Montmartre

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Le quartier Montmartre, en 2002.
La colline de Montmartre (au fond) vue depuis Notre-Dame de Paris.

Montmartre est un quartier du nord de Paris couvrant la colline de la butte Montmartre, qui est l'un des principaux lieux touristiques parisiens. C'est à Montmartre qu'est situé le point culminant de la capitale : 130,53 mètres, altitude du sol naturel à l’intérieur du cimetière du Calvaire, qui jouxte l’église Saint-Pierre de Montmartre.

Jusqu'à son annexion par Paris en 1860, Montmartre était une commune française du département de la Seine, à la superficie plus étendue que le quartier actuel. L'essentiel de son territoire constitue depuis lors le 18e arrondissement de la capitale et une fraction fut attribuée à la commune de Saint-Ouen.

Les deux accès les plus connus pour le sommet de la colline sont le funiculaire ou la rue Foyatier, un escalier de 222 marches avec paliers le longeant.

Ce quartier est desservi par la ligne (M)(2) du métropolitain avec les stations Anvers, Pigalle et Blanche ainsi que par la ligne (M)(12) (stations Pigalle, Abbesses, Lamarck — Caulaincourt et Jules Joffrin).

Histoire

La butte Montmartre est une des collines de Paris, des buttes-témoins gypseuses formées de part et d'autre de la Seine.

Une origine, mais peu vraisemblable, de son nom serait Mons Martyrum, le « mont des martyrs » (martyr venant du grec μαρτυς, -υρος, martus, témoin). Selon la légende, la butte fut un lieu de passage important de saint Denis, premier évêque de Paris, il y aurait survécu à son exécution[1]. Victime des persécutions antichrétiennes, il fut décapité sur la colline de Montmartre avec deux autres coreligionnaires, Rustique et Éleuthère[2]). La légende raconte qu'il ramassa sa tête et marcha jusqu'à l'emplacement de l'actuelle basilique de Saint-Denis où il fut inhumé. Une des rues historiques menant à Montmartre s'appelle d'ailleurs la rue des Martyrs.
Plus probablement, Montmartre se rattache à un Mons Martis « le mont de Mars » car, à l'époque gallo-romaine, un temple dédié à Mars, dieu de la guerre, se trouvait sur la butte, à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Pierre (ainsi qu'un autre temple, dédié à Mercure), par la suite à l'époque chrétienne, le mont de Mars aurait été réinterprété en « mont de martre », martre signifiant « martyr » en ancien français.

Montmartre fut longtemps un village indépendant de Paris, située alors à quelques kilomètres au sud.

Lors du siège de Paris en 1590, Henri IV fit installer deux batteries d’artillerie : « l’une sur Montmartre l’autre sur le haut de Montfaucon vers le Mesnil qui commencèrent à tirer et battre en ruine, vers les rues Saint-Honoré, Saint-Denis et Saint-Martin et les environs. »[3].

Lors de la formation des communes et des départements français (décret du de l'Assemblée nationale), Montmartre devint une commune de la Seine en mars 1790. Celle-ci se constitua avec difficulté, le mur de l'octroi, ou mur des Fermiers généraux, ayant peu de temps avant coupé l'ancienne paroisse en deux. Le Haut-Montmartre procéda à l'élection de son propre conseil, qui se déclara favorable à la séparation entérinée le , Paris annexant le Bas-Montmartre. Son premier maire fut Félix Desportes, un bourgeois originaire de Rouen, qui s'installa place du Tertre en 1788. Il transforma son domicile en mairie et établit solidement cette municipalité jusqu'en avril 1793. Patriote zélé, il donne les prénoms de Flore Pierrette Montmartre à sa fille née en mai 1791.

Moulins de Montmartre (Hippolyte Bayard, vers 1842)

Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Mont-Marat[4].

La commune étaient délimitées par :

Elle incluait le village de Clignancourt.

En 1840-1845, la construction de l'enceinte de Thiers partagea le territoire de la commune en deux.

Au , lors de l'extension de Paris au delà du mur des Fermiers généraux jusqu'à l'enceinte de Thiers, la commune de Montmartre fut dissoute et son territoire fut réparti comme suit :

  • la plus grande partie, située à l'intérieur de l'enceinte de Thiers, fut rattachée à Paris au sein du 18e arrondissement, appelé « Buttes-Montmartre » ;
  • la petite partie restante, située hors des fortifications de l'enceinte de Thiers, fut rattachée à la commune de Saint-Ouen.

Montmartre a été l'un des lieux importants de la Commune de Paris en 1871[5].

Aux XIXe et XXe siècle, Montmartre a été un lieu phare de la peinture, accueillant des artistes comme Pissarro, Toulouse-Lautrec, Steinlen, Van Gogh, Modigliani, Picasso… Plus tard, les artistes peintres abandonnèrent peu à peu l'endroit, préférant se réunir désormais dans le quartier du Montparnasse situé sur la Rive gauche.

Historiquement, l'ancien territoire de la commune de Montmartre comprend la partie ouest du 18e arrondissement, la partie nord du 9e arrondissement ainsi qu'une partie du quartier des Batignolles, couvrant ce qui fut le territoire de l'abbaye royale des Dames de Montmartre durant sept siècles.

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[6],[Note 1].

En 1856, la commune comptait 36 450 habitants.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 1466284382 2064 5716 8477 80214 71023 112
1856 - - - - - - - -
36 450--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[4] puis Insee à partir de 2006[7].)
Histogramme de l'évolution démographique

Un haut-lieu religieux parisien

La Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Église Saint-Pierre de Montmartre

La colline de Montmartre est célèbre pour abriter :

et trois communautés religieuses :

  • Des Carmélites, contemplatives cloîtrées partageant leurs journées entre les offices, la méditation et les travaux manuels.
  • Les Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, contemplatives vouées à la prière et à « l’adoration perpétuelle » dans la basilique, où elles accueillent des groupes d'enfants, de jeunes ou d'adultes pour des retraites ou des réunions de prière.

Lieux et monuments

Salles de spectacles

Musées

Divers

La vigne de Montmartre en hiver
  • la Fête des vendanges de Montmartre, qui rassemble plus de 500 000 personnes, le premier week-end d'octobre, chaque année,
  • La Fémis (Fondation européenne des métiers de l'image et du son), école supérieure de cinéma, dans les bâtiments des anciens studios de la société Pathé.

Personnalités

Personnes célèbres nées à Montmartre

Personnes célèbres ayant vécu à Montmartre

Comédiens
Écrivains
Musiciens
Peintres
Réalisateurs
Autres


Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. Longnon, Auguste, "Les noms de lieu de la France; leur origine, leur signification, leurs transformations; (1920)", page 379
  2. https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=42
  3. Histoire du siège de Paris sous Henri IV en 1590 d'après un manuscrit par M.A. DUFOUR 1881 Page 31
  4. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  5. ["Montmartre en questions, Kilien Stengel et Loïc Bienassis, éditions Alan Sutton, 2012]
  6. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee
  7. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années .