Saint-Nectaire

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Saint-Nectaire
Saint-Nectaire
Vue générale de Saint-Nectaire.
Blason de Saint-Nectaire
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Puy-de-Dôme
Arrondissement Issoire
Intercommunalité Communauté de communes du Massif du Sancy
Maire
Mandat
Alphonse Bellonte
2014-2020
Code postal 63710
Code commune 63380
Démographie
Gentilé Saint-Nectairiens
Population
municipale
725 hab. (2014)
Densité 22 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 35′ 17″ nord, 2° 59′ 34″ est
Altitude Min. 609 m
Max. 1 011 m
Superficie 33,26 km2
Élections
Départementales Champeix
Localisation
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Voir sur la carte topographique de France
Saint-Nectaire
Géolocalisation sur la carte : France
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Saint-Nectaire
Liens
Site web ville-saint-nectaire.fr

Saint-Nectaire (Sent Nectari en occitan) est une commune française située dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne.

Saint-Nectaire a donné son nom au célèbre fromage, le saint-nectaire.

Géographie

Localisation

Une vue générale de Saint-Nectaire
Saint-Nectaire, vue générale.

Saint-Nectaire est située dans les monts Dore qui font partie du parc naturel régional des volcans d'Auvergne. Elle a intégré la communauté de communes du Massif du Sancy en janvier 2009[1].

En fait, deux localités sont rassemblées sous le nom de Saint-Nectaire :

  • Saint-Nectaire-le-Haut, autour de son église romane qui lui a donné son nom, est située sur le mont Cornadore ;
  • Saint-Nectaire-le-Bas est la ville thermale, située autour des sources thermales.

Hydrographie

En plus de ses nombreuses sources thermales, Saint-Nectaire est arrosée par la Couze Chambon, qui passe en bordure sud de Saint-Nectaire-le-Bas, et par son affluent le ruisseau du Fredet, connu localement sous le nom de Courançon, qui traverse le bourg du nord-ouest au sud-est. Le Courançon a été détourné en 1907 - originellement il passait plus à l'est, plus près des maisons.

La plupart des sources thermales se trouvent près du lit du Courançon[3].

Limpide et incolore au sortir de terre, l'eau des sources se trouble au contact de l'air. Elle devient jaunâtre lorsqu'elle se refroidit, et un sédiment jaune ocre se précipite. Certaines sources ont une odeur dite sulfureuse associée à certaines eaux bicarbonatées sodiques. Elle a un goût salé, plus ou moins lixiviel et ferrugineux, à température variable, et piquante suivant les sources. Malgré le bouillonnement de l'eau à intervalles très rapprochés dans les bassins dû à des colonnes gazeuses importantes, elle dégage peu de bulles de gaz dans le verre. L'eau de certaines sources est recouverte d'une couche épaisse d'acide carbonique. Comme l'eau de Saint-Alyre[4], elle est incrustante (source pétrifiante)[5].

Débit et température des principales sources[5]
Nom de la source Débit / 24h Température Lieu d'exploitation
Source du Rocher
1 512 hectolitres
43,7 °C
Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire-le-Haut)
Source du Mont-Cornadore
720 hectolitres
41 °C
Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire-le-Haut)
Source du Gros-Bouillon
720 hectolitres
37,5 °C
Bains Romains (Saint-Nectaire-le-Bas)
Grande source Boëtte
432 hectolitres
46 °C
Bains Boëtte (Saint-Nectaire-le-Bas)
Source du Parc
72 hectolitres
19 °C
Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire-le-Haut)
Grande source Rouge
Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire-le-Haut)
Petite source Rouge
86 hectolitres
18 °C
Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire-le-Haut)
Source Saint-Césaire
40,9 °C
Bains Boëtte (Saint-Nectaire-le-Bas)
Source des Dames
19 °C
Bains Boëtte (Saint-Nectaire-le-Bas)
Source Intermittente
25 °C
Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire-le-Haut)
Source de la Coquille
26 °C
Bains Romains (Saint-Nectaire-le-Bas)
Source Morange
Établissement du Mont-Cornadore (Saint-Nectaire-le-Haut)
les 3 sources des Fontaines Rouges
Eau consommée sur place dans un 4e établissement à Saint-Nectaire-le-Bas

Voies de communication et transports

La commune est traversée par les départementales D 996 depuis Chambon-sur-Lac et Mont-Dore ou Champeix et Issoire, ainsi que les D74 (Les Arnats), 145 (Boissières), 146 (Sapchat), 150 (Farges, Sapchat), 622 (Saillant), 640 (Freydefont, Treizanches), 642 (Les Granges) et 643 (Sailles).

Toponymie

La commune de Saint-Nectaire était orthographiée Saint Nectaires (avec un s) sous l'an II.

Histoire

Un dolmen du parc de Saint-Nectaire.

Avec ses eaux alcalines et stimulantes qui en ont fait des thermes reconnus dès l'Antiquité pour leurs vertus thérapeutiques, la cité de Saint-Nectaire reste avant tout le berceau d'un culte celtique ancien et l'écrin d'un des plus beaux joyaux de l'Art roman auvergnat.

À l'époque néolithique, un dolmen en granit est érigé sur le mont Cornadore. Prosper Mérimée, Inspecteur des Monuments historiques, décrit ce dolmen en 1837 dans ses Notes d'un voyage en Auvergne.

Selon une légende, des fées résidaient dans les grottes du Mont, déjà nommé Cornadore lorsque Nectaire, disciple d'Austremoine, prêche la foi de Jésus à la fin du IIIe siècle. Accompagné des prêtres Auditor et Baudenius, il y fait bâtir une première église qui accueille ses reliques après sa mort[6].

On ne sait rien de ce qui advient de Saint-Nectaire entre la mort de ces prêcheurs et le XIIe siècle, hormis l'existence d'un village révélé par des fouilles, qui est construit autour d'un lieu de culte. Le premier document mentionnant Saint-Nectaire est un livre du XIe siècle relatant la vie de saint Austremoine[7]. Entre 1146 et 1178, les moines de la Chaise-Dieu reçoivent en donation de la part de Guillaume VII, comte d'Auvergne, la terre de Saint-Nectaire pour y établir un prieuré.

L'église actuelle, construite durant cette période, est-elle l'œuvre de Guillaume VII ou celle des moines du prieuré ? On ne le sait toujours pas.

Politique et administration

Administration municipale

Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 500 et 1 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 15[8].

Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
- 1840 Anet Bellonte    
1840 1843 Jean Serre   Pétrificateur
1843 1848 Anet Besson    
1848 1863 Joseph Mandon    
1863 1870 Panneveyre De Viginet    
1871 1900 Jean Parrot    
1900 1919 Michel Papon   Pétrifcateur
1919 1925 Rabany-Serre    
1925 1945 Léon Papon   Pétrificateur
1945 1965 André Roux    
1965 1977 Henri Lignerat    
1977 1989 Jean Dabert    
1989 2008 Gérard Simon    
2008 En cours
(au 4 juillet 2014[9])
Alphonse Bellonte   Gérant de société (GAEC de Farges)

Organisation administrative

La commune faisait partie de l'ancien canton de Murols. Depuis 1801, elle fait partie du canton de Champeix[10] et jusqu'en 2015, où à la suite du redécoupage des cantons du département, la commune sera intégrée au nouveau canton du Sancy.

Population et société

Démographie

Les habitants de la commune sont appelés les Saint-Nectairiens. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12],[Note 1].

En 2014, la commune comptait 725 habitants, en diminution de −0,96 % par rapport à 2009 (Puy-de-Dôme : 2,3 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 3421 2691 4351 2881 2701 3941 3341 3501 334
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 3741 4211 3281 3181 3021 2391 2521 1591 239
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 2091 2541 2761 1051 0991 0451 0361 034901
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2014
832783678645664675724728725
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[13].)
Histogramme de l'évolution démographique

Sur la période 1999-2009, la commune a enregistré un taux annuel moyen de variation positif de 0,9 %. Malgré un solde naturel négatif (taux de natalité de 9,2  et de mortalité de 26,5 ), la commune gagne des habitants (solde migratoire de + 2,6 %)[a 1].

Pyramide des âges de Saint-Nectaire en 2009 en pourcentage[a 2]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,3 
90 ans et plus
2,9 
9,3 
75 à 89 ans
22 
17 
60 à 74 ans
13,5 
23,6 
45 à 59 ans
22,1 
19,9 
30 à 44 ans
15,9 
15,6 
15 à 29 ans
11,6 
14,2 
0 à 14 ans
12,1 

Manifestations culturelles et festivités

Des activités sont proposées annuellement, telles les Journées du Saint-Nectaire[14], chaque année pour le week-end de Pentecôte : un événement gastronomique, culturel et festif.

Économie

Emploi et chômage

En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s’élevait à 447 personnes, parmi lesquelles on comptait 71,9 % d’actifs dont 64,3 % ayant un emploi et 7,7 % de chômeurs[a 3].

On comptait 335 emplois dans la zone d’emploi (dont 246 salariés[a 4]). Le nombre d’actifs ayant un emploi résidant dans la zone étant de 288, l'indicateur de concentration d'emploi est de 116,2 %, ce qui signifie que la commune offre plus d'un emploi par habitant actif[a 5].

Parmi les 288 personnes âgées de 15 ans ou plus (soit 72,3 %), 208 sont des salariés[a 6], parmi lesquels 158 sont titulaires de la fonction publique ou des contrats à durée indéterminée et 35 des contrats à durée déterminée ; parmi les non-salariés, on recensait 39 indépendants et 38 employeurs[a 7]. 54 % des actifs travaillent dans la commune de résidence[a 8].

Le chômage (au sens du recensement) des 15-64 ans s’élevait en 2009 à 10,7 %[a 9]. Au 31 décembre 2011, on comptait 77 demandeurs d'emploi de catégorie ABC dont 44 de catégorie A[a 10].

Entreprises et établissements

Au 31 décembre 2010, Saint-Nectaire comptait 135 établissements actifs (243 postes salariés) : 23 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 14 dans l'industrie, 9 dans la construction, 79 dans le commerce-transports-services divers et 10 étaient relatifs au secteur administratif. Une seule entreprise avait plus de 50 salariés[a 11],[a 12].

En 2011, 16 entreprises ont été créées à Saint-Nectaire[a 13] ; parmi celles-ci, 11 sont individuelles dont 9 auto-entrepreneurs[a 14].

Démographie des entreprises et des établissements au 1er janvier 2011
Secteur d’activité Entreprises Établissements
Créations[a 13] individuelles[a 14] Nombre[a 15] Créations[a 16] Nombre[a 17]
Industrie 1 1 13 3 14
Construction 0 0 7 0 8
Commerce, transports et services divers 15 10 47 15 57
Administration publique, enseignement,
santé et action sociale
0 0 5 0 5
Ensemble 16 11 72 18 84
Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements SIRENE

Tourisme

Dans l'ancien classement hôtelier au 1er janvier 2012, il existait quatre hôtels (114 chambres) dont un classé trois étoiles[a 18].

Quatre campings sont installés sur la commune de Saint-Nectaire offrant 295 emplacements[a 19].

Grottes de Châteauneuf.

On trouve à Saint-Nectaire des activités surtout liées au goût. La commune a donné son nom au fromage saint-nectaire. Truffade (plat à base de pomme de terre et non de truffe - 'truffe' est le nom auvergnat de la pomme de terre), tripoux, miel et autres spécialités locales sont également au menu.

Les environs sont riches en lieux d'intérêt[15], dont :

  • volcans et formations associées : les dykes de Verrières, des cheminées volcaniques à l’entrée de Verrières ; le collier de la Reine, un éboulis en forme de collier entre Verrières et Le Rivalet associé à une légende sur la reine Margot
  • mégalithes : 2 menhirs, 4 dolmens
  • lacs
  • grottes de Châteauneuf, de Boissières
  • le marais salé : l'un des plus grands marais salés hors littoral avec 1 ha de surface, et sa flore halophile
  • les cascades : cascade de Saillant, où la Couze Chambon traverse une coulée de lave qui lui donne un dénivelé de 7 m
  • ski en hiver : station de Super-Besse à 22 km
  • randonnées
  • VTT
  • escalade
  • montgolfière
  • pêche
  • thermes
  • casino de Saint-Nectaire

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Église de Saint-Nectaire

photographie prise en hauteur de l'ensemble du bâtiment
L'église.

L'église de Saint-Nectaire est un des joyaux de l'art roman auvergnat. Elle est classée monument historique depuis 1840[16].

Cette église romane a été édifiée au milieu du XIIe siècle en l'honneur de saint Nectaire par les moines de La Chaise-Dieu. Elle aurait été construite à l’emplacement du sanctuaire élevé par Nectaire d'Auvergne sur le mont Cornadore[17]. Elle comporte 103 magnifiques chapiteaux. Au milieu du XIXe siècle, l'église était encore entourée de murailles, d'un cimetière, d'un château et d'une petite chapelle. Ces éléments furent détruits peu après, lors d'une restauration de l'église dans une optique positiviste. L'édifice fut transformé pour devenir l'archétype même de l'église romane. Aujourd'hui entourée de forêts, l'église était, au Moyen Âge et jusqu'au début du XXe siècle, au cœur d'une région surpeuplée, où le bois était rare.

Perchée sur son socle rocheux et surveillée par les Monts Dore, l'église de Saint-Nectaire demeure l'une des plus étonnantes églises majeures de Basse-Auvergne. Faite de trachyte gris clair, elle semble vouloir rivaliser, malgré ses dimensions modestes, avec les grandes cathédrales.

Vierge du Mont Cornadore
Notre-Dame du Mont Cornadore.

À l'intérieur, les proportions se révèlent; les chapiteaux offrent leurs décors exceptionnels. Réalisés par un sculpteur auvergnat au savoir-faire développé, leur canon est trapu, hérité de la tradition gallo-romaine. Entre les épisodes de l'Apocalypse, de la vie du Christ et de celle de saint Nectaire, plus de cent figures sont représentées dans le rond-point du chœur. Et puis il y a cet étonnant personnage dénommé Ranulfo : peut-être un généreux donateur, tiraillé entre le Bien et le Mal.

Dans le bas-côté sud, le combat des anges et des démons et la Tentation du Christ. Au nord, l'âne jouant de la lyre et l'homme chevauchant un bouc.

Intérieur de l'église de Saint-Nectaire
Chœur de l'église Saint-Nectaire.

Dans le transept nord se trouve le trésor de l'église :

  • un buste-reliquaire de saint Baudime, compagnon de saint Nectaire. Datant du XIIe siècle, il fut réalisé en bois et lames de cuivre doré orné de cabochons.
  • une Vierge à l'Enfant romane, en bois marouflé polychrome. Cette Vierge en majesté est désignée sous le nom de Notre-Dame du Mont Cornadore. « Sedes sapientiae », elle incarne le Trône de la Sagesse éternelle ;
  • 2 plats de reliures d'orfèvrerie ornés d'émaux de Limoges, ces 3 objets datant du XIIe siècle ;
  • un bras reliquaire de saint Nectaire en argent repoussé datant du XVe siècle.
Carte postale ancienne représentant la croix gothique
La croix gothique[18]. Carte postale ancienne.

L'église de Saint-Nectaire fait partie des six églises dites « majeures » d'Auvergne, avec :

Autres lieux et monuments

  • Dolmen du Parc
  • Tumulus-dolmen de la Pennet (ou Pineyre)
  • Villa Russe
  • Croix du Marchidial
  • Grottes du Cornadore

Patrimoine naturel

La commune est labellisée « Site remarquable du goût » et « Station verte de vacances ».

Thermalisme

La ville thermale actuelle est située à Saint-Nectaire-le-Bas. Elle possède plus de 40 sources ; ses eaux arsenicales dont la température va jusqu'à 56 degrés soignent les affections des reins.

Historique

Antiquité

Les sources thermales de Saint-Nectaire-le-Haut étaient déjà utilisées dans l'Antiquité. On peut y voir des thermes troglodytiques et des vestiges de piscines et des thermes situés sous les bains romains à Saint-Nectaire-le-Bas. Les grottes du Cornadore, devenues site touristique, montrent un tepidarium (salle tiède) et un caldarium (salle chaude), deux baignoires bien préservées, une piscine, et les cuves des bains[19]. Une quarantaine d'auges en béton antique, certaines circulaires, d'autres rectangulaires, de 1 m de profondeur, ont été découvertes en 1825 dans des grottes taillées dans le mont Cornadore ; il est cependant possible qu'elles n'aient pas servi de piscines thermales mais aient été des instruments d'activité artisanale, peut-être des bacs à foulon[20].

Renaissance du thermalisme au XVIIIe siècle

La source Gros Bouillon et la source du Tambour, près de Saint-Nectaire-le-Bas, sont mentionnées au XVIIe siècle dans le cadre d'enquêtes sur les sources thermales ; mais les installations y étaient à l'époque beaucoup plus rudimentaires que celles de l'époque romaine : leur aménagement respectif consistait en un simple bassin recouvert d'une voûte, sans même un chemin d'accès et sans moyen de loger les malades.

Le premier établissement thermal à Saint-Nectaire-le-Bas est construit vers 1810 par Jacques Mandon, gendre du propriétaire de la source du Tambour. Il comporte des bains rudimentaires peu engageants et deux habitations. Le médecin-inspecteur est le Dr Marcon, nommé en 1812 par le préfet Ramond de Carbonnières[19]. Saint-Nectaire est classé station thermale vers 1817. Les principales catégories de malades sont les enfants et adolescents, les rhumatisants, les femmes atteintes de stérilité (que l'on appelait les « utérines », et pour lesquelles les eaux de Saint-Nectaire jouissaient d'une réputation méritée), et les malades affectés de problèmes de reins (qu'on appelait les « albuminuriques »), mais les médecins de cette époque, n'étant pas formés aux analyses biochimiques nécessaires pour ces affections, étaient peu enclins à développer cette capacité et il faut attendre l'arrivée d'une nouvelle génération de médecins pour que la station gagne une bonne réputation dans les soins des affections rénales[3].

Saint-Nectaire, gravure du XIXe siècle

Vers 1820 Mandon reconstruit ces installations ; construction toujours existante, correspondant à la partie inférieure et à la moitié Est des bains actuels. Au début des années 1820, un garçon baigneur du nom de Boëtte, employé par Mandon, découvre trois sources : la source du Rocher, la source Boëtte et la source Saint-Cézaire. En 1824 Boëtte fait construire un second établissement de bains, qui gardera son nom jusqu'en 1890 ; il comporte au rez-de-chaussée une salle avec 9 cabines, et au premier étage les réservoirs de deux sources très chargées en acide carbonique. En 1832 un troisième établissement thermal est construit par Mr. Serre au Mont-Cornadore, et l’Hôtel Mandon (futur Hôtel du Mont-Cornadore) est bâti en son voisinage en 1841 par Joseph Mandon, un fils de Jacques Mandon.

Ces trois thermes restent cependant peu engageants : les installations sont toujours moins développées que des bains romains ; on n'y accède que par des raidillons malaisés et des chemins rebutants - même les communications entre les deux groupes thermaux, pourtant proches l'un de l'autres, sont quasi inexistantes ; les distractions sont limitées à la visite des grottes environnantes et du dolmen du Mont-Cornadore, la contemplation du marécage des Gravières, du cours erratique du Courançon et d'une montagne dépourvue d'arbre voire de végétation. Les qualificatifs des visiteurs abondent dans le péjoratif : « trou infect », « fort vilain hameau », et autres du même acabit.

Développement de Saint-Nectaire-le-Haut

En 1870 Edouard Versepuy, gendre de Joseph Mandon, reprend les thermes et l'hôtel de Saint-Nectaire-le-Haut. Il fait aménager le raidillon d'accès en un chemin large et de pente plus douce ; l'hôtel du Mont-Cornadore s'agrandit de plusieurs étages[19] et entre dans la catégorie luxueuse - de lui on pouvait sans sortir dehors rejoindre les thermes, et il va devenir l’établissement le plus fréquenté de Saint-Nectaire[3] ; sont créés une terrasse plantée d'arbres, un petit café, une salle de billard et une bibliothèque. En 1873 Louis-Clémentin Bruyère, architecte des Monuments Historiques, vient à Saint-Nectaire pour restaurer les tours et le clocher de l’église ; Versepuy lui fait construire devant les Bains Cornadore un grand hall à fronton triangulaire surmonté d’une voûte en verre. Il organise des spectacles dans les établissements de bains et installe des jardins autour de la villa de la Poste en face des bains, et le long du Maupas. Le pavillon de la Source Rouge est construit le long de la route de Champeix. Les autochtones équipent leurs maisons pour recevoir des curistes, augmentant encore le nombre d'hébergements en sus des hôtels largement agrandis.

Cette prospérité dure environ 20 ans. Mais les propriétaires de la station thermale mettent avant tout l'accent sur le développement des revenus hôteliers, considérant les thermes comme un moyen de remplir les hôtels plutôt que de concevoir ces deux éléments comme liés et donc à développer de concert. Ils s'opposent d'ailleurs à toute nouvelle installation, après avoir fait main basse sur tous les emplacements utiles. Cette vision à court terme va asphyxier Saint-Nectaire-le-Haut[19].

Développement de Saint-Nectaire-le-Bas

Jules Mandon, frère de Joseph Mandon, cède les bains de Saint-nectaire-le-Bas à Boëtte Rochette en 1865. Boëtte Rochette en donne la direction à son gendre Vauzy-Boëtte vers 1879. Vauzy-Boëtte restaure l’établissement et en double les capacités.

Le banquier et financier parisien Brocard propose de transformer Saint-Nectaire-le-Bas en « reine du Massif central », avec rachat du groupe thermal et d'une grande partie des prairies de la plaine de Saillant. Mais certains propriétaires s'y opposent, et Brocard abandonne le projet au profit d'autres stations thermales comme la Bourboule, Royat ou Châtel-Guyon, qui recevront les fruits de ses investissements. De son côté, Vauzy-Boëtte se sépare de son épouse et ne peut mener à bien ses projets pour un nouvel établissement plus moderne en remplacement des Bains Boëtte maintenant vétustes : la liquidation des biens est prononcée, et ils sont soumis à une vente judiciaire vers 1890.

Leur nouveau propriétaire, Jean Giraudon, se donne pour tâche d'attirer les baigneurs mondains et va en moins de dix ans métamorphoser Saint-Nectaire-le-Bas en une véritable ville thermale : construction des Grands Thermes sur l’emplacement des Bains Boëtte ; agrandissement des Bains Romains ; achat du marécage des Gravières, transformé en parc ; construction du Grand Hôtel du Parc - dont les proportions gigantesques atténuent l'impression d'écrasement par la montagne - et de quelques villas à côté du parc des Gravières ; achat de la montagne du dolmen, qu’il fait planter en arbres. Construction d'une voie de communication avec un pont-viaduc entre ce nouveau parc et l'autre côté de la vallée ; construction près du pont d'un casino en 1890 (ce casino est détruit par un incendie vers 1937) ; production d'électricité avec la construction d'une petite usine hydro-électrique sur la chute de la Couze, pour alimenter le casino[19].

Fin du grand thermalisme
Les Grands Thermes
Les Grands Thermes, maintenant office de tourisme.

En 1911 un grand projet visant à redonner de l'allant à la station thermale, échoue faute de finances appropriées. En 1921, la Compagnie Thermale des eaux de Saint-Nectaire est rachetée par un groupe hollandais[19], la société de Mr Van Gerdinge, mais leur projet est également trop ambitieux et échoue. Une société belge rachète la Compagnie Thermale et transforme l’Hôtel du parc en centre thermal où l'on soigne principalement les militaires de retour des colonies[3]. Le centre thermal est plus tard cédé à la municipalité. La Seconde Guerre mondiale voit la station thermale décliner peu à peu, les installations se dégradant faute de finances. Les mondains délaissent la station. L'année 1957 voit seulement 4 445 curistes[19]. En 1969 l'hôtel du Mont Cornadore est détruit pour cause de vétusté[3].

En 1978 un nouvel établissement thermal très moderne pour l'époque est construit pour essayer de relancer la station. Désaffectés, les Grands Thermes sont restaurés en 1993 pour y installer l'office de ourisme. Puis Saint-Nectaire doit abandonner les cures thérapeutiques. La production est désormais tournée vers des produits de bien-être avec Thermadore, un espace moderne de détente, de beauté et de remise en forme[19].

Personnalités liées à la commune

Héraldique

Armes

Les armes de Saint-Nectaire se blasonnent ainsi :

d'azur à cinq fusées accolées d'argent rangées en fasce[21]

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

Site de l'Insee

Certaines données sont issues du dossier local établi par l'Insee [lire en ligne (page consultée le 27 octobre 2013)] :

  1. POP T2M – Indicateurs démographiques.
  2. POP T3 – Population par sexe et âge en 2009.
  3. EMP T1 – Population de 15 à 64 ans par type d'activité.
  4. EMP T6 – Emplois selon le statut professionnel.
  5. EMP T5 – Emploi et activité.
  6. ACT T1 – Population de 15 ans ou plus ayant un emploi selon le statut en 2009.
  7. ACT T2 – Statut et condition d'emploi des 15 ans ou plus selon le sexe en 2009.
  8. ACT T4 – Lieu de travail des actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi qui résident dans la zone.
  9. EMP T4 – Chômage (au sens du recensement) des 15-64 ans.
  10. DEFM T1 – Catégories de demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois selon le sexe et l'âge.
  11. CEN T1 – Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2010.
  12. CEN T2 – Postes salariés par secteur d'activité au 31 décembre 2010.
  13. a et b DEN T1 – Créations d'entreprises par secteur d'activité en 2011.
  14. a et b DEN T2 – Créations d'entreprises individuelles par secteur d'activité en 2011.
  15. DEN T3 – Nombre d'entreprises par secteur d'activité au 1er janvier 2011.
  16. DEN T4 – Créations d'établissements par secteur d'activité en 2011.
  17. DEN T5 – Nombre d'établissements par secteur d'activité au 1er janvier 2011.
  18. TOU T1 – Nombre et capacité des hôtels selon le nombre d'étoiles.
  19. TOU T2 – Nombre et capacité des campings selon le nombre d'étoiles.

Autres sources

  1. « Infos pratiques », sur le site de la communauté de communes du Massif du Sancy (consulté le ).
  2. « Saint-Nectaire », sur Lion 1906 (consulté le ).
  3. a b c d et e Saint-Nectaire.
  4. La fontaine pétrifiante de Saint-Alyre.
  5. a et b Saint-Nectaire sur le site Patrimoine de France.
  6. Saint Nectaire, apôtre de l'Auvergne.
  7. Vita tertia s. Austremonii, ou Troisième vie de Saint-Austremoine, par Praejectus (pseudonyme). BHL 848-850.
  8. art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales.
  9. Liste des maires du Puy-de-Dôme mise à jour le 9 avril 2014 par la préfecture du Puy-de-Dôme, [lire en ligne].
  10. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  11. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  12. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  14. Les Journées du Patrimoine à Saint-Nectaire.
  15. Massif du Sancy - Saint-Nectaire.
  16. Notice no PA00092376, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  17. « L'église de Saint-Nectaire », sur le site du diocèse de Clermont (consulté le ).
  18. « Notice sur Saint-Nectaire », Bulletin du comité historiques des arts et monumens (sic), 1840-1841, p. 2-53.
  19. a b c d e f g et h Saint-Nectaire, inventaire du patrimoine thermal. Association Route des Villes d'Eaux - Massif Central. Avril 2009.
  20. P. Audin, « Les eaux chez les Arvernes et les Bituriges (Les sanctuaires des eaux) », Revue archéologique du Centre de la France, vol. 22, nos 22-2,‎ , p. 83-108 (lire en ligne).
  21. Blason dessiné d'après celui de la famille de Senneterre