ptolémaïque. Des psychologues comme Gustafson et Begg, s’appuyant sur C. Jung, pensent y avoir reconnu un archétype maternel, ou bien un aspect chtonien et psychopompe. Laissant de côté la question des origines premières de la couleur, Monique Scheer a mis en évidence les différents symbolismes liés à la Vierge noire selon les lieux et les époques.
D'après Fulcanelli, « Jadis, les chambres souterraines des temples servaient de demeure aux statues d’Isis, lesquelles devinrent, lors de l’introduction du christianisme en Gaule, ces Vierges noires que le peuple, de nos jours, entoure d’une vénération toute particulière. Leur symbolisme est d’ailleurs identique ; les unes et les autres montrent, sur leur soubassement, la fameuse inscription : Virgini parituræ ; à la Vierge qui doit enfanter. Ch. Bigarne[20], nous parle de plusieurs statues d’Isis désignées sous le même vocable. « Déjà, (...) le savant Elias Schadius avait signalé, dans son livre De dictis Germanicis, une inscription analogue : Isidi, seu Virgini ex qua filius proditurus est (A Isis, ou à la Vierge de qui le Fils prendra naissance). Ces icônes n’auraient donc point le sens chrétien qu’on leur prête, du moins exotériquement. Isis, avant la conception, c’est, dit Bigarne, dans la théogonie astronomique, l’attribut de la Vierge que plusieurs monuments, bien antérieurs au christianisme, désignent sous le nom de Virgo paritura, c'est-à-dire la terre avant sa fécondation, et que les rayons du soleil vont bientôt animer. C’est aussi la mère des dieux, comme l’atteste une pierre de Die : Matri Deum Magnæ ideæ. » (...) Un détail encore, utile pour l’hermétiste. Dans le cérémonial prescrit pour les processions de Vierges noires, on ne brûlait que des cierges de couleur verte.
Quant aux statuettes d’Isis, — nous parlons de celles qui échappèrent à la christianisation, — elles sont plus rares encore que les Vierges noires. Peut-être conviendrait-il d’en rechercher la cause dans la haute antiquité de ces icônes. Witkowski[21] en signale une que logeait la Cathédrale Saint-Étienne de Metz. « Cette figure en pierre d’Isis, écrit l’auteur, mesurant 0 m. 43 de haut sur 0 m. 29 de large, provenait du vieux cloître. La saillie de ce haut relief était de 0 m. 18 ; il représentait un buste nu de femme, mais si maigre que, pour nous servir d’une expression imagée de l’abbé Brantôme, « elle ne pouvoit rien monstrer que le bastiment » ; sa tête était couverte d’un voile. Deux mamelles sèches pendaient à sa poitrine comme celles des Dianes d’Ephèse. La peau était colorée en rouge, et la draperie qui contournait la taille en noir… Une statue analogue existait à Saint-Germain-des-Prés et à Saint-Etienne de Lyon.»[22]
Notes et références
- [1]Processus de dégradation des pigments à base de plomb
- [2]Pôle scientifique « PEINTURES MURALES ».p.76.
- Hélène Leroy, Francis Debaisieux, Yves Morvan, Vierges romanes-Portraits croisés, Éditions Debaisieux, 2009.p.34.
- Odile Impériali. Cahiers de la Méditerranée. La vierge noire de Montserrat, mythe d’origine, mythe catalan.[3]
- Erreur de référence : Balise
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesFulcanelli
- Auvergne dans la cllection de Michelin Guide de tourisme, Clermont-Ferrand, 1991, p. 58.
- Camille Flammarion, L’Atmosphère. Paris, Hachette, 1888, p. 362.
- « Une vierge noire sous l'Observatoire de Paris » sur Rhedae Magazine
- « Paris a-t-elle un lien historique avec la déesse Isis ? » sur africamaat.com
- Vierge noire de Dijon
- Copie en pierre d'une vierge noire qui aurait disparu en 1521
- E. Saillens, Nos vierges noires, leurs origines. Les Éditions Universelles, Paris, 1945.
- [4]
- [5]
- [6]
- http://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/92-Hauts-de-Seine/92051-Neuilly-sur-Seine/139943-ChapelleNotre-Dame-de-la-bonne-delivrance
- [7]
- Duricy, Michael P., "Black Madonnas", Marian Library, Univ of Dayton
- Alexandre Hislop, Les deux Babylones, Paris, Fischbacher, 1972 (1re éd. 1858), p. 65
- Ch. Bigarne, Considérations sur le Culte d’Isis chez les Eduens. Beaune, 1862.
- G. J. Witkowski, L’Art profane à l’Église. France. Paris, Schemit, 1908, p. 26.
- Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales, p.22-23
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Hani, La Vierge noire et le mystère marial , Maisnie Tredaniel (1 Fév 1995) (ISBN 2857077238)
- Sophie Cassagnes-Brouquet, Jean-Pierre Cassagnes, Vierges noires, Editions du Rouergue (8 Mar 2000) (ISBN 2841562239)
- Jacques de Bascher, La Vierge noire de Paris, Tequi (1980), (ISBN 2852444186)
- Sylvie Vilatte, La «déuote Image noire de Nostre-Dame» du Puy-en-Velay: histoire du reliquaire roman et de son noircissement. In: Revue belge de philologie et d'histoire. Tome 74 fasc. 3-4, 1996. Histoire medievale, moderne et contemporaine - Middeleeuwse, moderne en hedendaagse geschiedenis. pp. 727-760 lire en ligne
- Charles Chassé, Le culte breton de Sainte-Anne et la vénération des Vierges noires. In: Annales de Bretagne. Tome 52, numéro 1, 1945. pp. 60-67.lire en ligne