François Jacob

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François Jacob
Description de l'image François Jacob nobel.jpg.

Nationalité française
Domaines Médecine, biologie moléculaire
Institutions Institut Pasteur
Renommé pour Travaux sur les bactéries, la lysogénie, la transcription. Découverte des opérons
Distinctions Prix Nobel de physiologie ou médecine
Chancelier de l'Ordre de la Libération de 2007 à 2011
Membre de l'Académie des sciences (1977) et de l'Académie française (1996),

François Jacob, né le à Nancy et mort le [1], est un chercheur en biologie français. En 1965, il est récompensé du prix Nobel de physiologie ou médecine. Il est chancelier de l'Ordre de la Libération de 2007 à 2011.

Biographie

Jeunesse et famille

Né le 17 juin 1920 à Nancy, d'origine juive, François Jacob est le fils unique de Simon Jacob et de Thérèse Franck (morte en juin 1940). Son grand-père maternel, Albert Franck (1868-1936, X1887), est le « premier juif à atteindre le grade de général de corps d'armée »[2].

Son engagement durant la Seconde Guerre mondiale

Après sa scolarité au lycée Carnot de Paris, il s'inscrit à la Faculté de médecine de Paris avec l'intention de devenir chirurgien. Ses études de médecine sont interrompues avant la fin de la deuxième année : en juin 1940, il quitte la France pour rejoindre les Forces françaises libres à Londres. C'est en qualité d'officier du Service de santé des armées qu'il participe aux opérations militaires au Fezzan et en Tripolitaine (Libye), ainsi qu'en Tunisie, où il est blessé. Il passe ensuite dans la Deuxième DB. Lors de la campagne de Normandie en août 1944, il est à nouveau blessé, cette fois grièvement, et doit passer sept mois à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce.

Après la guerre, il termine ses études de médecine à Paris, où il obtient son doctorat en 1947 avec une thèse consacrée aux propriétés de la tyrothricine, un antibiotique à usage local qui avait été isolé dès 1939 par René Dubos, et qui fut le premier antibiotique commercialisé. La même année, il épouse la pianiste Lise Bloch, avec qui il aura quatre enfants : Pierre, qui devint philosophe, les jumeaux Laurent et Odile (fondatrice des éditions Odile Jacob), et Henri. Veuf, il se marie en secondes noces avec le docteur Geneviève Barrier, fondatrice du SAMU à Paris.

Humaniste, il a notamment signé, avec d'autres lauréats du Prix Nobel, un appel demandant qu'une délégation du Comité des droits de l'enfant de l'ONU rende visite à un enfant tibétain en résidence surveillée depuis 1995 en Chine, Gendhun Choekyi Nyima, reconnu comme 11e panchen-lama par le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso.

Les honneurs militaires lui sont rendus le 24 avril dans la Cour d'honneur des Invalides, en présence du président de la République.

Sa carrière scientifique

Ses blessures de guerre étant trop graves pour lui permettre d'exercer la chirurgie, il travaille d'abord dans d'autres domaines jusqu'en 1950, année où il entre à l'Institut Pasteur sous la direction d'André Lwoff.

En 1956 il est nommé directeur de laboratoire et en 1960 chef du service de génétique cellulaire qui venait d'être installé à l'Institut Pasteur. En 1964 il se voit attribuer au Collège de France une chaire de génétique cellulaire créée pour lui.

Il est membre étranger de l’Académie royale danoise des sciences et des lettres, de l’American Academy of Arts and Sciences, de la National Academy of Sciences des États-Unis, de l’American Philosophical Society, de la Royal Society de Londres, de l’Académie royale de médecine de Belgique, de la New York Academy of Sciences, de l’International Academy of the History of Science, de l’Académie des sciences de Hongrie, de l’Académie royale des sciences d'Espagne. Il est docteur honoris causa des universités de Chicago, du Mount Sinaï Medical Center de New York, Humboldt de Berlin, Bruxelles, Barcelone, l'institut Weizmann d'Israël, l'Université Rockefeller de New York), Oxford, Rome, Lisbonne, Bologne, Harvard, Athènes, Crète, Montréal, Valence, Madrid, Istanbul.

Ses principaux travaux

C'est en 1951 qu'il achève ses études de biologie et en 1954 qu'il soutient à la Sorbonne une thèse de doctorat en biologie consacrée à la lysogénie bactérienne (c’est-à-dire l'état d'une bactérie ayant intégré une partie du matériel génétique d'un virus bactériophage) et au concept de provirus (un provirus ou prophage étant le nom donné au génome dormant du bactériophage une fois intégré à celui de la bactérie hôte). Dans ce travail, il décrit notamment les conséquences biochimiques des mutations ponctuelles du génome bactérien. C'est ainsi qu'il parvient à expliquer la résistance des bactéries aux prophages par l'existence de mécanismes génétiques capables de freiner l'activité des gènes des prophages.

En 1954, commence, avec Élie Wollman, une collaboration féconde de plusieurs années, qui leur permettra de mieux comprendre les liens et les relations entre le matériel génétique de la bactérie et celui de son prophage, ainsi que la conjugaison entre bactéries. Ils élaborent ensemble plusieurs théories nouvelles, pour expliquer l'échange de gènes entre bactéries au cours d'une conjugaison, pour démontrer la structure circulaire du chromosome des bactéries et l'existence des plasmides. Leurs résultats sont rassemblés dans l'ouvrage Sexualité et génétique des bactéries.

En 1958, les analogies remarquables entre la lysogénie et la possibilité d'induire chez certaines bactéries la synthèse de la lactase (l'enzyme permettant de décomposer le lactose) permettent à François Jacob et à Jacques Monod d'élucider les mécanismes génétiques responsables de l'échange de gènes entre bactéries. Ces échanges confèrent aux bactéries des propriétés nouvelles en leur permettant, par exemple, de synthétiser des protéines. C'est ainsi qu'ils découvrent l'opéron lactose de la bactérie Escherichia coli, qui révolutionne la compréhension de la régulation de l'expression chez les bactéries, à l'origine du développement du génie génétique. En conclusion de ce travail, Jacob et Monod ont mis au point un modèle décrivant l'interaction des différents types de gènes et des protéines lors de la transcription de l'acide ribonucléique (ARN).

Il fut membre du conseil d'administration du Centre Royaumont pour une Science de l’Homme.

Distinctions et décorations

Œuvre littéraire


Articles connexes

Références

  1. « Le prix Nobel et résistant François Jacob est mort », sur Le Monde,
  2. Damien Mascre, « François Jacob, prix Nobel de médecine et résistant, est mort » , Le Figaro.fr, publié le 21 avril et mis à jour le 22 avril 2013, (consulté le 23 avril 2013)

Liens externes

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