Bondage et discipline, domination et soumission, sado-masochisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 22 mars 2020 à 11:59 et modifiée en dernier par Iniți (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Flagellation. Gravure de John Willie.
Démonstration d'une suspension partielle de bondage.

Le sigle BDSM (pour « bondage, discipline, sado-masochisme ») désigne un ensemble de pratiques sexuelles et contractuelles utilisant la douleur, la contrainte, l'humiliation érotique ou la mise en scène de divers fantasmes sexuels. Les pratiques sadomasochistes sont fondées sur un contrat entre deux parties (pôle dominant et pôle dominé). Le BDSM fait l'objet de pratiques très variées.

Étymologie

Le terme sadomasochisme est dérivé des mots sadisme et masochisme. Les termes sadisme et masochisme sont dérivés des noms du marquis de Sade et de Léopold von Sacher-Masoch. Bien que les noms de Sade et Sacher-Masoch soient associés respectivement aux termes sadisme et masochisme, les scènes décrites dans les œuvres de Sade ne représentent pas les pratiques contemporaines du BDSM, notamment en ce qui concerne le consentement.

Le psychiatre Richard von Krafft-Ebing et le sexologue Havelock Ellis ont utilisé et popularisé dans la communauté médicale les termes masochisme et sadisme[1].

En 1905, Sigmund Freud décrit le "sadisme" et le "masochisme" dans son œuvre Trois essais sur la théorie sexuelle. Cela a conduit à la première utilisation du terme composé sado-masochisme par le psychanalyste viennois Isidor Isaak Sadger dans leur travail, Über den sado-masochistischen Komplex ("Concernant le complexe sadomasochiste") en 1913. ̟

Histoire

Si Richard von Krafft-Ebing a donné les noms de sadisme et masochiste à ces pratiques sexuelles, l’histoire du plaisir dans la douleur physique ou morale, donnée ou reçue est loin de commencer avec Sade et Masoch.

Timour-Leng encore appelé Timour le Boiteux, Timour le Grand, devenu émir de Transoxiane[2], « Trouvait de la volupté à se faire fouetter par ses femmes[3] »

Xanthippe vide le pot de chambre sur la tête de Socrate. À l'arrière-plan, un homme rudoie un couple âgé dans un bateau à voile.

Selon le psychanalyste Sacha Nacht, Salomon, à un âge avancé, se faisait piquer par des femmes pour exciter une virilité défaillante. Josephus Flavius racontait que le frère d'Hérode, Phérosas, se faisait, lui, enchaîner et frapper par ses femmes esclaves dans le même but. Toujours selon Sacha Nacht, Socrate, dans ses relations avec son épouse Xanthippe, offre un exemple de masochisme plus complet. « Le fait que parmi les ex-voto offerts par les courtisanes de l'antiquité à Vénus se trouvait des fouets, des brides et des éperons dénonçant clairement l'usage érotique qu'elles pouvaient faire de cet appareil. » Pétrone dans le Satyricon, fait frapper Encolpe avec des orties qui stimulent la virilité[4]. Dans le film de Federico Fellini, Satyricon, Encolpe est fouetté avec des baguettes qui ressemblent à des cannes anglaises. Selon Raphaël Ledos de Beaufort, Sacher-Masoch est loin d’être l’initiateur de la théorie dont il s’est fait le défenseur. « Et qui proclame que rien n’est si enviable que d’être frappé par l’être aimé : cette théorie de la jouissance dans la douleur a de tout temps existé, de tout temps a eu des adeptes et des défenseurs. » « L’histoire ancienne et les mythologies abondent en exemples semblables : Bacchus et les Ménades, Hercule et Omphale, Circé et les compagnons d’Ulysse, Attis et Cybèle, Sémiramis fouettant les princes captifs devenus ses amants[5].

Composantes du BDSM

Sadisme, masochisme, domination et soumission

Le terme "sadomasochisme" est dérivé des mots "sadisme" et "masochisme". Le sadisme décrit un plaisir sexuel dans lequel une personne prend plaisir à infliger une douleur, à dégrader ou à humilier une autre personne. De l'autre côté, le masochiste apprécie toute sorte de souffrance physique ou morale dans un scénario consensuel.

Il existerait à travers les relations sadomasochistes des relations dites hard ou soft. Les relations hard seraient des relations masochistes avec douleur physique. Les relations soft seraient des relations impliquant une souffrance psychologique telle que l’humiliation ou les relations de service sans douleur corporelle. La domination et la soumission (ou D/s) est un jeu de comportements et de désirs dans lequel une personne souhaite être dominée par une (ou plusieurs) autre(s) personne(s) dans un but érotique et sexuel. Le contact physique n'est pas nécessaire et ce type de jeu peut s'effectuer en ligne anonymement par téléphone, e-mail ou autre système de messagerie. Dans d'autres cas, il peut être intensément physique, parfois allant au sadomasochisme. Les individus qui choisissent le rôle supérieur sont appelés dominants (pour les garçons) ou dominatrice (voire maîtresse, pour les filles), et les individus qui choisissent le rôle subordonné sont appelés soumis(e) (garçon et fille). Les individus peuvent également changer de rôle durant le jeu. Le jeu D/s est un échange consensuel entre les partenaires, basé sur la confiance et la communication entre les partenaires. Il est également basé sur un respect mutuel dans lequel les partenaires peuvent s'explorer émotionnellement. Une relation D/s peut être sexuelle ou non, à long ou à court terme, et intime ou anonyme.

Les variantes de D/s peuvent prendre un bon nombre de formes. Ils incluent la servitude domestique qui peut devenir sexuel, la chasteté forcée, l'humiliation érotique ou verbale, la soumission fétichiste (pieds, chaussures, bottes, uniformes, cigarettes, latex, cuir...), la déshumanisation où le dominé est considéré comme un animal et traité comme tel voir à l'objectification où il est considéré comme un objet inanimé, et enfin au Travestissement (ou cross-dressing). Ces variantes peuvent être combinées avec d'autres formes de BDSM. Certaines relations D/s sont sexuelles, et d'autres complètement chastes. Les partenaires peuvent jouer un rôle classique comme les rôles du dominant/soumis, ou quelques figures autoritaires telles que professeur/étudiant, policier/suspect ou parent/enfant.

Bondage à l'aide de cordes et d'une barre d'écartement causant l'immobilisation et la douleur.
Les menottes, l'un des accessoires les plus utilisés dans le domaine du BDSM

Bondage

Le bondage est une pratique qui consiste à rendre un corps captif[6] par tout accessoire de contrainte et quel qu'en soit le procédé. Le bondage est souvent, mais pas toujours, une pratique sexuelle[7]. Bien que le bondage soit une variation très populaire dans le domaine BDSM, il est néanmoins souvent différencié du reste de ce domaine[8]. Strictement parlant, le bondage signifie immobiliser le partenaire dominé à l'aide d'accessoires tels que les menottes et les chaines. Le bondage inclut également la croix de Saint-André ou les barre d'écartements[9].

Le terme "discipline" décrit une restriction psychologique dans laquelle les règles et la punition sont utilisées pour contrôler tous types de mouvements ou comportements du dominé[10]. La punition peut être donnée physiquement (telle que les claques), psychologiquement (par humiliation, telle que la flagellation publique) ou par une perte de liberté physique (attaché ou menotté à un lit ou des barreaux)[11].

Psychanalyse

Freud et Reik

Freud écrit dans les Trois essais sur la théorie sexuelle (1905): « Celui qui, dans les rapports sexuels prend plaisir à infliger une douleur est capable aussi de jouir de la douleur qu’il peut ressentir. Un sadique est toujours en même temps un masochiste, ce qui n’empêche pas que le côté actif ou le côté passif de la perversion puisse prédominer et caractériser l’activité sexuelle qui prévaut[12] ». Et dans Les pulsions et leurs destins (1915), il considère que le sadique ne pourrait prendre du plaisir à la douleur d’autrui s’il n’avait d’abord éprouvé « masochistement » le lien de sa douleur et de son plaisir[13].

Si Freud a confirmé le terme « sadomasochisme » cité par Krafft-Ebing, il se retrouverait, vers la fin de sa vie, devant une énigme par rapport au concept qu'il élabore plus tard dans le cadre de sa deuxième théorie des pulsions: en 1924 en effet dans Le Problème économique du masochisme, il constate qu'« il est d'ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la même impression de sérieux que les cruautés — fantasmées ou mises en scène — du sadisme[14]. »

Theodor Reik écrit ː « le masochisme est une tendance instinctive commune en tant que possibilité et réalisation à tous les êtres humains, et ne devient pathologique qu'en dépassant certaines limites et en adoptant une nature qui exclut presque toutes les autres directions de l'instinct[15]. »

Critique deleuzienne du « sado-masochisme » chez Freud

Gilles Deleuze trouve curieux le rapport fait par Freud entre sadisme et masochisme en 1915: Selon lui, Freud l’énonce dans la perspective de sa première thèse, où le sadisme précède le masochisme. Mais il distingue deux sortes de sadisme : l’un de pure agressivité, qui cherche seulement le triomphe ; l’autre hédoniste qui cherche la douleur d’autrui[16].

Transformisme, « monstre sémiologique »

Deleuze voit dans le « retournement en son contraire » et le « retournement contre soi » un « transformisme » dans lequel les pulsions sexuelles sont susceptibles de passer les unes dans les autres. Il s’en étonne car Freud, dit-il, « a vis-à-vis du transformisme en général une attitude extrêmement réservée[17]. »

Sigmund Freud représenterait toutefois une première pierre pour la pensée de Gilles Deleuze[18]. Mais, aux yeux du philosophe, l'association par Freud des deux termes, sadique et masochiste, provoque un « monstre sémiologique » dans le sens où le sadique, celui qui fait souffrir dans l’œuvre de Sade, n'est pas une personne qui pourrait faire partie de l'univers mental du masochiste chez Leopold von Sacher-Masoch. En effet, le sadique (chez Sade) se complaît dans la souffrance de l'autre à condition qu'elle ne soit pas contractuelle « et en jouit d'autant plus que la victime n'est pas consentante[18] », alors que le masochiste (de Leopold von Sacher-Masoch) aime à régler, dans des contrats, les modalités diverses de sa « soumission. » De ce fait, pour Deleuze, sadisme et masochisme sont deux univers différents et ne peuvent être de parfaits contraires, ni avoir une parfaite complémentarité. Le sadisme est un univers de crimes, de ce fait hors consentement ; le masochisme, l'univers du contrat où tout est accepté par le sujet qui éduque son bourreau. Là où le sadique cherche une « possession instituée », le masochiste veut établir une « alliance contractée. » Il précise qu'en cas de rencontre « chacun fuit ou périt[18] ».

Pour Deleuze, « À la base de la croyance en l’unité sado-masochiste, n’y a-t-il pas d’abord des équivoques et des facilités déplorables ? » Gilles Deleuze considère qu’il y a deux couples :

  • un masochiste et son bourreau ; le masochiste pédagogue et son bourreau font, tous deux, partie intégrante du masochisme : « Si la femme bourreau dans le masochisme ne peut pas être sadique, c’est précisément parce qu’elle est dans le masochisme, parce qu’elle est partie intégrante de la situation masochiste, élément réalisé du phantasme masochiste en se faisant masochisante dans cette situation ».
  • le sadique et sa victime ; une victime qui « appartient entièrement au sadisme. Elle est partie intégrante du sadisme[19]. »

Commentaires et débats

Jacques Lacan juge comme suit l'analyse de Deleuze dans la présentation de Leopold von Sacher-Masoch : « Incontestablement, le meilleur texte qui ait jamais été écrit. J'entends, le meilleur texte comparé à tout ce qui a été écrit sur ce thème dans la psychanalyse[20]… ». Pour Jacques Lacan, ce que vise le masochiste c'est provoquer l'angoisse de l'Autre. Le masochiste ne se projette nullement dans le sadique dont il cherche au contraire la capitulation en touchant son point d'angoisse[21].

Selon Julie Mazaleigue-Labaste, il est impossible « de maintenir l'affirmation freudienne selon laquelle il existerait une réciprocité entre sadisme et masochisme » [22].

Jean-Paul Sartre évoque aussi le sadisme et le masochisme séparément. Il écrit que le masochiste, pour satisfaire sa pulsion, fait appel à une femme qu’il paye. Ou alors, il exploite l’amour des femmes, comme le faisait Leopold von Sacher-Masoch. Dans les deux cas la femme « s’éprouve » comme un objet sexuel. Ainsi Jean-Paul Sartre démontre que le masochiste ne s'adresse pas au sadique, mais qu'il éduque un bras armé pour tenir le rôle de dominant dans le monde masochiste.

« En particulier le masochiste qui paye une femme pour qu'elle le fouette, la traite en instrument et, de ce fait, se pose en transcendance par rapport à elle. Ainsi le masochiste finit par traiter l'autre en objet et par le transcender vers sa propre objectivité. On rappelle, par exemple, les tribulations de Leopold von Sacher-Masoch qui, pour se faire mépriser, insulter, réduire à une position humiliante, était contraint d'utiliser le grand amour que les femmes lui portaient, c'est-à-dire d'agir sur elles en tant qu'elles s'éprouvaient comme un objet pour lui[23]… »

Pour Michel de M'Uzan, le masochiste pousse le tiers dans ses retranchements au point qu'il « se dégonfle ». Il confirme la transfiguration « classiquement invoquée » de l'esclave en maître[24]. Leopold von Sacher-Masoch lui-même se posait la question : « Qui est le marteau, qui est l'enclume ? »

Selon Julie Mazaleigue-Labaste, de M'Uzan a décelé et souligné l'essentielle relation au tiers, bourreau ou dépositaire de témoignage masochiste, voué au mépris et à une instrumentalisation qui transparaissaient déjà chez Leopold von Sacher-Masoch[22].

Dans sa préface de La Vénus à la fourrure, Daniel Leuwers nous dit que dans la relation masochiste « il s'agit de donner au dominant ou à la dominante, l'illusion d'un pouvoir alors qu'il se trouve sous l'emprise souterraine du dominé qui le force à le battre très précisément selon ses attentes et ses désirs »[25].

Régis Michel confirme plus récemment « Exit le sadomasochisme, créature monstrueuse d’un Frankenstein sémiologue, qu’on n’a mis en cage que pour l’exhiber à des fins hygiénistes dans les foires à concept de la morale bourgeoise[26]… » Et il précise : « Bataille est deleuzien avant l'heure, il sait bien que les deux ne font pas la paire, fût-elle freudienne[26]… »

Selon Bernard Michel, « Je préfère renvoyer au livre de Gilles Deleuze qui a montré que sadisme et masochisme ne sont pas complémentaires mais totalement séparés. » Et il cite : « En fait le génie de Sade et le génie de Masoch sont tout à fait différents, leur monde incommunicant ; leur technique romanesque sans rapport.» Il conclut à « la différence radicale entre l'apathie sadique et le froid masochiste»[27]. »

Quand Virginie Despentes parle de ses fantasmes de viol, elle est dans l’univers du fantasme masochiste, mais face au vrai viol qu’elle a subi. Elle dit qu’elle est face à la mort, victime non consentante dans l'univers du sadisme : plus de fantasme, mais la peur de la mort[28]. Si dans le fantasme masochiste, la rêverie, comme le dit Krafft-Ebing, le sadique a sa place, il ne l’a pas dans le passage à l’acte avec le masochiste. Le masochiste cherche celui qui fait semblant et donc un bourreau sous contrat faisant intégralement partie de l’univers masochiste.

Leopold von Sacher-Masoch rêve d’être cocu. Cocu à sa manière en dirigeant, choisissant l’amant de Wanda. Mais quand il est hors course, hors contrat, il devient furieux. Sa misogynie devient explicite. « J'ai été un âne et j'ai fait de moi l'esclave d'une femme comprends-tu ? D'où la morale de l'histoire : qui se laisse fouetter mérite d'être fouetté… Mais, comme tu vois j'ai bien supporté les coups, le brouillard rose suprasensuel de mon imagination s'est dissipé et personne ne pourra plus me faire prendre les guenons sacrées de Bénares[29] ou le coq de Platon[30] pour l'image de Dieu »[31].

Selon Michel Foucault, « on peut dire que le S/M est l'érotisation du pouvoir, l'érotisation de rapports stratégiques » pour une source de plaisir physique, plutôt que la sexualisation de la souffrance et de la violence. Pour le philosophe « ce n'est pas la première fois que des gens utilisent les rapports stratégiques comme source de plaisir. Il y avait, au Moyen Âge, par exemple, la tradition de l'amour courtois, avec le troubadour, la manière dont s'instauraient les rapports amoureux entre la dame et son amant, etc.[32],[33] ». L'érotisation du pouvoir dont parle Foucault correspond à ce qu'exprime Theodor Reik en disant que le masochiste caricature la violence de la société[34]. Selon Larousse, « les sexologues ne voient qu'un intérêt relatif à vouloir guérir, au nom de la « normalité », un état de fait où le couple trouve son équilibre », et l'encyclopédie précise : « Il n'en va pas de même du sadisme pathologique (agression, viol, etc.), qui relève d'un désordre grave de la personnalité[35]. » « La croyance à une unité sado-masochiste repose, non pas sur une argumentation proprement psychanalytique, mais sur une tradition préfreudienne, faites d’assimilations hâtives et de mauvaises interprétations génétistes, que la psychanalyse, il est vrai, s’est contentée de rendre plus convaincantes au lieu de les mettre en question[36]. » Pour Gilles Deleuze, la lecture de Leopold von Sacher-Masoch permet de le comprendre.

Pour Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin, « On a cru longtemps que le masochisme n'était qu'un sadisme qui, se retournant contre soi, s'attaquait à son propre moi. Il n'est plus possible de le prétendre depuis l'analyse de Gilles Deleuze[37]… »

Sacher-Masoch, écrivain autrichien propose des contrats dans le but d'être humilié ou de subir des sévices plus durs. Il met en scène son programme masochiste dans son roman La Vénus à la fourrure. Par la suite il ne cessera de manipuler ses compagnes et, plus précisément, Wanda son épouse, pour qu'elles incarnent le rôle de la Vénus à la fourrure[18]. La douleur psychologique (humiliations) ou physique peut devenir souffrance. Mais la douleur devient plaisir lorsque la charge d'endorphine couvre le choc de la douleur, ce qui peut stimuler le désir ou amplifier les sensations.

Contrat

Les relations BDSM se vivent entre adultes consentants. Elles dépendent d’un accord mutuel que l’on nomme contrat. Le contrat dans l'univers masochiste dominant/dominé officialise les relations comme étant agréées par les parties. Ce n'est pas le cas avec le sadisme qui, lui, n'est pas consenti et de ce fait ne peut dépendre d'un contrat. D'après Gilles Deleuze, « il n'y a pas de masochisme sans contrat ou sans quasi-contrat. ».

Le contrat comme prélude à toute relation BDSM est confirmé par Damien Lagauzère : « Il nous paraît opportun de consacrer une partie de notre travail au caractère contractuel du SM. En effet, qu'il soit tacite, oral ou écrit, le contrat est le prélude nécessaire à toute relation SM, puisque c'est par lui que les partenaires vont se mettre d'accord quant aux modalités de leur relation, de même qu'il constitue un élément important de ce rituel[38]. »

Les contrats de Leopold von Sacher-Masoch incluent :

  • Le contrat entre Sacher-Masoch lui-même et sa femme Wanda[39]
  • Le contrat entre Mme Fanny de Pistor et Léopold de Sacher-Masoch[40]

Dans le récit d'un contrat de Sacher-Masoch, il apparaît clairement que la victime dresse sa bourrelle. Il lui dicte ce qu'elle doit faire et, à la fin, il exige qu'elle porte des fourrures pour le châtier[41]. « Le héros de La Vénus à la fourrure raconte comment, aux termes d'un contrat conclu avec sa maîtresse, il s'est engagé à être son esclave, contraint de subir toutes les humiliations qu'elle jugerait bon de lui infliger : le bonheur alterne sans fin avec la douleur, comme si l'un ne pouvait venir que de l'autre[42]. »

Pratiquants

Divers pratiquants peuvent être distingués[réf. nécessaire] :

  • les couples, s'exerçant seuls ou en relations avec d'autres couples autour de soirées organisées ;
  • les individus seuls, qu'ils soient homme ou femme, en recherche d'un ou plusieurs partenaires ;
  • Le sadomasochisme est pratiqué dans le milieu gay, avec quelques professionnels gay ;
  • les dominatrices amatrices ;
  • les dominatrices professionnelles.

Il existe également de par le monde des « maisons de domination » : autorisées en Allemagne, aux Pays-Bas et aux États-Unis, elles sont interdites en France et sont passibles de condamnations pour proxénétisme[43]. Le film de fiction Maîtresse, avec Gérard Depardieu et Bulle Ogier, met en scène une dominatrice professionnelle[44].

Communautés

Tomba della Fustigazione (Tombe de la flagellation), VIe siècle av. J.-C..

Au cours des années 1970, Gini Graham Scott (en), docteur en sociologie et anthropologue, s'est infiltrée dans les communautés sadomasochistes de San Francisco. Elle se serait même fait aider pour dominer et se soumettre elle-même, afin de mieux cerner son enquête. Dans son livre La Domination féminine, elle parle des premiers dominants et masochistes qu'elle a rencontrés[45]. Gini Graham Scott relate ce qu'elle apprend de ces communautés sans y ajouter de réflexions personnelles. Les participants employaient les termes domi-soumission, bondage et discipline, sadomasochisme. De nombreuses polémiques naquirent notamment pour déterminer quelle pratique était plus ou moins anormale, taboue l'une par rapport à l'autre. Les termes Top et bottom/sub furent employés. D'un commun accord, les communautés décidèrent qu'il s'agissait de pratiques sœurs. Elles adoptèrent définitivement le terme BDSM. Lorsque Gini Graham Scott a fait cette enquête, le sigle BDSM n'existait pas encore. Elle emploie dans la version originale (anglophone) les termes D&S pour l'expression dominance and submission, et D&Sers pour désigner ceux qui s'y adonnent[45]. Scott distingue différents groupes actifs[45] :

  • la Société de Janus (en), organisation de conseil ;
  • l'Église S.M., consacrée à la domination féminine ;
  • Samois, rassemblant des femmes bisexuelles ou lesbiennes ;
  • la Gemini Society : rassemblant hommes dominants et femmes soumises ;
  • le club 15 : rassemblant des hommes gays.

Santé et sécurité

Certaines de ces pratiques peuvent, lorsqu'elles se font sans la connaissance des limites des participants, être hasardeuses. C'est là que le contrat intervient. Lorsque les partenaires ne se connaissent pas encore, il est indispensable de définir les limites avant le début du jeu. L'écoute, la progression et une attention particulière restant indispensables pendant le jeu. Afin de limiter tout risque de contamination, il est recommandé de ne jouer aux jeux d'aiguilles qu'avec son partenaire régulier, de façon à ne pas être piqué avec une aiguille avec laquelle le dominant se serait accidentellement piqué lui-même. De même, les objets de pénétration doivent être nettoyés après usage et protégés par un préservatif pendant l'usage. La cire chaude doit être versée d'une distance suffisante pour ne pas provoquer de vraies brûlures (une plus grande distance refroidit la cire).

Les professionnel(le)s - et tout dominant pratiquant avec un sujet soumis qu'il ne connaît que peu ou pas - devront vérifier, avant toute pratique un peu dure suggérée par leur sujet, que celui-ci ne présente pas de contre-indication médicale : problème cardiaque, insuffisance respiratoire de type asthme ou sinusite, etc. Le dominant devra dans ces cas précis refuser certaines pratiques telles que suspensions par les pieds, contrôle de la respiration, bâillon dur, masques, cagoules de contrainte, etc. Concernant le ligotage, il est indispensable de vérifier qu'a aucun endroit du corps la corde fait un effet garrot. Il convient de proposer un signe dès que le sujet ressent un quelconque malaise et, dans ce cas, de le libérer immédiatement. Il ne faut jamais laisser un sujet immobilisé sans surveillance.

Code de sécurité

Le « code de sécurité », « mot d'alerte » ou safeword qui sonne la suspension immédiate de la séance, au cas où le dominant dépasserait les possibilités du dominé. Il est utilisé par le sujet dominé. Les codes de sécurité non verbaux, rendus nécessaires par l’usage des bâillons, peuvent consister en un signe de la tête, ou encore le fait de lâcher ou faire tinter un trousseau de clefs placé dans la main du sujet dominé.

Dans son livre La domination Féminine, Gini Graham Scott met en garde la pratique des relations avec une dominatrice débutante ou peu attentive. « Quand Travis[Qui ?] commença à réaliser les fantasmes qu'il avait depuis longtemps, il dit à une dominatrice professionnelle « qu'il pouvait tout supporter, y compris une douleur intense[note 1] ? ». Elle le fouette donc sévèrement et bien qu'il la suppliât d'arrêter, elle ignora ses plaintes comme s'il s'agissait de réplique d'une comédie, ce qui effectivement, est souvent le cas. Mais alors qu'une femme dominante expérimentée observe le langage corporel de l'homme pour différencier les plaintes authentiques, cette femme ne fit pas attention et continua à frapper. Pour Travis, la séance fut une expérience affreuse et il garda durant deux semaines de larges marques rouges. » Travis reviendra sur son expérience : « Elle ne s'est pas souciée de ce que je désirais vraiment, elle m'a simplement mis en bouillie[46]. »

Législations

Les législations des principaux pays occidentaux n'interdisent plus les pratiques sexuelles BDSM. Toutefois, le Royaume-Uni définit un seuil de pratiques au-delà desquelles le BDSM tombe sous le coup de la loi. L'affaire Spanner (année 1991) qui a consisté en la criminalisation d'hommes consentants, alors qu'aucune plainte de quiconque n'avait été déposée, a jugé coupables des « dominants » sur la seule base des marques laissées sur les « soumis. » Une fessée un peu appuyée, un bondage serré sont donc illégaux (ce jugement a été validé par la Cour européenne en juin 1997[47]). Il faut s'en tenir au jugement. Les participants à ce que l'on a nommé l'affaire Spanner furent condamnés sur la possession d'images hard entre majeurs consentants. Ce qui est à noter c'est qu'à l'époque, la loi anglaise punissait ceux qui se faisaient violence à eux-mêmes, d'où l'interdiction de se suicider. Un rescapé du suicide en Angleterre était passible de prison pour tentative de meurtre envers lui-même. C'est ce qui amena la chambre des Lords à infliger des peines de prison aux « dominés. » Des peines inférieures d'environ 50 % par rapport aux dominants.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a aussi statué dans l'affaire K.A. et A.D. c/Belgique (jeux sexuels entre plusieurs hommes et une femme) le 17 février 2005 contre une pratique du sadomasochisme si la personne « esclave » demandait de façon expresse mais aussi tacite l'arrêt de ces pratiques. En l'occurrence, la justice juge le manquement au consentement, mais pas la pratique en elle-même, ce qui était le cas dans l'affaire Spanner. Depuis 2002, la Suisse possède l'une des législations les plus répressives concernant la pornographie dite dure[48].

Associations

Il existe dans chaque pays (ou région selon le besoin) des associations qui ont pour but (non lucratif) d'accueillir les curieux, les débutants, et les adeptes du BDSM. Ces associations offrent un milieu sain et stable pour découvrir ce monde en toute sécurité.

  • L'association qui milite pour l'annulation du jugement de l'affaire Spanner : ce groupe souhaite « défendre les droits de sadomasochistes de toutes orientations sexuelles et en particulier annuler le jugement […] qui rend certaines activités SM illégales même en cas de consentement de toutes les parties[49] ».
  • Plusieurs associations dont l'objet est de permettre à la communauté Fetish BDSM de s’exprimer, de créer des liens, de recueillir et diffuser des informations relatives aux pratiques sûres, saines et contractuelles, sont présentes en région parisienne[50].

Médias

Cinéma

Photographes et artistes

Jeux de Cordes.

Musiques

Notes et références

Notes

  1. Voir à ce sujet différence entre fantasme et programme masochisme[pas clair].

Références

  1. Richard von Krafft-Ebing, Psychopathia sexualis, p. 35 et 236, (ISBN 2-907563-26-2).
  2. Transoxiane, le pays au-delà du fleuve Oxus, en arabe Mawaranahr de balād mā warāʾ an-nahr, بلاد ما وراء النهر, « pays au-delà du fleuve ». L'Oxus / Ὦξος des grecs (actuel Amou-Daria) était appelé Jihoun (arabe : jīḥūn, جيحون, turc : Ceyhun) dans la géographie du Moyen Âge arabo-musulman.
  3. Léopold Stern Sacher-Masoch ou l'amour de la souffrance -Édition Bernard Grasset 1933, p. 16
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Sacha Nacht
  5. Raphaël Ledos de Beaufort, Histoire de la flagellation à travers les âges, Notice sur la Vie et l’Œuvre de Sacher Masoch Éd. Charles Carrington, Paris(1902), article en ligne : Histoire de la flagellation à travers les âges - Raphaël Ledos de Beaufort
  6. Howard S.Becker - Outsider, traduit par J.P. Briand, p. 54, Éditions Métaillé, note en bas de page.
  7. Matthias T. J. Grimme: Das Bondage-Handbuch. Anleitung zum erotischen Fesseln. Charon-Verlag, Hamburg 1999, (ISBN 3-931406-16-4). (German)
  8. Lee Harrington: Shibari You Can Use: Japanese Rope Bondage and Erotic Macramé, Mystic Productions 2007, (ISBN 0-615-14490-X).
  9. Jay Wiseman's Erotic Bondage Handbook. 2000. (ISBN 1890159131)
  10. Zakfar, A Professional Dominatrix, 2010, Lulu.com, (ISBN 978-0-557-64184-0).
  11. Bill Henkin, Sybil Holiday: Consensual Sadomasochism: How to Talk About It and How to Do It Safely, Page 71. Daedalus Publishing Company, 1996, (ISBN 1-881943-12-7).
  12. Sigmund Freud, Les trois Essais, « Idées p. 46, NRF
  13. Sigmund Freud, Les pulsions et leurs destins, (1915) tr.fr., Métapsychologie, p. 46, NRF
  14. Sigmund Freud, Névrose, psychose et perversion, Paris, Presses universitaires de France, (réimpr. 1999) (ISBN 2-13-045208-6)
    voir Le Problème économique du masochisme
  15. Theodor Reik (trad. de l'anglais par Matila Costiescu Ghyka), Le masochisme [« Masochism in modern man »], Paris, éditions Payot, coll. « Bibliothèque scientifique Payot », (réimpr. 1971) (1re éd. 1953), 419 p. (ISBN 2-228-89359-5 et 9782228893596, OCLC 45861258, BNF 37195403, SUDOC 053551001)
  16. Gilles Deleuze Le froid et le cruel présentation de Sacher Masoch, op. cit. p. 38.
  17. Gilles Deleuze Le froid et le cruel présentation de Sacher Masoch, op. cit. p. 39.
  18. a b c et d Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, le froid et le cruel avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Éditions de Minuit, collection « Arguments », 1967 (ISBN 2-707-30332-1).
  19. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, le froid et le cruel, op. cit. p. 38
  20. Jacques Lacan, La logique du fantasme séance du 19 avril 1967, transcription Afi(juillet 2004), p. 320,
  21. Jacques Lacan, le Séminaire, Livre X. L'angoisse (1962-1963), Paris, Seuil, 2004
  22. a et b Julie Mazaleugue-Labaste, « Du Masochisme », préface du Masochisme « Un enfant est battu » Sigmund Freud, Petite bibliothèque Payot (ISBN 9782228906753)
  23. Jean-Paul Sartre, L’être et le néant Tel, Gallimard p. 419, (ISBN 2-07-029388-2).
  24. Michel de M'Uzan « Un cas de masochisme pervers. Esquisse d'une théorie »(1972), in De l'art à la mort, Paris, Gallimard, 1977, p. 125-150.
  25. Daniel Leuwers Préface de la Vénus à la fourrure suivi de l'ouvrage de Leopold von Sacher-Masoch, éd. poche Pocket.
  26. a et b Régis Michel, « L'extase et l'agonie ou… le corps-sans-organes », Savoirs et clinique, 1/2007 (no 8), p. 95-103. DOI : 10.3917/sc.008.0095. Voir sur cairn.info</
  27. Bernard Michel Sacher Masoch Coll. Les hommes libres de l'histoire Éditions Robert Laffont
  28. Virginie Despentes, King Kong Théorie, éd. Grasset (ISBN 978-2-246-68611-8)
  29. C'est ainsi que Schopenhauer nommait les femmes
  30. Diogène jeta un coq plumé dans l'école de Platon et s'écria : « Voilà l'homme de Platon »
  31. Sacher Masoch, La Vénus à la fourrure. [réf. incomplète]
  32. Michel Foucault, « Michel Foucault, une interview : sexe, pouvoir et la politique de l'identité » ; entretien avec B. Gallagher et A. Wilson, Toronto, juin 1982 ; trad. F. Durand-Bogaert, repris dans Dits et écrits, vol. II 1976-1988, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2001, p. 1561-1562.
  33. Entretien destiné à la revue canadienne Body Politic -en ligne
  34. Theodor Reik (trad. de l'anglais), Le masochisme, Paris, Payot, (réimpr. 2000), 419 p. (ISBN 2-228-89359-5)
    un essai de psychanalyse sur la psychologie et le psychisme masochiste
  35. Voir sur larousse.fr.
  36. Deleuze Le froid et le cruel présentation de Sacher Masoch, op. cit., p. 113
  37. Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin, Don Juan de Kolomea, Éditions Philippe Piquier.
  38. Damien Lagauzère, Du masochisme au sacré, éditions L'Harmattan, collection Logiques sociales (ISBN 978-2-296-13203-0).
  39. Le contrat entre Leopold von Sacher-Masoch et Wanda sur wikisource.
  40. Le contrat entre Mme Fanny de Pistor et Léopold de Sacher Masoch.
  41. [vidéo] Récit d'un contrat de Sacher-Masoch.
  42. Sacher von Masoch, La Vénus à la fourrure (quatrième de couverture), Mille et une nuits, .
  43. Article 225_10
  44. (fr) Tzara, « Critique de Maîtresse » (consulté le ).
  45. a b et c Gini Graham Scott (trad. de l'anglais par Robert Mérodack), La domination féminine : organisation et culture d'une minorité sexuelle [« Dominant women, submissive men »], t. 2 : Le pouvoir érotique, Paris, éd. Robert Mérodack, (réimpr. 1987), 2e éd. (1re éd. 1986), 220 p. (ISBN 2-906557-27-7, BNF 35826506), p. 8
  46. Gini Graham Scott, La Domination Féminine version française op. cit. p. 159
  47. (en) Site officiel the Spanner Trust
  48. (fr) Article 197 du Code pénal suisse
  49. Association qui milite pour l'annulation du jugement de l'affaire Spanner, sur le site spannertrust.org
  50. PariS-M, sur le site PariS-M.org
  51. (en) « Human Nature (Madonna song) », Wikipedia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  52. (en) Becky Bain, « Rihanna Loves The Smell Of Sex On Her Naughty Dance Track “S&M” », (consulté le ).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Sacher-Masoch

  • Œuvres maîtresses : La Vénus à la fourrure, Le Cabinet noir de Lemberg, La Pêcheuse d'âmes, Les Batteuses d'hommes, La Pantoufle de Sapho et autres contes, préface de Cécile Guilbert, Paris, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2013, Devenir Sienne, Eva Delambre 2013 Edition Tabou- 91490 Milly-la-Forêt

En , les Éditions Robert Laffont ont réédité une partie de l'œuvre de Leopold von Sacher-Masoch, dans un ouvrage intitulé Œuvres Maîtresses, dont Cécile Guilbert signe la préface. Elle confirme : « Gilles Deleuze publie sa décisive présentation de Sacher Masoch [...] qui brise enfin l'entité aussi floue que conceptuellement paresseuse de sadomasochisme, ce monstre sémiologique ».

Études

  • Arnaud Alessandrin, Marielle Toulze, « BDSM fantaisies : pouvoir et domination à la FOLSOM », Géographie et culture, « Lieux et sexualités » (Emmanuel Jaurand dir.), pp : 59-73, 2016.
  • Sam Bourcier, Queer Zones, Politique des identités sexuelles, des représentations et des savoirs, Paris, Balland, coll. « Modernes », 2001.
  • (en) Pat Califia et Robin Sweeney, The Second Coming : A Leatherdyke Reader, Los Angeles, Alyson, 1996.
  • Philippe Cousin, L’Encyclopédie du sadomasochisme, Paris, La Musardine, 2000.
  • Gilles Deleuze, Présentation de Sacher Masoch. Le froid et le cruel, suivi de La Vénus à la fourrure, Paris, éditions de Minuit, coll. « Reprise », 1967.
  • Chloë des Lysses, Sade revu et corrigé pour les filles. Traité d'éducation et punitions, si méritoires, avec la collaboration de Jean-Claude Baboulin, préface de Jérôme Sans, Paris, Scali, coll. « Love books », 2006.
  • Hans-Jürgen Döpp, Le Sadomasochisme, Parkstone, 2002.
  • Pasteur Joseph Doucé, Le sadomasochisme en question, Lumière & Justice, 1989.
  • Emmanuel Juste Duits, L'Autre désir : Du sadomasochisme à l'amour courtois, Paris, La Musardine, 2000.
  • Michel Foucault, « Michel Foucault, une interview : sexe, pouvoir et la politique de l'identité», entretien avec B. Gallagher et A. Wilson, Toronto, juin 1982 ; trad. F. Durand-Bogaert, dans Dits et écrits, vol. II 1976-1988, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2001, p. 1554-1565.
  • Gini Graham Scott (trad. de l'anglais par Robert Mérodack), La domination féminine : organisation et culture d'une minorité sexuelle [« Dominant women, submissive men »], t. 2 : Le pouvoir érotique, Paris, éd. Robert Mérodack, (réimpr. 1987), 2e éd. (1re éd. 1986), 220 p. (ISBN 2-906557-27-7, BNF 35826506), p. 8.
  • Daniel Grojnowski, Eugénie Guillou, religieuse et putain. Textes, lettres et dossier de police présentés par Daniel Grojnowski, Paris, Fayard/Pauvert, 2013.
  • Lynda Hart, La performance sadomasochiste, entre chair et corps, (trad. de Between the Body and the Flesh, Performing Sadomasochism, New York, Columbia University Press, 1997), Ed. EPEL, Paris, 2003.
  • Anne Larue, Le Masochisme, ou comment ne pas devenir un suicidé de la société, Paris, Éditions Talus d’approche, 2002.
  • Geoff Mains, Urban Aboriginals, San Francisco, Gay Sunshine, 1984.
  • Éric Marty, Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux, Paris, Seuil, 2011.
  • Véronique Poutrain, Sexe et pouvoir, enquête sur le sadomasochisme, Paris, Éd. Belin, coll. « Nouveaux mondes », 2003.
  • Gabrielle Rubin, Le Sadomasochisme ordinaire, Paris, L'Harmattan, 1999.
  • Gayle Rubin, Surveiller et Jouir, anthropologie politique du sexe, Paris, EPEL, 2011.
  • (en) Samois (éd.), Coming to Power : Writings and Graphics on Lesbian S/M, Boston, Alyson, 1988.
  • Mona Sammoun, Tendance SM : Essai sur la représentation sadomasochiste, Paris, La Musardine, 2004.
  • Jean Streff, Les Extravagances du désir, Paris, La Musardine, 2002.
  • (en) Mark Thompson (dir.), Leatherfolk, Boston, Alyson, 1991 ; rééd. 2001.
  • Jean-Manuel Traimond, Dissection du sadomasochisme organisé : approches anarchistes, Lyon, Ed. A.C.L., 2005.

Dictionnaire

  • Gala Fur, Dictionnaire du BDSM, La Musardine, 2016

Guides

  • Wendy Delorme, Pervers & Safe : petit guide de prévention pour le sexe BDSM, éditions Tabou, 2006.
  • Dossie Easton et Janet Hardy, L'art de dominer, trad. Eric Bertrand, éd. Tabou, 2005.
  • Dossie Easton et Janet Hardy, L'art de se soumettre, trad. Eric Bertrand, Tabou, 2007.
  • Gala Fur, Osez… tout savoir sur le SM, La Musardine, 2004.
  • Gala Fur, Osez… les jeux de soumission et domination, La Musardine, 2009.
  • Axterdam, Osez… le bondage, La Musardine, 2005.
  • Italo Baccardi, Osez… la fessée, La Musardine, 2005.
  • Chanta Rose, Bondage For Sex, BDSM Press, 2006.

Magazines

  • (de) : Heavy Rubber, Marquis
  • (uk) : Skin Two
  • (fr)(BE) : Secret
  • (fr)(FR) : BDSM, la revue des femmes soumises, Dressage sévère, Passion SM, Perversions françaises, Prestige SM, Soumissions SM

Fictions et témoignages

  • Leopold von Sacher-Masoch, La Vénus à la fourrure, trad. par Raphaël Ledos de Beaufort, Paris, Charles Carrington, 1902.
  • Leopold von Sacher-Masoch, Fouets et fourrures, édition établie et présentée par Emmanuel Dazin, Bègles, Le Castor astral, 1995.
  • Pierre Dumarchey, connu sous le nom de Pierre Mac Orlan, La Comtesse au fouet, belle et terrible (l'homme-chien), roman d'une héroïne de Sacher-Masoch, Paris, Jean Fort, 1908 ; rééd. Toulouse, Héliot presse, 1990.
  • Pierre du Bourdel (pseudonyme de Pierre Dumarchey, connu sous le nom de Pierre Mac Orlan), Les Aventures amoureuses de Mademoiselle de Sommerange ou Les Aventures libertines d'une Demoiselle de Qualité sous la Terreur, « Québec, Sweetgra's » (en réalité : Paris, Jean Fort) 1910 ; rééd. Paris, La Musardine, 2000.
  • Pierre du Bourdel (pseudonyme de Pierre Dumarchey, connu sous le nom de Pierre Mac Orlan), Mademoiselle de Mustelle et ses amies. Roman pervers d'une fillette élégante et vicieuse, « Québec, Sweetgra's » (en réalité : Paris, Jean Fort), 1913 ; rééd. Paris, La Musardine, 1999.
  • Sadie Blackeyes (pseudonyme de Pierre Dumarchey, connu sous le nom de Pierre Mac Orlan), Petite dactylo, suivi de Les Belles clientes de M. Brozen et de Le Maître d'école, avec un choix de lettres concernant les faits curieux touchant la flagellation des misses et des femmes, Paris, Jean Fort, coll. « Les Orties blanches », avec 32 illustrations de G. Smit, 1914 ; rééd. Paris, La Musardine, 2005.
  • Pauline Réage, Histoire d'O, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1954.
  • Jean De Berg, L'Image, Paris, Les Éditions de Minuit, 1956.
  • Henri Raynal, Aux pieds d'Omphale, Paris, Pauvert, 1957 ; rééd. Saint-Clément-de-Rivière, Fata Morgana, 2004.
  • John Norman, Chroniques de Gor (1966-).
  • Xavière, La Punition, Paris, Christian Bourgois, 1971.
  • Marc Cholodenko, Le Roi des fées, Paris, Christian Bourgois, 1974.
  • Marguerite Duras, L'Homme assis dans le couloir, Paris, Les Éditions de Minuit, 1980.
  • Hervé Guibert, Les Chiens, Paris, Éditions de Minuit, 1982.
  • Jeanne De Berg, Cérémonies de Femmes, Paris, Grasset et Fasquelle, 1985.
  • Marc Cholodenko, Histoire de Vivant Lanon, Paris, P.O.L., 1985.
  • Élizabeth Herrgott, Le Gynécée, Paris, Éditions Denoël, 1989.
  • Vanessa Duriès, Le Lien, Paris, J'ai Lu, 1993.
  • Annick Foucault, Françoise Maîtresse, Paris, Gallimard, 1994.
  • Michel Plessier, Éloge de la Servitude, Paris, Spengler, 1994.
  • Richard Morgiève, Sex vox dominam, Paris, Calmann-Lévy, 1995.
  • Jean-Jacques Pauvert,Anthologie historique des lectures érotiques, 4 volumes Paris, Éditions Stock, 1995, complétés par un tome 5 : De l'infini au zéro, 1985-2000, publié en 2001.
  • Florence Dugas, Dolorosa Soror, Paris, Éditions Blanche, 1996 ; rééd. Paris, La Musardine, 2014.
  • Guillaume Dustan, Plus fort que moi, Paris, P.O.L, 1998.
  • Virginie Despentes, « Domina », Mordre au travers, Paris, Librio, 1999.
  • Tomi Ungerer, SM, Paris, Le Cherche-midi, 2000.
  • Élizabeth Herrgott, Mes Hiérodules, Paris, Éditions Blanche, 2000 ; rééd. Paris, La Musardine, 2006.
  • Joël Hespey, S.M., Paris, Éditions Blanche, 2000.
  • Laura Reese, Jeux interdits à l'université, Paris, Éditions Ramsay, 2001.
  • Isabelle Jacob, Les Chaînes de la liberté, Paris, Bruno Leprince, 2002.
  • Salomé, Soumise, Paris, Pocket, 2003.
  • Audrey Kaplan, Cécile, Bruno Leprince, 2004.
  • Hervé-René Martin, La Défloration, Paris, Climats, 2004.
  • Jane Delynn, La Laisse, Paris, Éditions Blanche, 2004.
  • Ida Denans, Maîtresse Ida, Circlesquare/Bruno Leprince, 2004.
  • Caroline Lamarche, Carnets d'une soumise de province, Paris, Éditions Gallimard, 2005.
  • Margaret Cartier, Tendres douleurs, Paris, Éditions Blanche, 2007.
  • Nadine Monfils, Le Bal du diable, Paris, La Musardine, 2010.
  • Carlotta di Cebbruzga, Histoires à clefs, Lul.com, 2011.
  • E. L. James, Cinquante nuances de Grey, trad. Denyse Beaulieu, Paris, Jean-Claude Lattès, 2011.
  • Marthe Blau "Entre ses mains", 2003 JC Lattès
  • Eva Delambre "Devenir Sienne", 2013, Tabou Edition
  • Eva Delambre "L'Esclave", 2014, Tabou Edition
  • Eva Delambre "L'Eveil de l'Ange", 2015, Tabou Edition
  • Eva Delambre "L'Envol de l'Ange" 2016, Tabou Edition
  • Eva Delambre "Marquée au Fer", 2017, Tabou Edition

Poésie

  • Joyce Mansour, Cris, Paris, Éditions Seghers, 1953 ; Déchirures, Paris, Les Éditions de Minuit, 1955 ; Rapaces, Paris, Éditions Seghers, 1960 ; Carré blanc, Paris, Le Soleil Noir, 1966 ; repris dans Prose et poésie, œuvre complète, Paris, Actes Sud, 1991.
  • Annie Le Brun,Ombre pour ombre, Paris, Gallimard, 2004.
  • Alain Marc, « Sexe et pouvoir », la Souffrance du monde, Faugères, Éditions du Zaporogue, 2011.
  • Jean Philippe Beaudin, Les anges noirs, Montréal (Québec), Éditions de l'étoile de mer, 2013.

Bandes dessinées

Articles connexes

Liens externes