Aller au contenu

Organisation mondiale de la santé animale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Organisation mondiale de la santé animale
Le siège de l'Organisation mondiale de la santé animale, à Paris.
Histoire
Fondation
Origine
Office International des Epizooties (OIE)
Cadre
Sigles
OMSA, (en) WOAHVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Siège
Pays
Langues
Organisation
Membres
183
Directrice générale élue
Dr Emmanuelle Soubeyran[1]
Site web

L'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) est l'organisation intergouvernementale chargée d'améliorer la santé animale et le bien-être animal dans le monde. L'Organisation, anciennement Office international des épizooties (OIE), est une organisation intergouvernementale fondée en 1924 qui coordonne, soutient et encourage la lutte contre les maladies animales. Son siège se trouve à Paris, en France, et elle dispose de cinq bureaux régionaux.

« Par la collecte, l’analyse et la diffusion d’informations scientifiques vétérinaires », l'OIE, devenue OMSA encourage « la solidarité internationale pour contrôler les risques sanitaires au niveau mondial », dans une approche « Une seule santé » (One Health) conjointement promue par l'OIE et l'OMS, c'est-à-dire, en « tenant compte de l’interdépendance existant entre la santé des animaux, des êtres humains et l’environnement ». L'OIE a été créée par un Accord international du sous le nom d'Office international des épizooties (OIE), dont elle a gardé le sigle jusqu'en 2022, bien qu'ayant adopté en 2003 le nom d' « Organisation mondiale de la santé animale ».

L'OMSA est reconnue par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) comme référence internationale pour un commerce sûr des animaux et des produits d'origine animale en matière de risques liés aux maladies animales et aux zoonoses[2].

En mai 2023, avec la dernière adhésion de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, l'OMSA comptait un total de 183 Membres. L'OMSA entretient des relations avec plus de 70 organisations partenaires. L'OMSA ne fait pas partie du système des Nations unies. Son autonomie est tant institutionnelle que financière, et ses activités sont régies par ses propres textes statutaires. Depuis sa première Session générale organisée à Paris, l'Organisation mène ses travaux sous l'autorité d'un comité composé de délégués des Gouvernements signataires. 

Son siège est à Paris et ses langues de travail sont l'anglais, l'espagnol et le français.

En mai 2024, les Délégués de l’OMSA ont élu la Dre Emmanuelle Soubeyran comme la nouvelle Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale[3].

Cet organisme fut créé par l'Arrangement international le sous le nom d'Office international des épizooties à la suite de l'épizootie de peste bovine survenue en Belgique en 1920, du fait de l'importation de zébus en provenance d'Asie du Sud et destinés au Brésil[4]. Créé donc indépendamment de la Société des Nations, l'OIE a toutefois dès l'origine instauré une coopération étroite et suivie avec cette dernière.

L'OIE faillit cependant disparaître après la Seconde Guerre mondiale lorsque l'ONU créa la FAO en 1946 et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948, dont les compétences empiétaient largement sur celles de l'OIE. Des accords officiels furent signés par la suite avec la FAO en 1952 et avec l'OMS en 1960. Rebaptisé Organisation mondiale de la santé animale, l'organisme conserve toutefois son sigle OIE jusqu'au [5].

L'OMSA compte actuellement 183 pays et territoires membres[6].

Origine et Fondation

Années 1920 : Création et débuts

La création de l'Organisation remonte au début du XXe siècle, ce qui en fait l'une des plus anciennes organisations intergouvernementales existantes. L'Office international des épizooties (OIE) a été créé par un Arrangement international signé le 25 janvier 1924. Auparavant, en mai 1921, une pandémie de peste bovine avait poussé les Délégués à la Conférence internationale pour l'étude des épizooties, composée de diplomates de 43 pays, à lancer un appel en faveur de la création d'une organisation internationale chargée de coordonner les mesures de lutte contre les maladies animales infectieuses à l'échelle mondiale[7].

Années 1940 : Seconde Guerre mondiale et compatibilité avec les agences nouvellement créées

L'OIE avait établi son nouveau siège à la fin des années 1930, mais ses activités ont été ralenties par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et l'occupation de Paris par les nazis en 1940.

Après la guerre, l'existence de l'OIE a été contestée dans un premier temps par la création par les Nations unies de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en 1946 et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948, deux agences spécialisées recouvrant en partie les objectifs de l'OIE. Cependant, l'opposition de nombreux Membres et Délégués de l'OIE, lorsque la question a été soulevée en 1946 puis en 1951, a permis de sauvegarder les fonctions de l'Organisation.

Années 1950 à 1960 : Réglementation sur la santé animale dans l'UE et accords officiels

Avant 1960, l'OIE avait déjà signé un accord officiel avec la FAO en 1952 et apporté son soutien aux premières tentatives d'harmonisation de la législation sur la santé animale au sein de la Communauté européenne après la signature du Traité de Rome en 1957. En 1960, un accord officiel était signé entre l'OIE et l'OMS.

Années 1990 : Reconnaissance en tant qu'organisation internationale normative

Les années 1990 furent marquées par la signature de plusieurs accords entre l'OIE et des organisations à travers le monde. En 1998, l'OIE a accepté une coopération formelle avec l'Organisation mondiale du commerce. L'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires[8], également connu sous le nom d'Accord SPS, a clairement défini l'OIE comme l'organisation de référence pour la santé animale et les zoonoses, dont les Membres sont ainsi tenus de s’appuyer sur les normes, les lignes directrices et les recommandations internationales pour prendre des mesures sanitaires ou phytosanitaires.

A la suite de cela, les gouvernements n'ont pas tardé à comprendre l'importance de l'Organisation. Entre 1990 et 1999, 41 pays sont devenus Membres. Créées entre 1991 et 1999, les Représentations régionales, pour l'Asie et le Pacifique (1971, puis 1991), l'Europe de l'Est (1994), les Amériques (1997), et enfin le Moyen-Orient (1999) et l'Afrique (1999) ont permis à l'Organisation de rester à l'écoute des défis auxquels sont confrontés ses Membres.

2000 à 2009 : L'Organisation mondiale de la santé animale et de nouveaux accords stratégiques

En mai 2003, l'Organisation est devenue l'Organisation mondiale de la santé animale, tout en conservant son acronyme historique OIE. Au cours de cette décennie, l'OIE a conclu de nombreux accords avec diverses organisations et agences, en plus d'un nouvel accord avec l'OMS en 2002, et notamment avec la Banque mondiale et l'Association vétérinaire mondiale.

2010-2020 : Eradication de la peste bovine et collaboration accrue avec ses partenaires

En 2011, les Délégués nationaux des Membres de l'OIE ont adopté à l'unanimité une résolution reconnaissant officiellement, à la suite d'un contrôle approfondi mené par l'OIE avec le soutien de la FAO, que les 198 pays et territoires comptant des animaux sensibles à la peste bovine étaient indemnes de la maladie.

Après avoir célébré le 85e anniversaire de sa création l'année précédente, l'OIE a adopté son 5e Plan stratégique, établissant une feuille de route pour ses missions mondiales en matière de santé et de bien-être des animaux pour la période 2011-2015. Ce plan visait à poursuivre les principales priorités définies dans les plans précédents tout en se focalisant davantage sur les activités liées à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et à la santé animale, ainsi qu'à la santé publique vétérinaire. En outre, l'OIE a mis l'accent sur le concept « Une seule santé », en coopération avec ses organisations partenaires.  

En janvier 2017, le gouvernement du président sortant Obama a désigné l'OIE comme organisation pouvant bénéficier de la loi sur l'immunité des organisations internationales [International Organizations Immunities Act].  

En mars 2022, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont signé un accord inédit visant à renforcer la coopération à l'ère du concept « Une seule santé », afin d'équilibrer et d'optimiser durablement la santé des êtres humains, des animaux, des plantes et de l'environnement.

2022 : Organisation Mondiale de la Santé Animale – WOAH/OMSA

En mai 2022, l'Organisation a dévoilé une nouvelle identité de marque et un nouveau logo et a complété l'utilisation de son nom complet par l'acronyme WOAH (OMSA en français et en espagnol), cessant d'utiliser son acronyme historique OIE.  

2024: L'Organisation célèbre son 100e anniversaire, une étape majeure qui marque l'engagement continu de l'OMSA en faveur de la santé et du bien-être des animaux dans le monde entier.

Les missions prioritaires de l'OMSA sont les suivantes[4]:

  • la transparence de la situation sanitaire mondiale ;
  • l'excellence scientifique ;
  • la solidarité internationale et le rôle des services vétérinaires ;
  • la sécurité du commerce international des animaux et de leurs produits ;
  • la sécurité sanitaire des aliments ;
  • le bien-être animal.

Interface de la base de données mondiale d'informations sanitaires (WAHID)

[modifier | modifier le code]

L'interface WAHID (World Animal Health Information System) permet d'accéder à toutes les données contenues dans le nouveau système mondial d'information sanitaire de l'OMSA. Il remplace et étend considérablement les possibilités d'analyse et de requêtes offertes par l'ancienne interface web Handistatus II.

Un large éventail d'informations est disponible et consultable après extraction de la base de données. Il s'agit[4] :

  • des notifications immédiates et des rapports de suivi soumis par les pays membres notifiant des événements épidémiologiques exceptionnels ayant cours dans ces pays ;
  • des rapports semestriels faisant état de la situation sanitaire des maladies de la liste de l'OMSA dans chaque pays ;
  • des rapports annuels offrant des informations sanitaires et des informations sur le personnel vétérinaire, sur les laboratoires et les vaccins, etc.

États membres par continents

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. https://www.woah.org/fr/la-dre-emmanuelle-soubeyran-elue-nouvelle-directrice-generale-de-lorganisation-mondiale-de-la-sante-animale/
  2. « OMC | L'OMC et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) », sur www.wto.org (consulté le )
  3. « Election d'Emmanuelle Soubeyran à la direction générale de l'Organisation mondiale de la santé animale | L'Ordre national des vétérinaires », sur www.veterinaire.fr, (consulté le )
  4. a b et c Jacques Barnouin, Ivan Sache et al. (préf. Marion Guillou), Les maladies émergentes : Épidémiologie chez le végétal, l'animal et l'homme, Versailles, Quæ, coll. « Synthèses », , 444 p. (ISBN 978-2-7592-0510-3, ISSN 1777-4624, lire en ligne), VI. Politiques de santé face aux émergences, chap. 34 (« L'OIE et les maladies animales émergentes »), accès libre.
  5. Organisation mondiale de la santé animale, « L’Organisation mondiale de la santé animale lance sa nouvelle identité institutionnelle », (consulté le )
  6. « Ouverture de la 86e Session générale de l’OIE », sur oie.int, (consulté le )
  7. « La peste bovine », sur OMSA - Organisation mondiale de la santé animale (consulté le )
  8. « OMC | Mesures Sanitaires et Phytosanitaires - Comprendre l'Accord de l'OMC sur les mesures sanitaires et phytosanitaires », sur www.wto.org (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]