Basques

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Basques
Euskaldunak
Description de cette image, également commentée ci-après
Voir la liste[1]

Populations importantes par région
Population totale Entre 800 000[2] (ceux qui parlent basque) et 2,2 millions (ceux qui se considèrent Basques)
5 à 15 millions de descendants basques.
Autres
Langues Dans les 7 provinces (2016[3])
48,6 % : unilingue espagnol
42 % : euskara* et espagnol
6,6 % : unilingue français
2,8 % : euskara* et français
0,1 % : unilingue euskara
* Bilingues actifs et passifs
Religions Majoritairement catholicisme
Ethnies liées Aucun

Les Basques constituent un peuple autochtone de langue pré indo-européenne, implanté principalement dans le Pays basque, à cheval sur le sud-ouest de la France et au nord de l'Espagne. Une forte émigration historique a engendré une diaspora basque, principalement établie en Amérique du Sud. Leur enracinement dans cette partie de l'Europe depuis la Préhistoire tend à les classer au rang d’ancêtre.

Plusieurs caractéristiques anthropologiques et biologiques sont aussi à l'origine de leur singularité, telles que la langue, composante incontournable et indissociable, unique isolat européen et la seule langue non indo-européenne d'Europe de l'Ouest in situ, la « Lingua Navarrorum » (langue des Navarrais ou « euskara »), une assez forte endogamie[4], quelques carasteristiques génétiques, le partage de traditions, de religion et du folklore, un champ de communication et d'interaction, l'auto-identification[5] ainsi qu'une concentration territoriale et de nombreux autres traits culturels[6], alors même que les fondements d'une histoire commune sont à géométrie variable[7].

Les Basques (ou Euskariens en français), qui ont pour ancêtres les Vascons et les Aquitains[8], sont des Euskaldunak quand ils « possèdent »[9] le basque ou des Euskotarrak, un néologisme souvent mentionné mais rarement utilisé, quand ils se définissent comme ethniquement basques, s'exprimant en erdara avec ou sans le basque, ou simplement des Euskal herritarrak, des citoyens vivant au Pays basque.

Cependant, même si le mode de vie est similaire à celui qui existe en Europe, les Basques sont politiquement divisés entre les modérés, défenseurs de la culture basque mais favorables au projet européen, et les radicaux qui prônent une hypothétique indépendance de l’Euskal Herria[10].

Origines des Basques

Harrespil d'Okabe à Lecumberry

Les Basques font l'objet de nombreuses études de la part de chercheurs en anthropologie, en biologie humaine ou en linguistique depuis plus d'un siècle qui débouchent sur différentes hypothèses des plus sérieuses aux plus farfelues. Les pistes sur les origines de la langue basque sont multiples : indo-européenne[11], eurasienne pré-indoeuropéenne, dené-caucasien, paléo-sardes, ibères, berbère ou kartvèle, etc. Cependant, aucune ne semble concluante.

Du point de vue génétique, les Basques se distinguent par une très forte proportion du rhésus négatif (30 à 35 %) que l'on retrouve également chez les habitants des hauts plateaux du Daghestan (Caucase septentrional) et les Berbères, et par la variabilité du minisatellite[12] MS 205 (MS 205 étant un allèle) qui parle en faveur d'une composante pré-néolithique[13], expression qui n'a guère de sens puisque tous les peuples d'Europe sont passés par un stade paléolithique.

Les Basques actuels ont la particularité de présenter les fréquences les plus élevées des marqueurs M170 et M173 parmi les peuples européens[14].

Certains termes résiduels communs ont pu être retrouvés dans d'autres vieilles langues non-indoeuropéennes : basque guti « peu, petit » = caucasien kut « id. » = dravidien guti « id. » = austronésien (waray) guti « id. » ; basque bizar, mitxar « barbe » = caucasien bisal « id. » = dravidien misal «id. » ; basco/aquitain gaba « gave » = caucasien qav « ravin » = dravidien kavi « vallée encaissée » = japonais kawa/gawa « rivière », basque khe « fumée » = caucasien du nord khe « id. »[réf. nécessaire]. Les rapprochements avec les langues géographiquement lointaines sont gratuits car ils ne reposent que sur des ressemblances fortuites (non des séries) ou sur des analogies typologiques, non ataviques.

Selon une étude génétique publiée en 2019, environ 2 000 ans avant notre ère a eu lieu le remplacement de 40 % des ancêtres de la péninsule Ibérique et de près de 100 % de ses chromosomes Y par des personnes d'ascendance steppique. L'étude montre que, pendant l'âge du fer, l'ascendance steppique s'est répandue non seulement dans les régions parlant des langues indo-européennes, mais aussi dans les régions non indo-européennes. Elle révèle que les Basques actuels sont mieux décrits comme étant une population déjà typiquement stabilisée à l'âge du fer sans les adjonctions qui ont ensuite affecté le reste de la péninsule Ibérique[15].

Répartition géographique

Europe

La plupart des Basques vivent dans les sept provinces historiques du Pays basque (20 747 km²) et se répartissent entre la France et l'Espagne, à proximité du golfe de Gascogne au bord de l'océan Atlantique, sur les deux versants des montagnes pyrénéennes, de Mauléon-Licharre à Bilbao.

Le territoire qu'ils occupent est très varié. Ils vivent dans des montagnes (Baïgorry), des vallées (Guernica), des massifs cristallins et primaires (Bidarray), des hauts plateaux de calcaire (Pampelune), sur la côte Atlantique (Getaria et Guéthary), mais principalement dans de grands centres urbains (Donostia).

Plus d'une centaine de milliers de Basques vivent dans le reste de l'Europe, principalement en Espagne et en France, et dans une moindre mesure en Allemagne et au Royaume-Uni.

Climat

Le climat a joué un rôle historique car sa diversité et sa douceur sont à l'origine de la survie des peuplades proto-basques. En raison d'une grande variation du relief et à une proximité de l'Océan Atlantique, les Basques vivent sur quatre zones climatiques différentes malgré la petite taille du territoire :

Diaspora

Le sujet de la diaspora basque est rarement un sujet de conversation alors que l'émigration fut une vraie saignée au Pays basque. Par exemple, durant tout le XIXe siècle, avec un très haut taux de natalité, la population d'environ 120 000 habitants en Iparralde resta stable du fait de la perte de 90 000 Basques qui émigrèrent. Aujourd'hui, on estime à 15 millions le nombre de personnes ayant une ascendance directe avec les Basques après cinq siècles d'émigration vers l'Amérique. Simón Bolívar et Che Guevara en sont deux exemples célèbres. La majorité d'entre eux se sont assimilés aux sociétés qui les ont accueillis et ont coupé leurs liens avec le Pays basque. Cependant, il reste de nombreux patronymes d'origine basque qui justifient le grand nombre de descendants. Parmi cette diaspora, quelques milliers de gens veulent retrouver leurs racines basques et ainsi se définissent d'origine ethnique basque tout en restant nationalement attachés au pays dans lequel ils sont nés[16],[17].

Les personnes qui représentent actuellement la diaspora vivent principalement :

  • dans la région d'Antioquia à Medellin en Colombie principalement, où la présence basque est mise en évidence par les noms de famille de cette origine. Le chanteur connu Juanes né à Medellin a un patronyme basque. Aujourd'hui, 40% des habitants d'Antioquia sont d'origine basque soit (2 800 000 personnes), ce qui fait de cette région colombienne le lieu avec la plus grande concentration de descendants basques au monde, dépassant même le Pays basque lui-même. En outre, entre 1640 et 1859, 18,9% des habitants de la Colombie étaient d'origine basque ; aujourd'hui plus de la moitié de la population colombienne aurait des ancêtres basques[réf. nécessaire] ;
  • au Chili bien qu'il y ait une grande concentration d'indigènes Mapuches, il y a des descendants allemands, italiens et espagnols basques mais les Basques ne sont pas en grande concentration dans cette région-là ;
  • en Argentine (15 000 dont 3,9 millions de descendants (10 %) ;
  • au nord-ouest des États-Unis (58 000).
  • et en Acadie au Canada, où le nom "Basque" est très répandu à ce jour.

Il y en a aussi :

Grâce aux centaines d’Euskal etxeak (les maisons basques), qui sont des associations réunissant les Basques et qui proposent des activités socio-culturelles, un lien est créé entre la diaspora et le gouvernement de la Communauté autonome basque, ainsi qu'avec les municipalités du reste du Pays basque favorisant par la suite des échanges. Nombreux sont les chorales et les danseurs traditionnels qui parcourent l'Amérique pour faire découvrir leur culture régionale par l'intermédiaire des Euskal etxeak. La diaspora reste nombreuse mais âgée et dispersée, l'émigration s'étant pratiquement arrêtée dans les années 1960.

Inscriptions identitaires

Appartenance identitaire au Pays basque

On parle souvent d'appartenance ethnoculturelle au Pays basque, car il est donné aux gens de décider d'appartenir à une communauté culturelle. La réalité est complexe car s'il y a des bascophones et de lignée basque qui se considèrent Espagnols ou Français, il y a des Andalous qui vivent au Pays basque et se sentent Basques. Un frère peut se prétendre français et sa sœur basque. Le développement identitaire, les rapports sociaux ainsi que des repères historiques et actuels peuvent décider de l'orientation personnelle et l'acceptation d'un concept communautaire transnational ou national. En France, la confusion de la nationalité ethno-culturelle et de la citoyenneté brouille la situation.

Patronymes basques

En France, 800 000 personnes ont un patronyme basque (1,3 % de la population totale) et 4 400 000 en Espagne (13 % de la population totale). En France, la plus forte concentration de noms de famille basques se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques. De plus le gouvernement basque (CAB) a recensé plus de 10 100 patronymes basques ou noms de famille en les croisant avec le recensement électoral national, en Euskadi et dans d'autres communautés autonomes. Donc la vaste majorité des personnes ayant un patronyme basque aujourd'hui sont des personnes unilingues espagnoles ou françaises et qui vivent hors du Pays basque. Cependant, la forte majorité des 1 120 000 personnes vivant en Hegoalde et ayant un nom basque peuvent exprimer avec plus de facilité leur basquitude et sont le plus souvent bascophones.

Les études de José Aranda Aznar indiquent que 55 % des Navarrais avaient un nom basque alors que le pourcentage est plus bas en Biscaye (40 %) et en Alava (37 %). Cela prouve qu'il n'y a pas de corrélation entre le fait de se considérer basque et le patronyme basque car c'est en Navarre que le taux d'appartenance à se considérer basque est le plus faible des sept provinces.

Étymologies

L'étymologie du mot basque vient d'un élément *eusk- qui a fourni Basco en gascon et Vasco en espagnol. Ceux-ci expliquent la forme en latin, Vascones au pluriel pour nommer les Vascons (les Vascons ont également donné leur nom aux Gascons – adaptation gallo-romaine d'une prononciation germanique Waskon).

L'approche latine du /w/ soutient que la consonne labio-vélaire s'est typiquement transformée en une consonne occlusive bilabiale voisée c'est-à-dire le /b/ exprimé en gascon et en espagnol, probablement sous l'influence du basque et de l'aquitain (une langue liée au vieux basque et parlée dans la Gascogne antique). Ceci explique le calembour : « Beati Hispani quibus vivere bibere est », qui se traduit par « Que les Ibères romains soient bénis, de considérer l'Aquitain apparenté à l'Ibérien, pour qui la vie (vivere) c'est boire (bibere) » (Scaliger).

Une autre théorie veut que Vasco signifie « de la terre boisée », à partir du mot basque moderne basoko. Baso- signifiant la forêt, et -ko, qui est ajouté à la fin des mots, qui signifie de. Par exemple Basoko piztiak se traduit par les animaux de la forêt. Mais basoko est un mot basque moderne. Cette étymologie populaire est maintenant totalement critiquée par des linguistes.

Pièces de monnaie des IIe et Ier siècles av. J.-C.

Pour compliquer le mystère, plusieurs pièces de monnaie des IIe et Ier siècles av. J.-C. ont été trouvées dans le nord de l'Espagne, avec l'inscription suivante écrite utilisant un alphabet ibérien : Barscunes. Les lieux dans lesquels elles auraient été monnayées ne sont pas identifiés avec certitude mais les historiens avancent l'hypothèse de la région de Pampelune ou de Roquefort, car ce sont des secteurs où se situaient les Vascons durant cette période. Aujourd'hui, on pense que Vasco en latin vient de la racine basque et aquitaine employée par les Basques pour se nommer eux-mêmes (auto-ethnonyme). Cette racine est *eusk-. Il y avait également des peuples aquitains, dont l'un, important, que les Romains ont appelé les Ausci (d'où le nom de la ville d'Auch dans le Gers, ancienne Elimberrum, en basco-aquitain ville neuve ) et qui semble également venir de la même racine. Le passage de a- à e- est assez fréquent en basque). Cette hypothèse semble être la plus sérieuse.

En basque moderne, les Basques s'appellent euskaldunak, euskaldun adjectif, formé de l'euskal- (c.-à-d. « basque » (du point de vue de la langue)) et -dun (c.-à-d. « qui possède »), ainsi l'euskaldun signifie littéralement locuteur basque. Tous les Basques ne sont pas bascophones (euskaldunak), nombreux se disent basques sans pour autant parler la langue de leurs ancêtres, de plus les étrangers qui ont appris le basque deviennent également des euskaldunak. Pour remédier à cet imbroglio, un néologisme a été inventé au XIXe siècle, avec le mot euskotar ou euskotarrak au pluriel, qui signifie qu'une personne est ethniquement basque, qu'elle le parle ou pas. Tous ces mots proviennent du mot basque qu'ils utilisent pour nommer leur langue : Euskara. Des chercheurs ont reconstitué la prononciation et le vocabulaire du basque antique, et Alfonso Irigoyen propose que le mot euskara vienne du verbe « pour indiquer » en basque antique, qui était enautsi prononcé (esan en basque moderne), et du suffixe -(k)ara (« manière (de faire quelque chose) »). Euskara signifierait ainsi littéralement la « manière de dire » ou la « manière de parler ». Une preuve de ceci serait trouvée dans le livre espagnol Compendio Historial écrit en 1556-1566 par l'auteur Esteban de Garibay de Vasco, qui a enregistré le mot originel de la langue basque en tant qu’« Enusquera », mais il est peu sûr. Au XIXe siècle, le chef nationaliste basque Sabino Arana a pensé qu'il y avait un euzko originel à partir de la racine eguzkiko (« du Soleil ») issue d'une religion solaire. Il créa par la suite le néologisme Euzkadi pour parler d'un Pays basque indépendant. Cette théorie sur la racine eguzkiko est totalement critiquée aujourd'hui.

Génétique

Comparaison linguistique et génétique du peuple basque. À Gauche : limite d'extension du basque. À droite : carte génétique des populations d'Europe de l'Ouest d'après Bertranpetit

Du fait de la particularité linguistique de la langue basque, des linguistes ont supposé que celle-ci pouvait être un isolat, et que les populations vivant dans le territoire du Pays basque pourraient être caractérisées par une certaine continuité génétique depuis le Mésolithique.

Les études génétiques récentes vont à l'encontre de ces suppositions. Comme pour le reste du territoire français, les populations présentes dans cette région sont caractérisées par l'arrivée au néolithique d'agriculteurs venus d'Anatolie qui se sont mélangés avec la population locale de chasseurs-cueilleurs[18]. Le Pays basque ne se distingue également en rien de l'Ouest de la France, il voit environ 2.000 avant notre ère le remplacement de 40 % des ancêtres présents et de près de 100 % de ses chromosomes Y par des personnes d'ascendance steppique. Ces études montrent que durant l'âge du fer, l'ascendance steppique s'est répandue non seulement dans les régions parlant des langues indo-européennes, mais aussi dans les régions de langues non indo-européennes. Elles révèlent que les Basques actuels sont mieux décrits comme étant une population typique de l'âge du fer sans les adjonctions qui ont ensuite affecté le reste de la péninsule Ibérique[15]. Ainsi, les Basques modernes se superposent génétiquement aux populations de l'âge du fer, montrant des niveaux substantiels d'ascendance steppique. Ils représentent seulement un isolement récent avec des goulots d'étranglement de l'ADN-Y après les mouvements de population de l'âge du fer à l'époque romaine[15]. L'haplogroupe R-DF27, un sous clade de R-M269 haplogroupe très présent parmi les populations celtiques, se manifeste jusqu'à 70 % chez les Basques[19].

Langue basque

Langues non Indo-européennes en Europe

La langue basque ou Euskara se distingue par l'ancienneté de son implantation (et non pas son ancienneté temporelle). De nombreux linguistes lui ont cherché d'éventuels parents dans les langues pré-indoeuropéennes (caucasiennes, dravidiennes, paléo-sibériennes, algonquiennes, etc.).

Il existe de 400 à 500 familles linguistiques dans le monde qui sont de tailles très inégales les unes des autres. Si la famille des langues austronésiennes compte plus de 1 200 langues, le basque représente à lui seul un isolat linguistique. Toutefois cet isolat est contesté par certains linguistes tels que Michel Morvan, John Bengtson et Arnaud Etchamendy.

Pour la première fois depuis des siècles, la langue basque a augmenté son pourcentage de locuteurs, mené par des expansions des centres urbains principaux tel que Pampelune, Bilbao ou Bayonne. L'ouverture du nouveau musée de Guggenheim à Bilbao est largement vue comme un symbole de la renaissance linguistique et culturelle basque.

L'obligation pour tous d'apprendre le basque dans les écoles de la CAB depuis 25 ans est à l'origine de la progression des bilingues. Les écoles enseignent en basque 16 heures par semaine au primaire et 25 heures par semaine au secondaire. Plus de 82 % des personnes de moins de 20 ans sont bilingues, dont 20 % de bilingues passifs.

En 2005, sur une population totale des provinces basques qui atteint trois millions d'habitants, seul 20 000 sont unilingues bascophones, 802 000 sont bilingues basques/erdara (espagnol 91,6 % / français 8,4 %), 455 000 sont bilingues passifs basque/erdara (espagnol 93 % / français 7 %) c'est-à-dire comprennent le basque mais ne le parlent pas. 1 720 000, soit la majorité est unilingue erdara (espagnol 91 % / français 9 %).

Euskaltzaindia ou Académie royale de la langue basque est une institution académique officielle qui veille depuis 1968 à fixer officiellement les critères pour l'unification de la langue basque : c'est ainsi qu'est né l'euskara batua, car de nombreux dialectes basques s'expriment toujours dans les diverses régions.

Histoire des Basques

Carte de la Novempopulanie

Les ancêtres des Basques actuels

Les Vascons n'étaient pas les seuls ancêtres des Basques actuels. Les provinces basques occidentales étaient le territoire des :

Nationalisme

Entourés par des locuteurs de langues indo-européennes romanes, les Basques, historiquement, parlaient une langue (et beaucoup le parlent encore) qui était non seulement non romane mais non indo-européenne. Cela les distinguait de leurs voisins, puis en tant qu'élément du renouvellement de l'identité nationale basque, l'idée ibérienne de « limpieza de sangre » (« la propreté du sang ») a été adaptée par Sabino Arana, fondateur du Parti national basque. Ce dernier a propagé l'idée que les Basques étaient un peuple différent des peuples voisins. Beaucoup de jeunes Basques, particulièrement en Espagne, sont fortement nationalistes, s'identifiant plus fermement comme ethniquement basques que comme citoyens espagnol ou français. Enfin, une dernière frange, autour d'ETA et de la gauche basque, sont marxistes révolutionnaires.

Le nationalisme prend différentes formes, il va du simple engagement citoyen (Batera, ikastola pour certains parents), en passant par l'implication politique (EAJ-PNV de tendance démocrate chrétienne, EA ou Eusko Alkartasuna, Abertzale, Herri Batasuna, Ekaitza), par des liens informels (Liens entre nationalistes basques et bretons) à l'épreuve de force entre les partis (ETA ou Euskadi ta Askatasuna, GAL ou Groupes antiterroristes de libération, Kale borroka).

En effet, la seule question semblerait de savoir si le terme de « groupe ethnique » est trop faible, ou si on ne devrait pas plutôt favoriser le terme de « nation ». De nos jours, en tant qu'Européens vivant dans un secteur fortement industrialisé, les différences culturelles des Basques avec le reste de l'Europe sont brouillées. La vie culturelle est différente à bien des égards mais le mode de vie est similaire, malgré tout, l'idée d'appartenir à un peuple ou une nation demeure très forte, de même que l'identification à leur patrie. Même parmi de nombreux Basques qui ont émigré vers d'autres régions de l'Espagne, de France, ou d'autres régions du monde, on remarque une forte appartenance à l'identité basque. Cependant, les distinctions les plus fortes entre les Basques et leurs voisins traditionnels sont génétiques, culturelles et linguistiques.

Euzko Abendaren Ereserkia est l'hymne national basque. Il ne doit pas être confondu avec l'Eusko Gudariak (Les soldats basques) qui est l'hymne de l'Armée basque (Eusko Gudarostea) ou avec le Gernikako Arbola (L'arbre de Guernica) hymne carliste écrit par José María de Iparragirre.

La fête nationale basque n'est pas une date fixe car elle se fête généralement le dernier dimanche de mars, le jour de Pâques. C'est l'Aberri Eguna ou le Jour de la Patrie basque. Elle fut créée à Pâques 1932, lors d'une grande manifestation à Bilbao, à la suite du refus espagnol de rétablir les fors.

Institutions

Historiques

Les fors ou fueros en espagnol, sont des chartes conclues entre les Basques et le roi. Ces contrats déterminaient avec une grande précision toutes les libertés auxquelles les Basques pouvaient jouir sans que le roi intervienne. Cela concernait le quotidien de chacun, tels que les marchés, les foires, les impôts et les obligations militaires. Quant au roi, lors de son couronnement, il jurait de respecter les différents fors et se devait de le refaire en présence des Basques en faisant le tour des vallées et villages. Les diverses provinces basques ont généralement considéré leurs fors comme équivalents à une constitution, comme des droits acquis ou de reconnaissances. Ces lois ont été maintenues par des assemblées démocratiquement élues (juntes ou juntas), et un grand soin était pris pour s'assurer de l'honnêteté du scrutin. Il n'était pas rare qu'un pêcheur préside des réunions dans lesquelles des nobles espagnols prenaient part.

La démocratie basque ou démocratie directe à base familiale fut appliquée de facto bien longtemps avant ses voisins limitrophes. Les terres appartenaient à la collectivité et étaient gérées par les ancêtres et non sous la tutelle d'un suzerain. Un syndic s'occupait de gérer les terres incultivables en donnant le droit aux paroisses de les utiliser suivant un mode de gestion juste et équitable pour tous. Quant aux terres cultivables, leur usage était privé (avec un droit de propriété) mais elles étaient gérées par toute la famille, symbolisée par la maison, et pas seulement par le maître de maison. Tous les dimanches, après la messe, les assemblées paroissiales regroupant tous les maîtres de maison, répartissaient entre eux les droits d'usage sur les terres communes et décidaient collectivement des divers droits appartenant à la communauté, des dépenses des communes de la paroisse, des emprunts, des taxes à payer. Cette démocratie directe a prouvé son efficacité durant des siècles. Mais c'est au sein même de l'unité familiale que cette dynamique démocratique prenait forme. L'etxeko-jaun ou maître de maison avait le privilège de participer à l'administration de toute la communauté paroissiale dans un système de démocratie directe. Chaque paroisse déléguait par la suite des représentants à l'assemblée générale (juntas) de la vallée ou de la province qui avait une compétence politique, législative, administrative et financière. Sous la présidence d'un bailli, les rapports du pays avec la royauté, les doléances à présenter au roi étaient discutés.

Les fors en Hegoalde furent supprimés par Madrid à la fin de la troisième guerre carliste en 1876 et en Iparralde par les autorités révolutionnaires en 1789.

Structures sociales

Familiale

Cependant, avant même que les fors soient signés, les Basques géraient leurs affaires internes selon des codes bien précis :

  • Le droit d'aînesse, qui sera pratiqué jusqu'à l'âge industriel, forçait les pauvres paysans basques, habituellement les plus jeunes, à émigrer vers l'Espagne, la France ou les Amériques. Comme l'aîné héritait de tout, les plus jeunes n'avaient que le choix de s'exiler pour subvenir à leurs besoins (tels que Saint François Xavier et conquistadores comme Lope de Aguirre). Ces règles successorales mettaient sur un pied d'égalité autant les hommes que les femmes car si l'aîné était une femme, elle héritait de tout.
  • Le droit familial était indivisible puisque le couple héritier devait vivre à égalité avec le couple des parents, et chaque enfant pouvait rester sur la ferme à condition d'y travailler.

Système politique

Les Basques vivent sous quatre systèmes institutionnels, ceux de la CAB, la Navarre, l'Espagne et la France. Les principaux partis politiques sont nombreux et différents selon si on est en Iparralde (Abertzaleen Batasuna, EAJ-PNB, PS, UDF, UMP), en Navarre (Aralar, Batzarre (Zutik), Nafarroa Bai, Convergence de Démocrates Navarrais, Action Nationaliste Basque, EA, Gauche Unie de Navarre, parti carliste ou EKA, PNB, PSOE et l'Union du Peuple Navarrais) ou en CAB (Aralar, Eusko Abertzale Ekintza, EA, IU-EB-Berdeak, EKA, EAJ-PNB, PSOE, Parti Populaire.

Système culturel

Cinq universités dont deux en Navarre et trois dans la CAB (Université publique de Navarre, de Navarre, du Pays basque, Deusto et de Mondragón) sont primordiales quant à la diffusion du savoir basque. L'euskerisation de l'Université du Pays basque pose des problèmes car les étudiants doivent connaître le basque. La langue et la culture basque sont aussi enseignées au Center for Basque Studies qui est une université situé à Reno.

160 Euskal Etxeak diffusent la culture basque à travers le monde. Le NABO ou North American Basque Organizations réunit trente associations aux États-Unis depuis 1973. Tous les ans, les Basco-américains se réunissent dans une ville où la diaspora est située.

Linguistiques

On distingue cinq territoires où le statut linguistique sur une reconnaissance de la langue basque diffère :

Trois zones linguistiques : Bascophone - Mixte - Hispanophone
  1. Communauté forale de Navarre : en vertu du statut d'autonomie de 1982 de la Navarre, (Article 9) le castillan fut décrété la langue officielle de la Navarre et le basque aurait aussi caractère de langue officielle dans les zones bascophones de la Navarre. Mais depuis une nouvelle loi, Ley foral 18/86, du 15 décembre 1986, stipule que la Navarre est linguistiquement divisée en 3 zones (272 communes).
    • Au nord, 64 communes dans la zone dite Bascophone, qui représentent 11 % de la population totale de la Navarre, où le castillan et le basque ont un statut de coofficialité.
    • Au centre-nord, 98 communes dans la zone dite Mixte (basco-navarraise) qui représentent 54 % de la population totale de la Navarre (dont la ville de Pampelune), où des services bilingues sont prévus à l'intention des bascophones. La langue basque y progresse depuis son introduction dans le système scolaire.
    • Au sud, dans la zone hispanophone qui représente 35 % de la population totale de la Navarre où seul le castillan est langue officielle.
  2. Union européenne : pour l'Union européenne, la langue basque est seulement reconnue « langue d'usage » dans les institutions européennes dès lors que, à l'occasion de son adhésion à l'Union, l'Espagne n'a pas officialisé les langues régionales. Ces langues ne sont pas des langues officielles de travail et le basque a seulement un statut de langue régionale et minoritaire.
  3. Communauté autonome basque : Dès 1978, la Constitution espagnole autorise les régions historiques d'Espagne à se doter d'assemblées pourvues de larges compétences. Les Basques vont se doter en 1979 d'un statut linguistique avec la formation de la Communauté autonome basque composé seulement de 3 provinces (Guipuscoa, Biscaye et Alava). La province de Navarre, territoire moins « basquisé », décida de ne pas s'y joindre et de prendre un autre chemin. Le basque a un statut de langue coofficielle avec l'espagnol.
  4. France : L'article 2 de la Constitution précise que « La langue de la République est le français », il n'existe aucun statut spécifique des langues régionales ou minoritaires. Cela n'empêche pas l'État lui-même, notamment via la Délégation générale à la langue française et aux langues de France et l'enseignement public et les collectivités locales d'entreprendre diverses actions culturelles ou éducatives au profit de la langue basque mais seulement avec des aménagements symboliques ou peu importants, ainsi que des tolérances ou des dérogations envisageables. Seul le français a juridiquement accès à l'usage public. La France est un des pays de l'UE à avoir signé la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires mais elle ne l'a pas ratifiée car la Charte III avait une liste d'obligations et comportait des clauses contraires à la Constitution française. Pour accepter qu'une autre langue tel que le basque soit érigée en principe républicain, cela revient à lui donner forcément des usages formels et juridiques dans un cadre démocratique[20]. C'est en réaction et par l'intermédiaire de la formation Batera, qui regroupe 52 % des 159 maires du Pays basque, qu'est demandé entre autres la coofficialisation du basque avec le français.
  5. Espagne : L'article 3 de la Constitution stipule que le castillan est la langue espagnole officielle de l'État. Tous les Espagnols ont le devoir de le connaître et le droit de l'utiliser. Les autres langues espagnoles seront également officielles dans les différentes Communautés autonomes en accord avec leurs Statuts.

Démographie

Statistiques actuelles

Un des instruments de base pour étudier la composition démographique est la pyramide des âges ; bien évidemment en l'absence de recensements ethniques en France et en Espagne il s'agira de la pyramide des âges de la population du Pays basque et non de sa composante ethnique basque. Ce graphique ne ressemble pas à une pyramide, mais un losange élargi. Les plus de 65 ans dépassent de loin les moins de 15 ans. Les Basques sont non seulement le peuple le plus vieux d'Europe, mais après l'Italie, a la population la plus vieille de toute l'Europe. Durant les 30 dernières années, la pyramide des âges a subi un grand changement. Si en 1975 les moins de 19 ans représentaient 35,4 % de la population, en 1999 ce chiffre a été réduit de moitié à 18,9 %. Par province, le Labourdin est le plus jeune et Souletin le plus vieux (37 % des Labourdins sont nés hors du Pays basque). Dans les années 1990, on a constaté pour les 7 provinces, un solde négatif de 13 695 personnes entre les décès et les naissances avec un taux de naissances de 8,1 par 1 000 habitants. Il y a eu une légère remontée durant ces dernières années mais pas assez pour assurer le renouvellement démographique, chaque femme devant avoir 2,1 enfants. C'est une faible immigration récente (depuis 1998) qui empêche la population totale de baisser.

Immigration

L'évolution de la population a fortement changé le visage ethnique du Pays basque. Les chantiers navals et les industries métallurgiques avaient besoin de beaucoup de main d'œuvre au milieu du XIXe siècle alors pour y remédier, on fit appel aux travailleurs espagnols. Le Pays basque qui avait tout au long de son histoire vu passer les peuples sur son territoire, et les siens partir vers le nouveau monde, vit pour la première fois un grand afflux migratoire sur son territoire.

En 1877, la Biscaye qui comptait 190 000 habitants va augmenter de 48 % à 311 000 en moins de vingt-cinq ans alors que l'Alava augmentera de seulement 3 000 personnes. Cette émigration espagnole vivait des conditions de travail difficiles et s'entassait dans des chabolas, sortes de bidonvilles nouvellement créées. Ils étaient discriminés et appelés péjorativement les Maketos. Cependant, ces travailleurs immigrants furent si nombreux qu'un clivage rural nationaliste conservateur basque confronta celui d'une industrialisation urbaine socialiste espagnole et c'est ainsi que la donne politique, démographique et linguistique du Pays basque changea. Ce flux migratoire va se poursuivre et une partie des ouvriers basques vont rejoindre le socialisme créant un nouveau clivage entre Basques. Malgré tous ces changements, les patrons des institutions financières et des grandes industries seront toujours très majoritairement basques.

De 1950 à 1975, la population biscayenne va cette fois-ci doubler passant de 570 000 à 1 140 000 habitants et au Guipuscoa de 375 000 à 675 000. De 1955 à 1965, l'arrivée d'immigrés est égale à celle durant le siècle antérieur et le taux d'urbanisation devint supérieur à 80 % dans les années 1980.

Le visage ethnique se diversifie et l'hispanisme continue de grandir sous Franco. En 1975, les descendants directs des Basques avant l'industrialisation de 1880 représentent moins de la moitié de la population totale du Pays basque.

Avec l'arrivée au pouvoir du PNV en 1978, une nouvelle loi pragmatique surgit avec l'article 7 du statut d'autonomie qui dispose : que toute personne ayant établi sa résidence administrative dans la région jouira de la qualité de Basque. Cette redéfinition sera à l'origine de l'intégration des populations immigrantes dans la CAB, car aujourd'hui 38 % des fils d'immigrants espagnols se disent basques d'abord contre 92 % pour les descendants basques. Par contre seulement 43 % se considère basque au Labourd et 34 % en Navarre où respectivement on se sent d'abord plus français et navarrais (espagnol ou basque ensuite). La migration au Pays basque français fut négative, beaucoup de basques vont faire leur vie ailleurs comme à Bordeaux ou Paris tandis que de nombreux retraités français s'installent depuis vingt-cinq ans sur la côte. Quant à la Navarre, elle a plutôt subi une migration des régions rurales vers ces centres urbains. L'Alava et la Navarre ont rattrapé leur retard économique dans les années 1960 à 80.

Un tiers des immigrants après quinze ans de vie dans la CAB se considère plus basque qu'espagnol (Statistiques similaires que l'on retrouve chez les immigrants canadiens). 38 % des immigrants sont déjà en faveur d'une quasi ou complète indépendance après cinq ans et 35 % disent apprendre le basque.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette intégration mesurée par l'Ikuspegi, Observatoire basque d'immigration :

  1. Une société civile basque qui s'éloigne de plus en plus des deux extrêmes que sont les pro-Madrid et les pro-ETA ;
  2. Un certain nationalisme basque qui ne se cache pas de vouloir intégrer ses immigrants. La preuve est que les immigrants pro-basque ont tendance à être plus radicaux que les basques de souche comme Juan Paredes Manot, membre d'ETA, fusillé en 1975 et qui n'était au Pays basque que depuis dix ans ;
  3. Une bonne santé économique en Hegoalde comparé à ses voisins est sûrement un gage de futur et de sécurité pour toute la société civile basque qui vote pour le même parti depuis trente ans et qui se basquise tranquillement tant que la prospérité est au rendez-vous.

Cependant, les problèmes inhérents pour les immigrants au Pays basque sont les mêmes qu'ailleurs. Depuis cinq ans, de nouveaux immigrants venus d'Amérique latine et d'Afrique s'installent principalement en Biscaye et au Guipuscoa et la crise économique argentine a poussé de nombreux membres de la diaspora basque à revenir au Pays.

Culture

Symboles

4 symboles basques

Nationalistes

Il existe un grand nombre de symboles.

Arbre de Guernica (2006)
  • Le Lauburu ou la croix basque qui signifie en basque quatre têtes est un symbole mythologique vieil-européen, qui indique le mouvement des 4 saisons[réf. nécessaire] ou bien est un signe polaire ou solaire (paléoastronomique) comme le svastika. Il n'est pas spécialement basque mais a été privilégié pour l'emblématique basque depuis 2 siècles.
  • Le drapeau basque ou Ikurriña qui signifie le drapeau, réalisé en 1894 par Sabino Arana, est considéré comme le drapeau unique national du peuple basque. On le trouve des deux côtés de la frontière.
  • Le Zazpiak Bat, qui signifie les 7 (provinces) font un, créé en 1876, constitue les armoiries du Pays basque. Il est formé de 6 parties représentant chaque province, la Navarre et la Basse-Navarre ayant le même blason.
  • L'Arrano beltza qui signifie l'aigle noir, est un symbole basco-navarrais, représentant la puissance et la victoire du peuple basque. Considéré comme le roi des oiseaux, il est utilisé par de nombreuses nations comme animal emblématique. Il est actuellement utilisé par le secteur proche de ETA.
  • Le Gernikako Arbola est l'arbre antique de chêne qui se tient dans la ville de Gernika devant la Casa de Juntas. En fait il s'agit d'une succession de chênes, de générations en générations. Celui du XXe siècle, qui avait survécu aux bombardements fascistes durant la guerre d'Espagne est mort des suites de la canicule de 2003. Son successeur a pris donc sa place. Les souverains espagnols juraient sous l'arbre et y confirmaient les libertés basques. L'arbre a longtemps été considéré comme le symbole et l'incarnation physique de ces libertés.

Artisanaux

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Luis Mariano portant un béret basque

Le plus connu des symboles est le béret basque. D'origine béarnaise, mentionné en 1461 dans un texte landais, devenu emblème national sous Henri IV, il servait d'abord aux bergers pour se protéger du froid et du soleil. Tricoté à partir d'un fil unique de 500 m, il acquit son label basque à Biarritz au début des années 1900 quand les touristes s'amusaient à le porter.

Le linge basque servait soit de linge vestimentaire, draps et nappes, soit de marregue ou mante à bœuf (une épaisse toile contre les mouches). Grâce à la culture du lin sur leurs parcelles de terre, des centaines de familles basques confectionnaient depuis le Moyen Âge, des tissus à 7 bandes bleues et rouges. Le motif rayé proviendrait peut-être des milliers de Juifs fuyant l'Espagne et qui se sont réfugiés au Pays basque[réf. nécessaire]. Dans les années 1950, le coton anglais a mis à mal toute l'industrie souletaine.

Makhila

Le makhila, qui signifie le bâton en basque (le mot pourrait venir du latin bacillus), conçu dans du bois de néflier, est à la fois une canne de marche et une arme de défense avec un pic en acier caché sous une poignée de métal ou de cuir tressé surmontée d'un pommeau gravé. Aujourd'hui, c'est un objet décoratif de l'artisanat basque dont la coutume veut qu'il soit présent dans la maison basque. Il y a d'autres objets en bois typique tels que le kaiku, récipient pour traire les brebis et les jougs de bœufs. Le mobilier basque se distingue par son style et ses ornements particuliers, le züzülü, coffre qui sert de banc, reste le meuble le plus typique.

Un chistera.

Le chistera est fait de paille tressée avec des fines lamelles de châtaignier en hegoalde. Il est conçu pour résister à l'impact de la pelote, contrairement à ceux en osier, fabriqués à l'étranger.

Les objets de cuir typiquement basques que sont la chahakoa ou la gourde enduite de poix et la pelote de cuir, ainsi que la maroquinerie et le tannage, ont constitué une tradition artisanale très ancienne, les éleveurs de moutons fournissant la matière première.

Ces dernières années, de jeunes artisans en poterie en émail blanc et ocre et dans le travail du métal ont revitalisé le secteur surtout au Guipuscoa où se situent les anciens ateliers des forgerons.

Patrimoniaux

Maison basque de Basse-Navarre

La maison basque ou etxea. Les Basques ont un attachement exceptionnellement étroit à leurs maisons. La grande majorité des maisons au Pays basque ont un nom qui reflète le lieu ou la situation familiale. Plusieurs noms de famille basques parmi les plus communs peuvent être traduits comme ceux-ci : « au-dessus de la colline » ou « par le fleuve », car ils correspondent et sont en phase avec l'endroit où se trouve leur maison héréditaire. Avec le climat rude des montagnes, les Basques ont construit de grandes maisons, la façade principale au sud, sud-est avec la grange au rez-de-chaussée. Les animaux chauffaient par leurs chaleurs naturelles le premier étage dans lequel la famille vivait. Comme on peut le voir sur la photo, la grande porte d'entrée est une ancienne porte d'étable aujourd'hui rénovée.

Fronton de Bidart

Le fronton est un symbole très connu et indissociable du Pays basque. Chaque municipalité à le sien dans son centre, près de la mairie (Herriko-Etxea ou Udal-Etxea) ou de l'église. Les premiers frontons ont été construits au début du XVIe siècle et son introduction correspond à la découverte par les européens des jeux de balle Mayas.

Manifestations populaires

Il existe un grand nombre de fêtes au Pays basque, elles sont traditionnelles, religieuses, folkloriques, paganistes, sociales, participatives et même sportives, sans parler des festivals et autres activités de la vie moderne. Toutes les couches de la société sont ainsi satisfaites.

D'origine basque

  • La force basque. Depuis des siècles, les villages s'affrontent avec diverses compétitions telles que le Soka Tira, jeu très populaire, ou le tir à la corde avec des équipes de dix personnes. L'Orga joko où une personne soulève une charrette et la fait pivoter. L' Aizkolariak où l'on coupe des troncs à la hache. Le Lastoabotatze où l'on lance une botte de paille le plus haut possible. Le Harri Altxatzea où l'on soulève des pierres de 300 kg. L' Esneketariak où l'on court le plus longtemps possible avec dans chaque main un bidon de lait de 40 kg. Le Zakulariak ou une dizaine de troncs doivent être sciés en temps record par deux bûcherons, le porteur de sac où l'on porte en courant un sac de 80 kg sur les épaules, le leveur de pierres ou Harri jasotzailea et le Lasto Altxari où l'on hisse le plus possible une botte de paille en 2 minutes.
  • De Noël à Pâques, c'est le temps des carnavals ruraux ou Ihauteri dont l'Ours est le roi. Il est l'ancêtre des hommes et le personnage central qu'il faut réveiller à coup de bâtons et de cloches à la fin de l'hiver. Ces fêtes sont un moteur de la culture populaire basque où chaque village possède sa stratégie pour chasser les mauvais esprits. En Soule, les jeunes organisent des mascarades et des spectacles de rue avec des cloches dans le dos (yoaldunak) selon des rites dérivés du paganisme. Les ziripots, hommes en sac, sont les porteurs d'âmes. Ils imitent l'ours qui pète, son ventre ayant gonflé avec les âmes des personnes mortes durant l'hibernation. Il existe une dizaine d'autres personnages. Les Ihauteriak sont très différents des carnavals modernes, car ils se font certains jours, avec quelques secrets et même parfois ils sont interdits aux étrangers du village. D'ailleurs, des anthropologues s'y intéressent en tant que phénomène social européen unique. Les carnavals comme celui de Lantz, Alsasua ou Zalduondo sont les plus réputés.
  • Herri Urrats, signifie le pas du peuple en basque, est une manifestation festive annuelle réunissant plus de 70 000 personnes qui se déroule le deuxième dimanche du mois de mai depuis 1984. C'est une fête en faveur de l'euskara et des ikastolak, où les gens ordinaires, ou représentant une entreprise, font le tour du lac de Saint-Pée-sur-Nivelle et donnent la somme d'argent qu'ils désirent à chaque kilomètre pour Seaska. Seaska, fédération des écoles en langue basque en Iparralde, est composée de 18 écoles primaires, de 3 collèges et d'un lycée. Des gens viennent de partout au Pays basque et même d'Europe.
  • Au solstice d'hiver, c'est l'Egun berriak ou le Noël basque. Olentzero, le charbonnier, descend de la montagne pour offrir des cadeaux aux enfants, les villageois l'accompagnent en chantant dans les rues avant qu'il reparte. C'est une fête qui redevient populaire.

Autres festivités

  • Tous les villages au Pays basque, organisent au moins une Fête ou Feria patronale annuelle en l'honneur de son saint patron, regroupant diverses activités qui reflètent le village comme la fête du thon à Saint-Jean-de-Luz. D'autres fêtes, plus connues, rassemblent des millions de gens comme les fêtes de Bayonne en l'honneur de saint Léon ou de San Fermín à Pampelune en l'honneur de San Saturnin. Toutes ces fêtes sont les plus grands mouvements migratoires qui permettent aux Basques des deux pays de se rencontrer et de fêter ensemble sur les mêmes chansons.
  • À la Sainte-Agathe où l'on va chanter de maison en maison, un chanteur improvise les couplets en basque mais le refrain est repris en cœur par les habitants.
  • Les corridas sont surtout populaires en Navarre, soit dans le sud de la Sierra Gorbeia et dans les grands centres urbains. En Navarre chaque village a sa plaza de toros ou arène et c'est dans cette province que la corrida formelle et moderne fut inventée au XVIe siècle. La tauromachie se pratiquait à cheval mais les paysans navarrais étaient trop pauvres pour en posséder. En Iparralde, la première corrida eut lieu seulement en 1852.
  • Les courses de taureaux ou encierros et de vaches existent depuis fort longtemps au Pays basque. D'ailleurs Bayonne fut l'une des toutes premières villes à lâcher les toros dans ses rues dès 1289. La tradition voulait qu'autrefois les jeunes hommes défient les toros quand les éleveurs les emmenaient vers l'arène. Les encierros de San Fermin sont connus mondialement. Certains se pratiquent la nuit comme à Mendigorria pour le danger et le plaisir qu'ils procurent. Les blessures sont très fréquentes, voire les morts.
  • La fête des rois du 6 janvier qui est le jour où les enfants reçoivent des cadeaux en Hegoalde. Les fêtes de la vierge Marie du Monte Carmel ou de la Virgen del Carmen comportent une procession des marins à la mi-août où des gens costumés défilent dans les ports.

Sports

Sports basques

Joueur de chistéra

Les sports basques : de nombreux jeux sont originaires et ne vivent qu'au Pays basque. L'origine de la pelote basque est le jeu de paume. Pratiqué en France, il fut ensuite délaissé sauf au Pays basque. On classe les jeux selon le terrain. Le trinquet, qui se joue partout dans le monde, est un fronton couvert utilisant 4 murs. On y joue la main nue, la paleta cuir, le xare et la pasaka. Le jaï-alaï d'origine espagnole, se joue aussi à Cuba et en Floride, est un fronton couvert avec un mur à gauche et arrière. On y joue la cesta punta. De nombreux joueurs professionnels basques et cubains s'expatrient en Floride où les paris sur les joueurs sont très populaires tout comme au Pays basque. La place libre est le fronton municipal situé en plein air où se joue la pala, la paleta cuir, le joko garbi, la main nue et la chistéra. Sur le fronton avec un mur à gauche, couvert ou découvert, se dispute la main nue, la pala corta, la paleta cuir, le joko garbi et le frontenis.

Les estropadak, courses de traînières (trainura) ou aviron de mer, sont une longue tradition basque de 130 ans issue des barques qui servaient à la chasse aux baleines dans le golfe de Biscaye depuis des siècles. La coutume voulait que le premier qui arrivait au port, pouvait vendre le plus cher son poisson. La première course officielle eu lieu à Donostia en 1878. De nos jours, les régates se font avec des traînières pesant 200 kg et faites de fibres de carbone. C'est un sport de compétition de haut niveau. Il y a de 8 à 10 équipages, un seul d'Iparralde, formés de 14 personnes soit 13 rameurs et le patron (barreur) sur la poupe, qui font la course de façon intense pendant 20 à 25 minutes sur une distance de 3 milles nautiques. La course dans la baie de La Concha à Saint-Sébastien réunit tous les ans plus de 100 000 spectateurs. Les paris d'argent sont populaires durant tout le championnat des mois de juillet et août et les play-offs, en septembre.

Sports populaires

Il y a deux sports très populaires suivant que l'on vive du côté français ou espagnol.

Le rugby à XV est pratiqué en Iparralde avec par exemple les clubs du Biarritz olympique ou celui de l'Aviron bayonnais, respectivement champion de France à cinq et trois reprises, et du Saint-Jean-de-Luz olympique rugby.

Le football est pratiqué en Hegoalde avec par exemple le club de l'Athletic Bilbao. La particularité de ce dernier, ainsi que du club de la Real Sociedad, est que tous les joueurs, peu importe leurs origines, se font imposer une des deux conditions suivantes : - soit être né au Pays basque français, espagnol ou en Navarre comme Bixente Lizarazu - soit avoir été formé dans un club basque. Il y a eu des exceptions, comme le Brésilien Biurrun faisant état d'une solide ascendance basque.

Les loisirs sont nombreux et très populaires grâce à la variété des paysages.

En montagne, les Basques, mais aussi les touristes, pratiquent la randonnée pédestre dans la réserve écologique d'Urdaibai ou sur les chemins de Compostelle, les balades à vélo de montagne à Lekunberri, les balades à cheval sur des pottoks ou du parapente dans les environs de Mendionde, du ski de fond dans la vallée d'Iraty, du rafting à Bidarray, de l'escalade sur le pic d'Aralar en Navarre, de la spéléologie dans la forêt des Arbailles, de la pêche en eau douce à Montory.

Autre sport populaire des deux côtés de la frontière, le cyclisme. Régulièrement, le Tour de France montre à des millions de téléspectateurs, la ferveur des Basques qui brandissent des centaines d'Ikurriña le long de chaque étape. Composée aussi exclusivement de coureurs cyclistes basques, l'équipe cycliste Euskaltel-Euskadi est constituée de cyclistes professionnels considérés comme étant représentatifs de l'équipe nationale du Pays basque.

Les loisirs en mer tels que les sports nautiques à Zarautz, le canoë à Ibarranguelua, la pêche à Guétaria, la pêche à la pibale de nuit, la plongée sous-marine au pied du Jaizkibel à Hondarribia sont possibles, sans oublier la baignade à la plage.

Un sport qui a fait connaître le Pays basque dans le monde est le surf. La conjonction d'une forte houle venue du large et d'un fond abrupt, fait jaillir de grandes vagues lorsque la lame heurte le fond. Biarritz et Mundaka sont deux villes connues mondialement dans le circuit du championnat de surf professionnel. Ces vingt dernières années, des industries, des associations environnementales et des écoles de surf ont changé la dynamique sportive des jeunes sur la côte basque. Aujourd'hui, le surf attire autant les jeunes que le rugby en Iparralde.

Outre le rugby, autre héritage de la domination anglaise durant trois siècles en Aquitaine, le golf fut un sport fortement développé par l'aristocratie européenne. Le golf du Phare, inauguré en 1888, avec les dix autres terrains de golf qui longent la côte basque sont des preuves de l'engouement pour ce sport. Ilbarritz, avec son spot de surf bien connu, a aussi une grande école d'entraînement faiseuse de champions basques.

Chants, musique et danse

La musique moderne est aussi variée qu'ailleurs cependant quelques instruments traditionnels lui donnent un son particulier tels que les flûtes Txistu et Txilibito, l'accordéon diatonique (trikitixa), la tambourine (pandero), le hautbois (dultzaina), des percussions (txalaparta Txalaparta), des tambourins (tamboril ou ttun-ttun), le supriñu, le musukitara et la clarinette (alboka).

Les Euskal dantzak existent sous 200 formes différentes. La plus célèbre est le fandango mais chaque province à ses danses. La Biscaye a le Kaxarranka, Dantzari Dantza, Xemeingo Dantza (danza de Jeméin) et l’ezpata dantza ou danse de l'épée. Le Guipuscoa a l’Arku Dantza (des arcs), Zinta Dantza (du ruban), Kontrapas et la Sorgin Dantza (des sorcières). La Navarre a l’Otsagiko Dantzak (d'Ochogavía), Axuri Beltza, Luzaideko Ihauteria (carnaval de Lazaide), Sagar Dantza (de la pomme), Iribasko Ingurutxoa et Larrain Dantza. Et en Iparralde, il y a le Lapurdiko Ihauteria (carnaval du Labourt), Zuberoako Maskarada (mascarade souletine), les kaskarotak qui sont costumés avec des grelots, banderriak ou les porteurs d'Ikurriña, aurresku, ariñ-ariñ, joaldunak couverts d'une peau de mouton, brokel dantza, ziganteak ou les géants et bien d'autres.

Littérature et bertsolari

La littérature orale basque avec ses contes traditionnels, son théâtre populaire, ses ballades et poésies lyriques ainsi que le Bertsolarisme, phénomène d'improvisation de chants poétiques sur la place publique sont les prémices de cet art dont Mattin Treku et Xalbador (Aire) fut l'un des illustres improvisateurs. Le premier livre basque fut écrit par un curé, le père Dechepare qui écrivit un recueil de poésies en 1545. En 1571, J. Leizarraga traduisit le Nouveau Testament en basque. La littérature basque était fondamentalement religieuse jusqu'au milieu du XXe siècle. Aujourd'hui 1 500 livres sont produits chaque année, du conte pour enfants à l'essai politique. Les grands écrivains sont entre autres Miguel de Unamuno, Pío Baroja, Iribarren Rodríguez et Arturo Campión, Txillardegi, Jon Mirande, Bernardo Atxaga, Joseba Sarrionandia, Joxe Azurmendi, Itxarro Borda, Aurelia Arkotxa, Lurdes Oinederra...

Art de la table et spécialités gastronomiques

Les Basques sont toujours très fiers des produits qu'ils fabriquent ainsi que de leurs plats. Ils en font si fortement la promotion que même des étals entiers de grande surface en sont remplis. Outre les marchés, les foires aux fromages de Roncal à Burgi ou du jambon à Bayonne sont très prisées. L'Art de la table c'est aussi l'art de décorer sa table ou sa cuisine avec du linge basque. Il n'existe plus à ce jour que très peu de tisserands au Pays-Basque : les tissages Lartigue en sont l'un des derniers. Depuis plus de quatre générations, cette entreprise perpétue le savoir-faire des tisserands d'autrefois.

La réputation de la cuisine basque en Espagne reste la référence, et tous les grands chefs espagnols sont pour la plupart du Pays basque[réf. nécessaire]. Ce qui fait sa richesse, c'est qu'il existe deux cuisines basques, une cuisine côtière à base de produits marins, une cuisine des montagnes à base de porc, d'agneau et des spécialités du terroir.

Les Pintxos, ou tapas basques, sont de petites portions de nourriture généralement consommées à l'apéritif, véritable moment de socialisation au Pays basque. Du jambon de Bayonne ou de la salade de pomme de terre sur une fine tranche de pain frais, des croquettes de fromage, avec ou sans jambon, des pimentos (piments rouges) fourrés, des dés de tortilla (omelette aux pommes de terre).

Spécialités maritimes

Le Ttoro est une soupe à base de lotte et de merlu, le Marmitako qui est un ragoût de thon, le Txanguro qui est un crabe farci, l'Ajoarriero qui est une morue à la biscayenne salée cuite dans l'huile d'olive avec de l'ail et des piments, le koskotxak de merlu cuit avec des légumes et bien d'autres mets faits de sardines, de calamars comme le begi haundi et les chipirones, daurades, pibales, moules, homards, langoustines ...et tout ce que la mer offre.

Spécialités de l'intérieur

L'utilisation du porc de pie est abondante. Il donne du chichon (rillon), de la xingar (bacon), du chorizo de pamplona, du jambon de Bayonne, du boudin de Biriatou et autres cochonnailles. Il y a aussi des mets basques comme la piperade, l'axoa, le poulet basquaise qui se préparent tous avec des piments d'Espelette. Importé des marins basques, le Zikiro est une forme de méchoui où un quart d'agneau est cuit à la mode indienne. On y mange aussi la palombe des filets d'etxalar ou le lapin au cidre.

Fromage Idiazabal

Les fromages

Faits de lait cru de brebis, ils se consomment frais ou secs. Il y a trois appellations telles que le roncal, l'ossau-iraty et l'urbasa avec l'appellation Idiazabal. Les bergers disent que la variété de l'herbe des champs en montagne donne un goût particulier à chacun des fromages. L’« ardi gasna » (fromage de brebis, tel l'ossau-iraty) se consomme volontiers avec de la confiture de cerise noire d'Itxassou et du pain blanc frais.

Une touche sucrée

Introduit par les Juifs en 1761, le chocolat est de grande qualité et fabriqué de façon artisanale surtout en Iparralde. Le touron quant à lui est d'origine biscayenne. Les Kanougas sont des caramels tendres et fondants en chocolat créés en 1904 par le fondateur de la Maison Pariès, Jacques Damestoy. Les Mouchou, Muxu, Musu, francisation du mot basque « Musu » qui signifie un baiser, sont des friandises moelleuses à base d'amandes, accolées deux par deux, exclusivement créées et vendues par la Maison Pariès. Des churros et la mamia, faite à base de lait de brebis. La Navarre a son lot de pâtisserie comme les galettes au chanchigorri, les garrapiñadas et ses délices (fruits entourés de chocolat). Le gâteau basque ou biskotx est le dessert le plus connu, 2 cercles de pâte brisée scellés, fourrés de confiture de cerise noire. Le fourrage à la crème pâtissière est plus récent, devenu le plus proposé par les pâtisseries probablement en raison du coût de la confiture de cerise noire.

Boissons alcoolisées

La boisson artisanale est un bon complément dans les regroupements sociaux et une autre occasion pour les Basques de se retrouver.

  • Les vins basques ou arnoa ont été introduits par les Romains et se divisent en 4 appellations contrôlées. L'Irouleguy est un vin de cinq cépages sur les bords de la Nive, autour d'Ispoure introduit par les moines au XIe siècle. Le Txakoli est un vin blanc ou hondarrabi zuri et un vin rouge ou hondarrabi beltza léger et fruité produit sur des terrains de calcaires près de Bakio et Saint Sébastien. Le Navarra est un vin rosé fruité et parfois particulièrement corsé, un vin blanc ou vin rouge produit au sud de la Navarre. Il se divise en 5 sous-appellations : Le Valdizarbe, le Tierra Estella, le Baja Montaña, le Ribeja Alta et Baja. La Rioja, vin fruité produit dans le sud de l'Alava et aussi en Navarre, est le plus connu et le plus réputé pour sa qualité, en rouge, blanc et rosé. Le cépage tempranillo offre une saveur fruitée particulière.
  • Nombreux sont les spiritueux basques produits au Pays basque. L'izarra est une liqueur faite à base de menthe ou d'amandes, la patxaka une liqueur anisée de pomme, le patxaran ou anis rouge des Navarrais est à base de prunelles et d'alcool anisé.
  • La boisson fermentée de pomme ou sagardoa fabriquée dès l'Antiquité en Biscaye est aujourd'hui produite principalement au Guipuscoa avec des pommes acides à 50 %, amères à 30 % et douces. Vers la mi-janvier, les Basques se livrent au rituel du Txotx où un petit et long jet de cidre (sagarno) sort des immenses barriques. Longtemps, le sagardoa fut une boisson artisanale populaire avant d'être délaissée, mais un renouveau et un véritable engouement populaire attirent aujourd'hui les familles vers les cidreries, surtout durant les dégustations des mois de janvier à mai.

Autres

  • Le Mus est un jeu de carte populaire qui ressemble au Poker auquel s'adonnent les Basques, soit dans des championnats officiels et locaux, soit entre amis.

Liens culturels

  • En 1615 Guaman Poma, chroniqueur indigène du Pérou de l'époque de la conquête des Amériques, a écrit « Idolos de los ingas, Inti Huana Cauri Tombo Toco ». La Déesse-mère des Basques s’appelle précisément : Loanna Gorri Anbotoko, prononcé aussi Mari Anbotoko[21].

Religion

Si ce fut l'un des derniers peuples européens à se convertir au christianisme, c'est encore un de ceux qui affichent une forte pratique catholique à certaines dates du calendrier chrétien. La religion fait partie entière du calendrier des festivités. La Semaine sainte (Aste Nagusia en basque) est processionnée et invite les catholiques basques à la messe en Hegoalde alors que la Fête-Dieu se souligne en Iparralde.

Depuis la période révolutionnaire quand une grande part d'autonomie a été ôtée aux Basques dans les années 1793-1794, plusieurs prêtres basques se sont impliqués dans des débats politisés et certains furent suspendus par le gouvernement, étant réfractaires à la politique de sécularisation et à l'idée républicaine. Le clergé basque, de par sa situation géopolitique, a toujours eu de nombreux prêtres actifs et activistes qui s'impliquaient politiquement, mais un peu moins aujourd'hui, pour défendre et représenter leurs paroissiens. En Hegoalde, ils sont farouchement nationalistes. Le monastère d'Arantzazu est à l'origine du combat linguistique.

Le clergé basque a eu d'illustres personnages comme Ignace de Loyola, fondateurs des Jésuites, François-Xavier, le cardinal Etchegaray ou Xabier Arzalluz, ancien Jésuite et ancien président du EAJ-PNV.

Les églises

Les églises basques se distinguent par une disposition particulière et unique, le chœur et l'autel sont largement surélevés dans la nef et des galeries l'entourent. La particularité principale est que les hommes, qui se placent dans les galeries en hauteur, sont séparés des femmes qui se placent dans la nef. Si une partie de la messe est en erdara, la grande majorité des chants liturgiques sont toujours en basque, et toute la ferveur de la foi basque s'exprime quand, aux voix des femmes rassemblées dans la nef, se mêlent les voix puissantes des hommes groupés dans les galeries. Dans des églises sans galerie, les hommes vont à droite et les femmes à gauche pour faire face à l'autel... La raison réelle est que la tradition remonte vers le XVIe siècle, à une époque où l'on enterrait les morts dans l'enceinte de l'église. Chaque maison possédait dans la nef un emplacement appelé « jarkelu », c'est une dalle funéraire sur laquelle se faisaient les rites funéraires... Il se trouve que les femmes étaient chargées de ces rites funéraires. Cette tradition a donc naturellement fait que lors des messes, les femmes avaient le privilège de s'installer dans la nef près des « jarkelu » tandis que les hommes devaient aller s'installer dans les galeries.

Les cimetières

Les tombes basques : même si les basques sont catholiques, nombreux sont ceux qui ont sur leurs tombes, la croix basque ou Lauburu.

Stèle discoïdale avec Lauburu, cimetière d'Ainhoa

Il y a différents types de pierres tombales : La croix ou stèle discoïdale reste populaire dans les milieux ruraux, discoïdales avec des symboles solaires, IHS et Marie, le lauburu et des virgules, des plaques-stèles et des symboles végétaux-arbres.

Mythologie

La religion que les Basques pratiquaient avant le christianisme est peu connue, il en subsiste des légendes et quelques traditions encore présentes[22]. Il est possible que la religion ait été centrée sur un génie féminin supérieur nommé Mari, accompagnée de nombreuses divinités de forme animale. Des mythes solaires et lunaires ainsi que la relation au ciel étaient aussi très présents dans tout le Pays basque. Pour introduire le christianisme, il fallut concilier beaucoup de légendes avec l'annonce de la naissance de Kismi (le Christ) et le suicide collectif des Jentils (jentilak) qui possédaient de grandes capacités physiques et intellectuelles. Aujourd'hui la vierge Marie est toujours chantée à la fin de chaque messe et reste vénérée plus qu'ailleurs, sûrement en référence à Mari. Ces croyances ont survécu jusqu'au 21e siècle des mains d'artistes basques, parmi lesquels il faut souligner Patxi Xabier Lezama Perier; plusieurs fois de façon indépendante dans des histoires ou des légendes et dans d'autres cas dans l'idéosyncrasie avec des croyances chrétiennes, où le païen a été persécuté. Mettez en évidence le travail réalisé par l'anthropologue José Miguel de Barandiarán Ayerbe.

Comme chez les peuples ouraliens, l'ours est un personnage mythologique appelé « seigneur de la forêt » (Basajaun).

Le dragon Erenkyl de la mythologie yakoute correspond à celui des Basques nommé Erensuge.

Notes et références

  1. 1er rangée: Arista - Sancho III - Elkano - Loyola - Urdaneta - Oñate - Bolívar
    2e rangée:Zumalakarregi - Gardoqui- Garat - Iraola - Arana - Balenciaga - Aguirre
    3e rangée:Garrastazu - Larrazábal - Perón - Laxalt - Basterretxea - Guevara -Mariano
    4e rangée:Domingo - Garamendi - Ibarretxe - Eyharts - Chao - Zorreguieta - Arteta
  2. En basque « être basque », c'est être euskaldun : Composé de euskal- (« basque ») et du suffixe -dun (« qui possède ») donc littéralement, « celui qui possède la langue basque ». Par conséquent en linguistique, c'est un bascophone, personne parlant la langue et en ethnologie, un Basque, personne originaire du Pays basque. Pour un grand nombre de bascophones, seuls sont Basques les euskaldunak, ceux qui possèdent le basque, et ce, quelles que soient leurs origines. Pour d'autres, le sentiment d'appartenance est suffisant.((eu) Eranskinak : Euskal nortasuna eta kultura XXI. mendearen hasieran)
  3. V. Inkesta Soziolinguistikoa (2016)
  4. History of biological anthropology of the Basque population: empiricism with molecular genetics, Frédéric Bauduer, Histoire des sciences médicales, 2008.
  5. Philippe Poutignat et Jocelyne Streiff‑Fenart (préf. Jean-William Lapierre), Théories de l'ethnicité, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Georges Balandier », (réimpr. 1999 et 2005) (ISBN 2130466273 et 9782130466277, OCLC 33119628), « suivi de, Les groupes ethniques et leurs frontières, de Fredrik Barth (trad. par Jacqueline Bardolph) »
  6. Basé selon des critères anthropologiques culturels et historiques principalement. (en) David Levinson, Ethnic Groups Worldwide : a ready reference Handbook, Phoenix, Arizona, The ORYX Press, , 436 p. (ISBN 1573560197 et 9781573560191, OCLC 38430636) ; et (en) Amiram Gonen et Rachel Gilon (dir.), The Encyclopedia of the Peoples of the World, New York, Marwyn Samuels & Michael Zand, coll. « Henri Holt Reference Book, Ethnic Groups - Encyclopaedias », , 703 p. (ISBN 9780805022568 et 0805022562, OCLC 28256724)
  7. Pierre Letamendia, article « Basques » dans l'Encyclopædia Universalis, tome 2, p. 849, (ISBN 2-85229-550-4)
  8. (en) Torsten Günther et al., Ancient genomes link early farmers from Atapuerca in Spain to modern-day Basques, Proceedings of the National Academy of Sciences, vol 112, p.11917–11922, 2015
  9. Le mot Euskaldunak signifie littéralement « ceux qui possèdent la langue basque », bref « les bascophones ».
  10. Jean-Marie Izquierdo, La Question basque, Bruxelles, Complexe, coll. « Théorie politique », , 191 p. (ISBN 2870278551 et 9782870278550, OCLC 300461346)
  11. Arnaud Etchamendy, thèse de doctorat d'État Euskera-Erdarak, Basque et langues indo-européennes. Essai de comparaison., Pau, 23 mars 2007.
  12. Structure, évolution et expression de gènes « chimériques » spécifiques des Primates. Thèse de doctorat en Sciences par F. Tourlemonde-Darré, 2007 : "L’ADN minisatellite comprend une variété de répétitions en tandem, dispersées sur le génome et couvrant des fragments de taille moyenne (quelques kilobases)."
  13. (en) MS205 Minisatellite Diversity in Basques: Evidence for a Pre-Neolithic Component. Par Santos Alonso et John A.L. Armour. Dans Genome Research, 8(12), pp. 1289–1298. 1998.
  14. Les Basques : données génétiques actuelles et applications dans le domaine de l‘hématologie, Frédéric Bauduer, Département d‘Hématologie, Centre Hospitalier de la Côte Basque, Bayonne (15 avril 2005)
  15. a b et c (en) Iñigo Olalde1, Swapan Mallick1, Nick Patterson, [...],The genomic history of the Iberian Peninsula over the past 8000 years, Science, 15 mars 2019, Vol. 363, Issue 6432, pp. 1230-1234 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Olalde12019 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  16. (es) Los jóvenes vasco-chilenos están al día de todo lo que está pasando en Euskadi. Sur le site Diariovasco.
  17. (es) Présentation du livre Santiago de Chile par Ainara Madariaga, auteur de l'étude "Imaginarios vascos desde Chile - La construcción de imaginarios vascos en Chile durante el siglo XX". 2008.
  18. (en) Ancient genomes link early farmers from Atapuerca in Spain to modern-day Basques, pnas.org, 21 mai 2015
  19. (en) Neus Solé-Morata, Patricia Villaescusa, Carla García-Fernández..., Analysis of the R1b-DF27 haplogroup shows that a large fraction of Iberian Y-chromosome lineages originated recently in situ, nature.com, 4 8 2017
  20. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires: particularités sociolinguistiques et configuration française [PDF]
  21. Basques et pré-Incas appartiennent à la même culture. - Objectif Terre | Au Nom de la Mère.
  22. voir par exemple: Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec (2012)"Les Ihizi: et si un mythe basque remontait à la préhistoire?" Mythologie française, 246, pp.64-67.

Bibliographie

Articles connexes

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