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Tannhäuser (opéra)

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Tannhäuser
und der Sängerkrieg auf Wartburg

Tannhäuser
et le Tournoi des chanteurs à la Wartburg
Description de cette image, également commentée ci-après
J. Tichatschek (Tannhäuser) et W. Schröder-Devrient (Vénus) lors de la création à Dresde, 1845.
Genre opéra
Nbre d'actes trois
Musique Richard Wagner
Livret Idem
Langue
originale
allemand
Durée (approx.) entre 2 h 50 et 3 h 30
Dates de
composition
1845
Création
Königlich Sächsisches Hoftheater, Dresde, Drapeau du Royaume de Saxe Royaume de Saxe
Création
française

Opéra du Rhin, Strasbourg

Personnages

Airs

  • Ouverture
  • Chœur des pèlerins — Acte I; Acte III
  • Dich, teure Halle, grüß ich wieder (Elisabeth) — Acte II
  • Freudig begrüßen wir die edle halle (chœur) — Acte II
  • Blick ich umher in diesem edle (Wolfram) — Acte II
  • Allmächtge jungfrau (Elisabeth) — Acte III
  • O, du mein holder Abendstern (Wolfram) — Acte III
  • Inbrunst im Herzen (Tannhaüser) — Acte III

Tannhäuser est un opéra de Richard Wagner, auteur du livret et de la musique.

C'est son cinquième opéra et le deuxième de ses dix opéras principaux régulièrement joués à Bayreuth. Il porte la référence WWV 70 du catalogue de ses œuvres. Son titre complet est Tannhäuser et le Tournoi des chanteurs à la Wartburg.

Cet opéra a deux thèmes principaux : l’opposition entre amour sacré et amour profane, et la rédemption par l’amour, thème qui traverse l’ensemble de l’œuvre de Wagner.

L'opéra fut créé le à Dresde sous la direction de Wagner, alors âgé de 32 ans. Ensuite, Wagner révisa le livret et la partition à plusieurs reprises. Une version remaniée dite « de Paris » fut montée à l’opéra Le Peletier le grâce au soutien de la princesse Pauline de Metternich, épouse de l'ambassadeur d'Autriche ; malgré l’ajout d’un ballet après l’ouverture destiné à se concilier le goût des Parisiens, un chahut organisé par les habitués de l’opéra traditionnel provoqua un échec retentissant, qui conduisit Wagner à arrêter les représentations après la troisième.

Présentation générale

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Les thèmes-clés sont l’opposition entre l’amour sacré et l’amour profane, ainsi que la rédemption par l’amour, thème qui traverse l’ensemble de l’œuvre de Wagner.

L'action se situe près d'Eisenach, en Thuringe (Allemagne), au début du treizième siècle.

La scène se passe au Venusberg (dans le massif dit Hörselberge (de), près d'Eisenach).

Tannhäuser, ancien Minnesänger, y est captif consentant de la déesse Vénus, dans la « grotte d'amour » de la déesse, située au cœur de la montagne (Louis II de Bavière fit construire dans son château de Linderhof une 'Grotte de Vénus'). Son amour pour elle s'est tari, et il aspire de nouveau à la liberté, à la nature et à l'amour de Dieu. Dans un air fameux dit 'Hymne à Vénus', Tannhäuser exprime à Vénus sa gratitude pour ses bienfaits mais aussi son désir irrévocable de la quitter. La déesse réagit violemment et lui déclare que jamais plus il ne trouvera le salut. Tannhäuser dit alors que son salut viendra de la Vierge Marie, dont la seule évocation du nom provoque la disparition soudaine du Venusberg.

Tannhäuser se retrouve dans la campagne près de la Wartburg ; c'est le printemps, un jeune berger chante la gloire de la belle saison qui s'annonce et des pèlerins qui reviennent de Rome. En entendant leur chant, Tannhäuser est pris de profonds remords pour ses actions et d'un grand désir de rédemption.

Surviennent le landgrave Hermann de Thuringe de retour de chasse, accompagné de chevaliers : Wolfram von Eschenbach, Walther von der Vogelweide, Biterolf, Reinmar von Zweter et Heinrich der Schreiber, tous Minnesänger. Ils accueillent avec joie le retour du jeune chanteur, compagnon apprécié de leurs joutes lyriques, qui autrefois avait fui la cour de la Wartburg, et le prient de revenir parmi eux. Tannhäuser refuse, les priant de le laisser poursuivre sa route. Wolfram le prie alors de revenir auprès d'Elisabeth, la nièce du landgrave : à l'évocation de ce nom, Tannhäuser, qui était et reste amoureux de la jeune femme, semble touché par la grâce et accepte de revenir à la Wartburg.

Le château de la Wartburg, à Eisenach.

Dans la grande salle d'apparat de la Wartburg, où se déroulent les concours de chant entre Minnesänger.

Elisabeth, la nièce du landgrave, aime toujours Tannhäuser elle aussi. Emplie de joie en apprenant que Tannhäuser est de retour, elle salue cette salle (Dich teure Halle grüß ich wieder = « Je te salue de nouveau, chère salle », Chant d'Entrée d'Elisabeth) où elle n'est jamais revenue depuis le départ de celui-ci. Tannhäuser arrive, les deux amoureux exultent. Elisabeth exprime le malheur dans lequel elle a vécu depuis son départ inexpliqué. Tannhäuser dit qu'elle doit remercier Dieu d'avoir permis le miracle de son retour.

Le landgrave accueille les invités pour le concours de chant, dont le thème sera l'éveil de l'amour. Elisabeth accordera un vœu au vainqueur, quel qu'il soit. Wolfram est le premier à chanter; il décrit l'amour comme un sentiment pur qui ne doit jamais être troublé. Tannhäuser réplique en vantant l'amour sensuel, ce qui provoque l'ire de Biterolf et de Walther qui soutiennent le sentiment de Wolfram.

Tannhäuser, au comble de l'extase, finit par chanter sa louange à Vénus et déclarer qu'il a passé tout le temps de son absence avec elle dans le Venusberg. C'est pour l'assistance une horreur et un scandale blasphématoires. Les chevaliers tirent l'épée pour sommairement exécuter Tannhäuser. Il ne doit son salut qu'à la pitié d'Elisabeth, qui intercède pour lui, car tout pécheur a droit à miséricorde. Le landgrave condamne Tannhäuser à se joindre aux pèlerins de Rome et à aller à pied implorer son pardon du pape lui-même. Tannhäuser quitte la Wartburg.

Acte III, scène I.

La vallée de la Wartburg.

Un an s'est passé. Les pèlerins sont de retour. Elisabeth, accompagnée de Wolfram, guette leur passage, cherchant ardemment Tannhäuser parmi eux. Mais il n'y est pas. Elle tombe à genoux et adresse à la Vierge une fervente prière : elle offre sa vie pour que la rédemption soit accordée à Tannhäuser.

Elle retourne ensuite le cœur brisé vers la Wartburg, refusant le secours de Wolfram, qui offre de l'accompagner. Wolfram, animé d'un amour chaste et dévoué pour elle, pressent la mort prochaine de la jeune femme ; s'adressant à l'Étoile du Soir (Romance à l'Étoile : « Ô du mein holder Abendster » - « Ô ma belle étoile du soir»[1]), il lui demande qu'Elisabeth devienne un ange au ciel comme elle fut un ange sur la terre.

Fin de Tannhäuser, Bayreuth, 1930[2].

Un pèlerin solitaire et dépenaillé arrive : c'est Tannhäuser. Celui-ci décrit comment le Pape, devant l'horreur de son crime inexpiable, lui refusa le pardon aussi longtemps que son bâton pastoral ne pourrait reverdir (air du Récit [ou Retour] de Rome — « Romerzählung »).

Désespéré, Tannhäuser veut retourner au Venusberg. Vénus apparaît, appelant son amant à la rejoindre. Tannhäuser va céder lorsque Wolfram l'adjure de rester en souvenir d'Elisabeth. À ce nom, Tannhäuser reste pétrifié sur place et Vénus, folle de rage, disparaît.

Une procession funéraire apparaît, portant le corps d'Elisabeth. Tannhäuser meurt à son tour, à nouveau touché par la grâce, en implorant Élisabeth de Hongrie de prier pour lui. Un groupe de jeunes pèlerins arrive, chantant le miracle survenu à Rome : ils sont porteurs du bâton pastoral du pape, qui a reverdi.

Sources de l'argument

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L'argument de l'opéra mêle plusieurs éléments que l’on trouve répartis dans plusieurs sources dont Wagner disposait dans les années 1830 (voir la liste dans la Bibliographie). L'argument est fondé sur deux légendes germaniques, celle de la Guerre des Chanteurs au château de la Wartburg, d'une part, et la Ballade de Tannhäuser, d'autre part, avec insertion du concours de chant entre le retour de Tannhäuser du Venusberg et sa visite au pape. Wagner y mêle la légende de Sainte Élisabeth de Hongrie, très librement remaniée.

Les personnages sont pour la plupart des personnages historiques de la littérature allemande du XIIIe siècle : Tannhäuser est un Minnesänger, dont les dates exactes de naissance et de mort sont inconnues, mais dont l’activité est attestée dans la période 1245-1265 - dans le duo du II entre Elisabeth et lui, elle l’appelle ‘Heinrich’, mais c’est une invention de Wagner, le véritable prénom reste inconnu ; Wolfram von Eschenbach (ca. 1160/80-ca. 1220) ; Walther von der Vogelweide (ca. 1170-ca. 1230) ; Reinmar von Zweter (ca. 1200-ap. 1248) ; Heinrich der (tugendhafte) Schreiber, dont l’activité est connue dans la période 1208-1228 ; Biterolf, poète dont l'existence n'est pas fermement attestée, mentionné par Rudolf von Ems (ca. 1200-1254 ?) dans son épopée Alexandre comme l'auteur d'une légende sur Alexandre et de textes de chansons.

Analyse musicale

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Selon les interprétations, Tannhäuser dure entre 2 h 50 et 3 h 30 environ. Les durées suivantes ont été notées : 2 h 50 (Otmar Suitner, Bayreuth, 1964) et 3 h 28 (Siegfried Wagner, Bayreuth, 1904).

Liste de pièces célèbres

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Pièces orchestrales
  • Ouverture
  • Bacchanale du Venusberg
Pièces vocales
  • Hymne à Vénus (Tannhäuser, acte I, scène 2)
  • Chœur des pèlerins (acte I, scène 3 ; acte III, scène 1)
  • Air d'entrée d'Elisabeth (Elisabeth, acte II, scène 1)
  • Prière d'Elisabeth (Elisabeth, acte III, scène 2)
  • Romance à l'Étoile (Wolfram, acte III, scène 2, « Ô du mein holder Abendstern »)
  • Récit de Rome (Tannhäuser, acte III, scène 3)

Thèmes musicaux

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Selon Albert Lavignac, les principaux leitmotifs de Tannhäuser sont au nombre de cinq. Au cours de l’œuvre, ils sont présents aux moments indiqués dans le tableau suivant[3]. Il y a lieu d’ajouter certains thèmes importants et célèbres que Lavignac ne fait pas figurer dans le tableau, à savoir ceux, dit-il, « ayant un caractère indépendant, qui sont dans la mémoire de tous, et d’une riche abondance dans Tannhäuser », tels que le Chœur des Pèlerins ou l’Hymne à Vénus.

TANNHÄUSER

PRINCIPAUX LEITMOTIFS (*)
Ouver-
ture
1er ACTE 2e ACTE 3e ACTE
[Pr.= Prélude] 1er tabl. 2e tabl. Pr. Pr.
SCÈNES : 1 2 3 4 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
Le Venusberg .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Le Chœur des Pèlerins .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Élisabeth .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
La Romance de Wolfram .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
La Damnation .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

(*) L’ordre de présentation des leitmotifs est celui de leur première apparition intégrale.

Instrumentation

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Instrumentation de Tannhäuser
À l’orchestre Musique de scène
Cordes
premiers violons, seconds violons,
altos, violoncelles, contrebasses,
1 (+1) harpe,
0 (+1) harpe.
Bois
3 flûtes, 1 piccolo (partie prise par la 3e flûte)
2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons,
1 cor anglais, 4 flûtes, 2 piccolos,
4 hautbois, 6 clarinettes, 6 bassons.
Cuivres
4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, 12 cors, 12 trompettes, 4 trombones.
Percussions
2 (+1) timbales, 1 triangle,
1 paire de cymbales, 1 tambourin, 1 grosse caisse,
0 (+1) paire de castagnettes,
1 triangle,
1 paire de cymbales, 1 tambourin.
 

Légende : les nombres entre parenthèses indiquent les instruments ajoutés dans la version de Paris, 1861.

Analyse détaillée

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Voir Albert Lavignac[4].

Fichier audio
Ouverture de Tannhäuser
noicon
par le U.S. Marine Band pour l’album Director's Choice (14:27)
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L'ouverture est un résumé de l'opéra : d'abord, exposition andante maestoso de la mélodie du chœur des pèlerins en crescendo, qui s'éteint ensuite progressivement. Sans transition, un allegro expose le leitmotiv du Venusberg. Puis, de plus en plus théâtralement, résonne le leitmotiv du chant passionné de Tannhäuser, accompagné par la musique exprimant les menaces des chevaliers, pour atteindre son apogée dans un molto vivace mouvementé. La suite diffère selon les versions :

  • Version de Dresde, 1845 : l'ouverture se termine avec le thème du chœur des pèlerins, qui revient majestueusement assai stretto en crescendo (exprimant le pardon final accordé enfin au héros) pour déboucher sur une brève et magistrale coda più Stretto.
  • Version de Paris, 1861 : enchaînement avec un ballet, la Bacchanale du Venusberg.

Wagner a remanié Tannhäuser plusieurs fois. Un mois avant sa mort, « il dit qu'il doit encore au monde Tannhäuser[5]. »

Il y a quatre versions.

Version Dates Représentations Évolutions
Version de Dresde Esquisse en prose : -début
Livret : juillet 1842-avril 1843,
Aussig, Teplice et Dresde
Création

Dresde
« Grand opéra romantique en trois actes »
Musique : -, Teplice et Dresde
Deuxième version de Dresde Livret : printemps 1847, Dresde À partir de la deuxième représentation Réduction de la longueur du solo du pâtre (acte I).
Réduction de la longueur du prélude de l’acte III.
1846 : réapparition de Vénus dans le finale (ajout d’une courte scène)
1847 : le cortège funèbre d’Elisabeth est rendu visible.
Musique : -, Dresde, et septembre 1851, Zurich
Dédicace à Camille Érard.
Version de Paris Livret : septembre 1859-mars 1861, Paris
opéra Le Peletier, Paris
« Opéra en trois actes », en langue française. Traduction de Charles Nuitter supervisée par Wagner[Note 1]
Remplacement de la pantomime, après l’ouverture, par un ballet, La Bacchanale du Venusberg (ajout d’une scène I de l’acte I). Ajout de personnages : les trois Grâces, des adolescents, de petits amours, satyres et faunes.
Réécriture (en français) de l’intervention de Vénus (acte I, scène 2)
Nom de Wolfram : « von Eschinbach » devient « von Eschenbach ».
Musique : août 1860-, Paris
Version de Vienne Livret : , Vienne, et printemps 1865, Munich
Vienne
« Action en trois actes », en langue allemande (« action » traduit « Handlung »)
Texte (allemand) revu sur la version (française) de Paris
Suppression de la fin de l’ouverture pour permettre une transition souple avec la Bacchanale du Venusberg.
Musique : à partir de l’été 1861

Deux versions sont jouées couramment, en langue allemande : 1°) la deuxième version de Dresde (appelée par approximation « version de Dresde ») ; 2°) la version de Vienne (appelée par approximation « version de Paris »). Certaines productions choisissent des versions hybrides, obtenues en sélectionnant différentes variantes élémentaires dans les deux versions.

Écriture et composition

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Wagner a indiqué, dans deux œuvres, les lectures qui sont à l'origine du livret : Une communication à mes amis, en 1851, et son autobiographie, Ma Vie, en 1866/67. Les sources dont il a pu disposer dans les années 1830 figurent dans la section Bibliographie, incluant le poème de Heine qu’il ne mentionne pas.

Création, 1845

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Livret de Tannhäuser,
1845, année de la création.

Tannhäuser fut créé le [6] au Königlich Sächsisches Hoftheater (Opéra royal de la cour de Saxe) de Dresde, sous la direction de Wagner, avec sa nièce Johanna dans le rôle d’Elisabeth.

Représentations de Paris, 1861

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Le [6], l'opéra fut représenté en version française à l'Opéra de Paris, grâce à la princesse autrichienne Pauline von Metternich, belle-fille du fameux chancelier Autrichien et épouse de l'ambassadeur d'Autriche en France, très engagée dans la vie culturelle et mondaine du Second empire.

Affiche pour la première de Tannhäuser à l’opéra de Paris,
le 13 mars 1861.

Richard Wagner fit apparaître le Grand Ballet au premier acte. La direction de l'Opéra de Paris recommanda à Wagner de le faire apparaître de préférence au deuxième acte de façon que les membres du Jockey Club qui arrivaient après le premier acte, après le dîner, puissent voir leurs petites protégées du ballet. Wagner, par souci artistique, ne changea rien, ce qui déclencha une violente opposition de la part des habitués du Jockey Club qui sifflèrent lors des représentations[7].

Il n'y eut que trois représentations, les 13, 18 et , ce qui fit perdre à Wagner beaucoup d'argent mais lui assura une renommée mondiale, ce scandale étant repris par la presse internationale.

Avant 1861
  • Franz Liszt publie un article sur Tannhäuser dans Le Journal des Débats politiques et littéraires le . C'est la première publication révélant l'importance de Wagner aux Français. Texte de l'article sur wikisource.
  • Gérard de Nerval, qui a assisté à la première de Lohengrin à Weimar, le , publie un compte rendu dans la presse : « C'est un talent original et hardi qui se révèle à l'Allemagne et qui n'a encore dit que ses premiers mots ». Voir texte de Lorely, ch. « Lohengrin » sur wikisource.
  • Henri-Frédéric Amiel rend compte dans son Journal intime de la représentation du à Genève, exécutée au théâtre par la troupe allemande de Zurich.
  • Théophile Gautier va en 1857 à Wiesbaden en compagnie de plusieurs écrivains et musiciens français, notamment Ernest Reyer. Il évoque ce voyage dans L'Artiste, . C'est lors de ce voyage qu'il assiste à une représentation de Tannhäuser, à la suite de laquelle il écrit l'article Richard Wagner et Tannhäuser, publié dans Le Moniteur Universel le .
  • À Paris, l’ouverture de Tannhaeuser est exécutée en concert en 1858 : voir la boîte déroulante ci-dessous.
  • Début 1860, voulant faire connaître sa musique aux Parisiens en prévision des représentations à l’opéra Le Pelletier, Wagner dirige une sélection de ses œuvres[8] à trois reprises (25 janvier, 1er et 8 février) au Théâtre-Italien (l’actuelle salle Favart), parmi lesquelles des extraits de Tannhäuser (Marche et Chœur, Introduction du 3e acte et chœur des Pèlerins, Ouverture). Berlioz en fait le compte rendu, voir Concerts de Richard Wagner, la musique de l’avenir.
À l'occasion des représentations à l'opéra de Paris ()
  • Auguste de Gaspérini, annonce « l’événement musical de la saison » dans la Revue fantaisiste,  : voir la boîte déroulante ci-dessous. texte sur Gallica
  • Des exemples de réactions de la critique musicale dans la presse parisienne, dans la seconde quinzaine de  : voir la boîte déroulante ci-dessous.

Traductions du livret en français

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  • 1860. Traduction de Charles Nuitter, par révision complète d'une traduction d'Edmond Roche et Richard Lindau. Elle fut utilisée pour les représentations de à Paris ; nouvelle édition, 1934, Texte sur Gallica
  • 1861. Traduction par Challemel-Lacour[9] ; dans Quatre Poèmes d'opéras traduits en prose française, précédés d'une lettre sur la musique, A. Bourdilliat et Cie ; texte sur IA
  • 1896. Traduction par J. Arthur Delpit, Librairie Fishbacher. Texte sur Gallica

Représentations notables

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En version de Dresde (1 ou 2)

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En version de Paris (3 ou 4)

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Tannhäuser
Henri Fantin-Latour, 1886
Cleveland Museum of Art

Distributions

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Rôle Voix Création à Dresde
1845
(version de Dresde)
Première à Paris
1861
(version de Paris)
Première à Bayreuth (*)
1891
(version de Paris)
Tannhäuser ténor Josef Tichatschek Albert Niemann Max Alvarn ou Hermann Winkelmann ou Heinrich Zeller
Elisabeth soprano Johanna Jachmann-Wagner Marie Sax[12] Pauline de Ahna ou Elisa Wiborg
Vénus mezzo ou soprano Wilhelmine Schröder-Devrient Fortunata Tedesco Pauline Mailhac ou Rosa Sucher
Wolfram von Eschenbach baryton Anton Mitterwurzer Ferdinand Morelli Theodor Reichmann ou Karl Scheidemantel
Hermann basse Georg Wilhelm Dettmer Cazaux Georg Döring ou Heinrich Wiegand
Walther von der Vogelweide ténor Max Schloss Aymès Wilhelm Grüning
Biterolf basse Johann Michael Wächter Coulon Emil Liepe
Heinrich der Schreiber ténor Anton Curty König Heinrich Zeller et August Wachtel
Reinmar von Zweter basse Karl Risse Fréret Franz Schlosser et Carl Bucha
Jeune berger soprano Anna Thiele Mlle Reboux Emilie Herzog ou Luise Mulder
Quatre pages soprano, alto Mlles Garnier, Christian, Vogler, Renaud

(*) Les chanteurs sont indiqués par Lavignac pour les sept représentations en 1891.

Enregistrements

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Voici quelques enregistrements, avec par ordre de citation : chef, chœur et orchestre (date) - Tannhäuser, Elisabeth, Vénus, Wolfram, le Landgrave (éditeur).

Arrangements pour piano

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Des arrangements ont été réalisés par plusieurs compositeurs.

  • Karl Klindworth, pour piano et chant, éditeur Schott & Co.
  • Gustav F. Kogel, éditeur Adolph Furstner.
  • August Horn, pour piano seul, éditeur C. F. Meser.

À signaler quelques paraphrases de Franz Liszt : S.442, Ouverture de Tannhäuser (1848) ; S.443, Chœur des pèlerins [1re/2de version] (1861, 1885) ; S.444, Romance à l’étoile (O du mein holder Abendstern) (1848) ; S.445, Deux pièces de Tannhäuser et Lohengrin (1852).

Adaptations

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Tannhauser (1913)

Notes et références

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  1. C'est lors de son séjour à Paris, entre 1859 et 1861 à l'Hôtel Beauharnais, alors Légation de Prusse en France, que le compositeur a remanié sa partition avec la collaboration de Charles Nuitter. Le piano Charles Lemme, utilisé par Wagner est toujours visible dans le bâtiment qui est devenu la résidence de l'ambassadeur d'Allemagne en France.

Références

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  1. Ô toi ma belle étoile du soir.
  2. Bundesarchiv, Bild 183-2004-0512-501 / CC-BY-SA
  3. Albert Lavignac, Le Voyage artistique à Bayreuth, sur wikisource.
  4. Albert Lavignac, Le Voyage artistique à Bayreuth, p. 290-297, sur wikisource
  5. Journal de Cosima Wagner, 23 janvier 1883.
  6. a et b François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 196.
  7. Lire à ce sujet « Compte rendu du "Tannhäuser" à Paris (sous forme de lettre de Richard Wagner) », article publié dans le supplément de la Deutsche Allgemeine Zeitung du . Texte de l'article sur wikisource.
  8. Voir le programme sur Gallica
  9. Richard Wagner, Ma Vie.
  10. G. Servières, Tannhæuser à l’Opéra en 1861, Tannhæuser à l’Opéra en 1861, p. 135.
  11. "Tannhäuser: Performance History" in Opera Glass web-site (Université Stanford), accessed 3 November 2015
  12. Marie-Constance Sasse (1834-1907), dite Marie Sax, puis Sass. Source.

Bibliographie

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Publications antérieures à la création

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Les sources de l’argument disponibles dans les années 1830 et dont Wagner a disposé, sont les suivantes :

  • Johann Christoph Wagenseil, L'Art divin des Maîtres Chanteurs, in « De sacri Rom.[ani] Imperii libera civitate Noribergensi commentatio ; accedit de Germaniæ Phnascorum, origine, præstantia, utilitate et institutis sermone vernaculo liber », Altdorf, 1697
  • Ludwig Tieck, Le fidèle Eckhart et le Tannenhäuser, nouvelle in « Die Märchen aus dem Phantasus », 1812
  • J.C.S. Thon, Le Château de la Wartburg : contribution à la connaissance des temps anciens (Schloss Wartburg: ein Beytrag zur Kunde der Vorzeit), 1815
  • E.T.A. Hoffmann, Le Combat des chanteurs (Der Kampf der Sänger), nouvelle in « Les Frères de Saint-Sérapion », vol. 2, 1819, troisième section
  • Heinrich Heine, Le Tannhäuser, légende, poème en trois parties, 1836 ; texte en ligne sur wikisource
  • Ludwig Bechstein (présent. par), Les Légendes d'Eisenach et de la Wartburg, de l'Hörselberg et de Rheinhardsbrunn
  • C.T.L. Lucas, À propos du tournoi de la Wartburg, étude, 1838

Publications postérieures à la création

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Liens externes

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