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Jules Breton

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Jules Breton
Jules Breton, Autoportrait (1895),
musée royal des beaux-arts d'Anvers.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Fratrie
Conjoint
Élodie de Vigne (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Félix De Vigne (beau-père)
Adrien Demont (gendre)
Jules-Louis Breton (neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Mouvement
Maîtres
Influencé par
Distinction
Œuvres principales
La Bénédiction des blés en Artois (d), La Glaneuse (d), Le Rappel des glaneuses (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Jules Adolphe Aimé Louis Breton, né à Courrières (Pas-de-Calais) le et mort à Paris le , est un peintre et poète français.

Plantation d'un calvaire (1858), Lille, palais des beaux-arts.
Le Rappel des glaneuses (1859), Paris, musée d'Orsay.
La Fête de Saint-Jean (1875), Philadelphia Museum of Art.
À travers champs (1887), New York, Brooklyn Museum.

Son père, Marie-Louis Breton, est maire de Courrières. Sa mère meurt en 1831. Jules Breton étudie d'abord au collège Saint-Bertin à Saint-Omer où il est pensionnaire, puis au lycée impérial de Douai[1]. Il fait son apprentissage auprès de Félix De Vigne à Gand et de Gustave Wappers à Anvers en Belgique, puis poursuit sa formation à Paris en suivant les cours d’Ingres et d’Horace Vernet.

Son frère cadet Émile Breton (1831-1902) est un peintre paysagiste d'inspiration onirique.

Jules Breton se marie en 1858 avec Élodie De Vigne, la fille de Félix De Vigne. Le couple a un enfant unique, Virginie Demont-Breton (1859-1935), qui suivra les traces de son père en devenant elle-même artiste peintre (École de Wissant). Elle épousera le peintre Adrien Demont. Jules Breton est l'oncle de Jules-Louis Breton (1872-1940), député et sénateur du Cher, socialiste puis républicain-socialiste, ministre en 1916-1917 et 1920-1921, fondateur du Salon des arts ménagers en 1923.

Il découvre Douarnenez en Bretagne en 1865. Il y revient chaque été jusqu'en 1870, puis épisodiquement. Il y puise l'inspiration de grands tableaux exposés au Salon de Paris, comme un Pardon de Kerlaz (1869) ou celui de Kergoat (1890)[2].

En 1896, il est nommé Rosati d'honneur[3].

Il meurt au 136, rue de Longchamp à Paris le . Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse.

De formation académique, peintre réaliste puis naturaliste, Jules Breton fut l’un des premiers artistes du monde paysan.

Loin des audaces sociales d’un Gustave Courbet ou du réalisme poétique teinté de pessimisme de Jean-François Millet, son art prend naissance vers 1848, période de forts bouleversements sociaux et politiques. La montée de l'industrialisation provoque un exode des campagnes vers les villes et suscite chez les intellectuels, les artistes, une prise de conscience du peuple dans sa vie ordinaire.

Il est de ceux qui abandonnent l'idée de la beauté venue de l’âge classique, pour une conception où le « vrai » est associé au « laid » pour peindre les hommes et les femmes de son pays natal dans leurs travaux journaliers, recherchant au travers d'un réalisme moralisant à idéaliser ce monde paysan dans sa quotidienneté qu’il affectionnait tant.

Ses premiers tableaux datent de 1849 Misère et désespoir et 1850 La faim, œuvre majeure de ses débuts, offert à la ville d'Arras et détruit en 1915, pendant la Première Guerre mondiale[4].

Inspiré par les lieux, les gens et l'activité de son Artois natal, il revient régulièrement à Courrières où son oncle lui a aménagé un atelier[4]. Son art répond aux goûts du public et des milieux académiques, ce qui lui vaut le succès, ainsi que l'intérêt de nombreux peintres qui viennent le rencontrer à Courrières, commune surnommée « La Mecque des artistes de la Flandre et de l'Artois »[4]. Il fait également de nombreux séjours à Cucq, sur la côte d'Opale, où il loge près de l'église dans une auberge, rendez-vous des voyageurs et des peintres[4].

Élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1886, il fut très populaire de son temps, consacré officiellement, obtint médailles, décorations et achats de l'État pour le musée du Luxembourg. Il est fait commandeur de la Légion d'honneur le [5]. Il est aujourd'hui très présent aux États-Unis où ses peintures de glaneuses sur fond de crépuscule doré sont très recherchées.

Poète et écrivain

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Il est aussi un écrivain connu en son temps. Il publie plusieurs recueils de poèmes et des ouvrages sur la vie de peintres qu'il connaît (La vie d'un artiste - Art et nature, Alphonse Lemerre, 1890). Il est encouragé par Théophile Gautier, son ami José-Maria de Heredia et par Victor Hugo, Eugène Fromentin et Anatole France. Il est la cible de critiques acerbes de la part de Charles Baudelaire et d'Émile Zola[6]. Vincent van Gogh l’évoque élogieusement dans ses lettres à son frère Théo[7]. Le peintre Paul Chabas (1869-1937) l'immortalise aux côtés des poètes du Parnasse (Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia, Paul Bourget, ou Sully-Prudhomme, entre autres) dans une vaste composition — Chez Alphonse Lemerre à Ville-d'Avray — peinte en 1895 et commandée par l'éditeur parisien.

L'admiration de Vincent van Gogh pour Jules Breton

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Jules Breton était admiré par Vincent van Gogh, qui le cite à plusieurs reprises dans sa correspondance. Dans une lettre du à son frère Théo, il décrit le long et pénible voyage à Courrières entrepris dans l’espoir de rencontrer le maître de Courrières : « Toutefois, j'ai vu Courrières, et le dehors de l'atelier de monsieur Jules Breton. Le dehors de cet atelier m'a un peu désappointé, vu que c'est un atelier tout neuf et nouvellement construit en briques, d'une régularité méthodiste, d'un aspect inhospitalier et glaçant et agaçant […] Car je n'osais pas me présenter pour entrer. J'ai cherché à Courrières ailleurs quelque trace de Jules Breton, ou de quelque autre artiste ; tout ce que j'ai découvert, c'est son portrait chez un photographe […] »[8]. Cette virée à Courrières marque le début de la carrière artistique de van Gogh.

Un Catalogue des tableaux, pastels et dessins composant son atelier, établi par Jules Breton lui-même, a été publié en 1911 par Georges Petit[9].

Œuvres dans les collections publiques

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Œuvres dans les collections particulières

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  • La Falaise, 1874, huile sur toile, Collection Eric Weider.

Publications

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  • Les Champs et la mer, poèmes, 1875.
  • Jeanne, poème, 1880.
  • Œuvres poétiques de Jules Breton (1867-1886), 1887 ([lire en ligne] [PDF]).
  • La Vie d'un artiste. Art et nature, 1890.
  • Un peintre paysan. Souvenirs et impressions : Aube et crépuscule. Paysages et campagnards. Art et artistes. De la suprématie de l'école française, 1895.
  • Savarette, 1898.
  • L'Art et les artistes. Nos peintres du siècle, 1899.
  • Delphine Bernard, la femme et l'artiste, 1902.
  • La Peinture : les lois essentielles, les moyens et le but, le beau et la divine comédie des arts entre eux. L'Odyssée de la muse, conte historique, 1904.

Depuis 1912, une voie du 13e arrondissement de Paris porte son nom, la rue Jules-Breton.

Plusieurs villes de Bretagne ont donné son nom à une rue, notamment Douarnenez, Quéménéven et Quimper[2].

Distinctions

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Bibliographie

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  • Annette Bourrut Lacouture, Jules Breton : La chanson des blés, Somogy Éditions, 2002.
  • Emmanuel Salmon-Legagneur (dir.) et al. (préf. Yvon Bourges, anc. ministre, prés. du conseil régional de Bretagne), Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne : 1 000 noms pour les rues de Bretagne, Spézet, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, , 446 p. (ISBN 978-2-84346-032-6), p. 61.
    Notice de Denis Delouche.
  • « Jules Breton », dans 100 figures du Pas-de-Calais 1790-2000, Les Échos du Pas-de-Calais, Lillers, .

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Annuaire 1933-1934 de l'Association des Anciens Élèves du Lycée de Douai, Imprimerie Lefebvre-Lévêque et Cie.
  2. a et b Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne.
  3. Archives de la ville de Fontenay-aux-Roses[source insuffisante].
  4. a b c et d «Jules Breton », dans 100 figures du Pas-de-Calais 1790-2000, cité dans la bibliographie.
  5. Dossier LH/360/55, sur le site Léonore du Ministère de la culture [lire en ligne].
  6. Extraits de critiques par Émile Zola, sur cahiers-naturalistes.com.
  7. Lettres de Vincent Van Gogh.
  8. (nl-BE) Jan Hulsker, Lotgenoten. Het leven van Vincent en Theo van Gogh, Weesp, Agathon, , 669 p. (ISBN 90-269-7018-8).
  9. En ligne sur Gallica.
  10. Musenor, site de l'Association des Conservateurs des musées du Nord-Pas de Calais.
  11. mbaq.fr.
  12. villedecambrai.com.