Murray Gell-Mann

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Murray Gell-Mann
Murray Gell-Mann en 2005.
Fonction
Administrateur de société
Smithsonian Institution
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
Santa FeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Red Butte Cemetery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Murray Gell-MannVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Yale College
Columbia Grammar & Preparatory School (en)
Université Yale
Massachusetts Institute of Technology
Jonathan Edwards College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoints
J. Margaret Dow (d)
Marcia Southwick (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Directeur de thèse
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Distinctions
Prix Nobel de physique ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Smithsonian Institution Archives (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Murray Gell-Mann
Signature

Murray Gell-Mann ([ˈmʌri ˈɡɛl ˈmæn]), né le à New York (État de New York) et mort le à Santa Fe (Nouveau-Mexique)[1],[2], est un physicien américain.

Il est surtout connu pour ses travaux sur la théorie des quarks, qu'il a formulée. Il a reçu le prix Nobel de physique en 1969[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Murray Gell-Mann est né à Manhattan dans une famille d'immigrants juifs originaires de Chernivtsi (aujourd'hui en Ukraine). Adolescent animé par une curiosité intense pour les lois de la nature et les mathématiques, élève doué, il entre à l'université Yale à 15 ans, et y reçoit son diplôme en 1948 (à 19 ans). Il poursuit ses études au MIT, obtenant un doctorat en 1951 sous la direction de Victor Weisskopf[4].

Sa première contribution, en 1954, est l'introduction d'une nouvelle propriété quantique, l'étrangeté, qui est associée aux nouvelles particules découvertes dans les réactions du rayonnement cosmique[5]. L'étrangeté est conservée par l'interaction nucléaire, qui est responsable de leur création par paires, mais n'est pas respectée par l'interaction faible, qui est responsable de leur désintégration. Cette notion fut également proposée indépendamment par le physicien Kazuhiko Nishijima.

En 1961, Il établit une classification des nouvelles particules découvertes à partir des années 1950 en utilisant les propriétés de symétrie d'ordre trois du groupe SU(3)[5]. Dans la classification, certaines places pour de nouvelles particules restaient libres. La découverte, annoncée le [6] par un groupe de chercheurs de Brookhaven, de la particule Ω, prévue dans cette classification, confirma la théorie de Gell-Mann[5]. La théorie du groupe de symétrie SU(3) permit à Gell-Mann et, indépendamment, à George Zweig, de proposer l'existence de nouvelles particules, appelées quarks, particules constituant les neutrons, les protons et toutes les particules massives appelées hadrons. L'existence des quarks sera mise en évidence en 1969 par James Bjorken (en) et Richard Feynman. La théorie de Gell-Mann devint une base fondamentale des théories actuelles de la physique quantique. Il obtint le prix Nobel de physique en « pour ses contributions et ses découvertes concernant la classification des particules élémentaires et leurs interactions[3] ».

Lors de la guerre du Viêt Nam, il participe au comité JASON, conseiller de l'administration et à l'origine de la notion de « champ de bataille électronique », ce qui lui vaut, en 1972, une conférence houleuse au Collège de France à Paris[7].

Il est lauréat du prix Dannie Heineman pour la physique mathématique en 1959, de la médaille Franklin en 1967 et de la médaille Albert Einstein en . Il est élu membre étranger de la Royal Society (Royaume-Uni) le .

En 2010, il est professeur au Caltech.

Dans son livre Le Quark et le Jaguar, il montre comment la physique des particules et la théorie de l'évolution sont deux théories intrinsèquement liées : il compare le mécanisme de l'évolution à des particules effectuant, de façon irréversible, de petits sauts quantiques vers des états stables (voir Attracteur), ce qui selon lui serait à l'origine de la diversité biologique de toutes les espèces vivantes sur notre planète.

Publication[modifier | modifier le code]

En français[modifier | modifier le code]

  • Murray Gell-Mann (trad. de l'anglais par Gilles Minot), Le quark et le jaguar : voyage au cœur du simple et du complexe [« The quark and the jaguar : adventures in the simple and the complex »], Paris, Albin Michel, coll. « Sciences d'aujourd'hui », , 443 p. (ISBN 2-226-07602-6, BNF 35743836)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) George Johnson, « Murray Gell-Mann, Who Peered at Particles and Saw the Universe, Dies at 89 » [« Murray Gell-Mann, qui a scruté les particules et a vu l'univers, meurt à 89 ans »], The New York Times, New-York, The New York Times Company, obituaries,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  2. tweet de sa mort, sur le compte de Sean Carroll.
  3. a et b (en) « [F]or his contributions and discoveries concerning the classification of elementary particles and their interactions » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 1969 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 19 juin 2010.
  4. (en) « Murray Gell-Mann », sur the Mathematics Genealogy Project.
  5. a b et c Jean Hladik, Pour comprendre simplement les origines et l'évolution de la physique quantique, éd. Ellipses, 2008.
  6. « La particule « oméga-moins » déclenche l’hystérie des savants », Science et vie,‎ , p. 144.
  7. Comité Berkeley SESPA, Jan Brown, Martin Brown, Chandler Davis, Charlie Schwartz, Jeff Stokes, Honey Well, Joe Woodard (en-US) « Science Against the People. The Story of Jason - The Elite Group Of Academic Scientists Who, As Technical Consultants To The Pentagon, Have Developed The Latest Weapon Against Peoples' Liberation Struggles : "Automated Warfare" », décembre 1972.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]