Benjamin-Constant

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Jean-Joseph Benjamin-Constant
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François Jean Baptiste Benjamin ConstantVoir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
Alfred Chauchard (d), André Benjamin-Constant (d), Hamlet et le roi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Tombe de Benjamin-Constant au cimetière de Montmartre.

François Jean Baptiste Benjamin Constant, dit Benjamin-Constant, est un peintre et graveur français né le à Batignolles-Monceau (Seine) et mort le à Paris.

Réputé pour ses sujets orientalistes, il est aussi l'un des portraitistes favoris de la haute société française et britannique de la fin du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

François Jean Baptiste Benjamin Constant naît au 22, rue Lemercier à Batignolles-Monceau (aujourd’hui un quartier de Paris 17e) le et est baptisé le dans l'église Sainte-Marie des Batignolles. Il est le fils de Joseph Jean-Baptiste Constant (né en 1810), géographe de l'administration des postes, et de Catherine Pichot-Duclos (1821-1855)[1].

À la mort de sa mère en 1855, il a 10 ans. Son père est employé par l'administration générale des postes à Toulouse. Benjamin-Constant est recueilli par ses tantes localement.

Il étudie à partir de 1859 à l'École des beaux-arts de Toulouse, où il est élève de Jules Garipuy. Il est l'ami des sculpteurs Laurent Marqueste, Jean-Antoine Injalbert et Antonin Mercié. Ayant remporté plusieurs prix, il profite d'une bourse de la ville de Toulouse pour aller étudier à l'École des beaux-arts de Paris en 1866. Il s'inscrit dans l'atelier d'Alexandre Cabanel le . Il lui a ultérieurement succédé comme enseignant dans cette même école. En 1868, il tente sans succès le concours du prix de Rome. Il subit un second échec l'année suivante et décide de quitter l'école. Il présente au Salon sa première œuvre, Hamlet et le Roi, achetée par l'État pour le musée Massey de Tarbes et aujourd'hui conservée à Paris au musée d'Orsay[2].

Sa première manière, orientaliste, est influencée par Eugène Delacroix et par son séjour en 1870 à Tanger au Maroc en compagnie des peintres Georges Clairin et Henri Regnault. La même année, il revient en France et participe à la guerre franco-prussienne.

Il épouse Delphine Badier, institutrice, le à Paris[3].

De 1871 à 1873, il visite l'Espagne, Madrid, Tolède, Cordoue et Grenade, rencontre le peintre Marià Fortuny. Il traverse le détroit de Gibraltar et retourne au Maroc où il s'installe à Tanger pendant dix-huit mois. Il visite l'intérieur du pays avec un ami de son père, Charles Tissot. Il rencontre le sultan et sa suite, le caïd Tahami. Il achète des objets précieux dont il s'est servi dans ses peintures orientalistes. Il rentre en France en 1873. Son épouse meurt le à Narbonne. Il s'installe à Paris, dans un atelier de Montmartre, au no 31 rue Gabrielle, qu'il partage avec le peintre toulousain Edmond Yarz (1845-1920).

Jusqu'en 1889, il expose au Salon de Paris des toiles d'inspiration orientaliste qui remportent un vif succès.

De plus en plus connu, il épouse en secondes noces le à Paris, Catherine-Jeanne Arago (1851-1909)[4], fille d'Emmanuel Arago dont il a ensuite deux fils : Emmanuel Benjamin Constant (Paris, 1877 - Cannes, 1900) et André Benjamin Constant dit André Baine (Paris, 1878 - Alger, 1930).

Il fait un nouveau séjour à Tanger en 1883.

Benjamin-Constant dans son atelier.

Il se tourne ensuite vers le portrait et la décoration, souvent monumentale. Dans ce dernier domaine, on lui doit notamment le mur de la salle des Illustres du Capitole de Toulouse, les plafonds de l'hôtel de ville de Paris et du théâtre national de l'Opéra-Comique, ainsi que plusieurs peintures murales de salle du Conseil académique de la Sorbonne à Paris.

En 1888, il voyage aux États-Unis et à Montréal. Il passe la soirée du réveillon chez le sénateur montréalais George Alexander Drummond qui lui avait acheté Le Lendemain d'une victoire à l'Alhambra, en 1882, et Hérodiade l'année suivante.

Il succède en 1888 à Gustave Boulanger comme enseignant à l'académie Julian. L'année suivante, il reçoit la médaille d'or de l'Exposition universelle de Paris.

Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1893 et est président d'honneur de l'exposition inaugurale de la Société des peintres orientalistes avec Jean-Léon Gérôme. En 1896, il obtient la médaille d'or au Salon de Paris pour son œuvre Portrait de mon fils André. Il est fréquemment sollicité pour des portraits et peint notamment ceux de la reine Victoria et du pape Léon XIII.

Il avait ses ateliers au 15, impasse Hélène et au 37, rue Pigalle à Paris à partir de 1896[5].

Il meurt le au 59, rue Ampère dans le 17e arrondissement de Paris[6], et, est inhumé au cimetière de Montmartre (23e division)[7].

Élèves[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Liste d'œuvres[modifier | modifier le code]

Tableau Titre Date Dimensions Notes Lieu de conservation
Antigone près du corps de Polynice 1868 33 × 41 cm Toulouse, musée des Augustins
La Mort d'Astyanax 1868 115 × 147 cm Collection particulière
Hamlet et le roi 1869 171,5 × 136 cm Paris, musée d'Orsay
Odalisque allongée vers 1870 115 × 149 cm Collection particulière (en dépôt à Paris au musée d'Orsay)
La sortie de Mosquée vers 1872 66 × 82 cm Dijon, musée des Beaux-Arts
Samson et Dalila 1872 Localisation inconnue
Portrait de Monsieur Léonce Berthomieu 1873 81 × 104 cm Narbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de Madame Léonce Berthomieu 1873 85 × 108 cm Narbonne, musée d'Art et d'Histoire
L'Immaculée Conception (esquisse) 1874 41 × 27,1 cm Paris, Petit Palais
Prisonniers marocains 1875 186 × 391 cm Bordeaux, musée des Beaux-Arts
L'Entrée du sultan Mehmet II à Constantinople (esquisse) 1876 54 × 45 cm Luxeuil-les-Bains, musée de la Tour des échevins
L'Entrée du sultan Mehmet II à Constantinople (esquisse) 1876 44 × 32 cm Collection particulière
L'Arrivée des Templiers à Jérusalem, esquisse 1876 54 × 34 cm collection Comte Alexandre de Bothuri B
L'Entrée du sultant Mehmet II à Constantinople 1876 697 × 536 cm Toulouse, musée des Augustins[10]
Arabes assis 1877 New York, musée d'Art Dahesh
Intérieur de harem au Maroc 1878 310 × 527 cm Lille, palais des Beaux-Arts
Le Soir sur les terrasses 1879 123 × 198,5 cm Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal
La Favorite de l'émir vers 1879 142,2 × 221 cm Washington, National Gallery of Art
Les Derniers Rebelles, scène d'histoire marocaine (esquisse) 1880 100 × 134 cm Collection particulière
Les Derniers Rebelles, scène d'histoire marocaine[11] 1880 240 × 410 cm Besançon, musée des Beaux-Arts
Le Caïd marocain Tahamy 1880 60 × 48,5 cm Narbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de Juliette Adam 1881 60 × 48,5 cm Versailles, musée de l'Histoire de France
Passe-temps d'un kalife (Séville, XIIIe siècle) 1881 Localisation inconnue
Hérodiade 1881 132 × 96 cm Collection particulière
Le Lendemain d'une victoire à l'Alhambra 1882 132,1 × 106 cm Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal
Les Chérifas 1884 247 × 410 cm Carcassonne, musée des Beaux-Arts
Les Chérifas (réduction) 1884 114 × 195 cm Pau, musée des Beaux-Arts
Les Chérifas (réduction) 1884 49 × 81 cm Collection particulière
La Justice du chérif, Espagne mauresque, XVe siècle 1885 369 × 664 cm Lunéville, château de Lunéville (œuvre détruite dans un incendie en 2003)
Judith 1886 242 × 133 cm Localisation inconnue
Judith (réduction) 1886 64 × 34 cm Collection particulière
Justinien ou Conspiration (esquisse) 1886 60 × 84 cm Newport City Council
Justinien 1886 378 × 662 cm Sarasota, musée d'Art John-et-Mable-Ringling
Judith vers 1886 120,7 × 80 cm New York, Metropolitan Museum of Art
Le Masque de Beethoven 1887 56 × 45 cm Toulouse, musée des Augustins
Orphée 1887 Localisation inconnue
Théodora 1887 225 × 125 cm Buenos Aires, musée national des Beaux-Arts
Théodora (réduction) 1887 133 × 76 cm Collection particulière
Portrait d'Emmanuel Arago 1888 65 × 50 cm Toulouse, musée des Augustins
Les Funérailles de l'émir[12] 1889 278 × 428 cm Paris, Petit Palais
Paris conviant le monde à ses fêtes (esquisse) 1889 58,5 × 82,3 cm Paris, Petit Palais
Portrait du capitaine Frangeul 1890 24,5 × 19 cm Nantes, musée des Beaux-Arts
Paris conviant le monde à ses fêtes (esquisse en grisaille) 1890 35 × 43,5 cm Paris, Petit Palais
Paris conviant le monde à ses fêtes (esquisse) vers 1891 46,5 × 61,5 cm Paris, Petit Palais
Paris conviant le monde à ses fêtes 1891 Paris, hôtel de ville
Le Comte de Toulouse fait bénir ses étendards à Saint-Sernin (esquisse) 70 × 52 cm Toulouse, musée des Augustins
Autoportrait 1892 28 × 19 cm Toulouse, musée des Augustins
Portrait de Jean Montfraix 1893 Toulouse, musée des Augustins
Portrait de Jules Clarétie 1893 50 × 40 cm Versailles, musée de l'Histoire de France
Portrait d'André Benjamin-Constant 1895 117 × 86,5 cm Paris, musée d'Orsay
Portrait d'Alfred Chauchard 1896 130,5 × 97 cm Paris, musée d'Orsay
Portrait d'Henri d'Orléans, duc d'Aumale[13] 1896 263 × 215 cm Chantilly, musée Condé
Portrait du comte Armand 1897 67 × 50 cm Marseille, musée des Beaux-Arts
Portrait de Camille Saint-Saëns 1898 Paris, musée de la Musique
La Glorification de la Musique (esquisse) 1898 59 × 56 cm Paris, musée d'Orsay
La Glorification de la Musique 1899 Paris, théâtre national de l'Opéra-Comique
Portrait de ses deux fils (André et Emmanuel) 1899 109 × 124 cm Toulouse, musée des Augustins
Les Routes de l'air 1900 400 × 500 cm Paris, musée d'Orsay
Portrait d'Angèle Delasalle 1900 101 × 76,5 cm Paris, Petit Palais
Portrait d'Elia Demidof 1900 131 × 98 cm Athènes, Pinacothèque nationale d'Athènes[14]
L'entrée à Toulouse du pape Urbain II en 1096 1900 Toulouse, Capitole, salle des Illustres
Tête de pape 65,5 × 54,5 cm Toulouse, musée des Augustins
Beethoven, la sonate au clair de lune 190 × 305 cm Lille, palais des Beaux-Arts
Portrait de jeune homme barbu, dit l'Albinos 73,5 × 61 cm Toulouse, musée des Augustins
Portrait d'Emmanuel, fils de l'artiste 29,5 cm de diamètre Toulouse, musée des Augustins
Un gardien de harem 46 × 33 cm Vendôme, musée de Vendôme
Portrait de Madame Philippe Caraguel 83 × 109 cm Narbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de Philippe Caraguel 83 × 109 cm Narbonne, musée d'Art et d'Histoire
Portrait de femme, "Tante Anna" 56 × 44 cm Montpellier, musée Fabre
Portrait de femme 54,5 × 45,5 cm Guéret, musée d'Art et d'Archéologie
Intérieur de harem Lille, palais des Beaux-Arts
Cour marocaine 94 × 76 cm Paris, musée du quai Branly - Jacques-Chirac
A l'étal du boucher 68 × 65 cm Paris,musée du quai Branly - Jacques-Chirac
Scène des Orientales 65 × 54 cm Paris, Petit Palais
Saint Joseph père nourricier du Christ 130 × 95 cm Villers-sur-Mer, église Saint-Martin
La Musicienne 80 × 65 cm, collection particulière Djillali Mehri
Cour dans le palais du sultan 120,3 × 79 cm Ann Arbor, University of Michigan Museum of Art

Reproductions de tableaux[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Toulouse, vue 267/379, 12 octobre 1855, acte de décès n°2137 : Catherine Pichot-Duclos, décédée à 33 ans, épouse de Joseph Constant, employé des postes.
  2. Musée d'Orsay : Benjamin-Constant, Hamlet et le roi.
  3. Mariage avec Delphine Badié le à Paris 6e, sur le site des Archives de Paris.
  4. Mariage avec Catherine-Jeanne Arago le à Paris 8e, sur le site des Archives de Paris.
  5. André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, 1999, p. 62 (ISBN 9782951360105).
  6. Archives de Paris 17e, acte de décès no 1307, année 1902 (vue 8/31).
  7. « Archives de Paris - Registre journalier d'inhumation de Paris Montmartre de 1902, en date du 29 mai (vue 11/31) », sur archives.paris.fr (consulté le ).
  8. base salon Orsay.
  9. « Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  10. « 2004 1 140 Entrée du sultan Mehmet II à Constantinople le 29 mai 1453 », sur www.augustins.org (consulté le ).
  11. Images d'art : Benjamin-Constant, Les derniers rebelles, scène d'histoire marocaine.
  12. Musée du Petit Palais : Le Jour des funérailles, scène du Maroc (La Mort de l'émir).
  13. Images d'art : Portrait de Henri d'Orléans duc d'Aumale.
  14. (en) Pinacothèque nationale d'Athènes, « Portrait of Elia Demidof », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Nathalie Bondil, « Ombres et lumières de l'orientalisme », Revue M du Musée des beaux-arts de Montréal,‎ , p. 7 (ISSN 1715-4820). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Nathalie Bondil (dir.), Benjamin-Constant. Merveilles et mirages de l'orientalisme : Musée des Augustins de Toulouse du 4 octobre 2014 au 4 janvier 2015, Musée des beaux-arts de Montréal du 31 janvier 2015 au 31 mai 2015, Paris/Montréal/Toulouse, Hazan, , 440 p. (ISBN 978-2-7541-0779-2).
  • Promenade de peintre aux salons de 1898, 1898.
  • Muriel Adrien, « Benjamin-Constant. Un orientaliste français anglophile », Miranda, no 11, 2015 (lire en ligne).
  • François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, Karthala, 2008, p. 80-81, (ISBN 978-2-84586-802-1) (extrait en ligne).
  • Stéphanie Prenant, « Benjamin-Constant (1845-1902) : peintre et figure d’autorité en matière d’art », sur le site HiCSA-Université Paris 1 ([PDF] en ligne).
  • (en) E. S. Cameron, « The art of Benjamin-Constant », in Brush and pencil, volume 10, 1902, p. 236-246 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]