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Noise rock

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Noise rock
Origines stylistiques Punk rock, rock indépendant, post-punk, musique bruitiste, musique industrielle, acid rock, rock psychédélique
Origines culturelles Musique expérimentale, no wave
Instruments typiques Chant, guitare, batterie, basse
Popularité Underground uniquement
Scènes régionales Chicago, Providence (Rhode Island)

Genres dérivés

Noisecore Ce lien renvoie vers une page d'homonymie

Genres associés

Grindcore, punk hardcore, math rock, rock industriel, rock expérimental, free rock

Le noise rock, ou rock bruitiste, est un genre musical ayant émergé au cours des années 1980. Défini de façon large, il est considéré comme une excroissance expérimentale du punk rock. En mélangeant l'attitude punk avec le bruit atonal, les structures non conventionnelles de la musique industrielle naissante et du bruitisme, le noise rock introduit un nouveau style de musique avant-gardiste dans le paysage du rock indépendant[1]. Le noise rock est parfois nommé « noisecore », bien que le terme serve également à désigner le grindcore ou une variété de techno hardcore rapide et distordue.

Histoire

L'usage des bruits dans la musique apparaît à travers l'histoire dans une grande variété de cultures traditionnelles. Les harpes éoliennes, et les jeux sonores, souvent liés au travail ou aux divertissements peuvent être considérées comme des formes précurseurs des musiques noise occidentales. Les avant-gardes du XXe siècle contribuent également au développement des pratiques du noise. Les expériences des futuristes russes et italiens au cours des années 1910 et 1920 et les premières musiques électroniques créées en Amérique du Nord et en Europe au cours des années 1930, 1940 et 1950 constituent les fondements sur lesquels ont reposé les pratiques du noise dans les courants des musiques rock, psychédéliques et industrielles des années 1970 et 1980. Plus tard, le qualificatif de noise rock est associé à des artistes japonais tels que Boredoms et Melt-Banana, qui ont incorporé et exacerbé certaines caractéristiques du noise, par exemple en adoptant sur certains morceaux des structures totalement chaotiques, des chansons rapides et extrêmement courtes, marquées par des explosions rythmiques et vocales et des guitares saturées à l'extrême (voir japanoise). À la même époque, des groupes tels que Gore Beyond Necropsy et Anal Cunt développent un style similaire qualifié de noisecore ou noisegrind, plus apparenté au metal. Dans de nombreux cas, bien qu'ils soient issus d'univers musicaux différents, les groupes influencés par le noise rock et le grindcore ont collaboré musicalement.

The Velvet Underground (en particulier leur album White Light/White Heat[2]), les Stooges, les Fifty Foot Hose de San Francisco, Michael Yonkers, les passages les plus expressifs du krautrock (des groupes tels que Faust), le free jazz et le free-rock chaotiques du label ESP-Disk et le Metal Machine Music de Lou Reed sont parmi les principales influences du noise rock des débuts. Porté par le courant no wave new yorkais, le noise rock prend réellement forme dans les années 1980 avec l'émergence sur différentes scènes des États-Unis de certains groupes parmi lesquels The Jesus Lizard[3], Big Black[4], Shellac, Butthole Surfers, Scratch Acid[5], Sonic Youth[6],[7], Swans[6],[7], The Cows, Flipper, et Dinosaur Jr..

Années 1970

La scène no wave new-yorkaise, avec des groupes comme Mars et Teenage Jesus and the Jerks, émergent en 1978, contirbuent au développement du noise rock[8]. Tandis que la no wave implique une variété de tendances post-punk expérimentaux (différents groupes incorporant des éléments de free jazz, soul, et de disco), des groupes parviennent à innover dans la tradition noise rock. Chrome, originaire de San Francisco, produit son propre style de punk psychédélique, partageant quelques points communs avec les groupes de no wave[9].

Années 1980

Melt-Banana.

Un nombre de groupes noise rock émergent de différentes scènes nord-américaines des années 1980. Ils incluent Caroliner, et Grotus (San Francisco), Big Black[7],[4] (Chicago), Butthole Surfers[7],[4], The Jesus Lizard[4],[3], Scratch Acid (Texas), les Melvins[4],[10] (Montesano), Dinosaur Jr., Sonic Youth[6],[7], Live Skull, Swans[6],[7], White Zombie[6],[7], The Thing, et Helmet[4],[11] (New York), Pussy Galore[7], et Royal Trux[7] (Washington D.C.), parmi d'autres. Ces groupes sont considérés comme « pigfuck » par Robert Christgau[12] en référence à Last Tango in Paris de Bertolucci. Le label Amphetamine Reptile situé à Minneapolis[4],[13] fait partie de cette tradition.

Des groupes de musique industrielle (comme Throbbing Gristle) se développent en parallèle, et souvent en collaboration avec les groupes de noise rock[6]. La plupart d'entre eux font une approche féroce dans leur musique. IAO Core reprend (et s'inspire de) The Stranglers[7], Sonic Youth parle à voix haute des Beatles[14], Pussy Galore reprend (et s'inspire de) The Rolling Stones[15], Black Flag s'inspire de Black Sabbath[16], et les Butthole Surfers collaborent avec John Paul Jones[17] et imitent Jimi Hendrix[18].

Début 1986, le groupe britannique Napalm Death crée le grindcore en mélangeant le noise rock de Swans[19] avec le punk hardcore et le death metal[20]. Tandis que des groupes de grindcore plus récents se redirigent vers le death metal, des groupes américains comme Anal Cunt continuent dans la lancée extrêmement dissonante et freeform[21].

Une scène similaire commence à émerger à Osaka, au Japon, menée par Hanatarash et les Boredoms[6],[22] auteurs de « chansons » extrêmement courtes et rapides, marquées par des rangées rythmiques (inspirées du grindcore)[23], des hurlements et guitares saturées. Le chanteur des Boredoms Yamantaka Eye a également collaboré avec le groupe jazzcore Naked City[24]. Les Boredoms évoluent par la suite vers un son orienté Krautrock[25]. Gore Beyond Necropsy[26], Ground Zero[4],[27], Zeni Geva[4],[28], Guitar Wolf[29] et Melt-Banana[4],[30] aident au développement de la scène noise rock japonaise. Ces groupes reflètent également l'impact de la scène japanoise menée par Merzbow[6].

Les groupes britanniques shoegazing développent une forme entièrement différente de noise rock, largement dérivé du genre noise pop[31]. Inspirée d'une manière similaire par les groupes dream pop, et reprennant le rock agressif de The Jesus and Mary Chain, The Telescopes et Sonic Youth notamment, My Bloody Valentine produit un genre psychédélique, féminin, mais également dissonant appartenant à la tradition noise rock[32].

Certains groupes math rock comme Don Caballero sont également considérés comme noise rock[33], et certains groupes post-hardcore[34], screamo[35], et riot grrrl[36] se sont inspirés du noise rock.

Années 1990

Lightning Bolt, sur scène au Southgate House, en 2005.

Les groupes de noise rock des années 1980 ont fortement influencé des groupes comme Nirvana[37] et Hole[4],[38], et, de ce fait, parviennent à cibler facilement le grand public lorsque le grunge était joué à la radio[39]. L'album de Nirvana, In Utero est d'une manière évidente axé noise rock des années 1980, et est produit par le chanteur de Big Black et icône du noise rock Steve Albini[4],[40]. Des groupes de metal industriel, comme Ministry[41], Nine Inch Nails[42], et White Zombie[43], sont également orientés noise rock.

En 1992, Melt-Banana se lance au Japon, se popularise en Europe et aux États-Unis à la fin des années 1990, et devient un groupe notable dans le noise rock ulta rapide. En France, Diabologum fait l'expérience de collages dadaïste et de rock bruitiste. Le groupe de power electronics Ramleh fait également l'expérience de structures noise rock au début des années 1990[44].

La scène powerviolence se rapproche du noise rock, notamment avec Man Is the Bastard qui se concentre sur la musique bruitiste sans structure[45]. The Locust s'inspire de Man Is the Bastard et produit une sonorité powerviolence. Des groupes contemporains comme Neurosis[46] et Today Is the Day[4],[47] commencent à mélanger noise rock et metal extrême. Les innovations qui en résultent sont utilisés par des pionniers du metalcore, comme Converge[48], Botch[49] et The Dillinger Escape Plan[50].

Au milieu des années 1990, Providence assiste à l'émergence de nouveaux groupes noise rock, originaires de la scène RISD[6]. Ces groupes se penchent moins sur les structures traditionnelles du rock. Ils impliquent Lightning Bolt[6], Arab On Radar[6], Six Finger Satellite[51], Pink and Brown[52], et Black Dice[6], font partie de cette scène, mais se délocalisent à Brooklyn, là où ils rejoignent des groupes comme Gang Gang Dance[53]. Ces groupes sont en partie liés à scène de San Diego ayant émergé du screamo.

Mike Patton[54] est également contributeur de la scène noise rock grâce au label Ipecac[55].

Années 2000

Après 2000, des groupes de noise rock se forment à l'international. Ils incluent mclusky, Scarling, Black Dice, An Albatross, Pissed Jeans[56], Deerhunter, The Death Set, Oneida, Parts and Labor, Fuck Buttons, Indian Jewelry, Yuck, Health, Wavves, Neptune, Fiasco, Aa (Big A Little a), Girls in Love, Magik Markers, Mohamed UFO, Mindflayer, Part Chimp, Slicing Grandpa, Japanther, et Hella. À San Francisco, certains de ces nombreux groupes incluent Deerhoof, Boxleitner, Erase Errata, So So Many White White Tigers, Total Shutdown, Numbers, Crack: We Are Rock, Burmese, et Pink & Brown. D'autres exemples de groupes noise rock incluent No Age originaire de Los Angeles, Skeleteen, The Lowdown de Santa Cruz, Pre, Part Chimp, Male Bonding, et Action Beat originaire du Royaume-Uni, The Maharajah Commission originaire de Malaisie[57], The Intelligence de Seattle, Japandroids de Vancouver, et Double Dagger, The New Flesh et Ponytail de Baltimore.

Années 2010

Les groupes de noise rock les plus récents incluent Roomrunner, Dope Body, Fight Amp, Whores., Bleeding Knees Club, White Spot, Kowloon Walled City, Nü Sensae, Sunn O))), METZ, Disappears, Thee Oh Sees, Cloud Nothings, Riggots, Chelsea Light Moving, The Noise, GRIZZLOR, Dumb Numbers, Ultrabunny, Bass Drum of Death, Black Light Brigade et des groupes japonais comme Nisennenmondai, Akai Kouen (赤い公園?)[58], et ZZZ's.

Labels

Notes et références

  1. (en) « What is Noise Rock ? A Genre Profile », sur altmusic.about.com (consulté le ).
  2. (en) « Velvet Underground and Nico Review », sur Rolling Stone, (consulté le ).
  3. a et b Stephen Thomas Erlewine, « Jesus Lizard Bio », sur AllMusic (consulté le ).
  4. a b c d e f g h i j k l et m (en) Georg Cracked, « Noise Rock FAQ », avril 2002-janvier 2008 (consulté le ).
  5. (en) Will Lerner, « Scratch Acid, The Greatest Gift », sur AllMusic (consulté le ).
  6. a b c d e f g h i j k et l (en) Ben Sisario, « The Art of Noise », sur Spin, (consulté le ).
  7. a b c d e f g h i et j (en) « Allmusic Genre: Noise rock » (consulté le ).
  8. (en) « No Wave », sur AllMusic (consulté le ).
  9. (en) John Bush, « Chrome », sur AllMusic (consulté le ).
  10. (en) Patrick Kennedy, « Melvins, Honky review », sur AllMusic (consulté le ).
  11. (en) Jason Birchmeier, « Helmet, Strap It On review », sur AllMusic (consulté le ).
  12. (en) Christgau, Robert. Township Jive Conquers the World: The 13th (or 14th) Annual Pazz & Jop Critics Poll. Village Voice. 3 mars 1987.
  13. (en) Bradley Torreano, « Dope, Guns, ... vol. 1 Review », sur AllMusic (consulté le ).
  14. (en) Cameron Macdonald, « Ciccone Youth review », sur Stylus Magazine, (consulté le ).
  15. (en) Carly Carlioli, « Sleazy does it », sur The Boston Phoenix, 16–23 avril 1998 (consulté le ).
  16. (en) John Dougan, « My War review », sur AllMusic (consulté le ).
  17. (en) Ned Raggett, « Independent Worm Saloon review », sur AllMusic (consulté le ).
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  19. (en) Mudrian, page 35.
  20. (en) Blush, Steven (1991). Grindcore. Spin, 7(3), p. 36.
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  31. (en) « Noise pop », sur AllMusic (consulté le ).
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  34. (en) Jeff Terich, « Post-hardcore: The 90 Minute Guide », sur Treblezine, (consulté le ).
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  38. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Pretty On the Inside review », sur AllMusic (consulté le ).
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  40. (en) Stephen Thomas Erlewine, « In Utero Review », sur AllMusic (consulté le ).
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  52. (en) Daphne Carr, « Shame Fantasy II Review », sur AllMusic (consulté le ).
  53. (en) Jo-Ann Greene, « God's Money Review », sur AllMusic (consulté le ).
  54. (en) Greg Prato, « Fantômas Review », sur AllMusic (consulté le ).
  55. (en) David Downs, « Orinda's Noise Vomitorium », sur East Bay Express, (consulté le ).
  56. (en) Jess Harvell, « Pissed Jeans, Hope for Men », sur Pitchfork, (consulté le ).
  57. (en) « Congress of the weird fools Part. III. » (consulté le ).
  58. (en) « 赤い公園 (Akai Ko-en) », sur nextmusicfromtokyo.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

  • Yves Citton, « Le percept noise comme registre du sensible », Multitudes,‎ . (lire en ligne, consulté le ).