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Élections législatives françaises de 1986

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Élections législatives françaises de 1986
577 députés de l'Assemblée nationale
(majorité absolue : 289 sièges)
[1]
Corps électoral et résultats
Votants 28 024 168
78,50 % en augmentation 8,2
Union de l'opposition pour le renouveau – Jacques Chirac
Voix 12 565 714
44,84 %
en augmentation 2
Sièges obtenus 290 en augmentation 132
Majorité présidentielle – Laurent Fabius
Voix 8 693 939
31,02 %
en diminution 7,2
Sièges obtenus 212 en diminution 54
Parti communiste français – Georges Marchais
Voix 2 739 925
9,78 %
en diminution 6,4
Sièges obtenus 35 en diminution 9
Front national – Jean-Marie Le Pen
Voix 2 703 442
9,65 %
en augmentation 9,5
Sièges obtenus 35 en augmentation 35
Assemblée nationale élue
Par groupes
Diagramme
Gouvernement
Sortant Élu
Fabius
Majorité présidentielle (PS, MRG, DVG)
Chirac II
Union RPR-UDF (RPR, UDF, DVD)
Législature élue
VIIIe (Cinquième République)

Les élections législatives françaises de 1986 ont lieu le pour élire la VIIIe législature de la Cinquième République.

Ce scrutin marque un tournant dans l'histoire de la Cinquième République puisque, pour la première fois sous ce régime (et la seule à ce jour), des élections législatives se déroulent au scrutin proportionnel (départemental à un seul tour). Alors que la proportionnelle figurait dans les 110 propositions pour la France du président socialiste François Mitterrand, il est prêté à celui-ci l'intention de réduire ainsi la majorité de droite alors que les sondages donnaient une large défaite de la gauche avec le scrutin majoritaire à deux tours.

En accordant une courte majorité à la droite RPR-UDF, ces élections conduisent à la première cohabitation, avec Jacques Chirac comme Premier ministre. Il s'agit aussi de la première fois que le Front national (FN), parti d'extrême droite présidé par Jean-Marie Le Pen, bénéficiant de l'instauration de la proportionnelle, envoie des députés au palais Bourbon.

Mode de scrutin

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Nombre de sièges par département.

Depuis les débuts de la Cinquième République, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours était en vigueur pour les élections législatives.

En 1985, alors que les sondages sont mauvais pour la gauche, François Mitterrand s’appuie sur la 47e de ses 110 propositions pour la France de 1981 pour instaurer la proportionnelle départementale. En désaccord avec ce changement de scrutin, Michel Rocard démissionne du gouvernement, dénonçant un risque de retour à l’instabilité ministérielle[2].

Plusieurs observateurs estiment que ce changement de mode de scrutin voulu par François Mitterrand vise à limiter la défaite de la gauche et à priver la droite parlementaire de la majorité absolue en faisant entrer à l’Assemblée nationale des élus du Front national, parti d’extrême droite alors en pleine progression. Ce calcul aurait même été assumé par le chef de l'État[3],[4],[5]. Lionel Jospin, qui était alors premier secrétaire du Parti socialiste, reconnaîtra a posteriori que la proportionnelle visait à « empêcher la droite d'avoir une écrasante majorité à l'Assemblée nationale »[6], sans mentionner cependant que c'était dans l'espoir de voir un résultat élevé pour le Front national.

Chaque circonscription électorale constituée par un département métropolitain, ultra-marin ou un territoire ultra-marin élit de 2 à 24 députés, à l'exception de trois territoires d'outre-mer, qui n'en élisent qu'un[7]. La moitié des circonscriptions départementales ayant quatre sièges ou moins, le scrutin reste peu proportionnel et contraint le RPR et l'UDF à former des listes communes dans de nombreux départements.

Institut Date EXG PCF PS MRG DVG Écologistes DVD RPR-UDF FN
Ipsos 17 au 1 10 27 2 3 2 45 % 7
Sofres[8] 3 11 29 1 NC NC 46,5 % 5,5
Sofres[9] 1,5 11 26 1,5 NC NC 1 48 % 9
BVA[9] NC 10,5 28,5 NC NC NC NC 47 % 7,5
Ifop[9] 2 11 30 1 NC 1 48,5 % 6
Ipsos 1 11 26 1 3 4 43 % 9

Au niveau national

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Résultats des élections législatives du
Premier tour
Nombre % des inscrits
Inscrits 37 562 173 100,00
Abstentions 7 878 658 21,50[10]
Votants 29 683 515 79,02
% des votants
Bulletins blancs et nuls 1 275 684 4,35
Suffrages exprimés 28 024 168 74,60
Étiquette politique Voix % des exprimés Sièges
Parti socialiste 8 693 939 31,02 206
Listes communes RPR-UDF[11] 6 008 612 21,44 147
Rassemblement pour la République 3 143 224 11,22 76
Parti communiste français 2 739 925 9,78 35
Front national 2 703 442 9,65 35
Union pour la démocratie française 2 330 167 8,31 53
Divers droite 1 083 711 3,87 14
Extrême gauche 430 352 1,54 0
Écologistes 340 109 1,21 0
Divers gauche 301 063 1,07 5
Mouvement des radicaux de gauche 107 769 0,38 2
Extrême droite 57 432 0,20 0
UNG (Aimé Césaire, Martinique) 56 044 0,20 0
Régionalistes 28 379 0,10 0
Source : data.gouv.fr

Par département

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Nouvelle Assemblée nationale

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Composition par groupe

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Groupe parlementaire Députés Président déclaré
Membres Apparentés Total
SOC Socialiste 196 16 212 Pierre Joxe
RPR Rassemblement pour la République 147 8 155 Pierre Messmer
UDF Union pour la démocratie française 114 17 131 Jean-Claude Gaudin
COM Communiste 32 3 35 André Lajoinie
FN-RN Front national – Rassemblement national 32 3 35 Jean-Marie Le Pen
Total de députés membre de groupes 568
Députés non-inscrits 9
Total des sièges pourvus 577

Liste des députés

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Il y a 5,9 % de femmes députées[12].

En nombre de sièges, la victoire du RPR et de l’UDF est moins importante que prévue initialement, les obligeant à composer avec des élus "divers droite" pour assurer la majorité absolue. Le PS réalise des résultats moins dramatiques que les sondages ne l'envisageaient malgré un reflux important de sièges, restant le premier parti à l'Assemblée nationale. Avec 35 élus, le Front national fait son entrée à l’Assemblée nationale pour la première fois.

Conséquences et suites

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Le , le président François Mitterrand nomme à Matignon Jacques Chirac, président du RPR, inaugurant ainsi la première cohabitation de la Cinquième République. Le nouveau Premier ministre revient sur le mode de scrutin proportionnel, restaurant le scrutin majoritaire en vue des prochaines élections législatives.

La cohabitation permet au chef de l’État socialiste de regagner en popularité : il est réélu au second tour de l’élection présidentielle de 1988 face au chef du gouvernement. Dans la foulée, l’Assemblée nationale est dissoute et les élections législatives anticipées donnent une majorité relative au Parti socialiste.

Notes et références

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  1. Un second tour a lieu à Wallis-et-Futuna, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon le .
  2. Jean-Louis Andreani, Le Mystère Rocard, Robert Laffont, , p. 257.
  3. William Karel, François Mitterrand : que reste-t-il de nos amours ?, 2015, film documentaire de 90 minutes.
  4. Franz-Olivier Giesbert, La Fin d'une époque, Fayard, coll. « Documents, témoignages », , 308 p. (ISBN 978-2213032023).
  5. Jim Jarrassé, « En 1986, la proportionnelle avait partiellement profité au FN », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  6. Jim Jarrassé, « En 1986, la proportionnelle avait profité au FN », sur Le Figaro, .
  7. Tableau n°1 annexé à la loi no 85-690 du 10 juillet 1985 modifiant le code électoral et relative à l'élection des députés.
  8. Sud-Ouest du 20 février 1986, p. 3
  9. a b et c Sud-Ouest du 6 février 1986, p. 3
  10. P. Bréchon, La France aux urnes, 60 ans d'histoire électorale, La Documentation Française, 2009.
  11. Dont 73 ont été donnés au RPR et 74 à l'UDF.
  12. Magazine Le Monde 2 des 18-19 avril 2004, p. 89.

Bibliographie

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  • Élizabeth Dupoirier et Gérard Grunberg (dir.), Mars 1986 : la drôle de défaite de la gauche, Paris, PUF, coll. « Recherches politiques », 1986, 256 p.

Articles connexes

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Liens externes

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