Richard Morgiève

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Richard Morgiève
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Richard Morgiève en 1996.
Naissance (72 ans)
Paris France
Activité principale
Distinctions
2020 Prix Mystère de la critique pour Le Cherokee
2019 Grand Prix de Littérature policière pour Le Cherokee
2018 Prix du Printemps du roman pour Les Hommes
2007 Prix d'interprétation au Festival du court-métrage d'humour de Meudon pour Le Mozart des pickpockets
2007 Prix littéraire des Rencontres du livre d'histoire pour Un petit homme de dos
2005 Prix Wepler pour Vertig
2000 Prix Wepler - Mention spéciale du jury pour Ma vie folle
1994 Prix Joseph Delteil pour Fausto
1993 Prix Point de mire pour Fausto
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

  • Un petit homme de dos (1988)
  • Cueille le jour (1993)
  • Sex vox dominam (1995)
  • Ma vie folle (2000)
  • United Colors of Crime (2012)
  • Les Hommes (2017)
  • Le Cherokee (2019)

Richard Morgiève est un écrivain français, né le à Paris. Il est aussi dramaturge, scénariste et acteur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Orphelin à l’adolescence (sa mère est morte d'un cancer quand il avait sept ans et son père s’est suicidé quand il en avait treize), Richard Morgiève a découvert la lecture, qui fut alors pour lui un moyen d'apprentissage, d’exploration et de consolation[1]. Autodidacte, il s'est passionné pour des auteurs très divers, allant de Mary O’Hara[2] à Balzac, de Fenimore Cooper à Steinbeck, Zola ou Céline. Jeune adulte, il a exercé des emplois de débrouille (débarrasseur de caves, garagiste ou brocanteur)[3].

Il a publié à trente ans, en 1980, son premier roman policier. Michel Lebrun et Jean-Patrick Manchette ont salué son style personnel et direct. Il a travaillé aussi sur plusieurs scénarios avec Robert Kramer, Jean-Patrick Manchette, Serge Leroy, Bernard Rapp, Patrick Grandperret et Rémy Duchemin.

Depuis 1987 avec Des Femmes et des boulons, et Un petit homme de dos en 1988, il se consacre essentiellement à l’écriture de romans, récits ou pièces de théâtre.

Il a épousé Émilie Chaix, fille de la romancière Marie Chaix, dont il a divorcé, avant de se remarier, dans les années 2000, avec la psychanalyste et romancière Alice Massat. Il est père de deux filles et d'un garçon.

Il vit à Paris.

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

Les cinq premiers romans de Richard Morgiève, publiés de 1980 à 1983, sont des romans policiers qui, à ses yeux, ne font pas véritablement partie de son œuvre. Il en dit que c'était pour lui des tentatives de montrer qu'il savait écrire et user des artifices propres au genre, ce qui le plongeait dans un profond malaise, car l'honnêteté et la mise à nu des sentiments les plus intimes et les plus profonds constituent ce qu'il a toujours attendu de son travail d'écrivain.

Son premier roman de littérature générale, Des femmes et des boulons, est publié en 1987. Dix ans plus tard, le magazine Le Matricule des anges écrit : « [Richard Morgiève] démolit littéralement les phrases pour qu'elles expriment sans aucune contrainte une force venue d'ailleurs, hors conscience. [...] Son autobiographie est éclatée dans ses divers écrits même si Un petit homme de dos condense dans une beauté troublante son passé oscillant entre les souvenirs et l'imaginaire. »

Publié en 1988, Un petit homme de dos est une pierre fondatrice de son parcours littéraire. Ce livre laisse entrevoir ce que va devenir son style personnel et direct, parfois violent. Il déconstruit en effet la narration traditionnelle, que ce soit par son usage iconoclaste des temps, ou encore par ses jeux sur la frontière entre fiction et réalité, oralité et écriture (comme dans Ma vie folle publié en 2000).

La plupart de ses textes vont ainsi constamment jouer sur les lisières entre les registres de la violence et du sentiment, du sexuel et de l’amour, de la cruauté et de l’innocence, du réalisme et du surnaturel. À tel point qu’il lui arrive, comme dans Legarçon, ou plus tard dans Vertig (Prix Wepler 2005) de décaler les usages conventionnels de la ponctuation, emblème de l’organisation structurale d’un écrit, et de la transposition scripturale des limites.

À propos de Legarçon, Pierre Lepape écrit dans Le Monde « Richard Morgiève invente une écriture » et Jean-Paul Dollé en parle comme d’ « une version hard de la Phénoménologie de l’esprit » (Le Magazine Littéraire no 357, ).

En 1997, Richard Morgiève déclare : « On a dit pour Sex Vox Dominam que c'était un livre dur. Pour moi, c'est faux. Mon roman précédent, Cueille le jour est beaucoup plus violent mais ce n'est pas à moi de le dire. »

À propos de Cueille le jour, Jean-Patrick Manchette lui écrit qu’il l’a trouvé « impressionnant, formidable. Il est beau de voir avec quelle maîtrise s’associent le ton et la teneur de ton « conte ». Il y a un moment que je sais que tu t’es envolé dans les espaces supérieurs (au moins depuis Un petit homme…) »[4].

Sa trilogie (United Colors of crime, Boy, et Love), par ses titres-mêmes qui ne sont pas en français, exemplifie son parti-pris sur la remise en question des appartenances identitaires (patronymiques avec United Colors of crime, sexuelles avec Boy, ou subjectives avec l’homme-machine nommé Chance, héros du roman Love).

Quant à ses goûts littéraires, il déclare, en 1997 : « En France, il y a deux auteurs qui m'ont profondément marqué, un inconnu qui s'appelle Jean Douassot et l'autre c'est Louis Calaferte[5] ». Dix ans plus tard, ce sont à nouveau ces deux auteurs qu'il cite[6], et vingt ans plus tard, en 2017, dans un entretien pour le site de lecteurs Babelio, à la question « Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ? », ce sont deux ouvrages de Jean Douassot qu'il mentionne[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Romans policiers[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Littérature jeunesse[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Collectif[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

À la télévision[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

À la télévision[modifier | modifier le code]

Exposition de peintures[modifier | modifier le code]

2008 : Exposition de ses œuvres peintes à la Maison Gueffier, Le Grand R, à La Roche-sur-Yon (Vendée), novembre et [22].

Adaptations de ses œuvres[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

1993 : Fausto, de Rémy Duchemin, dont il est coscénariste, d'après son livre éponyme de 1990

Au théâtre[modifier | modifier le code]

En musique[modifier | modifier le code]

2008 : Doriand compose une musique sur le texte de Richard Morgiève Mon petit garçon (2002), pour le livre-disque conceptuel Fantaisie littéraire

Documentaire[modifier | modifier le code]

2007 : Portrait de Richard, film de Nicolas Barrié, production Incidences, DVD de 52 min.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Loret, Eric, « Dominus dominé », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Ministère de la Culture, « A vous de lire : Richard Morgiève », (consulté le )
  3. « Wikiwix's cache », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
  4. « Editions Joëlle Losfeld », sur medioq (consulté le )
  5. a et b Alex Besnainou, Mon beau Jacky, et rencontre avec Richard Morgiève, article Le Matricule des anges no 018 décembre 1996 - janvier 1997 (consulté le 1er mars 2018)
  6. Entretien avec Richard Morgiève, site lesfillesduloir.com du 5 septembre 2007.
  7. Entretien avec Richard Morgiève à l'occasion de la sortie de Les Hommes, site Babelio.com du 15 septembre 2017.
  8. Liste des Prix Littéraires 2007
  9. Alex Besnainou, Legarçon, article Le Matricule des anges no 021, novembre - décembre 1997 (consulté le 1er mars 2018)
  10. Xavier Houssin, « Richard Morgiève, les mots de la fin », article du journal Le Monde du 22 septembre 2005.
  11. Xavier Houssin, « Richard Morgiève : une drôle de débâcle », article du journal Le Monde, du 3 août 2007.
  12. Xavier Houssin, « "Cheval" : Affreux, sales, mais pas méchants », article du journal Le Monde, du 22 janvier 2009.
  13. Xavier Houssin, « "United Colors of Crime", de Richard Morgiève : métaphores et métamorphoses », article du journal Le Monde du 26 janvier 2012.
  14. Xavier Houssin, « L’amour à la fin des temps », article du journal Le Monde, du 26 février 2015.
  15. Xavier Houssin, « Richard Morgiève en clair-obscur », [1]
  16. Corinne Renou-Nativel, « Une souris et un homme », article du journal La Croix, du 23 novembre 2017.
  17. Xavier Houssin, « Les amitiés viriles de Richard Morgiève », article du journal Le Monde, du 7 septembre 2017.
  18. Xavier Houssin, « Les fantômes de sang de Richard Morgiève », article du journal Le Monde, du 17 janvier 2019.
  19. a et b Richard Morgiève et Kent Anderson lauréats du grand prix de Littérature policière 2019 Livres Hebdo 26 septembre 2019
  20. Christine Ferniot, « 1963, deux flics sur les routes du Texas. L’écrivain français dynamite encore les codes du polar, et on sort rincé de ce roman subversif. », article du journal Télérama 3705, du 13 janvier 2021.
  21. Hugo Marsan, avis critique de Bébé-Jo, de Richard Morgiève, article du journal Le Monde, du 2000.
  22. Page de l'exposition, site de Le Grand R.
  23. Prix du Printemps du roman 2018, sur le site livreshebdo.fr.
  24. Prix du Printemps du roman 2018, sur le site forumlivre.fr.
  25. Annonce des lauréats
  26. Palmarès prix Mystère de la critique

Liens externes[modifier | modifier le code]